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l'integration des enfants et des adultes handicapes - Les Classiques ...

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L'INTEGRATION DES ENFANTSET DES ADULTES HANDICAPESANALYSE BIBLIOGRAPHIQUE CRITIQUEJésus SANCHEZPréface par :Henri-Jacques STlKER


Je remercie,le Docteur Elisab<strong>et</strong>h ZUCMAN de m'avoir confié c<strong>et</strong>te étude<strong>et</strong> de m'avoir orienté, stimulé <strong>et</strong> éclairé par ses conseils<strong>et</strong> critiques.Jacqueline SPINGA pour son très important travail derecensement bibliographique.Marie MEDANJacquel ine RAVRYChristel TOURISSEAUJe remercie aussi le service de documentation du C.T.N.E.R.H.I.<strong>et</strong> Mademoiselle 8. CRAPARI, responsable de la banque <strong>des</strong> données.


TABLE DES NAfIERES/ PREFACE /I à III/ INTRODUCTION I pages 1A /REGARD SUR L'INTEGRATXON ET OUESTIONS PREABLABLES 18/ PRECISIONS DE METHODE ET ELENENTS DE DESCRIPTION SCHEMATIQUEDES REFERENCES COLLECTEESB. 2 , Cadre 1 'étude 73.2. Orientations <strong>et</strong> questions méthodologiques 78.2.1. Sources d'information 98.2.2. Techniques de <strong>des</strong>cription <strong>des</strong> documents 98.2.3. Eléments de <strong>des</strong>cription du matériel recueil 1 i <strong>et</strong> 13idées directrices dans le choix <strong>des</strong> publicationsr<strong>et</strong>enues8.3, Champ de l'étude 178.4. Plan de 1 'étude 181 -/ L'INTEGRATION DES ENFANTS ET ADOLESCENTS HANDICAPES / 191.1. - L'intégration préscolaire de l'enfant handicapé 201.1.1. Echec ou réussite de 1 'intégration préscolaire 211.1.2. Améliorer les conditions de 1 'intégration 25a) Interventions precoces <strong>et</strong> implication <strong>des</strong> 25familles en vue de réduire le handicap de1 'enfantb) Adaptabi 1 i té optimum <strong>des</strong> structures préscolaires 29c) <strong>Les</strong> prises en charge spécialisées 33


1.2. - Intégration de 1 'enfant handicapé a 1 'école élémentaire 351.2.1. Intérêt <strong>et</strong> limites de 1 'intégration 36a) Relations de 1 'enfant handicapé avec ses pairs 37vali<strong>des</strong>b) <strong>Les</strong> performances <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapés intégrés 401.2.2. <strong>Les</strong> conditions d'une meilleures intégration 43a) une école accessible 43b) Prevoir 1 'utilisation de différents vecteurs de 44comnunicationc) Attitu<strong>des</strong> <strong>des</strong> enseignants <strong>et</strong> r8le de la formation 45d) <strong>Les</strong> formules d'intégration 5 11.3. - L'intégration dans I 'enseignement secondaire, technique 55<strong>et</strong> supérieur1.4. - Ouverture de tous les 'lieux de vie aux <strong>enfants</strong> <strong>et</strong> adolescents 62handicapésX .4.1. Milieux organisés <strong>et</strong> encadrés1.4.2. Espaces de libre évolutionII - / C'INTEGRATION DES ADULTES HANDICAPES / 68II. 1. - Accroftre 1 es capacités <strong>des</strong> personnes handicapées 70II. 1.1. Pour les personnes mentalement handicapées 7111.1.2. Pour les personnes physiquement handicapées 7811.1.3. Vers 1 'autonomie, 3a compétence <strong>et</strong> 1 'adaptabil ité 8911.2. - Réduire 1 'inadaptabilité <strong>des</strong> structures 9011.2.1. Un environnement bâti, libre de barrieres 9111.2.2. Des transports pour tous 9411.2.3. Vers 1 'adaptation <strong>des</strong> emplois 9911.3. - Médiateurs de 1 'intégration individuelle 104


III - / VERS L' INTEGRATION SOCIALE DES PERSONNES HANDICAPEESDANS LE RESPECT DES OIFFERENCES ? /111.1. - <strong>Les</strong> vali<strong>des</strong> face aux handicaps <strong>et</strong> aux <strong>handicapes</strong>111.2. - le handicap dans les médias111.3. - Handicap <strong>et</strong> sociPt6/ BIBLIOGRAPHIE /


par Henri-Jacques SITKER


Une bibliographie, c'est d'abord une classification, de quelque facon qu'onla concoive ou qu'on la fasse.Une classification, selon les critères décidés, poursuit un but <strong>et</strong> laissedans l'ombre certains aspects : si je classe les livres de ma bibliothèquepar taille, c'est que je ne fais guère cas de leur chronologie ni <strong>des</strong>matières qu'ils contiennent. Une classification montre <strong>et</strong> dissimule. Ilfaut être conscient de ce que 1 'on m<strong>et</strong> en lumiare <strong>et</strong> de ce que l'on gardedans 1 'ombre.Une classification relève aussi d'un arrière-plan culturel. On sait commentBorges le faisait sentir en citant une classification chinoise - réelle oufictive, peu importe - devenue d'autant plus cél&re que Michel FOUCAULTfait reposer son livre <strong>Les</strong> Mo& <strong>et</strong> <strong>Les</strong> Chahes Sur Ce texte :"<strong>Les</strong> a h x he &v&ent en : a) apmenant Ù L1Emp<strong>et</strong>c.e~, b ) embméh ,cl appdvo-dibeh, dl cochons de RaCt, el h&êneA, 6) 6abdeux, g1 ckienn enfibehtc?, h) Indu& danb Ra pfiénente chAdi(I&n, Il qui. n 'agLten.tcomme <strong>des</strong> dow, j) XjZwMbhdbteb, h) <strong>des</strong>hdnéd avec un pi~ceau &ën &in enpoil de chameau, Lj <strong>et</strong> coef:


Une bibliographie n'est pas seulement un classement, c'est aussi un instrumentde travail, un accès à un savoir. Dans un ouvrage sérieux, la bibliographieofferte en finale n'a d'intérêt que si 1 'on a pu en voir la portée<strong>et</strong> la situation au cours du développement du livre, Même si 1 'auteur n'a pasépuisé le tout, même si nous, lecteurs, n'utilisons pas tout, la bibliographiedoit nous parler <strong>et</strong> nous orienter, <strong>et</strong> ce, en fonction meme du proposde l'oeuvre. Dans le cas contraire, il s'agit d'une liste pédante <strong>et</strong> pseudoscientifiquequi ne nous renseigne que sur la patience qu'a eue l'auteurà feuill<strong>et</strong>er les listes.Au milieu de tous les écueils <strong>et</strong> de toutes les exigences d'une bibliographie,que je viens d'évoquer brièvement, Jésus SANCHEZ a choisi le seulparti intelligent <strong>et</strong> utile.Comme tout le monde, il se donne d'abord une technique documentaire de<strong>des</strong>cription <strong>des</strong> travaux effectués (sur une période de dix ans <strong>et</strong> concernantl'intégration <strong>des</strong> personnes dites handicapées). C<strong>et</strong>te technique s'appliqueensuite à un champ delimité de recherche (1 'intégration dans les milieuxordinaires de vie), lui-mème traité selon un plan simple. Jusque-là, il n'ya que de la bonne procédure.Mais Jésus SANCHEZ fait précéder 1 'exposé de tout cela d'une réflexionsociale sur le concept d'intégration. Il y montre l'ambivalence de c<strong>et</strong>teidée, non pour freiner les efforts - encore insuffisants - de réhabilitation<strong>des</strong> personnes <strong>et</strong> de <strong>des</strong>truction <strong>des</strong> obstacles ségrGgatifs, de tousordres, mais pour faire droit à la dimension toujours singulière <strong>des</strong>personnes handicapées. Je laisse le lecteur savourer c<strong>et</strong>te mise en place.Armé de c<strong>et</strong> instrument "critique", c'est-à-dire de c<strong>et</strong> instrument dediscernement, Jésus SANCHEZ rend compte, dans le cadre documentaire susdit,<strong>des</strong> travaux qu'il passe en revue.Ceci lui permit de poser chaque document en perspective <strong>et</strong> d'en peser lapertinence dans un ensemble conceptuel. Ainsi également nous sommes quasimentobligés de prendre c<strong>et</strong>te bibliographie critique comme un livre surla notion d'intégration <strong>et</strong> de nous interroger sur notre désir d'intégration.


- III -On ne feuill<strong>et</strong>te pas l'ouvrage de Jésus SANCHEZ - bien qu'il soit aussiun instrument de consultation, à l'évidence - mais on le lit. C'est unbeau résultat pour une "bibliographie" !J'ai loué la méthode ne voulant pas dévaluer, déflorer, le plaisir dulecteur dans sa découverte <strong>des</strong> documents recensés. Au reste, je ne pouvaisrendre compte de chacune <strong>des</strong> analyses. Mais la démarche, ici, estessentielle. La simplicité documentaire, liée à la rigueur de l'appareilde présentation <strong>et</strong> d'appréciation : deux qualités qui font de l'ouvrage deJésus SANCHEZ un véritable instrument de travail <strong>et</strong> d'intelligibilité.Dans le domaine qui nous réunit, domaine où la valeur technique ne sauraitjamais se disjoindre <strong>des</strong> valeurs humaines, "du coeur", l'effort d'intelligibilité est primordial.Henri-Jacques STIKER


INTRODUCTIONA / REGARD SUR L'INTLTEGRATION ET QUESTIONS PREALABLESOn stigmatise, de plus en plus, les pratiques d'exclusion, de ségrégation<strong>des</strong> personnes handicapées. Au moins au niveau du discours, on semble souhaiterqu'elles exercent, selon une expression nouvelle, leur pleine citoyenn<strong>et</strong>é.Sur le plan politique, notament, l'intégration <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> <strong>et</strong><strong>adultes</strong> handicapés constitue désormais une orientation prévalentedans les pays développés. En France, la loi d'orientation de 1975 <strong>et</strong> l<strong>et</strong>out récent rapport LASRY (1982) confirment le renforcement de la tendanceà affirmer le droit <strong>des</strong> personnes handicapées à vivre parmi les autres,ce droit pour lequel oeuvrent de multiples associations depuis <strong>des</strong>décennies.Partout, cependant, I1int6gration fait question. D'importants obstaclesd'ordre matériel <strong>et</strong> psychosociologique continuent d'entraver la participationsoclale <strong>des</strong> personnes handicapées. Aussi bien, le consensus enfaveur de 1 'intégration apparaît-il plus discursif qu'actif <strong>et</strong> prend plussouvent figure de mode de défense contre la mauvaise conscience que decontestation réelle de l'exclusion. Dans le méme temps, l'on observel'émergence d'un mouvement de lutte radicale contre la ségrégation quivient m<strong>et</strong>tre en cause 1 'existence <strong>des</strong> établissements spécialisés. On saitqu'un tel mouvement a pris une ampleur considérable en Italie où 1 'onessaye au travers d'une désinstitutionnal isation globale de renverser lerapport social aux handicapés. Mais la validité de c<strong>et</strong>te démarche resteencore à démontrer. On peut priver ta ségrégation de ses signes manifestes,la voiler, sans la faire disparaftre pour autant <strong>des</strong> lors que persistentles barrihres visibles ou invisibles qui entravent la participation sociale<strong>des</strong> personnes handicapées .Ainsi, aujourd'hui encore, le développement effectif <strong>et</strong> authentique de


l'intégration demeure problématique <strong>et</strong> l'on se doit d'être attentif auxfacteurs qui en fixent les limites <strong>et</strong> en conditionnent le déroulement sil'on désire oeuvrer pour son succès. Là a résidé notre intérêt pour leprésent travail d'étude bibliographique de ce qui s'est publié sur l'intégration<strong>des</strong> <strong>enfants</strong> <strong>et</strong> <strong>adultes</strong> handicapés ces dix dernieres années, travailqui a été proposé au C.T.N.E.R.H.I. par la Direction de l'Action Socialeau Hinistère de la Solidarité.Favorable à l'intégration pour <strong>des</strong> raisons qui apparaîtront ci-<strong>des</strong>sous,nous avons tenté d'éviter de nous laisser prendre dans c<strong>et</strong>te sorte demythe nouveau où l'intégration devient comme par enchantement bénéfiquepour tous <strong>et</strong> facile à réaliser, tout autant que de nous surprendre a légitimerla ségrégation par ce mythe ancien qui insiste sur sa nécessité sansjamais envisager les transformations possibles au niveau <strong>des</strong> structuresordinaires. C'est dire, ainsi, que nous avons souhaité rester objectifmais ouvert aux possibilités de changement. Ce n'est pas dire, cependant,que l'étude n'ait pas été influencée par nos conceptions <strong>des</strong> questionssoulevées par 1 'intégration. II nous incombe donc ici, de nous situer parrapport au débat d'idées qu'elles suscitent.Le concept d'intégration renvoie à 1 'idée d'ajustement d'un ensemble <strong>et</strong>d'un sous-ensemble qui se modifient l'un l'autre au cours <strong>et</strong> au terme d<strong>et</strong>'opération. Par là même, toute intégration s'inscrit dans une dynamiqueconflictuelle car on ne saurait concevoir d'ajustement qui n'implique unquestionnement, une redéf inition, voire une pertg de 1 'identité <strong>des</strong> élémentsconcernés. On sait que l'intégration sociale <strong>des</strong> minorités <strong>et</strong>hniques,s'effectue, en règle générale, aux dépens de ce qui les constituait comm<strong>et</strong>elles, prenant, ainsi 1 'allure d'une agression culturel le caractérisée.Dans le champ même du handicap,H.J.STIKER (1982) a montré que 1 'idée denormalisation était au coeur du mouvement de la réadaptation qui a prisnaissance après la premiere guerre mondiale. Comme les autres, les infirmesal laient pouvoir travailler, après bénéfice <strong>des</strong> rééducations planifiées pourleur rendre l'intégrité perdue.Dans c<strong>et</strong>te imposition d'un modèle d'être humain transparaît bien le caractèreuniformatisateur <strong>et</strong> contraignant du proj<strong>et</strong> d'intégration que la


société a développé progressivement. On propose au handicapé le choixsuivant : vivre mal sa différence dans les milieux ordinaires ou vivremal sa similitude dans <strong>des</strong> lieux d'exception ou dans la réclusion familialeà laquelle il se trouve contraint. <strong>Les</strong> structures opèrent, en eff<strong>et</strong>,un filtrage <strong>des</strong> individus conformes, en fonction <strong>des</strong> normes qui découlentde leur mode d'organisation. <strong>Les</strong> exclus sont appelés à vivre ailleurs ouà se rééduquer. Et dans c<strong>et</strong>te double perspective sont mises en plac<strong>et</strong>oute une série de réponses spécifiques que ce soit au niveau de 1 'éducation,<strong>des</strong> rééducations, de ta formation ou de 1 IhGbergement. Onn'échappe pas au couple intégrationlségrégation, la ségrégation el lemêmen'étant en réalité rien d'autre qu'un mode particulier d'intégrationde 1 'infirmité dans le champ <strong>des</strong> finalités sociales. En ce sens êtrepour ou contre l'intégration devient une sorte de question piège car cequi fait question c'est tout le regard porté sur l'infirmité.Mais si l 'intégration a pu être pensée <strong>des</strong> lors que surgissait la possibtlitéde réduire, de compenser ou d'annuler les différences entrevali<strong>des</strong> <strong>et</strong> infirmes, il semble bien que de nouvelles perspectives soientdésormais ouvertes. On ne doit pas sous-estimer la pression qui s'exerceen vue d'assouplir les normes caractéristiques <strong>des</strong> milieux ordinaires devie, mème si les résultats demeurent encore <strong>des</strong> plus mo<strong>des</strong>tes. Ainsi,depuis dix ans d'importantes dispositions législatives ont été prises enmatière d'accessibilité de l'environnement bâti <strong>et</strong> d'adaptabilité <strong>des</strong>logements. Et c<strong>et</strong>te tendance existe au niveau de 1 'éducation <strong>et</strong> méme de1 'emploi,<strong>des</strong> textes de loi prévoyant ou devant prévoir prochainement aesformules d'adaptation.Il serait vain, par ailleurs, <strong>et</strong> injuste, au nom du drolt à la différence,de néconnaître que soins <strong>et</strong> rééducations apportent aux individus soulagementde souffrances <strong>et</strong> gains souvent fmportants d'autonomie. De c<strong>et</strong>tedifférence là, les handicapés s'en passeraient bien ! Lorsqu'on critiquela soumission du système de réadaptation à la normaTisation, il convientde t imiter très précisément sa portée : ce n'est pas la guérison, la rééducation,ou la compensation en soi qui peuvent être contestables maisles modèles de référence qui les portent, tel que, par exemple, celui del'homme debout, <strong>et</strong> qu'elles imposent de manière contraignante sans envisagerpour les personnes <strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de fonctionnement mieux adaptés à leurs


possibilités. De plus, les structures spécifiques se sont progressivementdésengagées de ce contrat social de normalisation, définissant leur vocationdans le sens de la recherche <strong>des</strong> moyens d'autonomie pour les personnes,enmême temps qu'a émergé en leur sein la contestation <strong>des</strong> barrièressociales s 'opposant â 1 ' intégration. Entre les structures ordinaires<strong>et</strong> spécialisées, il semble que toute une dialectique ait frayé le chemin<strong>des</strong> actions conjointes <strong>et</strong> complémentaires entreprendre avec le doubleobjectif d'optimiser l'autonomie <strong>des</strong> individus atteints dans leur corpsou dans leur esprit <strong>et</strong> de dénormaliser les milieux de vie. Naturellement,c<strong>et</strong>te dialectique a été rendue possible par l'évolution globale de lasociété <strong>et</strong> particulièrement par les progrès techniques qui amifliorentl'efficacité <strong>des</strong> interventions centrés sur les individus tout en oerm<strong>et</strong>tantune conceotion olus souole <strong>des</strong> structures.Ouelles ou'en soient les raisons le fait est là : il y a eu émergenced'une problématique nouvel le de 1 'intégration comme 1 'atteste encore lasubstitution de la terminologie du handicap à celle de 1 'infirmité. Ainsique le souligne A. LABREGERE (1981), le modèle médico-social distinguedésormais suite aux travaux de WOOD (1975) <strong>et</strong> de BURY (1979) : - ledéficit qui est 'une perte ou une anomalie portant sur un organe ou unefonction" ; - l'incapacitif qui est "l'absence ou la réduction quantitativeou qualitative de la capacité d'agir caractérisant la populationnormale" ; - le handicap qui est "la sonnne <strong>des</strong> frustrations durables quirésultent , pour une personne, d'un def ici t ou d'une incapacité entrainantl'impossibilité totale ou partielle de remplir le rôle qui aurait normalementété le sien". En même temps, les travaux de différents auteurs <strong>et</strong>notament de P. MfNAIRE (1978) insistent sur le caractère relatif de lanotion de handicap, en la posant non pas corne une constante mais cornune variable dépendante <strong>des</strong> situations, de l'environnement. Dans ces nouveauxusages teminologiques transparaît la reconnaissance du rôle <strong>des</strong>facteurs sociaux d'adaptation/inadaptation.La rupture avec les anciennes conceptions <strong>et</strong> pratiques est bien foin toutefoisd'être acquise. t'analyse <strong>des</strong> discours de gauche ou de droitemontre que le handicap se trouve quasi exclusivement situé du côté del'individu (J. SANCHEZ, 1980), le terme, paradoxalement, bien que moinspéjoratif, ne recouvrant alors rien d'autre que la signification


attachée & la notion d'infirmité. En dépit <strong>des</strong> possibilités techniquesperm<strong>et</strong>tant de réduire lainadaptabilité <strong>des</strong> structures, le changement seheurte une force considérable d'inertie, à une pulsion de répétition<strong>des</strong> formes qui correspondent à l'image persistante de la normalité. Onobserve, dans les représentations sociales, que le handicapé demeureencore un infirme davantage obj<strong>et</strong> d'assistance que suj<strong>et</strong> de participation.Et 1 ' intégration tend & conserver un caractère exceptionnel, à+ester du domaine <strong>des</strong> héros qui surmontent sans vaciller toutes sortesde difficultés .Pourtant, corne nous 'le verrons, c'est bien dans le cadre de la nouvelleproblématique que se situent déjà maintes expériences dlintBgration. Aussiétait-i 1 opportun d'orienter notre étude bibliographique en fonction <strong>des</strong>questions qu'elle suscite ; comment, d'une part, réduire les handicaps enconjugant les actions axées sur les personnes, 1 es modifications structurellesenvisageables <strong>et</strong> les médiations nécessaires entre individus <strong>et</strong>milieux, c'est-&-dire, en fait, comment s'organise <strong>et</strong> cornent pourraits'organiser l'intégration ? Comment, d'autre part, apprécie-t-on sesrésultats lorsqu'elle devient effective dans tel ou tel contexte particulier ?Pour manifeste que soit 1 'interdépendance de ces deux questions essentielles,il convient dès maintenant de le souligner très n<strong>et</strong>tement.L'évaluation de l'intégration <strong>des</strong> handicapés ne peut légitimement fonctionnerque si 1 'on s'intéresse à la maniere dont on a procédé parallètementà la réduction ou a 1 'élimination <strong>des</strong> handicaps, non pas <strong>des</strong> différences,mais <strong>des</strong> situations infériorisantes pour les individus s'écartantdu modéle médical de la normalité. En reprenant la distinction de troisniveaux d'intégration proposée par M. SODER (1980) correspondant respectivement& l'intégration physique, à l'intégration fonctionnelle <strong>et</strong> &<strong>l'integration</strong> sociale on reléve bien l'existence <strong>des</strong> implicationssuivantes, comme l'a justement noté A. LABREGERE (1981):- l'intégration physique est liée aux possibilités d'accès offertes parun milieu déterminé,


- l'intégration fonctionnelle est liée aux possibilités d'adaptation <strong>des</strong>es fonctions.- l'intégration sociale qui recouvre l'idée d'instauration de relationsdans le milieu visé suppose que les deux conditions précédentes soientremplies. Elle implique, aussi, à notre sens, que la différence prenneculturellement valeur au fieu de prendre rang de handicap de relation.Ces distinctions nous sont apparues particul ièrement utiles pour cernerle phénomène dans sa complexjté. Elles perm<strong>et</strong>tent de repérer aisémentles approches réductionnistes telles que ce1 les qui consistent, parexemple, à se référer à la seule présence <strong>des</strong> handicapés parmi les autrespour juger de la rOussite de l'intégration ou à conclure que celle-ciest utopique en relevant le caractère négatif <strong>des</strong> relations socialesentre vali<strong>des</strong> <strong>et</strong> handicapés sans s'assurer de l'existence <strong>des</strong> conditionsde base.Par ailleurs, la problématique de l'intégration ne peut être correctementabordée sans visée comparative <strong>et</strong> sans être située dans une dimensiontemporelle. On ne saurait exclure, en eff<strong>et</strong>, en l 'absence d'analysepréalable, que la prise en charge <strong>des</strong> handicapés dans <strong>des</strong> structures spécialiséesne s'avère préferable plus ou moins temporairement a leurintégratfon en milieu ordinalre, meme si celui-ci bénéficie de tels outels types d "dnagements, Pl us précisément, i 1 s'agit d'apprécier lapertinence, en vue d'assurer 1 'épanouissement optimum <strong>des</strong> individus, <strong>des</strong>diverses formules possibles d'articulation entre les milieux ordfnaires<strong>et</strong> spécialisés, le rapport dichotomique entre ces deux termes @tant désormaismis en cause. Naturellement, ce n'est pas sans prudence que l'ondoit considérer les réponses apportées i c<strong>et</strong> égard,compte tenu de 1 'évolution<strong>des</strong> contextes concr<strong>et</strong>s où se déterminent les modalités d'inttsgrationoul<strong>et</strong> de prises en charge spécialis<strong>des</strong>.C'est ainsi, autour de ces questions, que nous nous somnes intéressés auxécrits concernant llint&gratîon <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> <strong>et</strong> <strong>des</strong> <strong>adultes</strong> <strong>handicapes</strong> dansles différents milieux de v4e.


B / PRECISIONS DE METHODE ET ELEMENTS DE DESCRIPTION SCHEMATIQLIE DESREFERENCES COLLECTEESB. 1. - Cadre de 1 "tudeC'est b la demande de la Direction de l'Action Sociale au MinistPre de laSolidarité que le Centre Technique National d'Etu<strong>des</strong> <strong>et</strong> de Recherches surles Handicaps <strong>et</strong> les Inadaptations (C.T.N.E.R.H.I.1 a entrepris quatreanalyses bibliographiques dans le but de fournir un bilan critfque <strong>des</strong>apports <strong>des</strong> recherches, étu<strong>des</strong> <strong>et</strong> réflexions en action sociale entre 1970<strong>et</strong> 1980, sur quatre cibles :- Famille <strong>et</strong> Handicap (publiée en ?982), ZUCMAN (E.1- Inthgration de I 'enfant <strong>et</strong> de 1 'adulte handicapés- Prises en charge <strong>et</strong> modalités de vie <strong>des</strong> <strong>adultes</strong> handicapés (à parattre)- Métho<strong>des</strong> d'évaluation <strong>des</strong> pratiques du secteur médico-psycho-pgdagogique(a paraître).B.2.- Orientations <strong>et</strong> questtons méthodologiques<strong>Les</strong> trois premieres étu<strong>des</strong> citées ont suivi une démarche commune que nousallons brièvement préciser.En fonction de 1 'objectif poursuivi, il semblait pertinent de procéder aurecensement les plus exhaustif possible <strong>des</strong> publications concernant lescibles vlsées <strong>et</strong> d'envisager de décrire globalement l'évolution <strong>des</strong>apports de ces publications <strong>et</strong> les lacunes persistantes en matière de recherche,en dgfinissant les catégories d'analyse qui pouvaient s'avérerpertinentes ?i c<strong>et</strong> égard. II apparaissait également nécessaire, à partirde l'ensemble de rPfPrences que 7'on se proposait de collecter, de s61ec-


tionner un sous-ensemble sur lequel serait développée une étude plus approfondie<strong>des</strong> travaux.C<strong>et</strong>te orientation méthodologique dont la concrétisation aurait, peut-Stre,permis une réduction de la trop grande redondance observée dans les recherchesau profit d'un renouvellement plus rapide <strong>des</strong> thèmes <strong>et</strong> <strong>des</strong> problématiquesn'a pas pu être suivie sans en limiter la prétention, pour<strong>des</strong> raisons d'ordre temporel, d'une part, le travail demandé devant enprincipe s'inscrire dans une durée relativement courte, mais aussi sansdoute plus fondamentalement pour <strong>des</strong> raisons qui relèvent <strong>des</strong> difficultésd'application soulevées par la méthode choisie, méthode dont le caractPreambitieux doit être souligné. Ce n'est certainement pas un hasardsi les étu<strong>des</strong> bibliographiques, aussi large que puisse être le recensementdocumentaire sur lequel elles s'appuient, aussi riche que puisse êtreleur contenu, n'explicitent jamais 1 'opération de recueil <strong>des</strong> références,la nature de la sélection qui y est obligatoirement opérée. Il y a là, enfait, un problème qui est implicitement, nous semble-t-il, considérécomme insoluble ou négligeable, l'attention <strong>des</strong> chercheurs se portant surl'intér<strong>et</strong> <strong>des</strong> éléments bibliographiques r<strong>et</strong>enus sans préoccupation d'échantillonnage,même si les considérations d'ordre quantitatif sont rarementabsentes.Pour notre part, nous n'avons pu y apporter une réponse satisfaisante.Assez rapidement, le degré dtexhaustivité de la collecte, en dépit d'untrès large balayage nous est apparu insuffisant, 8 en juger par le nombrede références nouvelles proposées dans les bibliographies <strong>des</strong> documentsrassemblés. II nous est également apparu difficile de definir <strong>et</strong> d'expliciterclairement une méthode de sélection pour constituer le corpus d<strong>et</strong>ravaux sur lequel porterait une analyse de contenu plus approfondie.Ainsi, en définitive, notre démarche s'est-elle en quelque sorte"banal i sée" .Nous la décrirons néanmoins de maniere à rendre sensibles les questionsqui la sous-tendaient <strong>et</strong> la réflexion préalable a l'analyse bibliographiqueproprement di te.


En vue d'obtenir le recensement le plus large de la littérature consacréeaux trois thames cités, les sources suivantes ont été consultées.- Le Centre National de la Recherche Scientifique (C.N.R.S.)- La Délégation Générale de la Recherche Scientifique <strong>et</strong> Technique(D.G.R.S.T.)- L'Institut National de la Sante <strong>et</strong> de la Recherche Médicale (I.N.S.E.R.M.)- L'Institut National de Recherche <strong>et</strong> de Documentation Pédagogique(I.N.R.D.P.)- Le Centre International de 1 'Enfance (C.I.E.)- Le Centre Technique National d'Etu<strong>des</strong> <strong>et</strong> de Recherches sur les Handicaps<strong>et</strong> les Inadaptations (C.T.N.E.R.H.I.).Pour notre cible, nous avons consulté par ailleurs le service de documen-tation de l'Association d1Entr'aide <strong>des</strong> Polios <strong>et</strong> Handicapés (A.D.E.P.).Le nombre de références collectées, pour les trois cibles citées, s'établissaitalors comme suit : Intégration : 708 références, Prises encharge <strong>des</strong> <strong>adultes</strong> handicapés : 925 références, Famille <strong>et</strong> Handicap :430 références.En vue de decrire le matériel recueilli, nous avons r<strong>et</strong>enu les 7 catégoriessuivantes :


I Cible : Année 'Nations- 'Em<strong>et</strong>teur '~ype de 'Nature du: Thème1 : lité : :document :Handicap : 1- 'la définition <strong>des</strong> trois premi&res catégories tombe sous le sens,- la catégorie IV : "Em<strong>et</strong>teur" incluait trois sous-catégcries :I . "chercheurs - universitaires"2. "praticiens - professionnelsJ'3. "association de personnes handicapées - association de parentsd'<strong>enfants</strong> handicapés".- la catégorie V : "Type de document" comprenait les sous-catégoriessuivantes :1. "Recherches" : on envisageait de ne faire entrer ici que les travauxse situant dans le cadre d'une problématique précise <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tanten oeuvre une dthodologie repérable, pertinente <strong>et</strong> fiable (parexemple : formulation d'hypothèses, constitution d'échantillons, <strong>et</strong>c..)2. "Etu<strong>des</strong>" : ce qualificatif devait être attribué à <strong>des</strong> publicationsprésentant <strong>des</strong> approches quantitatives ou <strong>des</strong> analyses relativementfines ; mais la restriction <strong>des</strong> questions <strong>et</strong> l'absenced'exposé <strong>et</strong> de discussion méthodologîque ou son insuffisante rigueurne perm<strong>et</strong>taient pas de Tes classer corne "Recherches".- 'les autres catégories se définissent d'elfes-milmes :3, Manuels-gui<strong>des</strong>4. Témoignages - expiiriences5. Réflexions6. Comptes rendus de colloques7. Ouvrages généraux


- la catégorie Vf : "Nature du handicap" : les sous-catégories suivantesont été r<strong>et</strong>enues, dans une visée <strong>des</strong>criptive la plus fine possible :- 1, Handicaps sensoriels$.a, audîtifs1.b. visuels- 2. Handicaps moteurs2.a. infirmités motrices d'origine cer6brale (1.lvl,C.)2.b. infirmités motrices périphériques (1.W. )- 3. Troubles psyçhlques3.a. troubles du comportement psychotiques3,b. troubles du comportement non psychotiques- 4. Déficience mentale4.a. débilité mentale légère <strong>et</strong> moyenne4.b. débilité profonde <strong>et</strong> arriération profonde- 5. Polyhandicaps : handicaps associés- 6. Handicaps sociaux- 7. Handicaps en général- 8. Plus de 2 handicaps spécifiés- 9. Maladies somatiques graves ou chroniques.- la catégorie VI1 : "Thêmes"Pour la cible intégration, nous avions r<strong>et</strong>enu, compte tenu <strong>des</strong> questionsindiquées dans notre introduction, Tes thèmes suivants pour caractériserles documents :. Pour 1 'int6gration de t "enfant <strong>et</strong> de l 'adolescent1. approches d'ensemble2. die <strong>et</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> accordées aux familles3, influence <strong>des</strong> potential ités de 1 'enfant, interventions précoces,apparei 1 lage.


&pr&s codage du matériel recueilli en fonction <strong>des</strong> catdgories <strong>et</strong> souscatGgaries<strong>des</strong>criptives mentionnges, nous avons procédé & une caractérisationglobale de 7'ensemble que n~us reproduisons ci-<strong>des</strong>sous s$mplenentà titre indjcatif, compte tenu de l'absence d8exhaustivit& ou de wprêsentativité,dé33 mentionnée. Pour c<strong>et</strong>te même raison nous n'avons pas jugéutile d'effectuer <strong>des</strong> analyses plus fines par catégorie.TABLEAU X: Répartition <strong>des</strong> rGfGrences par thèmes <strong>et</strong> types de documntçen ce qui concerne f 'intégration de l'enfant <strong>et</strong> de l'adolescenthandicapés (364 références, 374 thèmes 1.-P -."* , ,. -P* --: €tu<strong>des</strong> :r}assiers :TWl'gn@s ;J~untties :. OS Docu- <strong>et</strong> .RéFte~ions,~~~~~~~ : OUYP~~S . TfljRL'Recherches'mentaires '~xpérime~---W.--Approche d'ensernt>le : ? : : O : 6 : 2 : 9 : 2 6RBle <strong>et</strong> eff<strong>et</strong>s <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> aux : t : O ? : û : O : 0 : 2fa& 1 lesPat<strong>et</strong>~t%elft& do* I*enfant,interventions precoces, z 2 I f : 2 Z : Rappareillage$crlctixl.ns accordd$ à I'enFanZ : 9 : O : 9 : T : 2 0 : 17k I1exterisur de 'I14co?e&&ptaab$'rit& dees structwer; K1 : t $ 1 8 - 1 3 :'I 2 , Ssca!aims tgeni)ralrm:t : t tdisposftiûn9 techniques ' @ "5faccesslbillCé, matériel) :dtf'ttu<strong>des</strong>, fomiation deç : f8 : 2 2 20 : 26 : 1 : 2t : 74oratzresattitu<strong>des</strong> <strong>des</strong> t'nfanPs '.9 O F 1 f 2 I C 8 l 3 2Int6gratim a l'èccrfe lg@~érallti5?;1$ 8 . & : 22 4 : 13 : s : $9Inténét,rfroic;: O . a , O 4 : o 4statlr-tiques 1 . $ 2 f ; a Q 9. vécu : o : 2 : a ; - 3. évaluationl: : $8 " 8 r 2 1 s , * 3 9b%wb6eç de î ' ïnt6graëirtxl ..f $ Q @ @ r @ 1Flilicw de vie extra-scolaires . 2 : Q . $1 : 2 . d . fJ : 15(sssenti<strong>et</strong>temnt vacances1 'iI


TABLEAU 11 : Répartition <strong>des</strong> raférences par thèmes <strong>et</strong> types de documentsen ce qui concerne f 'intégration <strong>des</strong> <strong>adultes</strong> handicapés :(344 références, 350 thèmes) .iApproche d'enselePatentialltés de t'individu <strong>et</strong>eff<strong>et</strong>s de l'éducationMabilisation <strong>des</strong> capacités dede l'adulte, eff<strong>et</strong>s de larééducation fonctionnelle,de la fomtian professionnelle, <strong>des</strong> techniquesd'appareillageMédiateurs de l'int&~ratian1 (structures intemiaires,I coanissions, @uipes <strong>des</strong>uite, <strong>et</strong>c ...! Iyrt&es d'ai<strong>des</strong> individuelle%: Etu<strong>des</strong> : Dossiers :Thigncger :Journées :- '~x~érlerre; d'ètu<strong>des</strong> '. Ou &CU- <strong>et</strong> Reflexions, . Ouvrages . TOTAL'8echerches:mentairer: 9 4 . 0 . ? 6 : 1 -.5 : 35- 2 3 O 4 t 2 1 t 41. 15 9 : 19 : 20 : 12 : 2 : 77: 4 1 1 2 :4 1: a : 22à I'intéqrationAmenagement de l'environnemtnt ' Iil ' fU : 2 : It : 2 : t 36mtériel : 3 : 1 1 3 : 6 : l l 30. psychologique : t a 8 0 8 2 : 1 . 2st' Intesration : ? $ - 2 2 3 . 1 0 ; 5 @ 5 6inter<strong>et</strong>, droit 5 D tD O - @ 12statistiques $ 0 3 : t : O U : 6. yecu 8 1 * 5 - 3 8. évaluation O D * a . : : O . @ ..r<strong>et</strong>cmb&ssurlemi'tieu : O : 0 : O : 0 : 0 : il : 892 . 62 , 48 . $06 . S I : 11 : 350r "~---L--..- 2 ---- :- --.-tTOTAL .................... ~---


Sans nous engager dans <strong>des</strong> commentaires à propos de ces répartitions quin'ont, répétons-le, d'autre valeur qu'indicative, nous pouvons dans unevisée t&s synthétique r<strong>et</strong>enir les éléments suivants :TABLEAU III : Récapitulation abrégée <strong>des</strong> tableaux 1 <strong>et</strong> IIEnfants <strong>et</strong>AdoSescentsNombre d'écrits sur les ' Nombre d'ècrîts sur lesinterventions axées sur : interventions axées surl'individu . structures (scolairespour les <strong>enfants</strong>, envi-: ronnement pour les. <strong>adultes</strong>)Etu<strong>des</strong> , Etu<strong>des</strong> ,ou Autres' ou AutresRecherches : : Recherches :: NP:8: NP:42II : 24Mat.: O . Mat.: 5:. lu :19. Y :67-* -: (1) T :27 : T :114Adultes38 . 80: NP:10' NP:26Mat.: 3: Mat.: 27: y :14:- -:11T:27: T:64Ainsi, dans 1 'ensemble <strong>des</strong> r6férences collectées, les deux grands axesd'actions impliquées par le processus d'intégration sont traités au niveau<strong>des</strong> <strong>enfants</strong> <strong>et</strong> adolescents comme au niveau <strong>des</strong> <strong>adultes</strong> même si <strong>des</strong> différentesnotables apparaissent : on m<strong>et</strong> relativement plus 1 'accent sur 1 'adaptation<strong>des</strong> structures pour les prem.iers que pour les seconds, ce qui laisseraitsupposer que I '@cale constitue un univers plus soumis & la critique<strong>et</strong> à la recherche que les milieux de vie <strong>des</strong> <strong>adultes</strong>. <strong>Les</strong> asoectspsychosociologiques sont privilégiés dans les écrits concernant les <strong>enfants</strong><strong>et</strong> adolescents handicapés alors que pour les <strong>adultes</strong> cela ne se vérifiequ'au niveau <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> <strong>et</strong> <strong>des</strong> recherches.NP : non précisé - Mat. : environnement matérielT : Total - Y : environnement psychologique


Le premier travail de codage s'il n'a pu donner lieu comme on le souhaitait à une analyse <strong>des</strong>criptive de 1 'ensemble <strong>des</strong> pub1 ications concernantchacune <strong>des</strong> cibles pour les raisons évoquées, sans compter les difficultéstechniques supplémentaires (difficulté partir <strong>des</strong> abstractsdont nous disposions) t3 préciser l'ém<strong>et</strong>teur <strong>et</strong> même le handicap dont ilétait question (114 références sur 364 pour les <strong>enfants</strong>, 121 sur 344 pourles <strong>adultes</strong>) a cependant constitué un moment important de la réflexion,du renouvellement <strong>des</strong> questions, de leur élargissement <strong>et</strong> affinement.Par ailleurs, quel les que fussent ses insuffisances d'un point de vue derecherche systématique, 1 'ensemble de références constitué n'était passans fournir une très importante quantité d'informations sur les publicationsvigesdans les trois cibles <strong>et</strong> sans faciliter la collecte ultérieure<strong>des</strong> nouveaux documents.En définitive,c<strong>et</strong>te première phase s'est révélée particulièrement utilecorne point d'appui de 1 'analyse critique <strong>des</strong> travaux.Notre démarche a consisté, en partant <strong>des</strong> themes évoqués ci-<strong>des</strong>sus, ànous intéresser en priorité aux étu<strong>des</strong> <strong>et</strong> recherches existantes en Franceou à I 'étranger. Secondairement, nous avons accorde une grande importanceaux expériences engagees, voiresen cas de lacune aux deux niveaux precédents,à toute réflexion jugée pertinente par rapport très préci sémentt3 la problématique de 1 'intégration que nous avons posée dans notreintroduction. Naturellement, nous ne nous somnes pas limités aux écritsrecensés lors de la première phase, le mouvement circulaire entre le travaild'analyse <strong>et</strong> l'organisation du plan de presentation, d'une part,<strong>et</strong> la recherche de nouveaux écrits,dlautre part, ne s'étant pratiquementterminé qu'avec 1 'étude el le-&me.


