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Résultats de l'étude CMA 13 - Chambre de Métiers et de l'Artisanat ...

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LE MONDEDESRETROUVEZ DANS CE NUMÉRO TOUTE L'INFORMATION DE VOTRE <strong>CMA</strong>rtisansÉDITIONBouches-du-RhôneBimestriel n°74 • janvier-février 2010 • 1 €L’artisanat du <strong>13</strong>au cœur <strong>de</strong> l’économiePrix <strong>de</strong> la Distinction artisanale P. 4Derrière chaque artisan, il y a la <strong>CMA</strong><strong>13</strong> P. 7RÉSULTATSDE L’ÉTUDE<strong>CMA</strong> <strong>13</strong> P. 10BIOHOME :LAURÉAT NATIONALSTARS & MÉTIERS P. 12www.cma<strong>13</strong>.fr


© <strong>CMA</strong>33 - DROIT RÉSERVÉ© APCM - NASSER ZEBIDOUR - APCM 2004Versez votre taxe d’apprentissage 2010à la <strong>Chambre</strong> <strong>de</strong> métiers <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’artisanat<strong>de</strong>s Bouches-du-Rhôneavant le 28 février 2010.ASSOCIEZVOTREENTREPRISEÀ L’AVENIRDEL’ARTISANAT© <strong>CMA</strong>33 - DROIT RÉSERVÉSavez-vous que la taxe d’apprentissage estl’un <strong>de</strong>s rares impôts dont VOUS pouvez choisirl’affectation ? La taxe d’apprentissage est uneressource indispensable pour le financement <strong>de</strong>sCentres <strong>de</strong> Formation d’Apprentis. C’est avecvous que l’avenir <strong>de</strong> l’artisanat se construit !© APCM - NASSER ZEBIDOUR - APCM 2004Pour tout renseignement :Service apprentissage <strong>CMA</strong> <strong>13</strong>5 boulevard Pèbre<strong>13</strong>295 Marseille Ce<strong>de</strong>x 8 04 91 32 24 60 apprentissage@cm<strong>13</strong>.org


P ANORAMAAu cours d’une soirée qui leur était spécialementdédiée, le mardi 24 novembre au Palaisdu Pharo, la <strong>CMA</strong> <strong>13</strong> a dévoilé les six entrepriseslauréates du Grand Concours <strong>de</strong> la Distinctionartisanale 2009. P4■ ÉVÉNEMENT4 SOIRÉE DE LA DISTINCTIONARTISANALE : le ren<strong>de</strong>z-vous <strong>de</strong>s plusbelles entreprises du département7 CAMPAGNE D’AFFICHAGE : <strong>de</strong>rrièrechaque artisan, il y a la <strong>CMA</strong> <strong>13</strong>■ ACTUALITÉS8 RENCONTRE AVEC ROLAND BLUM« Les artisans parlent peu<strong>et</strong> agissent beaucoup »10 RÉSULTATS DE L’ÉTUDE <strong>CMA</strong><strong>13</strong>-IFOP :les artisans du <strong>13</strong>, dynamiques <strong>et</strong>déterminésS TRATÉGIESRécente lauréate nationale du Prix Stars & Métiers,Biohome est une <strong>de</strong>s toutes premières entreprisesartisanales spécialisées apparues surle marché <strong>de</strong> la construction bois <strong>et</strong> bioclimatiquedans les Bouches-du-Rhône. P 12■ ÉCLAIRAGE12 BIOHOME : dans homme, il y a home■ STYLE DE VIE14 J’AI CHOISI <strong>de</strong> travailler en famille■ ÉCLAIRAGE16 PARTICIPEZ VOUS AUSSI aux« Nuitées artisanales du Vieux-Port »17 MARKETING tenir ses prix contrela crise19 GESTION FINANCIÈRE tous les coûtsbas sont permis20 TECHNIQUES DE « PRICING »à la recherche du tarif magique22 NÉGOCIATION osez le négoce■ 1 JOUR AVEC…24 UN TOILETTEUR CANIN■ RÉUSSITE28 MAZET CONFISEUR le bon goûtD OSSIERFAIRE LE CHOIX DUDÉVELOPPEMENT DURABLESi dans certains domaines,la réglementation oblige lesentreprises à s’y m<strong>et</strong>tre, dansd’autres, les artisans hésitentencore. Si vous en faites partie,les témoignages <strong>de</strong> vospairs <strong>et</strong> les conseils <strong>de</strong>sexperts achèverontpeut-être <strong>de</strong> vousconvaincre.P29P RATIQUELe Pays d’Aubagne <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’Étoile passeau Métierscope. P 36■ FORUM33 PAROLES D’ARTISAN, d’élu,d’apprenti■ PRATIQUE34 ANNUAIRES PROFESSIONNELSvigilance35 LES SOLUTIONS pour gérer sa paye■ TERRITOIRE BOUCHES-DU-RHÔNE36 LE PAYS D’AUBAGNEET DE L’ÉTOILE passe aumétierscope37 LA BPPC : un engagement durableau service <strong>de</strong>s artisans38 MÉTÉO■ TEST39 OÙ EN ÊTES-VOUS en matière<strong>de</strong> développement durableR EGARDS■ PRESTIGE42 ATELIERS NECTOUX fabrication<strong>de</strong> comptoirs en étain■ INITIATIVES44 CONCOURS TALENTS ces artisansont du talent45 PRIX GOÛT ET SANTÉMAAF ASSURANCES 2008 ce qu’ilssont <strong>de</strong>venus : Christian Ségui,traiteur hédoniste■ OPINION46 HASSAN ZAOUAL, professeur <strong>et</strong>expert, nous fait partager sa visiond’un nouveau modèle économiqued’autrefoisCe numéro comprend <strong>de</strong>s pages spécifiques entre les pages 1 à 16 <strong>et</strong> 33 à 48 pour les abonnés du Bouches-du-Rhône.Ce magazine contient un catalogue <strong>de</strong>s formations.É DITOMerci <strong>de</strong> votreconfiance»En ce mois <strong>de</strong> janvier, plus que <strong>de</strong>svœux <strong>de</strong> santé <strong>et</strong> prospérité pour vous,vos proches <strong>et</strong> votre entreprise, j’aimeraisvous adresser un triple merci…Merci d’avoir répondu si nombreuxà notre enquête*. Vos indications nousperm<strong>et</strong>tront d’orienter tout au long<strong>de</strong> l’année nos services en fonction<strong>de</strong> vos <strong>de</strong>si<strong>de</strong>rata.Merci d’avoir confiance dans l’avenir.En eff<strong>et</strong>, d’après le vol<strong>et</strong> <strong>de</strong> notre enquêteconsacré à la santé <strong>de</strong>s entreprisesartisanales du <strong>13</strong>, vous continuez à croiredans le succès <strong>de</strong> vos affaires. Vouspronostiquez, dans une plus largemesure, <strong>de</strong> recruter plutôt que <strong>de</strong>licencier… Bref, si vous ressentezles eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> la crise économique,vous avez su les limiter. Ce qui m’amèneà un troisième merci.Merci <strong>de</strong> si bien incarner l’économie<strong>de</strong> proximité comme remè<strong>de</strong> à la crise<strong>de</strong> société que nous traversons.Nos produits <strong>de</strong> qualité, nos servicessur mesure, nos entreprisesnon délocalisables constituent plusque jamais l’économie du réel.Ce modèle, je m’engage personnellement,en compagnie <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> vos élusà la <strong>CMA</strong> <strong>13</strong>, à le promouvoir <strong>et</strong> à ledéfendre. Car cela aussi, vous nous l’avez<strong>de</strong>mandé au travers <strong>de</strong> notre enquête.Nous vous souhaitons d’être lesprécurseurs <strong>de</strong> la reprise <strong>de</strong> l’économieen 2010.* Lire en pages 10 <strong>et</strong> 11.André BendanoMaître-artisanPrési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la <strong>CMA</strong><strong>de</strong>s Bouches-du-RhôneLe Mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans n°74 – Janvier-février 2010 – Édition <strong>de</strong>s Bouches-du-Rhône – Comité <strong>de</strong> rédaction : André Bendano, Jacques Coll<strong>et</strong>ti, Guillaume Manfredi, Marc Marcellin – Rédactrice en chef : MargeVan<strong>de</strong>ndries – Rédaction : Augustin Aubert, Amélie Beaucart, Céline De Stefanis, Marge Van<strong>de</strong>ndries – Ont participé à ce numéro : Aurélie Baschiou, Florence Fournier, Laurent Giordanengo, Jean-Luc Herraiz,Elodie Olivier, Christophe Reboul, Florence Brunel, Barbara Colas, Florent Lacas, Guillaume Geneste – Éditeur délégué : Stéphane Schmitt – Rédaction : ATC-ÉDIMÉTIERS, rédactrice en chef : Charlotte <strong>de</strong> Saintignon,Tél. 01 42 74 28 32, fax 01 42 74 28 35, e-mail : c.saintignon@groupe-atc.com – Secrétariat <strong>de</strong> rédaction : M. Anthony, J. Clessienne, J. Neisse – Publicité : ATC-ÉDIMÉTIERS, 84 bd <strong>de</strong> Sébastopol, 75003 Paris – Chef <strong>de</strong>publicité : Philippe Saint Etienne – Édition nationale : Mathieu Tournier, Tél. 01 42 74 28 73, fax 01 42 74 28 35, e-mail : m.tournier@groupe-atc.com – Éditions départementales sud-ouest : Thierry (Tél. 06 22 69 30 22)<strong>et</strong> Cédric Jonquières (Tél. 06 10 34 81 33), fax 05 61 59 40 07, e-mail : thierry.jonquieres@wanadoo.fr – Éditions départementales nord <strong>et</strong> est : François Be<strong>de</strong>rstorfer, Tél. 03 87 69 18 12, fax 03 87 69 18 14, e-mail : f.be<strong>de</strong>rstorfer@groupe-atc.com – Photographies : Laurent The<strong>et</strong>en, responsable image – Conception éditoriale <strong>et</strong> graphique : TEMA|presse, Tél. 03 87 69 18 01 – Fabrication : Pixel image, I. Marlin, J.-M. Tappert,Tél. 03 87 69 18 18 – Éditeur : ATC, 23 rue Dupont <strong>de</strong>s Loges, 57000 METZ, Tél. 03 87 69 18 18, fax 03 87 69 18 14 – Directeur <strong>de</strong> la publication : François Grandidier – N° commission paritaire : 0311 T 86957 – Dépôt légal :mois 2010 – Impression : Groupe Socosprint imprimeurs / 88000 Épinal - Certifiée PEFC CTP/1-0<strong>13</strong>. Ce produit est issu <strong>de</strong> forêts gérées durablement <strong>et</strong> <strong>de</strong> sources contrôlées.Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010 ● 3


vénementBouches-du-RhôneAu cours d’une soirée qui leur était spécialement dédiée, le mardi24 novembre au Palais du Pharo, la <strong>Chambre</strong> <strong>de</strong> métiers <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’artisanat<strong>de</strong>s Bouches-du-Rhône (<strong>CMA</strong> <strong>13</strong>) a dévoilé les six entreprises lauréates duGrand Concours <strong>de</strong> la Distinction artisanale 2009. Pour c<strong>et</strong> événement trèsattendu, 400 personnes, artisans, partenaires institutionnels <strong>et</strong> financiers,avaient fait le déplacement <strong>de</strong>s quatre coins du département.SOIRÉE DE LA DISTINCTION ARTISANALELe ren<strong>de</strong>z-vous <strong>de</strong>s plusdu départementL’objectif : récompenser<strong>et</strong> faire connaître lesinitiatives <strong>de</strong>s entreprisesartisanales localesSi la soirée en était à sa troisièmeédition, la <strong>CMA</strong> <strong>13</strong> organisait c<strong>et</strong>teannée le premier « Grand Concours<strong>de</strong> la Distinction artisanale ». Unmoyen <strong>de</strong> montrer que par leurs initiativesremarquables, leur détermination,leur capacité à s’adapter auxtemps qui changent ou à aller plusloin, les artisans sont <strong>de</strong>s acteursexemplaires <strong>de</strong> l’économie mo<strong>de</strong>rne.Une occasion aussi <strong>de</strong> donner <strong>de</strong>bonnes idées aux entrepreneurs enquête <strong>de</strong> dynamisme, particulièrementen pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crise.C’est dans le cadre exceptionnel du Palais du Pharo qu’André Bendano,Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la <strong>CMA</strong> <strong>13</strong>, a ouvert la cérémonie en encourageant les artisansà poursuivre sans relâche leur rêve artisanal.Annonce <strong>de</strong>s résultatsdu Grand Concours<strong>et</strong> remise <strong>de</strong>s distinctionsDésignés par un jury <strong>de</strong> professionnels,<strong>de</strong> journalistes <strong>et</strong> <strong>de</strong> partenaires,les lauréats <strong>de</strong>s six Prix duGrand Concours ont été dévoiléslors <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te soirée (voir photos enpage 6). Chacun a reçu un chèque<strong>de</strong> 1 000 euros ainsi que le trophée<strong>de</strong> la Distinction artisanale 2009,spécialement créé pour l’occasion.C<strong>et</strong>te soirée a également permisd’honorer plus <strong>de</strong> 150 autresartisans, une concrétisation, enquelque sorte, <strong>de</strong> leur volontésans faille d’aller <strong>de</strong> l’avant dansles différentes sphères du mon<strong>de</strong>entrepreneurial. Douze artisans sesont ainsi vus rem<strong>et</strong>tre leur Brev<strong>et</strong><strong>de</strong> Maîtrise Supérieur, treize leur4 ●Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010


Onze artisans ont vu leur dévouement au quotidien en faveur <strong>de</strong>l’artisanat consacré par la médaille <strong>de</strong> la reconnaissance artisanaleremise par le Prési<strong>de</strong>nt Bendano en compagnie <strong>de</strong> Solange Biaggi.+InfoDes partenaires<strong>de</strong> qualité pour c<strong>et</strong>tesoirée <strong>de</strong> prestigeOrganisé avec le soutien <strong>de</strong> la Banque PopulaireProvençale <strong>et</strong> Corse <strong>et</strong> <strong>de</strong> Maaf Assurances,ce ren<strong>de</strong>z-vous privilégié a réuni les plus importantspartenaires <strong>de</strong> l’action <strong>de</strong> la <strong>CMA</strong> <strong>13</strong> : la Ville<strong>de</strong> Marseille, qui accueillait la manifestation dansle splendi<strong>de</strong> Palais du Pharo, représentée par SolangeBiaggi, adjointe au maire notamment déléguéeà l’artisanat, le Conseil général, premier financeur<strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> la <strong>Chambre</strong> en faveur <strong>de</strong>s entreprisesartisanales, représenté par son Vice-prési<strong>de</strong>nt DenisRossi, le Conseil Régional par Michèle Trégan, Viceprési<strong>de</strong>ntedéléguée à l’emploi. Étaient égalementprésents Francis Garnier, Délégué régional auCommerce <strong>et</strong> à l’Artisanat <strong>et</strong> Françoise Rastit,Déléguée aux droits <strong>de</strong>s femmes <strong>et</strong> à l’égalité.De nombreux représentants <strong>de</strong>s institutionslocales étaient également là pour célébrerles réussites, la passion <strong>et</strong> le talent.belles entreprises« La soirées’est déroulée dansune ambianceconviviale, propiceaux échangesd’expériences… »diplôme <strong>de</strong> Maître d’ApprentissageConfirmé, <strong>de</strong>ux celui d’Assistant<strong>de</strong> Dirigeant d’EntrepriseArtisanale. Deux imprimeurs ontreçu le label Imprim’Vert ® , douzeartisans le titre <strong>de</strong> Maître ArtisanPHOTOS : © <strong>CMA</strong> <strong>13</strong>- S. Finochi<strong>et</strong> cent douze la mention Artisand’Art. Onze médailles <strong>de</strong> la reconnaissanceartisanale ont égalementété remises ainsi qu’une distinctionexceptionnelle à l’entrepriseLilamand, pour son savoir-faire<strong>de</strong>puis cinq générations dans lafabrication <strong>de</strong> fruits confits artisanaux<strong>et</strong> sa participation active aurayonnement <strong>de</strong> l’artisanat dansle département. Devant le succèsremporté par le concours <strong>et</strong> c<strong>et</strong>tesoirée qui s’est déroulée dans uneambiance conviviale, propice auxéchanges d’expériences, les services<strong>de</strong> la <strong>CMA</strong> <strong>13</strong> travaillent d’ores<strong>et</strong> déjà sur la <strong>de</strong>uxième édition duGrand Concours. Son lancement,prévu au début du second trimestre2010, vous sera annoncé dansce magazine <strong>et</strong> sur le site Intern<strong>et</strong>www.cma<strong>13</strong>.fr.Onze artisans ont reçu le titre <strong>de</strong> Maîtreartisan, qualification la plus prestigieusedu secteur, qui souligne leur expérience<strong>et</strong> leur professionnalisme.L’entreprise Lilamand s’est vue rem<strong>et</strong>treune distinction exceptionnelle poursa participation active au rayonnement<strong>de</strong> l’artisanat dans le département.Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010 ● 5


