L'activité physique chez les jeunes enfants - Centre d'excellence ...

www.excellence-jeunesenfants.caavril 2011www.rsc-dje.caL’activitéphysiquechez les jeunes enfants :Adopter très tôt des habitudesde vie saines et durablesL’activité physique joue un rôleimportant dans bien des aspectsde la santé et du développementdes enfants. Chez les jeunes enfants,le manque d’activité physique constitueun facteur de risque lié à de multiplesproblèmes de santé, comme l’hypertensionartérielle, la prise de poids, l’excès demasse adipeuse, le mauvais cholestérol,les difficultés respiratoires, les maladiescardiovasculaires et les problèmes liés àla santé des os. De plus, l’activité physiquea non seulement des effets bénéfiquessur la santé physique, mais elle a aussiune influence positive sur les habiletésmotrices, le bien-être psychologique, ledéveloppement cognitif, les aptitudessociales et la maturité affective 1-7 .La petite enfance (enfants de 0 à 5ans) est aussi une période critique durantlaquelle il est important d’adopter desaines habitudes, de façon à ce qu’ellessoient conservées plus tard au cours del’enfance, de l’adolescence et de la vieadulte 1-4 .Jusqu’à présent, les jeunes enfantsétaient considérés comme étant naturellementactifs. Au cours des dix dernièresannées, il est devenu évident quebeaucoup d’entre eux ne participaientpas à suffisamment d’activités physiquespour maintenir une bonne santé 4 . Selonl’Enquête longitudinale nationale sur lesenfants et les jeunes (ELNEJ), seulement36 % des enfants âgés de 2 à 3 ans et 44 %des 4 à 5 ans s’adonnentà des sports et à desactivités physiques nonorganisés chaque semaine 8 .Des tendances alarmantes d’obésitéinfantile chez les enfants d’âge préscolaireont fait ressortir l’importance de l’activitéphysique chez les enfants de ce grouped’âge 9 . Au Canada, les données nationalesmontrent que 15 % des enfants de 2 à 5ans présentent un surpoids et que 6,3 %sont obèses 8 . Dans ce contexte, diversesinitiatives visant à élaborer des lignesdirectrices en matière d’activité physiquependant les premières années de vie sonten cours.L’activité physique est généralementcatégorisée selon divers degrésd’intensité 2 . Chez les jeunes enfants,se déguiser, se tenir debout et peindreainsi que marcher lentement sontconsidérés comme des activités d’intensitéfaible. Courir, sauter et participer àdes jeux de balle constituent plutôt desactivités physiques d’intensité moyenneà vigoureuse. Ce type d’activité estgénéralement pratiqué dans le cadred’activités physiques structurées,parmi lesquelles on dénombre tous lesprogrammes organisés tels que les coursde gymnastique et de natation, ou pendantla pratique d’activités physiques nonstructurées, comme s’amuser au terrainde jeux, danser ou se rendre au parc. Leslignes directrices en matière d’activitéPériodes dedéveloppement del’activité physiqueDe 0 à 5 ans, il existe trois périodesde développement qui se distinguentnotamment par des niveaux typiquesd’activité physique différents 1 :Nourrisson (de 0 à 12 mois) :• Les six premiers mois : l’enfant s’étireet saisit des objets, tourne la têtevers un stimulus et bouge les braset les jambes.• Les six mois suivants : l’enfant acquiertles habiletés motrices de base.Petite enfance (de 1 à 3 ans) :• À environ un an : l’enfant commenceà marcher, augmentant ainsi lesoccasions d’explorer et d’apprendre.• De 2 à 3 ans : il développe deshabiletés de locomotion telles quecourir, sauter et sautiller. Il commenceà manipuler les objets avec plus defacilité (amélioration de la dextéritéet des habiletés motrices fines qui luipermettent entre autres de serrer, desaisir et de pincer des objets).Période préscolaire (de 3 à 5 ans) :• On observe chez l’enfant uneamélioration de la stabilité et deshabiletés motrices ainsi qu’unemeilleure dextérité.Avril 2011 • Série Art d’être parent • L’activité physique 1

« Les nourrissons, les jeunes enfants etles enfants d’âge préscolaire ne devraient pas fairedes activités sédentaires ou rester inactifsplus d’une heure à la fois, sauf pour dormir. »Jeu actif :l’importance de l’activité physique non structuréeL’époque où les parents disaient à leurs enfants d’aller jouer dehors, de se teniroccupés et de ne pas revenir avant la tombée du jour est révolue. De nos jours,les parents semblent préférer les sports organisés et les programmes de loisirs auxpériodes de jeux libres favorisant l’activité physique.Pourtant, l’activité physique non structurée est importante pour le développementdes enfants et est essentielle pour les amener à être plus actifs. Les recommandationsindiquent que le jeu actif devrait représenter au moins la moitié de la quantitéd’activité physique des jeunes enfants. Les enfants âgés de un à cinq ans devraientplus particulièrement consacrer d’une à plusieurs heures par jour aux activités physiquesnon