8.3. - Champ de 1 'étudeC<strong>et</strong>te étude étant réalisée parallèlement à 1 'étude de même nature concernantles "mo<strong>des</strong> de prises en charge <strong>des</strong> <strong>adultes</strong> handicapés" <strong>et</strong> en complémentaritéréciproque, il nous a semblé opportun d'en limiter le champ àl'intégration dans les milieux ordinaires de vie,même si nous n'ignoronspas naturellement le rôle que peuvent jouer les structures spécifiquesen matière d'insertion <strong>et</strong> si, ici ou la, certains recoupements sontapparus inévitables.De plus, nous proposant d'aborder aussi les problèmes d'intégration concernantles <strong>enfants</strong> <strong>et</strong> adolescents, c<strong>et</strong>te restriction du champ de1 'étude se justifiait doublement, compte tenu du cadre dimensionnel quilui avait été fixé.On relèvera, par ailleurs, que nous n'avons guère traité de manière systématique,sans que cela relève de notre part d'une quelconque idée d'exclusion,<strong>des</strong> problemes d' intégration concernant plus spécifiquement les<strong>adultes</strong> mala<strong>des</strong> mentaux <strong>et</strong> les <strong>enfants</strong> souffrant de troubles du comportement.C'est que, dans leur ensemble, les références collectéess'avèraient très insuffisantes dans ce domaine, sans doute en raison <strong>des</strong>discussions dont fait encore 1 'obj<strong>et</strong> leur inclusion dans la catégorie <strong>des</strong>handicapés. Aussi bien, dans c<strong>et</strong>te étude bibliographique ne trouvera-tonévoquées que marginalement les difficultés que soulève leur intégration.


B. 4. - Plan de l'étudeLe plan de l'étude se décompose corn suit :1 - Intégration <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> <strong>et</strong> adolescents handicapés1.1. Intégration préscolaire.1.2. Intdgration à 1 'école éiénentaire.1.3. lntdgration dans 1 'enseignement secondaire, technique <strong>et</strong> supérieur.1.4. Ouverture de tous les lieux de vie aux <strong>enfants</strong> <strong>et</strong> adolescentshandicapés.II - Intégration <strong>des</strong> <strong>adultes</strong> <strong>handicapes</strong>II. 1. Accroi tre 1 es capacités <strong>des</strong> personnes handicapées.11.2. Réduire l'inadaptabilité <strong>des</strong> structures au niveau de l'environnement,<strong>des</strong> transports, de 1 'emploi.III - Vers l'intégration sociale <strong>des</strong> personnes handicapées dans le respect<strong>des</strong> différences ?Dans les deux premi&res parties, nous avons regroupé les écrits en fonction<strong>des</strong> univers sociaux indiques. La troisième partie a eu pour obj<strong>et</strong> d'aborderles analyses <strong>et</strong> les réflexions plus générales qui ont pu Btre développéesces dernières années au suj<strong>et</strong> <strong>des</strong> résistances qui entravent 1 'intégration<strong>des</strong> personnes handicapees.


L'INTEGRBTION DES ENFANTS ET ADOLESCENTS HANDICAPESL 'intégration <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> <strong>et</strong> adolescents handicapés, notamment, dans lesstructures d'éducation, est désormais posée comme étant un objectif socialsouhaitable, dans de nombreux pays. En France, la loi d'orientation du30 juin 1975 en affirmait déja le principe <strong>et</strong> une récente circulaire, conjointementélaborée par les Ministères de 1'Education Nationale <strong>et</strong> de laSolidarité Nationale, (circulaire no 82/2 <strong>et</strong> 82/048 du 29.1.1982) confirme<strong>et</strong> incite à concrétiser c<strong>et</strong>te orientation en soulignant la valeur de l'intégrationindividuelle comme suit : elle "vise tout d'abord à favoriserl'insertion sociale de l'enfant handicapé en le plaçant le plus tôt possible,dans un milieu ordinaire où il puisse développer sa personnalité <strong>et</strong> faireaccepter sa différence. Elle lui perm<strong>et</strong> enfin de bénéficier dans de meilleuresconditions, d'une formation générale <strong>et</strong> professionnelle favorisant l'autonomieindividuelle, l'accès au monde du travail <strong>et</strong> la participation sociale".Si ces orientations nouvelles ont émergé partir <strong>des</strong> critiques formulées àl'encontre de l'extension excessive de l'éducation spécialisée qui opère, defait, une dichotomie entre les <strong>enfants</strong> dits normaux <strong>et</strong> les autres, on est, deplus en plus, conscient de la nécessité d'en démontrer leur pertinence enfonction de l'intérêt même <strong>des</strong> suj<strong>et</strong>s qui sont appelés à en bénéficier. C'estpourquoi, comme en témoigne la circulaire précitée, se préoccupe-t-on, sanscontester la nécessité <strong>des</strong> structures spécifiques,particulièrement dans lecas de handicap lourds <strong>et</strong> sans élever l'intégration au rang de remède miracle,de définir les mo<strong>des</strong> d'organisation <strong>et</strong> les moyens matériels <strong>et</strong> pédagogiquessusceptibles d'en assurer le succès.Dans c<strong>et</strong>te même perspective, nous rendrons compte, ici, d'un certain nombred'étu<strong>des</strong>, de recherches, d'expériences <strong>et</strong> de réflexions qui perm<strong>et</strong>tent peutêtred'approfondir les questions que soulève 1 'integration dans le domainede 1 'éducation.Précisons que c<strong>et</strong>te première partie inclut aussi une br&ve analyse <strong>des</strong> écritsconsacrés au theme de l'ouverture de tel ou tel milieu de vie non scolaireaux <strong>enfants</strong> <strong>et</strong> adolescents handicapés.


1.1. - L'INTEGRATION PRESCOLAIRE DE L'ENFANT HANDICAPELorsque 1 'enfant parait handicapé à la naissance, on peut dire, si 1 'ons'abstient de toute projection dans le futur, qu'il ne l'est pas davantageque tout autre enfant, en raison de l'état partage deextr@me dépendance<strong>et</strong> d'imnaturation. Que c<strong>et</strong>te situation soit appelée à évoluer aurythme <strong>des</strong> acquisitions 1 iées au développement sensori -moteur <strong>et</strong> intel -lectuel n'empêche pas qu'elle demeure assez prégnante pendant les premihresannées de la vie. Une similitude importante chez les <strong>enfants</strong>en bas âge est de réclamer une approche éducative particulièrementattentive, souple, individualisée <strong>et</strong> les structures préscolaires doivent,de fait, présenter un degré élevé d'adaptabilité. Aussi bien est-ceà ce premier niveau que l'intégration individuelle <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> <strong>handicapes</strong>est généralement conçue comme étant 'la plus aisee a réaliser.Au travers de 1 'analyse d'une enquête par questionnaire, E. ZUCMAN(1980) a mis en évidence, par exemple, que médecins, enseignants,parents, travailleurs sociaux <strong>et</strong> para-médicaux se représentaient lespossibilités d'accueil <strong>et</strong> d'éducation offertes par la maternelle aux<strong>enfants</strong> handicapés comne étant n<strong>et</strong>tement supérieures a celles résultantdu mode d'organisation <strong>des</strong> milieux scolaires. Cela semble vrai afortiori pour ta creche ou le jardin d'<strong>enfants</strong>.Mais encore faut-il que l'intégration préscolaire puisse être bénéfiqueà l'enfant ! Le risque de se satisfaire d'une assimilation passive doitd'autant plus être évité que les premières années de la vie jouent unrôle essentiel dans le devenir <strong>des</strong> individus. If convient donc <strong>des</strong>'assurer que l'intégration <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapés débouche réellementsur 1 'instauration de relations pedagogiques <strong>et</strong> sociales stimulantes.Aussi nous interrogerons-nous ici sur ce qu'apportent à c<strong>et</strong> égard lesrecherches <strong>et</strong> expériences existantes. Sans prétendre 6tre exhaustif,nous rendrons compte, tout d'abord, d'une série d'analyses <strong>et</strong> dedonnées éclairant Te déroulement de 1 ' intégration présco:aire, seséchecs <strong>et</strong> ses succès. Dans un second temps, nous développerons notreréflexion sur les facteurs essentiels qui conditionnent la qua1 ité dec<strong>et</strong>te intégration.


1.1.1. - Echec ou réussite de l'intégration préscolaireIl semble que l'on aboutisse actuellement à un double constat : - d'une part,la relative difficulté de développement <strong>des</strong> expériences d' intégration individuelleau niveau préscolaire est souvent observée ; - d'autre part, lesétu<strong>des</strong> semblent converger dans les appréciations positives <strong>des</strong> expériencesengagées. En 1978, S. SAUSSE faisait observer, par exemple, suite à uneenquête par questionnaire aupres de crèches parisiennes que 1 ' intégration<strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapés était dans 1 'ensemble bien vécue. Pour 1 'enfanthandicapé lui-même <strong>et</strong> sa famille, 1 'intégration est décrite comme bengfi-que dans tous les questionnaires, "Quant aux réactions <strong>des</strong> autres parents,dans 1 'ensemble elles sont bonnes allant d'une simple attitude de discrétionun véritable intérat pour f 'enfant handicapé e t le désir d'aiderles parents" y compris pour les autres <strong>enfants</strong>. Cependant, il était apparuau cours de c<strong>et</strong>te enqu<strong>et</strong>e que la moitié à peu près <strong>des</strong> crèches y ayant participén'avaient jamais reçu de demande d'inscription d'<strong>enfants</strong> <strong>handicapes</strong>,pourcentage trop important pour ne pas constituer un indice de l'existenceau niveau <strong>des</strong> parents d'une appréhension à s'engager dans <strong>des</strong> démarches si-gniflant la reconnaissance sociale du handicap de leur enfant. Il y a làune première limite à l'intégration.Comme les parents, les responsables <strong>des</strong> milieux préscolaires peuvent redou-ter 1 "ntggration d'<strong>enfants</strong> handicapés e t lui opposer <strong>des</strong> refus, assez fréquentsselon J. LEVY (1978)- A la lumisre de son expérience quotidienne,J, LEVY fait état, en les critiquant, <strong>des</strong> raisons généralement invoquéespour les motiver :- l e manque de place ;- l e règlement spécifiant que seuls les <strong>enfants</strong> bien portants peuvent êtreadmis ;- l a peur de mal faire ;- l e manque de formation <strong>et</strong> d'information ;- l e manque de personnel ;- l a peur de 1 kccident <strong>et</strong> de la responsabilité ;- la peur <strong>et</strong> le refus <strong>des</strong> autres parents.Toutes ces raisons jouent certainement un role sur lequel nous aurons I 'occa-sion de revenir, mais n'est-il pas curieux de constater que le personneléducatif n'invoque pas directenient son attitude à l'égard <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> <strong>handicapes</strong> ?


Lorsque <strong>des</strong> expériences sont engagées, il semble s'agir là pourtant, endernier ressort, de l'élément déterminant, comme l'a pertinemment soulignéJ.D. VERNON (19771, suite au recueil <strong>et</strong> A l'analyse d'un certain nombrede témoignages m<strong>et</strong>tant en évidence la possibilité d'intégrer précocement,en maternelle, différentes catégories dknfants handicapés.Il ne faut pas négliger, toutefois, les possibilités de sensibiliser lesmilieux éducatifs ordinaires <strong>et</strong> notamment à partir <strong>des</strong> institutions spécialisées.Tous les comptes rendus d'expériences d'intégration font étatde l'intérêt de ce préalabte, M. SALINES (1978) rendant compte d'une enquêtesur l'intégration effectuée en 1976 indiquait "Dans les différentscomntaires qui accompagnent les fiches réponses, l'attitude peu compréhensive<strong>des</strong> maîtres d'accueil, ainsi que la difficulté de trouver <strong>des</strong>classes d'intégration sont très souvent évoquées. 11 est évident que cecipose le problème de l'information <strong>et</strong> de la formation <strong>des</strong> maltres du "secteurnormal ". Mais, une fois de pl us, il apparaissait que <strong>des</strong> appréciations positivesétaient portées sur les expériences d'intégratlon engagées en maternelle concernant surtout a l 'époque <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapés auditifs.Pour ces derniers, on sait que les expériences tendent se multiplier avecsuccès corne cela a été le cas notammenta Asnieres (J. DELRIEU - 19781, Acomplémentairement du soutien spécialisé nécessaire.Toulouse (S. CALVET - 3978) oucondition que 1 'enfant puisse bénéficierLa plupart <strong>des</strong> auteurs s'accordent donc à penser que 113ntégration constitueun objectif justifii? non plus seulement sur <strong>des</strong> bases îdéologjques misaussi sur les résultats progressivement obtenus, même si <strong>des</strong> formulationsprudentes tendent à pondérer leurs bilans,Aux Etats-Unis, un certain nombre d16tu<strong>des</strong> confirment la valeur du couranten faveur de l'intégration. Dans <strong>des</strong> rapports successifs, par exemple,BRICKER <strong>et</strong> BRICKER (1971 - 1972 - 1973 - 19761 ont évalué positivement1 'impact d'un programme d'intégration préscolaire d'<strong>enfants</strong> handicapéstant au niveau de ces <strong>enfants</strong> eux-mêmes qu'au niveau <strong>des</strong> perfomances <strong>des</strong><strong>enfants</strong> non-handicapés ou à celui <strong>des</strong> attitu<strong>des</strong> adoptées par les parentsde ces derniers. KENNEDY <strong>et</strong> al (9976) ont souligné que tous les <strong>enfants</strong>handicapés auditifs concernés par un proj<strong>et</strong> d ' intégration (ayant pourtraits principaux : - 1 'importance accordée A la détection <strong>et</strong> aux inter-ventions précoces ; - 18implication <strong>des</strong> parents ; - l'intégration à l'école


maternelle ordinaire dès l'âge de trois ans si possible) s'étaient trouvésadmis 1 'âge scolaire dans <strong>des</strong> écoles ordinaires <strong>et</strong> que leur acceptationsociale évaluée après constitution d'un échantillon représentatif ne différaitpas significativement de ce1 le de leurs pairs entendants. GURALNICK (N .Je)(1978) a montré comment la stimulation d'<strong>enfants</strong> handicapés par leurs camara<strong>des</strong>normaux pouvait leur faire accomplir <strong>des</strong> progrès appréciables auniveau de certaines activités ludiques comme au niveau <strong>des</strong> échanges verbaux.L'interaction entre pairs, facilitée si possible par l'enseignant, constitueprécisément le principal fondement théorique de 1 'intégration (W.W. HARTUP1978 ; U.M. NORDQUIST 1978). On adm<strong>et</strong>, en eff<strong>et</strong>, que 1 'absence de stimulationssociales précoces entrave le déroulement normal d'un certain nombrede processus fondamentaux tels que la socialisation de 1 'aggressivité,l'apprentissage <strong>des</strong> différences sexuelles ou l'expérimentation <strong>des</strong> valeursculturelles. C'est au travers <strong>des</strong> expériences partagées, <strong>des</strong> échanges interindividuels,<strong>des</strong> contacts noués avec <strong>des</strong> partenaires du même âge que s'élaboreprogressivement l'identité psychologique <strong>et</strong> sociale de l'enfant. Etc'est pourquoi l'intégration précoce dans un milieu ordinaire, plus stimulantsocialement, en quelque sorte par définition, est conçue comme étantplus même de faciliter le développement de la socialisation de l'enfanthandicapé.Intégration ne signifie pas toutefois automatiquement, comme nous 1 'avonsdéja souligné, interaction. Poser a priori 1 'identité entre les deux conceptspeut conduire 2 <strong>des</strong> errements dans les pratiques d'éducation, le problemede la réussite ou de l'échec de l'intégration se trouvant évacué puisque,fin<strong>et</strong> moyen,llintégration devient son propre critère d'évaluation.Nous sommes cependant conscient de la difficulté 2 objectiver un processuscomplexe, déterminé par <strong>des</strong> facteurs mu1 tiples, renvoyant toujours <strong>des</strong>domaines d'action où <strong>des</strong> progres peuvent être accomplis. Une recherche intsressantea été effectuée dans c<strong>et</strong>te perspective par l'Association"Assistance Educative <strong>et</strong> Recherches" (19811, les auteurs ayant tenté dedéfinir <strong>des</strong> critères d'évaluation de l'impact de l'intégration sur le développement<strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapés <strong>et</strong> de repérer les facteurs impliqués dansla réussite ou l'échec de l'expérience examinée.


A partir du suivi physique <strong>et</strong> psychologique, incluant <strong>des</strong> techniques d'observation,<strong>des</strong> passations de tests <strong>et</strong> d'échelf es de développement, de 40<strong>enfants</strong> très lourdement handicapés sur le plan moteur, sensoriel ou mental,intégrés en crèche (15 d'entre eux), en maternelle ou en jardin d'<strong>enfants</strong>(25 d'entre eux), les auteurs, disons-le d'emblée, aboutissent à un constattrès largement positif, tout à fait remarquable, mëme si les institutionsordinaires concernées par l'étude bénéficiaient <strong>des</strong> interventions <strong>des</strong>outien du Centre d'Assistance Educative. Selon les auteurs, en eff<strong>et</strong>, taplupart <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> (37 sur 40) ont bénéficié de llintégration,a adm<strong>et</strong>trela réussite de celle-ci dèslorsque l'enfant fait <strong>des</strong> acquisitions psychomotricesou mentales, s'épanouit, s'insère socialement dans le groupe, participeà l'ensemble de la vie éducative. Milieux de vie éducatifs stimulantsla crèche corne 1 'école maternel le paraissent réel lement susceptibles,au terme de c<strong>et</strong>te recherche, d'offrir à 1 'enfant handicapé <strong>des</strong> possibil i-tés d'épanouissement. Il peut, observent les auteurs, y affirmer son autonomie,améliorer son potentiel adaptatif alors que diminuent parallèlementses troubles Gventuels du comportement <strong>et</strong> de la communication.Parmi les facteurs conditionnant la qua1 itl- <strong>des</strong> interactions fonctionnel les<strong>et</strong> sociales, les auteurs citent notamment :- au niveau de 1 'enfant : pas d' intervention notable du type de handicap maisplutôt de sa personnalité, de sa comunicabilité, de ses possibilités decompensation, de son intérêt pour l 'environnement ; ses acquisitions, sesprogressions jouent un grand rôle. A 1 'inverse, les stagnations dans ledéveloppement <strong>et</strong> les comportements perturbant trop le fonctionnement dugroupe sont naturellement mal tolérés ;- au niveau de l'institution : la disponibilité continue d'une même personnesemble constituer le facteur essentiel, le mode de structuration <strong>des</strong> échangesdans le groupe éducatif jouant également un rôle considérable ;- au niveau <strong>des</strong> parents : les données socio-familiales semblent avoir unimpact limité (les situations les plus difficiles mobilisent parfois davantageles équipes institutionnelles), mais la communication familleinstitutionoccupe probablement une place importante (dans les casd'échec <strong>des</strong> difficultés de communication mère-institution ont éte notées).Des parents trop anxieux ou trop agressifs tendent cependant à bloquerl'enfant dans sa "propre" angoisse ;


- au niveau de 1 'action du Centre d'Assistance Educative : après avoirsoigneusement préparé les acteurs à 1 'intégration, 1 'essentiel est deproposer un soutien suffisant au moment opportun.Par ailleurs, les auteurs soulignent, à juste titre, que l'intégration encrèche <strong>et</strong> en maternelle présente l'avantage de libérer la mère <strong>des</strong> contraintesde garde à 1 'origine, semble-t-il , de certains cas de dépressionobservés. Elle peut perm<strong>et</strong>tre, en outre, d'aider les parents à prendre conscience<strong>des</strong> difficultés de leurs <strong>enfants</strong>, facilitant par là même 1 'acceptation<strong>des</strong> décisions ultérieures d'orientation.Aussi bien, c<strong>et</strong>te recherche tend-elle, en définitive, à montrer au moyend'une approche globale méthodologiquement structurée, que 1 'intégrationpréscolaire constitue une solution valable même pour <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> lourdementhandicapés.1.1.2. - Améliorer les conditions de l'intégrationL'adaptation réciproque de l'enfant <strong>et</strong> <strong>des</strong> milieux préscolaires peut êtrefacilitée d'une part, par <strong>des</strong> interventions précoces tendant a réduire lesconséquences fonctionnel les <strong>et</strong> psychiques <strong>des</strong> déficits, préalablement dépistés,c'est-&-dire, en fait, le handicap lui-même <strong>et</strong>,d4autre part, par <strong>des</strong> modificationstendant à améliorer l'adaptabilité <strong>des</strong> structures tant sur le planmatériel que pédagogique. Le constat d'une inadaptation résiduelle doitconduire à envisager 1 'organisation <strong>des</strong> prises en charge spécialisées quis'avèreraient nécessaires à 1 'équilibre physique de 1 'enfant ou à 1 'épanouissementde telle ou telle de ses facultés laissée en souffrance dans lesmilieux ordinaires. Tels sont les trois axes principaux sur lesquels de nombreuxauteurs ont d6jà apporté <strong>des</strong> Gléments intéressants de réflexion.<strong>Les</strong> premières années de la vie jouent un rôle essentiel dans le développementaffectif <strong>et</strong> intellectuel de tout individu. A la naissance <strong>et</strong> lors <strong>des</strong> premièresphases de croissance, indépendamment de ses caractéristiques particulières ,1 'être humain dispose d'un potentiel d'apprentissage exceptionnel dans la


mesure où l'enregistrement de nouvelles expériences est plus aisé.Il est, par cela même, soumis ou ouvert toutes les influences positivesou négatives de 1 'environnement, <strong>et</strong>, en premier lieu, à celles de son milieufamilial où il vient prendre place <strong>et</strong> histoire, nourriture <strong>et</strong> affection maisaussi surprendre t ' investissement ambivalent de ses géniteurs. Tout autantque suj<strong>et</strong> réel, I 'enfant est obj<strong>et</strong> investi imaginairement <strong>et</strong> le handicapentre ces deux termes, quelles que soient sans doute les modulations cufturelles,vient introduire un décalage supplémentaire, c'est-&-dire, enfait, un traumatisme nécessitant un travail psychique de distanciation parrapport à l'enfant-rêve, d'amour à l'endroit du p<strong>et</strong>it être présent avec sescaractéristiques propres. Le rapport à l'enfant handicapé demande un surplusde désaliénation, d'information, de connaissance, de compréhension. Sourcede variabilité supplémentaire, 'le handicap élargit le champ <strong>des</strong> attitu<strong>des</strong>possibles. Il rend plus complexe le processus éducatif <strong>et</strong> donc plus necessairesles actions de prévention tendant 8 s'opposer à l'émergence de conduitesinopportunes ou à entraver leur consolidation. 11 accentue le caractèreprévalent de la fonction de la famille au niveau du développement sensorimoteur,de la structuration affective <strong>et</strong> intellectuelle de l'enfant.C'est pourquoi, 1 'un <strong>des</strong> intérêts majeurs <strong>des</strong> interventions thérapeutiques<strong>et</strong> éducatives précoces, de plus en plus mis en évidence dans les milieuxspécialisés, réside dans l'aide apportGe aux parents. L'objectif de c<strong>et</strong>teaide. corn DUSSERT, ROCHAS <strong>et</strong> GROSJEAN (1976) l'ont souligné en abordantles problèmes de guidance parentale soulevés par 1 Vducation priicoce <strong>des</strong><strong>enfants</strong> dPficients auditifs, est double :- il est essentiel de diminuer 1 'anxi<strong>et</strong>é <strong>des</strong> parents dGcoulant de la confirmationdu diagnostic ce qui suppose <strong>des</strong> professionnels une grande disponibilitépour être à l'écoute de son expression, pour favoriser sa canalisation tout en catalysant les prises de conscience necessaires ;- parall@lement <strong>et</strong> cela n'est pas moins important, il faut apprendre auxparents à fournir les stimulations adéquates à l'enfant pour accroîtreses potentialités fonctionnefles <strong>et</strong> les solliciter comme relais de l'actionéducative entreprise,D'une manière générale, on observe parall&'lement au développement <strong>des</strong> ex-


périences, une amplification très n<strong>et</strong>te du discours favorable à la reconnaissancerespective <strong>des</strong> rôles <strong>des</strong> professionnels <strong>et</strong> <strong>des</strong> parents <strong>et</strong> à 1 'instaurationentre eux de relations plus pertinentes dans l'intérêt méme de1 'enfant.P. OLERON (19761, par exemple, a souligné 1 'intérêt de c<strong>et</strong>te démarche ensoutenant que "la meilleure éducation préscolaire est en principe celle quipeut être assurée avec le concours <strong>des</strong> parents, à l'intérieur de la famille ...C<strong>et</strong>te solution suppose seulement que les parents soient formés à leur tâched'éducateurs". <strong>Les</strong> illustrations qu'en donne l'auteur sont évocatrices :au jeune aveugle : " Ils feront toucher en les nommant les obj<strong>et</strong>s qu'il nepeut atteindre, ils lui décriront ce qui lui échappe, en attirant sonattention sur les détails caractéristiques. Ils lui apprendront à marcher<strong>et</strong> à se déplacer, au lieu de lui interdire, par crainte <strong>des</strong> chutes, às'orienter dans l'appartement. Ils lui donneront <strong>des</strong> jeux aptes à dévelop-per les activités de palpation, l'habil<strong>et</strong>é manuelle" ...." Pour l'<strong>enfants</strong>ourd, il s'agit surtout d'une préparation à la parole <strong>et</strong> à la communicationorale : habitude de regarder le visage <strong>des</strong> parents pour observer les mou-vements de leurs lèvres, identification progressive par lecture sur leslevres <strong>des</strong> mots désignant <strong>des</strong> obj<strong>et</strong>s courants, encouragement <strong>des</strong> vocalisa-tions <strong>et</strong> <strong>des</strong> tentatives d'imiter les mots, usage précoce <strong>et</strong> appareil deprothèse. Si l'on accepte c<strong>et</strong>te orientation, ce sera aussi l'initiationau langage gestuel <strong>et</strong> son emploi pour une communication plus structurée".En ce qui concerne les <strong>enfants</strong> sourds, il faut signaler le mouvement exis-tant aux Etats-Unis en faveur de l'enseignement précoce <strong>des</strong> gestes, ceux-ci perm<strong>et</strong>tant d'assurer les échanges, la communication. En France, on apu reprocher a la politique de la prime enfance de ne pas prévoir l'appren-tissage de la langue <strong>des</strong> signes pour les parents (B.entrer ici dans une analyse de c<strong>et</strong>te question, nous devonsfait encore 1 'obj<strong>et</strong> d'analyses divergentes (ANPEDA, 1980).MOTTES: 1978). Sanssignaler qu'ellePour aider les parents, différents moyens non exclusifs les uns <strong>des</strong> autressont possibles : recours A un professeur itinérant ; - intervention decentres ou cliniques spécialisés ; - sessions périodiques (plusieurs foispar an, examen de l'enfant, informations <strong>et</strong> conseils pratiques) - courspar correspondance - brochures ou ouvrages spécialisés (OLERON P., 1976)


Ou progrès de la reconnaissance du rôle essentiel <strong>des</strong> familles particulièrementen mati&re d'éducation précoce, on peut espérer avec maints auteurs(par exemple : ANPEOA 1979 ; DELL'ACQUA 1976 ; MITTLER 1977 ; ZUCMAN 1982)une conception pl us positive <strong>des</strong> modalités d'interaction entre professionnels<strong>et</strong> parents.Outre 1 'informatirn<strong>et</strong> la formation <strong>des</strong> familles, les interventions précocesont, naturellement, pour obj<strong>et</strong> principal 'la prise en charge directe del'enfant. Dans tous les cas, sa visée est de fournir & l'enfant les stimulationsmotrices, sensorielles, intef lectuelles dont le handicap tend &le priver en favorisant globalement l'épanouissement de sa personnalité.Pour illustrer leur efficacité, on peut reciter l'étude de DUSSERT, ROCHAS<strong>et</strong> GROSJEAN (1976) portant sur 70 <strong>enfants</strong> atteints de surditkde perceptionbilatérales sévPres ou profon<strong>des</strong> diagnostiquées avant trois ans : l'éducationde ces <strong>enfants</strong>, selon les auteurs, a facilité leur adaptation enclasse maternelle normale, dans la mesure où elle a permis de leur fairedécouvrir 1 'importance de la comunication orale <strong>et</strong> d'acquérir spontanémentun langage signifiant (dans le cadre de c<strong>et</strong>te expérience d'éducation précoce,1 'orthophoniste en utiiisant un amplificateur de table, puis une prothèsejoue avec 1 'enfant, crée <strong>des</strong> situations concrètes entrainant bruit<strong>et</strong> émission simultanée d'une onomatopée ; elle maintient T'enfant dans unbain de langage incluant <strong>des</strong> phrases courtes, simples <strong>et</strong> beaucoup de vocalisations).En fonction <strong>des</strong> différentes modalités envisageables, le rôle de ce facteuressentiel, notament au niveau de la qua1 ité de 1 "ntégration uf térieurede l'enfant handicapé, mériterait <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> approfondies. Celles-ciseraient susceptibles d'éclairer les expériences en cours de développement.Quel que puisse ëtre cependant le résultat du dispositif d'action précoce,la plupart <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapés demeureront limités dans l'exercice deleur fonction atteinte, &me si la récupération est importante, même siles autres fonctions se trouvent préservées, même si psychologiquementle manque ne fait pas l'obj<strong>et</strong> d'une exclusion excessive. C'est pourquoileur épanouissement, au milieu <strong>des</strong> autres, continuera a impliquer, enpremier lieu, que l'amélioration de l'adaptabilité <strong>des</strong> structures préscolairesdevienne une réalité.


Ni l'acc&s, ni le mode de fonctionnement, ni l'obj<strong>et</strong> théorique <strong>des</strong> structurespréscolaires ne paraissent.a priori,dresser barrière à l'intégration<strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapés, Leur conception architecturale nouvelle inclutde moins en moins les franchissements à niveau caractéristiques <strong>des</strong> vieillesécoles, inopportuns pour les <strong>enfants</strong> en bas 5ge à mobilité normale ou non.Leur mode de fonctionnement perm<strong>et</strong>, en principe, 1 'instauration d'une approcherelativement individualisée, tolérante vis-a-vis <strong>des</strong> naturelles différencesentre les <strong>enfants</strong>. Leur obj<strong>et</strong> n'est pas de nature à exclure de factoles <strong>enfants</strong> handicapés, comme les autres, <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> dont la psychomotricité<strong>et</strong> l'autonomie sociale sont appelées à se développer. Et d'ailleurj, commenous l'avons déjà signalé, l'intégration physique, fonctionnelle ou socialey est plus aisée.Mais en fonction <strong>des</strong> diverses modalités pédagogiques envisageables <strong>et</strong> <strong>des</strong>moyens, en personnel <strong>et</strong> en matériel perm<strong>et</strong>tant leur concr<strong>et</strong>isation, c<strong>et</strong>teapparente facilité doit être relativisée. L'introduction <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapésà l'école repose tout le probl<strong>et</strong>ne de la pédagogie. Aux Etats-Unisune réflexion s'est développée à partir <strong>des</strong> expériences engagées. 11semble intéressant de la résumer brièvement ici. N.J. ANASTASIOW (1979)a discuté la valeur au niveau préscolaire de quatre modèles pédagogiquesde base qu'il décrit comme suit :- modèle comportementaliste : ce modèle est dérivé <strong>des</strong> travaux de SKINNER.<strong>Les</strong> analyses <strong>des</strong> événements comportementaux se fondent sur la possibif itéd'observer <strong>et</strong> d'enregistrer ces comportements. Schématiquement, la théoriepostule que l'établissement <strong>et</strong> le maintien <strong>des</strong> comportements dépendent deleurs conséquences, que la répétition, selon <strong>des</strong> modalités variables, enfonction de sa programmation temporel le, joue un rôle de renforcement <strong>des</strong>comportements acquis. L'auteur rappelle (à point) que ces analyses fontabstraction <strong>des</strong> états internes non observables. N.J. ANASTASIOW indiqueque différents programmes éducatifs inspirés de ce modèle ont obtenu <strong>des</strong>succes (notamment le programme de BEREITER <strong>et</strong> ENGELMANN f 19661 <strong>des</strong>tinéà <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> de bas niveau <strong>et</strong> le "Régional Intervention Project" deORB, WIEGERINK <strong>et</strong> RAY f 19741 concu pour <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> autistiques <strong>et</strong> pour<strong>des</strong> <strong>enfants</strong> présentant <strong>des</strong> troubles du comportement), Toutefois, selon


l'auteur, dans le domaine <strong>des</strong> apprentissages complexes, ce modèles'avère peu pertinent.- modèle de développement normal : ce modèle est issu <strong>des</strong> conceptions philosophiques<strong>et</strong> pédagogiques de DEUEY où 1 'enfant apparaît actif <strong>et</strong> motivé.Mais ce modèle tend désormais à se référer une théorie du développementcentrée sur <strong>des</strong> processus de maturation interne situés, de plus en plus,par rapport à <strong>des</strong> repères chronologiques normatifs : les performances normalesdans un groupe d'âge : (s'asseoir, marcher, parler, attacher seslac<strong>et</strong>s <strong>et</strong> plus tard lire <strong>et</strong> écrire) guident la préparation de l'enfant.t'instruction en groupe vise un niveau moyen de développement. A quelquesexceptions près, il s'agit là du modèle d'éducation dominant aux Etats-Unis. Selon l'auteur ce modele est médiocre pour les <strong>enfants</strong> normaux <strong>et</strong>inapte à intégrer les <strong>enfants</strong> handicapés.- modèle de développement cognitif : dérivé <strong>des</strong> théories de PIAGET, ce modèlem<strong>et</strong> l'accent sur le rdle de l'activité de l'enfant dont les schèmessensori-moteurs <strong>et</strong> intellectuels se modifient au travers <strong>des</strong> processusd'assimilation, d'accomodation, de décentration <strong>et</strong> sur la notion de sta<strong>des</strong>(stade sensori-moteur, pré-operatoire, stade <strong>des</strong> opérations concr<strong>et</strong>es,stade <strong>des</strong> opérations intellectuelles). Proche de la philosophie de DEWEY,il s'en distingue par sa théorie précise de l'apprentissage <strong>et</strong> par saconcrétisation pédagogique actuel lement axée sur 1 'adaptation individuel le<strong>des</strong> expériences proposées par l'enseignant. Ces caractéristiques rendent,selon l'auteur, ce modèle apte pour intégrer les <strong>enfants</strong> handicapés àcondition que le handicap ne soit pas de nature a trop réduire leur activitéce qui infirmerait le postulat de base.- modèle d'apprentissag3 cognitif : proposé par BRICKERS f 19741, ce modèlereprend les théories de PIAGET mais y adjoint <strong>des</strong> élbments de la Psycholinguistique,de la théorie de l'Information... Il vise, en fait, à intégrerles connaissances re7atives au développement pluridimensionnel de1 'enfant (motricité, perception, intel 1 igence, langage). BRICKERS sou1 ignela nécessité de stimuler l'activité de l'enfant handicapé en lui facilitantI 'exploration de l 'environnement <strong>et</strong> 1 'apprentissage du jeu. SelonANASTASIOW, ce modèle, qui inclut aussi le recours à <strong>des</strong> techniques d'observation,de diagnostic <strong>et</strong> d'ëvaluation, répond aux besoins de tous les<strong>enfants</strong>.