vénementBouches-du-Rhône+imagesSOIRÉE DE LA DISTINCTIONARTISANALELe ren<strong>de</strong>z-vous <strong>de</strong>s plus bellesentreprises du départementLa céramiste Annie Burnotte, <strong>de</strong> l’atelieraubagnais Art-terra, a reçu le Prix <strong>de</strong> laCréativité <strong>de</strong>s mains <strong>de</strong> Denis Rossi, Viceprési<strong>de</strong>ntdu Conseil général,pour la création du Trophée <strong>de</strong> laDistinction artisanale 2009.Françis Garnier, délégué regional auCommerce <strong>et</strong> à l’Artisanat, a remis le Prix<strong>de</strong> l’Innovation à Karine Lanny, créatrice<strong>de</strong> mobilier contemporain à Marseille.Ont également reçu le Trophée 2009, AurélieNaciri, coiffeuse à Marseille, <strong>et</strong> ChristineLlor<strong>et</strong>, agent <strong>CMA</strong> <strong>13</strong> respectivementmajor <strong>de</strong> promotion du Brev<strong>et</strong> <strong>de</strong> MaîtriseSupérieur <strong>et</strong> du Diplôme d’Assistant(e)<strong>de</strong> Dirigeant d’Entreprise Artisanale.La foule était au ren<strong>de</strong>z-vous pour c<strong>et</strong>tegran<strong>de</strong> fête <strong>de</strong> l’artisanat.Didier Bernardini, imprimeur à Istres,s’est distingué en tant qu’artisan éco-acteur<strong>et</strong> a été récompensé par Michèle Trégan,Vice-prési<strong>de</strong>nte du Conseil Régional.Éliane Hubert, Correspondante<strong>de</strong>s Institutions Professionnelles MAAFAssurances, a remis le Prix<strong>de</strong> la Transmission <strong>de</strong>s savoir-faire à Charles-Luc Hommel, luthier marseillais, pour sonimplication dans la formation <strong>de</strong>s jeunes.Artisans, élus <strong>CMA</strong> <strong>13</strong> <strong>et</strong> partenaires ontéchangé dans une ambiance conviviale,sur un fond <strong>de</strong> blues assuré par le groupeBlues Trio.Magalye Denis-Berthomeau, qui travailledans la construction navale à Port-Saint-Louis-du-Rhône, s’est vue rem<strong>et</strong>tre le Prix« Femme dans un métier très masculin » parFrançoise Rastit, Déléguée régionale auxdroits <strong>de</strong>s femmes <strong>et</strong> à l’égalité.Éric Limonche, boucher-charcutierà Marseille, s’est vu décerner le Prixdu Repreneur remarquable <strong>et</strong> a étépersonnellement félicité par François-Xavier<strong>de</strong> Fornel, Directeur Général <strong>de</strong> la BanquePopulaire Provençale <strong>et</strong> Corse.6 ●Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010


CAMPAGNEDerrièrechaque artisan,il y a la <strong>CMA</strong> <strong>13</strong>En ces temps marqués par la crise,la <strong>Chambre</strong> <strong>de</strong> métiers <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’artisanat<strong>de</strong>s Bouches-du-Rhône (<strong>CMA</strong> <strong>13</strong>) tient à fairelargement savoir aux entreprises artisanalesqu’elle est à leurs côtés pour les ai<strong>de</strong>rà traverser c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> troubles.C’est dans c<strong>et</strong> objectif qu’elle a lancéune gran<strong>de</strong> campagne d’affichage relayéedans tout le département.Avec le slogan « Derrière chaque mo<strong>de</strong>, il y a un artisan…Derrière chaque artisan, il y a la <strong>CMA</strong> <strong>13</strong> », la <strong>Chambre</strong>rappelle à tous les artisans qu’elle leur offre <strong>de</strong>s services utiles<strong>et</strong> <strong>de</strong> qualité, qui peuvent booster leur développement. Formation,accompagnement à l’export, ai<strong>de</strong> à la transmission-reprised’entreprise, démarches liées au développement durable, conseiljuridique… la <strong>CMA</strong> <strong>13</strong> est le premier soutien <strong>de</strong>s artisans.Le parti pris <strong>de</strong> la campagne tient dans <strong>de</strong>s images résolumentmo<strong>de</strong>rnes, en noir <strong>et</strong> blanc, qui situent l’artisanat là où on ne l’attendpas. Du même coup, elle attire l’attention sur la mo<strong>de</strong>rnité <strong>de</strong> l’offreartisanale <strong>et</strong> m<strong>et</strong> en valeur les artisans eux-mêmes.Très attachés à la présence <strong>et</strong> au développement <strong>de</strong> l’artisanat quiapporte une réponse <strong>de</strong> proximité aux besoins <strong>de</strong> leurs habitants,vingt-<strong>et</strong>-un maires du département ont répondu favorablementpour relayer c<strong>et</strong>te campagne dans leur commune (Allauch, Berrel’Étang,Bouc Bel Air, Carnoux-en-Provence, Carry-le-Rou<strong>et</strong>,Cassis, Charleval, Eguilles, Fos-sur-Mer, Graveson, Gréasque,Istres, Lambesc, Marseille, Martigues, Noves, Port-Saint-Louisdu-Rhône,Le Puy-Ste-Répara<strong>de</strong>, Salon-<strong>de</strong>-Provence, Simiane-Collongue, Vitrolles).En parallèle, pour que l’accompagnement personnalisé qu’elle assurecolle toujours au plus près <strong>de</strong>s besoins du terrain, la <strong>Chambre</strong> a menéauprès <strong>de</strong> ses ressortissants une enquête dont les résultats serviront àla définition <strong>de</strong>s orientations dès 2010 (lire pages 10 <strong>et</strong> 11).Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010 ● 7


ctualitésBouches-du-RhôneRENCONTRE AVEC ROLAND BLUM, PREMIER ADJOINT DE LA VILLE DE MARSEILLE« LES ARTISANS PARLENT PEUET AGISSENT BEAUCOUP »Avec plus <strong>de</strong> 16 000 entreprises, les artisans contribuent pour une bonne part au dynamisme <strong>et</strong> au renouveau<strong>de</strong> Marseille. Présents dans tous les quartiers <strong>et</strong> au travers <strong>de</strong> métiers diversifiés, ils animent la ville.Nous avons rencontré Roland Blum, premier adjoint <strong>de</strong> Jean-Clau<strong>de</strong> Gaudin, maire <strong>de</strong> Marseille, <strong>et</strong> déléguéà l’Expansion économique <strong>et</strong> au Développement du port, <strong>de</strong>s technopôles <strong>et</strong> <strong>de</strong>s zones franches urbaines.Quels sont les gros chantiers en cours<strong>et</strong> à venir qui auront un impact sur l’activité<strong>de</strong>s entreprises artisanales ?La Ville <strong>de</strong> Marseille réalise <strong>de</strong>s efforts constants en faveur <strong>de</strong>la réhabilitation <strong>et</strong> <strong>de</strong> la mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong>s équipements sportifs,scolaires <strong>et</strong> culturels. Elle participe aussi à la constructiond’équipements publics sur <strong>de</strong>s zones comme Euroméditerranée.La nomination <strong>de</strong> Marseille comme Capitale européenne <strong>de</strong>la culture nous encourage à renforcer ce travail. D’ici 20<strong>13</strong>,nous mènerons à bien plusieurs proj<strong>et</strong>s publics-privés commele Mucem, la salle <strong>de</strong> spectacles du Silo, le Fonds régional d’artcontemporain… Il y a aussi <strong>de</strong>s réalisations privées comme lesTerrasses du Port, la Tour du Quai d’Arenc, la fin <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong>la République, l’extension du Centre Commercial Bonneveine,la construction d’un hôtel cinq étoiles à l’Hôtel Dieu…Quelle est la place <strong>de</strong>s TPE du secteur<strong>de</strong>s métiers dans ces chantiers ?Toutes les entreprises ont leur place dans ces grands chantiers,notamment celles du bâtiment. Au-<strong>de</strong>là, elles profiteront <strong>de</strong>tout ce qui va se créer. Ce qui bénéficie globalement à l’ensemble<strong>de</strong> l’économie locale bénéficie aussi aux TPE du secteur <strong>de</strong>smétiers. Nous veillons à ce qu’elles ne soient pas les oubliéesdu système libéral.Est-ce la raison pour laquelle vous investissezbeaucoup dans les Fisac (Fonds d’interventionpour les services, l’artisanat <strong>et</strong> le commerce)* ?La Ville est très sensible aux mesures d’accompagnement <strong>de</strong>sentreprises. En partenariat avec la <strong>Chambre</strong> <strong>de</strong> métiers <strong>et</strong> la« Ce qui bénéficie globalementà l’ensemble <strong>de</strong> l’économie localebénéficie aussi aux TPE du secteur<strong>de</strong>s métiers. Nous veillons à cequ’elles ne soient pas les oubliéesdu système libéral. »Roland Blum, premier adjoint <strong>de</strong> la Ville <strong>de</strong> Marseille.<strong>Chambre</strong> <strong>de</strong> commerce, nous avons mis en œuvre trois Fisac :Centre Ville-Euroméditerranée, Tramway <strong>et</strong> Cœur <strong>de</strong> ville.Dans les trois cas, il s’agit d’accompagner la dynamisation<strong>de</strong>s zones concernées, avec un accent sur la mo<strong>de</strong>rnisation<strong>de</strong>s commerces pour le Centre Ville-Euroméditerranée, unaccent sur le soutien aux commerces/artisans fragilisés <strong>et</strong>l’accompagnement à la mutation <strong>de</strong> leur environnement pourle Fisac Tramway <strong>et</strong>, enfin, un effort porté sur l’attractivité<strong>de</strong> l’hyper-centre marseillais.Au vu du bilan positif, nous voulons maintenir le cap <strong>et</strong>renforcer le tout par <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s animations. Si le centre-villedépérit, c’est toute la ville qui en subit les conséquences.La Ville <strong>de</strong> Marseille a récemment soutenula Soirée <strong>de</strong> la Distinction artisanale (lire enp. 4), que vous avez accueillie gracieusement auPalais du Pharo…La Ville est très attachée à l’artisanat car les TPE sont unecomposante essentielle <strong>de</strong> son économie. Elles constituent8 ●Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010


un réseau important <strong>de</strong> femmes <strong>et</strong> d’hommes qui travaillent<strong>de</strong> façon indépendante <strong>et</strong> efficace. Le maintien <strong>et</strong> le développement<strong>de</strong>s entreprises artisanales est essentiel pour notreville. Les artisans doivent savoir qu’ils ont <strong>de</strong>s amis à l’Hôtel<strong>de</strong> Ville qui sont à leur service.Nous ne sommes pas les premiers interlocuteurs <strong>de</strong> la<strong>Chambre</strong> <strong>de</strong> métiers dans la mesure où <strong>de</strong> nombreuses compétencesrelèvent du Conseil général ou du Conseil régional.Nous sommes cependant attentifs à tout ce qui s’y fait. Il ya <strong>de</strong>s relations constantes entre hauts fonctionnaires, maisaussi entre le Maire, Jean-Clau<strong>de</strong> Gaudin, <strong>et</strong> le Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>la <strong>CMA</strong> <strong>13</strong>, André Bendano. Nous nous concertons régulièrementsur la politique à mener pour soutenir l’artisanat <strong>et</strong>y créer <strong>de</strong> l’emploi.En tant que parlementaire, vous traitezégalement <strong>de</strong>s problématiques qui touchent<strong>de</strong> près les artisans…Je consulte beaucoup les édiles <strong>de</strong> la ville sur trois suj<strong>et</strong>s quime semblent importants.Dans le cadre <strong>de</strong> la réforme <strong>de</strong>s réseaux consulaires, je seraisprêt à faire amen<strong>de</strong>r un texte qui ne tiendrait pas compte <strong>de</strong>la réalité <strong>de</strong>s <strong>Chambre</strong>s <strong>de</strong> métiers <strong>et</strong> <strong>de</strong>s artisans.La suppression <strong>de</strong> la taxe professionnelle, si elle <strong>de</strong>vait favoriserl’industrie au détriment <strong>de</strong>s professions libérales <strong>et</strong> <strong>de</strong>sTPE, est <strong>de</strong> nature à m’inquiéter.Je sais que le travail dominical suscite pas mal <strong>de</strong> controverseschez les artisans. Je pense qu’on s’en fait toute une montagne.Premièrement, la loi ne concerne pas le commerce alimentaire<strong>et</strong> elle ne fait que régulariser <strong>de</strong>s situations préexistantescomme à Plan <strong>de</strong> Campagne. La création <strong>de</strong> nouvelles zonesne se fera pas d’un coup <strong>de</strong> bagu<strong>et</strong>te magique. Les artisansne peuvent pas être les victimes <strong>de</strong> ce système.« La Ville est très attachée à l’artisanatcar les TPE sont une composanteessentielle <strong>de</strong> son économie.Elles constituent un réseau important<strong>de</strong> femmes <strong>et</strong> d’hommes qui travaillent<strong>de</strong> façon indépendante <strong>et</strong> efficace. »Quelle vision avez-vous aujourd’hui<strong>de</strong> l’artisanat ?L’artisanat est un secteur trop méconnu, sans doute parceque les artisans n’en font pas eux-mêmes suffisamment lapromotion, trop accaparés qu’ils sont par leur travail. Dansle cadre <strong>de</strong> mes fonctions actuelles <strong>et</strong> grâce au Prési<strong>de</strong>ntBendano qui en est un excellent ambassa<strong>de</strong>ur, j’ai découvertun mon<strong>de</strong> soli<strong>de</strong> que les hommes politiques <strong>de</strong>vraient prendredavantage en considération. Les artisans parlent peu <strong>et</strong>agissent beaucoup. Leur savoir-faire constitue une véritablerichesse pour notre ville.Y a-t-il <strong>de</strong>s métiers que vous auriez aimé exercer ?Je suis particulièrement curieux <strong>de</strong>s métiers tournés versl’art <strong>et</strong> la culture, comme la lutherie, la création <strong>de</strong> mobilier,le <strong>de</strong>sign ou les métiers <strong>de</strong> la restauration du patrimoine.Seuls les artisans peuvent entr<strong>et</strong>enir comme il se doit nos plusbeaux bâtiments historiques. C’est à eux que l’on fait appelquand on veut que la haute qualité soit au ren<strong>de</strong>z-vous.* Programme économique financé par l’État <strong>et</strong> les collectivités, favorisant la miseen œuvre <strong>de</strong> proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> revitalisation <strong>de</strong>s services, <strong>de</strong> l’artisanat <strong>et</strong> du commerceen zone urbaine.Caisse Régionale d'Assurances Mutuelles Agricoles. Entreprise régie par le co<strong>de</strong> <strong>de</strong>s assurances. Document non contractuel. Février 2009. Crédit photo : G<strong>et</strong>ty images-Fotolia Jumpfrance. 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ctualitésBouches-du-RhôneRÉSULTATS DE L’ÉTUDE <strong>CMA</strong> <strong>13</strong> - IFOPLES ARTISANS DU <strong>13</strong> :DYNAMIQUES ET DÉTERMINÉSDu 15 septembre au 31 octobre, en collaboration avec l’institut <strong>de</strong> sondage Ifop, la <strong>Chambre</strong> <strong>de</strong> métiers <strong>et</strong> <strong>de</strong>l’artisanat <strong>de</strong>s Bouches-du-Rhône (<strong>CMA</strong> <strong>13</strong>) a mené une gran<strong>de</strong> enquête auprès <strong>de</strong>s artisans inscrits au Répertoire<strong>de</strong>s Métiers*. L’objectif : évaluer la santé financière <strong>et</strong> les besoins <strong>de</strong>s entreprises artisanales pour mieux les servir.En ces temps marqués par la crise, la <strong>CMA</strong> <strong>13</strong> a à cœurd’être aux côtés <strong>de</strong> ses ressortissants <strong>et</strong> d’adapter son offre<strong>de</strong> services pour les ai<strong>de</strong>r à traverser la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> troubles.Synthétiquement présentés ci-après, les résultats <strong>de</strong> la consultationmenée à l’automne sont d’ores <strong>et</strong> déjà intégrés dans ladéfinition <strong>de</strong>s orientations futures <strong>de</strong> la <strong>Chambre</strong> <strong>et</strong> recevrontun premier r<strong>et</strong>our à travers une adaptation <strong>de</strong> son offre <strong>de</strong>prestations 2010.Santé économique <strong>et</strong> financière <strong>de</strong>s entreprisesartisanales du <strong>13</strong>Au cours <strong>de</strong>s six <strong>de</strong>rniers mois, la proportion d’artisans ayantembauché est n<strong>et</strong>tement plus élevée que celle <strong>de</strong> ceux ayantlicencié, <strong>et</strong> ceci quel que soit le type <strong>de</strong> contrat (CDI, CDD…).Sur la même pério<strong>de</strong>, si le chiffre d’affaires <strong>de</strong>s artisans a pluseu tendance à diminuer qu’à augmenter, l’évolution <strong>de</strong> leursbénéfices semble davantage les préoccuper. En eff<strong>et</strong>, ils sont<strong>de</strong>ux fois plus nombreux à avoir ressenti une baisse qu’unehausse <strong>de</strong> leurs bénéfices. Logiquement, le niveau <strong>de</strong>s investissements<strong>et</strong> <strong>de</strong> trésorerie a stagné ou était en r<strong>et</strong>rait par rapportà l’an <strong>de</strong>rnier.Malgré tout, les prévisions <strong>de</strong>s artisans pour les six prochainsmois révèlent un réel optimisme. Certes, beaucoup prévoientune stagnation <strong>de</strong> leur chiffre d’affaires <strong>et</strong> <strong>de</strong> leurs bénéficesmais ils sont plus nombreux à penser qu’ils vont augmenterque diminuer (Graphique 1). Sur la même pério<strong>de</strong>, la proportiond’artisans envisageant d’embaucher est n<strong>et</strong>tementsupérieure à celle <strong>de</strong>s artisans estimant <strong>de</strong>voir licencier. En cequi concerne la trésorerie, une courte majorité pronostique unniveau semblable à celui <strong>de</strong> l’an <strong>de</strong>rnier. Près d’un artisan sur<strong>de</strong>ux estime cependant qu’il investira moins qu’en 2008.Globalement, la proportion d’artisans jugeant la santé <strong>de</strong>leur entreprise « préoccupante » reste stable, par rapport auxrésultats <strong>de</strong> l’enquête 2005, mais ils sont moins nombreux àtrouver leur situation convenable. C<strong>et</strong>te évolution va <strong>de</strong> pairavec une montée <strong>de</strong> l’indécision : un artisan sur dix n’arrivepas à qualifier l’état <strong>de</strong> son entreprise.L’enquête révèle donc que les entreprises artisanales <strong>de</strong>sBouches-du-Rhône n’échappent pas complètement à la crise.Cependant, elle m<strong>et</strong> aussi en évi<strong>de</strong>nce un réel optimisme àcourt terme, preuve s’il en est que les valeurs <strong>de</strong> travail <strong>et</strong> <strong>de</strong>dynamisme propres à l’artisanat résistent à toutes les tempêtes.Un optimisme empreint <strong>de</strong> réalisme, qui fait d’eux <strong>de</strong>sacteurs clés <strong>de</strong> la reprise.Les besoins <strong>de</strong>s artisans <strong>et</strong> leurs attentesà l’égard <strong>de</strong> la <strong>CMA</strong> <strong>13</strong>Si le comptable ou l’expert-comptable restent leur interlocuteurprivilégié pour obtenir une information ou un conseil,les artisans ont <strong>de</strong> plus en plus fréquemment recours à la<strong>CMA</strong> <strong>13</strong>. Plus <strong>de</strong> 80 % se disent satisfaits <strong>de</strong>s conseils ou <strong>de</strong>sGraphique 1Dans les prochains mois, pensez-vous voir… ?votrechiffre d’affairesairevosbénéficeséfTotal « diminuer »20 %Total « progresser »39 %Total « diminuer »26 %Total « progresser »34 %Sans réponse 3 %Enregistrerune fortediminution 7 %Enregistrer une forteprogression 11 %Sans réponse 3 %Enregistrerune fortediminution 9 %Enregistrer une forteprogression 9 %Connaîtreune faiblediminution <strong>13</strong> %Connaître une faibleprogression 28 %Connaîtreune faiblediminution 17 %Connaître une faibleprogression 25 %Rester stable38 %Rester stable37 %10 ● Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010


