11.07.2015 Views

téléchargez le numéro 207 complet - OCL - Free

téléchargez le numéro 207 complet - OCL - Free

téléchargez le numéro 207 complet - OCL - Free

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

sans frontièreAlgérieL'émeute pour <strong>le</strong> direL'ESPOIR SUSCITÉ PAR LA RÉVOLTE TUNISIENNE TRAVERSE TOUT LE BASSIN MÉDITERRANÉEN, MAIS CHACUN DES PAYSDU MAGHREB S'IL PARTAGE LES TRAITS COMMUNS DES RÉGIMES AUTORITAIRES ARABES, COMPORTE SES PROPRESCARACTÉRISTIQUES. AINSI DANS L’ALGÉRIE DES ANNÉES 2010 IL N’EST PAS DIT QUE LA VAGUE D’ÉMEUTES QUI VIENTDE SECOUER LE PAYS SOIT LE SIGNE DE LA FIN DU POUVOIR DES GÉNÉRAUX.1- il fut d’ail<strong>le</strong>urs gracieusementhospitaliséen 2005 à l’hôpitaldu Val de Grâce2- <strong>le</strong> <strong>le</strong>ader, <strong>le</strong> chef enarabe, la culture politiquearabe entretienttout un vocabulairespécifique(rais,zaim…)3- <strong>le</strong>s chaebol sont enCorée des ensemb<strong>le</strong>sd'entreprises, de domainesvariés, entretenantentre el<strong>le</strong>s desparticipations croisées.4- la hogra, c’est <strong>le</strong>mépris des autoritésalgériennes vis-à-visde sa population parextension c’est <strong>le</strong> sentimentd’exclusionqu’éprouve la jeunessealgérienne. La hagrac’est la fuite, <strong>le</strong>s harragas(<strong>le</strong>s brû<strong>le</strong>urs defrontières) ce sont cesjeunes maghrébins quitentent <strong>le</strong> tout pour <strong>le</strong>tout pour franchir laMéditerranée.FFS : Front des forcessocialistes d’HusseinAït AhmedRCD : Rassemb<strong>le</strong>mentpour la culture et ladémocratieUGTA : Union généra<strong>le</strong>des travail<strong>le</strong>urs algériensQUE SE PASSE-T-IL À LA TÊTEDE L'ETAT ALGÉRIEN?Il faut toujours rappe<strong>le</strong>r que <strong>le</strong> pouvoir enAlgérie est en réalité aux mains des générauxqui contrô<strong>le</strong>nt l'armée et <strong>le</strong>s servicessecrets (et plus particulièrement la SécuritéMilitaire devenue Direction des Renseignementset des Services, dirigée, depuis 1990par «Tewfik» de son vrai nom Mohamed Médiène)et que <strong>le</strong> président et <strong>le</strong>s politiquesne constituent qu'une façade.Les militaires membres de cette «coupo<strong>le</strong>»sont affiliés à différents clans aux contoursplus ou moins déterminés par des intérêtséconomiques et/ou territoriaux (l'identité régiona<strong>le</strong>est forte, en Algérie «on» est d'Oran,de Constantine ou d'ail<strong>le</strong>urs) ces clans s'opposentparfois de manière très vio<strong>le</strong>ntes,pour <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> des richesses du pays, maisils n'ont jamais remis en cause son unité.Une odeur de fin de règne flotte donc surAlger, l'état de santé de Bouteflika, quicombat un cancer de la prostate depuisbientôt cinq ans (1), ses absences longueset répétées de la scène publique, l'absencede stratégie et discours d'un pouvoir centralqui attend plus qu'il n'agit ; <strong>le</strong> retoursur la scène de l'armée (nomination d'ungénéral à la tête de la police nationa<strong>le</strong>) et<strong>le</strong> départ de membres éminents du premiercerc<strong>le</strong> présidentiel lors du remaniementministériel de mai 2010 (YazidZerhouni, Chakib Khelil). Tout cela laisse àcroire que l'après Bouteflika se prépare. Leproblème c'est que <strong>le</strong> zaim (2) se croit éterne<strong>le</strong>t refuse de préparer sa succession. Orsi cel<strong>le</strong>-ci