Signalons qu'une recherche de J. ISPR <strong>et</strong> R.D. MATZ (1978) portant sur uneexpérience d'intégration pré-scolaire d'<strong>enfants</strong> handicapés moteurs, sensoriels,mentaux <strong>et</strong> d'<strong>enfants</strong> ayant <strong>des</strong> troubles du comportement tend à confirmer 1 'intérêt du modèle d'apprentissage cognitif. Uti 1 isant <strong>des</strong> procéduresd'observation <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> <strong>et</strong> de leurs conduites d'interaction ainsique <strong>des</strong> échelles de développement, les auteurs enregistrent, en eff<strong>et</strong>, <strong>des</strong>résultats positifs. Il apparaît, d'une part, qu'entre les <strong>enfants</strong> handicapés<strong>et</strong> les autres s'instaurent véritablement <strong>des</strong> relations, marquées dansun sens par <strong>des</strong> deman<strong>des</strong> d'aide <strong>et</strong> de l'autre par <strong>des</strong> conduites affectueuses,sans que les comportements inadéquats <strong>des</strong> premiers ne soient pris pour <strong>des</strong>exemples à imiter par les seconds. Au niveau <strong>des</strong> performances, d'autre part,les auteurs m<strong>et</strong>tent en évidence que les progrès <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> normaux ou nonsont supérieurs à ceux qui auraient pu être prédits sur la base de simpleseff<strong>et</strong>s de maturation : les acquisitions progressent d'une manière similairedans les deux groupes, exception faite de celles relatives à la motricité.Naturellement, l'analyse <strong>des</strong> questions pédagogiques mériterait de plusamples développements. Il y a, cependant, lieu de penser corne le suggèreANASTASIOW que la pertinence d'un modèle pédagogique au niveau préélémentairerepose sur : 1) la connaissance <strong>des</strong> théories du développement ; 2) l'individualisation<strong>des</strong> procédures d'éducation ; 3) la reconnaissance du rôle del'activité de l'enfant sans négliger les conditions nécessaires à son apparition<strong>et</strong> à son expression ; 4) la mise en jeu de techniques d'observation<strong>et</strong> d'évaluation.A quelques nuances près, on constate qu'il s'agit là, en fait, <strong>des</strong> principesqui orientent le mouvement de novation pédagogique français.0. ZIMMERMANN <strong>et</strong> coll. (1974) soulignent, par exemple : "la notion d'acquisitionsnormalisées, répertoriées par tranches d'âge, ne correspond guèreaux perspectives éducatives de 1 'école maternelle. En fait, à son arrivée,chaque enfant a un comportement différent en fonction de son vécu antérieursuivant le mi1 ieu socio-cul turel auquel il appartient. L'évolution du comportementglobal de chacun est fonction de son vécu. Il devrait détermineraussi les objectifs poursuivis par l'institutrice. Mais ceci impliqueraitune fomtion poussée du corps enseignant, particulierement dans 'le domainede l'observation, <strong>des</strong> effectifs réduits perm<strong>et</strong>tant c<strong>et</strong>te observation personnalisée,une recherche fondamentale plus avancée sur la différenciation


<strong>des</strong> sta<strong>des</strong> d'acquisition <strong>et</strong> une recherche appliquée en liaison constanteavec les enseignants".Dans Te même ouvrage Y. YENGER précise : "Et les résultats ? Peut-ètre enattend-on dans les classes encore marauPes par le sceau de l'enseignementtraditionnel. Dans les autres, on suit ?'évolution de l'enfant, on notel'apparition de telle ou telle conduite qui perm<strong>et</strong> d'espérer que l'enfantva bientôt aller plus loin dans son exploration <strong>et</strong> dans ses découvertes ...Il n'est pas question de résultats scolaires, car il ne s'agit pas de juger,ni de classer les <strong>enfants</strong> par rapport à telle ou telle discipline. Il estpréférable de réaliser <strong>des</strong> bilans qui m<strong>et</strong>tent en évidence le déroulemnt<strong>et</strong> ?es processus de l'activité mentale <strong>et</strong> physique. Ces bilans sont faitsafin de percevoir clairement, quels sont les <strong>enfants</strong> dont le développementphysique <strong>et</strong> intellectuel nécessite de pratiquer telles ou telles séries dejeux ou d'activités contraignantes précises <strong>des</strong>tinées à 'les aider. Lecritère est toujours de faire vivre aux <strong>enfants</strong> les situations riches quiles amèneront, à <strong>des</strong> moments déterminés dans le temps, à se dépasser <strong>et</strong> àgrandir".Cherchant à adapter le fonctionnement de la classe 2 1 'enfant, ces directionsperm<strong>et</strong>tront certainement d'améliorer les condi tions d' intégration <strong>des</strong><strong>enfants</strong> handicapés.Au-delà <strong>des</strong> orientations pédagogiques générales, se pose cependant le probleme<strong>des</strong> connaissances dont disposent les enseignants & l'égard <strong>des</strong> handicaps<strong>et</strong> éventuellement celui de leurs r&act$ons psychologiques vis-à-vis<strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapés, problks qui ne sauraient être disjoints, dans lamesure où éléments cognitifs <strong>et</strong> affectifs s' interpénètrent <strong>et</strong> s' influencentréci proquement.L'amélioration de l'attitude <strong>des</strong> maftres, sur laquelle nous aurons I'occasionde revenir plus longuement car el le est essentielle & tous les niveauxde scolarité, implique, en premier lieu, qu'ils puissent assimiler, dans lecadre de leur formation initiale <strong>et</strong> continue, une information étoffée surles variantes pédagogiques susceptibles de s'appliquer aussi bien aux<strong>enfants</strong> handicapés ; la connaissance de ces variantes <strong>et</strong> <strong>des</strong> diverses situationsde handicap enrichirait certainement leur formation pédagogique


générale, au bénéfice de tous les <strong>enfants</strong>.En second lieu, 'les mattres devraient pouvoir solliciter les soutiens nécéssaireslorsque <strong>des</strong> difficultés graves surgissent en classe avec <strong>des</strong><strong>enfants</strong> normaux ou non. Appelés théoriquement a remplir c<strong>et</strong>te fonction, lesG.A. P.P. f Groupes d'Aide Psycho-Pédagogique f devraient donc être développésparallèlement à la multiplication d'autres formules telles que le recoursta <strong>des</strong> enseignants spécialisés. Mais quels que soient les aménagementsapportés aux modalittls de fonctionnement du groupe classe, on ne doit pasoublier que les particularités <strong>des</strong> handicaps constituent parfois l'obj<strong>et</strong>obligé de prises en ckarge spécialisées.Celles-ci peuvent se situer a l'école ou en dehors de l'école, opérer engroupe ou non, viser a rétablir l'équilibre physique de l'enfant ou i stimulerson développement psycho-moteur.. . C'est dire qu' i 1 existe mu1 ti tudepossible de prises en charge spécialisées. Loin de prétendre en établir uncatalogue, nous nous limiterons, ici, ta souligner la nécessité de ne pasméconnaFtre leurs justifications ainsi que les problèmes communs qu'ellessoulèvent.La prise en charge spécial isee devient naturel lement impérative lorsque lasanté de t'enfant handicapé est en jeu. Si on a trop longtemps exagérémentsacrifié 1 'intégration scolaire au nom du corps sain, il serait absurded'exagérément sacrifier ce dernier au nom de l'intégration (intégration,auquel cas d'ailleurs, probablement de courte durée), Autant, sinon plus,que 1 'école, soins <strong>et</strong> rééducations engagent le présent <strong>et</strong> l 'avenir del'enfant handicape ta l'équilibre précaire ou menacé, C'est pourquoi, endépit <strong>des</strong> contraintes qu'ils instituent, une attention particulière doitleur être accordée. Ils peuvent d'ailleurs être correctement dispensadansle cadre scolaire (par exemple, dosage du sucre de l'enfant diabétique) parl'équipe médicale de base, lorsqu'elle existe ou par <strong>des</strong> intervenants extérieurs.Pour les cas graves nécessitant un équipement lourd (par exemple,hémodialyse rénale) , l e recours a <strong>des</strong> structures extérieures tel les que1 'hôpital, notamment, s'avère indispensable.


1.2. - INTEGRATION DE L'ENFANT HANDlCAPE A L'ECOLE ELEMENTAIREDe par son obj<strong>et</strong> d'éducation <strong>et</strong> ses modalités d'organisation <strong>et</strong> de fonctionnement,l'école primaire constitue un milieu plus exigeant pour l'enfantque les structures préscolaires antérieurement examinées. Liée à <strong>des</strong>programmes d'acquisition, plus ou moins impératifs, la pédagogie qui y acours, faisant peu de place aux techniques d'individualisation, impliquede l'enfant qu'il s'adapte davantage qu'elle ne s'adapte elle-même & 1 'enfant.Rien d'étonnant, dans ces conditions, à ce que les écarts par rapportau profil souhaitable de 1 'élève, incluant rythme <strong>et</strong> niveau d'acquisition,puissent y être mal tolérés.Il serait donc téméraire de poser l'intégration comme principe intangibleau niveau de l'école élémentaire, à moins de m<strong>et</strong>tre en cause ses fondementsou d'adm<strong>et</strong>tre, en toute hypothèse, sa supériorité sur les solutions de priseen charge dans les établissements spécialisés. Si à 1 'école <strong>des</strong> performances,<strong>des</strong> rivalités, <strong>des</strong> itinéraires de réussite ou d'echecon substituait uneécole de fraternité, de respect <strong>des</strong> différences <strong>et</strong> d'épanouissement individuel,1 'exclusion <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapés deviendrait inconcevable, sauf& se justifier par l'intérêt exclusif de ces derniers. On sait que les expériencesitaliennes d'intégration (CERI, 1979) tout en s'alimentant du constatd'échec relatif de 1 'éducation spécialisée, tendent & s' inscrire dansc<strong>et</strong>te perspective radicale de transformation de l'obj<strong>et</strong> traditionnel del'école, plus ou moins prégnant selon les pays. Mais la possibilite d'unrenversement total, positif <strong>et</strong> durable <strong>des</strong> pratiques reste à démontrer.Dès maintenant, l'école élgmentaire peut cependant constituer un cadre favorable& l'épanouissement <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapés, sous réserve d'un certainnombre d'aménagements. C<strong>et</strong>te prise de conscience s'amplifie comme en témoignentles récentes journées d '6tude organisées sur 1 ' intégration <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>(cf. notamment, C.T.N.E.R.H.I. (1980), OCDE/CERI (1980)) en même temps quese multiplient les critiques adressées à l'éducation séparée dont les inconvénientsne doivent effectivement pas être méconnus ou sous-estimés. A fairevivre <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> ZI part, on les prive de l'environnement social où ilspourraient se faire reconnaître comme tels au lieu de se voir enfermer précocementdans un statut de handicapés. En les y protégeant, on risque d'hypothéquerleur réintroduction ultérieure dans les circuits ordinaires. Il


une image plus "réaliste" pourraient après tout correspondre <strong>des</strong> conduitesplus adéquates d'interaction. ies résultats d'une recherche de l'auteurcité ci-<strong>des</strong>sus ne perm<strong>et</strong>tent pas toutefois d'étayer c<strong>et</strong>te supposition.GDTTLIEB (J .) <strong>et</strong> DAVIS (J . E . ) ( 1973) observant expérimentalement les interactionscomportementales entre <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> normaux, <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapésmentaux intégrés <strong>et</strong> <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapés mentaux ségrégués, dans unesituation de jeu relativement simple devant déboucher, en cas de succès,sur une p<strong>et</strong>ite récompense, établissent, en eff<strong>et</strong>, que les <strong>enfants</strong> dupremier groupe se choisissent quasi-systématiquement entre eux excl~antles <strong>enfants</strong> <strong>des</strong> deux derniers groupes entre lesquels aucune différencesignificative n'est observée. Ces résultats, corn le remarquent les auteurseux-mêmes, ne perm<strong>et</strong>tent certes pas de conclure que les <strong>enfants</strong> handicapésmentaux puissent systématiquement faire l'obj<strong>et</strong> d'exclusions. Mais dans<strong>des</strong> situations du &me type, c'est-à-dire structurées par <strong>des</strong> normes deréussite, après tout assez fréquentes dans la vie quotidienne, n'y a-t-ilpas lieu de craindre I 'apparition de conduites négatives à 1 'égard <strong>des</strong><strong>enfants</strong> souffrant de handicaps mentaux ?A suivre KENNEDY (P.) <strong>et</strong> BRUININKS (R.H.) (t974), le contact semble parcontre avoir <strong>des</strong> eff<strong>et</strong>s positifs sur les attitu<strong>des</strong> d'<strong>enfants</strong> normaux àl'égard d'<strong>enfants</strong> <strong>handicapes</strong> auditifs. Au travers de la passation d'unesérie de tests sociométriques dans 13 classes élémentaires 00 se trouvaientintégrés <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> ayant souffert d'une perte sensorielleneurale (à la naissance ou avant quinze mois, modérée ou profonde), aprèsavoir bénéficié d'une prise en charge précoce <strong>et</strong> de l'attribution d'ai<strong>des</strong>auditives, les auteurs établi rent que le statut social <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapésauditifs profonds était meilleur que celui de leurs pairs atteintsd'un handicap modéré <strong>et</strong> que celui de leurs pairs normaux, sans qu'aucunedifférence significative n'apparut dans la manière dont les trois groupespercevaient leur propre statut.Mc GAULEY (R.W.), BRUININKS (R.H.), KENNEDY (P. (1976), observant selon<strong>des</strong> procédures codifiées les interactions <strong>des</strong> mêmes <strong>enfants</strong> en classe,aboutirent au constat d'une similarité globale <strong>des</strong> échanges caractéristiques<strong>des</strong> deux groupes pris dans leur ensemble. Toutefois, en opérant<strong>des</strong> distinctions en fonction <strong>des</strong> <strong>des</strong>tinataires (ou partenaires), les


conduites d'interaction inter-<strong>enfants</strong> apparaissaient plus positives entrenormaux alors que les échanges <strong>enfants</strong>-enseignants apparaissaient plus po-sitifs pour les <strong>enfants</strong> handicapés.D.M.C. DALE (19781, par exemple, a également souligné 1 'intérêt de 1 'intégration<strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapés auditifs après préparation préalable ; rendantcompte d'une expérience réalisée dans le nord de Londres, il indique :"aucun <strong>des</strong> 12 <strong>enfants</strong> de l'expérience ne souhaite r<strong>et</strong>ourner en classe ouen étabf issement spécialisé. Tous semblent très heureux dans leurs écoles<strong>et</strong> ont pu nouer <strong>des</strong> liens d'amitié avec <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> entendants".Mais NORDEN (K.) <strong>et</strong> AHG (T.) (19801, dans une brève synthèse <strong>des</strong> travauxportant sur l'intégration scolaire <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapés auditif% considèrent,tout en rendant compte <strong>des</strong> eff<strong>et</strong>s positifs observés, que l'on doitengager <strong>des</strong> recherches avec <strong>des</strong> instruments plus sensibles, <strong>des</strong> critèresplus significatifs, pour mieux cerner le vécu de ces <strong>enfants</strong> <strong>et</strong> les attitu<strong>des</strong><strong>et</strong> les comportements adoptés à leur égard.En ce qui concerne les <strong>enfants</strong> handicapés visuels nous ne pouvons, ici,que constater après SVENSSnN(H. ) (1980) 1 'absence de recherches sur c<strong>et</strong>tequestion ; c<strong>et</strong>te lacune s'explique par le caractère encore très récentde la pratique de leur intégration individuelle.L'image <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapés moteurs parait aussi bénéficier <strong>des</strong> expé-riences dlint;eraction. RAPIER (J.), ADELSON (R.), CAREY (R.), CROKE (K.)(1972) l'ont notamnt fait observer dans le cadre d'une étude portantsur les réponses de 150 élèves a <strong>des</strong> échelles d'évaluation, avant <strong>et</strong>après intégration d'<strong>enfants</strong> handicapés moteurs : au bout d'un an, lesgarçons perçoivent leurs pairs handicapés comme étant plus forts <strong>et</strong> moinssusceptibies de requérir de 1 'aide ou de 1 'attention ; les jugements posi-tifs <strong>des</strong> filles augmentent aussi sensiblement, celles-ci les considérantplus intéressants <strong>et</strong> plus forts qu'elles ne 1 'imaginaient a priori.Pour ces <strong>enfants</strong>, cependant ,PAULSSON (K.) (1980) a mis en évidence quel'intégration n'était pas toujours bien supportêe. Dans le cadre d'unevaste enquête relative leur situation éducative, en Suède, l'auteur arepéré 1 'existence d'un phénomène d'intégration régressive,un groupe non


néiligeable d'<strong>enfants</strong> handicapés moteurs passant <strong>des</strong> milieux ordinaires auxmilieux spécialisés. Selon PAULSSON (K. ), 1 'explication réside, ici, dansl'échec scolaire qui rend leur image de handicapés insupportable a euxmêmes<strong>et</strong> à leurs parents. Mais l'eff<strong>et</strong> de ce facteur supplémentaire de dévalorisationde l'image de soi ne semble pas systématique, certains <strong>enfants</strong>handicapés physiques préférant demeurer avec leurs camara<strong>des</strong>, même si leursrésultats scolaires sont très bas.Selon le type de handicap de l'enfant, les eff<strong>et</strong>s de l'intégration parais-sent donc devoir être relativisés : moyen de changement plutôt favorable,a certaines conditions, de la représentation <strong>des</strong> handicaps physiques, el lesemble opérer en sens inverse lorsque les handicaps mentaux sont en jeu.Naturellement, les mécanismes intermédiaires <strong>et</strong> les déterminants globauximpliqués dans les relations de cause à eff<strong>et</strong> entre le contact <strong>et</strong> l'imagesociale, devraient faire 1 'obj<strong>et</strong> d'une attention particulière. L'épreuvede "réalité", faut-il le souligner, ne survient nullement in abstracto,mais s'inscrit dans un cadre porteur de valeurs normatives par rapportauxquel les les attitu<strong>des</strong> <strong>et</strong> les comportements individuels se déterminent<strong>et</strong> prennent leur signification.Quoiqu'il en soit, les problèmes soulevés par les expériences d'intégrationscolaire invalident, à notre sens, plus géneralement, les conceptions utopiquementfavorables a la désinstitutlonnalisation de la société sans autreforme de procès ; objectif idéal, celle-ci suppose la réunion préalabled'un ensemble de conditions, si l'on veut éviter que de graves prejudicesne soient causés aux personnes handicapées ~Stgreguées, certes, mais enmême temps protégées, entourées, aidées dans les milieux spécialement concusà leur intention.Corne nous l'avons mis en évidence, ci-<strong>des</strong>sus, l'intégration ne modifiepas miraculeusement le statut social de 1 'enfant handicapé. Elle a sonintérêt mais aussi ses limites <strong>et</strong> il semble en aller de même en ce quiconcerne ses eff<strong>et</strong>s au niveau <strong>des</strong> performances <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>, comme en té-moignent les étu<strong>des</strong> auxquelles nous allons brièvement faire référence &presen t .


<strong>Les</strong> <strong>enfants</strong> handicapés auditifs paraissent bénéficier <strong>des</strong> stimulations,dans l'ensemble plus importantes dans les milieux ordinaires. AinsiVANDEN HORST (1973) a partir d'une comparaison de quatre groupes de suj<strong>et</strong>s(un groupe d'<strong>enfants</strong> sans déficiences auditives ; un groupe d'<strong>enfants</strong> <strong>handicapes</strong>auditifs intégrés en milieu scolaire normal depuis la maternelle ;un groupe d'<strong>enfants</strong> handicapés auditifs ayant toujours suivi un enseignementspécial y compris dès la maternelle ; un groupe d'<strong>enfants</strong> sourds) por-tant sur le développement intellectuel mesuré, d'une part, a l'aided'échelles non verbales <strong>et</strong> d'autre part l'aide de tests verbaux. aboutitaux principaux résu1 tats suivants : 1) l 'intelligence <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handica-pés auditifs apparaît Sdentique i3 celle <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> normaux, aux échellesnon-verbales ; 2) aux tests verbaux, les résultats <strong>des</strong> sourds sont inférieursceux <strong>des</strong> handicapés auditifs eux-mêmes inférieurs i3 ceux <strong>des</strong>nomaux ; 3) aux tests verbaux, les <strong>enfants</strong> handicapés auditifs, placésen milieu ordinaire, obtiennent <strong>des</strong> résultats supérieurs à ceux de leurspairs, placés en milied spécialîsé ; dans <strong>des</strong> tâches narratives, les pre-miers progressent mieux que les seconds,II I 'école normale, conclut 1 'auteur, 1 'enfant handicap6 auditif trouve unbain de langage favorable au dBveloppemnt de son expression. C<strong>et</strong>te étud<strong>et</strong>endait i3 montrer, par ail leurs, que 1 'adaptation sociale était superieuredans les classes spéciales, confirmant ainsi l'idée que l'intégration supposede la part <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> <strong>des</strong> efforts plus importants pour se situer aumilieu <strong>des</strong> autres.En ce qui concerne les <strong>enfants</strong> handicapés mentaux, 1 'impact de 1 ' intggrationau niveau <strong>des</strong> performances semble modulé par leur potentiel d'appren-tissage comme le suggBre la recherche suivante. En comparant 1 'évolution<strong>des</strong> résultats obtenus i3 une série de tests d'efficience, d'attitude, d'autoévaluation,par <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapés mentaux (91 moyen 70,4 au WISC)places d'une part en classe spéciale (14 <strong>enfants</strong> ; âge moyen 139,07 mois)<strong>et</strong> d'autre part en classe ordinaire avec support conplémentaire consistantdans 1 'inclusion ,dans un centre de rattrapage scolaire, I heure par jourf 17 <strong>enfants</strong> ; hge moyen 138,O mois),après evaluation préalable de leurpotentiel d'apprentissage <strong>et</strong> distribution équi 1 ibrée dans les deux groupes,BUDOFF (M.) <strong>et</strong> GOTTLIEB (3.1 (19731 ont mis en évidence que : 1 f aucunedifférence significative n'apparaît entre les deux groupes, ni au début de


l'expérience, ni deux mois après ; cependant, indépendamment du mode deplacement, les <strong>enfants</strong> au meilleur potentiel d'apprentissage réussissentmieux que les autres, notamment en lecture <strong>et</strong> en écriture ; par ailleurs,le style cognitif de ces <strong>enfants</strong> s'améliore au bout de deux mois <strong>et</strong> leurmotivation en fin d'année ; 2) <strong>des</strong> différences significatives sont observéesentre <strong>enfants</strong> intégrés <strong>et</strong> non intégrés, en fin d'année : les premierss'expriment plus positivement sur leurs proj<strong>et</strong>s scolaires, sur leurs capacités,tout en manifestant un sens accru du contrôle de l'environnement <strong>et</strong>un comportement plus réfléchi ; 3) 1 'analyse <strong>des</strong> interactions montre queces différences concernent les <strong>enfants</strong> de haut niveau : ceux qui sontintégrés se percoivent plus positivement que les autres <strong>et</strong> attribuent àleurs pairs normaux <strong>des</strong> attitu<strong>des</strong> plus positives, alors que ces tendancess'inversent pour les <strong>enfants</strong> de bas niveau ; si le style cognitif <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>de haut niveau intégrés est meilleur que celui du groupe correspondantnon intégré. aucune différence significative n'apparaît pour les <strong>enfants</strong>de bas niveau en fonction du mode de placement.L'intégration se traduit par une stimulation <strong>des</strong> capacités de l'enfant àcondition qu'el les ne <strong>des</strong>cendent pas au-<strong>des</strong>sous de certaines 1 imites,auquel cas, loin de le revaloriser, elle tend à aggraver son manque de confianceen lui-même.Ainsi, comme on pouvait sans doute en ém<strong>et</strong>tre l'hypothèse a priori, 1' intérêtde l'intégration tant au niveau <strong>des</strong> performances qu'au niveau de1 'adaptation sociale réciproque entre <strong>enfants</strong> handicapés <strong>et</strong> non handicapésvarie, en premier lieu, en fonction du type de handicap concerné. <strong>Les</strong><strong>enfants</strong> physiquement handicapés <strong>et</strong> les débiles légers semblent les mieuxà même de pouvoir profiter d'une scolarisation normale, dans la mesure oùcelle-ci est synonyme de contacts, d'échanges, de rapports, d'eff<strong>et</strong>s d'inductionpositifs au niveau <strong>des</strong> attitu<strong>des</strong> de leurs pairs normaux. L'intégrations'avère, par contre, plus problématique pour les <strong>enfants</strong> atteintsde handicaps mentaux moyens <strong>et</strong> a fortiori profonds, dévalorisés par leurscamara<strong>des</strong> <strong>et</strong> exclus <strong>des</strong> bénéfices de 1 'enseignement.Mais l'école peut, natureilement, faire l'obj<strong>et</strong> de toute une série d'aménagementssusceptibles d'améliorer assez considérablement son adaptabilité,sa capacité à accueillir <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapés <strong>et</strong> par la même les condi-


tions <strong>et</strong> les résultats de l'intégration.1.2.2. - <strong>Les</strong> conditions d'une meilleure intégrationL'amélioration de l'adaptabilité de I'kofe passe tout d'abord par la suppression<strong>des</strong> barrières d'accès ou/<strong>et</strong> de communication qui s'opposent àl'intégration physique <strong>et</strong> fonctionnelle <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>. Elle dépend, en secondlieu, de l'attitude du corps enseignant, de son information, de saformation, de son désir de s'engager ou non dans le mouvement d'intégration.Enfin, elle repose sur la possibilité de multiplier les formules de contact<strong>et</strong> d'interaction entre <strong>enfants</strong> vali<strong>des</strong> <strong>et</strong> <strong>enfants</strong> handicapés, sans oublierles contraintes particul ières auxquel les peuvent être soumis ces derniers,notamment, au niveau <strong>des</strong> soins <strong>et</strong> <strong>des</strong> rééducations.Il faut insister sur la nécessité de supprimer les barrières architecturalesà l'école. Certes, avec l'aide nécessaire, leur franchissement par<strong>des</strong> <strong>enfants</strong> à mobilité réduite peut toujours être envisage, Mais ce palliatifqui institue une dépendance quotidienne de l'enfant ne saurait représenterune solution idéale à long terme. Trop souvent encore la ségrBgationà 1 'école commence à ses portes lorsque majestueusement une rampede marches en barre 1 'accès ! Certes pour les bâtiments nouvellement conçus1 'accessibil it6 est désormais prevue, mais un important effort d'adaptationdu patrimoine existant s'avère nécessaire <strong>et</strong> devrait être sérieusementengagé dès lors que l'on préconise le développement de 't'intégration.Par ailleurs, c'est toute la circulation interne qui doit être examinéeattentivement de manier@ à ce que 1 'enfant atteint d'un handicapmoteur puisse se déplacer comme tous les autres <strong>enfants</strong>, dans tous leslieux, y compris naturellement pour se restaurer <strong>et</strong> pour effectuer sesbesoins naturels que 1 'on a tendance curieusement oublier.En attendant ces adaptations indispensables qui demanderont du temps, lesresponsables scolaires doivent prendre en considération les difficultés dedéplacement de c<strong>et</strong>te catégorie d'<strong>enfants</strong> <strong>et</strong> organiser autour d'eux la


solidarité nécessaire, m<strong>et</strong>tant en jeu <strong>des</strong> <strong>adultes</strong> ou <strong>des</strong> camara<strong>des</strong> declasse, pour éviter leur immobilité <strong>et</strong> leur isolement. Comme le soulignentDESCHAMPS (J.P.), MANCIAUX (M. ), SALBREUX (R.), VETTER (J.), ZUCMAN (E.)(1981) : "1 'expérience prouve que 1 'inadaptation architecturale <strong>des</strong> locauxscolaires n'est pas une raison suffisante pour refuser un élève handicapépour peu qu'existe une volonté de l'accueillir".L'absence de discontinuité brutale de niveau dans les cheminements à 1 ' intérieurde 1 'école constitue aussi un facteur facilitant le déplacement <strong>des</strong><strong>enfants</strong> handicapés visuels pour lesquels, par ailleurs, certains mo<strong>des</strong> <strong>des</strong>ignalisation <strong>des</strong>tinés à éviter chocs <strong>et</strong> chutes pourraient être envisagésavec profit.Mais pour ces derniers comme pour les <strong>enfants</strong> handicapés auditifs,se posesurtout un problème d'accès 1 la communication. On peut recourir aux ai<strong>des</strong>techniques, a une bonne disposition en classe déterminée en fonction del'éclairage ouf<strong>et</strong> de la sonorisation. Il semble indispensable que le maîtreutilise au moins les deux vecteurs de la cornunication qu? sont 1 'oral <strong>et</strong>l'écrit. 11 est essentiel par ailleurs que dans ces deux domaines la productionde 1 'élève soit encouragée en m<strong>et</strong>tant à sa disposition, le caséchéant, les dispositifs d'aide dont il pourrait avoir besoin (machine àécrire, magnétophone, <strong>et</strong>c.. .) en fonction <strong>des</strong> particularités de son handicapsensoriel ou moteur.Pour élémentaires que soient ces palliatifs, ils peuvent déjà perm<strong>et</strong>tre demoins handicaper les <strong>enfants</strong> ayant <strong>des</strong> difficultés sur le plan visuel ouauditif, Mais le problème de la conununication doit être repensé dans sonensemble dès lors que l'on se propose d'intégrer <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapésauditifs, visuels ou mentaux. Le risque de se satisfaire d'une simple intégrationphysique par assimilation sans accomodation doit ici être souligné.


Parler de 1 'école, c'est parler <strong>des</strong> enseignants. La réussite ou 1 'échec del'intégration repose d'abord sur eux, c'est-à-dire sur leurs positions àl'égard de l'éducation <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapés, sur leurs capacités <strong>et</strong>désirsd'ouvrir à tous leur classe mais aussi sur les objections qu'ilspeuvent formuler. Aussi est-on conduit à s'interroger sur leurs attitu<strong>des</strong>a l'égard -de l'intégration <strong>et</strong> sur les moyens susceptibles de les améliorer<strong>et</strong> de modifier leurs répercussions concrètes. Sur ces différents points,les résultats de quelques étu<strong>des</strong> américaines nous semblent particulière-ment significatifs, même si en raison <strong>des</strong> différences culturelles <strong>et</strong> structurelles,la prudence s'impose dans toute tentative de transposition ad'autres pays. Nous les résumons <strong>et</strong> commentons brièvement ci-<strong>des</strong>sous.Il semble tout d'abord que l'attitude <strong>des</strong> enseignants à l'égard de l'intégrationsoit plus ou moins favorable en fonction du type de handicap envisagé.C'est ce que tend a montrer une enquête par questionnaire deWILLIAFiS (R.J.) <strong>et</strong> ALGOZZINE (B.) f 1977) effectuée auprès de 267 enseignantsde Pennsylvanie (363 furent contactés). Infirmant 1 'hypothhse de similitudeposée par les auteurs, les résultats dévoilèrent 1 'existence d'une attitudeplus favorable a l'égard de l'intégration <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> physiquement handicapés<strong>et</strong> de ceux ayant <strong>des</strong> difficultés d'apprentissage (learning disabled)qu'a celle <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapés mentaux ou ayant <strong>des</strong> troubles du comportement.ce qui somme toute semble assez logique si l'on prend en compte lesproblèmes respectifs soulevés par 1 'éducation <strong>des</strong> différentes catégories.Ces attitu<strong>des</strong>, dans l'ensemble plutôt négatives, furent exprimées par <strong>des</strong>enseignants "tout venant" n'ayant pas bénéficié de programmes particuliersd'information, de formation ou de sensibilisation. Mais dans quelle mesureces derniers sont-ils susceptibles d'avoir un impact positif sur les positions<strong>des</strong> enseignants ? HARASYMIW (S.J.) <strong>et</strong> HORNE (M.D.) (1976) ont vérifiéprécisément l'hypothèse d'un changement favorable de l'attitude <strong>des</strong>enseignants à 1 'égard de 1 'intégration, suite à leur implication dans leprocessus de changement au travers de la réception d'information, de leur participationa <strong>des</strong> expériences nouvelles dans lesquelles ils bénéficieraientd'un soutien adéquat. A partir de la comparaison <strong>des</strong> réponses fournies àun questionnaire (perm<strong>et</strong>tant de cerner les positions vis-à-vis <strong>des</strong> handi-


caps <strong>et</strong> <strong>des</strong> dispositions législatives préconisant l'intégration), par deuxgroupes composés respectivement de 191 enseignants de 5 écoles impliquésdans une expérience d'intégration soutenue par 18 enseignants issus <strong>des</strong>classes spéciales, <strong>et</strong> de 161 enseignants exerçant dans 5 écoles ordinairesnon impliquées dans le proj<strong>et</strong>, les auteurs établirent les principaux résultatssuivants : 1) le premier groupe obtint un score moyen d'acceptation<strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapés significativement supérieur à celui du secondgroupe, ce qui témoignait notamment de la disparition d'un certain nombrede craintes relatives à I'intégration,(censée, a priori, augmenter les problèmesdans la conduite de la classe),<strong>et</strong> au caractère inadéquat de leurformation, 2) Aucune différence significative n'apparut en fonction du sexe<strong>des</strong> enseignants ; ceci infirma l'hypothèse <strong>des</strong> auteurs, vérifiée dans <strong>des</strong>étu<strong>des</strong> antérieures, posant que les femmes auraient une attitude plus positiveque celle de leurs collègues masculins. 3) Contrairement aux prédictions<strong>des</strong> auteurs, le degré de favorabîlité <strong>des</strong> attitu<strong>des</strong> à l'égard del'intégration se révéla être inversement proportionnel au niveau de formationgénérale <strong>des</strong> enseignants. 4) Infirmant également llhypoth&se <strong>des</strong> auteurs,les résultats révélèrent que les attitu<strong>des</strong> les plus positives étaientle fait <strong>des</strong> enseignants les moins âgés. 5) Enfin, différentes analysesd'interaction tendaient à suggérer que c'était moins la préparation techniquequ'une certaine sensibilisation d'ordre idéologique qui constituait,au niveau <strong>des</strong> attitu<strong>des</strong> exprimées,i1élément déterminant (par exemple lenombre de cours spéciaux n'introduisait pas de changement), ce facteurétant, sans doute explicatif, <strong>des</strong> résultats indiqués aux points (3) <strong>et</strong> (4).La recherche de HARASYMIW (S.J. ) <strong>et</strong> HORNE (M.D.) aboutit donc a un constatlargement positif quant aux possibilités d'améliorer les dispositions <strong>des</strong>enseignants à 1 'égard de 7 'intégration <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapés au moyen del'expérience, de la formation <strong>et</strong> de l'information. Elle présente, parailleurs, t'intérét de désigner à ceux qui entendraient engager un processusde sensibilisation une cible privilégiée : les enseignants jeunes plus réceptifsaux idées nouvelles que leurs coflègues plus âgés. Son apport,peut-être le plus essentiel, est de suspendre nos certitu<strong>des</strong> sur le rôlede la technicité qu'elle tend à reléguer à l'arrière plan, soulignant àl'inverse que l'adhésion à l'objectif de l'intégration implique avant toutun désir <strong>et</strong> une volonté. Toutefois, nous sommes ici dans le domaine <strong>des</strong>attitu<strong>des</strong> à partir <strong>des</strong>quelles on ne saurait naturellement préjuger<strong>des</strong> conportements réellement adoptés à l'égard <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>


handicapés. Il est possible même qu'une plus grande ignorance <strong>des</strong> problèmesréels soit la base d'un plus grand enthousiasme en faveur de l'intégration.Mais il est possible aussi que I'enfermement dans les schémas traditionnelsdu fonctionnement de l'école s'oppose sans autre justification au changement.Des étu<strong>des</strong> complémentaires s 'avèreraient nécessaires pour décider du degréde validité de ces différentes interprétations.En vue d'évaluer les besoins en formation <strong>des</strong> enseignants dans la perspectived'intégration <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handtcapes, GEAR (G.X.) <strong>et</strong> GABLE (R.K.) (1979)ont effectué une enquête par questionnaire (50 items), auprès d'un échantillocde 155 enseignants choisis au hasard dans les écoles urbaines <strong>et</strong> ruralesd'Alabama, de manière déterminer dans un premier temps les compétencesjugées nécessaires pour éduquer les <strong>enfants</strong> handicapés. Dans un secondtemps, ils demandèrent à un second échantillon d'enseignants, constituéselon le même procédé, d'indiquer leurs besoins en formation dans les différentsdomaines (10) sélectionnés à 1 'issue de la première phase del'étude. Voici par ordre d'importance décroissante les domaines où lesbesoins en formation étaient ressentis : 1) cornunication avec les parents,les col lègues, la communauté. 2) Connaissance professionnel le ; connaissance<strong>des</strong> fondements de 1 ' intégration. 3) Ressources pour 1 'enseignement ;gestion <strong>des</strong> ressources pouvant être utilisées a l'intention <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapés.4) Evaluation <strong>des</strong> besoins <strong>des</strong> élèves ; administration <strong>et</strong> interprétation<strong>des</strong> tests adéquats. 5) Evaluation <strong>des</strong> progres <strong>des</strong> élgves.6) Individualisation <strong>des</strong> cours ; adaptation aux besoins, aux capacités, auxintérêts <strong>des</strong> élèves handicapés. 7) Détermination d'objectifs appropriés pourles <strong>enfants</strong> handicapés. 8) Conduite de la classe. 9) Stratéqies éducatives ;planification <strong>et</strong> amélioration <strong>des</strong> techniques d'éducation. 10) Climat d<strong>et</strong>olérance dans la classe <strong>et</strong> acceptation <strong>des</strong> différences individuelles. Plusle niveau de formation <strong>des</strong> enseignants était élevé, moins les besoins enformation, dans les domaines cités, étaient importants. Aucun eff<strong>et</strong>, parcontre,ne paraissait devoir être attribué au degré d'expérience sauf enmatière de fixation <strong>des</strong> objectifs éducatifs, où les enseignants les plusanciens se sentaient plus à l'aise que les autres. Par ailleurs, les auteursdemandèrent aussi à <strong>des</strong> experts (enseignants, professeurs d'éducation spéciale)d'évaluer t'importance <strong>des</strong> domaines considérés dans une perspectived'éducation <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> <strong>handicapes</strong>. Le rôle prévalent de l'individualisation,<strong>des</strong> techniques éducatives dans la conduite de la classe <strong>et</strong> du climat de cellt-


ci fut alors souligné. Comme aucun de ces domaines n'avait été placé entête lors de 1 'enquête, par les enseignants, on serait conduit à penserque ces derniers disposaient déjà <strong>des</strong> connaissances de base nécessaires pourprocéder à l'intégration sauf celles relatives aux fondements de celle-ci(à propos <strong>des</strong>quels ils demandent un surplus d'information) <strong>et</strong> aux modalitésd'aide dont ils pourraient bénéficier. Il semble également intéressant derelever la place prééminente accordée aux problèmes de communication, à notresens, tout à fait à juste titre dans fa mesure oh la réussite de 1 'intégrationsuppose la collaboration entre toutes les personnes concernées parl'éducation de l'enfant.Dans l'amélioration de l'efficacité pédagogique, les techniques perm<strong>et</strong>tantd'individualiser l'enseignement pourraient jouer un rôle majeur.MIDDLETON (E.J.), MORSINK (C.), COHEN (S.) (19791, au travers d'une enquêteréalisée auprès de 196 enseignants ayant effectue leurs étu<strong>des</strong> au cours<strong>des</strong> années 1974-1975 <strong>et</strong> 1975-1976, ont mis en évidence que la gestion <strong>des</strong>différences individuelles posait <strong>des</strong> problèmes éducatifs d'autant plusdifficiles qu'elles étaient accentuées. <strong>Les</strong> innovations dans ce domaine <strong>et</strong>leur diffusion seraient donc de nature à modifier sensiblement l'attitude<strong>des</strong> enseignants à I'ggard de l'intégration.Naturellement, c<strong>et</strong>te dernière n'a nul besoin d'être interrogée pour déciderde décréter l'intégration. Mais le résultat de c<strong>et</strong>te opération tranchantemême sans sous-estimer l'adaptabilité du corps enseignant, risque alors <strong>des</strong>'avérer décevant. A ce suj<strong>et</strong> Mc MILLAM (D.L.), MEYER (C.E.), YOSHIDA (R.K.)(1978) apportent quelques éléments de réflexion, suite à une enquête parquestionnaire, réalisée aupres de 252 enseignants en Cal ifornie après lavague d'intégration qui conduisit entre 1969 <strong>et</strong> 1972, de 11.000 à 14.000élèves handicapés mentaux, reclassés comme normaux,& 1 'école ordinaire.Au travers <strong>des</strong> réponses, il apparaissait que si 1 'intégration avait posépeu de problèmes, elle n'aboutissait pas aux résultats escomptés : les enseignantsestimaient majoritairement que le déroulement de la classe n'avaitpas été affecté par la présence <strong>des</strong> nouveaux élèves mais que ces derniersréussissaient moins bien que leurs pairs de bas niveau, sur le plan <strong>des</strong> performancescomme sur celui de la sociabilité. Par ailleurs, un peu plus duquart <strong>des</strong> enseignants contactés signalaient que l'intégration <strong>des</strong> nouveaux<strong>enfants</strong> leur avait demandé un travail de préparation supplémentaire.


