Conférence finale sur le stress lié au travail des ... - Accueil du site

Berlin‐ 17 et 18 novembre 2011Conseil Syndical Européen de l’Education‐ CSEE‐Conférence finale sur le stresslié au travail des enseignants- Introduction- Ouverture de la conférence- Introduction au sujet et au projet- Statistiques sur le stress au travail- Présentation des résultats de l’enquête- Discussions sur les résultats et mesures contre le stress- Résultats du Copsoq, réduire les RPS au travail- Les bonnes pratiques- Talk and Walk- Clôture de la conférence1

IntroductionCadre de la conférenceCelle‐ci s’est déroulée dans le cadre del’enquête européenne sur l’impact du stresspour les enseignants sur leurs lieux de travail,avec objectif de présenter les résultatsglobaux, de discuter du plan d’action duCSEE.L’enquêteElle a été lancée, en ligne, en 2010. 500écoles étaient invitées à participer. Al’échelle de la France, 60 écoles étaientsollicitées. Chaque pays relevait d’uncoordonnateur national. Pour la France, ils’agissait de l’Unsa. La FERC s’est impliquée àhauteur de 3 écoles.Attention !Par écoles, il faut entendre toutes lesstructures, publiques et privées, de lamaternelle au lycée. Ainsi, les établissementsdu supérieur n’étaient pas concernés. Pouravoir des données les concernant, voir lesrecherches de la fondation de Dublin.Les participants80 étaient présents : une dizaine dereprésentants employeurs dont la fédérationeuropéenne des employeurs de l’Education(FEEE), les organisations syndicales membresdu CSEE et de l’AELE (association libreéchange européen).Pour la France, 1 Snes, 1 Snuipp, 1 Ferc Cgt, 1Unsa, 2 Sgen Cfdt.Délégation FERC CGT : Françoise LIGNIER.Nos commentaires- Peu de place pour des échanges etdébats de fond mais ce n’était pasl’objectif.- Des employeurs très soucieux dustress – des syndicats aussi parfoismaisuniquement sur le volet marchédu travail, présentéisme, productivité,objectifs financiers.- Nécessité, pour nous, d’être vigilantsquant à la définition que nouspouvons donner du bien‐être autravail. Elle ne doit pas êtredéconnectée des aspects « plaisir » et« réalisation de soi », à tous niveaux.- Enfin, cette conférence a permis deconstater que notre fédération est enavance sur ces questions, tant dupoint de vue de l’analyse que de laproduction des outils en adéquationavec les réalités et attentes.- Il y a besoin de réfléchir au contenude ces journées, pour affiner notrediscours (travailler sur les argumentsnécessaires pour contrer efficacementle discours employeur) et voircomment mieux faire connaître notretravail syndical sur le plan européen.- NB : Si vous êtes intéressés par lesPowerpoint, les demander à la FERC(sachant qu’ils sont tous en anglais).Rappel concernant les objectifs de l’enquête‐ Rassembler des données concrètes etdétaillées sur la perception qu’ont lesenseignants des risques psychosociaux d’unepart, et comparer et évaluer ces résultats àl’échelle européenne d’autre part ;‐ Soutenir davantage l’inclusion des risquespsychosociaux (en se concentrant sur lestress lié au travail) dans les négociationscollectives du secteur de l’éducation ;‐ Encourager les syndicats d’enseignants àdevenir plus proactifs dans leurs structuresnationales de dialogue social au momentd’aborder et d’établir des stratégies enmatière de santé et de sécurité dans lesécoles, plus particulièrement en ce quiconcerne la prévention et la lutte contre lestress lié au travail et l’inclusion des risquespsycho‐sociaux dans l’évaluation du risquedans les écoles ;‐ Préparer le débat sur ce thème au sein duComité de dialogue social européen sectorielpour l’éducation et disséminer les résultatsauprès des parties prenantes au débatintersectoriel afin de trouver un accord auniveau européen.2

NB : La description détaillée du projet seradisponible sur le site du CSEE :http://etuce.homestead.com/ETUCE_2010_Projects.html .Ouverture de laconférenceDavid Simons, président de la FEEEfédérationeuropéenne des employeurs‐Le stress touche les 2 secteurs, public etprivé. 13% des accidents, dans l’éducation,sont liés au stress et les accidents coûtentcher. Il faut trouver des mesures positivespour contrôler le stress. C’est le défi le plusimportant pour le marché du travail. Leniveau de stress met en cause le bien être autravail. Pour avoir une éducation de qualité, ilfaut avoir des conditions positives réunies. LeCSEE est conscient des problèmes et lesorganisations aussi. Les résultats de larecherche confirment ce que nous savons.Dès 2004, les partenaires sociaux ont signédes accords cadre, c’est un outil pour plus deconnaissance du stress, pour lutter contre.Des projets sont menés par le CSEE avecl’objectif d’aider les organisations. Il fautpoursuivre les évaluations, les insérer dansles conventions collectives, les mettre enplace dans les écoles.Ronnie Smith, président du CSEEL’accord définit le stress comme étant propreaux individus qui réagissent différemment enfonction des situations. Il n’y a pas différentsstress mais différentes situations. Le CSEE apris engagement à analyser le stress autravail, le FEEE est intéressé par ce travail, ilfaut le rentabiliser.Andréas Horst, ministère fédéral du travailet des affaires sociales.60% des travailleurs disent travailler souspression, en Allemagne. 