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Des innovations qui passent la rampe - CSST

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PerspectivesInvestir dans <strong>la</strong>c’est rentableUn dol<strong>la</strong>r investidans <strong>la</strong> santé globaledes travailleurs pourrait rapporter jusqu’à cinq dol<strong>la</strong>rs, puisqu’ilen résulterait une baisse de l’absentéisme, des cotisations à <strong>la</strong> <strong>CSST</strong>, desprimes d’assurance collective et du taux de roulement. Comment peut-onaff irmer que <strong>la</strong> prévention en matière de santé des travailleurs permet aussid’améliorer <strong>la</strong> productivité des entreprises et qu’elle prof ite à l’ensemble de<strong>la</strong> société ? Le D r Mario Messier, médecin du travail et directeur scientif iquedu Groupe de promotion pour <strong>la</strong> prévention en santé (GP 2 S), explique.[Prévention au travail] Surquelles données le GP 2 S s’appuiet-ilpour aff irmer que <strong>la</strong> préventionen matière de santé est une stratégierentable ?[Mario Messier] Il se fait de plusen plus de recherches sur <strong>la</strong> promotionde <strong>la</strong> santé au travail un peu partoutdans le monde, surtout aux États-Unis.Au Canada, des études démontrent quele retour sur l’investissement va d’unpeu plus de deux dol<strong>la</strong>rs jusqu’à quatredol<strong>la</strong>rs. Une recherche menée chez Visa<strong>Des</strong>jardins, à <strong>la</strong>quelle le GP 2 S a contribué,fait état d’un rendement de 1,50 $à 3 $.[PT] Pourquoi, dans sa présentationau Comité consultatif surl’économie et les f inances publiquesdu ministre des Finances, RaymondBachand, en janvier dernier, leGP 2 S a-t-il réc<strong>la</strong>mé une politiquegouvernementale pour intensif ier<strong>la</strong> promotion de <strong>la</strong> santé et de <strong>la</strong>prévention en milieu de travail ?[MM] Les dépenses en santé représentent40 % du budget du Québec etenviron 95 % de ces sommes sont consacréesau curatif. Or, on sait qu’on s’enva vers un mur puisque <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionvieillit et que les statistiques montrentque 66 % des adultes canadiens présententune surcharge pondérable ousont obèses. Logiquement, ces facteursse traduiront par beaucoup de diabète,d’hypertension, de ma<strong>la</strong>dies cardiaqueset de cancers. Bien que les gouvernementsaient mis en p<strong>la</strong>ce différentescampagnes de promotion de <strong>la</strong> santé,dont le Programme national de santépublique, modifier les habitudes de vie,c’est un gros bateau à bouger. Le GP 2 Sconsidère que le milieu de travail estparticulièrement efficace à cet égardparce que les gens y reviennent jouraprès jour. On peut donc y répéter lesmessages pour les influencer et créerune culture de <strong>la</strong> santé, d’autant plusque les gestionnaires reconnaissent deplus en plus que <strong>la</strong> santé de leurs employésa un effet notable sur <strong>la</strong> productivité,sur l’absentéisme et sur <strong>la</strong>compétitivité de l’entreprise. Et si ce<strong>la</strong>rapporte aux entreprises, ce<strong>la</strong> rapporteraaussi au gouvernement en réduisantles coûts des soins de santé. Onfait donc d’une pierre deux coups enaidant les entreprises par des mesuresincitatives, des lois ou des subventions.Tous y gagnent.[PT] Est-ce pour favoriser unchangement de paradigme, <strong>la</strong>création d’un nouveau modèlesocial, que GP 2 S a institué <strong>la</strong>norme Entreprise en santé 1 ?[MM] Effectivement. On sait qu’ilfaut des décennies pour changer unmodèle social, mais nous en sommeslà parce que nous n’avons pas le choix.La norme Entreprise en santé met en1. Pour en savoir davantage sur le GP 2 S et sur <strong>la</strong>norme Entreprise en santé : www.gp2s.netp<strong>la</strong>ce un programme de promotion de<strong>la</strong> santé <strong>qui</strong> touche quatre sphères : leshabitudes de vie, le milieu de travail, lespratiques de gestion, l’é<strong>qui</strong>libre travailet vie personnelle. Cette norme de typeISO est une première mondiale.En février dernier, le quotidien françaisLe Figaro par<strong>la</strong>it de cette normecomme étant innovatrice. Le GP 2 S ad’ailleurs entrepris des démarches pourl’étendre à l’échelle canadienne. La promotionde <strong>la</strong> santé en est au mêmestade que l’étaient les normes de typeISO il y a 25 ans. À l’époque, des expressionscomme kaizen, améliorationcontinue et qualité totale semb<strong>la</strong>ientbizarres et on pensait que c’était unemode, alors qu’aujourd’hui, c’est passédans les mœurs. On sait qu’une entreprisene peut pas survivre si elle n’appliquepas des normes de qualité. Il y adonc des similitudes avec <strong>la</strong> promotionde <strong>la</strong> santé au travail, car <strong>la</strong> différenceentre une entreprise <strong>qui</strong> réussit et uneautre <strong>qui</strong> va moins bien, c’est pour unebonne part <strong>la</strong> qualité du personnel, <strong>la</strong>quellepasse par <strong>la</strong> santé. Et quand onparle de santé, on sait aujourd’hui quece<strong>la</strong> dépend à 70 % des habitudes devie des gens, de leurs comportementset de l’environnement dans lequel ilsévoluent.[PT] Plusieurs pays, surtout enEurope, commencent à être sensiblesà ces réalités et à <strong>la</strong> nécessitéd’agir pour favoriser <strong>la</strong> santé autravail. Où le Québec se situe-t-ildans ce mouvement naissant ?Photo : Marie-Josée Legault46 Prévention au travail Été 2010

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