Ce dernier résultat mérite d'être sérieusement pris en considération. Onoublie trop souvent en eff<strong>et</strong> que l'intégration implique un effort plusimportant de la part du maître tout comme elle T'implique de ?a part del'enfant. Au Danemark, la reconnaissance de c<strong>et</strong>te évidence première semanifeste au travers d'une revalorisation du statut <strong>des</strong> enseignant ayantdans leur classe <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapés. Une autre modalité de reconnaissancepeut consister dans la réduction <strong>des</strong> effectifs en attribuant unevaleur pouvant aller de 3 a 5 a chaque enfant handicapé intégré.A notre connaissance, aucune enquête n'a été effectuée en France auprès<strong>des</strong> enseignants sur leur attitude à 1 'égard de 1 'intégration, exceptionfaite de celle du C.T.N.E.R.X.I. (ZUCMAN 1980) où leurs réponses (100)furent sollicitées conjointement à celles de médecins (1301, de travailleurssociaux <strong>et</strong> para-ddicaux (100) <strong>et</strong> de parents (30). En ce qui concernel'intégration au niveau élémentaire, on y releva 29 % de réponses positives,34 % de réponses réservées, 19,5 % de refus, les handicaps se classantpar ordre d'acceptation décroissant comme suit : 2 ) débilité légère,2) infirmité motrice, 3) amblyopes, 4) deficience mentale, 5) troubles dela conduite <strong>et</strong> du comportement, 61 infirmité motrice cérébrale, psychose,8) sourds, 9) aveugles. Si c<strong>et</strong>te hiérarchie se trouvait confirmée, onpourrait en déduire les types de handicaps pour lesquels la diffusion de1 ' information s'avère particulièrement nécessaire.Analysant les réponses, E. ZUCMAN a mis en évidence que : "1 'intérêt del'enseignant pour intégrer dans sa classe <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapés s'exprimea travers trois idées essentielles :- une conscience très aiguë du droit de tout enfant 1 'éducation, <strong>et</strong> àl'éducation avec les autres, sans être séparé de sa famille ;- la conviction que 1 'éducation en milieu norma'l est 7a mieux à meme depréparer 1 ' insertion sociale de 1 'adulte ;- enfin l'intégration apparaît comme T'affirmation d'un choix personnel,l'exercice d'un volontariat".Le volontariat demeure sans doute une <strong>des</strong> caractéristiques principales de1 a situation actuelle comme 1 'indiquent DESCHAMPS (J.P.), HANCIAUX (M. f ,


SALBREUX (R.), VETTER (J.), ZUCMAN (E.) (1981) : "l'intégration d'un enfanthandicapé dans une classe normale nécessite un certain engagement del'enseignant, ou tout au moins un volontariat <strong>et</strong> un libre consentement aune décision qu'on ne saurait lui imposer s'il n'y adhere pas". Si 1 'onsouhaita comme les auteurs précités que l'intégration devienne progressivement"un fait usuel <strong>et</strong> nature? ne demandant pas ?i 7'enseignant un investissementparticul ierU,il faudra développer la sensibi 1 isation du corpsenseignant en premier lieu au niveau de la formation où les informationssur les <strong>enfants</strong> handicapés sont <strong>des</strong> plus sommaires. En second 'lieu, ondoit souligner l'intérêt que présente la diffusion d'ouvrages de sensibilisation<strong>et</strong> d'information tel que celui <strong>des</strong> auteurs cités ci-<strong>des</strong>sus("L'enfant handicapé <strong>et</strong> 1 'école"). D'ores <strong>et</strong> déjà, il semble que les spécialistesprennent conscience de la nécessité de faire oeuvre de vulgarisationdans les perspectives nouvelles d'éducation ouvertes par le courantd'intégration. On peut citer aussi ï 'exemple du manuel <strong>des</strong>tiné aux enseignantsnon spécialisés de NEFF fH.) <strong>et</strong> PILCH (J.) (1976) : "TeachingHandicapped Children Easily" où les auteurs invitent les enseignants àrenouveler leursconceptions<strong>et</strong> pratiques éducatives pour mieux accomplirleur tâche vis-à-vis du maximum d'<strong>enfants</strong>, normaux ou non, aux Etats-Unis.Mais il serait sans doute essentiel que lorsque le problème de l'intégrationse pose concrètement dans une classe, le maitre puisse trouver, pourengager l'expérience, le soutien matériel <strong>et</strong> pédagogique nécessaire auprès,par exemple, de "personnes ressources" spécialement formées à c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>,à moins que les G.A,P.P. puissent. si on leur en donne les moyens, secharger de c<strong>et</strong>te fonction. Dans la perspective nouvelle d'intégration beaucoupreste à entreprendre, & apprendre, à décider, L'institution d'agentsde coordination <strong>des</strong> expériences <strong>et</strong> de relais de l'information perm<strong>et</strong>traitsans doute de procéder dans les meilleures conditions aux transformationsnécessaires. Ce n'est pas dans une école rigide, statique, immobile que1 'enseignant répondra ànl 'app<strong>et</strong>' de 1 'intPgration. Avec 1 'enfant handicapéà l'école, l'école doit changer.


La diversité <strong>des</strong> formules di intégration recouvre les mo<strong>des</strong> d'articulationenvisageables entre 1 'enseignement normal <strong>et</strong> les prises en charge spécialisées.Par exemple, selon LONDSTROEM (K.) (1978), les variantes suivantessont repérabfes dans le syst&me d'enseignement spécial suédois :"9. Individualisation dans le cadre de la classe normale"."2. La classe normale + enseignement spécial coordonné en clinique"."3. La classe normale + professeurs spécialisés assistant l'élève handicapédans la classe normale"."4. <strong>Les</strong> classes spéciales"."5. <strong>Les</strong> écoles spéciales (pour les <strong>enfants</strong> gravement handicapés : sourds.aveugles, r<strong>et</strong>ardés mentaux)On doit noter que l'intérêt de ces diverses formules a été réaffirmé dansce pays où l'expérience de l'intégration est déjà importante (NationalSwedish Board of Education, 1980). En vue de répondre à la diversité méme<strong>des</strong> potentialitds <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>, SUDER (M.) (1980) a souligné leur nécessairecomplémentarité <strong>et</strong> surtout les conditions d'une amélioration du fonctionnementde l'ensemble. Pour c<strong>et</strong> auteur,l'essentiel est de dépasser les approchesd'ordre idéologique <strong>des</strong> problèmes d'intégration <strong>et</strong> de prise en chargespécialisée <strong>et</strong> de prendre en compte les résultats r&els <strong>des</strong> diverses formulesen les articulant plus correctement au travers du développement de lacoopération entre milieux ordinaires <strong>et</strong> spécialisés.En France, c'est dans c<strong>et</strong>te perspective que s'orientent les réflexions <strong>et</strong>les pratiques en m<strong>et</strong>tant particulièrement l'accent sur les paliers <strong>et</strong> lecaractère global du processus d'intégration.Au stade actuel, plutôt que de structurer rigidement les dispositifs concr<strong>et</strong>sexpérimentés sur le terrain, on tend à stimuler tes initiatives <strong>et</strong>privildgier la diffusion <strong>et</strong> les &changes d+information. Dans c<strong>et</strong>te phased'apprentissage <strong>et</strong> d'imagination, il est intéressant d'insister sur la maltiplicité <strong>des</strong> formules d'intégration envisageables<strong>et</strong> sur la possibilitéd'y apporter <strong>des</strong> améliorations sensibles, comme en témoignent les deuxrecherches suivantes.


GUERlPi (G.R. ) <strong>et</strong> SZATLOCKY (K. ( 1974) considèrent pue <strong>des</strong> procéduresmu1 tiples existent pour organiser convenablement c<strong>et</strong>te intégration. <strong>Les</strong>auteurs ont étudié 1 'intégration d'<strong>enfants</strong> <strong>handicapes</strong> mentaux (ayant entre9 <strong>et</strong> 13 ans dont le 91 au BINET ou au WISC se situait entre 54 <strong>et</strong> 72) danshuit districts scolaires plaçant partiellement ou totalement les <strong>enfants</strong> enclasses ordinaires du 4eme au 6ème degré selon quatre formules différentes :1) intégration partielle : les élèves handicapés mentaux font partie d'uneclasse spéciale mais se rendent dans <strong>des</strong> classes spéciales pendant certainespério<strong>des</strong> <strong>et</strong> pour certains types d'activités. 2) Intégration"enrichie" : inclusion totale <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapés mentaux dans lesclasses ordinaires, mais ces dernieres béngficient <strong>des</strong> fonds (perm<strong>et</strong>tantune réduction de la taille <strong>des</strong> classes, <strong>et</strong> la fourniture d'ai<strong>des</strong> <strong>et</strong> dematériel supplémentaire1 habituel lement consacrés aux classes spéciales.3) Intégration <strong>et</strong> centre de ressources : un enseignant est mis à la disposition<strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapés mentaux intégrés, il les assiste individuellement,évalue <strong>et</strong> planifie leur apprentissage. 4) Intégration <strong>et</strong> centrede ressources itinérant : un groupe itinérant suit les <strong>enfants</strong> handicapésmentaux une ou deux heures par jour. Recourant à <strong>des</strong> techniques d1observation"in vivo", les auteurs mirent en évidence que les <strong>enfants</strong> handicapésmentaux avaient adopté <strong>des</strong> comportements sociaux pratiquement identiquesà ceux de leurs pairs normaux ; la seule différence observée concernaitla tendance <strong>des</strong> fil les handicapées a se montrer plus influençables que leurssemblables. Ces résultats conduisent GUERIN (G.R.) <strong>et</strong> SZATLOCKY (K.) àm<strong>et</strong>tre en cause la pratique de 1 'éducation séparge d'autant que le degri.d%daptation sociale <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicap& mentaux leur Qtait apparuproportionne1 au temps hebdomadaire d' intégration.CANTRELL (R.P.) <strong>et</strong> CANSRELL fR.L.1 (3976) font aussi état de r&sultatsintéressants. <strong>Les</strong> auteurs ont évalué 1 'impact d'un programne de soutienà 1 'intégration d'<strong>enfants</strong> handicapés mentaux (P. 1 .P. The Prevention-Intervention Project) consistant dans l'adjonction à <strong>des</strong> écoles ordinairesd'enseignants formés à l'analyse écologique <strong>et</strong> la résolution <strong>des</strong> difficultésrencontrées par les <strong>enfants</strong>. <strong>Les</strong> progrès sur le plan <strong>des</strong> performancesde trois groupes expérimentaux, distingués en fonction de trofs zones deQI (50-90, 91-104, 105-5391, qui étaient formés de suj<strong>et</strong>s intégrés dans lesécoles bénéficiant du programne de soutien, furent comparés à ceux de troisgroupes contrôles, distingués selon les mêmes critères, composés de suj<strong>et</strong>s


inclus dans <strong>des</strong> écoles sans programme de soutien. Il apparut que lesperformances scolaires <strong>des</strong> élèves <strong>des</strong> premiers groupes s'étaient amélioréesdavantage que celles <strong>des</strong> seconds <strong>et</strong> ce d'une manière plus homogène. Parailleurs, les auteurs remarquèrent que le recours à <strong>des</strong> services spéciauxde réorientation avait été significativement plus élevé au cours de l'annéedans les écoles privees du programme de soutien.Ces recherches tendent ti montrer qu'une intégration bien concue peuts'avérer bénéfique, y compris pour <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapés mentaux, sansentraver pour autant 1 'éducation <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> normaux. Sans doute est-iltrop tôt pour préjuger de la validité <strong>des</strong> différentes procédures envisageable~,de leur pertinence, de leur efficacité, mais il semble, en toutétat de cause, que 1 'on doive insister dès maintenant sur la nécessité d<strong>et</strong>oujours se poser le problème du soutien particulier dont l'enfant handicapéserait susceptible d'avoir besoin. A méconnaître chez lui ce quiimplique un abord spécifique, on risquerait sérieusement de comprom<strong>et</strong>treson équilibre <strong>et</strong>/ou d'entamer ses chances de développement.C'est pourquoi la question de la coordination souhaitable entre l'école<strong>et</strong> les structures de prise en charge ou d'interventions spécialisées m6ri-terait un examen approfondi. D'ores <strong>et</strong> déjà un certain nombre d'expériencesont montré que lorsque ces dernieres assouplissent leurs modalités de fonc-tionnement, elles peuvent constituer une base de soutien efficace à l'inté-gration. L 'école intégrée d'Argenteuil (BEDOS, BUSQUET 1977) conçue pour<strong>des</strong> <strong>enfants</strong> déficients auditifs <strong>et</strong> l'Institut de Rééducation Motrice deValenciennes (T.LEDUC ; 19781, <strong>et</strong> le Foyer de Couzey (J. SAVY 19771, no-tamment, en fournissent de bons exemples. A partir <strong>des</strong> bastions de 1 'édu-cation spécialisée, multitude de formules d'intégration pourraient ëtre ex-périmentées en recherchant pour chaque enfant l'articulation la pluspertinente <strong>des</strong> interventions. La possibilité même de celle-ci paraîtcependant reposer sur une maîtrise adéquate de 1 'espace <strong>et</strong> du temps ainsique sur 1 'existence d'agents de médiation. Comme nous 1 'avons déjà sou1 igné,il semble indispensable que l'enfant handicapé puisse bénéficier à l'écoledu maximum possible de prestations, de manièrelui éviter perte de temps<strong>et</strong> surcroît de fatigue. Une salle polyvalente équipée Zi c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> pourraitêtre mise à la disposition d'équipes itinérantes constituées à partir <strong>des</strong>établissements spécialisés, terrains sans doute irremplaçables d'expérience


<strong>et</strong> de formation. En relation avec ces équipes, les maîtres itinérants de1'Education Nationale ou/<strong>et</strong> les G.A.P.P. en co1Taboration étroite avec <strong>Les</strong>enseignants concernés pourraient déterminer conjointement les modalitéssouhaitables du soutien à accorder à l'enfant : en classe ou en salle,en groupe ou non, <strong>et</strong>c ...Corne aux autres niveaux, l'intégration à l'école élémentaire présente,dans certaines limites que nous espérons avoir contribué à préciser, unintérêt évident. Mais selon la formule de ZUCMAN (E.) (19801, elleaffiche aussi "un prix à payer" : renonciation a l'exclusivit~ <strong>des</strong> territoiresprofessionnels ou structurels, disponibilité accrue de chacun <strong>des</strong>auteurs concernés. Comme le dit 1 'auteur : "1 'intégration n'est pas unfacteur d'économie. Elle n'est pas non plus un facteur de surcoût maiselle amène sans doute <strong>des</strong> répartitions nouvelles <strong>des</strong> actions <strong>et</strong> <strong>des</strong>moyens, ou mieux encore, 3 leur décloisonnement, leur mise en comnunsur le plan local".LECLERQ-BRUN (F.) (1979) a partir de 1 'analyse d<strong>et</strong>aillée de cas d'intégrationindividuelle observés notament au niveau de l'école élémentaire, dansle cadre de son activité de médecin scolaire, insiste aussi sur la nécessitéd'écarter le risque d'une scolarisation en milieu n om1 <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> <strong>handicapes</strong>,sans investissement particulier, sans repenser l'école. Son travailillustre concrètement l'intérêt que peut présenter l'intégration, mais aussila prégnance <strong>des</strong> obstacles matériels, pédagogiques, psychologiques, culturelsqui persistent. L'intégration observe-t-el le : "demande un changement profond<strong>des</strong> structures qui favoriseront ces rapports. Une intégration"au rabais" serait démagogique <strong>et</strong> cause d'échec".L'intégration à 1 'école, comme en témoigne tout ce qui précede, impliqueque les différences <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> ne soient pas seulement admises mais vecuesindividuel lement <strong>et</strong> collectivement.Le G.R.I.N.E. (Groupe de recherches <strong>et</strong> d'information du Nord sur I'épilepsie)(1979) en a montré toute la difficulté au travers d'une recherche surla scolarisation <strong>et</strong> l'insertion sociale d'<strong>enfants</strong> souffrant d'épilepsieparoxysmes rolandiques (E.P.R.). Il est apparu, en eff<strong>et</strong>, que si c<strong>et</strong>temaladie bénigne <strong>et</strong> curable a la puberté ne handicapait pas scolairement


les <strong>enfants</strong>,sa révélation à l'école induisait <strong>des</strong> attitu<strong>des</strong> de rej<strong>et</strong> oude compensation. <strong>Les</strong> auteurs observent que : "la maladie est difficile-ment intégrable au mode de fonctionnement à l'école. Le "il faut considérerl'enfant malade comme les autres" revient à "il faut qu'il soit comme lesautres" (donc non malade), La prise en compte de la différence n'y est paspossible, car n'y est pas traitable".C'est dire ainsi que le fonctionnement de l'école comme lieu de la normalité<strong>et</strong> de la normalisation doit être mis en question si l'on souhaite uneintégration <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapés dans le respect <strong>et</strong> la valorisation deleurs différences, seule intégration dont ils puissent bénéficier psychologiquement<strong>et</strong> socialement.1.3. - L'INTEGRATION DANS L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE, TECHNIQUE ETSUPERIEUR<strong>Les</strong> problèmes posés par l'intégration dans l'enseignement secondaire,technique ou supérieur ne different pas fondamentalement de ceux que nousavons analysés comme étant caractéristiques de l'école élémentaire <strong>et</strong>préélémentaire, dans le sens où il s'agit encore <strong>et</strong> toujours de chercherà améliorer l'adaptatilité <strong>des</strong> structures, compte tenu de la diversiténaturelle <strong>des</strong> suj<strong>et</strong>s susceptibles d'en bénéficier. Ces problèmes deviennentcependant, plus difficiles à résoudre du fait de certaines particularitésde llenseignement,à partir du secondaire,qulil convient de rappeler. Al'issue de l'école élémentaire, le système scolaire se caractérise par unediversification progressive <strong>des</strong> filières, impliquant la mise en oeuvred'importantes opérations de sélection, d'orientation a partir <strong>des</strong> niveaux<strong>des</strong> résultats acquis par les élèves. L'intégration <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> <strong>et</strong> adolescentshandicapés, au niveau de 1 'enseignement secondaire, technique <strong>et</strong>supérieur, repose donc, en premier lieu, sur leur capacité à suivre l'enseignementqui y est dispensé. En second lieu, elle repose sur leursmotivations <strong>et</strong> désirs qui vont s'exprimer de plus en plus n<strong>et</strong>tement.Le passage de l'école élémentaire aux niveaux supérieurs se caractérise,d'autre part, par un élargissement sensible de 1 'univers scolaire <strong>et</strong> para-scolaire de 1 'enfant : augmentation, en règle générale, <strong>des</strong> distances


domici le-écol e, batiments plus grands, fréquents changements de classe,professeurs multiples, population de pairs plus nombreuse. Toutes Cesvariations tendent à introduire <strong>des</strong> difficultés supplémentaires de natureà entraver le processus d'intégration : 1 'inaccessibilité <strong>des</strong> transports<strong>et</strong> <strong>des</strong> locaux scolaires s'opposera davantage encore à la maitrise normale<strong>et</strong> rassurante de 1 'environnement ; 1 'adhésion <strong>des</strong> enseignants demeurantessentielle au déroulement correct de l'intégration, il y aura nécessitéde multiplier les démarches de sensibilisation.. .Aussi bien <strong>et</strong> paradoxalement, ceux <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> ou adolescents handicapésqui pourraient se rendre physiquement en classe tendent a en être exclusintellectuellement, alors que ceux qui pourraient en bénéficier intellec-tuellement tendent à en Stre exclus physiquement ou pédagogiquement.Améliorer concrètement 1 'accessibi 1 i té <strong>et</strong> 1 'adaptabi 1 i té <strong>des</strong> structuresbâties <strong>et</strong> de leurs fonctions dans l'enseignement secondaire constituedonc une première priorité. Comme nous I 'avons souligné pour t'écoleélémentaire,il est essentiel que les structures d'éducation soient libresd'accès. Corne aux autres niveaux, par ailleurs, la meilleure articula-tion possible entre enseignement normal <strong>et</strong> interventions spécialisées doitêtre recherchée. Ayant déjà analysé dans les parties antérieures, les prin-cipaux facteurs modulant c<strong>et</strong>te articulation, nous nous limiterons icii lustrer ,dans 1 'enseignement secondaire, technique ou supérieur, en faisantréférence à quelques expériences significatives, les modalités concrètes de1 'intégration,Au préalable, peut-être faut-if souligner qu'a côté <strong>des</strong> expériences donton parle, il y a celles qui pour être méconnues n'en existent pas moins.Rappelons qu'environ 6 700 élèves handicapés sont intégrés individuellementen classe ordinaire, au niveau du secondaire. On doit garder présentà l'esprit que si l'intégration se prépare, elle est aussi, bien souvent,un phénomène diffus, spontané, motivé par le désir <strong>des</strong> jeunes,<strong>des</strong> familles,<strong>des</strong> enseignants.A propos précisément de c<strong>et</strong>te intégration la, une enquête de 1'ONISEP(HAMELIN ; 1977) portant sur 1 278 collèges ou lycées techniques, a apporté<strong>des</strong> éléments d'information intéressants : 10 avaient <strong>des</strong> sections spécialisées,265 avaient recu <strong>des</strong> jeunes handicapés alors même qu'ils ne disposaientpas de sections spécialisées. En ce qui concerne les types de handi-


caps, on dénombrait : 114 déficiences motrices, 64 deficiences auditives,61 cas de diabète, 54 cas d'épilepsie, 42 dëficiences visuelles,33 cardiopathies. Parmi les formations dispensées,venaient largement entête les emplois de bureau suivis <strong>des</strong> C.A.P. de l'industrie, de l'habillement,de la cuisine.. ., les autres ayant une importance quantitativement minime.Interrogés sur les raisons motivant les refus d'admission d'adolescents handicapés,les chefs d'établissement citaient notamment : l'inaccessibilité<strong>des</strong> locaux scolaires, l'incompatibilité du handicap avec les métiersenseignés <strong>et</strong> bien sûr l'insuffisance de moyens matériels, financiers <strong>et</strong>humains.Au sein <strong>des</strong> expériences connues, nous avons choisi un p<strong>et</strong>it échantillonoù apparaissent les difficultés rencontrées, lors de l'engagement <strong>et</strong> dudéroulement de l'intégration ainsi que les moyens susceptibles de perm<strong>et</strong>trede les surmonter.Citons l'expérience d'intégration <strong>des</strong> hémophiles du Centre "Air <strong>et</strong> Soleil",au C.E.S. Maurice Ravel à Montfort-l'Amaury, initiée en 1974, dontGUILLAUD (L.) (1978) a souligné llintérêt,tout en m<strong>et</strong>tant remarquablementen évidence les deux problèmes majeurs rencontrés : un conflit de pouvoiravec la structure médicale d'origine autour de la délimitation <strong>des</strong> compétencesrespectives, 1 ' Education Nationale ayant eu à affirmer sa naturelleprédominance en matière dlEducation ; une question concernant la manièrede se situer vis-à-vis <strong>des</strong> jeunes mala<strong>des</strong> qui sont parfois tentés d'utiliserleur maladie pour se décharger <strong>des</strong> contraintes pédagogiques, direction <strong>et</strong>enseignants ayant eu a circonscrire le recours aux "circonstances atténuantes"qui doit effectivement demeurer dans <strong>des</strong> limites justifiées par<strong>des</strong> contraintes particulières imposées par la maladie. Pour le reste, comme1 'indique GUILLAUD (L.), rien ne semblait insurmontable, les conditions debase étant assez simples : "organisation d'un centre d'auto-perfusion auC.E.S. ; régimes alimentaires 3 respecter ; précautions à prendre dans lesmouvements avec certains <strong>enfants</strong> ; maintien de la scolarité <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>r<strong>et</strong>enus au centre par <strong>des</strong> problèmes physiques ; maintien au centre d'uneclasse spéciale pour les <strong>enfants</strong> présentant <strong>des</strong> difficultés particulières".Après une première année difficile, où l'expérience risque de tourner court,en raison <strong>des</strong> problèmes cités ci-<strong>des</strong>sus, le bilan devient plus positif,comme 1 'indique 1 'auteur : "c'est ainsi, par exemple, que les quatreelèves de 3ème passent en second cycle dont deux en section C <strong>et</strong> que tous


quatre ont obtenu sans diffîculté leur B.E.P.C....", sans doute grâce à'i'apport 6'un contingent de 750 heures supplémentaires <strong>des</strong>tinées à I'organisationd'un enseignement de soutien dans les disciplines de base, prioritairementouvert aux hémophiles, mais pas exclusivement, certains deleurs camara<strong>des</strong> pouvant en bénéficier aussi,t'intégration d'<strong>enfants</strong> mafa<strong>des</strong> pose certainement <strong>des</strong> problèmes plus complexeslorsque les maladies dont il s'agit se caractérisent par une aggravationplus ou moins rapide de l'état de l'enfant. Au p<strong>et</strong>lt Tremblay àCorbeil-Essonnes, on organise pourtant, lorsque cela s'avère possible <strong>et</strong>souhaitable, 1 "intégration d'<strong>enfants</strong> myopathes ayant entre 4 <strong>et</strong> 12 ans, enmaternelle, à l 'école élémentaire <strong>et</strong> dans le premier cycle de 1 'enseignementsecondaire ( HENRI J. 1978). Des jeunes myopathes font aussi partie<strong>des</strong> handicapés moteurs ayant entre 15 <strong>et</strong> 25 ans que l'Institut d1EducationMotrice de Bordeaux-Talence prend en charge <strong>et</strong> essaie d'intégrer auniveau du second cycle du second degré <strong>et</strong> du supérieur. Corn l'indiqueDARTOIS (R.1 (1978), l'objectif de l'institut est double : "assurer unescolarité dans le mil ieu scolaîre <strong>et</strong> universi taire normal, poursuivre unerééducation fonctionnel le <strong>et</strong> <strong>des</strong> traitements nécessités par leur état". Laquasi-totalité <strong>des</strong> jeunes pris en charge à l'internat sont intégréstemps compl<strong>et</strong> ou partiel dans les milieux ordinaires d'éducation correspondant# leurs choix <strong>et</strong> leurs capacités, alors meme que predominent <strong>des</strong>handicaps sévères (en 1975 sur 66 élèves, 15 présentaient <strong>des</strong> affectionsévolutives dont 10 myopathies, 51 souffraient d'affections non 6volutives<strong>et</strong> parmi ceux-ci : 12 tétraplégies traumatiques ou poliomyélitiques, 17paraplégies, 2 hémiplégies, 14 1 .M.C., 7 divers). Corn l 'indlque 1 'auteur"la souplesse <strong>et</strong> l'efficacité recherchées ne peuvent être obtenues quegrâce à une liaison étroite avec le lycée". C'est pourquoi : "un professeurest spécialement chargé de ce rôle de coordination". C<strong>et</strong>te collaborationétroite perm<strong>et</strong> de suivre la scoiarité, de procéder à la meilleure orientationpossible en la fondant sur une connaissance élargie <strong>des</strong> e?&ves, derégler les problèmes matériels faci 1 itant 1 'accès <strong>des</strong> sa1 les, l 'aménagement<strong>des</strong> emplois du temps, le choix <strong>des</strong> classes, l'aide pour les changements decours, <strong>et</strong>c... Outre l'hébergement, l'Institut assure naturellement lesrééducations <strong>et</strong> les soins nécessaires ainsi qu'un soutien pédagogique,sans oublier les transports. Tout ce qui précède concerne aussi bien leslycéens que les étudiants méme si l'aide pédagogique accordée ces dermers


est moins importante.En regle générale, les institutions spécial i Sées jouent un rôle moteurdans le processus d'intégration, mais il arrive aussi que l'initiativeprovienne directement <strong>des</strong> structures ordinaires de 1 ' Education. Tel futle cas, par exemple, au Lycée Georges de la Tour à Nancy qui offre auxdéficients visuels depuis 1966, selon VETTER (J.) (1978) : "une formuleoriginale pour poursuivre leur scolarité dans le second cycle du seconddegré : devenir <strong>des</strong> lycéens" à part entière", <strong>et</strong> trouver au lycée lesoutien nécessité par leur handicap. Née de l'absence, en Lorraine, d<strong>et</strong>oute structure perm<strong>et</strong>tant a un déficient visuel de poursuivre <strong>des</strong> êtu<strong>des</strong>au-dela de la classe de 3he, c<strong>et</strong>te initiative a déja permis, en dix ans,a près de 40 élèves, de passer avec succès le baccalauréat". Au lycée dela Tour l'élève handicapé visuel mène la même vie que ses camara<strong>des</strong> enclasse, comme hors de la classe, exception faite de l'éducation physiquepour laquelle <strong>des</strong> cours <strong>des</strong>tinés aux aveugles compl<strong>et</strong>s <strong>et</strong> aux amblyopesprofonds sont prévus. Une structure de soutien, indique VETTER (J.),confiée a deux professeurs, répond aux besoins particuliers <strong>des</strong> déficientsvisuels en : 1) procédant aux transcriptions nécessaires <strong>des</strong> textes enbraille <strong>et</strong> vice-versa, de manière à assurer l'intégralité de la communicationentre enseignants <strong>et</strong> éléves handicapés. 2) Informant les enseignants<strong>des</strong> dispositions pédagogiques simples qu' i 1s doivent respecter. 3) Assurantles répétitions dans certaines matières à la demande <strong>des</strong> élèves. 4) Faisantbénéficier les élèves handicapés du tiers temps supplémentaire habituellementaccordé pour les examens, les devoirs, sans que ce bénéfice neprésente un caractère obligatoire. 5) M<strong>et</strong>tant à la disposition <strong>des</strong> Blèvesun matériel spécialisé : lampes de bureau, magnétophones, <strong>et</strong>c.. . VETTER (J.)souligne ltint6rêt de c<strong>et</strong>te organisation souple, pertinente <strong>et</strong> légère, enfaisant état <strong>des</strong> résuf tats scolaires d'environ 50 élèves : parmi ceux quiétaient originaires d'établissements spécialisés, 80 % avaient obtenu leurbaccalauréat alors que 50 1 seulement de ceux issus <strong>des</strong> C.E.S. ordinairesy avaient réussi, ce qui tend à montrer l'efficacité de la formule de laTour. Inversement, on peut en inférer la nocivité d'une intégration n'ayantbénéficié d'aucune préparation, aménagement particulier ou suivi. Au Lycéede la Tour, il est à noter, enfin, contme l'a précisé CMASSAING (M.) (1978),que l'on veille a faciliter le déplacement <strong>des</strong> handicapés visuels à l'intBrieurde l'école en effectuant un certain nombre de p<strong>et</strong>ites transforma-


tions internes.Selon PAGENAULT (M.F.) (1978). <strong>des</strong> résultats remarquables ont également étéenregistrés au Lycée de Bréquigny à Rennes où, à partir de la seconde,on intègre les élèves malvoyants issus <strong>des</strong> sections spécialisées existantesjusqu'en 3ème dans l'étahlissement. Le rectorat octroie au lycée un contingentd' heures supplémentaires, correspondant au nombre di heures qui seraientnécessaires à la création d'une classe spécialisée de second degré, utiliséesavec profit par les prcfesseurs pour accorder un soutien spécialiséaux élèves handicapés. Dans le cadre de c<strong>et</strong>te expérience ayant notamentdébouché sur un pourcentage de réussites au baccalauréat supérieur à lamoyenne nationale, il est & noter que 1 'on s'est orienté vers une extensionde ta formule à <strong>des</strong> élèves plus jeunes.Naturellement, les Collèges d'Enseignement Secondaire sont également concernéspar l'intégration. Ainsi au C.E.S. "Pierre Ronsard'' i I'Hay-les-Roses, on accueille depuis 1977-1978 une dizaine d'@lèves déficientsvisuels (AVERBOUH S., FONTVIEILLE L., 1978). Dans ce C.E.S., T'intégrationa été facilitée, en réduisant les effectifs <strong>des</strong> classes (( 18) recevant<strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapés <strong>et</strong> en les assistant au moyen d'un enseignement supplémentairepolyvalent qui peut d'ailleurs aider tout enfant en difficulté.Une fois ce service mis en place, l'expérience s'est poursuivieavec succès.<strong>Les</strong> <strong>enfants</strong> <strong>et</strong> ad01 escents handicapés auditifs sont aussi concernés parl'intégration dans le second degré. On peut citer 11exp6rience du Lycée"Cami 1 le-Jull ian" Bordeaux où six adolescentes handicapées auditivesont été accueillies dans les classes normales d'entendants. C<strong>et</strong>te expérienc<strong>et</strong>rès récente (el le date de la rentrée 1976-1977) a rencontré <strong>des</strong>difficultés multiples, en premier lieu, du fait du nombre <strong>des</strong> élèves enclasse de l'ordre de 35, mais aussi de la lourdeur de l'emploi du temps(environ 30 heures hebdomadaires), Le soutien pédagogique spécialisé <strong>et</strong>complémentaire, apparu tout à fait nécessaire, paraissait difficilementpouvoir s'articuler avec les cours normaux. Aussi bien le redoublementpour les malentendantes a-t-il eu tendance à être posé comme une règleaprès accord <strong>des</strong> intéressées (obtenu dans 5 cas sur 6). C<strong>et</strong>te solutionn'est certes pas idéale mais d'autres formules pourraient sans doute êtreenvisagées.. . (DELAIRE (M.G.) , 1979).


A partir de l'analyse <strong>des</strong> courbes d'effectifs <strong>des</strong> handicapés moteurs,visuels <strong>et</strong> auditifs intégrés individuellement en 1974-1975 dans le seconddegré, en fonction de l'âge (entre 12 <strong>et</strong> 18 ans). LABREGERE (A.) (1978)attire l'attention sur l'importance possible <strong>des</strong> particularités constantesdu milieu scolaire comme facteur déterminant de 1 'intégration, indépen-damment du type de handicaps : les trois courbes passaient, en eff<strong>et</strong>, parun maximum à 15 ans avant de décroître jusqu4A 17 ans, âge où l'on observaitune stabilisation <strong>des</strong> effectifs, sauf pour ceux <strong>des</strong> handicapés moteurs ànouveau en progression. On dénombrait, pour 1 'année scolaire, 1 51 1 handi-capés moteurs, 1 034 handicapés visuels, 736 handicapés auditifs. Relevonsqu'en 1978-1979, ces nombres s'élevaient respectivement à 1 651, 1 279,1 672, temoignant d'une progression modérée de l'intégration sauf pour ladernière catégorie où elle apparaît plus sensible.Que l'intégration progresse moins vite sur le terrain qu'elle ne le faitau niveau <strong>des</strong> discours ne présente en soi rien d'étonnant. Cela peut étrerassurant dans le sens où l'on peut supposer que l'absence de précipitationtémoigne du souci de remplir les conditions nécessaires avant <strong>des</strong>'engager dans une aventure difficile. Cela peut étre le signe aussi d'uneinertie du système d'éducation tellement importante que l'on pourrait désespérerde voir se généraliser <strong>des</strong> expériences qui, en dépit souvent deleur caractére exemplaire, demeurent encore marginales <strong>et</strong> artisanales.Il ne faut certes pas integrer les <strong>enfants</strong> <strong>et</strong> adolescents handicapés, àtout prix, dans n' importe quelles conditions. Mais il serait souhaitableque les conditions optimales existent pour intégrer les <strong>enfants</strong> <strong>et</strong> adolescentshandicapés lorsque cela se justifie dans leur intérêt.Au niveau de l'université, il semble que le nombre <strong>des</strong> <strong>et</strong>udiants soit enaugmentation sensible. <strong>Les</strong> Centres Régionaux <strong>des</strong> Oeuvres Universitaires(C.R.O.U.S.) qui en recensaient 476 en 1967-1968, en ont dénombré 800lors de la dernière enquête réalisée en 1977-1978. Cela s'explique, engrande partie, par les actions menées pour améliorer l'accessibilité <strong>des</strong>locaux d'enseignement <strong>et</strong> <strong>des</strong> résidences universitaires. Ainsi "sur l'ensemble<strong>des</strong> unités d'enseignement <strong>et</strong> de recherche : 82 soit un dixième del'effectif total <strong>des</strong> U.E.R., peuvent être considérées comme peu accessiblesaux handicapés moteurs". (Réadaptation, no 284, novembre 1981 ).


Il reste que 'les nombreuses barrières persistantes rendent encore trèsdifficile l'accès <strong>des</strong> handicapés -3 l'enseignement supérieur.Pour les handicapés mteurs, la possibi'l i té d'entreprendre <strong>et</strong> de poursuivre<strong>des</strong> étu<strong>des</strong> supérieures auterme de l'enseignement secondaire, demeure conditionnéepar <strong>des</strong> problèmes de transport, d'accessibil ?te, d'hébergement<strong>et</strong> éventuellement de soins. Il est i# noter que certaines régions (Orléans,Grenoble, Nancy, Montpe i l ier, Rennes) sont mieux équipées pour résoudreces problèmes en raison <strong>des</strong> initiatives prises par les C.R.O.U.S. ou par<strong>des</strong> Associations comme les Groupements pour 1 'Insertion <strong>des</strong> HandicapésPhysiques (G. I .H.P. 1 (SAVY J. 1981). A Grenoble, notamment, "suivant leurdegré d'autonomie <strong>et</strong> leurs besoins personnels ils vont pouvoir bdnéficierdu Centre Uni versi tai re de cure de Sai nbHi laire-du-Touv<strong>et</strong>, d'une chambre<strong>et</strong> d'un tiers service en résidence universitaire ou 3 Grenoble d'un appartementadapté <strong>et</strong> <strong>des</strong> services de tlerce personne en milieu de vie ordinaire".(SAVY J. 15831).Pour les handicapés sensoriels, 7 'aide d'un tiers s'avère presque toujoursnécessaire en vue de compenser les difficultés d'actes aux cours ou aucontenu <strong>des</strong> documents. Dans tous les cas, les étudiants doivent se montrertrès motivés pour réussir (Document G.I.A.A. (1980) ; RDUALDES D. (1980)).Sans doute serait-il souhaitable, au mor'ns Cl titre expérimental, dansquelques U. E.R., de repenser 1 es modalités de communication utilisées envue de faciliter 1 kccès <strong>des</strong> handicapés sensoriels mais aussi d'améliorerpour tous les étudiants la qualité de la transmission de l'enseignement.1.4. - OUVERWRE DE TOUS LES LIEUX DE VIE AUX ENFANTS ET ADOLESCENTSHANDICAPESCertes, pour l'enfant <strong>et</strong> l'adolescent, sauf cas de désintérgt massif,l'école constitue le milieu de vie extra-familial le plus prégnant aussi bienintellectuellement qu'affectivement <strong>et</strong> socialement. Mais il y a, hors ducadre scolaire, multitude dlespact?s d'epanouissement <strong>et</strong> de plaisir quidevraient aussi faire 1 'obj<strong>et</strong> <strong>des</strong> aménagements nécessaires à leur ouvertureaux <strong>enfants</strong> <strong>et</strong> adolescents handicapés. Tour à tour, nous nous intéresseronsaux milieux organisés <strong>et</strong> encadrés puis aux zones de libre évolution.