Graphique 2Qu’atten<strong>de</strong>z-vous <strong>de</strong> votre <strong>Chambre</strong> <strong>de</strong> métiers ? En premier ? En second ? En troisième ?Qu’elle défen<strong>de</strong> les intérêts <strong>de</strong> l’artisanat auprès <strong>de</strong>s pouvoirs publicsDes visites dans votre entreprise pour un conseil personnaliséDe l’informationUn accompagnement au développement <strong>de</strong> votre entrepriseDe la formationDu conseil en environnementDu conseil en qualité, certification <strong>de</strong> serviceQu’elle soit l’intermédiaire entre vous <strong>et</strong> d’autres organismesUn accompagnement à la transmission / reprise <strong>de</strong> votre entrepriseUn accompagnement à l’exportSans réponse47 % 26 %42 % <strong>13</strong> %39% 14 %31 % <strong>13</strong> %31% 11 %26 % 5 %22% 6 %22 % 3 %12% 6 %6 % 1 %2 % 2 %■ Total <strong>de</strong>s citations■ En premierGraphique 3Pour chacun <strong>de</strong>s domaines suivants, est-ce que vous ressentez actuellement le besoind’être accompagné dans le cadre <strong>de</strong> votre activité ?■ Oui, beaucoup■ Oui, assez■ Non, pas vraiment■ Non, pas du tout■ Sans réponseLa formationLes réglementations environnementalesLa gestion <strong>de</strong> votre financement <strong>et</strong> <strong>de</strong> votre trésorerieLa veille concurrentielle (connaissances <strong>de</strong>s concurrents)La réalisation <strong>de</strong>s tâches administrativesLa maîtrise <strong>de</strong> vos investissementsLa gestion <strong>de</strong>s délais <strong>de</strong> paiementLa satisfaction clientsLa transmission - reprise <strong>de</strong> votre entrepriseLe recrutement d’apprentisL’organisation <strong>de</strong> la productionLa gestion <strong>de</strong>s achatsLe recrutement <strong>de</strong> salariés9 % 29% 27% 28% 7%9% 28% 29% 27% 7%7% 23% 31% 34% 5%8% 22% 30% 34% 6%6% 21% 33% 34% 6%6% 18% 33% 37% 6%7% 16% 34% 37% 6%7% 15% 32% 40% 6%8% <strong>13</strong>% 22% 51% 6%5% <strong>13</strong>% 27% 49% 6%3% <strong>13</strong>% 34% 44% 6%3% 12% 34% 46% 5%4% 10% 29% 51% 6%Graphique 4De manière générale, diriez -vous <strong>de</strong> votre <strong>Chambre</strong> <strong>de</strong> métiers que c’est une institution… ?RappelFrance entière 2005 (*)Total ouiUtile pour les ai<strong>de</strong>s <strong>et</strong> les informations qu’elle fournitDont les services sont compétentsÀ l’écoute <strong>de</strong>s artisansQui contribue au dynamisme <strong>de</strong>s Bouches-du-RhôneDont les agents sont facilement accessiblesMo<strong>de</strong>rne, innovanteDont les services sont réactifsQui défend bien vos idéesDont les services correspon<strong>de</strong>nt bien à vos attentesProche du terrain33 % 46% 12% 3% 6%17 % 58 % 11 % 3 % 11 %18 % 51 % 16 % 5 % 10 %18 % 50 % 17 % 4 % 11 %18 % 44 % 22 % 7 % 9 %11 % 50 % 23 % 5 % 11 %<strong>13</strong> % 48 % 21 % 5 % <strong>13</strong> %10 % 49 % 22 % 7 % 12 %11 % 46 % 25 % 6 % 12 %9 % 39 % 31 % 11 % 10 %77 %70 %65 %58 %■ Tout à fait ■ Plutôt ■ Plutôt pas ■ Pas du tout ■ Sans réponse* Enquête Ifop pour l’APCM réalisée auprès d’un échantillon national représentatif <strong>de</strong> 1 001 artisans. Les interviews ont eu lieu par téléphone sur le lieu <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s personnesinterrogées du 27 juin au 11 juill<strong>et</strong> 2005.informations obtenus, les jeunes <strong>et</strong> les artisans du secteur <strong>de</strong>l’alimentation étant les plus satisfaits.Leur attente la plus forte à l’égard <strong>de</strong> la <strong>Chambre</strong> rési<strong>de</strong>dans la défense <strong>de</strong>s intérêts <strong>de</strong> l’artisanat auprès <strong>de</strong>s pouvoirspublics. Une forte proportion d’entre eux aspire égalementà davantage d’informations <strong>et</strong> <strong>de</strong> conseils personnalisés(Graphique 2). Enfin, c’est en matière <strong>de</strong> formation <strong>et</strong> <strong>de</strong>réglementation environnementale qu’ils ressentent le plus fortbesoin d’accompagnement (Graphique 3).La satisfaction <strong>de</strong>s artisans à l’égard <strong>de</strong> leur <strong>CMA</strong>L’image <strong>de</strong> la <strong>Chambre</strong> <strong>de</strong> métiers est aussi bonne dans lesBouches-du-Rhône qu’à l’échelle nationale. Dans le détail<strong>de</strong>s résultats, on note que sa cote d’image est particulièrementbonne chez les jeunes artisans <strong>et</strong> dans les entreprises bienportantes.L’image <strong>de</strong> la <strong>CMA</strong> <strong>13</strong> apparaît soli<strong>de</strong>ment ancrée avec <strong>de</strong>straits d’image (utilité, compétence, écoute, réactivité…) jugésbons. On note cependant un bémol concernant la proximité: moins d’un artisan sur <strong>de</strong>ux la juge proche du terrain(Graphique 4).Par ailleurs, la connaissance <strong>de</strong>s services proposés par la<strong>CMA</strong> <strong>13</strong> est très inégale <strong>et</strong> les services les plus connus sont lesplus utilisés par les artisans interrogés. Ils s’en disent globalementsatisfaits <strong>et</strong> ceci dans <strong>de</strong>s proportions souvent supérieuresà la moyenne nationale.Après une étu<strong>de</strong> pointue <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> l’enquête, la <strong>CMA</strong> <strong>13</strong>salue le dynamisme <strong>et</strong> la volonté d’aller <strong>de</strong> l’avant qu’ontexprimé les répondants <strong>et</strong> les remercie vivement <strong>de</strong> leurcontribution. Les réponses reçues ont permis <strong>de</strong> cerner plusprécisément la situation <strong>et</strong> les besoins <strong>de</strong>s artisans du départementdans le contexte actuel. Elles ont également mis enévi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s pistes d’amélioration que la <strong>CMA</strong> <strong>13</strong> intégrerasans tar<strong>de</strong>r dans son offre afin <strong>de</strong> mieux les servir.* 902 artisans ont apporté leur contribution.Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010 ● 11


É clairage Bouches-du-RhôneCréée en 2005 <strong>et</strong> récente lauréatenationale du Prix Stars & Métiers,avec mention « entreprise écoresponsable», BioHome est une <strong>de</strong>stoutes premières entreprises artisanalesspécialisées apparues sur le marché <strong>de</strong> laconstruction bois <strong>et</strong> bioclimatique dansles Bouches-du-Rhône. Son fondateur,Frédéric Cuvelier, a façonné au fild’un parcours atypique un profild’entrepreneur avisé, <strong>de</strong> managerhumain <strong>et</strong> <strong>de</strong> citoyen solidaire.Frédéric Cuvelier, patron <strong>de</strong> Biohome : « Je voulais être à la fois menuisier<strong>et</strong> constructeur, ne plus être maillon <strong>de</strong> la chaîne. » Pari réussi !BIOHOMEDans homme, il y a home«L’homme énergique <strong>et</strong> quiréussit, c’est celui quiparvient à transformeren réalités les fantaisiesdu désir. » Ce qu’a dit Freud s’applique: avant <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir le patron <strong>de</strong>BioHome, florissante entreprise <strong>de</strong>construction bois (15 salariés <strong>et</strong> 2 M€<strong>de</strong> CA), Frédéric Cuvelier a dû écouterson envie <strong>et</strong> la laisser le gui<strong>de</strong>r…« Je suis né dans le bois. Ma famillematernelle était faite d’une lignée <strong>de</strong>menuisiers-charpentiers basés entreMorteau <strong>et</strong> Pontarlier, en Franche-Comté. P<strong>et</strong>it, je croyais dur commefer que tout le mon<strong>de</strong> travaillait dansle bois <strong>et</strong> j’ai voulu <strong>de</strong>venir menuisier.Quand j’ai fait mon CAP, j’aivu que le Bâtiment était en fait unemosaïque <strong>de</strong> métiers <strong>et</strong> je me suis misà croire que toute l’économie étaitfaite du Bâtiment. Considérant finalementque tout travail était manuel,j’ai eu envie <strong>de</strong> découvrir d’autrespaysages <strong>et</strong> d’autres métiers quim’intéressaient. Pendant quelquesannées, j’ai fait du câblage électrique<strong>et</strong> électronique, j’ai fait chauffeurpoids lourds… Mais cela ne mesatisfaisait pas. Je n’avais pas l’impressiond’accomplir quelque chose<strong>et</strong> la matière me manquait. »©Photos : <strong>CMA</strong> <strong>13</strong> – Jacques Coll<strong>et</strong>tiLa révélationAlors, <strong>de</strong>s années après son apprentissage,Frédéric Cuvelier cesse <strong>de</strong>se chercher un métier pour <strong>de</strong>venirenfin menuisier. Travailleur en solo,il intervient essentiellement en soustraitancedu BTP, se tourne commebeaucoup vers le PVC. Les annéespassent jusqu’au jour <strong>de</strong> la révélation: « Ce matin-là, je rabotais <strong>de</strong>shabillages PVC… J’ai soudain sentil’o<strong>de</strong>ur du sapin dans la scierie <strong>de</strong>mon oncle. Je me suis vu minot, saupoudré<strong>de</strong> sciure <strong>et</strong> <strong>de</strong> copeaux <strong>de</strong>bois. J’ai regardé mes avant-bras : ilsétaient couverts <strong>de</strong> débris <strong>de</strong> plastique.Je me suis dit : ce que tu fais n’arien <strong>de</strong> naturel. J’ai honoré mes <strong>de</strong>rnièrescomman<strong>de</strong>s <strong>et</strong> je suis revenuau bois. » On est en 2004. La maisonossature bois fait <strong>de</strong>puis longtempspartie du paysage dans lesrégions montagneuses d’Europe <strong>et</strong>en Amérique du Nord. En France, lemarché commence à décoller, maisla tendance ne provoque encore quesourires polis chez bien <strong>de</strong>s acteursdu bâtiment, notamment dans le midi<strong>de</strong> la France. Frédéric Cuvelier, lui,n’a pas envie <strong>de</strong> se contenter d’abris<strong>de</strong> jardins, <strong>de</strong> garages, <strong>de</strong> terrassesou d’extension <strong>de</strong> villas en bois. Ilveut faire <strong>de</strong>s maisons : « Je voulaisêtre à la fois menuisier <strong>et</strong> constructeur,ne plus être maillon <strong>de</strong> la chaîne,aller au bout <strong>de</strong> la réalisation.Et il me paraissait inconcevable queces maisons ne soient pas naturelles,saines, belles, durables. »Le grand avenir du boisFantaisie du désir ? Le menuisiera <strong>de</strong> bonnes raisons d’y croirefort. En amoureux <strong>de</strong> la nature, ilnourrit <strong>de</strong>puis longtemps une soli<strong>de</strong>conscience écologique <strong>et</strong> croitcomme les Amérindiens que la terrene nous appartient pas, mais nousest prêtée par nos enfants. Originaired’une région à moitié forêt, il sentque le bois a un grand avenir…Et puis notre homme est tout saufaveugle : cela fait déjà 10 ans qu’onparle <strong>de</strong> réchauffement climatique,le logement est pointé comme l’un<strong>de</strong>s grands responsables du phénomène(20 % <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong> gazà eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> serre), la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>et</strong> laréglementation s’orientent vers unhabitat mixant confort thermique,efficacité énergétique, matériauxsains… Le « biohome », en somme !Ainsi naît, en 2005, l’entreprise <strong>de</strong>Frédéric Cuvelier. Le démarrage12 ● Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010