devait advenir pour cause de disparitionsubite, el<strong>le</strong> ne pourrait être quevio<strong>le</strong>nte ce qui rendrait alors l'interventionde l'armée quasi inévitab<strong>le</strong>.Il est donc important de saisir <strong>le</strong> contextedans <strong>le</strong>quel cette lutte de clans se dérou<strong>le</strong> :- remise en cause de l'alliance stratégiqueet économique avec <strong>le</strong>s USA (échec de lamise en place de la base militaire américaineAfricom) liée aux bou<strong>le</strong>versementsgéopolitiques mondiaux (enlisement des arméescoalisées en Afghanistan et <strong>le</strong> semiéchec de l’invasion de l'Irak)- rapprochement avec la Russie et la Chine,matérialisé par une collaboration techniqueet commercia<strong>le</strong> entre Sonatrach (la compagnienationa<strong>le</strong> de gaz) et <strong>le</strong>s grandes compagniesrusses (Gazprom, Lukoil, etc, )- hausse des prix des hydrocarbures- projet de la construction d'une «OPEP»du gaz- profonde crise socia<strong>le</strong> qui ravage <strong>le</strong> paysTous <strong>le</strong>s acteurs du pouvoir algérien (du FFSaux généraux) essayent donc de se positionnersur la ligne de départ d’une coursequi ne devrait plus tarder à démarrer.De nombreux indices démontrent que labatail<strong>le</strong> entre <strong>le</strong>s différentes factions aupouvoir a déjà commencé : attentats contrela firme algéro-améicaine Brown and RootsCondor en décembre 2006, attentat sur <strong>le</strong>palais présidentiel et <strong>le</strong> siège de la police àAlger en avril 2007, assassinat dans sonpropre bureau du chef de la police nationa<strong>le</strong>Ali Tounsi en juil<strong>le</strong>t 2010, multiplicationdes attaques contre <strong>le</strong>s civils (il ne sepasse pas une seu<strong>le</strong> journée sans qu'onrapporte une de ces attaques), on peut imaginer<strong>le</strong> climat de tension qui règne en cemoment en Algérie.UNE ÉCONOMIE EN FAILLITE...MAIS PAS POUR TOUT LE MONDELe 18 juil<strong>le</strong>t 2009 entrait en vigueur la Loi deFinance Complémentaire (LFC). Après dixans d'ouverture tous azimuts et de privatisationsà tour de bras, la politique de libéralisationencouragée par l'OMC, <strong>le</strong> FMI etl'Union Européenne et incarnée par <strong>le</strong>s Programmesd'ajustement structurel, semb<strong>le</strong>aujourd’hui terminée.L’État algérien a décidé de revoir sa copie.Après <strong>le</strong> «socialisme» et <strong>le</strong> libéralisme, <strong>le</strong>smaîtres de l'Algérie s'orientent vers un «patriotismeéconomique» tel qu’ils <strong>le</strong> définissenteux-mêmes. Symbo<strong>le</strong> de cettepolitique, l'autoroute est/ouest entre Algeret Oran, mélange grands travaux et idéologiedu progrès. Structurel<strong>le</strong>ment l'économiereste droguée au pétro<strong>le</strong>, 98% des exportationsconcernent <strong>le</strong>s hydrocarbures et l'Algérieimporte 70% de ce qu'el<strong>le</strong> consomme; 90% des produits vendus en Algérie sontcontrefaits et l'économie informel<strong>le</strong> (jolinom pour <strong>le</strong> marché noir) représenterait 60à 70% du PIB.En réalité il faut chercher dans <strong>le</strong>s privatisationsdes années 1990/2000, et plus particulièrementdans cel<strong>le</strong>s du secteur bancaire etdes hydrocarbures, <strong>le</strong>s vraies raisons de lacrise algérienne. L'entreprise c'est l'argent etl'argent c'est <strong>le</strong> pouvoir. Dans ces