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LOPPSI‘tion sécuritaireToulouseCampd'occupationcontreLoppsi 2Après une semaine d'occupation, l'actionse modifie et nous entrons en résistancecontre l'ensemb<strong>le</strong> des loissécuritaires du gouvernement et desgouvernements qui se sont succédéprécédemment.Nous sommes une centaine à occuperl'espace public à la Prairie, des filtresnuit et jour (6 tipis, une yourte, unzome, 15 camions, 5 caravanes dontune sur la Garonne arrimée à un radeau,un chapiteau...) Nous vivons avecdes enfants, des famil<strong>le</strong>s, des sdf, desteufeurs, des travel<strong>le</strong>rs, bref un joyeuxmélange culturel et ethnique!Nous sommes 150 à y vivre en journée(plus accueil de la population), <strong>le</strong> campest autogéré (pas de drogue, pas d'alcool,<strong>le</strong>s chiens en nombre limité)Bref du jamais vu à Toulouse et on sentbien qu'il se passe quelque chose, <strong>le</strong>sgens qui passent ici bien souvent y restent(…) l'AG de dimanche (qui réunissait150 personnes) a décidé cetteentrée en résistance, nous allons faireune action avec <strong>le</strong> conseil national dela résistance, <strong>le</strong>s réseaux nous rejoignentet <strong>le</strong>s pouvoirs publics commencentà s'agiter...La répression à Saint-Nazairevue par un inculpéLors du mouvement social contre la réforme des retraites, unerépression féroce s'est abattue à Saint-Nazaire. Résultat,pour cinq manifestations, 60 gardes à vue et 17 peines de prisonferme prononcées. La présence bien apparente des forces del'ordre en fin de manifestation provoque inlassab<strong>le</strong>ment des affrontementsdébouchant sur des arrestations. L'ordre sécuritaireprend un malin plaisir à attiser <strong>le</strong> feu de la contestation. Le <strong>le</strong>ndemain,une poignée de manifestants passent en comparution immédiateet sont condamnés à des peines de prison ferme. Letribunal embastil<strong>le</strong>, il faut des sanctions à caractère exemplaire.Pourquoi une tel<strong>le</strong> justice de classe exemplaire?C'est habituel<strong>le</strong>ment entre <strong>le</strong> centre commercial du Ruban b<strong>le</strong>u etla sous-préfecture que surviennent <strong>le</strong>s heurts entre forces de l'ordreet manifestants. La fou<strong>le</strong> arrête sa marche au niveau de l'esplanadede l'Amérique latine. A une centaine de mètres de là, <strong>le</strong>sgendarmes mobi<strong>le</strong>s font face pour barrer la route de la sous-préfecture.Une partie des manifestants est tentée alors de s'approcherdu cordon policier. Il s'ensuit des tirs de gaz lacrymogènespour <strong>le</strong>s repousser auxquels répondent des jets de projecti<strong>le</strong>s. Lesgaz n'épargnent personne, pas même ceux restés en arrière ou <strong>le</strong>quidam venu faire son shopping. Les forces de l'ordre laissent«jouer» <strong>le</strong>s manifestants <strong>le</strong>s plus énervés. On filme, on photograhie,on repère, ce qui a <strong>le</strong> don d'attiser un peu plus la colère. Puis vientla charge des gardes mobi<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s gaz lacrymogènes pour vider laplace de ses manifestants. La traque s'organise avec la BAC dans <strong>le</strong>centre-vil<strong>le</strong> ou au Ruban b<strong>le</strong>u. Les raflés sont gardés à vue entre 24et 48 heures au commissariat. Pour, <strong>le</strong>s plus malchanceux, c'est uneprocédure de comparution immédiate qui <strong>le</strong>s attendent <strong>le</strong> <strong>le</strong>ndemainau tribunal correctionnel.La quasi-totalité des inculpés ont accepté la comparution immédiate,pensant que la tactique du profil bas et de la bonne volonté susciteral'indulgence du tribunal. Vous êtes jugé «à chaud» et vous disposezde maigres moyens pour vous défendre. Imaginez une interpellationmusclée, une absence de sommeil, des pressions policières pour vousfaire «avouer», un commis d'office qui a eu accès au dossier cinq minutesavant <strong>le</strong> procès, aucune pièce de la défense, et vous pourrezjauger de votre capacité à vous défendre en ce moment crucial. Detoute façon, vous n'avez rien à dire. On vous demande de baisser <strong>le</strong>syeux et d'écouter <strong>le</strong> pouvoir vous sermonner. Excel<strong>le</strong>nte mise enscène pour <strong>le</strong>s journa<strong>le</strong>ux et <strong>le</strong> public venus assister à cette parodiede justice. Une dizaine de policiers, au fond de la sal<strong>le</strong>, font face aujuge. La sonnerie retentit et <strong>le</strong>s jeux sont déjà faits.Dans quelques heures, quelques joursnous allons entrer dans un rapport deforce avec <strong>le</strong> pouvoir en place maisplus motivés que jamais. Nous ne bougeronspas!Nous avons besoin de relais dansTOUS <strong>le</strong>s réseaux, que <strong>le</strong>s gens viennentnous rejoindre (afin de résisteraux bulldozers et aux CRS qui ne tarderontpas à venir nous déloger!), quedes camps se montent un peu partout(Montpellier