structurées 8 .Au cours des périodes de l’enfance, le type et la fonction du jeu actif changent.Grâce au jeu, les nourrissons peuvent habituellement commencer à effectuerdes mouvements volontaires, tandis que chez les enfants d’âge préscolaire, le jeuconstitue plutôt une forme d’exercice. Par exemple, courir et grimper leur permetde développer leurs muscles, leur force, leur endurance et leurs habiletés motricesgénérales, mais a aussi des effets bénéfiques sur leur développement cognitifet affectif. La régulation de l’éveil, le développement d’un sentiment de maîtrise,l’amélioration de la cognition sociale (négociation, hiérarchie et sensibilité affective)et l’évolution de la cognition spatiale constituent tous des mécanismes potentiels parlesquels les jeux physiques (l’exercice et les jeux tumultueux) peuvent influer sur ledéveloppement cognitif. Des résultats scientifiques montrent aussi que les pausesactives au terrain de jeux peuvent aider les enfants à mieux se concentrer sur lestâches sédentaires qu’ils feront par la suite 10 .Encourager le jeu actifLes familles, les services de garde, les écoles et les communautés doivent offriraux enfants et à leurs pairs des aires de jeux actifs sécuritaires et surveillées, maisoù les activités ne sont pas structurées, pour leur permettre de créer et d’organiserleurs propres activités physiques. Cette mesure permettra d’augmenter les niveauxd’activité physique, de stimuler l’imagination et de favoriser l’interaction sociale etla capacité d’acquérir et de perfectionner les habiletés de façon autonome. On peutencourager le jeu actif en fournissant aux enfants diverses formes de structures dejeux à grimper (toujours s’assurer que l’équipement et les aires de jeux respectentou dépassent les normes de sécurité recommandées). Lorsque cela est possible, lesenfants devraient avoir accès à des aires de jeux et à de l’équipement extérieurs. Desétudes ont aussi montré qu’un petit nombre d’enfants par mètre carré à l’extérieurconstitue un facteur qui aide à promouvoir l’activité physique.physique chez les jeunes enfants sontparticulièrement axées sur le jeu nonstructuré et l’importance d’encouragerles enfants à pratiquer des activités àl’extérieur 8 (voir l’encart Jeu actif ci-dessous).Les activités sédentaires se font généralementen position assise ou couchée,comme regarder la télévision, utiliserl’ordinateur, lire et dessiner ou utiliser desmodes de transports motorisés.L’activité physique des jeunes enfantstend naturellement à s’exprimer de façonintermittente, présentant de courts cyclesd’activités intenses suivis de périodes derepos ou d’activités moins exigeantes 2 .Bien que de nombreux chercheurss’entendent pour dire qu’il est préférabled’être plus actif, il n’y a pas suffisammentde résultats scientifiques pour spécifierune « dose » ou une quantité et uneintensité d’activité physique précisesqui seraient nécessaires pour assurerun développement optimal au cours despremières années de vie de l’enfant 2 .Il est en effet difficile de mesurer avecexactitude les habitudes d’activité physiquedes jeunes enfants. D’une part, parce queles jeunes enfants passent du temps dansdifférents environnements (le domicile, lesservices de garde avec un personnel forméou non, les centres préscolaires et leursdifférents programmes, etc.) et, d’autrepart, parce que l’autoévaluation ne peutêtre envisagée à cet âge 4 .Malgré le nombre restreint derecherches sur l’activité physique chez lesenfants d’âge préscolaire, les résultatsscientifiques sont assez nombreux pourconclure qu’une fois que les enfants sontcapables de marcher, ils consacrenttrop de temps à la pratique d’activitéssédentaires et pas assez aux activitésd’intensité moyenne à vigoureuse. Letableau de la page 3 fournit des conseils etdes lignes directrices en matière d’activitéphysique (structurée ou non) et d’inactivitéchez les nourrissons, les très jeunesenfants et les enfants d’âge préscolaire.Le rôle des parents et des intervenantsLes jeunes enfants passent la majeurepartie de leur temps en compagniede leurs parents ou d’autres adultesimportants pour eux, à la maison et auservice de garde. Par conséquent, lesparents et les intervenants peuvent avoirune grande influence sur leur santé et leurcomportement.Ils ont le contrôle sur les occasionsd’exposer ces enfants à l’activité physique.Ils peuvent être des modèles positifspour ces derniers et les parents peuventadopter des pratiques parentales précises,telle que limiter leur temps devant latélévision 1,5 . Toutefois, la promotion del’activité physique ne se fait pas seulementen limitant le temps passé devant l’écran.Les jeunes enfants ont besoin dusoutien des parents et des autres adultespour avoir accès aux environnements danslesquels ils peuvent être physiquement2 Avril 2011 • Série Art d’être parent • L’activité physique