JOURNAL OFFICIEL - Débats parlementaires de la 4e République

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11.07.2015 Views

'gnago chrétien du 15 février, a publié un autre texte deM. Adenauer que voici :« L'intégration de l'Allemagne souveraine dans le système"défensif de l'Occident avec la participation militaire qu'elleimplique constitue le seul moyen sûr et rapide de recouvrernos provinces perdues. »Qui donc pourrait contester que ces déclarations du chancelierAdenauer justifient pleinement le commentaire qui a faitmal à M. Bidault ? Tant il est vrai qu'il met k nu le cheminementinsidieux d'une incontestable politique de trahison desintérêts nationaux. (Applaudissements à l'extrême gauche. —Interruptions au centre, à droite et à l'extrême droile.)N^tre Gouvernement a partie liée avec les nazis qui veulentla remilitarisation de l'Allemagne de l'Ouest contre la volontédu peuple allemand, et cela pour mener à bien leur politiquerevancharde.La politique de reconstitution de la Wehrmacht camoufléederrière l'armée européenne, c'est le champ libre laissé à l'espritrevanchard de M. Adenauer et de sa clique.Il est vrai qu'avec une telle politique les Français serontappelés demain, si le peuple français n'impose pas le renversementpolitique indispensable, à aller se faire tuer pour queNVroclaw redevienne Breslau et pour que Poznan redeviennePosen. (Applaudissements à l'extrême gauche. -— Interruptionsau centre, à droite et à l'extrême droite.)D'ailleurs, le vice-chancelier de Bonn, M. Blùcher, vient deproclamer que tel est le but de son gouvernement. Une dépêcheReuter, datée du 19 février, annonce que, « prenant laparole au cours d'une réunion du parti démocrate libéral, dontil est le président, M. Franz Bluclier, vice-chancelier de larépublique fédérale, avdéclaré que le principal objectif de l'Allemagneoccidentale était de libérer...Plusieurs voix au centre, à droite et à l'extrême droile. VonPaulus !M. Jacques Duclos. ... la zone soviétique. » (Interruptions àgauche, au centre, à droite et à l'extrême droite.)Ainsi, apparaît le caractère agressif de l'armée européennedont la constitution va être discutée à Lisbonne, dans un paysoù les prisons sont peuplées de travailleurs et de démocratesde toutes tendances...Plusieurs voix à gauche, au centre, à droile et à l'extrêmedroite. Et en Russie ?M. Jacques Soustelle. Et les prisons russes ? J5t les camps deconcentration sibériens ?M. Jacques Duclos. ... ce qui donne tout son sens à l'étiquette« démocratique » de la coalition atlantique.Nous disons que vous voulez faire l'armée européenne en yintégrant la Wehrmacht et M. Adenauer compte s'en servirpour reconstituer le grand Reich.Tel est le sens profond de la déclaration du chancelier Adenaueret voilà à quoi tend la politique poursuivie par M. EdgarFaure, par M. Robert Schuman, par M. Georges Bidault. (Protestationsau centre, à droite et à l'extrême droite.)M. Louis Rollin.Tout cela n'a aucun rapport avec le procèsverbal!A gauche.Cinq minutes!M. Jacques Duclos. Jamais on n'avait vu avec autant decynisme les intérêts de classe prendre le pas sur les intérêtsnationaux, (Applaudissements à l'extrême gauche.)M. le président. Je vous rappelle que vous n'avez droit qu'àcinq minutes.M. Jacques Duclos. Je veux ajouter... (Vives interruptions aucentre, à droile et à l'extrême droite.)M. René Regaudie. A bas la dictature IM. Jacques Duclos. Cela vous gêne d'entendre citer les parolesdes revanchards allemands dont vous faites la politique danscette Assemblée... (Applaudissements à l'extrême gauche.)M. Pierre Métayer. Vous avez fraternisé avec eux en 1940.M. Jacques Duclos. ... mais vous êtes marqués du fer