est en train de se bougerpour ça, une occupation à Limoges depuisune semaine, ils ne sont que 5,mais ils tiennent!) Bref si vous croyezun tant soin peu à la révolution ouvrezvos yeux et venez voir ce qui se passeà Toulouse!!!Les faits rapportés et vos propos déformés par la police sont toutd'abord relatés. Il y a des films et des photos à l'appui. Puis, c'est autour du procureur: comportements intolérab<strong>le</strong>s pour une démocratie,mauvaise image de la vil<strong>le</strong>, agissements imbéci<strong>le</strong>s d'une minoritéd'énervés. On essaie de stigmatiser une minorité de manifestantsivres et irresponsab<strong>le</strong>s en marge du cortège des syndicats. Lesavocats soulignent <strong>le</strong> manque de preuves (simp<strong>le</strong> déclaration de flic),<strong>le</strong>s pressions subies par <strong>le</strong>s gardés à vue et <strong>le</strong>urs droits bafoués (notificationdu droit au si<strong>le</strong>nce), des condamnations lourdes qui n'ontaucune efficacité, la tradition nazairienne de lutte. Le délibéré estcourt, la condamnation s'ensuit. Vous quittez la sal<strong>le</strong> d'audiencepour la maison d'arrêt de Nantes sous <strong>le</strong>s cris indignés de vos camarades.Le même tribunal, qui mit quatre ans pour relaxer <strong>le</strong>s responsab<strong>le</strong>sde l'effondrement de la passerel<strong>le</strong> du Queen Mary II (16morts), emprisonne cette fois-ci sans tergiverser.Les profils des inculpés sont variés : lycéens, précaires, contractuelde la fonction publique, docker, agent de sécurité, ouvriers du bâtimentet de la construction nava<strong>le</strong>, cheminot. On est loin de l'imageque <strong>le</strong>s médias locaux s'acharnent tant à véhicu<strong>le</strong>r : cel<strong>le</strong> du du«casseur» venu en manif pour en découdre avec <strong>le</strong>s forces de l'ordre.Les motifs d'inculpation sont dérisoires comparés aux peinesprononcées : jets de canettes vides sur une voiture ou en directiondes forces de l'ordre, renvoi de goupil<strong>le</strong> de grenade, participation àun attroupement «armé», etc. Les flics n'hésitent pas à se porterpartie civi<strong>le</strong> pour «choc psychique et traumatisme moral» afin depercevoir des indemnités. De toutes <strong>le</strong>s «vio<strong>le</strong>nces» subies par <strong>le</strong>sforces l'ordre, pas une seu<strong>le</strong> n'a entraînée d'interruption temporairedu travail. Bien souvent des cannettes vides à opposer à unimpressionnant arsenal policier: grenades offensives, gaz lacrymogène,flash-ball, tonfa.Inversement, l'exercice de la vio<strong>le</strong>nce par <strong>le</strong>s flics eurent des conséquencesplus douloureuses: poignets cassés pour une passante, tabassageslors des interpellations, pressions mora<strong>le</strong>s lors des gardesà vue. Sans par<strong>le</strong>r de la vio<strong>le</strong>nce de l'incarcération pour <strong>le</strong>s inculpésplacés en mandat de dépôt. Pas un mot dans <strong>le</strong>s médias locauxà ce sujet, mais des paragraphes entiers sur la «casse» en centrevil<strong>le</strong> et au Ruban b<strong>le</strong>u, des petits groupes prêts à l'affrontement,voire des engins incendiaires, une pluie de pavés s'abattant sur <strong>le</strong>sforces de l'ordre (!), <strong>le</strong> tout illustré par des images de jeunes encagouléslançant des projecti<strong>le</strong>s. Malgré la volonté des autorités etdes médias de scinder <strong>le</strong> mouvement social entre <strong>le</strong>s «casseurs»et <strong>le</strong>s manifestants, des actions de soutien se sont organisées enfaveur des inculpés : rassemb<strong>le</strong>ments devant <strong>le</strong> commissariat et <strong>le</strong>tribunal correctionnel de Saint-Nazaire, col<strong>le</strong>ctes et caisses de soutien,appui moral en prison. Une solidarité face à un abattage judiciairetraduisant une volonté politique de mettre au pas une classeouvrière nazairienne tentée parfois de répondre à la vio<strong>le</strong>nce économiquepar la révolte.Je milite depuis 20 ans et <strong>le</strong>s personnesqui viennent, prennent la paro<strong>le</strong> en AG,s'éveil<strong>le</strong>nt à la conscience politique,ceux qui se réapproprient l'espace publicet la paro<strong>le</strong> on ne <strong>le</strong>s a jamais vuavant dans <strong>le</strong>s cerc<strong>le</strong>s militants! C'estun gros ras <strong>le</strong> bol et ils savent qu'il esttemps d'agir! Oui décidément ici il sepasse quelque chose!Vous pouvez al<strong>le</strong>r voir nos actions: soutienaux biffins (vendeurs à la sauvette),journée contre la vidéosurveillance, actionavec <strong>le</strong> CNR, soutien aux tunisiens,aux chibanis, aux expulsions encours.... (bref on est partout!) surhttp://antiloppsi2.net col<strong>le</strong>ctifs locaux.Anne nomade et citoyenne en mouvement! 26/01/2001-courant alternatif - n°<strong>207</strong> - février 201123

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