67% sous la pressiondu temps, 50% sous la pression des clients,27% sous l’insécurité du travail, les longuesheures de travail. Les travailleurs qui parlentdes risques psychosociaux disent qu’ilsaugmentent avec la contrainte du temps,d’où des problèmes de santé mentale, demaladies cardiovasculaires, de TMS. C’est uncoût pour les entreprises, pour la sociétéavec une perte de productivité, des absencesau travail, des retraites anticipées. Lesabsences maladies liées aux risquespsychosociaux coûtent, ici, 47 millions dejours perdus, soit 26 milliards d’euros. Leniveau d’absentéisme, les journées perduessont en augmentation dans tous les pays. LesTMS en sont la cause principale et génèrentun retrait du marché du travail. Les risquespsychosociaux constituent un problèmemajeur de santé.Toutes les professions sont concernées, etspécifiquement celles de l’éducation. Lesenseignants sont 4 fois plus absents que lesautres professions et 4 sur 5 disent vouloirpartir avant leur retraite. De grossesentreprises ont introduit avec succès desprogrammes, l’UE prépare une nouvellestratégie pour le bien‐être au travail. Il estclair que des emplois de qualité vont de pairavec la santé au travail.Les risques psychosociaux et le stress doiventêtre un but commun dans la stratégieeuropéenne. Il faut mettre en équilibre vieprivée et vie professionnelle, tenir compte del’intérêt des employeurs et des salariés,mettre en place un monde du travailrespectant plus l’homme. Le succèséconomique dépendra du bien‐être autravail. En 2013, il y aura un nouveauprogramme pour atteindre ces objectifs.Ulrich Thöne, président du GEW (principalsyndicat de l’éducation et des sciences).Nous sommes d’accord pour dire que cethème est important, d’autant qu’il y aaggravation des problèmes. Nous avons tousbesoin de faits, de données, de partager lesconnaissances pour faire pression sur lesministres, les employeurs. Etre mieux autravail, c’est aussi donner de meilleuresconditions d’apprentissage auxélèves/étudiants.3

Introduction au sujet et auprojetMartin Romer, directeur européenLe CSEE est pour une éducation pour tous. 80participants de tous les pays sont présents,ce qui prouve l’importance du thème mis endébat. 2 projets ont déjà été entrepris, en2007 et en 2009. Ils ont débouché sur la miseen œuvre de plans d’action et d’accordscadre, ont mené à la finalisationd’aujourd’hui. Les données viennent duterrain. La référence à la directive de 89 esttoujours en vigueur, plus les accords cadre de2004 sur le stress au travail et celui de 2007sur les violences et le harcèlement au travail.Il y a des liens entre eux. Le stress est lié auxviolences et au harcèlement. En 2010, unaccord multisectoriel a été signé sur laviolence.Nous nous sommes donnés des objectifspour avoir des données concrètes et avonspris pour base un chercheur allemand et uneenquête énorme sur 500 écoles. 712 ont étéétudiées dans les pays de l’UE avecimplication de l’organisation des employeurs.C’est une bonne base pour poursuivre lesdiscussions, notamment dans le comité sur ledialogue social. Il faut aller plus loin poursigner des accords qui soient plus spécifiquesà l’éducation. J’ai l’espoir de voir un rapportfourni aux écoles, une brochure finale, undocument d’orientation et des bonnespratiques.Statistiques sur le stresslié au travailAgnès Parent‐Thillon, fondation européennepour l’amélioration des conditions de travail(Dublin)‐ résultats de l’étude européennesur les conditions de vie au travail.L’étude a commencé en 1992 et la 5èmevague a été finalisée en 2010, sur 34 pays.Les travailleurs ont été interrogés chez eux,en face à face. L’étude a porté sur desemployés, au sens d’avoir eu un salaire lasemaine précédente, il y a donc aussi desprécaires. Elle a couvert entre 35 à 50 000personnes.Le stress au travail est une questioncomplexe. Il y a des facteurs quiinterviennent et qu’il faut comprendre,prendre de la distance avec des définitionssimplistes.Sur la question du modèle : les facteursretenus sont cités par toutes les