C’est beau, cela s’intègre au paysage <strong>et</strong> cela consomme 50 % <strong>de</strong> moins en chauffage<strong>et</strong> en clim. C’est une maison en bois.n’est pas <strong>de</strong> tout repos. Après avoir« mangé <strong>de</strong>s patates » pendant quelqu<strong>et</strong>emps, avoir refusé <strong>de</strong>s boulotsqui ne correspondaient pas à seschoix constructifs, le menuisierconstructeurvoit arriver la premièregrosse comman<strong>de</strong> en 2007 : 260 m 2signés BioHome, sauf dalle, électricité<strong>et</strong> plomberie.Tout s’accélère…En quatre ans, le chiffre d’affaires<strong>et</strong> l’effectif salarié sont multipliéspar 7. BioHome réalise une trentaine<strong>de</strong> maisons dans les règles <strong>de</strong> l’art,crée un bureau d’étu<strong>de</strong>s, développe<strong>de</strong>s partenariats avec <strong>de</strong>s architectes,se taille une réputation <strong>de</strong> spécialistedans le grand sud. En 2008,Frédéric Cuvelier crée Écolokit, lamarque <strong>de</strong> BioHome consacrée à lapréfabrication, pour proposer à saclientèle <strong>de</strong>s maisons ossature boisen kit à prix très attractifs. Et lors<strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière Foire <strong>de</strong> Marseille,BioHome a lancé Isohome, une offr<strong>et</strong>ournée c<strong>et</strong>te fois vers l’amélioration<strong>de</strong> l’isolation du bâti, incluantdiagnostic thermique <strong>et</strong> matériauxsains (chanvre, paille, lin, fibre <strong>de</strong>bois…). Le marché <strong>de</strong> BioHomecontinue <strong>de</strong> s’étendre : les comman<strong>de</strong>saffluent pour <strong>de</strong> la surélévation(le bois, plus léger, facilite laconstruction d’étages supplémentaires),la construction <strong>de</strong> quartiersentiers en maison ossature bois…Une alchimie« La maison bois, c’est une alchimie,explique Frédéric Cuvelier. Choisirl’essence <strong>de</strong> bois <strong>et</strong> les matériauxd’isolation en fonction du climatlocal, étudier l’emplacement, l’orientation,l’environnement, la distribution<strong>de</strong>s pièces pour construire unhabitat confortable, économe, sainavec le moindre impact possible surl’environnement, tout cela nous poussesans cesse à innover. » Et le prix ?Pas plus cher que la constructionconventionnelle pour une belle prestation<strong>de</strong> qualité, assure le dirigeant<strong>de</strong> BioHome, avec tous les bénéficesdu bois : élégance, espace (lesgran<strong>de</strong>s portées du bois perm<strong>et</strong>tentd’aménager <strong>de</strong> beaux volumes intérieurs),<strong>de</strong>sign… <strong>et</strong> performance énergétique.« Lors <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s neiges <strong>de</strong>début 2009, j’ai appelé mes clients :ils m’ont dit n’avoir pas bougé d’un<strong>de</strong>gré leurs chauffages. D’une façongénérale, une maison bois c’estmoins 50 % <strong>de</strong> consommation enchauffage <strong>et</strong> clim… » La grand-mère<strong>de</strong> Frédéric, celle-là même dont lepère était charron-charpentier auXIX esiècle en Franche-Comté, est<strong>de</strong>scendue dans le sud pour voir lapremière maison construite par sonp<strong>et</strong>it-fils. « Elle m’a dit simplement :ton arrière-grand-père serait fier <strong>de</strong>toi. » Le menuisier a souri… Commeun homme énergique qui réussit.CONTACTBioHome, Frédéric Cuvelier 36 avenue Henri Dunant<strong>13</strong>700 Marignagne 04 42 79 15 34www.bio-home.frLes bonnes pratiques <strong>de</strong> BioHome• La quasi-totalité <strong>de</strong>s matériaux mis en œuvre par l’entreprise sont naturels <strong>et</strong> produits enFrance : bois d’ossatures, <strong>de</strong> bardages, <strong>de</strong> planchers (pin Douglas du Massif Central), isolants(fibre <strong>de</strong> bois d’Alsace, chanvre <strong>de</strong> Br<strong>et</strong>agne ou Normandie, paille, laine <strong>de</strong> mouton, liège,lin…), tuiles, <strong>et</strong>c.• 3 % du bénéfice <strong>de</strong> BioHome est consacré à <strong>de</strong>s actions solidaires au profit d’artisansdu mon<strong>de</strong> : construction d’écoles au Mexique, envois d’outils vers le Maroc… BioHome estégalement à l’initiative <strong>de</strong> l’association Artisans du cœur, qui regroupe divers corps d’étatdu bâtiment pour intervenir en urgence en reconstruction ou réfection après unecatastrophe naturelle.• L’entreprise rationalise sa gestion dans une optique d’éco-responsabilité : optimisationdu chargement <strong>de</strong>s camions, hébergement sur place pour les chantiers au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 80 kmdu siège, tri <strong>et</strong> recyclage <strong>de</strong>s déch<strong>et</strong>s, <strong>et</strong>c.• BioHome a inventé Tinid, un concept <strong>de</strong> mini-bungalow bois modulaire aux applicationssolidaires : collectivités <strong>et</strong> associations, notamment l’Armée du Salut, l’utilisent par exemplepour l’hébergement d’urgence (sinistrés, SDF…).Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010 ● <strong>13</strong>


STYLE<strong>de</strong> vieGérer son entreprise avec <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> sa familleprésente <strong>de</strong> nombreux atouts, mais aussi quelquesrisques. Comment profiter <strong>de</strong>s avantages <strong>de</strong> l’entreprisefamiliale sans tomber dans ses pièges ?Nos artisans témoignent.J’ai choisi <strong>de</strong> travailler en familleIls sont mari <strong>et</strong> femme, parents<strong>et</strong> enfants, frères <strong>et</strong> sœurs…<strong>et</strong> travaillent ensemble. Leurcomplicité, la connaissance <strong>de</strong>leurs talents mutuels <strong>et</strong> leurs motivationscommunes sont <strong>de</strong>s atouts<strong>de</strong> taille pour réussir. « Nous avançonsensemble dans la même direction<strong>et</strong> avons tous le même objectif: développer l’entreprise. » C<strong>et</strong>tephrase revient souvent dans labouche <strong>de</strong>s artisans qui travaillenten famille. Ils se serrent les cou<strong>de</strong>s<strong>et</strong> s’investissent sans compter.« Travailler en famille est un avantageconsidérable quand on a <strong>de</strong>scoups <strong>de</strong> bourre », confirme Jean-Marie Duverger, qui gère l’imprimerieNouvelle, à Biard (Vienne)avec son épouse <strong>et</strong> ses <strong>de</strong>ux enfants.La proximité familiale perm<strong>et</strong> aussi<strong>de</strong> se tenir facilement au courant<strong>de</strong>s urgences. Dany Casagran<strong>de</strong><strong>de</strong> la société Brisse, entreprise <strong>de</strong>charpente basée dans le Lot-<strong>et</strong>-Garonne, est toujours disponiblepour faire un rapport sur la journéequand son mari, gérant <strong>de</strong> l’entreprise,rentre tard d’un chantier.« Il ne pourrait pas déranger unesecrétaire à 21h pour se tenir aucourant d’éventuelles urgences. »+infos■ Répartir les rôlesSi c<strong>et</strong> investissement sans limiteest un sérieux atout pour s’imposer,il peut aussi s’avérer nuisible.« Comme tous les membres <strong>de</strong> lafamille souhaitent le bien <strong>de</strong> l’entreprise,tout le mon<strong>de</strong> veut tout faire<strong>et</strong>, à la longue, on s’épuise tous »,a constaté Lydie Durieux, co-gérantedu garage Durieux en Savoie. Àl’arrivée du <strong>de</strong>uxième fils dans l’entreprise,il est <strong>de</strong>venu indispensable<strong>de</strong> définir un organigramme précis.Mais « ce n’est pas facile <strong>de</strong> déléguerquand on est habitué à tout● 1/2 <strong>de</strong>s entreprises familiales n’a pas élaboré un plan<strong>de</strong> succession mais 50 % <strong>de</strong>s dirigeants souhaitent transm<strong>et</strong>treleur entreprise à leur(s) enfant(s).● +1/3 <strong>de</strong>s dirigeants ont vécu <strong>de</strong>s conflits à propos <strong>de</strong> lastratégie future <strong>de</strong> leur entreprise.● 2/3 <strong>de</strong>s entreprises familiales n’ont pas défini <strong>de</strong> critèrespour sélectionner les membres <strong>de</strong> la famille habilitésà s’engager dans l’activité <strong>de</strong> l’entreprise.● +2/3 <strong>de</strong>s entreprises familiales ne disposent d’aucunprocessus <strong>de</strong> résolution <strong>de</strong>s conflits entre les membres<strong>de</strong> la famille.Chiffres <strong>de</strong> l’enquête mondiale 2007-2008 réalisée par PricewaterhouseCoopers auprès<strong>de</strong>s entreprises familiales.faire <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années », avou<strong>et</strong>-elle.Lydie a donc fait appel à unconsultant extérieur pour avoir unregard objectif sur le fonctionnement<strong>de</strong> l’entreprise. Pour CatherineGourguechon, psychologue <strong>et</strong> coachchez Mars Venus Coaching, recourirà une tierce personne est toujoursbénéfique : « Un œil neutre perm<strong>et</strong><strong>de</strong> sortir <strong>de</strong> la dimension affective <strong>et</strong>d’agir pour le bien <strong>de</strong> l’entreprise. »Dans le BTP, la répartition <strong>de</strong>s rôlesse fait généralement par secteur, <strong>et</strong>chaque co-gérant prend en chargeune équipe <strong>de</strong> travail. C’est le cas<strong>de</strong> l’entreprise <strong>de</strong> Clau<strong>de</strong> Vri<strong>et</strong>, unemenuiserie dans la Vienne. Un <strong>de</strong> ses« J’AI RECRUTÉ MON GENDRE POUR DÉVELOPPER UNE NOUVELLE ACTIVITÉ »Jacky Pouvreau, Télé-Scope ServicesIl y a plus <strong>de</strong> 20 ans, Jacky Pouvreaua créé Télé-Scope Services, uneentreprise <strong>de</strong> dépannage télé,antennes <strong>et</strong> instruments <strong>de</strong> musique,à Poitiers (Vienne). En 2000, il a eu l’idée<strong>de</strong> proposer à son gendre, technicienspécialiste en électroménager, <strong>de</strong>rejoindre l’entreprise pour lancerune nouvelle activité. « Ma clientèleétait <strong>de</strong>man<strong>de</strong>use <strong>de</strong> dépannage enélectroménager. J’ai donc eu l’idéed’intégrer mon gendre dans l’entreprisepour accroître la gamme <strong>de</strong> services. »Et la société est <strong>de</strong>venue « Télé-ScopeServices <strong>et</strong> L’Atelier du ménager ». Sonépouse Annick, conjointe collaboratrice,avait déjà rejoint Jacky pour l’épaulerdans les tâches administratives.Puis c’est sa fille, Sarah, qui a décidé<strong>de</strong> suivre un BTS assistante <strong>de</strong> gestionpour intégrer l’entreprise familiale.« Aujourd’hui, nous sommes agrééspar presque toutes les marques pourréparer <strong>de</strong>s appareils électroménagerssous garantie. Seul, je ne me serais paslancé dans ce nouveau challenge.L’arrivée <strong>de</strong> ma fille <strong>et</strong> <strong>de</strong> mon gendrem’a poussé à aller <strong>de</strong> l’avant. »14 ● Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010


Karine <strong>et</strong> Cyril, frère <strong>et</strong> sœur, ont fondéensemble la boucherie Etallaz.fils gère les comman<strong>de</strong>s en atelier,l’autre manage les équipes sur leschantiers <strong>et</strong> le père supervise l’ensemble.« Ainsi, personne ne se marchesur les pieds ! » Dans la plupart<strong>de</strong>s cas, chacun trouve son rôle <strong>de</strong>manière naturelle, selon ses compétences.Karine <strong>et</strong> Cyril, fondateurs <strong>de</strong>la boucherie Etallaz en Savoie, sontsi complémentaires que leur pèreleur a justement conseillé <strong>de</strong> s’associerpour créer leur entreprise. Elle afait <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> comptabilité <strong>et</strong> lui<strong>de</strong> boucherie. « Nous avons d’embléeposé les choses à plat, notammentpar rapport aux horaires <strong>et</strong>aux attributions <strong>de</strong> chacun. Et nousessayons <strong>de</strong> communiquer au maximumpour nous adapter aux souhaits<strong>de</strong> l’un <strong>et</strong> l’autre <strong>et</strong> prévenir lesconflits. Car travailler entre frère <strong>et</strong>sœur, c’est comme dans un couple :quand ça éclate c’est trop tard ! »En cas <strong>de</strong> conflit important, ils ontdécidé que leur père jouerait le rôled’arbitre. Ainsi, ils détiennent chacun49 % <strong>de</strong>s parts <strong>de</strong> l’entreprise <strong>et</strong>le père possè<strong>de</strong> les 2 % restants.■ Jouer cartes sur tablePour prévenir les conflits, faut-ilalors écrire les choses noir sur blanc ?« Oui », répon<strong>de</strong>nt les experts. Didier<strong>et</strong> Alain Duchêne jouent le jeu du© DRcontrat écrit <strong>de</strong>puis la création <strong>de</strong>l’entreprise en 1990 <strong>et</strong> en sont satisfaits.« Nous avons établi une chartefamiliale qui stipule qu’en cas <strong>de</strong>litige, c’est moi, l’aîné, qui prendraisla décision. Tous les quatre ou cinqans, nous la rem<strong>et</strong>tons à jour <strong>et</strong> jepropose régulièrement à mon frère<strong>de</strong> prendre ma place s’il le souhaite.Mais je considère qu’il est important<strong>de</strong> désigner un patron <strong>de</strong> manièreclaire, tout simplement car un bateaune peut pas avancer sans capitaine »,explique Didier Duchêne, gérant<strong>de</strong> CMD2, une métallerie située àEstissac (Aube). C<strong>et</strong>te charte leur arécemment servi à trancher un désaccord: Didier souhaitait développerl’entreprise à l’international alorsque son frère y était très réticent. Ladécision finale revenant à Didier, ila donc décidé <strong>de</strong> débloquer un budg<strong>et</strong>pour préparer le développementà l’export <strong>de</strong> CMD2. En plus <strong>de</strong> définirle périmètre décisionnel <strong>de</strong> chaquemembre, la charte familiale peutaussi servir à encadrer les départs <strong>et</strong>le choix <strong>de</strong> nouvelles recrues.L’entreprise CMD2 s’est dotée d’une chartrefamiliale.« Comme dans un couple, il faut partager<strong>de</strong>s zones communes tout en préservantson territoire pour que l’autrene nous marche pas sur les pieds »Thierry Roi, co-gérant d’une carrosserie.Q UEL STATUT CHOISIRPOUR SON CONJOINT ?Depuis la loi du 1 er août 2006,applicable <strong>de</strong>puis le 1 er juill<strong>et</strong> 2007,le conjoint du chef d’entreprisequi travaille avec son époux doitobligatoirement choisir parmiles trois statuts suivants : conjointcollaborateur, conjoint salarié ouconjoint associé. Le choix dépend<strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> l’entreprisecar chaque statut présente <strong>de</strong>savantages <strong>et</strong> <strong>de</strong>s inconvénients.Par exemple, le statut du conjointcollaborateur coûtera moins cherà l’entreprise que le statut <strong>de</strong> conjointsalarié mais offrira au conjoint uneprotection sociale moins élevée.Quant au statut du conjoint associé,il concerne uniquement les couplesqui dirigent ensemble l’entreprise.Mais, souvent, les règles du jeu entreles membres <strong>de</strong> la famille restent tacites.Considérant que leur relation estbasée sur la confiance, ils estimentque la parole est suffisante. Commela promesse que se sont faite Thierry<strong>et</strong> Yannick, co-gérants <strong>de</strong> l’entreprise<strong>de</strong> carrosserie Jean-Clau<strong>de</strong> Roi,en Charente-Maritime : « Nous noussommes toujours dit que nous neferions pas entrer d’autres personnes<strong>de</strong> la famille, en particulier nos épouses,pour ne pas risquer d’apporter<strong>de</strong>s tensions <strong>et</strong> <strong>de</strong>s jalousies. »■ Bien séparervie professionnelle<strong>et</strong> vie familialeSi les <strong>de</strong>ux frères ne souhaitent pasvoir d’autres membres <strong>de</strong> la familleintégrer l’entreprise, c’est égalementpour conserver un maximum d’indépendanceentre leur vie privée <strong>et</strong> leurvie professionnelle. En eff<strong>et</strong>, il estimportant d’exister aussi en <strong>de</strong>horsdu travail même si cela est plus compliquédans les entreprises familiales.« Pour éviter <strong>de</strong> parler travail à lamaison ou lors <strong>de</strong>s repas <strong>de</strong> famille,on peut par exemple noter ses penséessur un calepin <strong>et</strong> en parler dès ler<strong>et</strong>our sur le lieu <strong>de</strong> travail », suggèreCatherine Gourguechon. Dans le coupleDurieux, on ne parle pas travail àla maison mais on se montre compréhensifl’un envers l’autre. « Si monmari part en dépannage le dimancheou si j’ai besoin d’avancer sur un dossierle week-end, on ne se fait pas <strong>de</strong>reproches car on sait ce que c’est ! »Preuve que quand on avance dans lamême direction, le travail peut aussiresserrer les liens affectifs.Florence BrunelLe mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010 ● 15


