DossierCatégorieGrand <strong>la</strong>uréatMinistère des Ressources naturelles et de <strong>la</strong> FaunePépinière Sainte-LuceCultiver <strong>la</strong> préventionL’appareil fonctionne à l’aide d’un système hydraulique contrôlépar l’opérateur du tracteur.Avec 17 millions de p<strong>la</strong>ntsd’arbres à divers stades de développement,c’est une mer de verdure <strong>qui</strong>s’étend à perte de vue, alors que le printempsravive le parfum de <strong>la</strong> terre <strong>qui</strong>se réchauffe. Cette saison fébrile ramèneà ce domaine sylvicole jusqu’à200 travailleurs, <strong>qui</strong> s’affairent à repiquer3,5 millions de p<strong>la</strong>nts que <strong>la</strong> PépinièreSainte-Luce livre un peu partout auQuébec chaque année. L’entreprise doitdonc s’assurer que ses p<strong>la</strong>ntations résistentaux rigueurs de l’hiver. « Pour lesprotéger contre le vent, on a 35 kilomètresde coupe-vents naturels », dit <strong>la</strong> directriceFrance Talbot. Mais les jeunesp<strong>la</strong>ntules ayant aussi besoin d’une couverturede neige suffisante, l’établissementinstalle en plus huit kilomètres declôtures chaque automne. Et c’est là quele bât blesse, car au début du printemps,il faut retirer ces protections,alors que les piquets peuvent restercoincés dans le sol encore gelé.Cette tâche ingrate exige qu’un travailleurenroule autour de chaque piquetune chaîne fixée au dispositif delevage du tracteur, <strong>qui</strong> avance en parallèle.Le chauffeur active le bras de levagepour soulever le pieu. Le travailleur àpied contourne ensuite chaque piquetpour le libérer de <strong>la</strong> chaîne, l’arrache etva le déposer dans <strong>la</strong> remorque du tracteur.Les collègues exécutent cette routineharassante à longueur de journée,le temps qu’il faut pour dégager toutesles clôtures. Travailler au grand air, enpleine nature, ne devrait-il pas être synonymede santé ? Manœuvre répétitive,risque de se coincer les doigts dans <strong>la</strong>chaîne, danger d’être heurté par un piquet<strong>qui</strong> casse ou happé par le tracteursont les aléas de ce travail, déplorel’aide sylvicole Ro<strong>la</strong>nde Ruest. Or, <strong>la</strong> pépinièreaspire à devenir un milieu totalementsécuritaire, affirme FranceTalbot : « Un accident, c’est dérangeantpour le travail, pour <strong>la</strong> personne, poursa qualité de vie, sans parler des coûtsfaramineux que ça peut engendrer. » Ladirectrice estime que les gens sur le terrainsont les mieux p<strong>la</strong>cés pour repérerce qu’elle qualifie de « petits dangers ».Et pour y trouver une solution, biensûr.C’est ainsi que Georges Ed. <strong>Des</strong>chênesconçoit une méthode plus sûre et plusrapide pour arracher les piquets. Ils’agit d’un dispositif de pinces muniesd’un cylindre que le chauffeur du tracteuractionne pour le p<strong>la</strong>cer sur le piquet. Ilreferme ensuite <strong>la</strong> pince, actionne <strong>la</strong>mécanique <strong>qui</strong> extirpe le pieu et relâchele cylindre. « Je reste à côté de <strong>la</strong> remorqueet je n’ai qu’à ramasser le piquet età le déposer », confirme Ro<strong>la</strong>nde Ruest.Heureux de révéler les frais minimes dece système, Georges Ed. <strong>Des</strong>chênesajoute qu’il est « applicable à différentesentreprises, dont <strong>la</strong> majorité des entrepriseshorticoles <strong>qui</strong> ont besoin de clôturesà neige ». La directrice de <strong>la</strong>Pépinière Sainte-Luce déc<strong>la</strong>re que c’estune grande joie de finir l’année sansaccident. « On se tape dans les mains,raconte-t-elle. C’est une grande fierté devoir que notre travail de sensibilisationet de prévention donne des résultats. »Comme quoi se livrer au jeu de <strong>la</strong> préventionprocure sécurité et même…bonheur. PTPhoto : Pépinière Sainte-Luce12 Prévention au travail Été 2010