disciplines etdes enquêtes épidémiologiques et surtoutévitent de se concentrer sur les individus.Sur la question du facteur de niveaud’exigence au travail et de l’impact sur lasanté, il faut retenir l’exigence émotionnelle,le fait de ne pas avoir d’autonomie, de ne pasêtre soutenu, et l’insécurité de l’emploi.Tous les facteurs combinés, le stress se dit endifférents termes.La satisfaction au travail, le bien‐être autravail sont subjectifs. Ceux qui ne sont passatisfaits disent qu’ils ont, ou pas, du stressau travail.Pour la 1 ère fois, nous avons mesuré la santémentale, de façon médicale (outil de l’OMS).Le monde de l’éducation est un secteurimportant en termes de stress, car il est plusfréquent que la moyenne. Le coût en santé secalcule aussi en présentéisme, en personnelmalade mais au travail. Dans l’éducation, il ya ambigüité entre le plaisir à faire son travailet la capacité à faire le travail, ça c’est lié auprésentéisme.Le 1 er facteur source de santé au travail, c’estl’intensité du travail. Depuis 2000, en Europe,celle‐ci a augmenté surtout au Royaume‐Uni,un peu plus tard en France, mais globalementpartout. Avec la crise, elle s’est stabiliséemais reste à un niveau élevé. Les mesuresfaites prennent en compte le rythme detravail mais aussi ce qui ou quoi le détermine(les machines, un supérieur, les usagers…).Plus il y a de facteurs de rythmes, plus letravail est difficile et plus le stress est élevé.4

Dans l’éducation, ce nombre de facteurs estplus élevé qu’ailleurs.Sur les exigences élevées au travail,l’autonomie et le niveau d’autonomie : il n’ya pas d’augmentation, voire une certainebaisse pour certains. Donc, l’intensité dutravail n’est pas compensée.Aspect cognitif : donc apprendre, résoudreles problèmes dans le travail etc. : cela n’apas changé depuis 20 ans. Il faut descompétences pour faire le travail. Plus on ade compétences, plus on est à même d’yfaire face.Autre facette de l’enquête, l’intensité dutravail et les émotions, l’utilisation desémotions : le travail implique des émotions.Dans l’éducation, l’intervention del’émotionnel est plus important et il n’est pastoujours possible de l’exprimer, au travail.Autre implication émotionnelle, et dansl’éducation ici aussi plus qu’ailleurs, c’estl’engagement. Il est vu positif mais aussi letravail est dit empêché, ce qui a desconséquences sur la santé.Le degré d’exposition est plus élevé dansl’éducation : intimidations verbales, violencesphysiques, harcèlement, il y a plus demauvaises relations sociales qu’ailleurs.Le travail est intéressant, hors conflit avec unsupérieur. Il y a accord pour dire l’utilité et lebeau travail. Les changementsorganisationnels et technologiques sontnombreux dans le secteur de l’éducation etc’est un facteur de risques.L’insécurité du travail, dans l’éducation, esten hausse.La durée du travail n’est pas facile à mesurer,surtout dans l’éducation. Les hommes ontplus de difficultés que les femmes àéquilibrer vie professionnelle et vie privée ;elles ont plus une vue d’ensemble ets’adaptent mieux.Il y a aussi la quantité de travail rémunéré, laquantité de travail non rémunéré, le tempsnécessaire pour aller au travail. Le nombre detemps non payé est important, le temps payéest plus important pour les hommes. Lesfemmes travaillent davantage.Sur la récompense symbolique et financière :44% des travailleurs dans l’éducation pensentêtre bien payés, et les femmes gagnentmoins.Qualité du travail et emploi sont un boninstrument politique, il y a un grand nombrede facteurs à prendre en compte : statut del’emploi, compétences, droits, protectionsociale…Cette étude a combiné tous les facteurs pourqu’elle ait du sens. Il faut comprendre lalimite des outils mais aussi leur point fort. Onparle de vie réelle, de vraies situations. Ellequantifie pour avoir des réponses fiables àpartir de questions très précises posées auxtravailleurs. Il ne faut pas avoir peur de lasubjectivité, les données sont tout aussiinstructives. La perception du stress est liée àla santé des personnes, ce qui est confirmépar l’examen médical. Elles ont donc leurimportance.En conclusion, le stress entraîne uneaugmentation des risques cardiovasculaires,des maladies mentales et il y a un impactpour tous. Il y a différents modèles pour enparler mais il faut bien prendre en comptetous les facteurs, toutes les situations.Ce doit être la tolérance zéro pour lesviolences, brimades et le harcèlement. Si on aun travail de qualité plus des connaissancespour le faire, cela couplé à la récompense,alors on est en bonne santé. Cela donne despoints pour agir.Le métier joue un rôle. Le contexteéconomique aujourd’hui renferme beaucoupde risques et pose des limites à la préventiondes risques professionnels.5