circonstancesil n'est donc pas question que l'argentacquiert une quelconque autonomie.Pour <strong>le</strong>s généraux algériens, <strong>le</strong> seul secteurprivé acceptab<strong>le</strong> est celui que l'on connaît,que l'on contrô<strong>le</strong>, celui où <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s nonécrites de l'allégeance priment sur toutes <strong>le</strong>sautres. Très bien conseillés par des banquierssuisses et asiatiques, <strong>le</strong>s rentiers del'armée ont su créer des montages financierscomp<strong>le</strong>xes un peu à l'images des chaebols(3) coréens. Il <strong>le</strong>ur suffisait ensuite de sedébarrasser ou de sacrifier <strong>le</strong>s intermédiairespour toucher <strong>le</strong> pot (symbo<strong>le</strong> de cettestratégie : l'affaire de la banque Khalifa).Le problème de cette stratégie est qu'el<strong>le</strong> estdépendante de l'entrée de devises or la volatilitédes cours du pétro<strong>le</strong> et la crise bancaireinternationa<strong>le</strong> ont provoqué unaffo<strong>le</strong>ment des dirigeants qui ont eu vite faitde revenir avec la LFC à un protectionnismeet à un dirigisme bien plus traditionnel enAlgérie. Les mesures phares comme <strong>le</strong> rétablissementdu crédit documentaire quioblige l'importateur à consigner en banque<strong>le</strong> montant de ce qu'il achète, la suppressiondu crédit à la consommation et l'interdictionde payer par chèque <strong>le</strong>s transactions inférieuresà 500 000 dinars ont permis dera<strong>le</strong>ntir <strong>le</strong>s importations mais par conséquentde renchérir <strong>le</strong>s produits importés.Résultat : au début de l'année comptab<strong>le</strong> etfinancière (<strong>le</strong> 1er janvier), <strong>le</strong> prix des produitsde base a explosé, <strong>le</strong> kilo de sucrepasse de 90 à 125 dinars, <strong>le</strong>s 5 litres d'hui<strong>le</strong>de 600 à 780 dinars, <strong>le</strong> salaire minimum luine bougeant pas 15 000 dinars (150 euros).Pour <strong>le</strong> peup<strong>le</strong> algérien c'est l'étincel<strong>le</strong> qui amis <strong>le</strong> feu à la plaine.LA JEUNESSE ALGÉRIENNE ENTREHAGRA ET HOGRA (4)L'Algérie est un pays de jacqueries, l'émeuteest un vecteur politique fréquemment utilisé,se révolter, casser, brû<strong>le</strong>r l'hôtel des impôts,<strong>le</strong> commissariat et <strong>le</strong> palais de justicefont partie des modes d'expression du peup<strong>le</strong>algérien. Le pays est donc régulièrementsecoué d'émeutes sporadiques qui s'apaisentaussi vite qu'el<strong>le</strong>s naissent, parfoisliées à des revendications culturel<strong>le</strong>s et/ouidentitaires (comme en 2001 en Kabylie)el<strong>le</strong>s peuvent représenter des possibilités detransformations politiques et socia<strong>le</strong>s.Une des premières particularités de cettevague-ci, outre <strong>le</strong> caractère politique affiché,c’est la localisation des affrontements, Babel-Oued,c’est LE quartier d'Alger, celui oùvit un sixième de la population algéroise.Bab-el-Oued la rebel<strong>le</strong> fut <strong>le</strong> lieu de départdes émeutes de 1988, où <strong>le</strong> souvenir deschaouhadas d'octobre (martyrs) est demeurévivant. Dans la foulée de cesémeutes, la mosquée Es-Sunna, située aucœur du quartier et son imam, Ali Benhadj,30courant alternatif - n°<strong>207</strong> - février 2011

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!