É clairage Bouches-du-RhôneAPPEL À CANDIDATURESParticipez vous aussiaux « Nuitées artisanalesdu Vieux-Port »© <strong>CMA</strong> <strong>13</strong> – L. Ricciottila <strong>Chambre</strong> <strong>de</strong> métiers <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’artisanat<strong>de</strong>s Bouches-du-Rhône vous propose<strong>de</strong> participer aux « Nuitées artisanalesdu Vieux-Port ».En partenariat avec l’Office du tourisme<strong>et</strong> la Ville <strong>de</strong> Marseille, ellem<strong>et</strong> en place pour la 5 e année <strong>de</strong>s foires<strong>de</strong> qualité, à l’attention autant<strong>de</strong>s Marseillais que <strong>de</strong>s touristes visitantce cadre pittoresque. Environ70 nuitées sont au programme, selonun calendrier modulable, <strong>de</strong> mai àseptembre 2010.Les « Nuitées artisanales du Vieux-Port » sont réservées aux artisanscréateurs inscrits au Répertoire <strong>de</strong>sMétiers <strong>et</strong> aux artistes libres <strong>de</strong> larégion PACA, à l’exception <strong>de</strong>s artisans<strong>de</strong> l’alimentaire.Date limite <strong>de</strong> dépôt <strong>de</strong>s candidatures: 28 février 2010.CONTACT :Service Événements Métiers d’Art – Export <strong>CMA</strong> <strong>13</strong> -Magali Ferrero✆ 04 91 32 24 28 mferrero@cm<strong>13</strong>.orgR ENCONTREPremier prêt d’honneur<strong>de</strong> la plateforme d’initiativelocale salonnaiseLa plateforme d’initiativelocale <strong>de</strong> la Communautéd’Agglomérationd’Agglopole Provence,récemment créée, a remisen septembre son premierprêt d’honneur. Le lauréatest Ab<strong>de</strong>lhak Echemaa,artisan boucher hallal,qui s’est implanté dansle Centre CommercialCap Canourgues à Salon<strong>de</strong>-Provence.Il a reçuun chèque <strong>de</strong> 5 500 eurosen présence d’élus duterritoire <strong>et</strong> <strong>de</strong> la presse.Premier chèque <strong>de</strong> l’Agglopole Provence Initiativepour Ab<strong>de</strong>lhak Echemaa <strong>et</strong> son épouse Delphine,conjointe collaboratrice, qui ont ouvert leur boucherieà Salon-<strong>de</strong>-Provence, ici en compagnie <strong>de</strong> GuillaumeManfredi, Vice-prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la <strong>CMA</strong> <strong>13</strong>.Priorité à la sécurité<strong>de</strong>s jeunes <strong>de</strong>s CFA du <strong>13</strong>Puisque les acci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> la route constituentla première cause <strong>de</strong> mortalité chez les 15/24 ans,MAAF Assurances <strong>et</strong> la <strong>CMA</strong> <strong>13</strong> organisent uneopération <strong>de</strong> sécurité routière à l’attention <strong>de</strong>sjeunes <strong>de</strong>s CFA du département le mardi 2 marsau Parc Chanot à Marseille. Ces rencontres MAAFsur le thème « Alcool, drogue, médicaments : les dangers <strong>de</strong> laconduite sous influence » ont permis <strong>de</strong>puis un an <strong>de</strong> sensibiliserprès <strong>de</strong> 3 000 jeunes à travers la France aux comportements routiersà risques. La <strong>CMA</strong> <strong>13</strong> soutient c<strong>et</strong>te initiative <strong>et</strong> encourage les futursartisans à participer à ces rencontres.+InfoPlus <strong>de</strong> 8 tonnes <strong>de</strong> déch<strong>et</strong>sdangereux récoltéesLes activités <strong>de</strong> peinture génèrent <strong>de</strong>s déch<strong>et</strong>s dontune bonne partie est dite « dangereuse ». Pour lesartisans, la solution <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> ces résidus la plusefficace rési<strong>de</strong> dans la possibilité <strong>de</strong> les ramenerchez <strong>de</strong>s « fournisseurs-relais ». C’est la raison pourlaquelle la Capeb <strong>et</strong> la <strong>CMA</strong> <strong>13</strong> ont mis en placeen 2009 un dispositif visant à faciliter la collecte,la valorisation <strong>et</strong> l’élimination <strong>de</strong>s déch<strong>et</strong>s <strong>de</strong>peinture. Station Peinture, Agora Tollens <strong>et</strong> Sud EstDécor se sont engagés à accueillir durant l’annéel’entreprise Chimerec, spécialiste du traitement <strong>de</strong>sdéch<strong>et</strong>s dangereux. Les artisans peintres pouvaientdéposer leurs déch<strong>et</strong>s aux dates fixées <strong>et</strong> obtenirles bor<strong>de</strong>reaux <strong>de</strong> suivi justifiant <strong>de</strong> leur éliminationconforme, tout en bénéficiant d’unaccompagnement <strong>et</strong> <strong>de</strong> tarifs négociés avantageux.Les quatre ren<strong>de</strong>z-vous <strong>de</strong> l’année 2009 ont permis<strong>de</strong> collecter plus <strong>de</strong> neuf tonnes <strong>de</strong> déch<strong>et</strong>sdangereux en mobilisant 34 artisans peintres.L’opération est renouvelée en 2010 avec commeobjectif d’augmenter le tonnage récolté.16 ● Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010


© D.R.É clairageLa question <strong>de</strong> la détermination <strong>de</strong>s prixest d’autant plus pertinente en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>ralentissement. Faut-il élargir sa part <strong>de</strong>marché en baissant ses tarifs <strong>et</strong> ainsi risquer<strong>de</strong> diminuer ses marges ? Ou au contraire,maintenir <strong>de</strong>s prix élevés pour assurer satrésorerie <strong>et</strong> garantir sa rentabilité ?Une entreprise artisanale est censée apporterune réelle valeur ajoutée à ses clients, en vertu<strong>de</strong> quoi elle doit pouvoir maintenir ses prix,même pendant une pério<strong>de</strong> difficile.Dossier réalisé par Florent LacasMARKETINGTenir ses prix contre la criseSelon le <strong>de</strong>rnier baromètre <strong>de</strong>l’Union professionnelle artisanale,l’artisanat a subi unechute d’activité <strong>de</strong> 6 % en glissementannuel au premier semestre2009. Un contexte nouveau qui poussebeaucoup d’entreprises à revoirleur politique <strong>de</strong> prix. Compte tenu<strong>de</strong>s inquiétu<strong>de</strong>s qu’ont les consommateurssur leur pouvoir d’achat,on serait tenté <strong>de</strong> dire qu’une baisse<strong>de</strong>s prix s’impose, pour capter unmarché qui n’est plus prêt à débourserautant d’argent. Pru<strong>de</strong>nce ! Carbeaucoup d’entreprises risquent <strong>de</strong>ne plus rentrer dans leurs frais, surtoutsi elles ne maîtrisent pas totalementleur coût <strong>de</strong> revient. Également,la politique <strong>de</strong> prix à mener varieselon le secteur dans lequel on exerce.Une politique <strong>de</strong> baisse <strong>de</strong>s tarifspeut faire ses preuves dans certainesactivités, comme l’artisanat <strong>de</strong> boucheou manufacturier, où l’on peutbaisser le prix <strong>de</strong> certains biens ouservices ciblés dans le but d’attirer laclientèle. L’exemple canonique en lamatière reste la floraison <strong>de</strong> « menusanti-crise » proposés dans les restaurants,à prix compétitifs ; ils constituentun produit d’appel, alors queles restaurateurs font leur marge surle vin ou les <strong>de</strong>sserts. Attention toutefoisau risque inhérent à une politique<strong>de</strong> baisse <strong>de</strong>s tarifs : la guerre <strong>de</strong>sprix. Qui peut non seulement rognervos marges, instiller le doute sur laqualité <strong>de</strong> vos produits mais aussidétériorer considérablement les relationsque vous entr<strong>et</strong>enez avec voscollègues - concurrents. En outre,faire diminuer ses tarifs est une stratégiequi a tendance à placer le coûtau premier rang <strong>de</strong>s préoccupations<strong>de</strong>s clients, alors que dans certainsmétiers ils recherchent autre chose.© Manipulateur / FotoliaL’agressivité <strong>de</strong> la politique prix <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s surfaces doit pousser lesartisans à personnaliser leurs offres pour gar<strong>de</strong>r leurs parts <strong>de</strong> marché.« Avoir <strong>de</strong>s atoutspour justifier ses tarifs »Jean-Pierre Joseph, responsable régionaldu marché <strong>de</strong>s artisans - KPMGL’expert incite surtout les dirigeants à bien maîtriserles composantes du bien ou du service qu’ilsproposent. « J’invite les artisans à connaître surle bout <strong>de</strong>s doigts les différentes qualités <strong>de</strong> chaqueélément <strong>de</strong> leurs ouvrages. » Ceci afin d’endosserle rôle <strong>de</strong> conseiller, en plus <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> prestataire. « Il faut m<strong>et</strong>tre en relief pourle client les avantages <strong>de</strong> votre proposition. » Comme un geste commercial estsouvent inévitable, Jean-Pierre Joseph conseille aux artisans <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r une marge<strong>de</strong> manœuvre dès le départ, en fixant <strong>de</strong>s prix suffisamment élevés au regard<strong>de</strong> la prestation proposée. « Par contre, une remise ne doit être lâchée qu’encontrepartie d’un avantage, comme par exemple un délai <strong>de</strong> paiement raccourci. »Ce soin à apporter à la relation client est l’atout privilégié <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites entreprisesdans un contexte <strong>de</strong> plus en plus concurrentiel. « J’engage les entreprisesà se différencier, à faire preuve <strong>de</strong> réactivité par rapport au service, au SAV<strong>et</strong> à la réputation <strong>de</strong> l’entreprise. » C’est l’effort à consentir pour faire passer<strong>de</strong>s tarifs plutôt en haut <strong>de</strong> la fourch<strong>et</strong>te. « Être plus cher <strong>de</strong> 10 % n’est pasforcément un handicap, mais il faut avoir quelques atouts pour le justifier.Être moins cher en temps <strong>de</strong> crise implique par contre <strong>de</strong> bien maîtriser ses coûtspour savoir à l’avance jusqu’où l’on peut <strong>de</strong>scendre. C’est parfois une décisionà prendre lorsque l’on perd <strong>de</strong>s parts <strong>de</strong> marché. »Le fait <strong>de</strong> ne pas trop faire varier sesprix peut améliorer la relation <strong>de</strong>confiance avec votre clientèle.Communiquerpour faire passer ses prixAndré Fady est co-auteur <strong>de</strong> l’ouvrageLa Politique <strong>de</strong> prix dans le commerce(éditions Vuibert) <strong>et</strong> professeur àl’université <strong>de</strong> Rennes. Il observe <strong>de</strong>schangements dans la manière d’être<strong>de</strong>s consommateurs qui <strong>de</strong>vraientLe mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010 ● 17


É clairageinciter les artisans à gar<strong>de</strong>rune politique <strong>de</strong> prix simple. « Leconsommateur a naturellement horreur<strong>de</strong> se faire mener en bateau. Ilaime être malin. En pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> crise,c<strong>et</strong>te tendance est encore plus forte,c’est pourquoi il faut annoncer d’embléeun prix clair. » En d’autres termes,si l’on ne change pas son prix,on peut essayer <strong>de</strong> le présenter à sesclients <strong>de</strong> manière différente. Plutôtque <strong>de</strong> se concentrer sur le tarif en luimême,pourquoi ne pas insister davantagesur la qualité du bien ou du serviceque vous allez offrir au client ?La FFB-Conseil <strong>de</strong> l’artisanat dispense<strong>de</strong>s formations dans c<strong>et</strong>te veine. « Lesclients ont changé, ils sont surinformésgrâce à Intern<strong>et</strong>. Pour faire passerses prix, l’artisan doit donc m<strong>et</strong>treen avant son savoir-faire. » Travaillerl’image autant que l’ouvrage. « Avoirun site Intern<strong>et</strong> est <strong>de</strong>venu indispensable,c’est une publicité moins chère<strong>et</strong> plus efficace. » Des efforts <strong>de</strong> communicationqui vont <strong>de</strong> pair avecle maintien d’une politique <strong>de</strong> prixrémunératrice pour l’entreprise. Etqui perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> maintenir un bonrelationnel avec une clientèle <strong>de</strong> plusen plus informée <strong>et</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>use. Maispas pour autant obsédée par le prix.S’affirmer face aux chaîneslow-costIl y a beaucoup d’autres moyens<strong>de</strong> séduire le client <strong>et</strong> il y est sensible.Suivons Gilles Somme, créateur« Nous faisonsdu sur-mesure,<strong>et</strong> il n’y a aucunediscriminationentre les clients »,Gilles Somme, créateurd’escaliers.« Même avec la crise,j’ai augmenté mes tarifs ! »Éric <strong>de</strong> la Guéronnière, entreprise <strong>de</strong> menuiserie –ébénisterie (Giron<strong>de</strong>)C<strong>et</strong>te entreprise spécialisée dans les faça<strong>de</strong>s en boisse positionne sur du haut <strong>de</strong> gamme, avec <strong>de</strong>s prixen conséquence. « La concurrence ne nous fait pastrop souffrir, <strong>et</strong> les clients sont prêts à payer pour nostravaux qui leur assurent fiabilité <strong>et</strong> longévité »,explique Éric <strong>de</strong> la Guéronnière, son gérant. L’utilisation <strong>de</strong> matériaux <strong>de</strong> qualitéest un <strong>de</strong>s atouts <strong>de</strong> son entreprise, un créneau sur lequel les concurrentsne s’alignent pas toujours. Alors que la crise a impacté son activité, il n’a jamais étéquestion qu’il baisse ses prix. « Je les ai augmentés. Une entreprise est <strong>de</strong> plus en pluschère à gérer, je ne pouvais pas me perm<strong>et</strong>tre, avec moins <strong>de</strong> clients, <strong>de</strong> diminuermon chiffre d’affaires. » À l’heure où beaucoup <strong>de</strong> trésoreries sont à sec, une telledémarche assure une bonne santé financière. Si les clients prêts à payer un peu pluscher sont assez nombreux ! « Ils signent mes <strong>de</strong>vis parce que je leur apporte <strong>de</strong>l’unique », observe-t-il. « Je réfléchis beaucoup avec eux, pour me différencier<strong>de</strong> mes concurrents qui sont plus limités en capacité d’adaptation. »© Yuri Arcurs / FotoliaLes clients recherchent dans le commerce<strong>de</strong> proximité <strong>de</strong>s vertus d’accueil <strong>et</strong> <strong>de</strong> savoir-vivrequ’ils ne trouvent pas ailleurs.d’escaliers, dans les locaux <strong>de</strong> sonentreprise. Ou plutôt son « showroom», comme il l’appelle, où unconfortable divan attend les clients.« Nous plaçons <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites pancartes<strong>de</strong> bienvenue à l’entrée avec le nomdu client. Nous l’invitons ensuite àprendre place dans un beau divan,comme s’il était chez lui, avec uneboisson. Puis, sur un grand écran enface, nous lui perm<strong>et</strong>tons <strong>de</strong> visualiseren direct la conception <strong>de</strong> sonescalier par ordinateur », expliqu<strong>et</strong>-il.Le client, par ses indications,voit son escalier prendre forme sousses yeux. Il influe par conséquent surle prix du service. « Celui-ci est calculé<strong>de</strong> manière automatique, par unordinateur, selon la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. » Unefaçon efficace <strong>de</strong> placer la questiondu prix au second rang, le client étantd’abord intéressé par les possibilitésqui s’offrent à lui. « Nous faisons dusur-mesure <strong>et</strong> il n’y a aucune discrimination<strong>de</strong> prix », explique GillesSomme. « Les variations du coût <strong>de</strong>smatières premières sont automatiquementrépercutées sur nos tarifs, àla hausse ou à la baisse. » Ce qu’il nemanque pas d’indiquer à ses clients,qui apprécient forcément l’honnêt<strong>et</strong>édu professionnel à qui ils ont affaire.Il cultive ainsi une certaine idée<strong>de</strong> l’artisanat qui doit perdurer, si lesecteur veut gar<strong>de</strong>r ses parts <strong>de</strong> marchéface à la multiplication <strong>de</strong> chaînesà bas coûts qui cassent les prix.Et pour cela, songer à soigner <strong>de</strong>sdétails qui peuvent paraître anodinspour le professionnel mais qui comptentbeaucoup pour le client.« Personnaliserl’offre au maximum »« La rédaction <strong>de</strong>s <strong>de</strong>vis est un pointclé sur lequel beaucoup d’artisans nefont pas assez d’effort », estime-t-onà la FFB. « Le but est <strong>de</strong> faire comprendreque <strong>de</strong>rrière le prix il y a unsavoir-faire. Pour cela, il faut personnaliserl’offre au maximum, cequi suppose une vraie communicationavec la clientèle. Et, plutôt que<strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre le prix en <strong>de</strong>rnière page, cequi crée un suspens malvenu, pourquoine pas le m<strong>et</strong>tre en premièrepage ? On peut ensuite revenir sur lesdétails, les propriétés écologiques <strong>de</strong>vos produits, par exemple… » Parlez<strong>de</strong> votre métier <strong>et</strong> <strong>de</strong> vos compétences,ainsi les clients auront moinstendance à se focaliser sur le prix. Cen’est pas une raison pour délaisserl’aspect « gestion » <strong>de</strong> votre entreprise,bien au contraire. Maîtrisez-le,mais tâchez simplement <strong>de</strong> l’éloigner<strong>de</strong> l’imagination du client. Un artisanqui explique mal <strong>et</strong> néglige sa communicationsentira le prix à plein nez.C’est une o<strong>de</strong>ur qui, dit-on, a plutôttendance à éloigner les clients…18 ● Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010