Dr Malgorzata Milczarek, agenceeuropéenne pour la sécurité et la santé autravail (EU‐OSHA) : éléments sur l’enquête,points de vue des employeurs pour élargirles perceptions.OSHA a été créée en 1996 pour améliorer lesconditions de travail dans l’unioneuropéenne. Son activité est d’identifier lesrisques, de consolider les connaissances, defavoriser les débats, rassembler lesinformations, l’élaboration d’outils pratiques.Elle siège à Bilbao et nous sommes 65 à ytravailler. Nous faisons appel à des pointsfocaux dans les pays membres.Pour rappel, le stress est un des grandsproblèmes actuels. Les chiffres de 2007donnent 28% de travailleurs disant êtrestressés au travail et la conséquence, ce sont14% de problème de santé qui en sontdirectement issus. Ces chiffres sont enaugmentation.Sur la définition adoptée, c’est un état dedéséquilibre entre la demande et lesressources dont dispose une personne pour yfaire face. Il est exact de dire qu’un stressmotive. Quand les exigences dépassent lesressources, il y a stress, inadéquation, stressnégatif. Le niveau d’organisation du travailpeut poser problème. Au plan individuel,c’est l’irritabilité, le burn out, la difficulté deconcentration, l’addiction, les problèmesrelationnels etc. ; les violences avec desparties tiers se posent avec acuité dansl’éducation.Du côté employeurs, une étude (ESENER) aété menée en 2009 par l’agence, 31 pays ontparticipé, des questions ont été posées auxdirecteurs. Le stress est la 3 èmepréoccupation, 80% des directeurs ontsignalé leur préoccupation à ce sujet. Leharcèlement a un score moins important. Il ya de grandes différences entre pays et nousles avons cartographiées. Moins de 10%disent que la violence pourrait être unproblème. Dans l’éducation, 80% parlent dela préoccupation sur le stress. 50% disent lespressions sur le temps, les clients difficiles, lanécessité de patience, la mauvaisecommunication. 60 à 80% disent avoir desprocédures pour faire face au stress et à laviolence, c’est proportionnellement inférieurà leur préoccupation. Dans les mesures lesplus répandues, il y a la formation. Elle estprévue dans presque tous les pays par lalégislation. Les questions de santé au travailsont souvent soulevées : 40% disent que oui,ces questions sont fréquemment discutéesau niveau du management. La plupart dit quec’est plus difficile de faire face aux risquespsychosociaux. 50% disent manquer deressources, de soutien, de ligne directrice.Pour la gestion de ces risques, il y a desdocuments européens et les accords cadre.Le point de vue de l’agence sur l’organisationet la gestion du travail, c’est qu’identifier lesfaiblesses du travailleur n’aide pas.L’évaluation des risques psychosociaux doitrelever du même processus que les autresrisques et il est crucial d’associer lestravailleurs. Il faut prendre en compte lescontrôles, les contenus du travail, leschangements dans le travail, les horaires,l’environnement de travail etc. Le stress autravail peut‐être bien géré. Les employeursdoivent en être conscients. On peut analyser,comprendre, traiter, trouver des solutions,faire de la prévention. Il est prévu derecueillir tous les documents importants, dedévelopper ce qui manque pour répondreaux 2 groupes, employeurs et travailleurs.Présentation des résultatsde l’enquêteMathias Nübling, centre de recherche deFribourg sur la médecine du travail et lamédecine sociale.Il y a beaucoup de recherches, d’enquêtes,sur le psychosocial au travail, toutescatégories confondues. Il y a l’aspect légal6

mais aussi humain, économique. Laproductivité a augmenté. Les raisons desabsences au travail sont les maladiescardiovasculaires, digestives, respiratoires,les TMS, les blessures. Le diagnostic mental aaugmenté de plus de 80% ces dernièresannées. Nous avons mené une étude enAllemagne, sur 35 000 travailleurs, répartispar profession. Les enseignants viennent enpointe. 