rougede la trahison, vous m'entendez bien ? (Applaudissements àl'extrême gauche. — Vives protestations à gauche, au centre,à droile et à l'extrême droite.)M. le président. Monsieur Jacques Duclos, je vous rappelle àl'ordre.M. Jacques Duclos. Dans le numéro de la Vie intellectuellejanvier... (Interruptions à gauche, au centre, à droile et à Z'ea*trême droite.)J'ai le droit de parler, je parlerai.A droite.Cinq minutes! Règlement!M. Jacques Duclos. Je dis que dans ce numéro de La Vie inteUlleduelle...M. le président. Veuillez conclure, monsieur Duclos.?M. Jacques Duclos. Ces messieurs ne veulent pas me laisseftparler tant ils se sentent touchés, monsieur le président. Jdparle sur le procès-verbal, ce qui est mon droit. Je resterai $1cette tribune jusqu'à ce qu'on me laisse achever. Tant pis sijtceux qui se sentent coupables sont gênés"! (Applaudissementsjà l'extrême gauche. — Protestations sur de nombreux bancs.);Vous avez mauvaise conscience, messieurs, cela se voit.M. Jacques Chastellain. Vous vous y connaissez en mauvaiseconscience.M. Jacques Duclos. Je dis que dans ce numéro de La Vie intel*leduelle de janvier...M. Joseph Laniel, ministre d'Etat. 11 y a la preuve que vou®avez menti.M. René Moatti. Quelle publicité !M. Jacques Duclos. Taisez-vous, général ! (Rires et exclamâtlions à l'extrême droite.)M. Edouard Corniglion-Molinier. « Général », c'est évidemmentune insulte dans votre bouche..M. Jacques Duclos. ... il y avait aussi une déclaration da",M. Jacob Kaiser, ministre du gouvernement Adenauer, dont!M. Bidault n'a rien dit. Et pourtant cette déclaration aurait d

M. le président. La parole est à M. Meck, sur le procès-verbal, j{Applaudissements au centre.)M. Henri Meck. Mesdames, messieurs, la manière un peubrusquée dont, ce matin, s'est terminée la discussion, m'obligeà présenter, à l'occasion de l'adoption du procès-verbal, quelquesobservations au sujet de la déclaration faite par M. PierreAndré, député de Meurtbe-et-Moselle, dimanche malin, ens'adressant directement à notre ministre des affaires étrangères.Député d'Alsace, je ne peux pas rester muet en présenced'allusions aussi insidieuses. (Vives exclamations à l'extrêmegauche.)Mes propos ne visent pas nos collègues d'extrême gauche.Je ne comprends pas pourquoi ils m'interrompent.Je crois interpréter l'opinion des populations qui m'ont prêtéleur confiance — et j'emploie ce terme sans égard à la délimitationdes partis — quand je dis que nous appuyons la politiqueréaliste que fait depuis des années M. Robert Schuman.Nous voulons que l'Europe se fasse. (Interruptions à l'extrêmedroite et à l'extrême gauche.)A l'extrême gauche. Pas avec l'Allemagne.M. Henri Meck. Ces jours-ci, un orateur modéré a osé direA cette tribune que l'Europe qui est en train de se faire, c'estune Europe à la Hitler et non pas celle d'Aristide Briand. (Exclamationsà l'extrême gauche et à l'extrême droite. — Bruit.)A l'extrême gauche. C'est une Europe qui se fait malgrénous.M. Henri Meck. Nous n'admettons pas l'inlerprétation de lapensée d'Aristide Briand de la part de gens qui l'ont combattu,et parfois qualilié de traître à la patrie... (Interruptions à l'extrêmegauche.)M. Pierre Villon. Belles garanties de patriotisme que vousdonnez à Schuman ! Vous êtes son complice.M. le président. Je vous rappelle à l'ordre.M. Henri Meck. Je n'ai pas de leçon de patriotisme à recevoirde vous, monsieur Villon. (Applaudissements au centre. —Interruptions à l'extrême gauche.)M. Pierre Villon. Vous êtes responsables de la mort de 40.000« malgré nous » alsaciens et lorrains.M. Henri Meck. Je vous redis: le responsable est Moscou, lepacte Ribbentrop-Molotov !Il y a vingt ans, à cette