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JOURNAL OFFICIEL - Débats parlementaires de la 4e République

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<strong>de</strong> jouer. Ces termes: « échelle mobile », font peur. En réalité,l'échelle mobile <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>ires existe <strong>de</strong>puis trois ans, mais c'estune échelle désordonnée ».Nous pensons être dans notre rôle en défendant une positionqui, nous en sommes persuadés, sauvegar<strong>de</strong>, à <strong>la</strong> fois, les intérêts<strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse ouvrière, ceux du pays et ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong> monnaie.En terminant, je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à ceux qui alflrment être <strong>de</strong>s républicains,<strong>de</strong>s démocrates, <strong>de</strong> bien vouloir réfléchir maintenant.Ils auront à se prononcer, dans quelques jours, sur ce projetd'échelle mobile qui ne comporte pas, comme vou<strong>la</strong>it bien ledire tout à l'heure un <strong>de</strong> nos collègues, <strong>la</strong> suppression <strong>de</strong> toutcontrôle par le Gouvernement. Une telle disposition existait dansnotre proposition initiale; elle a disparu dans le projet gouvernemental.Au contraire, le Gouvernement conserve un droit <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>n <strong>la</strong> matière.Le groupe socialiste est persuadé que l'échelle mobile nepeut avoir pour inci<strong>de</strong>nce que <strong>la</strong> stabilité <strong>de</strong>s prix, permettantd'espérer une pério<strong>de</strong> meilleure. Que nos collègues apportentdonc une ai<strong>de</strong> efficace au Gouvernement !En tout état <strong>de</strong> cause, le groupe socialiste a fait son choix.Il a pris ses responsabilités. A vous maintenant, mes cherscollègues, <strong>de</strong> prendre les vôtres. (App<strong>la</strong>udissements à gaucheet au centre.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. Besset. (App<strong>la</strong>udissementsà l'extrême gauche.)M. Pierre Besset. Mesdames, messieurs, dans les premièresinitiatives d'origine parlementaire, il était question d'instituerl'échelle mobile <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>ires et, selon nous, <strong>de</strong> tous les sa<strong>la</strong>ires,iainsi que <strong>de</strong>s traitements, retraites, pensions et allocations.Aujourd'hui, on se borne à parler d'échelle mobile <strong>de</strong>s(sa<strong>la</strong>ires, mais tout au plus est-il question <strong>de</strong> mesures à prendreMans certains cas <strong>de</strong> variation du sa<strong>la</strong>ire minimum interprofessionnelgaranti. Nous en sommes arrivés là <strong>de</strong> <strong>la</strong> façon qu'aexposée à cette tribune, notamment, M. le rapporteur <strong>de</strong> <strong>la</strong>(Commission du travail., Le texte d u Gouvernement, maigre les amen<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> <strong>la</strong>feommission du travail, ne nous donne pas satisfaction. 11 viseeeulement à jeter <strong>de</strong> <strong>la</strong> poudre aux yeux <strong>de</strong>s travailleurs.Le Gouvernement ne veut pas <strong>de</strong> l'échelle mobile <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>ires,mais il ne peut pas méconnaître le désir exprimé par l'ensemblei<strong>de</strong>s travailleurs unis. 11 se serait volontiers soustrait à un telIdébat, mais celui-ci a été imposé par l'union et l'action <strong>de</strong>spuvriers, dont l'Assemblée a dù elle aussi tenir compte.Si les ouvriers sont parvenus à imposer le débat sur <strong>la</strong> variationdu minimum interprofessionnel garanti, nous leur faisonsConfiance pour obtenir très rapi<strong>de</strong>ment une véritable échellepiobile <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>ires., Ils obtiendront aussi l'application <strong>de</strong> l'échelle mobile auxallocations versées à leurs vieux parents, allocations qui, auparavant,<strong>de</strong>vront être revalorisées.La <strong>de</strong>rnière augmentation du sa<strong>la</strong>ire minimum interprofessionnelgaranti a porté celui-ci <strong>de</strong> 87 à 100 francs <strong>de</strong> l'heure, cequi fait, pour un mois <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> 173 heures, 2.250 francsd'augmentation. Je rappelle que nous considérons, avec les(travailleurs, ce rajustement comme très insuffisant.Mais que dire alors <strong>de</strong> l'allocation aux vieux travailleurs,Notamment <strong>de</strong> l'allocation aux économiquement faibles, qui a„ été augmentée d'un pourcentage égal au relèvement du sa<strong>la</strong>ireminimum intenprofessionnel garanti, c'est-à-dire 15 p. 100 sur67 francs par jour, soit une augmentation <strong>de</strong> 300 francs parmois, environ 1.000 francs pour toute <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> d'hiver ?Ce<strong>la</strong> compense tout juste, pour cette saison, <strong>la</strong> seule haussedu prix du charbon, alors que tous les prix <strong>de</strong> tous les produits<strong>de</strong> première nécessité ont augmenté sensiblement <strong>de</strong>puismars 1951.Un relèvement notable <strong>de</strong> l'allocation aux vieux travailleurs'doit précé<strong>de</strong>r l'application d'une échelle mobile qui garantirale pouvoir d'achat <strong>de</strong> cette catégorie méritante <strong>de</strong> Français et<strong>de</strong> Françaises.(Le groupe communiste a déposé <strong>de</strong>ux propositions <strong>de</strong> loi,l'une sous <strong>la</strong> signature <strong>de</strong> notre camara<strong>de</strong> Jacques Duclos, quitend à porter l'allocation aux vieux travailleurs à 96.000 francspar an, l'autre <strong>de</strong> notre camara<strong>de</strong> Musmeaux, qui tend à porterl'allocation temporaire à 72.000 francs par an.Si ces propositions étaient votées, l'application <strong>de</strong> l'échelleimobile <strong>de</strong>viendrait plus efficace.Au besoin, nous accepterions <strong>de</strong> nous rallier à une propositionqui a été déposée et qui établirait un rapport constant entre lesa<strong>la</strong>ire minimum interprofessionnel garanti et les allocationsyersées aux vieux travailleurs. Cette proposition prévoit <strong>de</strong> fixerl'allocation aux vieux travailleurs à 40 p. 100 du minimum interprofessionnelgaranti.Le sa<strong>la</strong>ire minimum interprofessionnel garanti étant arrêté'correctement, après avis <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission supérieure <strong>de</strong>sconventions collectives, et une .véritable échelle piobile étantvotée, nous serons d'accord pour qu'un rapport constant soifétabli et pour que soient majorés, en même temps que c®sa<strong>la</strong>ire el dans les mêmes proportions, les traitements, retraites^pensions, rentes, allocations, etc.kAinsi, nous ne connaîtrons plus ces profon<strong>de</strong>s injustices quïjfont que les rentes <strong>de</strong>s mutilés du travail n'ont pas varié <strong>de</strong>puis]plus que <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans, alors que le coût <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie a considérable-Jment augmenté et que les allocations <strong>de</strong> chômage sont dérwsoires; elles n'ont été augmentées qu'une seule fois réeemJment, et d'ailleurs <strong>de</strong> bien peu.IC'est dans ce sens que le groupe communiste agira en pensanfà ceux qui, parmi les travailleurs, sont encore les plus!malheureux.INous lutterons pour une véritable échelle mobile qui garan-'tira intégralement et sans retard le pouvoir d'achat <strong>de</strong>s masses;<strong>la</strong>borieuses.Dans <strong>la</strong> discussion d'aujourd'hui, où il est beaucoup plusquestion du sa<strong>la</strong>ire minimum interprofessionnel garanti cl <strong>de</strong>ses variations éventuelles, nous voulons soulever un problèmequi n'est pas oublié par les travailleurs, notamment par ceux<strong>de</strong> province, il s'agit <strong>de</strong>s abattements <strong>de</strong> zone.Je ne veux pas répéter ce qui a déjà été dit à propos <strong>de</strong>cette injustice, mais nous avons aujourd'hui <strong>de</strong>ux raisons supplémentaires<strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r que le texte qui nous est proposé,contienne une disposition faisant