55 000 enseignants parlent de burnout et de stress cognitif, contre 40 000 autrestravailleurs.Nous avons les mêmes résultats pour lesquestions de satisfaction au travail. Ilsmettent l’accent aussi sur les charges detravail. Les traitements psychosomatiqueschez les enseignants sont très importants.Exigences et situation de travail : on peutavoir le leadership, du soutien et êtrestressé… L’évaluation est difficile, il y abeaucoup de théories et un large terrain. Ilest plus facile de mener une étude sur lasécurité dans les entreprises. Il n’y a pas delistes dans les risques psychosociaux et il fautdonc inclure tous les facteurs que l’onconnaît.Personne ne peut dire les taux de burn outpar catégorie mais la valeur limite sur lesviolences, le harcèlement doit être porté àzéro. Il est impossible de quantifier lepsychosocial. Nous devons poser lesquestions, limiter la subjectivité. Mais le toutsera toujours teinté de subjectif.Enormément de sollicitations, d’exigencesprofessionnelles créent le burn out.Méthodologie : Le but de l’étude du CSEE estd’évaluer les conditions de travail et le stressen Europe avec un accent mis sur les causes,sur la base de la norme ISO 10075‐3, duquestionnaire COPSOQ (Kristensen 2000‐Copenhague) et validé (Nürbling 2005/2006).Le questionnaire est vaste mais court, fondésur plusieurs théories. Il est donc meilleurque d’autres. Son désavantage, c’est la mêmequestion posée à tous et donc il n’y a rien despécifique. Nous avons aussi procédé àl’insertion du questionnaire FASS sur lasituation dans les écoles (4200 écoles duBade Wurtemberg, 100 000 enseignants).Puis nous avons aussi modifié lequestionnaire en introduisant les questionsd’égalité, de confiance, de violences autravail. L’enquête de Dublin porte plus sur lesenvironnements de travail. Nous avons aussiajouté les aspects exigences émotionnelles,appui social, appui des parents, perturbationdes cours. Au total, 36 aspects, comme lesheures supplémentaires par exemple. C’estun questionnaire qui se doit d’être complet.L’enquête a été mise en ligne, les écoles onteu un mot de passe, rempli le questionnairequi a constitué une base de donnéespermettant des comparaisons, des rapports.Le rapport final est prévu en fin d’année.Il y a aussi des questions quantitativescomme la 4 ème des premières questions de lapartie B portant sur le travail rapide, finir latâche, les heures supplémentaires.716 écoles étaient invitées à répondre etnous avons eu 499 participants, cela signifiequ’au moins 1 enseignant a répondu. Autotal, ce sont 5461 enseignants de 30 pays.Les rapports individuels sont envoyés auxécoles.Sur l’analyse descriptive700 ont répondu en Allemagne, les chiffresles plus bas sont obtenus en Suisse, à Chypre.Il y a une surreprésentation des hommes,70% sont en poste de direction. Le nombred’élèves varie, environ plus de 1000enseignants ont plus de 30 élèves.Le thème central est la comparaison entre lespays : le Royaume Uni a les valeurs les plusimportantes, Chypre, les plus basses.Sur les demandes émotionnelles, c’estimportant en Estonie, en Espagne, mais faibleau Danemark.7

Sur l’insécurité au travail, c’est un fort tauxen Lituanie, faible en Norvège sachant queles législations nationales jouent.Violences physiques : élevé en Belgique,faible en Tchéquie, Allemagne.Autre type d’analyse, des valeursanormalement élevées parfois, au RoyaumeUni, au Portugal pour ce qui touche àl’équilibre vie privée/vie professionnelle ;Chypre a le minimum.Il y a des sous groupes, 10 facteursdémographiques et sociaux. Il y a de grandesdifférences entre le primaire, qui n’est paspareil que le secondaire, que la formationprofessionnelle…La vision commune éducative est plus faciledans le 1 er degré.Les femmes sont plus en burn out que leshommes, c’est pareil chez les enseignants etil n’y a pas de grandes différences d’âge.Sur l’état de santé général, les enseignantsdisent que stress et bruit vont avec lenombre de classes. Plus il y a des classes, plusil y a de problèmes.Le facteur du lieu de travail est le plusimportant. Le modèle réalisé pour lasatisfaction au travail porte sur la confiance,l’équité, le sens de la communautééducative/équipe, le sens du travail,l’équipement, les outils. Le facteur nombred’élèves n’influence pas (la Roumanie estdevant, la France derrière).Autre modèle, sur le burn out : c’estl’insécurité au travail, l’engagement, lesconflits, le bruit.La limite de l’étude, c’est la sélection desécoles. Nous ne savons pas si elles sontvraiment représentatives du pays, si celle dela participation des enseignants l’est, idempour ce qui concerne l’âge, le sexe.Les points forts : c’est un instrumentd’évaluation fiable qui a obtenu une bonneparticipation, qui relève de la performancetechnique. A partir des rapports individuels, ily a un outil pour faire des comparaisons avecd’autres pays, pour envisager des stratégiesde prévention au niveau des écoles, pourdéfinir des domaines d’amélioration. Les payspeuvent se situer. Le CSEE peut définir desdomaines d’intervention et le burn out est àtravailler transnationalement.Du matériel a été mis sur CD pour aider lesécoles.Pour l’avenir, faire sur plus d’écoles ?Développer des systèmes d’aide ? Assurer lesuivi des 500 écoles ? Faire une évaluationd’ici 5 ans pour mesurer les évolutions ?Discussions sur les résultats del’enquête et les