1.4.1. - Milieux organisés <strong>et</strong> encadrésQu'il s'agisse de centres aérés, de colonies de vacances,de sport,d'expression dramatique, de jeu d'échecs, d'équitation, de planche àvoile, d'initiation musicale, de danse rythmique, <strong>et</strong>c.. . , aucune limiteautre que celle de leur déficience fonctionnelle n'en devrait teniréloignés les <strong>enfants</strong> ou adolescents handicapés. Cela impliquerait simple-ment une large révision de la notion d'incompatibilité, en fonction dela diversification possible <strong>des</strong> modalités concr<strong>et</strong>es de chaque activité.A prendre, cependant, pour indice &s changements favorables dans lesecteur visé ici, la fréquence <strong>des</strong> discours en faisant état, l'intégrationsemble tarder plus qu'ailleurs manifester <strong>des</strong> progrès. Fait étonnant siT'on croit a une existence minimale, dans les milieux de loisirs, <strong>des</strong>contraintes de production. Mais sans doute, c<strong>et</strong>te croyance tend-el le, deplus en plus, A se révéler erronée, du fait de l'excessive extension dela règle consistant à poser partout <strong>des</strong> objectifs normalisateurs. Lalenteur <strong>des</strong> changements souhaités pourrait aussi provenir de la difficultésensibiliser <strong>des</strong> milieux caractérisés par leur éparpillement. On peutpenser, enfin, que l'indice auquel nous nous référons fausse l'appréciationdu développement de l'intégration dans la mesure où le caractère "microscopique"de certaines expériences fait qu'elles se déroulent sans écho particulier.La recherche de ce type d'expérience dont nous apprenons parfoisl'existence par hasard, leur <strong>des</strong>cription <strong>et</strong> étude pourraient apporter <strong>des</strong>connaissances intéressantes sur le caractère spontané du phénomène intégrationsociale.A 1 'heure actuelle, les informations dont on dispose concernent essentiellementles réalisations effectuées par <strong>des</strong> organfsations d'une certaineimportance. C'est A leur sourceque nous alimenterons la brève partie quisuit.L'Association <strong>des</strong> Paralysés de France, amenée à répondre à <strong>des</strong> milliers dedéparts en vacances chaque année, a expérimenté une modalité intermédiaired'intégration : la formule <strong>des</strong> séjours jumelés que LOURADOUR (J.)(1977) définit comme suit : "un centre de vacances pour <strong>enfants</strong> vali<strong>des</strong>est juxtaposé A un centre pour handicapés <strong>et</strong> un certain nombre d'activités


sont partagées". C<strong>et</strong>te formule est certainement préférable à la ségrégationstricte, en attendant que, pour les jeunes handicapés, les possibilitésse mu1 tipl ient, ce qui suppose 1 'ouverture d'organisations non spécifiques,telle qu'elfe peut être parfois observée.On peut citer, par exemple, "la contribution du scoutisme à l'assistanceaux <strong>enfants</strong> débiles mentaux1' étudiée par DELREUX (J.M.)(1975). C<strong>et</strong>auteur a montré comment, a partir de t927, date de son implantation à Berck,au sein <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> handicapés physiques, le scoutisme n'a cessé <strong>des</strong>lintSresser au problème de l'intégration ou plutôt, selon sa formule, de"l'extension":"il s'agissait d'abord d'activités "mixtes" regroupant <strong>des</strong>unités vali<strong>des</strong> <strong>et</strong> unités de handicapés, puis peu a peu <strong>et</strong> là encore enraison de la demande <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> eux-mêmes ('Moi aussi je veux être scout"),de l'intégration d'individus parfois lourdement atteints, parmi d'autrestout à fait normaux. L'une <strong>des</strong> victoires les plus marquantes dans ce sensfut pour les Scouts de France, d'avoir emmené avec eux le seul handicapéphysique praentau Jamborée <strong>des</strong> Etats-Unis en 1967, le seul parmi14 000 scouts vali<strong>des</strong>".Actuellement, "l'extension" concerne aussi <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> <strong>et</strong> adolescentshandicapés mentaux. Extension, comme le suggère DELREUX (J.M.) avec humour,peut être plus importante qu'on ne l'imagine car si "rien n'est impossible"pour les scouts, de plus "c'est tout naturel" tant <strong>et</strong> si bien que la progressionde 1 'intégration ici ou là ne donne pas forcément lieu à 1 'elaborationd'un compte rendu. C'est toutefois une expérience d'intégration(de 7 débiles légers dans 7 équipes de scouts) ayant laissé une traceicrite dont rend compte DELREUX (J.H.) : entre normaux <strong>et</strong> handicapéss'engage un processus de reconnaissance réciproque <strong>et</strong> s'instaurent progressivement<strong>des</strong> échanges <strong>et</strong> <strong>des</strong> relations d'amitié.Une expérience particulièrement intéressante d'accueil de jeunes <strong>handicapes</strong>dans <strong>des</strong> colonies de vacances ordinaires a été engagée par la Caisse Centraled'Activités Sociales. C<strong>et</strong>te expérience fonctionne correctement depuis 2970,comme en témoigne son el argi ssement progressif, le nombre de handi capes accuei 1 -lis étant passé de 12 <strong>enfants</strong> ayant entre 5 <strong>et</strong> 12 ans à 128 (dont 16 <strong>adultes</strong>)en 1979 (NOEL C.,1980). Le principe de base consiste à intégrer 3 à 4 handica-pés maximum par colonie, soit environ 4 % de l'ensemble <strong>et</strong> pasplus de 1 handicapé par équipe, 1 'accord de c<strong>et</strong>te derniere devant


être préalablement obtenu. II est à noter que l'équipe ne comporte pasd'éducateur spécialisé, car on s'opposerait à la philosophie de banalisation<strong>et</strong> de normalisation sous-tendant 1 'expérience, mais elle peut recourir,si nécessaire, aux conseils <strong>des</strong> médecins de la Caisse Centrale d'ActivitésSociales <strong>et</strong> à l'aide ponctuelle d'un assitant sanitaire présent dans lacolonie. Quel que soit leur degré, tous les types de handicaps (motrur,sensoriel, mental, troubles du comportement) sont acceptés sauf s'ifs'agit de maladies aiguës ou de maladies dont le traitement est en coursd'équilibration. A partir <strong>des</strong> appreciations portees par les équipes <strong>et</strong>d'observations personnel les, NOEL (C. ) (1980) m<strong>et</strong> en évidence <strong>des</strong> résultatsqui nous sont apparus tout 3 fait remarquables : la grande majoritéd'<strong>enfants</strong> <strong>et</strong> d'adolescents handicap& acquiert une plus grande autonomieen progressant sur le plan du langage, de la parole, de la sociabilité.Par ailleurs, l'intégration semble avoir un impact positif sur les familles<strong>et</strong> sur les autres <strong>enfants</strong>. Enfin, notons que l'expérience peut perm<strong>et</strong>tre derevoir les proj<strong>et</strong>s pédagogiques <strong>des</strong> institutions prenant habituellement encharge les <strong>enfants</strong> ou adolescents handicapés, dans la mesure, où elle peutêtre considérée comme un test d'adaptation.C'est souvent 3 l'initiative <strong>des</strong> comités de gran<strong>des</strong> entreprises ou administrationsque s'engagent au niveau <strong>des</strong> vacances les expériences d'intégration.Par exemple, indique NOEL (C.) (f9801, la Banque de France intègre depuissix ans de jeunes handicapés de 4 16 ans dans les colonies organisées pourles <strong>enfants</strong> de son personnel.D'une manière générale, depuis l'arrêté du 29 mai 1975 perm<strong>et</strong>tant auxorganisateurs d'accueillir sans exclusivité toutes les catégories d'<strong>enfants</strong>en centres de vacances, 1 'intégration <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> <strong>et</strong> adolescents handicapésse trouve théoriquement permise. <strong>Les</strong> expériences réalisées montrent qu'elleest possible avec un minimum de précautions <strong>et</strong> de préparation y comprispour ceux d'entre eux qui sont lourdement handicapés sauf en cas de troublesaigus importants.L'intégration dans les Maisons de la Culture <strong>et</strong> Centres d'Action Culturellese heurte au problème majeur de l'accueil (Réadaptation (1977)). Indépendamment<strong>des</strong> diversités de situation, se pose la question <strong>des</strong> barrièresarchitecturales, au mieux résolue par l'intervention d'un service d'accueil


<strong>et</strong> parTots, lors ae cerraines manifestations importantes, celui de lasécurité. De plus en plus, <strong>des</strong> Haisons de fa Ctrlture <strong>et</strong> <strong>des</strong> Centresd'Action Culturelle ont tendance à organiser <strong>des</strong> expositions, <strong>des</strong> soiréesd'information, <strong>des</strong> spectacles dans la rue qui perm<strong>et</strong>tent aux jeunes vat i<strong>des</strong><strong>et</strong> handicapés de se rencontrer, d'établir <strong>des</strong> contacts, de nouer <strong>des</strong> relations.Des initiatives exemplaires ont été prises notament a Grenoble <strong>et</strong>Chateauval ton (Réadaptation, 1977).Dans certaines fédérations de joueurs, l'intégration peut ne poser aucunproblème particulier. Par exemple, le jeu d'échecs par correspondance estaccessible à tout un chacun. Adm<strong>et</strong>tre <strong>des</strong> aveugles au jeu à la pendule Supposeraitpar contre <strong>des</strong> dispositions particulières au niveau <strong>des</strong> reglementsqui, actuellement, font défaut. Cela pourrait s'appliquer tout aussi bienau sport où l'accès à l'entraînement <strong>et</strong> aux compétitions pourrait êtrereconsidéré. Même si le maintien <strong>des</strong> filières spéciales slav&re souhaitableou indispensable, leur articulation avec les pratiques normal es devraitêtre recherchée pour favoriser,autant que possible, les contacts, lesmixages, la connaissance réciproque, les interactions. Et cela s'appliqueà toutes les activités encadrées.1. 4.2. - Espaces de libre évolutionIl faut dire tout d'abord que la liberté offerte dans les espaces de fibreévolution rencontre <strong>des</strong> ?imites &identes. Même si, en général, l'encadrement<strong>des</strong> <strong>enfants</strong> <strong>et</strong> adolescents n'y est pas organisé, la plupart <strong>des</strong> espacesdans les cités, par exempfe, sont de plus en plus finalisés, c'esttadireconçus pour un type d'activitbs définies a priori. L'absence d'encadrementphysique, par ai 1 leurs, n'empêche pas que les détermjnismes régissantles rapports sociaux continuent de peser sur les relations nouéesentre les jeunes ; ceux-ci reprennent, pour l'essentiel, les discours deleurs aînés.Toutefois, tout en s'insérant dans un cadre matériel <strong>et</strong> culturel déterminé,la possibilité d'expérimentation dans les zones de libre évolution, demeurecertainement supérieure à celle qui caractérise <strong>des</strong> milieux plus structuréspar <strong>des</strong> règles expl ici tement moins souples. Jusqu'a un certain point, les


<strong>enfants</strong> jouent avec les normes <strong>des</strong> <strong>adultes</strong>, diversifient le champ <strong>des</strong>attitu<strong>des</strong> <strong>et</strong> <strong>des</strong> comportements : les adolescents définissent progressivementleur identité en intériorisant <strong>des</strong> conduites <strong>des</strong> <strong>adultes</strong> maisaussi en s'opposant à celles-ci, non seulement sur un plan individuel maisaussi dans le cadre d'un processus collectif de changement ... <strong>Les</strong>rapports inter-<strong>enfants</strong> <strong>et</strong> inter-adolescents constituent un laboratoireoù l'imaoe <strong>des</strong> uns <strong>et</strong> <strong>des</strong> autres se trouve mise en jeu. testée. évaluée.particulièrement lorsque l'absence physiaue <strong>des</strong> aînés oerm<strong>et</strong> de fairefonctionner les critères aooartenant tel ou tel arouoe d'âae. Ce auis'y oasse eut donc se révéler d'une importance extrême en ce qui concernel'expression de la personnalité <strong>et</strong> l'épanouissement <strong>des</strong> <strong>enfants</strong> <strong>et</strong> adolescentsqu'ils soient normaux ou non.Cependant, à notre connaissance, aucun écrit n'a été consacré a c<strong>et</strong>tequestion du point de vue particulier <strong>des</strong> interactions entre jeunes handicapés<strong>et</strong> vali<strong>des</strong>. Des étu<strong>des</strong> s'avèrent, a c<strong>et</strong> égard, nécessaires pourcerner l'intérêt <strong>et</strong> les risques éventuels de ce type d'interaction ensituation de libre évolution.


L'INTEGRATION DES ADULTES HANDICAPESMeme si au niveau <strong>des</strong> discours on lui réserve de plus en plus ses faveurs,l'intégration <strong>des</strong> <strong>adultes</strong> handicapés continue à faire question dans la plupart<strong>des</strong> milieux de vie. Même si dans tel ou tel domaine particulier, ledispositif législatif, mis en place à partir de 1975, a pu apporter <strong>des</strong>progrès sensibles, les individus stigmatisés par une différence, prenantvaleur négative, n'en éprouvent pas moins, en moyenne, davantage de diffi-cultés que les autres à se loger, à travailler, à se déplacer, à nouer <strong>et</strong>entr<strong>et</strong>enir <strong>des</strong> relations affectives d'où, de facto, la sexualité ne soitsystématiquement exclue. De nombreux témoignages 1 ' i 1 lustrent concrètement(Cf. par exemple, C. HERNANDEZ, 1978 ; E. AUERBACHER, 1982).C'est qu'il ne suffit pas d'en discourir, ni même de promulguer <strong>des</strong> mesures,pour que progresse l'intégration ! Des déterminismes de tout ordre,dont on ne saurait faire abstraction, régissent, en eff<strong>et</strong>, le processus dereconnaissance sociale <strong>des</strong> personnes handicapées. <strong>Les</strong> limites <strong>des</strong> changementsenvisageables proviennent de l'état <strong>des</strong> sciences, <strong>des</strong> techniques, del'économie, de la politique, de l'idéologie ...Toutefois, alors que se multiplient lesconfigurations possibles de l'environnementphysique du fait <strong>des</strong> progrès techniques <strong>et</strong> que parait pouvoir serenforcer le mouvement en faveur de l'intégration dans le respect <strong>des</strong> différences,les structures demeurent comme prisonnières <strong>des</strong> vieux schémasnormés (par exemple, en architecture ,de celui contraignant <strong>des</strong> escaliers)<strong>et</strong> c'est pourquoi se poursuit la recherche <strong>des</strong> actions les plus opportunespour favoriser la participation sociale <strong>des</strong> personnes handicapées.Il faut remarquer, ici, que c<strong>et</strong>te perspective (que nous avons fait nôtr<strong>et</strong>out au long de notre analyse bibliographique) serait à l'évidence pervertiesi l'intégration tendait à devenir une contrainte rigide pour les individusouf<strong>et</strong> un dogme pour fa société. En fonction <strong>des</strong> caractéristiques


de leurs déficits, en certains cas particulièrement lourds,tuation familiale,de leur si-sociale, ou de leurs problèmes psychologiques éventuels,d'autres formules de vie peuvent être préférées par les personnes handica-pées elles-mêmes.Inaccessible à celles d'entre elles souffrant <strong>des</strong> attein-tes les plus graves <strong>et</strong> <strong>des</strong> situations les plus difficiles, la vie en milieuordinaire introduirait parfois <strong>des</strong> risques vitaux ou <strong>des</strong> tensions psycho-logiques plus ou moins insupportables. A la diversité <strong>des</strong> personnes handi-capées doivent donc correspondre <strong>des</strong> lieux divers de vie. Cela a été, àjuste titre, réaffirmé lors <strong>des</strong> journées d'étude du C.T.N.E.R.H.1 . sur"les barrières psychosociologiques s'opposant à <strong>l'integration</strong> <strong>des</strong> personneshandica~ées (C.T.M.E.R.H.I., 1982).Il n'y a pas, cependant, entre les solutions favorisant l'intégration <strong>des</strong>personnes handicapées <strong>et</strong> les dispositions organisant leur prise en chargedans <strong>des</strong> structures spécifiques, qu'un rapport de complémentari té. Le <strong>handicapes</strong>t une variable, au premier chef dépendante de l'environnement, cequi signifie que les améliorations apportées à ce dernier réduisent ou supprimentle handicap comme tel <strong>et</strong> rendent en conséquence moins nécessairele recours à <strong>des</strong> modalités particulières de prise en charge <strong>des</strong> personnesfonctionnant différemment. t'ouverture <strong>des</strong> milieux ordinaires peut donc s<strong>et</strong>raduire par une certaine tendance à la ferm<strong>et</strong>ure de structures spécifiquesRelevons qu'à l'inverse, la réciproque de la précédente proposition ne peutque demeurer soumise à une vérification <strong>des</strong> plus problématiques, la ferm<strong>et</strong>ure<strong>des</strong> structures spécialisées ne suffisant pas à garantir une intégrationsociale effective <strong>des</strong> suj<strong>et</strong>s qui y sont pris en charge. Même si la mécaniqued'auto-conservation <strong>des</strong> institutions joue en ce sens. ces structuresne sont pas cause mais conséquence d'un ensemble de phénomènes individuels<strong>et</strong> sociaux donnant vie <strong>et</strong> forme au processus de ségrégation-Quoi qu'il en soit <strong>des</strong> rapports entre les deux termes, le délicat problème<strong>des</strong> limites, consistant à situer la ligne de démarcation au-delà de laquelleles structures spécifiques pourraient encore revêtir un caractère indispensable,se pose inévitablement. Pourtant, dans un contexte global faitd'incertitude, dès que l'on tente d'explorer les répercussions <strong>des</strong> évolutionsde 1 'environnement, <strong>des</strong> sciences <strong>et</strong> <strong>des</strong> techniques (<strong>et</strong>c.. .), touteappréciation <strong>et</strong> a fortiori toute prévision de la situation <strong>des</strong> personnes


handicapées ne peut que se situer sur un terrain hypothétique. Quels seront,par exemple, les prolongements de la "crise" économique actuelle ?Quelle sera l'ampleur <strong>des</strong> remaniements <strong>des</strong> systèmes sociaux que la robotique<strong>et</strong> l'informatique induiront obligatoirement ? Le discours sur la différenceexercera-t-il une pesée décisive sur l'organisation <strong>des</strong> rapports humainsou ne sera-t-il qu'un épiphénomène sans lendemain ?<strong>Les</strong> réponses sont d'autant plus difficifes à formuler que les approcheshabituelles de 1 'intégration ne reposent pas la problématique de celle-cidans le cadre de la société en changement où elle s'inscrit pourtant nécessairement.Cela résulte sans aucun doute de la tendance à "surspécifier"les problèmes <strong>des</strong> personnes handicapées, tendance génératrice <strong>des</strong> cloisonnementsrepérables entre les milieux spécialisés <strong>et</strong> ceux ayant <strong>des</strong> viséesgénérales dans tel ou tel type d'activité : construction, économie, techniques,<strong>et</strong>c. .. II s'ensuit une méconnaissance très n<strong>et</strong>te <strong>des</strong> dispositionssouhaitables, pour les suj<strong>et</strong>s atteints de handicaps,chez la plupart <strong>des</strong>catégories de décideurs, ce qui entraîne notamment une réduction de 1 'adaptabilité<strong>des</strong> structures par rapport à ce qui pourrait être envisagé <strong>et</strong> réalisé(J. SANCHEZ, 1980). A les méconnaître, en eff<strong>et</strong>, on s'expose, a nepoint les satisfaire, au moment opportun, particulièrement lors de la création<strong>et</strong> de la production d'obj<strong>et</strong>s ou de modèles nouveaux.L'insuffisance de l'articulation <strong>des</strong> analyses prospectives globales <strong>et</strong> spécifiquesfixe donc <strong>des</strong> limites évidentes à la dynamique de 1 'intégration,tout comme d'ailleurs à sa connaissance &me. It était necessaire de lerappeler avant de nous engager dans la synthgse <strong>des</strong> élëments bibliographiquesrecensés ici, dont nous organiserons la présentation en trois grandsaxes concernant respectivement : les eff<strong>et</strong>s <strong>des</strong> interventions centrées surles individus, le rôle de 1 'adaptabilité <strong>des</strong> structures <strong>et</strong> celui <strong>des</strong> médiateursde 1 l intégration.II .l. - ACCROITRE LES CAPACITES DES PERSONNES HANDICAPEESSoins, rééducation, appareillage, éducation, formation jouent naturellementun rôle essentiel pour limiter les déficits <strong>des</strong> individus <strong>et</strong> réduire leursprolongements fonctionnels, professionnels <strong>et</strong> sociaux. Dans une perspectived'intégration, il est fondamental que le potentiel <strong>des</strong> personnes handicapées


fasse 1 'obj<strong>et</strong> d'un procès de reconnaissance attentif <strong>et</strong> puisse bénéficier<strong>des</strong> catalyseurs les plus appropriés.Mais, en dépit de 1 ' importance quantitative <strong>des</strong> discours armés (méthodolo-giquement s'entend) ou non, émis à leurs propos, les conditions perm<strong>et</strong>tantd'assurer un épanouissement optimum <strong>des</strong> personnes handicapéesdemeurentà la vérité assez mal connues. En regard <strong>des</strong> questions ayant trait à tapertinence <strong>des</strong> modèles d'intervention centrés sur l'individu, la portée<strong>des</strong> recherches <strong>et</strong> étu<strong>des</strong> existantes demeure relativement 1 imitée. La mu3 -tiplication numérique <strong>des</strong> approches apporte, certes, <strong>des</strong> connaissances nou-velles, mais <strong>des</strong> comparaisons sont rendues très difficiles, voire impossi-bles, du fait de la singularité <strong>des</strong> expériences concernées, de la diversité<strong>des</strong> métho<strong>des</strong> mises en oeuvre, <strong>et</strong>c.. .Toutefois, les étu<strong>des</strong> <strong>et</strong> recherches existantes, en France comme dans d'au-tres pays, si elles ne perm<strong>et</strong>tent pas d'attribuer en toute sûr<strong>et</strong>é à tel outel mode de formation les succès ou les échecs observables au niveau del'insertion ou de la réinsertion professionnelle <strong>et</strong> sociale <strong>des</strong> personneshandicapées, apportent quelques repérages quantitatifs <strong>et</strong> qua1 i tatifs es-sentiels. Nous les résumerons <strong>et</strong> commenterons brièvement.II .1.1. - Pour les personnes mentalement handicapéesR. Mc. CARVER <strong>et</strong> E.M. CRRIG (19741, aux Etats-Unis, effectuant une vastesynthèse bibliographique de 44 étu<strong>des</strong> sur le thème du devenir <strong>des</strong> personnesmentalement handicapées, ont relevé un taux moyen de réussite de l'insertionen milieu ordinaire de 69 % <strong>et</strong> un taux médian de 74 %.<strong>Les</strong> particularités <strong>des</strong> institutjons dont elfes sont originaires semblentpeser sur ta réussite ou 1 'échec de l'insertion <strong>des</strong> personnes handicapées.Il y a là, semble-t-il, une première source de variation à prendre en considération.Nous avons nous-même relevé que les taux d' intégration profes-sionnelle <strong>des</strong> <strong>adultes</strong> handicapés mentaux, calculés dans les étu<strong>des</strong>réali-sPes dans le cadre de la formation <strong>des</strong> directeurs d'établissements spécia-lisés,à 1'Ecole Nationale de la Santé Publique, ces dix dernières années,oscillaient entre 50 % <strong>et</strong> 80 % environ, selon les institutions sur


lesquelles portaient spécifiquement les étu<strong>des</strong> en question. Mais la variableinstitution recouvre toute une série de facteurs qu'il conviendraitd'isoler pour déterminer leurs eff<strong>et</strong>s respectifs : caractéristiques <strong>des</strong>populations accueillies, procédures éducatives utilisées qui demeurentassez mal connues, types de formations dispensées, degré de perméabilitéau handicap de 1 'environnement socio-économique,suite (pouvant prendre le niveau O). . .modalités du travail deD. FREDERIC (1972) a montré que le niveau du Q.I. semblait jouer un rôleimportant dans la détermination du devenir <strong>des</strong> suj<strong>et</strong>s handicapés mentaux.S'intéressant à la situation socio-professionnelle de 66 suj<strong>et</strong>s issus d'unInstitut Médico-Pédagogique,c<strong>et</strong> auteur a observé que le Q.I. moyen <strong>des</strong>handicapés mentaux insérés en milieu ordinaire de production était de 70alors qu'il n'était que de 58 pour ceux ayant échoué. Aucune différencesignificative n'apparaissait, par contre, entre le Q.I. <strong>des</strong> suj<strong>et</strong>s en fonc-tion du degré de réussite de l'insertion.D. FREDERIC releva aussi que, dans plus de la moitié <strong>des</strong> cas d'échec, leshandicapés mentaux manifestaient <strong>des</strong> troubles du comportement relationnel.Aussi bien la dysharmonie semblait-elle constituer un facteur défavorableà 1 'insertion. Enfin, il est intéressant de noter que l'auteur n'observantaucune différence significative au niveau de la variable dépendante en fonc-tion du caractère pathogène du milieu familial <strong>des</strong> suj<strong>et</strong>s, tendait à en dé-duire que la prise en charge éducative avait fonctionné comme lieu d'effa-cement <strong>des</strong> expériences familiales perturbantes. Précisons que l'auteur seréférait là aux cas suivants : foyers dissociés, éthylisme, conditions soéconomiquestrès dégradées, troubles psychiatriques.. .Un important éclairage <strong>des</strong> eff<strong>et</strong>s de quelques facteurs essentiels a étéapporté par N. DIEDERICH, D. VELCHE, J. DURAND <strong>et</strong> R. SALBREUX (1979) autravers de l'étude du devenir de 321 handicapés mentaux ayant fréquentécinq institutions (quatre 1.M.Pro. <strong>et</strong> une E.N.P.). Ces auteurs ont mis enévidence que : 1) Le degré de réinsertion en milieu normal dépend en pre-mier lieu du Q.I. (59 % <strong>des</strong> suj<strong>et</strong>s dont le Q.I. était supérieur ou égal à70 travaillaient en milieu normal, 13 % en C.A.T., 28 % ne travaillaientpas alors que lorsque le Q.I. se situait entre 50 <strong>et</strong> 69, ces proportionspassaient respectivement à 51,3 %, 24,4 %, 24,3 %, <strong>et</strong> lorsqu'il était


inférieur ou égal à 49, à 6,5 %, 90,3 %, 3,2 %) ; 2) 11 dépend aussi dumilieu social <strong>des</strong> suj<strong>et</strong>s : "Plus les adolescents proviennent d'un milieufavorisé <strong>et</strong> plus ils sont placés en secteur de travail protégé. Au fur <strong>et</strong>à mesure que l'on <strong>des</strong>cend l'échelle sociale, le placement en secteur d<strong>et</strong>ravail productif augmente" (1) ; 3) Lorsque les institutions m<strong>et</strong>tent l'accentsur la formation professionnelle, les adolescents semblent avoir plusde chances de se r<strong>et</strong>rouver en milieu ordinaire ; mais ce dernier résultatpeut, en fait, selon les indications <strong>des</strong> auteurs eux-mêmes, être attribuéaux différences de niveau intellectuel entre les suj<strong>et</strong>s, ceux-ci subissantune sélection qui avait pu être plus ou moins rigoureuse en fonction de lanature du proj<strong>et</strong> pédagogique <strong>des</strong> institutions.Ainsi que les auteurs le faisaient observer, il serait erroné de considérercomme systématique la relation entre le niveau du Q.I. <strong>des</strong> suj<strong>et</strong>s <strong>et</strong> leurdegré d'insertion. Dans l'étude citée, certains adolescents ayant un Q.I.inférieur à 50 réussissaient à travailler en milieu ordinaire alors qued'autres dont le Q.I. était supérieur à 50 <strong>et</strong> même à 70 se r<strong>et</strong>rouvaienten Centre d'Aide Dar le Travail !Il nous faut insister, à ce stade, sur le fait que le Quotient Intellectuelconstitue une mesure standardisée de l'efficience <strong>des</strong> suj<strong>et</strong>s, face àcertains types de tâches, dans une situation bien particulière,<strong>et</strong> tout leproblème est de savoir jusqu'où c<strong>et</strong>te mesure transcende les procédures misesen jeu ou jusqu'où tel ou tel test sollicite les suj<strong>et</strong>s d'une manièrecomparable à celle qui serait susceptible de caractériser telle ou tellesituation in vivo. C'est dire déjà que la valeur prédictive du Q.I. peutêtre variable selon les cas.Dans une synthèse de la recherche concernant la réhabilitation profession-nel le <strong>des</strong> handicapés mentaux où il examine, notament. les problèmes d'évaluation<strong>des</strong> performances <strong>et</strong> de prédiction, M.W. GOLD (1973) fait observerque si la plupart <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> établissent <strong>des</strong> corrélations entre le niveau(1) Pour expliquer ce résultat inattendu, les auteurs se demandent si dansles milieux aisés on ne préférerait pas médicaliser le problème de l'enfanthandicapé, de le voir <strong>et</strong> de le présenter corne malade plutôt que comme ouvrier,ce qui leur demanderait un effort d'adaptation.


intelfectuel <strong>des</strong> suj<strong>et</strong>s déterminé par <strong>des</strong> tests <strong>et</strong> 'leur potentiel au travail,elfes n'accordent en tant que mesure prédictive que peu d'utif i téau 0.1. Sans entrer, ici, dans une analyse différenciée de ce qui précèdeen fonction <strong>des</strong> tests utilisés, nous soulignerons, cependant, avecM. M. GOLR <strong>et</strong> suivant sa réflexion, que lorsque la valeur prédictive <strong>des</strong>instruments de mesure augmente, leur valeur évaluative tend à diminuer <strong>et</strong>inversement, dans Ta mesure où leur adaptation la première fonction citées'oppose plus ou moins a leur standardisation <strong>et</strong> inversement, <strong>et</strong> que,d'autre part, d'une manfère générale, les progrès de 1 'abord <strong>des</strong> questionsde prédiction supposent une meilleure articulation entre ce qui renvoie auprocessus d'acquisition <strong>et</strong> ce qui ressort du processus de production,processus trop souvent encore confondus.Ce détour apparent de la réflexion que nous menons sur les facteurs individuelsimpliqués dans l'insertion <strong>des</strong> handicapés mentaux nous introduit,en réalité, au coeur de la problématique posée. Il convient, en eff<strong>et</strong>, depondérer considérablement Te rapport de cause à eff<strong>et</strong> entre les déficiencesintellectuelles objectivées par les tests <strong>et</strong> les problèmes d'insertion<strong>des</strong> handicapés mentaux.Cela avait été tout particullièrement souligné dans une étude de Ph. LAURENT<strong>et</strong> A. PHILONENKO (1961) que nous croyons devoir rappeler. Ces auteurs analysèrent'la répartith professionnelle de 633 suj<strong>et</strong>s, 3gés de 21 aRs, constituantun echantillan de "débiles" {classés corne tels suite à un examenclinique <strong>et</strong> psychotechnique approfondi) se caractérisant par le fait qu'ilsexerçaient pour la plupart, chez le méme employeur, la rnéme activité professionnelle,depuis ? 'age de 14 ans. Résultat a priori étonnant : aucunerejation statistiquement significative n'apparut entre fa répartition mentionnée(dans tes métiers du bâtiment, de la métallurgie, de la mécanique,de 1 '(alectrtcité, <strong>des</strong> arts graphiques, <strong>et</strong>c.. .) <strong>et</strong> les aptitu<strong>des</strong> <strong>des</strong> Wébiles",leurs valeurs physiques ou caractérielles : dans toutes les catégories professionnellesconsidérées, il apparaissait que les handicapés mentaux sesituaient dans la zone de débilité moyenne supérieure d'après les résultatsà la batterie K.L.T. C'étaient plus, selon les auteurs, les préjugés sociaux<strong>et</strong> les conditions psychologiques règlant notamment l'apprentissagequi semblaient pouvoir rendre compte de la répartition observée. Aussi bien,les résultats, dans leur ensemble, tendaient-il s à confirmer 1 'hypothèse,


de Ph. LAURENT <strong>et</strong> A. PHILONENKO, selan laquelle le niveau de technicité<strong>des</strong> personnes mentalement handicapées serait largement indépendant de leurspossibilités symboliques.Toutefois Ph. HUSSON <strong>et</strong> M. VERDALLE (1972-1973) reprenant l'hypothèsed'une indépendance de 1 ' intel 1 igence technique par rapport à 1 ' intel 1 igencesymbolique, n'ont pas pu y apporter confirmation. Ces auteurs ont mis enévidence que <strong>des</strong> ouvriers normaux obtenaient <strong>des</strong> résultats supérieurs àceux de handicapés mentaux, à une batterie d'intelligence technique (K.L.T.)<strong>et</strong> à <strong>des</strong> épreuves professionnelles. Par ailleurs, les résultats aux deuxtypes de batteriesapparurent corrélés. Au travers de c<strong>et</strong>te étude effectuéesur un échantillon de 63 débiles mentaux, prélevés au hasard dans troistypes d'établissements (débiles légers, moyens, profonds) <strong>et</strong> sur un échantillonde 63 ouvriers normaux appareillé au précédent quant à l'âge <strong>et</strong> ausexe (âge moyen : 21,58), les auteurs n'ont pu qu'infirmer leur hypothèsede départ <strong>et</strong> a fortiori toute idée faisant référence à l'existence possi-ble chez les handicapés mentaux d'un processus de renforcement de l'intelligence technique par substitution, telle qu'el le avait été notamment sug-gérée par Ph. LAURENT <strong>et</strong> A. PHILONENKO (1961).Resterait, à notre sens, à déterminer dans quelle mesure l 'hypothèse d'indépendancene garderait pas sa validité dès lors que 1 'on abandonneraitune formulation aussi radicale. <strong>Les</strong> particularités du développement <strong>et</strong> dufonctionnement intellectuels du débile, mises en évidence par les travauxde R. ZAZZO <strong>des</strong> 1960, ont ouvert une oersoective théorioue nouvelle oi' l'onm<strong>et</strong> l'accent sur la nécessité de définir la débilité en elle-même, <strong>et</strong> nonplus seulement par rapport à la normalité. II s'agit peut-ëtre moins, enfait, de repérer ce que le débile ne sait pas faire que de ne pas méconnaitrece qu'il est capable de réaliser. Et il semble évident que la diffé-rence de niveau entre le suj<strong>et</strong> normal <strong>et</strong> le suj<strong>et</strong> handicapé mentalement,en ce qui concerne la dimension formelle <strong>des</strong> raisonnements de type hypothético-déductif,ne se r<strong>et</strong>rouve guère telle quelle lorsque l'on prend <strong>des</strong> activitésconcrètes dans <strong>des</strong> situations concrètes, pour obj<strong>et</strong> de comparaison.En témoignent, notamment, les travaux de B. INHELDER (1969) effectués dansla lignée <strong>des</strong> théories piagétiennes du développement intellectuel.


II n'est pas exclu que <strong>des</strong> mécanismes de compensation entrent en scPne surle terrain &me <strong>des</strong> activités professionnel'les <strong>et</strong> relèvent le niveau <strong>des</strong>performances attendues <strong>des</strong> dëbiles mentaux. La relative indépendance deI ' intel? igence technique, les eff<strong>et</strong>s de 1 Vnitiation à 1 'exercice d'un<strong>et</strong>âche ou d'une sér-ie de tâches, le rrtle <strong>des</strong> répétitions, constituent <strong>des</strong>facteurs directement impf lqués dans la réussite professionnelle <strong>des</strong> personnesmentalement handicapees, l'essentiel étant peut-ëtre, en définitive,de refever, corne I 'a fait C. MRINE (198Of, l'intérêt d'une orientationde la recherche vers 1 'analyse <strong>des</strong> mécanismes mentaux mis en jeu par unsuj<strong>et</strong> donné dans une situatîon donnée, dans une perspective d'adaptationréciproque de l'home, de ses outils, de ses taches <strong>et</strong> de son envfronnement.t'est dans c<strong>et</strong>te perspective que se situaient les travaux, anciens chronologiquementmais encore actuels sur le plan <strong>des</strong> idées, de Ph, LAURENT <strong>et</strong>A. PHILONENKO qui insistaient, à juste titre, sur la nécessité de ne plusfonder f 'orientation prafessionnel'fe <strong>des</strong> handicapés mentaux sur leurs manques,en quelque sorte par élimination, mais sur leur potentiel, suite aune êva'iuation de ce qu'ifs pouvaient accompl Ir réel lement. Observant parailleurs que le salaire dépendait, pour la population dans son ensemble,<strong>des</strong> diplOmes acquis, dans 1 'étude déjà citge, les auteurs préconisatent1 'institution d'un dlplbme sur le modèle du Chef d'Oeuvre en vue de fournirune attestatlon de capacitgs précisCrnent définies aux personnes handicapées.Ainsi se trouve pose plus génëralement le problème de la formation professionnelle<strong>et</strong> de sa sanction. Rappelons que l%ducation <strong>et</strong> la formation <strong>des</strong>personnes atteintes de handicaps mentaux se trouvent essentiellement centrées,au niveau <strong>des</strong> structures spécialis&s, sur la transmissian de connaissancesconcr<strong>et</strong>es (fornation gestuel?e, maniement d'outîis, conduite demachines] facilitant I initiation à I 'exercice de eétiers dits manuels(menuiserie, maçonnerie, mêcanjque, peinture.. .) en même temps que Sur lerenforcertent <strong>des</strong> sentinrents de confiance en soi, l'assimilation <strong>des</strong> rtlglesde discipline collective, <strong>et</strong>c.. .&orne 1 'ont sou1 ignP un groupe de travailréuni au L.T.N.E.R.H. 1. f 1980) sur Te thème : 'Loersonnes handicaoées, institutionss~@cialis&es <strong>et</strong> monde du travail" <strong>et</strong> F. CORTEZ f 19801, on saitqu'une grande hétérogénéi té caractérise tes pratiques existantes dans f esinstitutions de formation. On peut m<strong>et</strong>tre plus ou moins l'accent sur la


préparation spécifique à un emploi déterminé ou insister au contraire surles approches éducatives susceptibles de stimuler l'épanouissement optimum<strong>des</strong> individus. On peut y appliquer une discipline plus ou moins stricte ouplus ou moins libre. On peut, dans les formations proposées, inclure ounon une certaine polyvalence. . .En l'état actuel de la recherche, on ne saurait scientifiquement préconiserl'une ou l'autre de ces orientations d'éducation <strong>et</strong> de formation. Unequestion préalable consisterait même à se demander si le principe d'uneprise en charge éducative se trouve vraiment justifié. Dans leur synthèsebibliographique, R.B. CARVER <strong>et</strong> E.M. CRAIG (1974) signalent 1 'existenced'un courant radicalement critique se référant à l'argumentation centralesuivante : dans la mesure où elle tend à recourir à <strong>des</strong> règles de fonctionnementdifférant très sensiblement de celles qui régissent l'univers professionnel<strong>et</strong> social, la formation spécialisée se donne les moyens inversesde ses fins tant <strong>et</strong> si bien qu'à la limite elle faciliterait non pas1 'adaptation mais 1 'inadaptation ultérieure <strong>des</strong> suj<strong>et</strong>s. <strong>Les</strong> milieux spécialisésne font que redécouvrir là, cependant, un problème bien connu de 1 'éducation,sans le poser convenablement car la question est peut-être moinsd'adapter mécaniquement un individu donné à un milieu donné que de favoriserson autonomisation, d'augmenter son adaptabilité mais aussi sa capacitéà changer l'environnement dans lequel il est appelé à s'insérer.Un consensus assez large existe d'ailleurs sur le principe de l'éducation<strong>et</strong> de la formation professionnelle conçues pour les personnes atteintes dehandicaps mentaux. D'autre part, sinon sur les métho<strong>des</strong>, un accord se dégagedu moins sur les objectifs <strong>des</strong> actions précitées. L'intérêt de fourniraux suj<strong>et</strong>s mentalement handicapés la possibilité d'acquérir <strong>des</strong> compétencesprofessionnelles précises, tout en évitant leur spécialisation àoutrance, est généralement reconnu. G. PINGUET (1980) a fourni une illustrationintéressante de ces idées au travers d'une étude portant sur ledevenir socio-professionnel de handicapés mentaux, issus d'un 1 .M.P.-1 .M.Prodont le fonctionnement nous est très minutieusement décrit. <strong>Les</strong> résultatsobtenus dans le cadre de ce travail tendent à montrer que la formation professionnellejoue un rôle favorable au niveau de l'insertion, une certainepolyvalence <strong>des</strong> apprentissages apparaissant par ailleurs necessaire, dansla mesure où 50 % <strong>des</strong> suj<strong>et</strong>s seulement exerçaient les métiers qu'ils avaientappris.


La nécessité, par ailleurs, de favoriser l'indépendance <strong>des</strong> personnesatteintes de handicaps mentaux, si l'on souhaite les voir prendre en chargeleur <strong>des</strong>tin, est souvent sou1 ignée.Au travers d'une recherche sur "le devenir socio-professionnel de 100 jeunessortis d'un externat médico-pédagogique de la région parisienne",B. VOIZOT <strong>et</strong> coll. (1980) ont notamment mis en évidence,à c<strong>et</strong> égard, l'influenceprévalente <strong>des</strong> milieux familiaux. <strong>Les</strong> auteurs ont observé que 2/3environ <strong>des</strong> jeunes handicapés mentaux, non psychotiques, travaillaient pourla plupart en milieu naturel alors que c<strong>et</strong>te proportion tombait à l/lOedans le groupe <strong>des</strong> jeunes présentant <strong>des</strong> troubles graves de la personnalité.L'action autonomisante <strong>des</strong> parents apparaissait plus fréquente chezles jeunes les moins perturbés.Aussi bien le processus éducatif devrait-il, autant que possible, éviterle piège de 1 'instauration d'une soumission passive aux connaissances <strong>des</strong>autres, aux désirs <strong>des</strong> autres, aux règles <strong>des</strong> autres, à la tutelle <strong>des</strong> autres,particulièrement pour les suj<strong>et</strong>s atteints de handicaps mentaux, enclinsà s'installer dans une relation de dépendance. C'est pourquoi, dansle cadre <strong>des</strong> institutions de formation conçues à leur intention, il sembleindiqué de favoriser l'émergence de leur parole, de libérer leurs initiatives,de leur faire comprendre les rëgles de la vie collective. L'autogestionde leur vie professionnelle <strong>et</strong> sociale impliquera d'eux un degré d'indépendancesocio-affective suffjsamment élevé, dont l'acquisition constitueun <strong>des</strong> principaux enjeux de tout le processus d'éducation <strong>et</strong> de formation.11.1.2. - Pour les personnes physiquement handicapéesToute c<strong>et</strong>te problématique concernant l'autonomisation <strong>des</strong> suj<strong>et</strong>s, dans sesrapports avec le mode de fonctionnement <strong>des</strong> institutions, est également partagéepar les personnes physiquenent handicapées. Elle se pose avec uneacuité particulière pour ce1 les d'entre el les soumises à l'enchaînementcontraignant <strong>des</strong> structures de soins : "ceux qui ont connu 1 'hop~tal <strong>et</strong> lesinstitutions médicales qui le suivent, savent comment ces structures contribuentà transformer, <strong>et</strong> avec quelle force, une "personne-suj<strong>et</strong>-de-son-existence"en "matricule-obj<strong>et</strong>-de-sor'ns". Et c'est le diable ensuite pour ressaisirles morceaux d'une vie éparpillée". (F.A.G.E.R.H., 1981).