tribune, en s'adressant à la droite,Arislide Briand a dit...M. Pierre Villon. Vous étiez l'ami de Rossé.M. Henri Meek. Vous fûtes son allié polilique.A l'extrême gauche. Ami d'Adenauer!M. Henri Meck. Je ne l'ai jamais vu de ma vie.Mes observations s'adressent à nos collègues d'extrême droite,je ne vois pas pourquoi vous m'injuriez.M. le président. Monsieur Meck, je.vous prie de vous en tenirau procès-verbai. \M. Alphonse Denis. Nous avons la preuve que Georges Bidaultest intervenu personnellement en laveur des accusés d'Oradoursur-Glane.M. Henri Meck. Je rappelle ce que disait,, il y a vingt ans,Aristide Briand s'adressant aux députés modérés :« Vous ne voulez pas des Etats-Unis d'Europe. Eh bien!sachez que vous aurez l'Europe soviétisée. 11 n'y a pas d'autrechoix à faire. »Quant à nous, notre choix est fait : nous voulons que notreliberte soit défendue contre la tyrannie. Que ceux qui nousont parlé en ternies éloquents de l'armée française nous disentd'abord comment ils entendent financer cette armée digne duglorieux ipassé de notre nation.Depuis des années, les mêmes hommes disent aux contribuablesfrançais: «Vous payez assez d'impôts! Plus un soud'impôts nouveaux!»Jamais ils n'ont demandé ici une augmentation des dépensespour notre armée.Une fois, en juillet 1948, ils ont même renversé un gouvernementen votant une diminution des crédits militaires. 11 estvrai qu'il s'agissait du même Robert Schuman qu'ils attaquai!encore maintenant.M. le président. Monsieur Meck, restez dans le cadre d'uneobservation sur le procès-verbal.M. Henri Meck. Je crois êlre dans le cadre d'une observation"sur le iproeès-verbal, exactement comme M. Duclos tout àl'heure.Je vous demande, monsieur le président, de faire preuse àmon égard de la même libéralité dont vous avez fait preuveenvers M. Duclos; je ne vous en demande pas davantage.Je ne demande pas à être mieux traité que lui: je voudraisau moins le même traitement. (Applaudissements 'au centre.)J'ai le droit da m'expliquer quand il s'agit d'une attaquaproférée à l'égard des provinces de l'Est.M. le président. Veuillez me permettre un mot.Malgré mes rappels à l'ordre. M. Duclos a dépassé les cinqminutes dont il disposait..Je l'ai rappelé à l'ordre plusieurs fois, l'Assemblée en esttémoin.Je supplie les orateurs — et, monsieur Meck, je m'alresseà votre raison, à votre sens de l'ordre — de ne pas reprendre,à l'occasion du procès-verbal, un débat que l'Assemblée adéclaré clos. (Applaudissements à droile cl à l'extrême droite.)Je compte sur votre courtoisie.M. Jacques Duclos. Non, il n'est pas clos dans le pays. Il nslfait que commencer!M. Henri Meck. M. Pierre André a prononcé ici des parolesqui mériteraient d'être précisées. (Interruptions à droite.)Un journal messin, Le Lorrain, a protesté ce matin même, dela façon la plus énergique, contre les attaques dirigées contrenotre compatriote Robert Schuman et j'ai ie droit de m'expliquer.(Applaudissements au centre.)Je n'ai pas eu la possibilité de le faire ce matin; je me permetsde le faire en quelques mots. J'aurais déjà termine sije n'avais pas été interrompu au cours de cette interventionsur le procès-verbal.Je dis que depuis 80 ans, jamais un député nationalisten'avait voté au Palais-Bourbon pour une diminution des créditsmilitaires.Les Déroulède, les Maurice Barrés, les colonel Driant onttrouvé aujourd'hui des épigones qui le font. (Interruptions àdroite et à l'extrême droite.)Jamais, eux, ils n'ont refusé de voter le budget de la guerre..,;Plusieurs voix à l'extrême gauche. Français!M- Henri Meck. ...même lorsque étaient au pouvoir les piresgouvernements d'un régime qu'ils traitaient d'abject.Aujourd'hui leurs