© D.R.É clairageLe prix <strong>de</strong> vente d’un produit est indissociable <strong>de</strong> son coût <strong>de</strong> revient.Ce <strong>de</strong>rnier fixe le tarif minimum que vous pouvez donner au bien ou serviceque vous commercialisez. Trop <strong>de</strong> gérants ne portent pas assez d’attentionà leurs coûts avant <strong>de</strong> fixer leurs prix. Pourtant, une gestion fine <strong>de</strong> votre entreprisepeut déboucher sur <strong>de</strong> p<strong>et</strong>its miracles comptables.GESTION FINANCIÈRETous les coûts bas sont permis«Beaucoup d’artisans sedisent qu’il leur fautsortir tant d’euros <strong>de</strong>marge par semaine.Ils se tiennent à ce chiffre <strong>et</strong> pilotentà vue, avec un ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur.» C’est ce qu’observe Pierre-Alain Leouffre, secrétaire général <strong>de</strong>la Capeb-Giron<strong>de</strong>. « Ce que je leurconseille, c’est <strong>de</strong> profiter <strong>de</strong> la crisepour recalculer leurs coûts <strong>de</strong> revient<strong>et</strong> procé<strong>de</strong>r ainsi <strong>de</strong> manière plusrationnelle en fixant leurs prix. » Eneff<strong>et</strong>, comment tarifer un bien ou unservice sans savoir précisément combienil vous a coûté ? Aligner sa politique<strong>de</strong> prix sur la concurrence n’estpas suffisant, tout comme se fixer unobjectif <strong>de</strong> chiffre d’affaires global.Certains entrepreneurs ont tendanceà confondre rentabilité <strong>et</strong> niveaud’activité. Dégager une rec<strong>et</strong>te importanten’assure en rien une marge intéressante,si l’on n’a pas l’œil braquésur ses coûts <strong>de</strong> production.Le coût <strong>de</strong>s matériaux,le coût du tempsGuillaume Capgras, restaurateur <strong>de</strong>bâtiments anciens, a bien conscienceCalculer votre prix<strong>de</strong> revientUn nouvel outil en ligne vient<strong>de</strong> voir le jour pour calculervotre prix <strong>de</strong> revient.Il s’agit d’Anabase, créepar la Fédération françaisedu bâtiment (FFB).En 20 minutes <strong>et</strong> 8 étapes,vous pourrez déterminervotre prix <strong>de</strong> revient <strong>et</strong> établirainsi le prix <strong>de</strong> vente le plusadapté à vos produits selonque vous choisissez d’amortirvos coûts sur la main-d’œuvreou sur votre matériel.Pas <strong>de</strong> calcul savant à faire,simplement <strong>de</strong> la saisie !À vos claviers !<strong>de</strong>s dépenses induites par son activité.« Lorsque nous évaluons lecoût d’un chantier, nous prenonsen compte le temps que nous y passons<strong>et</strong> le prix <strong>de</strong>s matériaux, explique-t-il. Je surveille attentivementl’évolution <strong>de</strong> leur coût, tout commeles tarifs <strong>de</strong> mes fournisseurs pourfaire jouer la concurrence. » Pierre-« Il y a une insuffisance du suivi <strong>de</strong>s coûts »Frédéric Tillard, expert-comptable au cabin<strong>et</strong> Co-pilotesAlain Leouffre n’encourage pas pourautant les artisans à se fournir systématiquementchez les moins-disants.« Certains fournisseurs qui sont pluschers ont un bon service après-vente.L’offre anormalement basse cachequelque chose. » Reste que <strong>de</strong> nombreuxpostes <strong>de</strong> dépenses peuventêtre drastiquement réduits. À vous<strong>de</strong> les i<strong>de</strong>ntifier, en fonction <strong>de</strong> votremétier. Mais attention ! Le client estau bout <strong>de</strong> la chaîne <strong>et</strong> la réduction<strong>de</strong>s coûts ne doit pas influer négativementsur la qualité <strong>de</strong> la prestationqui lui est fournie. Si la massesalariale est une charge peu malléable,certains artisans sont parvenusà réaliser 70 % d’économies sur lesfournitures. « Si l’on souhaite baisserses prix, les frais généraux peuventêtre comprimés, par exemple en utilisant<strong>de</strong>s ampoules basse consommation», confirme la FFB-Conseil <strong>de</strong>l’artisanat. Le jeu en vaut la chan<strong>de</strong>lle,quand on réalise que faire 10 %d’économies sur ses coûts aura quasimentle même impact sur votre margequ’augmenter ses prix <strong>de</strong> 10 %. À ladifférence notable que vous n’aurezaucun risque <strong>de</strong> perdre <strong>de</strong>s clients.« Le problème du coût <strong>de</strong> revient est souvent mal appréhendé », estime Frédéric Tillard,expert-comptable spécialisé dans la gestion <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites entreprises, dans le cabin<strong>et</strong> Co-pilotes(experts-comptables-en-ligne.fr). Encore trop d’artisans se basent sur le prix du marché. Le « calcul<strong>de</strong>s coûts est une tâche qui revient au comptable », estime-t-il. Une opération <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s chargesoptimise le ren<strong>de</strong>ment d’une entreprise, presque à coup sûr. « Tous nos clients qui mènent unepolitique <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> revient connaissent une augmentation <strong>de</strong> leur rentabilité. »Frédéric Tillard insiste sur le fait qu’à la création, les besoins sont souvent sous-estimés. Pourles entreprises <strong>de</strong> taille plus importante, les artisans négligent <strong>de</strong> « différer les structures <strong>de</strong> coûts », ce qui les amène à ne calculerqu’un seul prix <strong>de</strong> revient pour <strong>de</strong>s activités différentes. « L’utilisation <strong>de</strong> coefficients pour aboutir à sa marge est un outil tropforfaitaire ; il faut faire du cas-par-cas. » Le cabin<strong>et</strong> Co-pilotes propose ainsi une solution « ComptaLibre », qui perm<strong>et</strong> aux gérants <strong>de</strong>tenir leur comptabilité en ligne.Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010 ● 19


É clairageVous avez calculé vos coûts<strong>de</strong> production <strong>et</strong> pouvez enfin vousrapprocher <strong>de</strong> votre juste prix.Une première partie du travailest faite, car il vous reste à prendreen compte d’autres donnéesimportantes, comme le prixdu marché <strong>et</strong> surtout le prixpsychologique, celui qui se cachedans la tête <strong>de</strong> votre clientèle.TECHNIQUES DE « PRICING »À la recherche du tarif magiqueLes politiques <strong>de</strong> prix ne sontpas réservées aux gran<strong>de</strong>sentreprises. Des métho<strong>de</strong>ssimples perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> vendremieux <strong>et</strong> plus, quelle que soitla quantité <strong>de</strong> biens ou <strong>de</strong> servicesconcernés. L’objectif est <strong>de</strong> découvrirà quel montant les clients sontprêts à ach<strong>et</strong>er vos prestations. Ceprix psychologique est fonction <strong>de</strong> lamanière avec laquelle vous allez vanterles qualités <strong>de</strong> vos biens <strong>et</strong> services,comme on l’a vu précé<strong>de</strong>mment.Mais il dépend aussi <strong>de</strong> la situationéconomique, <strong>de</strong> la concurrence survotre marché, <strong>de</strong>s inquiétu<strong>de</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong>sbesoins <strong>de</strong>s clients. Donnée importante: ce prix idéal n’est pas forcémentégal au prix du marché, c’està-direà celui qui est pratiqué parles professionnels. D’où l’intérêt <strong>de</strong>chercher à connaître ce seuil tarifairequi pourrait vous perm<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> vouspositionner mieux que les autres.« Faire un sondageauprès <strong>de</strong> vos clients »Si le flair est inné chez les bonscommerçants, on peut toujours serenseigner auprès <strong>de</strong> ses collègues<strong>et</strong> amis. « Pourquoi ne pas faire unsondage, proposer un questionnaireà ses clients », conseille PierreMaurin, auteur <strong>de</strong> l’ouvrage Vendre<strong>de</strong> façon rentable ! (éditions Afnor).Les 4 pratiques interdites1 La vente à perte consiste à vendre <strong>de</strong>s produits à un tarif inférieur à ce qu’ilsvous ont coûté.2 La technique <strong>de</strong>s prix discriminatoires, qui consiste à proposer <strong>de</strong>s prixdifférents selon les clients (les remises sont permises si elles sont justifiées).3 Une utilisation abusive du prix d’appel consiste à m<strong>et</strong>tre en avant un bien ouservice à prix très faible, mais dont le commerçant dit être en rupture <strong>de</strong> stock.4 L’entente entre concurrents pour fixer vos prix fausse la concurrence.© Florent Lacas+InfoDes techniques <strong>de</strong> pricing simples, si elles sont bien communiquéesaux clients, peuvent améliorer votre chiffre d’affaires.Techniques <strong>de</strong> pricing1 L’offre groupée est très souvent pratiquée : un plat est à 10 €,mais pour <strong>13</strong> € on a l’entrée <strong>et</strong> le <strong>de</strong>ssert. Succès garanti.2 La stratégie <strong>de</strong> gamme propose différentes qualités pourun produit ayant la même utilité. Si vous proposez un bienà 5 € <strong>et</strong> l’autre à 10, il y a <strong>de</strong>s chances que la majorité prennele moins cher. Mais en ajoutant un bien à 15 €, davantage<strong>de</strong> clients opteront pour la solution médiane (10).3 Les économies d’échelle sont aussi très utilisées, en proposantd’opérer une ristourne au client qui achète en gran<strong>de</strong> quantité.« L’idée est <strong>de</strong> cibler sa stratégieen sélectionnant sa clientèle <strong>et</strong> pourça, essayer <strong>de</strong> bien connaître sesmeilleurs clients. » Si vous privilégiezl’augmentation <strong>de</strong> votre rentabilité,vous proposerez <strong>de</strong>s produitsà forte valeur ajoutée <strong>et</strong> à prix élevés,en insistant sur votre savoir-faire.À l’inverse, augmenter ses parts<strong>de</strong> marché passe par une offensiv<strong>et</strong>arifaire qui doit être épaulée parune communication efficace <strong>et</strong> claire.Ici, votre objectif sera moins <strong>de</strong>fidéliser certains clients que d’attirerdu mon<strong>de</strong>. Dans l’absolu,aucune métho<strong>de</strong> n’est supérieure àl’autre. L’essentiel est <strong>de</strong> mener unepolitique <strong>de</strong> prix volontaire <strong>et</strong> réaliste,qui passe par la détermination<strong>de</strong> votre client type. Sachez où vousallez ; sachez aussi qui vient chezvous !20 ● Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010


Faitesun vœu.L’Intern<strong>et</strong> Haut-Débitmême sans être éligible à l’ADSLIntern<strong>et</strong> SatelliteADSL, téléphonie par Intern<strong>et</strong>, nombreuses chaînes <strong>de</strong> télévision… Là où vous êtes, les plaisirs du Haut-Débitvous sont inaccessibles ?Aujourd’hui, c<strong>et</strong>te situation appartient au passé !Grâce à l’Intern<strong>et</strong> Satellite <strong>de</strong> NordN<strong>et</strong>, vous bénéficiez d’un accès Intern<strong>et</strong> Haut-Débit totalement indépendant<strong>de</strong> votre ligne téléphonique. De plus, vous pouvez choisir d’entrer <strong>de</strong> plain pied dans l’ère numérique en optantpour le Téléphone par Satellite <strong>et</strong> la tête <strong>de</strong> réception TV pour profiter <strong>de</strong> nombreuses chaînes numériques.Peu importe où vous vous trouvez, vous pouvez désormais profiter à 100% du web !L’Intern<strong>et</strong> Satellite <strong>de</strong> NordN<strong>et</strong>, c’est enfin… le Haut-Débit partout !www.nordn<strong>et</strong>.com – 0 800 66 55 50Un mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> solutions Intern<strong>et</strong>