S'inscrivant sur un fond de souffrance, dans les cas de déficits acquis,elle s'articule directement au mouvement psychique de refus-assimilationde l'inscription du handicap dans t'identité <strong>des</strong> suj<strong>et</strong>s : "La souffrance<strong>des</strong> handicapés, dont on parle si peu, passe par trois moments : le premierc'est le renoncement à une partie de soi, le second c'est 'la coupure avecle milieu d'origine, le troisième c'est la perte d'identité. Alors il arriveque certains aient une vision bien floue de t'avenir professionnel qu'ils sont censés <strong>des</strong>siner dans le centre où ils sont en formation".(F.A.G.E.R.H., 1981). Et de fait, dans la détermination du degré de réussiteou d'échec de la rééducation physique, de la formation, de l'insertion,on ne saurait méconnaître 1 'importance <strong>des</strong> aspects psychologiques.Tant au niveau de la construction ou de la reconstruction d'une identité,que de l'investissement ou du réinvestissement du monde relationnel <strong>et</strong> ob-jectal, la première phase de subjectivation tient une place tout à faitessentielle, come P. FISLEWXCZ (1967) <strong>et</strong> D. COLIN {igeo), notamment, l'ontmontré. Deux contradictions majeures tissent la trame psychique <strong>et</strong> relation-nelle <strong>des</strong> suj<strong>et</strong>s. D'une part, la personne atteinte de handicap va avoir àse reconnaître come suj<strong>et</strong> handicapé, sans être pour autant déchue de sesattributs d'être humain. D'autre part, tout en tentant de limiter, au maxi-mum,son déficit, elle va devoir idéalement accomplir un travail de deuil,par rapport à ce qui va s'avérer irrémédiablement perdu. Aussi bien, le déroulementcorrect du processus de réadaptation semble-t-il impliquer quecelui-ci soit, dans toute la mesure du possible. conçu avec le suj<strong>et</strong>, sansméconnai tre, certes, la part d'aliénation inscrite dans sa demande, maissans non plus écraser c<strong>et</strong>te dernière par <strong>des</strong> réponses rééducatives prématu-rées, excessives ou imposées, sauf cas naturellement d'évidente nécessi témédicale. Dans le cas contraire, c'est l'accès au désir qui s'en trouveraitplus ou moins compromis (P. FISLEWICZ, 1967).Alors que spécialistes <strong>et</strong> personnel spécialisé vont orienter <strong>et</strong> accompagnerle cheminement qui conduira le handicapé, dans la meifleure hypothèse, dulit d'hôpital à la société de ses semblables, il semble tout à fait néces-saire de le considérer comme centre <strong>et</strong> suj<strong>et</strong> essentiel <strong>des</strong> actions engagéesdans 'la perspective même de prise en main ,par lui-même ,de son propre <strong>des</strong>tin.(A. DESSERT IME, 1976-1978)


Même si l'hypothèse posant que l'intégration psychique du handicap influen-ce l'intégration sociale du handicapé, n'a pas été testée, comme telle,tout conduit à penser qu'il en est bien ainsi <strong>et</strong> réciproquement.Lorsque les chances d'insertion d'une personne s'avèrent peu compromisespar la survenue d'un handicap donné, dans une situation sociale donnée,il semble, en eff<strong>et</strong>, que le handicap devienne plus aisé à intégrer psychiquement.D'une manière générale, on peut dire que l'impact psychique d<strong>et</strong>el ou tel déficit dépend, <strong>des</strong> le depart, <strong>des</strong> facteurs sociaux qui tracentle cadre où il devient handicap, à proprement parler. Comme l'ont si bienécrit F. BONVIN, 13. MASSON <strong>et</strong> E. THERY-JACQUIN (1979) : "C'est dans unensemble de chances définies par la position de l'individu dans la sociéteque le handicap grave apporte une correction ; il introduit un écart parrapport aux chances initiales" car : "le handicap physique, de naissance,ou survenant plus tard au cours de la vie, ne tombe.. . pas, pourrait-ondire, come une information isolée <strong>et</strong> autonome sur une page blanche, maiscome une infornation compfémentaa're dans un texte déjà écrit, qui ne contribueefficacement à définir l'inaividu qu'en concurrence <strong>et</strong> en confrontationavec toutes les autres informations déjà données. Le handicap s'inscritcome un élément nouveau dans un entrelacs complexe de déterminants<strong>et</strong> de chances d'avenir. Tout autant qu'il amène une réinterprétation de1 'ensemble, il est lui-même interprété <strong>et</strong> pondéré par c<strong>et</strong> ensemble qui luidonne sa portée exacte <strong>et</strong> le définit corne handicap réel d'une personne déterminée".Si le déficit physique survient sans atteinte intellectuelle, le handicap,par ailleurs, semble s'avérer plus aisé à surmonter. Etudiant l'insertionprofessionnelle <strong>et</strong> sociale de 402 adolescents handicapés de plus de 17 anssortis d'un centre de formation, A. BARON (1974) a observé que ce n'étaitpas tant le degré d'indépendance de la locomotion <strong>des</strong> suj<strong>et</strong>s que leur niveaude Q.I. (le taux de réussite était de 26 % chez les suj<strong>et</strong>s au 9.1.< 80, de 65 % chez les suj<strong>et</strong>s dont le Q.I. se situait entre 80 <strong>et</strong> 100,<strong>et</strong> de 77 % chez ceux dont le Q.I. dépassait 100) qui paraissait jouer lerôle essentiel au niveau de la réussite ou de 1 'échec de 1 'intégration dontles résultats sont à apprécier globalement en fonction <strong>des</strong> proportions in-diquées par l'auteur : 54 % <strong>des</strong> jeunes avaient trouvé un emploi en milieuordinaire, 1/3 environ travail laient en atelier protégé ou en Centre d'aide


par le travai 1, 1/5ème n'exerçaient aucune activité.B. MONTAUD (1974), dans le cadre d'une étude visant à élaborer une fiched'examen de la main en vue de faciliter l'orientation professionnelled'adolescents infirmes moteurs cérébraux, a montré que la rééducationavait <strong>des</strong> eff<strong>et</strong>s différents selon le Q.I. <strong>des</strong> suj<strong>et</strong>s concernés. Au <strong>des</strong>sousd'un Q.I. de 60 aucune amélioration <strong>des</strong> fonctions de la main ne pouvaitêtre envisagée, alors qu'au-<strong>des</strong>sus de 60, <strong>et</strong> plus encore de 80, les pourcentagesde mains pouvant devenir utiles, augmentaient très sensiblement.En matière d'insertion, le degré d'indépendance physique semble aussi jouerun rôle non négligeable. Etudiant l'insertion professionnelle de 150 handicapésmoteurs dans le Valenciennois, T. BROCAIL (1976) a mis en évidencel'influence de la typologie de l'atteinte <strong>et</strong> plus généralement du degréd'indépendance motrice. Le pourcentage <strong>des</strong> handicapés qui travaillaientétait de 3 % dans le groupe <strong>des</strong> quadriplégiques, de 15 % dans celui <strong>des</strong>paraplégiques <strong>et</strong> de 50 % environ dans les autres groupes (hémiplégiques,monoplégiques <strong>et</strong> divers).Si les chances d'intégration <strong>des</strong> personnes handicapées dépendent, probablement,<strong>des</strong> types <strong>et</strong> <strong>des</strong> degrés de leurs déficits physiques, de leur fonctionnementintellectuel <strong>et</strong> de leurs conditions sociales d'existence, elles reposentaussi naturellement sur ce que peut leur apporter le système d'éducation,de rééducation <strong>et</strong> de formation.Lorsque le handicap survient à la naissance, à l'enfance, ou mëme à l'adolescence,il est essentiel que l'enfant se sente aimé par ses parents <strong>et</strong>soit stimulé à s'engager dans <strong>des</strong> expériences positives d'interaction avec<strong>des</strong> <strong>enfants</strong> ou adolescents vali<strong>des</strong>. Si, par ailleurs, leur intégration scolairese déroule dans de bonnes conditions physiques <strong>et</strong> psychiques, ils serontsans doute mieux préparés à s'insérer dans les milieux ordinaires devie, comme le laissent supposer les étu<strong>des</strong> dont nous avons rendu comptedans la première partie. Mais la condition, sans doute la plus déterminante,est qu'ils aient bénéficié d'une formation professionnelle susceptible deleur perm<strong>et</strong>tre de trouver un emploi. C<strong>et</strong>te dernière peut leur être fourniedans les structures ordinaires, comme nous l'avons signalé dans la premièrepartie, ou dans <strong>des</strong> structures spécialisées. Ainsi les établissements


adhérant à la Fédération <strong>des</strong> Institutions de Sourds <strong>et</strong> d'Aveugles deFrance (F.1 .S.A.F. ) disposent de sections professionnelles pouvant accueil -lir environ un millier d'adolescents. <strong>Les</strong> métiers préparés dans ces sectionsont pour caractéristiques essentielles d'être accessibles à la grande majorité<strong>des</strong> élèves qui fréquentent les établissements <strong>et</strong> d'offrir théoriquement<strong>des</strong> débouchés. (M. BOURIGAULT, 1979).Lorsque le handicap survient à 1 'âge adulte, la personne qui en est atteinteva devoir faire face à toute une série de difficultés physiques, psychologiques<strong>et</strong> sociales <strong>et</strong> tenter de les règler en ayant recours, si nécessaire,au système de formation professionnelle <strong>des</strong>tiné à favoriser, dans toutela mesure du possible, son reclassement. D'une manière générale, il convientde ne pas sous-estimer l'impact perturbant de toutes les conséquences quirésultent du handicap : rupture temporaire ou définitive de l'exerciced'une profession, problèmes conjugaux <strong>et</strong> familiaux liés, en particulier, àla période de séparation, difficultés financières ponctuel les ou durables,probable inadéquation du logement.., Tous ces éléments inf'luencent le processusd'adaptation psychologique au handicap dont nous avons souligné lerôle majeur, ci-<strong>des</strong>sus. Il y a, en fait, interdêpendance constante entreles facteurs individuels, sociaux, environnementaux, corne 1 'illustrent denombreux témoignages de personnes handicapées. (par exemple : R. ROUX (1979)5. DUBDIS/JALLAIS (1974)).Quoi qu'il en soit, on doit relever qu'un pourcentage relativement importantde personnes handicapées, après la période de soins <strong>et</strong> de rééducation, nepassent pas par les centres de formation professionnelle. Il peut s'agir,en premier lieu, de suj<strong>et</strong>s qui ne tiennent pas particulièrement à reprendreun travail dans <strong>des</strong> conditions difficiles ou non motivantes. F. WADOUX (19761,au cours d'une enquête par questionnaire, réalisée aupres de 340 paraplégiquesen fauteuil roulant issus d'un centre de rééducation fonctionnelle,entre 1953 <strong>et</strong> 1972, a constaté que, sur les 182 réponses exploitables, seulement20 concernaient <strong>des</strong> suj<strong>et</strong>s ayant repris une activité salariée.II peut s'agir, à l'inverse, de personnes qui r<strong>et</strong>rouvent par elles-mêmes,sans formation professionnelle préalable, un emploi.


<strong>Les</strong> centres de rééducation <strong>et</strong> de formation professionnelle ne reçoivent,en fait, qu'une population spécifiée, corne suit, par la Fédération <strong>des</strong>Associations Gestionnaires <strong>des</strong> Etablissements de Rééducation <strong>des</strong> PersonnesHandicapées (1981) : "<strong>Les</strong> handicapés dont les centres de rééducation ontà s'occuper présentent <strong>des</strong> caractéristiques sociologiques préci ses. Dansl'ensemble, ne font en eff<strong>et</strong> appel au dispositif de formation spécialiséeque les personnes handicapées qui y sont contraintes parce qu'elles n'ontni les ressources financières, ni le niveau de connaissances qui leur per-m<strong>et</strong>trait de trouver seules une solution à leurs difficultés : travailleursmanuels souvent, de qua1 i fi cations très variées, el les dépendent entiërementpour refaire leur vie <strong>des</strong> moyens qu'on m<strong>et</strong>tra à leur disposition.. ."'Quelques 80 % <strong>des</strong> stagiaires handicapés orientés vers les centres de for-mation professionnelle spécialisés, le sont parce que du fait de leur han-dicap, ils ne peuvent exercer leur ancien métier. <strong>Les</strong> autres (jeunes demoins de 18 ans, mala<strong>des</strong> mentaux, <strong>et</strong>c.. .) sont en première formation pour<strong>des</strong> motifs divers".Selon la F.A.G.E.R.H.(1981), les centres accueillent chaque année un peumoins de 5.000 handicapés, alors que le nombre de deman<strong>des</strong> annuelles sesituerait entre 9.000 (source : Ministêre du travail) <strong>et</strong> 20.000 (source :F.A.G.E.R.H.).les besoins.Le nombre de places devrait donc ëtre augmenté pour couvrirH,J.STIKER,Ph. SARRIS, M. MANET (1979) ont caractérisé la population <strong>des</strong>Centres de formation professionneile de la Ligue pour l'adaptation du dimi-nué physique au travail, au travers d'une pré-enquéte portant sur 1 'ensem-ble <strong>des</strong> suj<strong>et</strong>s (778) présents, <strong>et</strong> d'autre part, d'une enquête sur un échan-tillon représentatif (265 suj<strong>et</strong>s). Ce travail tend à confirmer les particularismes<strong>des</strong> handicapés qui passent par les centres de formation : impor-tance <strong>des</strong> familles nombreuses, appartenance massive <strong>des</strong> stagiaires à <strong>des</strong>catégories socio-professionnelles peu qualifiées <strong>et</strong> peu rémunérées, trèsfaible niveau culturel. Ces difftrrentes caractéristiques <strong>des</strong>sinent pour lesstagiaires de L.A.D.A.P.T.,selon 1 'expression <strong>des</strong> auteurs, une sorte de"physionomie sociologique" précise qui en fait partiellement <strong>des</strong> handica-pés sociaux.


Dans les ajustements conceptuels <strong>et</strong> organisationnels de la formationprofessionnelle, dans l'évaluation de sa pertinence, cela devrait naturellementêtre pris en considération, au même titre que les résultats duprocessus de reclassement, en fonction de ses diverses spécifications.Toutefois, comme nous l'avons déjà indiqué, 1 'accumulation d'une série dedonnées chiffrées sur le cheminement <strong>des</strong> stagiaires n'empêche pas que l'onéprouve <strong>des</strong> difficultés à dépasser, en ce domaine, le stade <strong>des</strong> hypothèses :à l'insuffisante différenciation <strong>des</strong> approches globales répond l'insuffisanteglobalité <strong>des</strong> approches différenciées.Au travers d'une enquête exhaustive portant sur l'ensemble de la populationaccueillie en 1975, dans les centres de ses associations membres, laF.A.G.E.R.H. (1975) a établi quelques éléments indispensables 3 l'appréciation<strong>des</strong> résultats du système de formation. Pour l'année 1975, l'enquêtea mis en évidence que : 1) 19 % <strong>des</strong> stagiaires handicapés avaient abandonnéleurs étu<strong>des</strong> avant leur terme (dont 52 % pour cause de maladie <strong>et</strong> 12 %en raison d'une orientation inadaptée modifiée en cours de formation).2) Sur les 3 370 personnes handicapées présentées 3 un examen de fin <strong>des</strong>tage (en 1975), 2 869 (soit 85 %) avaient obtenu leur diplôme de find'étu<strong>des</strong>. 3) Sur les personnes ayant terminé une formation, 67,5 % étaientplacées. 4) Sur les personnes placées dont il fut possible de préciserl'agent du placement : 10 % l'avaient été par l'A.N.P.E., 44,5 % par lescentres, 44 % par eux-mêmes, 1,5 % conjointement par les centres <strong>et</strong>l'A.N.P.E. 5) Une différence notable apparaissait selon le type de formationsuivie : sur 1 'ensemble <strong>des</strong> stagiaires ayant achevé une formation qua1 ifiée,plus <strong>des</strong> deux tiers (67 %) avaient trouvé un emploi, 8 % étant au chômage(24 % n'avaient pas donné de leurs nouvelles), alors que le taux de placement<strong>des</strong> travailleurs handicapés ayant achevé une formation pratique s'inscrivaità 45 % seulement, le chômage en affectant 26 % (29 % n'avaient pasdonné de leurs nouvelles).BROCAIL (T.) (1976), dans l'étude déjà citée, soulignait aussi que l'insertionapparaissait d'autant plus facile que le niveau professionnel étaitélevé. C<strong>et</strong>te observation rejoint les conclusions de MARTINEZ (P.) (1980)au terme d'un bilan socio-économique de la réadaptation professionnelle de170 handicapés <strong>adultes</strong>: c<strong>et</strong> auteur a constaté que les handicapés ayantsuivi une formation de niveau plus élevé se plaçaient plus facilement, plus


apidement <strong>et</strong> à de meilleures conditions que les autres.On doit relever la similarité de ces observations avec celle effectuée dansl'étude de DIEDERICH (N.), VELCHE (D.), DURAND (J.) <strong>et</strong> SALBREUX (R.) (1979),citée ci-<strong>des</strong>sus, tout en notant que son interprétation bute sur les mêmes1 imites, les différences constatées ,renvoyant peut-être, non pas aux typesde formations concernées mais à <strong>des</strong> populations différemment recrutées <strong>et</strong>composées, possibif ite que 1 'on ne saurait écarter même <strong>et</strong> surtout si 1 'onne néglige pas l'impact souhaitable <strong>des</strong> pratiques de rattrapage de niveau.DUPREZ (J.) (1981) s'est intéressé au devenir à court terme <strong>des</strong> 328 stagiairesayant terminé un stage de formation professionnelle à L.A.D.A.P.T. en1978 (1). Il a pu le préciser pour 246 d'entre eux (63 n'avaient pas fournide leurs nouvelles <strong>et</strong> 19 ne travaillaient pas pour un motif autre que lechômage). Au moment de l'enquête : 1) 153 (62 %) personnes travaillaientdont 120 dans le niétier appris ou dans un métier proche de celui-ci.2) 45 personnes s'étaient insérées professionnellement dans le mois quisuivit la fin du stage, 44 entre un <strong>et</strong> trois mois après, 29 entre trois <strong>et</strong>six mois après, 24 au-delà de six mois après (pour 11 d'entre elles ledélai n'était pas précisé). 3) 49 % <strong>des</strong> placements enregistrés en 1978étaient le fait <strong>des</strong> stagiaires eux-mêmes, 15 % de l'A.N.P.E., 26 % deL.A.D.A.P.T.Même si les étu<strong>des</strong> existantes ne perm<strong>et</strong>tent pas encore d'approfondir, autantqu'il le serait souhaitable, la connaissance <strong>des</strong> facteunimpliqués dans laréussite ou l'échec de la formation professionnelle, elles facilitent <strong>et</strong>éclairent dans une certaine mesure l'abord plus qualitatif de celle-ci.(1) A c<strong>et</strong>te date, le contexte général de l'emploi s'était sensiblementdégradé par rapport à celui où s'était située l'étude de la F.A.G.E.R.H.précédemment mentionnée.


La formation professionnelle doit être conçue comme une étape essentielledu processus de reclassement. Elle suit 1 'orientation postérieure auxsoins <strong>et</strong> a la rééducation <strong>et</strong> précède la recherche concrète <strong>des</strong> modalitésd'insertion. C'est dire que son obj<strong>et</strong> est de préparer le futur sans méconnaîtreen aucune manière le passé.Comme nous l'avons vu, le passé social <strong>des</strong> suj<strong>et</strong>s ayant recours au systemede formation professionnel le + accentue, en règle générale, les perturbationsintroduites par le handicap dans leur mode de vie. Il faut rappeleravec force, indique STIKER (J.) (1977) par ailleurs, que "les centresprofessionnels pour personnes handicapées reçoivent une population extrêmementdiverse. Tant au point de vue handicaps qu'au point de vue niveauxscolaires <strong>et</strong> problèmes psychologiques, les centres spécialisés reçoiventune game extrêmement variée de cas.. La sélectivité <strong>des</strong> centres professionnelsest faible, quelle que soit la valeur de la sélection. On ne peutpas se perm<strong>et</strong>tre de rej<strong>et</strong>er les handicapés'.C'est pourquoi ne pense-t-on pas généralement, du côté <strong>des</strong> centres spécialisés,que 1'Association pour la Formation Professionnelle <strong>des</strong> Adultes(A.F.P.A.) puisse réellement répondre aux besoins de la rééducation professionnellede tous les travailleurs handicapés. Et de fait, on voitmal comment elle pourrait se charger de c<strong>et</strong>te mission a moins que lesmoyens appropriés ne soient mis sa disposition.Certes, 1 'étude R.C.B. (1977) a souligné le succès de la remarquable expériencede formation professionnelle de 1'A.F.P.A. notamment à Beaumontoù ,depuis 1955, 4 sections sont réservées en priorité à <strong>des</strong> handicapés sansaucun aménagement pédagogique particulier, ni sur le plan <strong>des</strong> programnes,ni sur celui <strong>des</strong> temps de formation ou de l'organisation <strong>des</strong> examens, laseule différence par rapport aux sections non spécialisées étant la mise 3la disposition <strong>des</strong> stagiaires d'une assistante sociale a temps plein. Or,il y a été constaté <strong>des</strong> taux de réussite <strong>des</strong> formations <strong>des</strong> personneshandicapées à peine inférieurs a ceux de la moyenne nationale <strong>et</strong> n<strong>et</strong>tementsupérieurs à la moyenne <strong>des</strong> centres privés spécialisés. De plus, loin dereprésenter un cas isolé, le succès de Beaumont a été confirmé par lesexpériences plus récentes de 1'A.F.P.A. dans les centres de Vesoul <strong>et</strong> deRouen.


La comparaison précédente démontre le bien-fondé de la solution A.F.P.A.pour la population qui y est accueillie. Mais, dans la mesure où il y atout lieu de penser que c<strong>et</strong>te dernière diffère très sensiblement de cellequi est dirigée vers les centres spécialisés, les résultats observés nesauraient faire le partage entre les deux filières, dans 1 'absolu. C'estce qu'ont remarqué, notamment, HARTMANN (M.) (1977) <strong>et</strong> STIKER (J.) (1977),en soulignant, le caractère non généralisable, de la formule normale deformation, sans exclure toutefois, a priori, le développement de 1 'actionde 1 'A.F.P.A. <strong>et</strong> son ouverture plus large aux besoins <strong>des</strong> handicapés apartir de la mise en place d'un dispositif spécialisé.Même si elle n'apparaît pas rdaliste dans 1 'immédiat, on ne peut, naturellement,éviter de se demander si l'intégration générale <strong>des</strong> <strong>adultes</strong> handicapés,dans le système ordinaire de formation, est souhaitable ou non.Comme l'a fait VIOT (M.) (1979), il semble logique de préconiser les adaptationsqui la favoriseraient : prolongation <strong>des</strong> délais de formation, miseà niveau insérée dans les programmes, accessibilité <strong>des</strong> locaux, réductiondu nombre de stagiaires par section, nouvelles filières de formation, <strong>et</strong>c...Ces dispositions, a condition de préserver les solutions alternatives,seraient sans nul dute susceptibles d'introduire un élargissement appréciable<strong>des</strong> possibilités de formation offertes aux personnes handicapées.La question de l'intégration <strong>des</strong> la phase de formation ne nous semble pas,toutefois, se poser dans les mêmes termes que 1 'intégration scolaire. Leprincipal fondement théorique de c<strong>et</strong>te derniere, relatif aux apprentissagessociaux in vivo, perd, en eff<strong>et</strong>, s'agissant d'<strong>adultes</strong>, de son tranchant.Par ail leurs, il nous semblerait inopportun de presser systématiquementles suj<strong>et</strong>s a entrer dans le rang de la normalité, sans respecter leurrythme psychique d'accomodation au traumatisme subi. Et c'est au sein demilieux spécifiquement conçus à leur intention qu'ils peuvent peut-êtr<strong>et</strong>rouver, au moins dans un premier temps, les conditions temporelles,matérielles <strong>et</strong> relationnelles les plus favorables pour assimiler lehandicap <strong>et</strong> préparer leur participation sociale.D'une manière générale, on peut dire que pour ne pas "dysfonctionner", leprocessus de reclassement doit obligatoirement entr<strong>et</strong>enir un rapport harmonieuxavec le temps du suj<strong>et</strong>, celui-ci ne devant être ni brusqué dans


une dérision, ni figé dans un statut, ni précipité dans une orientation,ni bloqué dans une situation, <strong>et</strong>c.. .Un problème important est posé, à c<strong>et</strong> égard, par les personnes dirigéesvers les structures de travail protégé où elles peuvent se sentir enferméessans que leur potentiel nvnterdise pourtant d'envisager une réorientationvers les milieux ordinaires de production. Aussi bien, la F.A.G.E.R.H. (1979)a-t-elle proposé, au moins à titre expérimental, d'organiser une formation,sans contrainte ni exclusive, à l'intention <strong>des</strong> suj<strong>et</strong>s inserés dans lesCentres d'&ide par le Travail <strong>et</strong> dans les Ateliers Protégés, en justifiant,en particulier, c<strong>et</strong>te proposition par le succès de deux établissements dutype mentionné qui ont adopté fa formule d'une articulation du présent dela prise en charge avec le futur possible d'une réinsertion socio-professionnelle, au travers de 1 'octroi au travail leur handicapé, d'une formationadaptée à ses progressions.L'instauration d'une relation circulaire entre orientation-travail-fomationsemble de nature à éviter l'identification définitive du suj<strong>et</strong> à unstatut dévalorisant, tout en perm<strong>et</strong>tant de revenir sur les incertitu<strong>des</strong>inhérentes aux actions d'orientation, ce r<strong>et</strong>our pouvant s'avérer particulièrementutile, lorsque ces dernières se traduisent par un refoulementhors du système ordinaire de production.Peut-Stre faut-il souligner que 1 'orientation du travail leur handicapé,pour <strong>et</strong>re pertinente, implique n6cessairement une excelf enæ connaissance<strong>des</strong> caracteristiques fonctionnel les, intel lectuef les <strong>et</strong> motivationnel lesde ce dernier,comme elle implique aussi que soit prise en compte lasituation de 'I'emploi <strong>et</strong> du système de formation. Rien d'étonnant donc àce qu'une telle opération puisse s'avèrer difficile.On sait que la capacitc? <strong>des</strong> C.O.T.O.R.E.P. à remplir précisément leur délica,tefonction d'orientation a &té mise en doute (F.A.G.E.R.H. 1989). Eton voit mal, de fait, comment 'leurs décisions pourraient éviter d'être soumisesà une part d'aléa, car, seule, 1 'inscription dans une durée consistante,de ? 'observation <strong>des</strong> performantes <strong>et</strong> <strong>des</strong> acquisitions peut perm<strong>et</strong>tre d'apprécier,de maniere moins inadéquate, les capacités <strong>et</strong> les potentialités <strong>des</strong>personnes handicapées.


C'est ainsi que 1 'on tend considérer comme nécessaire dans les milieuxspécialisés que le processus de formation professionnelle <strong>des</strong> personneshandicapées débute par un temps d'observation <strong>et</strong> de préorientation relativementlong (de 1 a 6 mois) au sein d'une structure comportant uneéquipe interdisciplinaire disposant de fiches d'évaluation <strong>et</strong> se reunissantfréquemment pour <strong>des</strong> réunions de synthèse (STIKER (J.} 1981).Par ailleurs, il est sans doute indiqué, comme te souligne STIKER (J.)(19811, de viser l'adaptabilité maximum <strong>des</strong> personnes en gardant ouvertsle plus longtemps possible les choix, en assurant pleinement une formationde base après une période éventuelle de préformation, adaptabilité qui nefera que renforcer sur le marché du travail, la valeur de la sp6cialisation.11.1.3. - Vers 1 'autonomie, la compétence <strong>et</strong> 1 'adaptabilitéAu terme du processus d'éducation, de rééducation <strong>et</strong> de formation, quelleque soit la catégorie de personnes handicapées, 1 'essentiel dans une perspectived'integration professionnelle <strong>et</strong> sociale est qu'elles aient puacquérir de nouvelles capacités d'autonomie, de compétence, d'adaptabilité<strong>et</strong> en défini tive d' indépendance (MORAGAS MORAGAS R. (1972) 1.Une autonomie suffisante qui, sans nier les points faibles sur le planphysique, psychique ou intellectuel, s'appuie résolument sur le potentielintact de maîtrise de l'environnement, <strong>et</strong> cela non pas dans une simplevisée normative mais plutôt dans fa reconnaissance <strong>des</strong> différences <strong>et</strong> lafacilitation de leur expression sur un plan individuel <strong>et</strong> collectif.Une compétence précise dans un emploi donné qui, sans être exclusive deconnaissances plus générales, puisse faire ses preuves dans l'exerciced'un type d'activité, lorsque cela semble possible.Une adaptabilité optimum du suj<strong>et</strong> avec ce qu'elle suppose d'investissementénergétique <strong>et</strong> créatif, non pas pour se plier aux règles de fonctionnementd'un univers clos sur l'image normale de la validitb ou pour limiter sonvécu & <strong>des</strong> lieux d'exception, mais pour choisir de vivre au sein de structuresdont on essaiera d'améliorer 1 'adaptabi 1 i té.


II -2. - REDUIRE L ' INADAPTABILITE DES STRUCTURESQuels que puissent être les résultats de la formation <strong>des</strong> personnes handicapéessur le plan moteur, sensoriel ou intellectuel, leur intégrationcontinuera à impl iquer un assoupl issement notable <strong>des</strong> normes régissantl'organisation <strong>des</strong> différents milieux de vie.Ce qu'il s'agit de déterminer, en fait, dans c<strong>et</strong>te perspective d'adaptabi1 i té générale de 1 'environnement structurel macro ou microscopique,matériel ou humain, ce sont les caractéristiques particulières qui constituent<strong>des</strong> facteurs d'exclusion, barrières circonscrites ou diffuses,visibles ou invisibles qui filtrent la normalité, normalité, dansla mesure où <strong>des</strong> individus sans déficit particulier peuvent s'en trouverrefoulés.Ce qu'il s'agit de savoir, aussi, c'est si ces barrieres résultent de lanature même du milieu où elfes apparaissent ou non. Dans la plupart <strong>des</strong>métiers manuels du bâtiment, par exemple, il n'y a pas lieu d'envisager1 'insertion <strong>des</strong> personnes en fauteuil roulant (compte tenu <strong>des</strong> techniquesutilisées à notre epoque, certes, mais la relativité n'exprime ici qu'uneréserve prudente en matière de prévisions). De même, 1 'essence <strong>des</strong> professionsintellectuel les 1 es rend inadaptables aux handicapés mentaux(la superposition <strong>des</strong> deux ne pouvant à la rigueur être conçue que ponctuellement ou/<strong>et</strong> temporairement).Le probli?me n'est pas, en eff<strong>et</strong>, de tout adapter à chacun mais de rendreadaptable tout ce qui peut s'adapter. Dans les métiers du bâtiment, parexemple, la personne mentalement handicapée pourra déployer ses talentsconcr<strong>et</strong>s si les préjuges psychologiques habituels ne s'y opposent pas.Dans les professions intellectuel les, la personne en fauteui 1 roulant,ou plus généralement physiquement handicapée, sera susceptible de s'exprimerpleinement si l'environnement matériel ne lui en barre pas 1'accPs.Nous avons donc, semble-t-il, à faire le partage entre ce qul est enquelque sorte consubstantiel aux structures, aux fonctiûns, aux lieux <strong>et</strong>aux obj<strong>et</strong>s <strong>et</strong> ce qui n'est que particularisme transformable de forme, demode, de matière, de configuration. Ce partage, obj<strong>et</strong> de controverses


modulées par les positions possibles à l'égard de l'intégration <strong>des</strong> personneshandicapées, les conceptions <strong>des</strong> structures, les représentationsdivergentes <strong>des</strong> engagements financiers correspondant aux transformationssouhaitables, s'éclaire mieux à être situé <strong>et</strong> analysé concrètement.Aussi, repérerons-nous, ici, ce qui pose problème au niveau de 1 'environnementbâti, <strong>des</strong> transports, de l'emploi, de la vie sociale ainsi que,conjointement, en essayant dans la mesure du possible de ne pas faireabstraction <strong>des</strong> intrications structurelles, les conditions d'une meilleureintégration.II .Z.I.- Un environnement bâti, 1 ibre de barrièresDans ses configurations les plus nombreuses, 1 'environnement bâti est,à 1 'évidence, marqué par le poids du passé. Il convient, sans doute, dele rappeler, au moment où 1 'adoption récente d'un important dispositiflégislatif, visant à réconcilier le handicap avec ce qui se faconne commemilieux de vie, pourrait faire oublier que son impact ne deviendra sensibleque trgs, très, progressivement.<strong>Les</strong> barrières architecturales sont trop connues pour que nous procédionsde nouveau à leur <strong>des</strong>cription, dans le cadre de c<strong>et</strong>te synthèsebibliographique,<strong>et</strong> leur fonction involontaire d'exclusion trop manifestepour que nous ayons à la souligner encore ou même à la dénoncer. A c<strong>et</strong>égard, nous dirons simplement avec QUESTIAUX (N.) (1981) que : "la libertéd'aller <strong>et</strong> de venir, de vivre comme les autres, chez soi, dans la rue, dansles lieux publics, est un choix essentiel que les personnes handicapéesdoivent être en mesure d'exercer".Dans les conceptions traditionnelles du bâtir, leur prégnance s'expliquecertainement par les techniques de construction, les coûts, <strong>et</strong> peut-êtreaussi par les conceptions <strong>des</strong> besoins de l'être humain, curieusementaplatis sur la ligne de la normalité. C'est ainsi, notamment, que l'imoli-


cation f franchissement de niveaux ==: marches) se rév&le essentiel ledans les anciens pa~adigmes architecturaux.Si I 'on en juge par les récentes évolutions, on peut toutefois penserque les actions d'ores <strong>et</strong> déja engagées iront en s'amplifiant <strong>et</strong> modifierontterme très profondément 1 'ensemble <strong>des</strong> structures biities.Peut-être faut-il ici rappeler que, lors de sa création en 1959,1 'A.L.G. 1. (Association pour le Logement <strong>des</strong> Grands Infirmes) ne procédaitau relogement <strong>des</strong> personnes physiquement handicapées qu'en repérant <strong>des</strong>logements accessibles par hasard, aucun plan national ne situant encorel'accessibilité dans l'ordre de la nécessité (PETIT,tg64 1. Il a fallu,en fat t , attendre 1974 pour que les premières réglementations viennenttémoigner de la prise en compte <strong>des</strong> besoins <strong>des</strong> personnes handicapées enmatière d'habitat. On sait que la loi d'orientation promulguée à leur intentiona apporté un élargissement notable du champ d'application <strong>des</strong>mesures <strong>des</strong>tinées 2 promouvoir un environnement accessible. Désormais1 'accessibilité ne concerne plus seulement les inmeubles col tectifs d'habitationmais aussi les bâtiments publics, non plus seulement les constructionsneuves mais aussi les bâtiments anciennement construits quidevraient théoriquement faire 1 'obj<strong>et</strong> d'une mise en conformité progressiveavec les normes d'accessibilité.Il reste que ces textes ne sont pas sans comporter <strong>des</strong> restrictions plusou moins importantes <strong>et</strong> surtout <strong>des</strong> modalités d'application dont la teneurfait douter de leur efficacité, Par ailleurs, les locaux de Iravaîldemeurent, hors du champ <strong>des</strong> dispositions.Enfin, corn il est dit dans une brochure sur 1 'insertion sociale <strong>des</strong>personnes handicapées physiques du Centre de Création Industrielle (1981) :"1 'accessibilité est souvent difficile & réaliser. Elle implique <strong>des</strong>l'origine une sensibilisation sur l'insertion <strong>des</strong> handicapés, une informationsur les criteres d'accessibilité, une application rigoureuse deces critères c'est-à-dire une éducation qui concerne & ta fois les maîtresd'ouvrage, les maîtres d'oeuvre, les constructeurs <strong>et</strong> les ouvriers".Mais il est certain que,dans un contexte urbanistique favorable, la notiond'accessibilité a enregistré une n<strong>et</strong>te progression sous l'impulsion <strong>des</strong>


différentes associations concernées <strong>et</strong> notamment de 1 'A.L .G. 1.Corne 1'A.L.G.I. (1980) l'a mis en évidence, on doit relever, d'autre part,que le probl&me du logement du handicapé, essentiel en vue de sa réinsertionsociale, ne paraît vraiment devoir trouver une solution satisfaisante quedans le cadre d'une politique d'adaptabilité générale <strong>des</strong> logements <strong>et</strong> nonplus dans celui d'une politique de création d'un parc limité de logementsadaptés, c<strong>et</strong>te dernière (à laquelle tend a se substituer la précédentedepuis 1980) présentant de trop importantes limites : fréquentes inadéquationsentre 1 'offre <strong>et</strong> la demande, regroupement <strong>et</strong> éloignement <strong>des</strong> logementsadaptés, tendance a l'enfermement de la personne handicapée, émergencede difficultés en cas de survenance d'un handicap dans une familledonnée.Ainsi à l'accessibilité, vgritable clef de la cité, vient se joindre l'adaptabifité, clef du logement, un logement adaptable étant un logementaccessible dont la structure de base n'exclut pas la possibilité de procéderà quelques aménagements mineurs susceptibles de le rendre utilisablepar n'importe qui ( BUFFET (S.),198tf.Naturellement, au nlveau <strong>des</strong> installations <strong>et</strong> bâtiments publics, la notiond'utilisabilité directe se substitue à celle d'adaptabilité. Ce n'est passeulement 1 'actes <strong>des</strong> bâtiments mais aussi 1 'usage de leurs installations,corne on le soultgne particulièrement aux Etats-Unis (par exemple,The American Soci<strong>et</strong>y of Landscape Architects Foundation (1975)) qui doit<strong>et</strong>re pemi s <strong>et</strong> facil i tF! aux personnes handicapees.On insiste, de plus en plus, par ailleurs,sur la necessité de poser leprobléme de 1 'accessibilit4 pour 1 'ensemble du tissu urbain. Corne entémoignent, notamment, les récentes publications du Centre de Créat.ionIndustriel le (1981 f <strong>et</strong> <strong>des</strong> "Ingénieurs <strong>des</strong> V i 1 les de France" (1981),de nombreuses villes se sont, d'ores <strong>et</strong> déjà, engagées sur c<strong>et</strong>te voie.En regle génbrale les différents principes, ci-<strong>des</strong>sus mentionnés, apparaissentde nature, sans surcoût sensible, 3 améliorer la qualité de iâvie pour tous, au niveau de 'I'enviwnnement bâti. La suppression <strong>des</strong>barrières d'actes, de circulation, dkttilisation, de ce qui constitue le


cadre façonné par 1 'homme, ne concerne pas seulement, en eff<strong>et</strong>, les handicapésmoteurs, sensoriels ou mentaux, mais tout être humain ; chacunpourra mieux évoluer <strong>et</strong> vivre l& où pourront vivre <strong>et</strong> évoluer les personneshandicapées (SAINT MARTIN (PH. ) 1977).Soulignons, toutefois, que les actions visant à réduire l'inadaptabilité del'environnement bâti se sont jusqu'ici limitées a prendre en compte lesconnaissances liées aux handicaps moteurs <strong>et</strong> dans une moindre mesure auxhandicaps sensoriel S. Beaucoup reste donc à apprendre de 1 'analyse <strong>des</strong>problèmes que le cadre bâti pose aux personnes mentalement handicapées, Dansquelle mesure ne devrait-il pas inclure <strong>des</strong> notions de simplicité, deréassurance ? Qu'est-ce qui, dans sa structure, fonctionne comme facteurd'inadaptation ? Et cornent expliquer le désintérêt dont ces questionsfont 1 'obj<strong>et</strong>, sinon peut-être en faisant référence a 1 'exclusion particulièrementforte dont les handicapés mentaux font l'obj<strong>et</strong> dans une civilisationqui valorise l'intelligence & l'extrême ?Ouoi au'il en soit. 'ta manière dont le oroblème de 1 'intéaration <strong>des</strong> oersonneshandicaoges se trouve déaendre de celui de l'adantabilité de l'environnementbâti. nous semble à la fois incontestable <strong>et</strong> oarticulièrementexemalaire. Incontestable, car le handicap. Dar définition. résulte del'inarticulable entre les fonctions de l'individu <strong>et</strong> les aptitu<strong>des</strong> de1 'environnement. Exemplaire, en ce qu'el le démontre 1 'ampleur <strong>des</strong> transformationsfavorables qui peuvent se concevoir, à condition de se situerdans le champ du possible, <strong>et</strong> l'importance de leur enjeu, non pas seulementpour une catégorie particulière de personnes, mais pour toute lasociété.11.2.2. - Des transports pour tousTout se tient. 11 ne servirait de rien que les personnes handicapées disposentde moyens de déplacement dans un environnement indifférent & leursbesoins. Mais lorsque ce dernier amorce son ouverture pour tous, c'estaussi pour tous que doivent exister les moyens de transport adéquats.Lorsque 1 'intégration devient un objectif prioritaire de l'action sociale,l'accessibilité <strong>des</strong> transports devient une nécessité logique de l'action(DESSERTINE (A,) (1978)).


