CYCLE D'ETUDES SUPERIEURES - Montpellier SupAgro

ROUSSELET AdelineRésumé des mémoires de stage des étudiants du CNEARC - soutenus en 2002Les systèmes agroforestiers, une alternative durable à la défriche brûlis ?Mémoire ESAT 2 – DIAT – AGIRBRESIL, Mata AtlanticaINSTITUTIONS ASSOCIEES• PROTEREncadrants : Armin DEITENBACH (PROTER), Philippe JOUVE (CNEARC)RESUMEDes systèmes agroforestiers (SAF) sont développés depuis 6 ans à Barra do Turvo. Dans ce municipe du Valedo Ribeira, région la plus pauvre de l’Etat de São Paulo, ces modes de gestion du milieu offrent des alternativestechniques intéressantes pour une agriculture familiale en situation critique, soumise à la chute de fertilité desterres, à des lois environnementales drastiques, à la concentration des terres et à une commercialisation difficile.En 2002, le processus de changement technique implique moins de 10% des exploitations familiales du municipe.Ces nouveaux modes d’exploitation sont issus d’un modèle développé dans un contexte similaire de MaltaAtlantica (forêt atlantique brésilienne) dégradée par les activités agricoles : les SAF « basés sur la régénération »sont basés sur le principe de succession des espèces et ont pour objectif la récupération des ressourcesnaturelles. A Barra do Turvo, ce modèle de référence est appliqué le plus souvent dans des bananeraiesabandonnées mais également dans des aires dégradées par des pratiques inadaptées à des terres pentuessensibles à l’érosion. Dans d’autres cas, la nouveauté est simplement « greffée » au mode de culture traditionnel(association de ligneux aux cultures vivrières, jachères accélérées à pois d’Angole, enrichissement des airesforestières en espèces utiles).Par le biais d’un suivi d’exploitations mensuel étalé sur une année, nous avons évalué les impacts technicoéconomiqueset sociaux de l’introduction des SAF. Les agriculteurs développent diverses stratégies autour de lanouveauté : certains maîtrisent les techniques agroforestières du modèle ; d’autres combinent cultures vivrières ettechniques agroforestières, pour eux l’agroforesterie constitue une diversification supplémentaire du systèmed’activité. Et un certain nombre d’agriculteurs ne s’intéresse aux SAF que pour capter des ressources du projet etprofiter d’un accès au marché.Le projet procure aux agriculteurs un revenu commercial régulier. Le revenu des producteurs sans bétail ou enphase de capitalisation est amélioré. Mais l’introduction de SAF représente peu de risques du point de vueéconomique car elle est surtout coûteuse en main d’œuvre. De plus, la valeur moyenne de l’implantation des SAFest inférieure à celle des autres systèmes de couverture du sol. Au niveau social, une conscientisationenvironnementale des agriculteur émerge, de nouveaux emplois sont créés, mais des conflits inter-générationnelset des phénomènes d’exclusion apparaissent. Des réseaux de pairs sont activés, avec création de espaces dedialogue très favorables à la mobilisation des savoirs et à la création de nouvelles normes communes. Cette étuded’impact montre donc que subventionner des SAF est légitime dans la recherche d’un développement durable.Dans l’immédiat, il s’agit de consolider l’accès actuel au marché tout en impliquant au maximum lesproducteurs dans la recherche de nouvelles voies de commercialisation. Il est également important de renforcerl’accompagnement technique et de mieux mettre en valeur la biodiversité locale dans le choix des espècesvégétales introduites. Enfin, il est essentiel de garantir le droit d’utilisation des essences natives présentes dans lesfutures agroforêts afin d’assurer la durabilité de ces systèmes pérennes.MOTS CLES : Brésil, systèmes agroforestiers, défriche brûlis, changement technique, loisenvironnementales, étude d’impact, durabilité, suivi d’exploitation,agroécologieAXE DE RECHERCHE : II. INNOVATION SOCIALE ET TECHNIQUEII-2. Agriculture et gestion des ressources naturellesII.2.5. Gestion de la forêt et des ressources en bois, agroforesterieCote documentation CNEARC : 4° 14 692- 54 -