épigones...M. Jacques Soustelle. Qu'entendez-vous par épigones ?M. Henri Meck. Aujourd'hui, leurs épigones votent mêmecontre le budget de la guerre.Comment faut-il faire alors pour doter notre France de cettearmée digne du glorieux passé de notre nation ? (Applaudissementsau centre. — Interruptions à l'extrême droite.)M. Jacques Soustelle. Cela n'a rien à voir avec le procèsverbal.M. Henri Meck. La Russie des Soviets dépense 16.000 milliardspour son armée, la France 1.000 milliards.Pour forger une armée forte, capable de défendre notre territoire,il faudrait au bas mot tripler sinon quintupler ce chifïrede dépenses. (Interrruplions à l'extrême droite.)M. Jean Nocher. Tournez-vous vers l'extrême gauche pourdire cela. Adressez-vous à M. Billoux et à M. Duclos!M. Henri Meck. Nos populations de l'Est, auxquelles on seréférait dimanche matin à celle tribune, savent parfaitementque pour parfaire leurs moyens de protection il faut avoirautre chose de plus substantiel. Je dois ajouter qu'elles nepartagent, pas une certaine crainte qui toujours et toujours apercé au travers de ce débat, c'est-à-dirè le danger d'uneagression allemande. (Interruptions à droite it à extrêmedroite.)Nous ne vivons plus au temps de Iéna et d'Austerlitz, deSedan et de Reichshoflen. La technique de la guerre a changé:il y a, dès aujourd'hui, la guerre atomique. Nous le regrettons,mais le fait est là.On a parfois reproché à nos chefs d'armées d'avoir voulufaire la guerre avec les moyens techniques de la guerre précé-

M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. Meck, sur le procès-verbal, j{App<strong>la</strong>udissements au centre.)M. Henri Meck. Mesdames, messieurs, <strong>la</strong> manière un peubrusquée dont, ce matin, s'est terminée <strong>la</strong> discussion, m'obligeà présenter, à l'occasion <strong>de</strong> l'adoption du procès-verbal, quelquesobservations au sujet <strong>de</strong> <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration faite par M. PierreAndré, député <strong>de</strong> Meurtbe-et-Moselle, dimanche malin, ens'adressant directement à notre ministre <strong>de</strong>s affaires étrangères.Député d'Alsace, je ne peux pas rester muet en présenced'allusions aussi insidieuses. (Vives exc<strong>la</strong>mations à l'extrêmegauche.)Mes propos ne visent pas nos collègues d'extrême gauche.Je ne comprends pas pourquoi ils m'interrompent.Je crois interpréter l'opinion <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions qui m'ont prêtéleur confiance — et j'emploie ce terme sans égard à <strong>la</strong> délimitation<strong>de</strong>s partis — quand je dis que nous appuyons <strong>la</strong> politiqueréaliste que fait <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années M. Robert Schuman.Nous voulons que l'Europe se fasse. (Interruptions à l'extrêmedroite et à l'extrême gauche.)A l'extrême gauche. Pas avec l'Allemagne.M. Henri Meck. Ces jours-ci, un orateur modéré a osé direA cette tribune que l'Europe qui est en train <strong>de</strong> se faire, c'estune Europe à <strong>la</strong> Hitler et non pas celle d'Aristi<strong>de</strong> Briand. (Exc<strong>la</strong>mationsà l'extrême gauche et à l'extrême droite. — Bruit.)A l'extrême gauche. C'est une Europe qui se fait malgrénous.M. Henri Meck. Nous n'admettons pas l'inlerprétation <strong>de</strong> <strong>la</strong>pensée d'Aristi<strong>de</strong> Briand <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> gens qui l'ont combattu,et parfois qualilié <strong>de</strong> traître à <strong>la</strong> patrie... (Interruptions à l'extrêmegauche.)M. Pierre Villon. Belles garanties <strong>de</strong> patriotisme