Reste à savoir si l'on doit privilégier l'un ou l'autre <strong>des</strong> différentssystèmes de transport envisageables ou les développer conjointement.A priori, il semble logique de favoriser l'utilisation aussi bien <strong>des</strong>myens individuels que <strong>des</strong> moyens collectifs de déplacement, En 1 'étatactuel <strong>des</strong> transports en commun, la solution la plus pratique est constituée,certainement, pour les personnes handicapées qui en ont les possibi1 ités physiques <strong>et</strong> financières , par la voiture particulière, si nécessaireappareillée. Mais, à être exclusive de toute amélioration de 1 'accessibilité<strong>des</strong> transports en commun, c<strong>et</strong>te solution irait dans le sens dela ségrégation, sans compter qu'elle ne s'avère pertinente ni pour toutesles catégories de handicaps ni pour tous les types de déplacement. C'estpourquoi demeure-t-il nécessaire de rendre les systèmes de transport collectifsprogressivement accessibles à 1 'ensemble de la population.On s'est, toutefois, posé la question préalable consistant à se demandersi les personnes handicapées seraient effectivement susceptibles de lesutiliser <strong>et</strong> s'il n'était pas plus indiqué de concevoir à leur intention<strong>des</strong> services de transport spécifiques, tels que ceux qui fonctionnent danscertaines villes à 1 'initiative du G.I.H.P. (Groupement pour 1 'Insertion<strong>des</strong> Handicapés Physiques) ou/<strong>et</strong> de se limiter à faciliter l'utilisation<strong>des</strong> moyens individuels de déplacement.FLORES (J.L.), BOURGEOIS (O.], CHAIGNE (M.O.), CHERPIN (J.), MINhlRE (P.),WEBER (D.) (1977) ont mis en évidence que le désir le plus souvent exprimépar les diminués physiques allait dans le sens de l'adaptation du réseaugénéral <strong>des</strong> transports en comun, c<strong>et</strong>te adaptation passant par la résolutiond'une série de problèmes ergonomiques, précisément repérés par lesauteurs dans le cadre de leur travail de recherche. Dressant un inventaire<strong>des</strong> difficultés <strong>et</strong> <strong>des</strong> impossibilités relevées, lors de 1 'utilisation <strong>des</strong>transports collectifs, par les diminués physiques, les auteurs, en vue <strong>des</strong>'assurer de la validité de leur postulat de base relatif au désir denon-ségrégation, se sont intéressés aux aspects psychologiques de l'intégrationdans les transports en comun. Selon les auteurs, le désir d'intégration,repérable comme idéal chez tout handicapé, se heurte, en premierlieu, au regard <strong>des</strong> autres où 1 Ion peut lire, la curiosité, l'étonnement, lapeur, le recul ou 1 'évitement, le mépris, la moquerie, 1 'indignation <strong>et</strong> ledégoût. Nais cela ne les empêche nullement de désirer, priori tairement,


1 'accessibilité <strong>des</strong> transports en comnun.Ils ont observé, par ailleurs, que la majorité <strong>des</strong> usagers (82 %) <strong>et</strong>aient<strong>des</strong> personnes ne disposant pas de leur liberté de choix du mode de déplacement,la situation inverse étant surtout caractéristique <strong>des</strong> non-usagers(86 %). Cela confirme le constat de BONVIN (F.), MASSON G. <strong>et</strong> THERY-JACOUIN(El (1979) : "dans l'état actuel <strong>des</strong> choses, la voiture individuelle estun élément capital de mobilité pour tous ceux qui ont encore l'usagede leurs mains".La recherche de BONVIN(F1, WSSON (6) <strong>et</strong> THERY-JACQUfN (E) (que nous avonsdéja citée <strong>et</strong> sur laquelle nous reviendrons compte tenu de son intérêt)a abordé les conditions d'insertion sociale <strong>des</strong> <strong>handicapes</strong> physiquescor= déterminants de la mobilité, a partir de l'analyse qualitative de80 biographies d'individus (résidant pour moitié en zone urbaine <strong>et</strong> pourmoitié en zone rurale) représentatifs de positions socio-économiques biendiversifiées <strong>et</strong> de différents types de handicaps. <strong>Les</strong> auteurs ont montréqu'à handicap égal, on pouvait observer <strong>des</strong> degrés tres divers de mobiliti,celle-ci étant caractérisée a la fois par 1 'autonomie, la fréquence <strong>et</strong>la distance <strong>des</strong> déplacements. Au-delà <strong>des</strong> contraintes physiques, auxquellesse trouve soumis le handicap, la mobilit6 renvoie à la notion d'appartenancea une catégorie sociale déterminée. Comme le disent les auteurs :"la mobilité est aussi une affaire d'éducation, de revenus, de relations,<strong>et</strong>c... <strong>et</strong> pas seulement une affaire de capacité physique ou de moyens d<strong>et</strong>ransport".Il est bien évident, d'autre part, que : "Si nombre de personnes handicapées(ou âgées) sont rassemblées dans <strong>des</strong> hospices ou <strong>des</strong> foyers, oùelles ont "tout sur place", elles ont moins besoin de transports que sion favorise un habitat autonome séparé du lieu de travail, <strong>des</strong> services,<strong>des</strong> loisirs".Tout conduit à penser que la question <strong>des</strong> transports <strong>et</strong> de la mobilité<strong>des</strong> personnes handicapées doit étre située dans un contexte social enévolution, sans om<strong>et</strong>tre, naturellement, les apports nouveaux <strong>des</strong> sciences<strong>et</strong> <strong>des</strong> techniques.


Aussi bien, sans méconnaitre l'intérêt <strong>des</strong> transports spécifiques telqu'il a été notamment mis en évidence par MASSON (G.) <strong>et</strong> PILATRE-JACQUfN (E,) (19801,il convient à notre sens <strong>et</strong> suivant l'indication<strong>des</strong> auteurs eux-mêmes d'en marquer les linites. L'étude à laquelle nousfaisons ici référence a tenté de préciser les mo<strong>des</strong> d'utilisation <strong>et</strong>l'utilité <strong>des</strong> transports spécifiques de handicapés à partir de l'analyse<strong>des</strong> expériences d'Amiens <strong>et</strong> de Nancy où <strong>des</strong> services de ce type sont enfonctionnement, Enquêtant par questionnaire auprès <strong>des</strong> utilisateurs,MASSON (6, f <strong>et</strong> PILATRE-JACQUIN (E, ) ont observé qu'i 1s en bénéficiaienttrgs largement sur le plan de la mobilité <strong>et</strong> de 1 'insertion scolaire,professionnel le <strong>et</strong> sociale, tous les motifs de déplacement étant permis :travail, soins, démarches, courses, loisirs, <strong>et</strong>c ... <strong>Les</strong> contraintes d'exploitationimposant toutefois aux usagers de prévenir 48 heures à l'avance,ce systéme de transport s'avère surtout apte à assurer les déplacementsprevisibles <strong>et</strong> programmés. les auteurs remarquent, d'autre part, que l'organisationde transports spécifiques répond, en fait, à deux besoins relativementdifférents : besoin de transport adapté, besoin d'accompagnement.C'est pourquoi sugggrent-ils de rendre accessibles les transports en commun<strong>et</strong> de m<strong>et</strong>tre en place "une multiplicité de solutions intermédiaires.. .parmi lesquelles pourrait figurer le "Bus-Phonen,qui, sans être réservéesaux seuls handicapés, n'assureraient que <strong>des</strong> services bien spécifiques".Précisons que c<strong>et</strong>te double orientation préconisée par la loidu 30 juin 1975 semble désormais devoir être suivie comme en témoignentles propositions contenues dans le tout récent rapport de FRAYSSE-CAZALIS (J. 1 f 1982) en vue de dé\l<strong>et</strong>opper progressivement f 'adaptation<strong>des</strong> transports publics aux personnes handicapées. Ainsi lèvera-t-on,sans doute, les résistances manifestées par les responsables de l'explcitation<strong>des</strong> transports collectifs à 1 "égard de proj<strong>et</strong>s de réduction de1 'inaccessibilité de ces systgmes , en invoquant <strong>des</strong> raisons d'ordrefinancier, D'autant que la résolution progressive <strong>des</strong> inadéquationsergonomiques, à l'occasion <strong>des</strong> modifications apportées périodiquement auxsysémes de transport, paraît envisagable sans frais excessifs(C.A.CH.A.L.O., 1978).


FLURES (S.L. ), CHAIGNE (M.O. ), FOURCADE (J. ), MARONDON f E. ),WEBER (D.) (1979) ont apporte une confirmation méthodologiquement trèsstructurée à la validité du postulat posant le désir d'intégration chez lesdiminués physiques, Ils ont évalué ce désir non plus seulement au traversde leur discours manifeste analysé cliniquement mais en ayant recoursà <strong>des</strong> procédures de nature 2 m<strong>et</strong>tre entre parentheses les positions idéologiquespouvant constituer <strong>des</strong> sources de biais. A 72 suj<strong>et</strong>s composantun échanti l Ion, r<strong>et</strong>enu en fo~ction d plan factoriel compl<strong>et</strong> controlanttrois sources de variation (visibilité du handicap : visible, non visible ;temporalité du handicap : temporaire, définitif ; fonctions : 18 fonctions),les auteurs ont fait passer <strong>des</strong> tests de la personnalité. Ils les ontsoumis à un différenciateur sémantique m<strong>et</strong>tant en jeu dix propositionsinductrices <strong>des</strong>tinées à cerner, notament, fa signification connotative<strong>des</strong> transports en commun. <strong>Les</strong> résultats obtenus montrent selon les auteursque : "le besoin d'appartenance au groupe, ou encore, le besoin de r<strong>et</strong>raitdu groupe, que l'on peut considérer comme reflétant le désir d'intégration,ne sont pas différents chez les personnes atteintes physiquement <strong>et</strong> chezles bien-portants". Par ailleurs, les transports réservés apparaissentdévalués <strong>et</strong> démobilisants alors que les transports en commun s'ils nesont pas mieux évalués sont n<strong>et</strong>tement mobi 1 isants.Nous-mêmes avons sou1 igné(SANCHEZ (J.) (1978)) à partlr d'une enquête portantsur l'attitude de 103 personnes <strong>des</strong> deux sexes, très lourdementhandicapées, h 1 'égard <strong>des</strong> transports, que loin de se désintéresser de ceuxci, ces personnes manifestaient un profond deisir de les utiliser, touten souhaitant la disparition préalable <strong>des</strong> barrieres actuelles ; la convergence<strong>des</strong> critiques relatives à leur conception inadaptée, particuTi2-rement axées sur les marches aux accès (82 % <strong>des</strong> suj<strong>et</strong>s), l'étroitesse <strong>des</strong>couloirs inteirieurs (43 %), la brusquerie <strong>des</strong> démarrages <strong>et</strong> <strong>des</strong> arrêts(44 la distribution insuffisante <strong>des</strong> points d'appui (40 %} (<strong>et</strong>c.,.),n'empêchait pas 77 % <strong>des</strong> suj<strong>et</strong>s d'exprimer leur intention d'utiliser lestransports en comun si ces derniers étaient rendus accessibles <strong>et</strong> celade préférence aux moyens individuels de déplacement, surtout pour <strong>des</strong>motifs d'ordre professionnel.


11.2.3. - Vers l'adaptation <strong>des</strong> emploiçLa tendance <strong>des</strong> entreprises à exclure les handicapés travailleurs semanifeste <strong>et</strong> se nourrit de leurs représentations de ces personnes désignées<strong>et</strong> perçues comme <strong>des</strong> travailleurs handicapés.Comme l'a souligné BACHELOT (B.) (19781, la représentation dominante estune "représentation stéréotypée, liée aux causes du handicap (handicapépar) <strong>et</strong> non pas aux conséquences du handicap (handicapé pour une activitéou certaines activités)". Substantifiante <strong>et</strong> globalisante, elle fait disparaîtrel'individu derrière un statut de handicapé. Le handicapé est forcémentinapte (on ne parle que de ses manques) <strong>et</strong> inadaptable, "horsnorme" par définition. D'où les tendances au rej<strong>et</strong>, à la dévalorisation, àla ségregation. Il s'agit la, à notre sens, d'un mécanisme de négation dupotentiel d'adaptabilité-inadaptabilité <strong>des</strong> entreprises <strong>et</strong> de projectionde leurs insuffisances sur les individus censés s'y insérer.Or, suivant les démonstrations du Bureau International du Travail (B.I.T.)(1972-1976) lui-même, il importe d'insister sur la nécessité de distinguerla notion de handicap professionnel de celle d'invalidité, le premierétant relativement indépendant de la seconde <strong>et</strong> réciproquement. Entre lesdeux s'intercalent, en eff<strong>et</strong>, les conditions concrètes d'exercice d'unemploi déterminé. D'une part, tel déficit peut ne pas s'avérer incompatibleavec telle ou telle fonction caractéristique de telle ou telle profession.D'autre part, en cas d'incompatibilité. on doit examiner lespossibilités d'aménagement <strong>des</strong> postes concernés.<strong>Les</strong> recherches se situent dans l'une ou !'autre de ces deux directionsd'investigation. ANDLAUER <strong>et</strong> BELTRAMELLI (R.) (19751, à partir d'uneenquête dans la Région Rhône-Alpes, ayant porté sur 2 300 handicapéstravailleurs considérés comme étant bien adaptés à leur poste, ont analyséles liaisons significatives entre handicaps <strong>et</strong> emplois de manière à pouvoirles utiliser comme indicateurs susceptibles d'éclairer le processusd'orientation <strong>et</strong> de déplacement. L'intérêt de ce type d'approche résidedans son caractère opérationnel lié à l'insertion <strong>des</strong> observations dans lecadre de l'existant. C<strong>et</strong>te importante étude où l'on peut prendre connaissance<strong>des</strong> mo<strong>des</strong> de répartition <strong>des</strong> handicaps par catégories d'emplois m<strong>et</strong>


en évidence para1 1 èlement que les handicapés travai 1 leurs : 1 ) occupent<strong>des</strong> emplois moins qual ifiés que 1 'ensemble <strong>des</strong> salariés (emplois qual i-fiés 1 079, non qualifiés l 202 ; emplois manuels l 564, emplois nonmanuels 717) ; 2) conservent g6néralement bien leur emploi (temps passédans 1 'entreprise au moment de l'enquête : moins de 6 mois : 3,95 %, de6 mois à 1 ans : 4,7 %,de 1 an à 2 ans : 9,70 %, de 2 ans à 5 ans : 24 %,plus de 5 ans : 57,65 %).C'est aussi dans c<strong>et</strong>te perspective réaliste d'adaptation de l'individu auxmilieux de travail que s'inscrivent les enquêtes de XENAKIS (février 1974 ;juin 1974 ; juin 1975 ; novembre 1975, <strong>et</strong>c.. .) visant recenser les métiersouverts aux différentes catégories de personnes handicapées, <strong>et</strong> parexemple, les recherches de BOULESTEIX (J.M.) (1977) tendant à repérer, enayant recours à une méthodologie structurée, les postes susceptibles d'êtreconfiés à <strong>des</strong> travai 1 leurs aveugles.Mais comment adapter les milieux de travail aux individus ? Il semble queles entreprises aussi bien dans leurs finalités que dans leurs modalitésconcrètes de fonctionnement doivent faire 1 'obj<strong>et</strong> d'une large mise enquestion. De leur degré d'adaptabilité dépend, en eff<strong>et</strong>, 1 'insertion professionnelle<strong>des</strong> personnes handicapées.Sur le second plan cité,les révisions <strong>des</strong> pratiques <strong>et</strong> <strong>des</strong> conceptionss'avèrent naturellement plus aisées à opérer. C'est c<strong>et</strong>te voie qu'a suivieen particulier, le B. 1 .T., dans 1 'étude ci-<strong>des</strong>sus rappelée (1972-1976),en analysant les conditions nécessaires pour que tel ou tel emploi puissese révéler accessible à tel le ou tel le catégorie de personne handicapée.On entre, ce faisant, dans le champ <strong>des</strong> analyses ergonomiques plus oumoins sophistiquees dont une recherche de STIKER(H. 2.k DO-MANH-CUONG <strong>et</strong>LAMBERT (1.) (1980) sur le thème : "L'amélioration <strong>des</strong> postes de travailpour personnes handicapées en fauteuil roulant", fournit, par exemple,une excellente illustration. Procédant l'étude du système fauteuil/paraplégique à l'aide d'une plateforme de forces, au cours de mouvementsde poussée <strong>et</strong> de traction dans différentes directions, les auteurs proposentune analyse spatio-dimensionnelle, posturale <strong>et</strong> un enregistrementde mesures anthropométriques directement utilisables pour l'adaptationconcrète <strong>des</strong> postes de travail.


Toutefois <strong>et</strong> en dépit <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> financières prévues par la loi du 30 juin1975 au titre <strong>des</strong> aménagements de postes, le décalage semble <strong>des</strong> plusconsidérables entre ce qu'il est techniquement possible de réaliser dansles entreprises <strong>et</strong> ce qui se réalise vraiment, en vue d'insérer ou deréinsérer les personnes handicapées. L.A.D.A.P.T. (Ligue pour 1 'Adaptationdu Diminué Physique au Travail) (1981) a constaté, au travers d'unerecherche actuellement poursuivie, dans les industries minières <strong>et</strong>métallurgiques que ces dernières témoignaient très peu d'intérêt auxquestions d'adaptation : sur 500 entreprises contactées, 26 seulement ontprété leur concours à l'enquête. De plus, observent les auteurs,les améliorations ergonomiques enregistrées ne visent pas spécifiquement,en règle générale, Ci répondre aux besoins <strong>des</strong> personnes handicapées.Il s'agit le plus souvent d'actions de prévention, de suppression decharges physiques, d'organisation spatio-temporelle, de recherche derationalité <strong>des</strong> postes, qui ne leur bénéficient que secondairement.Comme le note L.A.D.A.P.T. : "l'amélioration <strong>des</strong> conditions de travailprend plus souvent la forme d'une guerilla que d'une bataille rangéeclassiaue".Ces résultats revêtent à notre sens une importance considérable. S'ilsse trouvaient confirmés ultérieurement, on ne saurait, en eff<strong>et</strong>, considérerque les entreprises assument spontanément leurs responsabilités enmatigre de politique de l'emploi <strong>des</strong> personnes handicapées. Auquel cas,comment pourraient-elles critiquer l'imposition de quotas ? Et comment,dès lors, raisonnablement envisager la suppression de ces derniers ?<strong>Les</strong> fois contraignantes ne constituent certes pas <strong>des</strong> solutions idéales(G. I.R.P.E.H. (1981 ))dans la mesure où el les peuvent toujours être détournéesde leur objectif, dans la mesure aussi où elles promeuvent l'imagedu travai 1 leur handicapé, Mais c'est avec prudence qu'il conviendraitd'envisager 1 'éventualité de leur remplacement, par une politique incitatrice.<strong>Les</strong> G. 1 .R.P.E.H. (Groupements Interprofessionnels Régionaux pour 1 'Emploi<strong>des</strong> Personnes Handicapées) défendent une sol ution qui module 1 a contraint<strong>et</strong>out en incitant à la participation. Ils proposent que les entreprisesnégocient avec 1 'administration un contrat d'objectif concernant le recru-


tement d'un certain pourcentage de handicapés travailleurs, en fonctionde leurs caractéristiques spécifiques, de l'environnement local, de laréalisation d'actions positives pour la catégorie concernée.Naturellement, les avis peuvent diverger à ce suj<strong>et</strong>, selon les positionspolitiques <strong>des</strong> auteurs, comme le précise opportunément le rapport d'unGroupe d'étude, réuni au C.T.N.E.R.H.I. sur le thème : "Personneshandicapées, institutions spécialisées <strong>et</strong> monde du travail : un essaid'évaluation de leurs relations" (1980), que nous avons déjà eu l'occasiond ' invoquer.Rappelons que le dispositif d'incitation prévoit, outre l'octroi de subventions<strong>des</strong>tinées à l'adaptation de postes, <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> financières pourcompenser les charges liées à l'encadrement supplémentaire éventuellementnécessité par les travailleurs handicapés <strong>et</strong> la possibilité de procéder àun abattement pouvant atteindre jusqu'à 20 % du salaire de ces derniers,1'Etat faisant alors intervenir la garantie de ressources pour leur assurerun minimum légal (au plus égal à 130 % du SMIC, le complément derémunération ne pouvant dépasser 20 % du SMIC). le Groupe d'étude,ci-<strong>des</strong>sus cité, souhaitait, par ailleurs :"Un allègement <strong>des</strong> charges sociales supportées par les employeurs, recrutant,au-delà de l'obligation légale,<strong>des</strong> personnes handicapées ou nontenues à celle-ci"."<strong>Les</strong> ai<strong>des</strong> à la création, ou l'extension <strong>des</strong> entreprises qui seraientassorties d'une condition d'embauche de personnes handicapées, ou du moinsune bonification <strong>des</strong> ai<strong>des</strong> existantes en fonction du nombre de travailleurshandicapés recrutés".Le dispositif contraignant, on le sait, est fondé sur l'obligation d'emploi :toutes les entreprises de plus de 10 salariés (15 pour le secteur agricole)sont tenues d'employer <strong>des</strong> personnes handicapées, dans une proportion aumoins égale à 10 % (mutilés <strong>et</strong> victimes de guerre, accidentés du travail,travailleurs handicapés inclus, le quota <strong>des</strong> travailleurs handicapés devantêtre de 3 %). Des pénalisations interviennent lorsque c<strong>et</strong>te obligation n'estpas respectée mais il faut aussi noter que la loi d'orientation du


30 juin 1975 introduit la possibilité pour les entreprises de s'enfaire partiellement exonérer, en passant <strong>des</strong> contrats de sous-traitanceavec le secteur protégé.Autant le développement du système incitatif, la facilitation de sonapplication concrète sous contrôle rigoureux, afin d'éviter tout détournementabusif de son obj<strong>et</strong>, nous semblent devoir constituer la baseobligée <strong>des</strong> progrès de l'emploi <strong>des</strong> personnes handicapées, autant lemaintien <strong>des</strong> seuils minimum imposés nous parait constituer la basenécessaire d'opposition à tout mouvement éventuel de régression en cedomaine. C'est qu'on ne saurait méconnaître la prévalence dans le systèmecapitaliste de production, du souci de rentabilité, les objectifs sociaux<strong>des</strong> entreprises, lorsqu'ils existent, passant naturel lement au secondplan.On a pu précisénient pointer là le principal facteur à 1 'oeuvre dans leprocessus de ségrégation <strong>des</strong> personnes atteintes <strong>des</strong> handicaps que lasociété produit (cf., par exemple C.A.C.H.A.L.O. ; Parti CornunisteFrançais 1978). 11 convient toutefois, à notre sens, de bien distinguerle problème <strong>des</strong> handicapés travailleurs sans handicap professionnel, decelui <strong>des</strong> travai 1 leurs handicapés gênés dans 1 'exercice de leur profession.Dans le premier cas, le problème consiste simplement à dépasser les représentationserronées. Dans le second cas, intervient effectivement laquestion de la rentabilité <strong>et</strong> il est certain que dans une société moinsobnubilée par la productivité, les rythmes, les cadences, ou la répartitionhiérarchique <strong>des</strong> revenus, l'intégration professionnelle <strong>des</strong> travailleurshandicapés serait plus aisée.On a longtemps dit que 1'Etat se devait de donner l'exemple dans ledomaine de 1 'insertion professionnelle <strong>des</strong> personnes handicapées <strong>et</strong>critjqué l'exclusion dont ces personnes faisaient l'obj<strong>et</strong> au niveau mêmede la Fonction Publique, celle-ci ne remplissant pas ses obf igationsd'embauche. Il est à noter que tout récemnt <strong>des</strong> propositions trèsconcrètes ont &té formulées par HERNANDEZ (C.) (1982) pour faire jouer àla Fonction Publique un rôle pilote en la matière, en les fondant sur lareconnaissance <strong>des</strong> possi bi 1 i tés <strong>des</strong> personnes handicapées <strong>et</strong> non surleurs lacunes ou leurs déficiences ce qui conduira notamment à engager


<strong>des</strong> opdrations importantes de recrutement <strong>et</strong> d'aménagementde postes.11.3. - MEDIATEURS DE L'INTEGRRTION INDIVIDUELLEA la sortie <strong>des</strong> institutions de soins, de rééducation, de formation, iln'est pas exclu que les personnes handicapées puissent s ' integrer, parelles-mêmes, sans éprouver <strong>des</strong> difficultés majeures. Dans 1 'hypoth&seinverse, il s8av&re, cependant, nécessaire de les guider,a moins, qu'enraison de leurs faibles capacités fonctionnelles, il ne semble souhaitable,dans le contexte existant, de les orienter vers les structures d'accueilconçues a leur intention. <strong>Les</strong> interventions d'aide prennent alors le plussouvent la'forme d'actiomde médiation oscillant entre la simple transmissiond'information, plus ou moins ponctuel le, <strong>et</strong> la stimulation, plusou moins continue, de l'autonomisation <strong>des</strong> individus dans les milieuxordinaires de vie.Sans prétendre nullement ?i I'exhaustivité dans notre <strong>des</strong>cription <strong>des</strong>services ordinaires ou spécifiques qui remplissent <strong>des</strong> fonctions de médiation,nous rappellerons brièvement, a titre d'illustration, le rôle dequelques organismes importants <strong>et</strong> formulerons certaines remarques a leurpropos.En matière d'emploi, 1 'A.N.P.E. représente, naturellement, un agent demédiation privilégié. Cependant <strong>et</strong> abstraction faite de la situation généralede T'emploi, de sérieuses difficultés réduisent l'efficacité de sesinterventions. Aux termes de la Loi, les entreprises sont tenues de luisignaler les postes réservés vacants sans pouvoir refuser d'embaucher lespersonnes handicapées qu'elle lui adresse a moins de motiver ses oppositions,mais les procédures prévues demeurent très largement inappliquées.Par ailleurs, la recherche d'une adéquation pertinente entre les profils<strong>des</strong> postes <strong>et</strong> ceux <strong>des</strong> suj<strong>et</strong>s ne parait guère pouvoir s'y réaliser convenablement,compte tenu de 1 'insuffisance numérique <strong>des</strong> prospecteurs placiers,même si ces derniers utilisent un répertoire <strong>des</strong> métiers où figurent lesformations <strong>et</strong> aptitu<strong>des</strong> requises (C.T.N.E.R.H.I. 1980).


Soulignons toutefois que son taux de placement <strong>des</strong> demandeurs d'emploihandicapés équivaut A celui <strong>des</strong> demandeurs d'emploi val i<strong>des</strong> (1).Une importante fonction de médiation, peut-être insuffisamment reconnue,est exercée par les établissements spécifiques de formation dont latâche A c<strong>et</strong> égard se trouve facilitée par une connaissance précise deleurs stagiaires, acquise sur une longue période, <strong>et</strong> les relations progressivementnouées avec les entreprises concernées par leurs filières deformation. Notons qu'en 1975, alors que l'A.N.P.E. plaçait 11 % <strong>des</strong>stagiaires issus <strong>des</strong> centres de formation pour <strong>adultes</strong>, ces derniers enréintégraient professionnellement 40 % (F.A.G.E.R.H. 1981). On ne doitpas méconnaître, cependant, les limites de leur champ d'interventions :exclusivement centrées sur les populations accueillies, ces dernières nes'inscrivent, en eff<strong>et</strong>, que dans un cadre spatio-temporel restreint.Ces limites justifient, A elles-seules, l'institution au niveau départemental<strong>des</strong> Equipes de Préparation <strong>et</strong> de Sui te du Reclassement (E. P.S.R.)dont la fonction principale consiste A favoriser l'intégration <strong>des</strong> personneshandicapées, en les y préparant, <strong>et</strong> en organisant si nécessaire,selon <strong>des</strong> modalités temporelles <strong>et</strong> relationnelles diverses, leur suivi.Travaillant en relation avec les C.O.T.O.R.E.P., les établissements spécialisés,l'A.N.P.E. <strong>et</strong> de multiples autres types de services, lesE.P.S.R. pourraient constituer le pivot <strong>des</strong> actions de médiation individualiséesen matière de reclassement. Leur action n'a pas encore fait,cependant, l'obj<strong>et</strong> d'une étude systématique perm<strong>et</strong>tant d'en cerner l'impactquantitatif <strong>et</strong> qualitatif réel sur le processus d'intégration. Aussi bien1 'interrogation concernant la pertinence de la transformation <strong>des</strong> précédentesEquipes de Préparation <strong>et</strong> de Suite Expérimentales en Equipes dePréparavon <strong>et</strong> de Suite du Reclassement, tendant A réduire un objectif de(1) D'après les statistiques de l'A.N.P.E.


prise en charge ouverte de type psycho-social en privilégiant la dimensiondu placement, compte tenu <strong>des</strong> caractéristiques <strong>des</strong> populations concernées(prédominance du phénomène d'inadaptation sur celui de handicappris au sens strict), demeure-t-elle entiere (PRIGENT (M.A.) 1979).Par ailleurs, il est à préciser qu'une vingtaine d'équipes seulementfonctionnent actuellement.En matière de relogement <strong>des</strong> personnes handicapées, on doit citer le rôlede 1 'Association pour le Logement <strong>des</strong> Grands Infirmes (A.L.G. 1.).Gestionnaire d'un fichier de deman<strong>des</strong> de logements adaptés, 1'A.L.G.I.intervient,notamment,auprès <strong>des</strong> services compétents pour accélérer1 'attribution de logements aux personnes handicapées physiques, essentiel-lement en Région Parisienne. En outre, elle peut octroyer <strong>des</strong> prêts envue de faciliter l'acquisition de logements adaptés ou l'adaptation <strong>des</strong>logements existants. Dans une étude portant sur 976 dossiers exploitablesconstitués au cours de 1 'année 1975, 1 'A.L.G.I.(1976) a dégagé les prin-cipales caractéristiques qui spécifient la population de handicapésdemandeurs de logements inscrits dans son fichier : 1) toutes les catégo-ries socio-professionnelles s'y trouvent représentées mais, par rapportà la population générale, on observe que les catégories de bas niveau s'ytrouvent sur-représentées ; 2) au sein <strong>des</strong> ménages de~ndeurs une personneau moins souffre d'un handicap physique ; il peut s'agir du père (25 %<strong>des</strong> cas), de la mère (23,6%), d'un enfant (24 %), le cas où un autremembre de la famille est concerné <strong>et</strong> <strong>des</strong> célibataires réunis, représentant27,4 % ; 3) les personnes sont atteintes d'un handicap non apparent(55,4 % <strong>des</strong> cas : cardiaques 11,3 %, rhumatismes 13,6 %, respiratoires11,5 %, autres 19 %) ou apparent (44,6 % : hémiplégie 10,4 %,tétraplégie 3.5 %, paraplégie 12,7 %, amputation 6,3 %, autres 11,2 %) ;4) 77,6 % <strong>des</strong> familles étaient inscrites au fichier <strong>des</strong> mal logés alorsque 22,4% n'avaient effectué aucune démarche auprès <strong>des</strong> organismes derelogement ; 5) 1 'inaccessibilité <strong>des</strong> logements occupés constitue lemotif de la demande le plus fréquent (43,9%), 1 'insalubrité suivant deprès (35,6 %) ; une proportion non négligeable de ménages se trouvaientpar ai1 leurs, dans une situation <strong>des</strong> plus précaires (12,8 % étaientmenacés d'expulsion,raire).14,2 % ne bénéficiaient que d'un hébergement tempo-


Plus généralement, ce sont tous les problèmes rencontres par les personneshandicapées sur la voie de leur intégration sociale qui peuvent fairel'obj<strong>et</strong> d'actions de médiation individualisées, notamment de la part <strong>des</strong>Associations exiçtantes <strong>et</strong> de leurs services sociaux spécialisés. Onsait que ces dernières interviennent, par exemple, pour facit iter lesrelations avec les administrations, relations qui ne sont pas toujoursaisées, comme f 'a montré BERTIER (P. (1978). Etudiant 250 cas de litigesentre les administrations <strong>et</strong> tes handicapés moteurs, collectés par lebiais d'assistantes socfales de 1 "ssoclation <strong>des</strong> Paralysés de France(A.P.F.), c<strong>et</strong> auteur a notamment établi que la durée moyenne de ceslitiges avait été de 9,5 mois <strong>et</strong> le nombre moyen de démarches de 18,


III - VERS L'INTEGRATION SOCIALE DES PERSONNES HANDICAPEES DANS LE RESPECTDES DIFFERENCES ? -Dans les précédentes parties, nous avons tenté, en nous appuyant sur lesrésultats <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> <strong>et</strong> recherches, d'éclairer la question de l'intégration,telle qu'elle se pose au niveau <strong>des</strong> principales structures sociales. Nousaurons, ici, pour visée de regrouper <strong>des</strong> réflexions plus générales sur laproblématique de 1 'intégration dans le respect <strong>des</strong> différences en centrantplus particuliêrement l'analyse sur la nature <strong>des</strong> résistances qui tendentà s'y opposer ainsi que sur les enjeux <strong>et</strong> les voies du changement. Uneprésentation <strong>et</strong> une discussion détaillées <strong>des</strong> différentes thèses quipeuvent être développées a c<strong>et</strong> égard dépasseraient toutefois largement lecadre de c<strong>et</strong>te étude. Aussi bien notre ambition se limitera-t-elle à donnerun apercu schématique <strong>des</strong> pistes de réflexion suivies ou poursuivies durantc<strong>et</strong>te dernière décennie.C<strong>et</strong>te étude nous a fourni l'occasion de relever, à maintes reprises, commentles représentations <strong>des</strong> personnes handicapées tendaient à renforcer lesbases matérielles de leur exclusion <strong>et</strong> réciproquement. Nous avons observé,d'une part, la prégnance de la démarche consistant à poser le handicapcomme une constante inhérente aux individus <strong>et</strong> non pas comme une variabledépendante de la configuration <strong>des</strong> milieux, de leur mode de fonctionnement<strong>et</strong> <strong>des</strong> valeurs régnantes ; une telle démarche a pu être posée commes'alimentant de l'inertie <strong>des</strong> structures tout en la confortant car elleapparaît bien constituer un excellent mécanisme de défense contre la mauvaiseconscience <strong>des</strong> acteurs potentiels (SANCHEZ (5.) ,1980). Nous avonsobservé, d'autre part, la tendance à oublier ou tout au moins à sousestimer.notamment en matière d'éducation, la nécessité de prendre en compteles différences physiques, ou psychiques <strong>des</strong> suj<strong>et</strong>s en vue d'optimiser leschances de leur épanouissement personnel.Ainsi s'affirme encore le rattachement <strong>des</strong> pratiques sociales considéréesà une image figée de la normalite, exclusive <strong>des</strong> différences par clivageou par assimilation aveugle, même si, comme nous l'avons remarqué toutau long de c<strong>et</strong>te étude bibliographique, d'importants changements favorablesà l'insertion sociale <strong>des</strong> personnes handicapées <strong>et</strong> de nombreuses expériencespositives d'intégration sont d'ores <strong>et</strong> déjà engagés.