mesures permettantde prévenir, atténuer et réduire lestress au travail.Russie : un comparatif, 8 points de droit auxenseignants contre 34 points de droit auxélèves.Enquête Unsa auprès des jeunes enseignantset les points de stress portent sur lamutation, l’inspection, l’accueil d’un élève ensituation de handicap, l’entretien avec unhiérarchique, les relations avec les parents, lagestion quotidienne de la classe.Snes : il faudrait faire travailler les collèguessur le DUERDanemark : difficile pour les enseignants dedire le stress, c’est vécu comme un échec,avec l’impression d’être mauvais.Estonie : importance du relationnel, l’ententeest de moins en moins bonne entrecollègues. Les salariés sont de plus en pluspressés et règlent des problèmes sur lestemps de pause. Ils sont fatigués desréformes successives. Il faut retrouver dutemps pendant les pauses pour dire le stress.L’évaluation génère aussi du stress. Mise en8

concurrence et compétition entreenseignants, entre ceux qui coordonnent etles autres et pas de liberté pour dire ce quine va pas. Y compris dans le syndicat.Suède : contradiction entre les programmes àtenir et la réussite de tous. Il ya discussion,arrêt, uniquement quand il s’est produitquelque chose de grave.Intervention FERC : En ce qui concerne lafédération CGT de l’éducation, de laformation, de la recherche, de la culture etde l’éducation populaire France, les résultatsde l’enquête sont tout à fait intéressants, ence sens qu’ils pointent une causalité et nonune finalité. En effet, il existe beaucoupd’indicateurs mais ils sont tous globalementaxés sur le salarié, en termes d’absentéisme,d’accidents du travail et maladiesprofessionnelles, d’investissement de lapersonne quand l’organisation du travail estrégulièrement dédouanée. Ces résultatssortent donc du culpabilisant, de la microapproche, pour ancrer les problématiques àpartir de situations de travail réelles, dansune macro approche. C’est ce qui fonde leurlégitimité et l’enjeu immédiat est de travaillerà leur large connaissance de manière àassurer leur reconnaissance et utilité sur lesterrains.Irlande : le syndicat doit aider les salariés àêtre meilleurs. Avant d’être enseignant, ilfaut avoir été formé. C’est trop tard quandon enseigne déjà. Il faut voir comment traiterle stress pour ne pas le subir et non paschercher des voies et des moyens de lecombattre.Intervention FERC : nos professions sontconfrontées à 2 types de difficultés. D’unepart, un fort déni des hiérarchies, d’autrepart, un positionnement individuel mais aussicollectif, syndical, sur les missions. Ce poidsd’axe sur les missions masque les aspects dutravail réel et nous met en difficulté pourappréhender ce qui se passe au travail,comme les attentes en la matière, sachantque le burn out est une question centraleaujourd’hui. Nous travaillons sur cesquestions depuis de nombreuses années.Nous avons travaillé à un questionnaire pourque les salariés évaluent eux‐mêmes leurtravail et son environnement, nous avons deslanceurs d’alerte qui nous font remonter lessituations de terrain les plus graves.Récemment, toute la profession s’est trouvéeconfrontée à un suicide par immolation. Nousvenons donc d’initier une campagnenationale pour repositionner la question dubien‐être au travail, à partir de cahiersrevendicatifs qui ciblent le travail empêché,ce qui empêche de faire du bon travail, ainsique les indicateurs définis par les travailleursqui pourraient relever du travail de qualité,un travail assurant du bien‐être.Chypre : la formation des enseignants estcontinue.Malte : c’est la souffrance en silence. Lessyndicats doivent agir. Il faut une activité delobbying auprès des employeurs avec lesrésultats de l’enquête. Bruit, il faut trouverles bonnes normes auxquelles devrontrépondre les directions.Irlande du nord : une enquête et desstratégies en cours. Il faut avoir les analysesdétaillées.Intervention FERC : nous sommes confrontésà un vrai problème : jamais nous n’avons euun niveau aussi élevé de protection au travailet paradoxalement le mal vivre au travail, lessouffrances psychosociales n’ont jamais étéaussi massives, aussi importantes. Ce qui estfortement en jeu, c’est notre capacité àpouvoir remettre du débat chez lespersonnels, à recréer de l’espace temps pourque les résultats, comme les indicateurs,soient discutés. Il nous faut reconstruire dudiscours professionnel et réaffirmer lalégitimité d’une telle démarche.Notre expérience nous montre que lestravailleurs n’ont pas besoin d’abstraction9