que vousdonnez à Schuman ! Vous êtes son complice.M. le prési<strong>de</strong>nt. Je vous rappelle à l'ordre.M. Henri Meck. Je n'ai pas <strong>de</strong> leçon <strong>de</strong> patriotisme à recevoir<strong>de</strong> vous, monsieur Villon. (App<strong>la</strong>udissements au centre. —Interruptions à l'extrême gauche.)M. Pierre Villon. Vous êtes responsables <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> 40.000« malgré nous » alsaciens et lorrains.M. Henri Meck. Je vous redis: le responsable est Moscou, lepacte Ribbentrop-Molotov !Il y a vingt ans, à cette tribune, en s'adressant à <strong>la</strong> droite,Arisli<strong>de</strong> Briand a dit...M. Pierre Villon. Vous étiez l'ami <strong>de</strong> Rossé.M. Henri Meek. Vous fûtes son allié polilique.A l'extrême gauche. Ami d'A<strong>de</strong>nauer!M. Henri Meck. Je ne l'ai jamais vu <strong>de</strong> ma vie.Mes observations s'adressent à nos collègues d'extrême droite,je ne vois pas pourquoi vous m'injuriez.M. le prési<strong>de</strong>nt. Monsieur Meck, je.vous prie <strong>de</strong> vous en tenirau procès-verbai. \M. Alphonse Denis. Nous avons <strong>la</strong> preuve que Georges Bidaultest intervenu personnellement en <strong>la</strong>veur <strong>de</strong>s accusés d'Oradoursur-G<strong>la</strong>ne.M. Henri Meck. Je rappelle ce que disait,, il y a vingt ans,Aristi<strong>de</strong> Briand s'adressant aux députés modérés :« Vous ne voulez pas <strong>de</strong>s Etats-Unis d'Europe. Eh bien!sachez que vous aurez l'Europe soviétisée. 11 n'y a pas d'autrechoix à faire. »Quant à nous, notre choix est fait : nous voulons que notreliberte soit défendue contre <strong>la</strong> tyrannie. Que ceux qui nousont parlé en ternies éloquents <strong>de</strong> l'armée française nous disentd'abord comment ils enten<strong>de</strong>nt financer cette armée digne duglorieux ipassé <strong>de</strong> notre nation.Depuis <strong>de</strong>s années, les mêmes hommes disent aux contribuablesfrançais: «Vous payez assez d'impôts! Plus un soud'impôts nouveaux!»Jamais ils n'ont <strong>de</strong>mandé ici une augmentation <strong>de</strong>s dépensespour notre armée.Une fois, en juillet 1948, ils ont même renversé un gouvernementen votant une diminution <strong>de</strong>s crédits militaires. 11 estvrai qu'il s'agissait du même Robert Schuman qu'ils attaquai!encore maintenant.M. le prési<strong>de</strong>nt. Monsieur Meck, restez dans le cadre d'uneobservation sur le procès-verbal.M. Henri Meck. Je crois êlre dans le cadre d'une observation"sur le iproeès-verbal, exactement comme M. Duclos tout àl'heure.Je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, monsieur le prési<strong>de</strong>nt, <strong>de</strong> faire preuse àmon égard <strong>de</strong> <strong>la</strong> même libéralité dont vous avez fait preuveenvers M. Duclos; je ne vous en <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pas davantage.Je ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pas à être mieux traité que lui: je voudraisau moins le même traitement. (App<strong>la</strong>udissements 'au centre.)J'ai le droit da m'expliquer quand il s'agit d'une attaquaproférée à l'égard <strong>de</strong>s provinces <strong>de</strong> l'Est.M. le prési<strong>de</strong>nt. Veuillez me permettre un mot.Malgré mes rappels à l'ordre. M. Duclos a dépassé les cinqminutes dont il disposait..Je l'ai rappelé à l'ordre plusieurs fois, l'Assemblée en esttémoin.Je supplie les orateurs — et, monsieur Meck, je m'alresseà votre raison, à votre sens <strong>de</strong> l'ordre — <strong>de</strong> ne pas reprendre,à l'occasion du procès-verbal, un