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Traces sur les algèbres de von Neumann finies

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Démonstration. C’est la même chose que pour le corollaire 5, et c’est même encoreplus simple, puisque l’on sait que la relation est un ordre total <strong>sur</strong> M, si M est unfacteur !Ce corollaire est très agréable, quand on se souvient à quel point la relation estpénible à manipuler (cf. <strong>les</strong> preuves du lemme 7 et <strong>de</strong> la proposition 1)...On peut encore préciser <strong>les</strong> choses dans le cas <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> type II 1 .Lemme 8. Soit M un facteur <strong>de</strong> type II 1 . Il existe <strong>de</strong>s projections non nul<strong>les</strong> dans M<strong>de</strong> trace arbitrairement petite.Démonstration. Soit δ = inf{tr(E), E ∈ M − {0}, E = E ∗ = E 2 }. Supposons δ > 0.Choisissons une projection non nulle E <strong>de</strong> M telle que tr(E) < 2δ. Comme M ne contientpas <strong>de</strong> projection minimale non nulle, il existe F projection non nulle <strong>de</strong> M telle quetr(F ) ≤ tr(E). Mais alors tr(E − F ) < 2δ − tr(F ) ≤ δ. C’est ab<strong>sur</strong><strong>de</strong> : donc δ = 0.Proposition 3. Soit M un facteur <strong>de</strong> type II 1 . On suppose la trace tr normalisée, <strong>de</strong>sorte que tr(1) = 1. On a alors l’égalité{tr(E), E ∈ M, E = E ∗ = E 2 } = [0, 1].Démonstration. Soit r ∈ [0, 1]. L’ensemble S = {E ∈ M, E = E ∗ = E 2 , tr(E) ≤ r}est non vi<strong>de</strong> et admet un élément maximal E par le lemme <strong>de</strong> Zorn (applicable, car trest ultrafaiblement continue). Supposons s = r − tr(E) > 0. Soit F une projection <strong>de</strong>M. J’affirme que F MF est encore un facteur <strong>de</strong> type II 1 , <strong>sur</strong> le Hilbert F H (si M estun facteur <strong>sur</strong> le Hilbert H). Montrons que c’est un facteur : c’est immédiat puisqueF MF = (M ′ F ) ′ et (F MF ) ′ = M ′ F . Le reste découle <strong>de</strong> la proposition 2 : une tracefidèle <strong>sur</strong> M donne une trace (non nulle par fidélité) <strong>sur</strong> F MF ; une projection minimale<strong>de</strong> F MF reste minimale dans M, donc F MF est <strong>de</strong> dimension infinie. Mais alors, onpeut appliquer le lemme précé<strong>de</strong>nt à F MF , en particulier pour F = 1 − E. Cela nousdonne une projection G ≤ 1 − E tel que, disons, 0 < tr(G) < s/2. Alors E + G est uneprojection <strong>de</strong> M et tr(E) < tr(E +G) < r. Contradiction et fin <strong>de</strong> la démonstration.Ainsi, on dispose, dans le cas <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> type II 1 , d’un isomorphisme croissantentre l’ensemble totalement ordonné <strong>de</strong>s classes d’équivalence <strong>de</strong> projections et l’intervalle[0, 1]. La grassmannienne <strong>de</strong>s projections ne décrit plus <strong>les</strong> droites, <strong>les</strong> plans, etc.<strong>de</strong> la géométrie usuelle, mais <strong>de</strong>s espaces <strong>de</strong> dimension réelle comprise entre 0 et 1, doncune ”géométrie continue”.Je termine en donnant <strong>de</strong>ux exemp<strong>les</strong> simp<strong>les</strong> (on aura l’occasion d’en voir d’autres)et une construction importante (sans en dire grand chose).Exemp<strong>les</strong>. (i) Soit (X, µ) un espace <strong>de</strong> probbabilité standard. L’algèbre <strong>de</strong> <strong>von</strong> <strong>Neumann</strong>L ∞ (X, µ) est munie <strong>de</strong> la trace tr = ∫ X .dµ.(ii) Soit Γ un groupe discret dénombrable. La représentation régulière gauche λ :Γ → U(l 2 (Γ)) est définie parλ s δ t = δ st .12

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