mais d’outils, repositionnés au travers demarges de manœuvre. Celles‐ci ont poursocle la directive de 89 qui donne la base despossibles.Résultats du COPSOQ,réduire les risques psychosociauxdes enseignantssur le lieu de travailStefanie Kaempf, psychologue, autoritéadministrative régionale de Fribourg6000 écoles dans le Bade Wurtemberg, 1 100sur Fribourg. Nous avons mené une étude surles facteurs de stress et les ressources desenseignants pour y faire face. Nous avons misau point des concepts et travaillé à leurapplication dans les écoles. Le ministère del’éducation a mené cette étude en 2008 surla santé professionnelle avec un accent surles risques psychosociaux et ensuite l’aétendue aux 6000 écoles qui ont participé.Puis un rapport leur a été remis.Pour l’aide aux écoles, il y a 2 supports, 2voies de prévention, de manière d’aborder laquestion : pourquoi tombent‐ils malades ?Soit ils sont responsables, ou alors ce sont lesconditions de travail (c’est la préventionconditionnelle). On peut aborder le problèmeau niveau de l’individu, de l’équipe éducative,de l’administration pour apporter deschangements à ‘école.Nous avons posé des questions : est‐ce que lapromotion de la santé est un thèmerécurrent à l’école ? Comment la directionfait‐elle pour bien motiver le personnel surcette question ? Comment enraciner laquestion dans les processus en place dansl’école ? Quelles structures sont nécessairespour ancrer la question dans le quotidien ?ateliers de démarrage pour travailler sur lesrésultats de l’enquête, un autre pourtravailler sur les conditions de travail, unautre encore sur les relations entre dirigeantset santé au travail des personnels. L’objectifétait de communiquer, d’analyser lesrésultats, d’obtenir l’implication despersonnels. Soit on peut faire appel à unconsultant extérieur, soit définir des objectifsavec eux.Nous avons présenté les objectifs généraux,exploités des résultats et sélectionnées despoints. Les résultats qui surprennent ousatisfont sont à garder. Dans les travaux degroupe, les ateliers thématiques, chacundéfinit un thème, propose des synthèses,conçoit un scénario original. Ensuite lesproblèmes sont visualisés sous formed’affiches et il y a un débat en séanceplénière. Puis un comité de pilotage pourassurer le suivi et les mesures concrètes.Autre exemple, la formation, 4 modules sur10 mois, avec un groupe cible, les équipestravaillent sur les données et analysent lesstatistiques, la gestion des problèmes, lesopportunités, les expériences etc. Laplanification des étapes se fait après lemodule de formation.Les projets prévus par le ministère portentsur les évolutions de carrière, l’aide à lagestion du temps, la gestion des conflits. Laformation en prévention est donnée à ceuxqui ont 10 années de service.Qu’est‐ce qui est requis pour une mise enœuvre concrète ? Il peut y avoir un comité depilotage possible qui pousse à poser le débat.D’autres exemples : nous avons tenu des10

Les bonnes pratiquesFrance – SNUIPPLes réformes en chaîne sont contestées partoute la communauté éducative. Les valeursdu métier sont en disparition, déstabilisées.Nous avons réalisé une enquête sur 6500enseignants. La réussite des élèves donne dusens au travail. Mais la contrepartie c’est laresponsabilité, l’engagement, l’épuisementface à l’échec.C’est un exercice solitaire, l’enseignant estseul face aux difficultés et il le vit comme unedéfaillance personnelle, les repères sontbrouillés. Il y a aussi le poids des évaluations.Notre réponse syndicale, c’est que le travailest défaillant. Le ministère individualise lesproblèmes. Chaque fois qu’une nouvelleprescription est imposée, il y a un impact surle travail ordinaire. Nous n’avons ni temps niespace pour en débattre. Il y a impossibilitéde faire du bon travail alors commentreprendre la main sur le métier pourtransformer l’école ? Il faut développer lepouvoir d’agir, se réapproprier le travail quidoit redonner du plaisir. Nous avons passéune convention avec le CNAM pour explorerces questions.Nous avons suivi avec lui un groupe quiéchange sur la pratique et établit un travailde qualité. Les conclusions seront portées àla profession pour établir des perspectives.Nous avons tenu un colloque national en maidernier à Paris, des stages ont eu lieu avecdes chercheurs. Les enseignants du 1 er degréne sont pas seuls dans ces situations, tous lespersonnels vivent à l’identique.Royaume‐Uni ‐ SSTANous avons 32 autorités locales maiscertaines conditions sont négociées auniveau national. Des décisions sont prises auniveau local et nous y avons desreprésentants qui influent. On peut avoir unavertissement si on est souvent absent etnous avons travaillé sur la cause desabsences. Nous avons une politique departenariat, une formation des directeurs sur11l’évaluation des