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Texte PDF - Les Presses agronomiques de Gembloux

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488 Biotechnol. Agron. Soc. Environ. 2011 15(3), 485-495 Moupela C., Vermeulen C., Daïnou K. et al.s’assurer que les exigences commerciales serontsatisfaites (en termes <strong>de</strong> quantité, <strong>de</strong> qualité, <strong>de</strong> délais,etc.). À cet égard, l’intensification <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>sespèces productrices <strong>de</strong>s PFNL et la promotion <strong>de</strong>leur domestication pourraient constituer <strong>de</strong>s optionsprometteuses pour augmenter le revenu <strong>de</strong>s ménages,tout en protégeant ces ressources forestières d’uneexploitation intensive (FAO, 2010).Jusqu’à une date très récente, la recherche aconcentré ses investigations sur quelques produitsforestiers non ligneux d’Afrique centrale jugés d’une« gran<strong>de</strong> importance », du point <strong>de</strong> vue commercialet usuel : Baillonella toxisperma, Gnetum africanum,Laccosperma macrocarpa Mann. & Wendl.,Dacryo<strong>de</strong>s edulis, Garcinia lucida Vesque, Garciniakola Heckel, Ricino<strong>de</strong>ndron heu<strong>de</strong>lotii Baill., Prunusafricana, Pausinystalia johimbe Schum., Irvingiagabonensis, Cola nitida, Cola acuminata, Tabernantheiboga, Megaphrynium sp. Schum. (Tchatat, 1999 ;FAO, 2002). La recherche s’est également penchéesur les essences <strong>de</strong> bois d’œuvre susceptibles <strong>de</strong>fournir <strong>de</strong>s PFNL, comme dans le cas du sapelli(Entandrophragma cylindricum Sprague), du tali(Erythropleum suaveolens Guill. & Perr.), <strong>de</strong> l’ayous(Triplochiton scleroxylon Schum.) (FAO, 2004b).Selon Gandari (2008), à côté <strong>de</strong> ces produits qualifiés<strong>de</strong> « gran<strong>de</strong> valeur », il existe cependant un nombreimportant d’espèces <strong>de</strong> plantes sauvages dont lepotentiel utilitaire n’a pas été suffisamment exploréet qui présentent pourtant un attrait économique etalimentaire pour les populations locales. Tel est lecas <strong>de</strong> Coula edulis dont les graines très appréciéespar les populations locales rappellent, par leur goût,les fruits du noisetier commun (Corylus avellanaL.) ou du châtaignier (Castanea vulgaris Mill.) <strong>de</strong>sforêts européennes (Adriaens, 1951 ; Busson, 1965).Dans son aire naturelle, ses fruits vendus sur lesmarchés installés le long <strong>de</strong>s routes jouent un rôle nonnégligeable dans l’économie locale (Schnell, 1957 ;Bonnéhin, 2000 ; Bukola et al., 2008 ; Kouamé et al.,2008). Cette essence est une illustration <strong>de</strong> ce queLeakey (1994) qualifie d’espèces ligneuses « au boisdormant » dont il faut découvrir le vrai potentiel.4. État <strong>de</strong>s connaissances sur Coulaedulis4.1. Distribution et <strong>de</strong>nsitéCoula edulis est largement répartie dans la zoneforestière <strong>de</strong> l’Afrique occi<strong>de</strong>ntale et centrale <strong>de</strong>puisla Sierra Léone jusqu’en République Démocratiquedu Congo (Vivien et al., 1996). Elle appartient, selonWhite (1983), à la phytochorie du domaine guinéocongolais.<strong>Les</strong> nombreuses appellations vernaculaires(Adriaens, 1951 ; Villiers, 1973 ; Walker et al., 1995 ;Téké et al., 2005 ; Bukola et al., 2008) qui désignentCoula edulis – en Côte d’Ivoire, au Nigeria, auCameroun, au Gabon, au Congo et en RépubliqueDémocratique du Congo – témoignent tout à lafois <strong>de</strong> l’étendue <strong>de</strong> son aire <strong>de</strong> répartition et <strong>de</strong> sonimportance pour les populations locales d’Afrique <strong>de</strong>l’Ouest et centrale.Cette espèce est relativement abondante et grégaire.Selon Hawthorne (1995), au Ghana, les <strong>de</strong>nsitéspeuvent atteindre 2 000 tiges.ha -1 (dhp > 5 cm). Enzone Bakola du sud-ouest du Cameroun, la présence<strong>de</strong> petits bosquets <strong>de</strong> noisetiers (Mangumo ouNamangumo) a inspiré <strong>de</strong>s toponymes (Minkuebuyaou Nambwaneni) que portent plusieurs campementsrési<strong>de</strong>ntiels (Mboga) et certaines portions <strong>de</strong> forêt(Loung, 1996). Dans la forêt <strong>de</strong> Nsork en GuinéeÉquatoriale, Senterre et al. (2001) ont estimé à6,3 pieds.ha -1 la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s tiges <strong>de</strong> diamètre comprisentre 10 et 30 cm, et à 4,4 pieds.ha -1 celles ayant plus<strong>de</strong> 30 cm <strong>de</strong> diamètre.4.2. DescriptionCoula edulis Baill. est un arbre <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong>sOlacacées. Le genre Coula est monospécifique etproche du genre Ochanostrachys d’Asie tropicale etdu genre Minquartia d’Amérique du Sud (Keay et al.,1964). La <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> Coula edulis s’inspire <strong>de</strong>stravaux botaniques <strong>de</strong> Louis et al. (1948), d’Adriaens(1951), d’Aubréville (1959), d’Adam (1971), <strong>de</strong>Villiers (1973) et <strong>de</strong> Vivien et al. (1996).C’est un arbre moyen <strong>de</strong> l’étage inférieur <strong>de</strong> laforêt et du sous-bois, atteignant 30 m <strong>de</strong> hauteur. Lefût, à empattement ou cannelé à la base, est tortueux,irrégulier ; il est souvent ramifié dès 3 ou 4 m dusol. Le diamètre peut occasionnellement atteindre1 m. L’écorce grise, épaisse d’1 cm, est fendillée ets’exfolie en plaques épaisses souvent rectangulaires ;la tranche est fibreuse, cassante, brun-jaune et exsu<strong>de</strong><strong>de</strong> très fines gouttelettes blanches, surtout chez lesjeunes arbres car l’arbre comporte, dans l’écorceet les feuilles, <strong>de</strong>s lacunes résinifères schizogèneset <strong>de</strong>s canaux laticifères. La cime est très branchue,très feuillue, à couvert épais. Coula edulis est uneespèce dont les arbres se développent selon le modèlearchitectural <strong>de</strong> Roux : les ramifications plagiotropes(branches horizontales) apparaissent <strong>de</strong> manièrecontinue à chaque nœud du tronc.<strong>Les</strong> feuilles persistantes sont alternes, simples (10-25 x 4-10 cm), à limbe glabre vert brillant <strong>de</strong>ssus età poils roux <strong>de</strong>ssous, acuminées, à nervures médianeet secondaires (10-13 paires) proéminentes à la faceinférieure. Le pétiole est long <strong>de</strong> 1 à 3 cm. <strong>Les</strong> jeunesfeuilles et les jeunes rameaux sont couverts d’une

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