Organismes publicsMention d’excellenceMinistère des TransportsCentre de services de Trois-RivièresSécurité routièreLes journées se <strong>passent</strong> à sillonnerlentement les routes du Québec. C’estque le personnel du Centre de servicesde Trois-Rivières compte parmi les deuxseules é<strong>qui</strong>pes que le ministère desTransports affecte au marquage routiersur le territoire québécois. Mais cette façoninsolite de voir du pays s’avère risquéepour certains travailleurs. Alorsque des bolides filent en vrombissanttout autour, un préposé se tient deboutdans <strong>la</strong> boîte de <strong>la</strong> camionnette, y ramasseun cône de balisage, se retourne,franchit <strong>la</strong> marche <strong>qui</strong> mène à <strong>la</strong> passerellearrière du véhicule, se penche pardessus<strong>la</strong> rambarde et dépose le cônesur <strong>la</strong> chaussée. Il se relève et recommence<strong>la</strong> manœuvre. Mouvements répétitifset dangers de chutes vont de soi.Pis encore, dans le cas où un automobilistedistrait ou téméraire heurterait <strong>la</strong>camionnette, les conséquences pourraientêtre graves, voire fatales.Partant du principe que supprimer <strong>la</strong>passerelle éliminerait une bonne partiede ces risques, le chef des opérationsFrançois <strong>Des</strong>aulniers construit un prototypeen carton d’un pose-cônes automatique.L’idée fait vite son chemin etle Ministère adopte cette solution aussisimple qu’ingénieuse. Maintenant àl’abri du garde-corps arrière du véhicule,le travailleur dépose un cône dansune boîte d’aluminium adaptée à cetusage, puis appuie sur un bouton <strong>qui</strong><strong>la</strong>isse tomber l’objet sur <strong>la</strong> chaussée. « Iln’y a aucun mouvement dangereux pourle corps et le cône tombe directementsur <strong>la</strong> ligne », affirme le chef d’é<strong>qui</strong>peRéal Codère. Les travailleurs estimentdésormais que cette innovation est essentielleà leur sécurité ainsi qu’à leurtran<strong>qui</strong>llité d’esprit, puisqu’elle a aussiLe pose-cônes semi-automatisépermet au travailleur dedemeurer à l’abri du garde-corpsarrière du camion.grandement réduit leur niveau de stress.Car, comme le rappelle Réal Codère,« nous, on est tout le temps sur desautoroutes et sur des routes très acha<strong>la</strong>ndées». PTPhoto : Ministère des Transports - Centre de services de Trois-RivièresMention d’excellenceVille de Sa<strong>la</strong>berryde-ValleyfieldUne solution bétonEn toile de fond, le bruit de <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tionautomobile coutumière et <strong>la</strong> rumeurambiante d’une ville bourdonnanted’activité. À l’avant-p<strong>la</strong>n, <strong>la</strong> pétaradecontinue de l’engin et ses jets d’eau <strong>qui</strong>éc<strong>la</strong>boussent, sans compter <strong>la</strong> lourdeur de<strong>la</strong> machine, qu’il faut manœuvrer aussiprécisément que possible dans ses allersretoursbruyants. Voilà ce que vivent lestravailleurs de Sa<strong>la</strong>berry-de-Valleyfieldaffectés à <strong>la</strong> préparation de <strong>la</strong> réfectiondes voies routières municipales. Ils doiventen effet dép<strong>la</strong>cer à tous moments <strong>la</strong>scie à béton pour <strong>la</strong> diriger dans l’axe de<strong>la</strong> ligne de coupe du revêtement de <strong>la</strong>chaussée. C’est avec peine qu’ils soulèventce poids lourd de quelque 90 kilos,et bien sûr, leurs bras et leurs épaules,mais surtout leur dos, écopent.Photo : Ville de Sa<strong>la</strong>berry-de-ValleyfieldL’ajout d’une roue permet dedép<strong>la</strong>cer <strong>la</strong> scie facilement.Las de subir cette contrainte, ils appellentle contremaître Daniel Leclercau secours : « J’ai visualisé <strong>la</strong> solutiond’installer une roue de levage à l’arrièrede <strong>la</strong> machine, activée au moyen d’unepompe hydraulique et d’un cylindre »,dit celui-ci. Il trouve ainsi une réponsesimple à un gros problème. La scie à bétonétant déjà munie d’une pompe hydraulique,il suffit en effet d’y ajouter uninterrupteur et une soupape directionnelle.L’opérateur n’a dorénavant plusqu’à appuyer sur un interrupteur poursélectionner le cylindre avant ou arrière,lequel active <strong>la</strong> pompe et soulève <strong>la</strong> machine.Maintenant, <strong>la</strong> scie roule commesur des roulettes et les travailleursconsidèrent qu’ils ont éliminé bien desrisques de troubles musculo-squelettiques.Quant au coordonnateur administratifde <strong>la</strong> Ville, Georges Lazurka, il estimeque c’est aussi <strong>la</strong> responsabilité destravailleurs de participer à <strong>la</strong> prévention,cette fonction n’étant pas réservée auxreprésentants à <strong>la</strong> prévention ou auxmembres du comité de santé et de sécurité.Il pense également que cette innovation« peut susciter l’émergenced’autres projets simi<strong>la</strong>ires », ce <strong>qui</strong>améliorera davantage le quotidiendes travailleurs municipaux. 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