disparaître les abattements dazones sur le sa<strong>la</strong>ire minimum interprofessionnel garanti. jI.a première raison est que l'augmentation du coût <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie]est uniforme pour l'ensemble du territoire. Les prix moritenià une .même allure et vont aussi haut en province qu'à]Paris. Or, si vous accor<strong>de</strong>z <strong>de</strong>s majorations <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>ires pai}pourcentage, il en résultera un écart encore plus grand entréle sa<strong>la</strong>ire nominal à Taris et le sa<strong>la</strong>ire nominal dans <strong>la</strong> zon$où l'abattement est le plus élevé, c'est-à-dire 13,5 p. 100.Par exemple, le sa<strong>la</strong>ire minimum interprofessionnel garantiest aujourd'hui fixé à 100 francs l'heure pour Taris et86.50 francs pour <strong>la</strong> zone <strong>la</strong> plus désavantagée.Une augmentation <strong>de</strong> 10 p. 100 du sa<strong>la</strong>ire minimum inter 1 -^professionnel garanti porterait l'écart <strong>de</strong> .13,50 à .15 francsl'heure.jLa <strong>de</strong>uxième raison est qu'en septembre 1951 — il y ilmaintenant cinq mois — l'Assemblée nationale a voté "uneirésolution dont voici <strong>la</strong> teneur:'« L'Assemblée nationale invite le Gouvernement: ,« 1° A ramener <strong>de</strong> 13,5 p. 100 à 10 p. 100 le maximumdu taux d'abattement <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>ires et à réduire dans<strong>la</strong> même proportion les autres écarts d'abattement;« 2° A calculer sur ces nouvelles bases les réductions appli-icables aux allocations familiales; !« 3° A procé<strong>de</strong>r, à <strong>la</strong> correction <strong>de</strong>s anomalies du c<strong>la</strong>ssementactuel <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>ires;j« 4° A accroître le contrôle en vue d'assurer une plus strictsapplication <strong>de</strong>s mesures concernant le resserrement <strong>de</strong>s zones<strong>de</strong> sa<strong>la</strong>ires. »jCette résolution a été votée à l'unanimité par I'Assembléènationale. En eflet, le résultat du scrutin a été le suivant590 voix pour et 0 contre. Mais, à l'heure actuelle, à notre:connaissance, aucune mesure n'a encore été prise par le Gouvernement.'Nous avons donc été dans l'obligation <strong>de</strong> déposeiijune nouvelle proposition <strong>de</strong> loi.La preuve est ainsi faite que le Gouvernement ne lient aiK-uiVcompte <strong>de</strong> <strong>la</strong> volonté êxprimée par l'Assemblée nationale unanime.:En outre, il est manifestement démontré que les ministres,)et le ministre du travail lui-même, ne veulent pas u*er <strong>de</strong>leur pouvoir réglementaire pour faire disparaître une injustice;créée lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> fixation, pour <strong>la</strong> première fois, du sa<strong>la</strong>ire;!minimum interprofessionnel garanti.Pour ces Jeux raisons, nous allons donner à l'Assemblée*nationale l'occasion <strong>de</strong> se prononcer une fois <strong>de</strong> plus sur uneimesure qui mettra fin à l'iniquité que constituent les abattements<strong>de</strong> zones <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>ires. (App<strong>la</strong>udissements à l'extrêmegauche.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. Leenhardt.M. Francis Leenhardt. Monsieur le prési<strong>de</strong>nt, je me suis faitinscrire pour répondre à M. Gaborit, porte-parole du groupe!radical dans ce débat. Notre collègue, à <strong>de</strong>ux reprises, cet aprèsimidi, m'a mis en cause, d'ailleurs très courtoisement.Mais, à cette heure, les bancs du groupe radical, comme ceu^<strong>de</strong>s autres groupes, d'ailleurs, ne sont plus très garnis, et jqme réserve <strong>de</strong> fournir celte réponse ultérieurement.C'est pourquoi je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> m'inscrire contre le contrë'-jprojet du groupe radical signé par M. Dégoutté et ses collègues,!M. Lucien Dégoutté. Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>la</strong> parole.M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. Dégoutté,

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