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notre mémoireRéf<strong>le</strong>xions sur <strong>le</strong> programme duConseil National de la RésistanceMAURICETHOREZ, LORSDU 1 ER MAI 1945DEPUIS CES DERNIERS MOIS, LE CONSEIL NATIONAL DE LA RÉSISTANCE, CNR, EST DEVENUUNE RÉFÉRENCE. REMIS AU GOÛT DU JOUR POUR LES BESOINS D’UNE GAUCHE EN MALDE REPÈRES IDÉOLOGIQUES, SON PROGRAMME SERAIT LA RÉFÉRENCE OBLIGÉE D’UN IDÉALRÉPUBLICAIN PASSÉ ET PERDU.DE GAULLE ET LE PCF:UNE UNION PATRIOTIQUE.1940: à Londres, sous l’autorité du Généra<strong>le</strong>st constitué <strong>le</strong> Conseil français de la libérationnationa<strong>le</strong> qui après <strong>le</strong> débarquementdeviendra <strong>le</strong> GPRF : gouvernement provisoirepour la république française. Dès <strong>le</strong>début deux membres du PCF y seront associés.D’ail<strong>le</strong>urs en janvier 1942 <strong>le</strong> général DeGaul<strong>le</strong> délègue à Jean Moulin la tâche d’unifier<strong>le</strong>s différents mouvements de résistancearmés contre l’occupant al<strong>le</strong>mand etses soutiens vichystes.Le Parti Communiste Français, n’entrera enrésistance officiel<strong>le</strong>ment qu’après l’invasionde l’URSS par <strong>le</strong>s troupes hitlériennes.Celui qui deviendra <strong>le</strong> «parti des fusillés»sera hégémonique dans la résistance. Cequi, au sortir de la guerre, lui permettrad’avoir des ministres au gouvernement DeGaul<strong>le</strong> et d’être la première force politiquefrançaise. Aux é<strong>le</strong>ctions législatives de novembre1946 il obtiendra 28,2% des voix etquelques 166 députés.Très tôt, dès 1941, des contacts sont nouésentre «l’homme de Londres» et <strong>le</strong>s dirigeantsdu PCF. Malgré <strong>le</strong>urs divergences politico-idéologiques,l’alliance des deuxforces sera toujours de mise. Association ausein du Conseil de la résistance, puis plustard, au sein des premiers gouvernementsde la France libérée. Face à Churchill méfiant,et Roosevelt hosti<strong>le</strong>, De Gaul<strong>le</strong> aurarapidement <strong>le</strong> soutien de l’URSS qui voit enlui un allié, pouvant servir sa diplomatie etfaire contrepoids à l’Ouest aux intérêtsanglo-américains pour l’après-guerre. Dès1942, Staline reconnaîtra officiel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>chef de la France libre. De cette situationdécou<strong>le</strong>ra la politique du PCF, ses allianceset plus tard ses mésalliances avec <strong>le</strong> pouvoirgaulliste.MAURICE THOREZ: LE RETOURDès son retour de Moscou fin 1944, où ilétait réfugié sur ordre du parti, <strong>le</strong> patron duPCF, Maurice Thorez, remet de l’ordre dans<strong>le</strong> parti et fait rentrer dans <strong>le</strong> rang la «base»aux velléités révolutionnaires et anti-capitalistes.Dès 1944 <strong>le</strong>s maquisards et résistantssont invités à s’enrô<strong>le</strong>r dans l’arméerégulière. Les milices patriotiques (organisationarmée de masse et de classe des travail<strong>le</strong>urs)prêtes à poursuivre <strong>le</strong> combatseront dissoutes, par décrets du gouvernementprovisoire auquel participent desmembres du PCF. Leur dissolution est promulguéepar <strong>le</strong> gouvernement de la Francelibérée. En janvier 1945, M. Thorez déclarera:«…Ces groupes armés ont eu <strong>le</strong>ur raisond’être avant et pendant l’insurrectioncontre l’occupant et ses complices… Maisla situation est maintenant différente… Lasécurité publique doit être assurée par <strong>le</strong>sforces régulières de police constituées à ceteffet… Les gardes civiques et tous <strong>le</strong>sgroupes armés irréguliers ne doivent plusêtre maintenus plus