Ces résistances a une intégration <strong>des</strong> personnes handicapées dans le respect<strong>et</strong> l'expression <strong>des</strong> différences se manifestent dans l'ensemble <strong>des</strong> relationssociales. Si les problèmes abordés au niveau de l'éducation, de l'environnementbâti, de l'habitat, <strong>des</strong> transports, de l'emploi,trouvaient <strong>des</strong>solutions pertinentes, la vie sociale <strong>des</strong> personnes handicapées deviendrait,naturellement, plus aisée <strong>et</strong> la conscience de leur différence pourrait,en partie, faire l'économie de ce qu'elle supporte encore comme vécu d'infériorisation.Toutefois, même si <strong>des</strong> perspectives sont déja ouvertessur c<strong>et</strong>te voie, nous n'en sommes pas la ! Qu'un autre regard émerge,peut-être, sur le handicap n'empêche pas encore "le regard <strong>des</strong> autres",comme l'a illustré le film ainsi intitulé, de peser sur le vécu intime<strong>des</strong> personnes handicapées.STIKER (J.) (19801, a partir de l'analyse d'une série d'entr<strong>et</strong>iens nondirectifs avec de jeunes handicapés moteurs, a souligné que ce regard étaitbien souvent ressenti comme regard de pitié, de commisération : "uneinnombrable foule d'exemples m'ont été cités, montrant a l'évidence l'image"miséreuse" que nous nous faisons d'eux". L'auteur considère que si l'inté-riorisation de la différence est tres marquée chez les personnes handicapéesmême lorsqu'elles se disent comme les autres, leur vécu demeure difficiledans un contexte "où l'on prend l'égalité pour de la similitude ou ladifférence pour de l'infériorité ".BAVER (M.) (1982) a souligné, dans un rapport de groupe d'étude (1) portantsur "la personne handicapée : conscience de sa différence <strong>et</strong> vie sociale",que ce qui semble important : "ce n'est pas le sentiment de la différencemais son v6cu douloureux".SIBOUN (6.) en nous faisant revivre (SIBOUN G., ROUTIER M. (1978)) sonremarquable itinéraire vers 1 'autonomie <strong>et</strong> une vie sociale épanouieévoque, en particulier, c<strong>et</strong>te anecdote où la conscience d'une différence(1) Tenu dans le cadre <strong>des</strong> journées d'étude organisées par le C.T.N.E.R.H.I.du 22 au 24 mars 1981 sur le theme :"<strong>Les</strong> barrières psychosociolo~iquess'opposant a 1 'intégration <strong>des</strong> personnes handicapées. "


inferiorisée <strong>et</strong> la douleur qu'elle induit viennent s'associer : "le motqui m'a éti! le p3us pénible & entendre : aveugle, Pas B cause Ge sa signification,je f 'ignorais, mais de sa sonoritê <strong>et</strong> de tout ce qui se cachaitderrière lui. J'étais certainemgnt tres jeune quand il est parvenujusqu'à moi, Dans un magasin pour voir quelque chose je l'ai touchg <strong>et</strong> 'Iadame a dit à maman :- Oh ! le pauvre p<strong>et</strong>it, $1 est aveugle ICe mot m'a fait mal, il m'a boufeversiS. Je l'ai trouvé faid, brutal, handicapant.Il m'a fallu très longtemps pour comprendre qu'il me désignait,que j'étais aveugle. Je pense que la seconde fois, peut-être la troisième,où je 1 'ai entendu, c'est lorsque 1 'on a prononcé la nom de ma nouvel leécole : "Institution nationale <strong>des</strong> jeunes aveugles1'.Plus souvent, comme 1 ' indique ECHAVIDRE (B. ) (1979), dans 1 'entr<strong>et</strong>ienrecueilli par son père (ECHAVEDRE P.) qui critique l'étiqu<strong>et</strong>te de mongolien"collée" .3 son fils, le regard sur la différence fait souffrir sans mêmeavoir à être exprimé : "tu vois,. . ils disent rien devant, mais ilspensent comme ça par derriere","J'aimerais que tu me parles, que tu me comprennes. Je ne veux pas êtreconsideré comme inférieur", écrit un jeune handicape dans le recueil d<strong>et</strong>émignages composé par DESCLEE de BROUWER (B. <strong>et</strong> M.O,) (1980) qui posentc<strong>et</strong>te question : "Contnrent donner, comment les handicap& pourraient-ilsse donner une image qui affirme fa différence sans infériorité, au mêm<strong>et</strong>itre que l'hom <strong>et</strong> fa fem sont différents sans que S'on puisse stablirune hiérarchie <strong>et</strong> une stZgrégation ?"Ce vécu douloureux de la diffPrence apparait, en particulier, très n<strong>et</strong>tementau niveau de la sexualité. AUERBACHER fE.) (1982) dans le récit de sonhistoire de "handicapée mechante", selon l kxpression dont el te se qualifie,a porté témoignage de ses tourments d'adolescente <strong>et</strong> plus tard de sesrévoltes d'adulte lorsqu'elle s'est sentie posée par les vali<strong>des</strong> commen'êtant ni obj<strong>et</strong> de leurs désirs sexuels, ni suj<strong>et</strong> sexu6.CAVEL (G,) (1981) rendant compte d'un carrefour sur la "perception par lesvali<strong>des</strong> <strong>des</strong> besoins sexuels <strong>des</strong> handicapés" dans le cadre d'un forum orga-


nise par les Groupements pour I 'Insertion <strong>des</strong> Handicapés Physiques sur l<strong>et</strong>hhme : "Amour, sexual itP <strong>et</strong> handicaps moteur ou visuel", remarque :"on considDre volontiers que le handicap physique implique une atteintesexuelle voire que Tes <strong>handicapes</strong>, tout comme les <strong>enfants</strong>, sont <strong>des</strong> êtresasexués. II est alors togique qu'on soit intrigué par la presence <strong>des</strong>personnes handicapees dans le cabin<strong>et</strong> d'un sexologue, corn on nous lerapportait ",Ce qui prG.tsc$de illustre suffisamnt la tendance & dénier aux personneshandicapées la quitlit6 d'stre humain. Bien souvent, dans les relationssociales, ainsi que le notait YElt (C.) ($968): "tout se passe corne si& la réalité de fa personne du handicapé on substltuait un st&r&otype quile fige, le désincarne, I'aplatit". En accord avec maints auteurs, BOWE fF.1f 19781, dans le cadre de 1 'analyse globale qu'il propose pour lever lesobstacles qui s'opposent leur participation sociale aux Etats-Unis,considère que c<strong>et</strong>te attitude est une <strong>des</strong> barrferes prévafentes qui handicapentles handicapés.C'est pourquoi,d'ailleurs, les associations luttent-elles ce niveau enaffirmant <strong>et</strong> réaffirmant que les handicapés sont <strong>des</strong> personnes comme lesautres. Mais la maniére dont leur discours de l'identitd est repris parle corps social pose de nouveaux problèmes. Difftsrents témoignages critiques,comme nous l'avons nous-m6me relevé (SANCHEZ (3.1, 19801, sont venusddvoiler la faille du mode de réinterprétation du dlscours de 1 'Identité,particutihrenent manifeste dans 1 'oubli <strong>des</strong> disposit4fs nécessaires à unfonctionnement autonome ou tout au moins possible <strong>des</strong> personnes s'écartantde 7a normalité dans les milieux ordinaSres de vie : la reconnaissance deleur qualitts de personne s'opere au prix d'une m&çonnaissance de leurssingularjtés, de leurs différences.Aussi bîen, ZUCMAN fE,) (2982) , dans son rapport intraductif aux journeesd'étude sur "les barrieres psychosoc~of ogiques s'opposant à 1 ' lnttlgration<strong>des</strong> personnes handicapées", observa .i t-el le que les reprêsentations socialesdu handfcap oscilf ajent entre S *accentuation de celui-cj <strong>et</strong> sa banalisation,participant donc sous <strong>des</strong> modalités diverses à son rej<strong>et</strong>.


Au cours de la précédente décennie, on s'est efforcé de mieux comprendreles déterminants de ces résistances à l'intégration. On peut dire queleur étude s 'est axée principalement sur les facteurs d'ordre psychologique<strong>et</strong> sur <strong>des</strong> informations diffusées par les médias, même si on a vu appa-raître un mouvement crittque de c<strong>et</strong>te tendance <strong>et</strong> <strong>des</strong> tentatives d'analysese situant sur <strong>des</strong> plans historique , sociologique <strong>et</strong> politique .111.1. - LES VALIDES FACE AUX HANDXCAPS ET AUX HANDICAPESOn a assisté, ces dernières années, à une large diffusion <strong>des</strong> analysespsychologiques visant à eclairer les attitu<strong>des</strong> à l'égard <strong>des</strong> personneshandicapées. Le modele psychologique que l'on r<strong>et</strong>rouve, à quelquesvariantes près, dans de nombreuses publications est le suivant : l ehandicap constitue pour les vali<strong>des</strong> une menace ou le rappel d'une menacede chute dans la souffrance <strong>et</strong> dans la difformité ; d'où c<strong>et</strong>te tendance plusou moins inconsciente à en annuler l'image, à en écarter la présence <strong>et</strong>ce qu'elle suscite coirune attitu<strong>des</strong> de rej<strong>et</strong> ou de surprotection, comnereprésentations majorantes du sens réel d'un déficit déterminé. II estimportant de noter que ce modèle peut conduire a poser l 'élucidation delasignificationvoilée<strong>des</strong>attitu<strong>des</strong>ou/<strong>et</strong> l'épreuvederéalit~,comnemoyens d'aménagement positif <strong>des</strong> comportements adoptés à 1 'égard <strong>des</strong> per-sonnes handicapées. Sa prégnance <strong>et</strong> son mode d'util isation actuel s ontété notamment i lustrés par 1 'étude pré1 iminaire & la campagne nationaled'information réalisée par le Comité Français dCEducation pour la Santé(1978) : "Apprenons à vivre ensemble". C<strong>et</strong>te étude a visé au travers de1 'analyse d'une cinquantaine d'interviews à mieux décrire <strong>et</strong> comprendreles attitu<strong>des</strong> à l'égard <strong>des</strong> handicapés. Elle a permis de souligner quele handicapé est perçu par le grand public comme : "quelqu'un qui estprivé <strong>des</strong> attributs essentiels de l'homme adulte" - "une créature à part" -"symbole de la souffrance <strong>et</strong> de la faute" - "avec qui il est difficilede comuniquer" .


Selon les auteurs, l'image <strong>des</strong> différentes catégories de handicapéss'organise autour de deux dimensions principales : le degré de la possibilitéde communication <strong>et</strong> le degré de la capacite à se prendre encharge (autonomie/dépendance), 1 'ordre décroissant d'acceptation étantle suivant : 1) les accidentés, polio <strong>et</strong> moteur ; 2) les grands vieillards<strong>et</strong> les grands mala<strong>des</strong> ; 3) les sensoriels : aveugles, sourds, mu<strong>et</strong>s ;4) les mentaux.Au terme de leurs analyses, les auteurs insistent sur la peur qui structurela relation de face & face entre les vali<strong>des</strong> <strong>et</strong> les handicapés <strong>et</strong> sur lemoyen de la réduire : l a communication.Sans m<strong>et</strong>tre en cause la valeur <strong>des</strong>criptive <strong>des</strong> résultats de c<strong>et</strong>te étude,on peut s'interroger sur ses limites en tant que tentative d'explicationglobale <strong>des</strong> attitu<strong>des</strong> <strong>et</strong> comportements adoptés vis-&-vis <strong>des</strong> handicapés.L'interprétation strictement psychologique qui est proposée ne semble pas,en eff<strong>et</strong>, aller de soi. <strong>Les</strong> auteurs parlent, par exemple, de déplacementde la responsabilité sur les pouvoirs publics pour rendre compte del'attitude de telles ou telles personnes interviewées lorsque celles-ciconsidèrent que la modification de leurs comportements & l'égard <strong>des</strong> <strong>handicapes</strong>passe par <strong>des</strong> mesures concrètes au niveau du cadre architecturalurbain, de 1 'insertion scolaire <strong>et</strong> professionnelle, de 1 'aide aux famil les.Or, qu'il y ait déplacement ou non, chacun reconnaît que c<strong>et</strong>te responsabilitéexiste bel <strong>et</strong> bien <strong>et</strong> on pourrait, & la limite, inverser 1 'argumentation<strong>des</strong> auteurs en considérant que c'est leur démarche qui constitueun mode de déplacement du rôle <strong>des</strong> facteurs sociaux sur les individus.On connaît, par ailleurs, les limites <strong>des</strong> tentatives visant A influencerles comportements au moyen <strong>des</strong> informations, limites qui résultent, corne/PAICHELER (H.) (1980-1981 ) 1 'a sou1 iqné,de la nature même <strong>des</strong> représenta-tions sociales. Dans la mesure où il n'existe pas de cohérence simpleentre les dimensions cognitive, affective <strong>et</strong> conative <strong>des</strong> attitu<strong>des</strong>, onpeut,par exemple, produire <strong>des</strong> changements d'opinions dans un sens favo-rable sans modifier les comportements,voire <strong>des</strong> modifications défavorablesde ces derniers (PAICHELER H.,1981). Il resterait toutefois à examinersi les contenus <strong>des</strong> informations utilisées dans les campagnes en faveur<strong>des</strong> personnes handicapées sont effectivement pertinents par rapport au


modèle psychologique lui-même. Or a pu, a c<strong>et</strong> égard, se demander dansquelle mesure la diffusion de slogans incitant au contact entre yali<strong>des</strong><strong>et</strong> handicapés ne pouvaient pas se traduire par une culpabilisation <strong>des</strong>cibles visées de toute évidence contraire aux résultats attendus(LAVAGNA J.P. 1980).Un questionnement d'ensemble pourrait d'ailleurs s'appliquer h toute formed'information diffusée sur les personnes handicapées, tant demeurent problématiquesles eff<strong>et</strong>s de c<strong>et</strong>te variable. Ainsi. par exemple,VINCELET (P.) (19801, au travers de la comparaison <strong>des</strong> réponses fourniesa <strong>des</strong> questionnaires par <strong>des</strong> groupes de suj<strong>et</strong>s suivant <strong>des</strong> formationsdevant les amener à travai 1 ler avec <strong>des</strong> personnes handicapées, a mis enévidence que les attitu<strong>des</strong> les moins positives apparaissaient chez lessuj<strong>et</strong>s les plus informés.La même prudence s'impose, enfin, en ce qui concerne la référence auxeff<strong>et</strong>s positifs du contact comme moyen de connaissance réciproque <strong>des</strong>vali<strong>des</strong> <strong>et</strong> <strong>des</strong> handicapés. Nous avons déjh eu h traiter de c<strong>et</strong>te questionen abordant les thèmes de l'intégration scolaire, mais nous l'éclaireronsencore, ici, compte tenu de son importance, par la recherche suivante.SMITH (N.J.), Mc CULLOCH (J.M.) (19781, dans le cadre d'une évaluation <strong>des</strong>attitu<strong>des</strong> d'étudiants en travail social <strong>et</strong> de travailleurs sociaux vis-avisde personnes physiquement handicapées, observent que l'expérience professionnelleparait jouer dans le sens d'une diminution du caractèrepositif <strong>des</strong> attitu<strong>des</strong> exprimées par ces suj<strong>et</strong>s. <strong>Les</strong> auteurs pensent qu'ilest nécessaire d'effectuer <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> plus approfondies pour mieux cernerles modalités d'intervention de la variable contact.Notons que CLOERKES (1979),dans une étude bibliographique <strong>des</strong> recherchesconcernant la question,fait état de résultats contradictoires au suj<strong>et</strong> dec<strong>et</strong>te dernière variable ; tout semble dépendre, en réalité, de laqua1 ité <strong>des</strong> interactions. En s'appuyant sur la confrontation d'une vastelittérature scientifique, c<strong>et</strong> auteur souligne l'importance comme facteurdéterminant <strong>des</strong> attitu<strong>des</strong> <strong>et</strong> <strong>des</strong> comportements h l'égard <strong>des</strong> personneshandicapées, de la distance qu'introduit tel ou tel type de déficience parrapport aux normes régissant les représentations <strong>et</strong> les conduites de


telles ou telles situations dans une société donnée ; les autresvariables n'auraient que <strong>des</strong> eff<strong>et</strong>s nuls ou mineurs. L'auteur est doncpessimiste quant aux possibilités d'améliorer le rapport vali<strong>des</strong>fhandicapés.Ces remarques sur les limites <strong>des</strong> perspectives d'action ouvertes par lesapproches psycho'iogiques s'appuient sur de nombreux travaux. Au stadeactuel, rien ne semble perm<strong>et</strong>tre encore de proposer <strong>des</strong> explicationsinfailf ibfes <strong>des</strong> comportements adoptés à t'égard <strong>des</strong> personnes handicapés<strong>et</strong> a fortiori <strong>des</strong> solutions aux probf&mes existants.PAfCHUER fH.114983f, faisant le point <strong>des</strong> recherches sur lit question,a mis en évidence les difficultés que rencontre l'analyse <strong>des</strong> attitu<strong>des</strong>vis-&-vis <strong>des</strong> <strong>handicapes</strong> <strong>et</strong> la nécesstté d'une remise en question théoriquedans 'le domaine général de l'étude <strong>des</strong> attitu<strong>des</strong> interpersonnelles <strong>et</strong>intergroupes. t'auteur observe que les travaux tendent à abandonner lesapproches en termes d'attitude <strong>et</strong> à uttliser expérimentalement la possibilitéde miniaturiser <strong>des</strong> situations sociales,en cherchant plus récemmentà inscrire c<strong>et</strong>te démarche dans une visée explicative <strong>et</strong> non plus seulement<strong>des</strong>criptive. PAICHELER (H.) rend compte de toute une sérle de résultatssignificatifs de l'apport <strong>et</strong> de l'~volutîon <strong>des</strong> travaux. Nous lesrésumerons, pour notre part, très brièvement comme suit :- dans <strong>des</strong> situations réclamant une aide, les personnes handicapés semblentdavantage aidées que les personnes vali<strong>des</strong>, Mais ceci n'est pas syst&atique; on observe en particulier que lorsque le coût augmente (aideplus importante ou plus difficile) le résultat s'inverse. Certains auteursrendent compte de ces observations en faisant référence aux élémentscontradictoi res qui déterminent les comportements : les su j<strong>et</strong>s sonttiraillés entre le désir de se donner une bonne image d'eux-mt-mes <strong>et</strong> latendance a fuir une situation plus ou moins inhabituelle qui demande uninvestissement ;- dans <strong>des</strong> situations expérimentales d'interaction courte on observe qwles suj<strong>et</strong>s ont un comportement plus inhibe avec <strong>des</strong> partenaires handicapésqu'avec <strong>des</strong> partenaires vali<strong>des</strong> mais les handicapés font, en général,l'obj<strong>et</strong> d'dvaluations plus positives, Certains auteurs considèrent quel'incertitude posée comme variable clef de l'interaction se trouve


céduite lorsque le stigmatisé se confie. On a pu même ém<strong>et</strong>tre une hypothèsestrictement cognitive en considérant la gêne <strong>des</strong> vali<strong>des</strong> comme lerésultat de l'impossibilité où ils se trouvent de satisfaire leur curiosité,de s'habituer aux handicapés, notamment ,en les regardant ;- dans <strong>des</strong> situations expérimentales où l'on fait varier les degrés d'uneagression ayant pour obj<strong>et</strong> <strong>des</strong> vali<strong>des</strong> ou <strong>des</strong> handicapés, on observe queles évaluations les plus défavorables de l'obj<strong>et</strong> apparaissent dans lacondition "handicapé/agression forte". On a rendu compte de c<strong>et</strong>te observationen posant les sentiments d'ambivalence a la base <strong>des</strong> rapportsvaii<strong>des</strong>/handicapés ; c<strong>et</strong>te ambivalence conduirait a un accroissement dela culpabilité dans toute situation d'intéraction avec l'obj<strong>et</strong> d'attitude,non pas seulement <strong>des</strong> comportements négatifs de dévalorisation, maisaussi, plus souvent, <strong>des</strong> comportements positifs tels que l'aide, parexemple ;- <strong>des</strong> expériences où 1 'on s'intéresse a l 'évaluation <strong>des</strong> handicapés, ilressort un double constat : d'une part, il semble exister un eff<strong>et</strong> systématiquede sympathie 1 'égard <strong>des</strong> handicapés lorsque ceux-ci ne sontpas en situation d'intéraction impliquante avec les suj<strong>et</strong>s évaluateurs ;dans le cas contraire, on observe une tendance a l'extrémisation <strong>des</strong>jugements préalables.Ces résultats dans leurs contradictions mémes, montrent la richesse dudébat scientifique sur ces questions <strong>et</strong> les progrès réalisés dans 'lerenouvellement <strong>des</strong> approches théoriques. 11 reste, comme l'indiquePAICHELER (H.), que le problème essentiel est de rendre compte de ce quiest posé c m e principe explicatif <strong>des</strong> réactions individuelles. D'oùvïennent l'ambivalence, les sentiments de culpabilité, <strong>et</strong>c ... ? Celaconduit a s'interroger sur le phénomene de production de normes socialesen rapport avec les structures, dans une culture donnée, a une époquehistorique donnée.Dans le domaine de la recherche explicative <strong>des</strong> relations interpersonnellesentre vali<strong>des</strong> <strong>et</strong> handicapés une interrogation intéressante a été développéepar FINKELSTEIN (1980). C<strong>et</strong> auteur s'est demandé dans quelle mesure lesrecherches sur les attitu<strong>des</strong> vis-à-vis <strong>des</strong> personnes handicapées ne se


laissaient pas piéger dans la problématique de l'exclusion, renfor~antainsi les "barri&resU qu'elles visaient théoriquement a démonter. Ilobserve, en se référant à <strong>des</strong> exemples précis, la confusion persistantedans les recherches entre les notions de déficience, d'incapacité <strong>et</strong> dehandicap ce qui témoigne d'une approche statique <strong>et</strong> rétrograde parrapport a la problématique nouvelle du handicap. A notre sens,FINKELSTEIN (V.) fournit une clef importante pour rendre compte de touteune série de contradictions apparentes dans les résultats <strong>des</strong> recherchessur les attitu<strong>des</strong> l'égard <strong>des</strong> personnes "handicapées", ce terme recouvranten fait <strong>des</strong> significations fort différentes selon le montage <strong>des</strong>enquêtes ou <strong>des</strong> expériences. Pour l'auteur, le problème essentiel,actuellement, est de faire reconnaître y compris dans les procédures derecherche, le rôle <strong>des</strong> facteurs sociaux, <strong>des</strong> barrières matérielles<strong>et</strong> culturelles dans la production <strong>des</strong> handicaps ce qui amènerait unemodification <strong>des</strong> attitu<strong>des</strong> vis-a-vis <strong>des</strong> handicapés.


117.2. - LE HANDICAP DANS LES MEDIASC<strong>et</strong>te dernière dE;cennie, l'intérêt pour les pratiques d'information dansle domaine <strong>des</strong> handicaps s'est considérablement accru. tes discours<strong>des</strong> acteurs sociaux, les colloques consacrés à ce theme, les campagnesd'information lancees sur les medias en témoignent, comme nous l'avonsnous-même observé (SANCHEZ J., 9980) en reliant ce phénits+qe a l'évolutionsensible de la place <strong>des</strong> personnes handicapées dans la société. Dansle cadre de c<strong>et</strong>te étude, nous nous limiterons rêsumer brievement lesréflexions <strong>et</strong> les analyses produites sur l'impact possible <strong>des</strong> médias enrapport avec la problématique de 1 'intégration <strong>des</strong> personnes handicapées.A l'occasion du séminaire international "Médias <strong>et</strong> handicapés" (1978), ona pu constater que les informations diffusées par les grands moyens decommunication ne paraissaient guère susceptibles de favoriser la reconnaissancesociale <strong>des</strong> personnes handicapées : 1) les informations sur lesquestions <strong>des</strong> handicaps sont peu fréquentes ; 2) les médias n'articulentpas ces questions a <strong>des</strong> problématiques générales ; 3) les informationsvéhiculent une image péjorative <strong>des</strong> personnes handicapées présentéesnotamment comme <strong>des</strong> Ctres assistés ; 4) les médias ne donnent pas laparole aux intéressés (DESSERTINE A., 1980).Différentes étu<strong>des</strong> tendent 2 confirmer <strong>et</strong>constat d'ensemble.affiner la valeur de ceSAINT-IVIARTIN (Ph.) (T(i80),analysant le contenu de 153 articles de lapresse régionale recensés du Ter janvier 1977 au 28 février 1978 dans51 quotidiens <strong>et</strong> 12 hebdomadaires dont le tirage global était respectivementde 5 millions <strong>et</strong> de 800.000 exemplaires, a notamment mis en évidenceque les solutions ségrégatives s'y trouvaient très n<strong>et</strong>tement privilégiées.De plus, notait l'auteur, l'emploi quasi-systématique, sous laplume <strong>des</strong> journalistes, du substantif "handicapés" ou de l'un de ses synonymesencore plus péjoratifs (infirmes, inval i<strong>des</strong>, <strong>et</strong>c.. .) réduisait lespersonnes atteintes de handicaps à de simples attributs, selon la procédurestandard de catégorisation raciste <strong>des</strong> individus. Ainsi se manifesteune n<strong>et</strong>te tendance ?i m<strong>et</strong>tre a distance "les problèmes <strong>des</strong> personnes handicap6esM,


Nous-même avons établi,dans le cadre d'une étude <strong>des</strong> articles de pressediffusés sur le "Proj<strong>et</strong> de loi d'orientation en faveur <strong>des</strong> personneshandicapées" f SANCHEZ J., 1980), que les informations diffusées par lapresse grand public tendaient i?i se cristalliser de manière privilégiéesur la question <strong>des</strong> ressources <strong>des</strong> personnes handicapées au détriment <strong>des</strong>questions relatives à 1 'adaptation générale <strong>des</strong> mi 1 ieux de vie, pourtantessentiel les dans une perspective de réduction ou d'él imination <strong>des</strong> handi -caps, <strong>et</strong> cela indépendamment <strong>des</strong> points d'ancrage idéologiques <strong>des</strong> médiasconsidérés. A gauche comme a droite, les personnes handicapées prenaientfigure d'assistés. 11 apparaissait, d'autre part, dans c<strong>et</strong>te même étude,que les représentants <strong>des</strong> Associations ou mouvements de defense concernésn'avaient bénéficié que d'une surface réduite d'expression. D'une manièregénérale, bien que modulé par les caractéristiques <strong>des</strong> titres considérés,l'obj<strong>et</strong> d'informations, dans la presse, devenait un obj<strong>et</strong> de déformationsuivant un double processus de sélection <strong>et</strong> de concentration. Parallelement,les positions adoptées par les différents acteurs sociaux à l'égarddu "Proj<strong>et</strong> de loi d'orientation en faveur <strong>des</strong> personnes handicapées"subissaient un filtrage selon <strong>des</strong> modalités difficilement previsibles apriori. Aussi bien le <strong>des</strong>tinataire <strong>des</strong> médias ne nous semblait avoiraccès qu'à une représentation du dispositif considéré <strong>et</strong>, par généralisationqu'&,une représentation de la problématique <strong>des</strong> handicaps schématique,approximative, déformée <strong>et</strong> orientée.Ce constat où les médias grand public se révelent plutôt fonctionner comme<strong>des</strong> facteurs d'inhibition de l'intégration ne doit pas masquer toutefoisles évo?utions positives engagées, par exemple, à la télévision où lesthèmes ayant trait l'insertion sont devenus entre 1970 <strong>et</strong> 1976 relativementplus fréquents, méme s'ils demeurent minoritaires (BRETECHE O., 1950) .Il est, en eff<strong>et</strong> dans la nature <strong>des</strong> mass média de s'adapter aux nouvellesreprésentations. Aux Etats-Unis, notamment, une amélioration <strong>des</strong> informationsrelatives aux personnes handicaptles, en fréquence <strong>et</strong> en qualité, apu <strong>et</strong>re enregistrée, parallelement au renforcement de 1 'organisation deces dernières en groupe de pression <strong>et</strong> de consommation dans une soci<strong>et</strong>équi s'est davantage ouverte A leurs problemes (IrlILLIAP.IC,OK D., 19831.


Aussi bien est-ce à juste titre que les réflexions émises par les participantsà une table ronde consacrée & "l'impact réel <strong>et</strong> potentiel <strong>des</strong>médias" sur les barrières psychosociologiques s'opposant a 1 'intégration<strong>des</strong> personnes handicapées dans le cadre <strong>des</strong> journées d'étude duC.T.N.E.R.H.I., déjà citées, pouvaient insister sur le caractere évolutifdu "handicap <strong>des</strong> médias" selon la formule du rapporteur (SANCHEZ J., 1982)<strong>et</strong> inviter par 12 même à examiner les possibilités de sensibilisation <strong>des</strong>journalistes à la problématique nouvelle du handicap qui fait émergercelui-ci de la confrontation entre les possibilités <strong>des</strong> personnes <strong>et</strong> lescaractéristiques de I 'environnement <strong>et</strong> <strong>des</strong> milieux dits de vie, qui faitaussi reconnaître une valeur privilégiée à la parole <strong>des</strong> intéressés.Une importance stratégique toute particulière a été accordée ces dernieresannées & l'information <strong>des</strong> principaux groupes de responsables impliqués à<strong>des</strong> titres divers dans le processus d'intégration (ou de non intégration)<strong>des</strong> personnes handicapées, d'autant que c<strong>et</strong>te information encore trèsembryonnaire, demeure prisonnière d'images stéréotypées. Abstractionfaite <strong>des</strong> données législatives <strong>et</strong> réglementaires de base, les architectes,par exemple, ne recoivent pratiquement pas, dans les revues spécialiséesde la profession, d'informations sur les réalisations répondant aux normesd'accessibilité <strong>et</strong> d'adaptabilité, ces notions étant, par ailleurs, excluesde la réflexion au niveau du cursus de formation (TERRONES G.; 1980).Comme BACHELOT(B.)~'~ souligné, les informations dirigées vers les entreprisesn'abordent le problème de 1 'emploi <strong>des</strong> personnes handicapées quesous l'angle de la contrainte législative ou celui de la bonne oeuvresociale. Axées sur les causes <strong>des</strong> handicaps, elles n'évoquent pas les capacités fonctionnel les <strong>et</strong> professionnel les <strong>des</strong> suj<strong>et</strong>s. Dans le domainemême de la santé, on a pu observer (C.T.N.E.R.H.I., 1976) que l'informationsur les handicaps physiques ou mentaux de l'adulte ou de l'enfantétait absente de la formation de base <strong>des</strong> professionnels sanitaires <strong>et</strong>sociaux <strong>des</strong>tinés à 1 'exercice d'une action "tout-venant". Il semble biencomme l'a suggéré ZUCMAN E. (1980) que, dans ce secteur, la peur duhandicap assimilée à 1 'irréversibilité, entraîne ignorance <strong>et</strong> ségrégation,y compris au niveau de 1 'information.Un r61e particulierement important de facilitation <strong>et</strong> de stimulation del'intégration est rempli par les médias spécifiquement <strong>des</strong>tinés aux personnes


handicapées ou a leurs familles comme 1 'ont sou1 igné (LEBOVICI M. (1980)<strong>et</strong> LOSPIED Cl. (1980)). Liens structurels entre les membres <strong>des</strong> Associations,ils diffusent <strong>des</strong> informations pratiques <strong>et</strong> réglementaires tout endéfendant conjointement les positions de 1 'Association (LOSPIED Cl., $9801.Il convient toutefois de s'interroger sur les limites sans doute inhérentesa leur nature de médias spécialisés. Dans le cadre de l'étude de presse,ci-<strong>des</strong>sus citée, nous avons nous-même ihis en évidence (SANCHEZ J., 1980)que le contenu <strong>des</strong> informations <strong>et</strong> opinions qui y <strong>et</strong>aient émises se trouvait, étroitement assuj<strong>et</strong>ti a leurs positions particulières de défensede telle ou telle catégorie sans mise en relation avec les débats politi-ques généraux, ce qui dans une certaine mesure tend a refermer les diversmouvements associatifs sur eux-mêmes. C'est en ce sens que <strong>des</strong> responsa-bles de médias spécialisés ont pu se demander si s'adressant au lecteuren tantgie handicapé on ne risquait pas de développer un "6gocentrismecatégoriel nefaste au <strong>des</strong>ir d'intégration" (LOSPIED Cl.,aidant le <strong>des</strong>tinataire1980) ou siassumer son handicap, on ne risquait pas de1 'empêcher d'assumer sa qualit6 d'être humain (CHEBAUX J., 1980).Mais il est certain que les Associations <strong>et</strong> leurs organes d'informationsoccupent une place privilégiee de médiateurs dans le rapport handicap/société.


111.3. - HANDICAP ET SOCIETEIl est bien difficile de présenter tres brièvement les différentes approchesqui ont pu être développées ces dernieres années sur le theme "handicap<strong>et</strong> société". mis nous croyons, tout en soulignant le risque de schématiserà l'extrême, devoir rapporter quelques 6lWnts du débat ouvertdésormais à ce niveau.Dans le droit fil du rapport général sur 1 'inadaptation <strong>des</strong> personneshandicapées de BLOCH-LAINE (F. ) ( 1968) sont venues s ' jnscrire les réflexionsde LENOIR (R.) (1974) sur "<strong>Les</strong> Exclus", les deux auteurs faisant appelau coeur <strong>et</strong> à la raison pour engager les actions suceptibles de reduireles causes <strong>et</strong> les eff<strong>et</strong>s de l'inadaptation dans les pays développés :1 'augmentation continue du nombre d'inadaptés est présentée corne constituantune injustice <strong>et</strong> une menace pour 1 'équilibre de la société. Pourtraiter ce mal, on affirme qu'il est du devoir de la collectivité d<strong>et</strong>rouver <strong>des</strong> remlr<strong>des</strong> appropriés. LENOIR (R. ) privilégie particulièrement,dans c<strong>et</strong>te perspective, le rôle de la prévention, sa démarche consistant,sans m<strong>et</strong>tre globalement en cause le système social. à s'interroger sur cequi peut y être aménagé, revu, corrigé de manière à réduire les facteursd3nadaptation caractéristiques <strong>des</strong> divers milieux de vie qui sont poséscomme résuf tant de 1 'urbanisation <strong>et</strong> de 1 'industrialisation intensives{particul i5rement dans la société française) : déracinement, mauvaisesconditions de vie, pauvr<strong>et</strong>é relative, massification <strong>et</strong> uniformisation de1 'éducation. L'auteur propose de repenser 1 'organisation de 1 'espace <strong>et</strong>du temps, de développer la participation <strong>des</strong> populations , de conf ier auxindividus 1 'exercice de responsabilités en vue de favoriser leur enracinement,leur intégration dans une société où finalités <strong>et</strong> objectifspuissent être discutés. Son ouvrage qui concerne, on l'aura noté, l'ensembledu champ <strong>des</strong> inadaptations <strong>et</strong> non pas spécifiquement celui du handicapdans une indifférenciation sans doute contestable, ne porte pasmoins témoignage de la capacité du libéralisme (car LENOIR (R.) demeureun Ilbéral) penser la réadaptation de la société à partir <strong>des</strong> défaillancesqui y sont observées.BARDEAU (J,M.) (1977) allant au-dela de "c<strong>et</strong>te vision paisible <strong>et</strong> planifiée<strong>des</strong> choses", selon son expression meme, propose une analyse toute


différente du rapport social aux exclus, en portant un regard d'opprimésur ce qu'il dénonce corne étant la "réclusion de tous les <strong>handicapes</strong> dansles comportements <strong>et</strong> les structures nécessaires à leur aliénation <strong>et</strong> à leurexploitation". <strong>Les</strong> infirmités sont abordées, ici, non pas comme faitsnaturels mais institutionnels produits <strong>et</strong> capitalisés par 1 'ordre dominant.L'analyse politique, historique <strong>et</strong> psychosociologique de l'auteur le conduità affirmer que l'intégration pour ne pas Gtre aliénante passe par unerévolution politique <strong>et</strong> culturelle de nature à renverser non seulement lesystème d'exploitation <strong>et</strong> de profit, mais aussi les normes bourgeoises quiancreraient dans les représentations <strong>et</strong> les comportements la peur <strong>et</strong> lahaine de l'autre.Quelle que soit la valeur que I 'on accorde à ces theses, il reste qu'ellesviennent thoigner du renforcement de la tendance à aborder la question del'intégration <strong>des</strong> personnes handicapées en <strong>des</strong> termes où la sociisté s<strong>et</strong>rouve soumise <strong>des</strong> critiques, à <strong>des</strong> interrogations. Il s'aglt là, sansdoute, d'une prise de conscience nouvelle qui s'est exprimée, par exemple,tri% n<strong>et</strong>tement à l'occasion du colloque "Handicaps/Société/Libert#s, ledroit de vivre différent, 'fibre <strong>et</strong> heureux'' ((HERNAMDEZ IC. f , J978). Ot)lit, notament, dans le compte rendu de ce colloque : "pour intégrervéritablement ne faut-il pas, avant tout changer la société, changer1 'école, en finir avec le chômage, résoudre la crise du logement, concevoirl'urbanisme en fonction de ceux qui y vivent, faire en sorte que1 'homme ne soit plus 1 'esclave de la machine mais au contraire, que ceilecisoit l'instrument de sa libération".L'histoire depuis l'antiquité du rapport social au handicap ou, pourreprendre le t e m de 1 'auteur, ci-aprbs cite, de l'infirmité, a faitl'obj<strong>et</strong> d'un questionnement philosophique très approfondi de la part deSTIKER H.J.tt982). L'auteur observe que, pour opposées que puissent apparapitre?es theses liberales <strong>et</strong> marxistes, dans leur interprgtation du phénomenecomme dans les solutions préconisées, une volonté comune les agite,c'est la volonté de réadaptation : "la &adaptation, c'est l'apparitiond'une culture qui essaie d'achever le geste de l'identification,1 'identité ; geste pour faire disparattre 1 'infirme <strong>et</strong> toute carence.. . ,pour 1 'assimiler, le noyer, le dissoudre dans 1 'unique tout social.Pf us grave, plus souterrain qu'une stratégie idéologique est ce vouloirde fusion, de confusion ; c'est un indice - important - d'un lent


glissement vers une société de moins en moins plurielle, de plus en plusqelée. Se contenter de dénoncer le fait en le rapportant au problème durapport entre classe dominante <strong>et</strong> classe dominée n'est pas seulement unesimplification, c'est aussi renforcer le phénomène en question ..., c'esttoute la soc.gbté qui ne veut "plus voir"... <strong>et</strong> il s'agit de tout autrechose que du refus de l'égalité". STlKER (H.J.) qui situe la naissance dela réadaptation à la sortie de la première guerre mondiale souligne laportée considérable de ce moment : "les époques ou les sociétés autres <strong>et</strong>anterieures n'ont jamais omis de situer l'infirme <strong>et</strong> son infirmité, maispeu, pour ne pas dire aucune n'avaient encore eu 1 'ambition, la prétention,f 'intention de les replacer dans les rouages-productifs,consomnatoires,laborieux <strong>et</strong> ludiques - de la vie quotidienne. Peu ou prou, 1 'infirmefaisait exception <strong>et</strong> indiquait l'exceptionnel, l'altérité, maintenant ildevient ordinaire, il faut qu'il r<strong>et</strong>ourne à la vie ordinaire, au travailordinaire". C'est ainsi que l'auteur analyse le fonctionnement du systèmequi consiste a étiqu<strong>et</strong>er, subventionner, rééduquer, former, intégrer, leproblème, pour lui, à la limite, dans la signification du concept à laquelleil se réfère,étant non pas qu'il n'y ait pas assez d'intégration maisqu'il y en ait trop, car l 'intégration fonctionne comne moyen de normali-sation, comne volonté d'effacer 1 ' infirmité. L'auteur propose donc d<strong>et</strong>ravai 1 ler à 1 'élaboration d'un autre made d' intégration qui serait res-pectueux de la différence en inscrivant celle-ci dans les modèles cuIturelscomme loi du réel, <strong>et</strong> d'envisager alors une autre variation historique où"la pr4misse à poser, pour la fois ne pas exclure <strong>et</strong> reconnaître ladifférence, serait : ne jamais dbraciner, en1 ever, r<strong>et</strong>irer de son milieuvivant d'origine l'enfant ou l'adulte que le sort frappe", sauf momentanementpour le faire benéficier de processus tres spécia'lisCis.Le volumineux ouvrage de GLIEDMAN (J.) <strong>et</strong> ROTH (W.) (19801, tout en apportantune contribution importante à l'analyse du rapport société/handicap,fait éclater notre cadre de répartition <strong>des</strong> btu<strong>des</strong> portant sur la nature<strong>des</strong> résistances qui s'opposent à l'intégration dans le respect <strong>des</strong> différences,en traitant, au travers d'une démarche globale, de 1 'ensemble,<strong>des</strong> questions abordées dans c<strong>et</strong>te bibiographie. <strong>Les</strong> auteurs présententleur vaste travail d'analyse <strong>des</strong> approches psychologiques <strong>des</strong> <strong>enfants</strong>handicapés, <strong>des</strong> divers services concus pour ces derniers <strong>et</strong> pour leurfamille, de la manière dont fonctionnent les systèmes d'éducation <strong>et</strong> d'emploi


à l'égard <strong>des</strong> handicaps, comme constituant, une tentative d'émancipationvis-à-vis <strong>des</strong> démarches traditionnelles qu'ils avouent avoir partageavant de prendre conscience de leur caractère erroné. Pour ces auteurs,"t'erreur" <strong>des</strong> modèles théorico-pratiques dominants tant au niveaumédical que psychologique, pédagogique, politique ou social, erreur inconsciente,voilée au regard, consiste à vouloir en quelque sorte guérirles différences, tâche impossible de toute évidence à réaliser, <strong>et</strong> qui apour corollaire de ne solliciter l'initiative <strong>des</strong> handicapés que dansc<strong>et</strong>te perspective <strong>et</strong> comme fondement implicite la référence à une sociétéde vali<strong>des</strong>, faite pour les vali<strong>des</strong>, non pour <strong>des</strong> personnes qui ont <strong>des</strong>corps, <strong>des</strong> organes, <strong>des</strong> esprits différents. GLIEDMAN (J.) <strong>et</strong> ROTH (W.)considèrent que la souffrance <strong>des</strong> handicapés provient davantage de ce quisocialement lei exclut que de leur déficits, en eux-m&mes bien peu douloureuxdans la plupart <strong>des</strong> cas ; ils n'ont pas mal à leur différence, ilsont mal à l'oppression st~bie. <strong>Les</strong> auteurs posent, en eff<strong>et</strong>, les handicapéscomme une mino-ité qui pour ne pas se reproduire de génération en générationn'en est pas moins ia plus opprimée <strong>des</strong> minorités, la plus excluede tous les roles sociaux, dans la mesure précisément où les vali<strong>des</strong>n'en ont même pas conscience.Au terme de ce trop bref survol <strong>des</strong> réflexions qui ont contribué cesdernières années à éclairer la nature <strong>des</strong> "résistances" qui s'opposent àl'intégration <strong>des</strong> personnes handicapees dans le respect <strong>des</strong> différences,nous soulignerons ce moment d'émergence de la recherche <strong>des</strong> moyens pourles lever <strong>et</strong> en même temps la difficulté de l'entreprise. Autant lesanalyses sont porteuses de connaissances <strong>et</strong> d'interrogations nouvellessur la question, autant elles demeurent mo<strong>des</strong>tes, à notre sens, quant àce qu'elles perm<strong>et</strong>tent de proposer en termes d'actions concrètes dont onpourrait prédire l'issue. S'il est vrai que les discours participent autissage <strong>des</strong> pratiques sociales, el les constituent, toutefois, en ellesmêmes,un changement.


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