débat que l'Assemblée adéc<strong>la</strong>ré clos. (App<strong>la</strong>udissements à droile cl à l'extrême droite.)Je compte sur votre courtoisie.M. Jacques Duclos. Non, il n'est pas clos dans le pays. Il nslfait que commencer!M. Henri Meck. M. Pierre André a prononcé ici <strong>de</strong>s parolesqui mériteraient d'être précisées. (Interruptions à droite.)Un journal messin, Le Lorrain, a protesté ce matin même, <strong>de</strong><strong>la</strong> façon <strong>la</strong> plus énergique, contre les attaques dirigées contrenotre compatriote Robert Schuman et j'ai ie droit <strong>de</strong> m'expliquer.(App<strong>la</strong>udissements au centre.)Je n'ai pas eu <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> le faire ce matin; je me permets<strong>de</strong> le faire en quelques mots. J'aurais déjà termine sije n'avais pas été interrompu au cours <strong>de</strong> cette interventionsur le procès-verbal.Je dis que <strong>de</strong>puis 80 ans, jamais un député nationalisten'avait voté au Pa<strong>la</strong>is-Bourbon pour une diminution <strong>de</strong>s créditsmilitaires.Les Déroulè<strong>de</strong>, les Maurice Barrés, les colonel Driant onttrouvé aujourd'hui <strong>de</strong>s épigones qui le font. (Interruptions àdroite et à l'extrême droite.)Jamais, eux, ils n'ont refusé <strong>de</strong> voter le budget <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre..,;Plusieurs voix à l'extrême gauche. Français!M- Henri Meck. ...même lorsque étaient au pouvoir les piresgouvernements d'un régime qu'ils traitaient d'abject.Aujourd'hui leurs épigones...M. Jacques Soustelle. Qu'enten<strong>de</strong>z-vous par épigones ?M. Henri Meck. Aujourd'hui, leurs épigones votent mêmecontre le budget <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre.Comment faut-il faire alors pour doter notre France <strong>de</strong> cettearmée digne du glorieux passé <strong>de</strong> notre nation ? (App<strong>la</strong>udissementsau centre. — Interruptions à l'extrême droite.)M. Jacques Soustelle. Ce<strong>la</strong> n'a rien à voir avec le procèsverbal.M. Henri Meck. La Russie <strong>de</strong>s Soviets dépense 16.000 milliardspour son armée, <strong>la</strong> France 1.000 milliards.Pour forger une armée forte, capable <strong>de</strong> défendre notre territoire,il faudrait au bas mot tripler sinon quintupler ce chifïre<strong>de</strong> dépenses. (Interrruplions à l'extrême droite.)M. Jean Nocher. Tournez-vous vers l'extrême gauche pourdire ce<strong>la</strong>. Adressez-vous à M. Billoux et à M. Duclos!M. Henri Meck. Nos popu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> l'Est, auxquelles on seréférait dimanche matin à celle tribune, savent parfaitementque pour parfaire leurs moyens <strong>de</strong> protection il faut avoirautre chose <strong>de</strong> plus substantiel. Je dois ajouter qu'elles nepartagent, pas une certaine crainte qui toujours et toujours apercé au travers <strong>de</strong> ce débat, c'est-à-dirè le danger d'uneagression alleman<strong>de</strong>. (Interruptions à droite it à extrêmedroite.)Nous ne vivons plus au temps <strong>de</strong> Iéna et d'Austerlitz, <strong>de</strong>Sedan et <strong>de</strong> Reichshoflen. La technique <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre a changé:il y a, dès aujourd'hui, <strong>la</strong> guerre atomique. Nous le regrettons,mais le fait est là.On a parfois reproché à nos chefs d'armées d'avoir voulufaire <strong>la</strong> guerre avec les moyens techniques <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre précé-

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