longtemps». Cette mesureprovoquera même des affrontementsarmés entre camarades. Ce qui permettrad’écarter, voire liquider physiquement, <strong>le</strong>sopposants à la ligne du Parti et de Moscou.Nombres de régions se sont libérées sansl’intervention directe des forces alliées etsont sous contrô<strong>le</strong> de maquis FTP soit par <strong>le</strong>biais de comités de libération, soit par <strong>le</strong>smilices patriotiques. Là encore l’appareil duParti saura rependre <strong>le</strong>s rênes très rapidementet mettre un terme aux aspirationsd’émancipation socia<strong>le</strong>. Dans une interview,bien des années après, Char<strong>le</strong>s Tillon(ancien chef des FTP et ancien ministrecommuniste du gouvernement De Gaul<strong>le</strong>)dira: «… ni Duclos, ni Frachon, ni moi,n’avons eu un mot pour préparer une tel<strong>le</strong>action. D’accord avec l’URSS, bien sûr, nousétions engagés aux côtés de De Gaul<strong>le</strong> etdes alliés et il n’était pas question de jouerdoub<strong>le</strong> jeu. D’ail<strong>le</strong>urs comment pensezvous que Staline, qui ne pensait qu’à Berlin,eût été assez fou pour nous laisser nousemparer de Paris?»LA GRÈVE C’EST L’ARME DES TRUSTSSous la direction de son <strong>le</strong>ader, <strong>le</strong> PCF prendsa part dans la reconstruction du capitalnational et la restauration de l’Etat bourgeois.En 1945, M. Thorez sera nommé ministreavec cinq autres de ses camaradesdans <strong>le</strong> deuxième gouvernement De Gaul<strong>le</strong>.Il sera ministre d’état, avec <strong>le</strong>s portefeuil<strong>le</strong>sdu travail, de la production et de l’économie.Ses mots d’ordre: produire, encore produire!Et, contre la classe ouvrière quirechigne et reprend <strong>le</strong> chemin de la lutte, iladresse son fameux: «La grève c’est l’armedes trusts». Ainsi <strong>le</strong> parti qui portait l’espoird’émancipation de la classe ouvrière n’a jamaiscessé de collaborer avec la bourgeoisie.D’ail<strong>le</strong>urs à sa mort, De Gaul<strong>le</strong> saluerasa mémoire: «…M. Thorez a, à mon appe<strong>le</strong>t comme membre du gouvernement,contribué à maintenir l’unité nationa<strong>le</strong>».LE CNR: UN INSTRUMENT AU SERVICEDE LA BOURGEOISIEC’est en mai 1943 sous l’autorité du Généra<strong>le</strong>t du comité de libération nationa<strong>le</strong>, queprend forme <strong>le</strong> CNR. Son objectif: réunifieren France l’ensemb<strong>le</strong> des mouvements derésistances armés contre l’occupant et sessoutiens vichystes. Groupes et mouvementsdivers, sans liens entre eux pour certainssont dispersés sur tout <strong>le</strong> territoire. Le CNRsera composé de représentants des grandsmouvements de résistance, mais aussi dereprésentants des deux syndicats CGT etCFTC, ainsi que des représentants des principauxpartis politiques ralliés au Général:l’Alliance démocratique (droite modérée etlaïque), la Fédération Républicaine (conservatriceet catholique), <strong>le</strong>s démocrates chrétiens,<strong>le</strong>s Radicaux, la SFIO et <strong>le</strong> PCF.Jean Moulin sera <strong>le</strong> premier responsab<strong>le</strong> duCNR. À sa mort, lui succédera G. Bidault:chrétien démocrate, qui sera bien plus tardbanni de France pour s’être opposé à DeGaul<strong>le</strong> en prenant fait et cause pour l’Algériefrançaise et l’OAS. Il est à noter que pourréussir cette réunification de l’ensemb<strong>le</strong>des mouvements de résistance, la stratégiede De Gaul<strong>le</strong> fut de convaincre Jean Moulinde rallier puis d’unifier, auprès des anglo-14 courant alternatif - n°<strong>207</strong> - février 2011

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