É clairageQue ce soit pour augmenter les prixauprès <strong>de</strong> vos clients ou comprimerles coûts avec vos fournisseurs, vousêtes souvent amenés à discuter avecvos partenaires. Connaître quelquesprincipes <strong>de</strong> négociation peut vousperm<strong>et</strong>tre d’imposer vos conditions.NÉGOCIATIONOsez le négoceEn observant <strong>de</strong> fins négociateurs,on pourrait croire qu’ilsse m<strong>et</strong>tent d’accord en direct.Pourtant, chacun d’entre euxa, au préalable, strictement fixé samarge <strong>de</strong> manœuvre. Si la pratique <strong>de</strong>la négociation n’est pas simple, c’estparce qu’elle comporte une théâtralisationqu’il faut assumer pour rencontrerle succès. Une discussion concernantles conditions d’une transactionse prépare en amont. Auprès <strong>de</strong> vosfournisseurs ou <strong>de</strong> vos clients, vouspouvez m<strong>et</strong>tre en place certaines pratiquesefficaces, d’autant plus que ceuxcisont parfois aussi instruits que vousen matière <strong>de</strong> négoce.Fixer vos objectifsavant la négociationPour bien négocier, vous <strong>de</strong>vez savoirce dont vous avez besoin en priorité.L’Assemblée permanente <strong>de</strong>s chambres<strong>de</strong> métiers <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’artisanat vous conseille<strong>de</strong> réfléchir à « ce qui a <strong>de</strong> l’importancepour vous <strong>et</strong> qui en a moins pour lui ».Si, par exemple, votre trésorerie montre<strong>de</strong>s signes <strong>de</strong> faiblesse, vous pouvezproposer aux clients qui vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ntune baisse <strong>de</strong> prix <strong>de</strong> vous payerplus tôt. Si vous ne souhaitez pas baisservos prix, vous pouvez r<strong>et</strong>irer <strong>de</strong> laqualité dans votre prestation. Ou bienutiliser d’autres techniques, commecelle proposée par le Conseil <strong>de</strong> l’artisanat<strong>de</strong> la FFB. « Deman<strong>de</strong>z à votreclient pourquoi il vous a choisi. Si vousarrivez à lui faire dire que vous êtesun <strong>de</strong>s meilleurs artisans <strong>de</strong> la place, ilosera moins vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r une réduction<strong>de</strong> prix. » En d’autres termes, sivous réussissez à vous rendre importantpour votre interlocuteur, vous ouvrez lavoie à la négociation. C’est pourquoi ilfaut, au préalable, savoir ce que l’on vavanter chez soi.« Je m<strong>et</strong>s la pressionsur mes fournisseurs »Philippe Korda, dans son ouvrage Vendre <strong>et</strong> défendreses marges (éditions Dunod), vous livre plusieurs<strong>de</strong> ses techniques pour la négociation.Entre autres, il y a ce qu’il appelle les « phrases magiques »qui perm<strong>et</strong>tent, selon lui, <strong>de</strong> vous placer en situation favorablepar rapport à votre interlocuteur pendant la discussion.Exemples : « J’entends bien votre <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, mais il y a une choseque vous <strong>de</strong>vez savoir » ; « J’aimerais bien vous ai<strong>de</strong>r, mais vousne me donnez pas beaucoup d’argument » ; « Sur ce point-là,vraiment, je ne peux rien faire ».© fotolia.com - Dominique VernierDans une négociation, chacune <strong>de</strong>s parties a besoin <strong>de</strong> l’autre.Le désaccord ne doit donc jamais se limiter à un seul point.Ainsi, pour rogner sur les prix <strong>de</strong> sesfournisseurs, Benoît Dulion, restaurateur<strong>de</strong> patrimoine dans l’Yonne, amis en pratique une stratégie. « J’aitoujours été irréprochable avec euxau niveau <strong>de</strong>s délais <strong>de</strong> paiement.J’essaie d’avoir affaire au moins possibled’entre eux, pour les fidéliser<strong>et</strong> profiter au maximum <strong>de</strong>s économiesd’échelle. Je <strong>de</strong>viens ainsi un <strong>de</strong>leurs clients importants <strong>et</strong> en r<strong>et</strong>ourje peux me perm<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> leur m<strong>et</strong>trela pression sur les délais ou <strong>de</strong> lesinciter à s’aligner sur les prix <strong>de</strong> leursconcurrents. » Une tactique bienrodée qu’il résume en une phrase :« Mieux vaut être un excellent clientchez peu <strong>de</strong> fournisseurs qu’un bonclient chez dix d’entre eux. »Il y a <strong>de</strong>s cas où vous ne serez pasl’initiateur <strong>de</strong> la négociation.Comment réagir à une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ?« Il faut toujours refuser une proposition<strong>de</strong> négociation avant d’accepter», continue la FFB. Simulerl’étonnement, tout en pensant par<strong>de</strong>verssoi à la marge <strong>de</strong> manœuvreque l’on s’est gardée, ou bien refuserpour gagner du temps, avant <strong>de</strong> revenirà la charge avec <strong>de</strong>s arguments.Si on vous parle délais <strong>de</strong> paiement,parlez prix ; si on vous parle prix,parlez qualité. C’est sur la multiplicité<strong>de</strong>s points <strong>de</strong> tensions que serésout une opération.22 ● Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010


1journéeavec……UN TOILETTEUR CANINUn métier qui a10 hLAVAGE ET PREMIERS SOINSPhotos L. The<strong>et</strong>en/Pixel Image9 h 30PRISE DE RENDEZ-VOUSSi Christian appelle lesclients lui-même pour leurrappeler qu’il faut toil<strong>et</strong>terleur chien, Jean-Pierre, lui,se contente <strong>de</strong> réceptionnerles appels. Ils notent ensuit<strong>et</strong>out ce qu’il faut savoir sur<strong>de</strong>s fiches clients : le nomdu chien, sa race, son âge,son caractère, sa coupe,les soins spécifiques, <strong>de</strong>ssignes particuliers… Dans lesalon, tout est manuel : « Onn’aurait pas la place pour unordinateur ici. »Une boutique exiguë, c’estvrai, mais assez gran<strong>de</strong> tout<strong>de</strong> même pour que Jean-Pierre <strong>et</strong> Christian s’occupentchacun d’un chien. Teckels,yorkshires, terriers, cockers,caniches… Les toutousdéfilent dans le salond’Esthéti’chiens.Après les avoir brossés ou même parfois entaméune pré-coupe, les chiens vont au bain ! En fait <strong>de</strong> bain,ils passent sous l’eau <strong>et</strong> sont lavés avec <strong>de</strong>s shampoingsappropriés à chaque type <strong>de</strong> poil. Véritables auxiliaires<strong>de</strong> santé pour le vétérinaire, Jean-Pierre <strong>et</strong> Christian font« le lien avec eux. On est les premiers à voir ce qui ne va pas.On décèle parfois <strong>de</strong>s kystes, <strong>de</strong>s maladies <strong>de</strong> peau,<strong>de</strong>s otites, <strong>de</strong>s grosseurs, <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> <strong>de</strong>nts…alors on donne <strong>de</strong>s conseils sur l’entr<strong>et</strong>ien. » Et conseillentles clients lorsqu’ils doivent prendre ren<strong>de</strong>z-vous chezle vétérinaire.+InfoUn marché porteurLe chiffre d’affaires <strong>de</strong>s animaux<strong>de</strong> compagnie en France est estimé à4 milliards d’euros par an, dont 200 millionsconsacrés au toil<strong>et</strong>tage <strong>et</strong> aux dépensessanté. Il existe actuellement 4 500 salons<strong>de</strong> toil<strong>et</strong>tage en France, occupant 10 000 actifs.11 hCOUPE DU CHIENAs <strong>de</strong>s ciseaux, commeles coiffeurs, Jean-Pierre <strong>et</strong>Christian brossent, ton<strong>de</strong>nt,épilent… « Les clients sont <strong>de</strong>plus en plus exigeants, en termes<strong>de</strong> disponibilité, d’horaires,<strong>de</strong> tarifs… <strong>et</strong> <strong>de</strong> coupe ! »Alors, pour eux, pas question <strong>de</strong>bâcler le travail. Ils passent enmoyenne 3 heures sur chaquechien. Tout dépend du poil <strong>de</strong>la bête. Les fantaisies ne sontpossibles que sur certainschiens. Toute la journée Jean-Pierre <strong>et</strong> Christian sont <strong>de</strong>bout,à tenir <strong>de</strong>s chiens, parfois <strong>de</strong>sgros (jusqu’aux labradors),même s’ils limitent leur activitéaux races réputées toil<strong>et</strong>tables.Ici donc, pas <strong>de</strong> poids lourd<strong>de</strong> la gent canine.24 ● Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010


du chien<strong>13</strong> hRETOUR CLIENTEJEAN-PIERRE ET CHRISTIAN SONTDEUX AMOUREUX DES CHIENS. ILS VOULAIENTÊTRE COIFFEURS OU VÉTÉRINAIRES, ILS SONTFINALEMENT DEVENUS TOILETTEURS CANINS.RÉCIT D’UNE JOURNÉE AU CONTACT DESANIMAUX, PAS TOUJOURS DOCILES.17 hVENTE D’ACCESSOIRESEt voilà une cliente fidèle,Stéphanie, qui tient un commerceà côté du salon. Maîtresse <strong>de</strong> troischiens, elle vient rechercher soncaniche, paré d’une nouvelle coupe.Ici, pas <strong>de</strong> relookeur ou <strong>de</strong> toil<strong>et</strong>teurvisagiste, <strong>de</strong>s coupes simples maispersonnalisées en fonction <strong>de</strong>la race du chien.Habitué du salon, Piper vienttous les 2 ou 3 mois se refaireune beauté. En plus <strong>de</strong>s qualitéstechniques, Jean-Pierre <strong>et</strong> Christiandoivent également être <strong>de</strong> bonsgestionnaires <strong>et</strong> <strong>de</strong>s commerciauxavisés pour entr<strong>et</strong>enir <strong>de</strong> bonnesrelations avec les maîtres.16 hATTENTION, CHIEN MÉCHANTIci, Christian <strong>et</strong> Jean-Pierre tiennent les chiens à bout<strong>de</strong> bras. Pas d’attache. Et <strong>de</strong>puis 30 ans qu’ils exercentce métier, ils ont compris : rien ne sert d’amadouerun chien hargneux. « On perd du temps <strong>et</strong> surtout,on risque <strong>de</strong> se faire mordre ! » Ils ont déjà testé <strong>et</strong>ne souhaitent pas forcément réitérer l’expérience.Alors, dès que le coton <strong>de</strong> tulear, la race <strong>de</strong> ce chienblanc, se m<strong>et</strong> à montrer les crocs, la décision est prise :ils rappellent sa maîtresse, qui vient le rechercherimmédiatement. Une nouvelle cliente perdue.Christian <strong>et</strong> Jean-Pierre espèrent simplementqu’elle ne fera pas trop <strong>de</strong> mauvais bouche-à-oreilledans le quartier. Car hormis les cartes <strong>de</strong> fidélitéavec bons <strong>de</strong> réduction, les médailles estampilléesdu nom du salon <strong>et</strong> une pub dans les PagesJaunes,Christian <strong>et</strong> Jean-Pierre ne font pas <strong>de</strong> com’ ni<strong>de</strong> Salons. « Nous avons capté une clientèle fidèle<strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années, les <strong>de</strong>ux tiers provenant du quartier.Ils continuent à venir dans notre salon même quandils rachètent un nouveau chien ! »CONTACT :Esthéti’chiens, XII e, Paris01 43 40 98 24En ce début d’hiver, les manteauxse ven<strong>de</strong>nt très bien. Pour ne pas queleurs p<strong>et</strong>ites bêtes attrapent froid,les clients n’hésitent pas à débourserentre 40 <strong>et</strong> 60€ en moyenne. Impers,manteaux en peaux, bijoux, colliersstrass, colifich<strong>et</strong>s divers… Tout cequi agrémente le quotidien <strong>de</strong> toutou<strong>et</strong> valorise son look est disponibledans les rayons. Il y en a pour tousles goûts. Et si la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> n’est passatisfaite, Christian <strong>et</strong> Jean-Pierredisposent <strong>de</strong> plusieurs catalogues<strong>de</strong> grossistes. Car ici, pas <strong>de</strong> basique,mais du haut <strong>de</strong> gamme. Et pourse diversifier, ils se sont mêmelancés dans les ca<strong>de</strong>aux animaliers.Si le toil<strong>et</strong>tage reste leur activitéprincipale, la vente d’accessoiresreprésente tout <strong>de</strong> même 20%<strong>de</strong> leur chiffre d’affaires. Un p<strong>et</strong>it plusdonc, surtout quand on sait queles clients sont prêts à tout pourleurs toutous.CdSLe mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010 ● 25


Créez vous - même le siteVotre sociétésur Intern<strong>et</strong> enquelques clics !1&1 ReadyN<strong>et</strong> Pro importe lesinformations que vous fournissez aucours <strong>de</strong> votre inscription (nom <strong>de</strong> lasociété, coordonnées, heures d’ouverture…)<strong>et</strong> les intègre automatiquement dansun modèle <strong>de</strong> site correspondantà votre secteur d’activité.Vos pages contiennent déjà<strong>de</strong>s textes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s imagesadaptés, sans que vousn’ayez eu à créer quoi quece soit. En quelques clicsseulement, vous disposezd’une vitrine <strong>de</strong> qualitésur Intern<strong>et</strong> !Des sites Web professionnelsprêts à l‘emploi pour plus <strong>de</strong>100 secteurs d‘activité.Cliquez :vote siteest prêt !Personnalisation en ligne, à tout moment !Vous n’avez pas besoin d’installer <strong>de</strong> logiciel : modifi ez votre site simplement viaIntern<strong>et</strong>. Effectuez les changements que vous souhaitez, <strong>et</strong> vos modifi cations apparaissentinstantanément en ligne ! A partir du modèle <strong>de</strong> mise en page proposé, vous pouvez adaptervotre site à votre guise en ajoutant vos propres images <strong>et</strong> votre logo, en saisissant vos textes ouen présentant un aperçu <strong>de</strong> vos produits <strong>et</strong> services.Pourquoi ne pas essayer par vous-même ? Testez l’offre dès maintenant !Changez le <strong>de</strong>signPrésentez vosservicesNº Indigo 0825 080 020 (0,15 € TTC/min)


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R éussite© Maz<strong>et</strong>Il était une fois un secr<strong>et</strong> bien gardé, celui <strong>de</strong> la praline Maz<strong>et</strong> <strong>de</strong> Montargis (Loir<strong>et</strong>).Si la rec<strong>et</strong>te à base d’aman<strong>de</strong>s caramélisées est restée un mystère, les produitsMaz<strong>et</strong> s’exportent aujourd’hui aux 4 coins du mon<strong>de</strong>. Rec<strong>et</strong>te du succèsd’une maison centenaire.MAZET CONFISEURLe bon goût d’autrefois«Notre réussite, c’est notr<strong>et</strong>our <strong>de</strong> main, notre histoire». C’est sur ce créneau<strong>de</strong> qualité permanente,<strong>de</strong> luxe <strong>et</strong> <strong>de</strong> raffinement que BenoîtDigeon développe l’entreprise Maz<strong>et</strong><strong>de</strong>puis qu’il en a repris les rênes, en 1984, àla suite <strong>de</strong> son père. L’amiral dirige l’entreprise<strong>de</strong>puis la maison mère, à Montargis.Une institution dans le Loir<strong>et</strong>. Un symbole<strong>de</strong> la confiserie <strong>de</strong> luxe à la française quiconserve l’âme <strong>de</strong> la praline, produit inimitable.Pralines, amandas, grêlons, passions,truffes, kaloudjas, ly<strong>et</strong>tes, mirabos,fondues au chocolat… sont fabriquéesdans la plus pure tradition avec <strong>de</strong>s ingrédientsnobles : la quintessence <strong>de</strong>s aman<strong>de</strong>sd’Espagne, provenant <strong>de</strong> fournisseursfidèles <strong>et</strong> <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>puis plusieursdizaines d’années, du caramel fondu, <strong>de</strong> lanougatine, du chocolat tendre ou amer. Dequoi séduire les papilles <strong>de</strong> tous. Et c’estbien en famille que l’on vient déguster lescélèbres pralines (40 % du chiffre d’affaires)<strong>et</strong> visiter les murs <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te confiseried’antan. Des grands parents aux p<strong>et</strong>itsenfants,elles ont conquis les gourmands,<strong>et</strong> les gourm<strong>et</strong>s, <strong>de</strong> tout âge.Il en est <strong>de</strong> même à l’étranger puisque lespralines Maz<strong>et</strong> ont franchi les frontières(l’export représentant 20 % du chiffred’affaires), <strong>de</strong>puis 30 ans déjà.Aujourd’hui, c’est vers 36 pays qu’elles s’exportent.En majorité au Japon <strong>et</strong> en Asie.C’est en 1981, lors d’un Salon à New York,le « Fancy Food Show » que la marque aamorcé le virage <strong>de</strong> l’export. « C’était lepremier Salon auquel nous participions. Ilnous a permis <strong>de</strong> nous faire connaître <strong>et</strong> <strong>de</strong>nous lancer. » Et les contraintes <strong>de</strong> l’export(étiqu<strong>et</strong>age, colorants, alcool, poids…),loin <strong>de</strong> freiner Benoît Digeon, lui ont aucontraire « permis <strong>de</strong> progresser ». Toutcomme la concurrence <strong>de</strong>s chocolatiers belges<strong>et</strong> <strong>de</strong>s franchises qui n’a pas essoufflé ledynamisme <strong>de</strong> la Maison. Bien au contraire: « Ça a été un très bon stimulant quioblige à être contorsionniste <strong>et</strong> à s’adapter.» Fini la vente en vrac <strong>et</strong> les produitsanonymes, aujourd’hui tout est estampilléMaz<strong>et</strong>. Avec <strong>de</strong>s boîtes en métal imprimées,<strong>de</strong>s ballotins <strong>et</strong> autres atours d’emballage+BIOhaut <strong>de</strong> gamme. La Maison a même élargisa gamme <strong>de</strong> produits pour s’adapter auxévolutions gustatives : <strong>de</strong>s dragées <strong>et</strong> pâtes<strong>de</strong> fruits, elle est passée aux déclinaisonsd’aman<strong>de</strong>s, nois<strong>et</strong>tes <strong>et</strong> nougatines auchocolat. Toujours en éveil <strong>et</strong> en quête <strong>de</strong>nouvelles saveurs qui viendraient taquinerla tradition, Benoît Digeon prépare la commercialisation<strong>de</strong> différentes ganaches : auxfleurs, aux épices <strong>et</strong> aux fruits. Des pépitesqui se vendront dans les 1 800 points <strong>de</strong>vente <strong>de</strong> la marque. L’origine <strong>de</strong> toutes cesgourmandises ? Un atelier <strong>de</strong> fabricationartisanal <strong>de</strong> 2000 m2, situé à 3 km <strong>de</strong> lamaison mère. Là-bas, c’est savoir-faire,norme <strong>et</strong> qualité. Des mots d’ordre qui ontfait la renommée <strong>de</strong> la confiserie.CdSCONTACT :www.maz<strong>et</strong>confiseur.com02 38 98 00 291903 : Léon Maz<strong>et</strong>, le grand-père <strong>de</strong> Benoît Digeon, rachètela confiserie <strong>de</strong> Montargis.1914 : Ouverture du premier magasin sur Paris, rue Vivienne.1981 : Participation au premier Salon aux États-Unis qui amorcele virage à l’export.2007 : Certification Iso 22000 qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> garantir les normesles plus élevées pour la fabrication <strong>de</strong>s produits.Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010 ● 28


ossierFairele choix dudéveloppementdurableLe développement durable ? On en entend parler partout.Valeur montante dans l’économie actuelle, que revêt-il exactement ?Si dans certains domaines, la réglementation oblige les entreprisesà s’y m<strong>et</strong>tre, dans d’autres, les artisans hésitent encore. Si vous en faitespartie, les témoignages <strong>de</strong> vos pairs <strong>et</strong> les conseils <strong>de</strong>s expertsachèveront peut-être <strong>de</strong> vous convaincre.□□□Dossier réalisé par Barbara Colas