risques professionnels. S’il ya un problème, le directeur a obligation deréagir. Il existe une norme hygiène sécurité,un questionnaire en ligne à remplir chaqueannée pour identifier les problèmes.L’objectif est de fournir de l’assistance et deprévenir. Les managers sont formés pourrenforcer leurs compétences. La satisfactiondans l’emploi est un facteur important. Nousavons des initiatives pour la promotion de lasanté (exemple pour que les fumeurspuissent arrêter), des visites médicalesprévues, ce sont les médecins qui sedéplacent.Nous avons un programme d’assistanceemploi, une ligne confidentielle ouverte 24hsur 24, de la physiothérapie pour assurer unretour rapide au travail. Nous avons lapossibilité d’avoir des massages, des aidesfinancières. Nous avons un service pour lesminorités ethniques, les gays/lesbiennes,pour les parents. Il y a encouragement à faireconnaître les accidents et maladiesprofessionnelles, avec un systèmed’enregistrement des accidents, un rapport.Les salariés doivent comprendre les règles, ilsont la responsabilité de leur bonne santé. EnEcosse, il y a des formations sur la violence àl’école.Lettonie‐ LIZDANous avons organisé un concours d’affichespour illustrer un jour de travail. Le syndicat aorganisé une formation sur le stress. C’est lesyndicat de l’éducation et des sciences. Nousavons tenu une université d’été régionale,des conférences. 146 écoles participent avecle ministère, pour promouvoir la santé. Nousavons recueilli les idées des enseignants autravers des affiches. Une des grandes causesdu stress, c’est le manque de connaissancede la législation, des marges de manœuvreen cas de problèmes, le comment faire. Nousavons un groupe pilote avec des spécialistes,une formation de 3 mois, de 8h par jour sur 1mois pour savoir comment détecter le stress.Nous avons des discussions, des analyses, desstratégies pour résoudre les conflits, ce quiempêche de faire le travail. Nous avons desactivités sport, méditation etc.

Talk and WalkQuelles sont les mesures efficaces contre lestress ?Discussions informelles en groupesinformels… Les propositions sont notées surpapiers. Pas de dépouillement des réponses.Proposition Ferc écrite : l’évaluation est unegrande source de stress, d’autant qu’elle està sens unique. Il faut que les enseignantspuissent disposer de grilles de contre –évaluation pour dire leurs conditions detravail, leurs moyens du travail, la qualité dudialogue social etc.…ClôtureMartin Romer, directeur européenCe projet est énorme et nous avons eu descontraintes techniques dont celle du temps.Les résultats seront communiqués auxcoordonateurs des pays. Les résultatsappartiennent aux écoles. Les syndicatsauront les résultats nationaux et lescomparatifs.Il ne faut pas confondre plan d’action etdocument d’orientation politique, ce dernierétant utilisé par le CSEE au comité dedialogue social.L’étape suivante verra des discussionsapprofondies avec les employeurs, la CES,son comité exécutif. Vous pouvez consulterles sites web (csee‐etuce.org ‐ edu‐osha.eu).Nous avons à poursuivre notre travail sur leplan d’action, essayer de développer denouveaux outils, de nouvelles approches.La conférence a été utile, fructueuse avecbeaucoup de participation.Merci aux organisations membres et je lesencourage à maintenir des priorités. Surl’étude générale, ce sera volumineux. Maison voit déjà des distinctions très claires entrenord et sud, entre est et ouest.Nous sommes tous à des niveaux différentsd’avancement d’où l’intérêt de continuer àéchanger sur les bonnes pratiques. Le travailqu’on ne fait pas stresse aussi.Il y a des changements rapides dans lasociété qui nous obligent à revoir les choses.Nous sommes exposés à la compétition, à laréussite.L’enseignant est censé être au dessus detout, sans faiblesse. Il faut combattre lestress mais avoir une approche plusholistique, maintenir un équilibre entre ceque nous pouvons faire et ce que nousdevons faire. Il faut fixer nos proprespriorités.Les enseignants acceptent de plus en plustout mais ils ne peuvent sauver le monde etils sont en burn out.Il faut utiliser nos ressources personnellespour avancer mais aussi s’appuyer sur le bonsens. Je suis ravi de la présence desemployeurs et souhaite quel’approfondissement se fasse ensemble.Il nous faut voir comment poursuivre, aprèsces résultats : une nouvelle enquête ? Le suivides écoles ? Dans un 1 er temps, il nous fautsurtout bien analyser les résultats.Remerciements aux orateurs, à l’UE pour sonappui financier.Fin de la conférence.C’est le 3 ème projet que nous menons sur lestress et nous sommes contents car à l’avantgardedans l’éducation sur cette question.12