D ossierLes artisanséco-responsablesCertains artisans, ne pratiquant pas d’éco-activités, ont décidé d’agir malgré tout pour limiterleur impact néfaste sur l’environnement : réduire leur production <strong>de</strong> déch<strong>et</strong>s, leur consommationd’énergie ou leurs émissions <strong>de</strong> CO 2... Si ce sont <strong>de</strong>s motivations économiques qui les y ont poussés,ils font désormais partie <strong>de</strong>s artisans « éco-responsables ». Et ils en sont fiers.En prenant en comptele développementdurable dans la gestion<strong>de</strong> leur entreprise,<strong>de</strong> nombreux artisansont désormais intégré c<strong>et</strong>tedimension dans leur quotidien.Si les motivations peuventêtre différentes, la finalitéest toujours le développementéconomique <strong>de</strong> l’entreprise.Certains ont choisi <strong>de</strong> modifier<strong>de</strong>s éléments dans leurproduction sans pour autantrem<strong>et</strong>tre en cause totalementleur façon <strong>de</strong> travailler.D’autres ont fait le choix d’unproj<strong>et</strong> 100 % vert ! Les exemplessont nombreux <strong>et</strong> existentdans <strong>de</strong>s secteurs aussidivers que la coiffure, l’imprimerie,la boulangerie…Valérie Ferry, gérante d’unpressing en Haute-Garonne, afait le choix d’un engagementconséquent : « J’ai remplacéle système <strong>de</strong> n<strong>et</strong>toyage. C’estun investissement lourd qu’ilfaut amortir. » Cependantelle ne le regr<strong>et</strong>te pas : grâceà c<strong>et</strong>te évolution, la créationd’une nouvelle vitrine <strong>et</strong> unpeu <strong>de</strong> communication, elle aréussi à maintenir son activitémalgré la crise. « J’ai créé mapropre marque : Dry naturel,le pressing vert. Et mon objectifest d’ouvrir une <strong>de</strong>uxièmeboutique quand la premièr<strong>et</strong>ournera mieux. »Pour Alain Texeira, gérant dusalon <strong>de</strong> coiffure R Végétal, ledéveloppement durable a étéau cœur <strong>de</strong> son concept. « J’aivoulu faire quelque chose <strong>de</strong>différent <strong>et</strong> j’ai éliminé tous« Mes salariés se sentent plusà l’aise, donc la productivitéaugmente »les produits que je n’aimaispas. » Il ne propose donc àsa clientèle que <strong>de</strong>s colorationsvégétales <strong>et</strong> son salon nedésemplit pas. « J’ai créé monentreprise il y a trois ans <strong>et</strong> ily a maintenant 8 salariés »,précise-t-il. Autre artisan soucieux<strong>de</strong> l’impact environnemental<strong>de</strong> son entreprise,Jean-Marc Imberton, qui crée<strong>de</strong>s sacs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s poufs dans labanlieue <strong>de</strong> Lyon. Lorsqu’ila créé Réversible avec sonépouse, il a souhaité réutiliserd’anciennes bâches publicitaires.« Notre activité recycle<strong>de</strong>s produits, mais nousrecyclons également les chutes<strong>et</strong> les morceaux non utilisés.Ainsi nous travaillons surl’ensemble du cycle <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>la bâche. » L’entreprise proposemême au client <strong>de</strong> recyclerson sac ou autre quand« Certains labels sont auto-déclaratifs »Sylvie Padilla, responsable du département activitéséconomiques à l’A<strong>de</strong>meil est trop vieux. Elle affiched’ailleurs sa politique sur sonsite Intern<strong>et</strong> : « Récupération,Réemploi, Recyclage ». Et utiliseégalement <strong>de</strong> nouveauxmatériaux : « les vinyles. Onest sur un créneau porteur,maintenant il faut arriver àimposer la marque durablement.»Autre entreprise qui bénéficie<strong>de</strong>s attraits du développementdurable : la boulangerieAux Délices du Calvaire SaintPierre dans le Calvados où onn’a pas attendu le Grenelle<strong>de</strong> l’environnement pourêtre attentifs aux économiesd’énergie. « En 1983, j’aicherché un moyen <strong>de</strong> réduirela consommation <strong>de</strong> la chambre<strong>de</strong> fermentation. Et enm<strong>et</strong>tant moins <strong>de</strong> levure dansPour m<strong>et</strong>tre en avant la spécificité d’une entreprise, la formation <strong>de</strong>s artisans,ou tout autre caractère lié au développement durable, <strong>de</strong> nombreux labelsont vu le jour. Mais attention ! Le problème est qu’ils ne sont pas tous attribués<strong>de</strong> la même manière, leur niveau <strong>de</strong> fiabilité est très hétérogène <strong>et</strong> ils traitentmajoritairement <strong>de</strong> la problématique <strong>de</strong>s déch<strong>et</strong>s. Consciente <strong>de</strong> c<strong>et</strong>tedifficulté, l’A<strong>de</strong>me a un proj<strong>et</strong> pour homogénéiser ces marques « vertes »,les élargir à l’ensemble <strong>de</strong>s problématiques énergie-environnement <strong>et</strong> éclaircir le paysagepour les entreprises clientes <strong>et</strong> les consommateurs. Explications avec Sylvie Padilla. « Pourle grand public ou les donneurs d’ordre, l’offre verte doit être simple, homogène. Tous les labelsqui fleurissent n’offrent pas toujours <strong>de</strong> réelles garanties pour le client. Certains reposent sur<strong>de</strong>s dispositifs fiables <strong>et</strong> bien contrôlés alors que d’autres sont auto-déclaratifs. En partenariatavec l’ACFCI <strong>et</strong> l’APCM, nous construisons donc actuellement le proj<strong>et</strong> ENVOL pour perm<strong>et</strong>treà tous ces labels existants ou à venir - d’évoluer vers la même base <strong>de</strong> référence. Ainsi ils aurontun impact mark<strong>et</strong>ing beaucoup plus fort. ENVOL <strong>de</strong>vrait être opérationnel fin 2010. »30 ● Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010


© Fotoliala pâte, j’y suis parvenu »,explique Michel Jourdain,son gérant. Pour lui, c’étaitune démarche logique dansun intérêt économique <strong>et</strong> surlaquelle il n’avait alors pasmis l’étiqu<strong>et</strong>te « développementdurable ». Depuis, il acontinué dans c<strong>et</strong>te voie avecle tri <strong>de</strong>s déch<strong>et</strong>s <strong>et</strong> l’achat <strong>de</strong>matériel récent <strong>et</strong> donc moinsénergivore. Grâce à ces investissements,l’entreprise a étélabellisée développementdurable par la Maison <strong>de</strong> laboulangerie du Calvados.Le bien-être <strong>de</strong>s salariésOutre ces objectifs économiquesou environnementaux,la préoccupation <strong>de</strong> la santé<strong>de</strong>s salariés peut égalementêtre à l’origine <strong>de</strong> l’investissementdans le développementdurable. Ainsi, MichelMichel Jourdainest unprécurseur,puisquec<strong>et</strong> artisanboulangerse préoccupait<strong>de</strong>s économies d’énergiedès les années 1980.Jourdain envisage d’investirprochainement dans une nouvellemachine qui limite laprojection <strong>de</strong> farine. « Il fautsavoir que dans la profession,il y a beaucoup d’allergies àla farine, c’est donc une innovationqui peut totalementrévolutionner les conditions<strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s boulangers ! »Valérie Ferry, quant à elle,explique que si elle a été sensibleà l’idée d’un systèmeplus écologique, c’est qu’ellesouffrait d’allergie <strong>de</strong>puis unmoment : « J’en avais marre<strong>de</strong> sentir l’o<strong>de</strong>ur du perchloqui me donnait mal à la tête. »Ce solvant utilisé dans la plupart<strong>de</strong>s pressings est classécancérigène.Le bien-être <strong>de</strong>s salariés,c’est aussi l’assurance qu’ilstravailleront avec plus <strong>de</strong>motivation <strong>et</strong> plus longtemps.Ainsi, <strong>de</strong>puis qu’ila installé son entreprise <strong>de</strong>mécanique <strong>de</strong> précision dansun bâtiment rénové <strong>et</strong> sain,Hervé Salmon, dirigeant <strong>de</strong>la Mécanique du Plateau, aobservé une augmentation <strong>de</strong>la productivité. « Mes salariésse sentent plus à l’aise. AvantLes ai<strong>de</strong>s <strong>et</strong> l’accompagnementDe nombreuses ai<strong>de</strong>s existent pour les entreprisesqui investissent dans le développement durable,cependant, elles varient selon les territoires <strong>et</strong> lessituations. Le plus simple est donc <strong>de</strong> contacter votrechambre <strong>de</strong> métiers, la région <strong>et</strong> le départementpour savoir ce à quoi vous pouvez prétendre.il n’y avait pas <strong>de</strong> réfectoireou même <strong>de</strong> sanitaires dignes<strong>de</strong> ce nom. C’est un investissementimportant mais jem’y r<strong>et</strong>rouve. » Ces initiativesont conduit l’entreprise àêtre lauréate <strong>de</strong> la catégorie« sociétale » du prix « développementdurable <strong>et</strong> artisanat» <strong>de</strong> la <strong>CMA</strong> 28.Des clients satisfaitsL’objectif <strong>de</strong> tous ces artisansest également <strong>de</strong> séduirele client. Pour tous, l’impact<strong>de</strong> leur choix est visible.« Les clients m’en parlent,ils trouvent mes métho<strong>de</strong>splus saines. Ça se voit surles vêtements, ils sont moinsabîmés », confie ValérieFerry. Selon Alain Texeira,c’est un critère déterminantpour les trois quarts <strong>de</strong> saclientèle. « La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> estlà. Les clients viennent parfois<strong>de</strong> loin car ils apprécientnotre démarche. D’autresparce qu’ils pensent quec’est meilleur pour leur santé<strong>et</strong> celle <strong>de</strong> leurs cheveux. »Hervé Salmon constate entout cas qu’il va dans le sensadéquat. « Nous travaillons<strong>de</strong>puis longtemps avec uneentreprise orientée développementdurable. Partager lemême état d’esprit qu’euxest un avantage indéniable.Leurs comman<strong>de</strong>s représententdésormais 10 % <strong>de</strong>mon chiffre d’affaires. »Pour Jean-Marc Imberton,Réversible séduit également<strong>de</strong> nombreux clients par sadémarche : « Beaucoup <strong>de</strong>gens recherchent <strong>de</strong>s produitsqui ont une histoire. Noussommes donc sur un secteurporteur. »Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010 ● 31


D ossierAu cœur <strong>de</strong> l’économie verteIl existe <strong>de</strong>s secteurs dans lesquels les artisans sont fortement incités à se m<strong>et</strong>tre au développementdurable en modifiant <strong>de</strong> façon profon<strong>de</strong> leur manière <strong>de</strong> travailler. C’est notamment le cas du bâtimentqui fait face à un nouveau défi, celui <strong>de</strong> la construction verte.Construire durable,c’est l’avenir du secteurdu bâtiment.Tous les expertss’accor<strong>de</strong>nt pour dire qu’ensemble,les consommateurs<strong>et</strong> les déci<strong>de</strong>urs emmènentle bâtiment vers laconstruction verte. Mêmeles politiques s’y m<strong>et</strong>tent.La conception <strong>de</strong> l’habitaten a été totalement bouleverséeces <strong>de</strong>rnières années.« Ceux qui seront formés <strong>et</strong>auront réfléchi à c<strong>et</strong>te questionauront une longueurd’avance quand la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>explosera », explique SophieBagagem, conseiller environnement<strong>et</strong> coordinatricedu service Hygiène-Sécurité-Environnement à la <strong>CMA</strong><strong>de</strong> Charente-Maritime. Unpositionnement que certains« La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>sconsommateursévolue vers l’écoconstructionmaisil y a encore troppeu <strong>de</strong> clients » expliqueSophie Bagagem.artisans ont bien compris.C’est le cas <strong>de</strong> FrançoisRaphanaud, spécialiste <strong>de</strong>l’ossature bois. S’il a choisi<strong>de</strong> faire la formation Écoartisan<strong>et</strong> se passionne pourla construction verte, ilgar<strong>de</strong> la tête sur les épaules.« L’ossature bois représente40 % <strong>de</strong> notre activité. Doncnous continuons à faire principalement<strong>de</strong> la couverture.» Car aujourd’hui, mêmesi « la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s consommateursévolue vers l’écoconstruction,il y a encor<strong>et</strong>rop peu <strong>de</strong> clients », concè<strong>de</strong>Sophie Bagagem. Elleconseille donc aux artisans<strong>de</strong> « conserver en parallèlepour l’instant leur métier traditionnel».Un rôle <strong>de</strong> conseillerAlors que <strong>de</strong> nouvelles innovationsvoient le jour régulièrement,les clients ontd’autant plus besoin <strong>de</strong> l’artisancomme conseiller. C’estainsi que François Chouvel,co-dirigeant <strong>de</strong> Terre Solairedans l’Eure, conçoit l’activité<strong>de</strong> son entreprise : « Nousfaisons un gros effort <strong>de</strong> formation<strong>et</strong> une sélection <strong>de</strong>smeilleurs partenaires pourproposer <strong>de</strong>s solutions fiablesà nos clients. » FrançoisRaphanaud a égalementintégré c<strong>et</strong>te dimension :« Les clients souhaitent parfoisun isolant écologiquemais le coût les fait parfoishésiter. C’est là-<strong>de</strong>ssus quenous <strong>de</strong>vons jouer notre rôled’éco-artisans <strong>et</strong> évoquer leséconomies d’énergie ».Un avenir vertIl y a <strong>de</strong>s artisans qui ne s’enfont pas pour leur avenir <strong>et</strong>Laurent Allart, dirigeant <strong>de</strong>Delphi Environnement, faitpartie <strong>de</strong> ceux-là. Fabricant<strong>de</strong> presse pour compacterles déch<strong>et</strong>s cartons, il saitque son activité va se développer.Et pour cause : « Onest au cœur <strong>de</strong> la filière environnement<strong>et</strong> le recours auxmachines que nous fabriquonsva <strong>de</strong>venir <strong>de</strong> plus enplus important puisqu’il y a<strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> déch<strong>et</strong>s. »François Raphanaud estégalement optimiste : « Pourl’ossature bois, nous travaillonsà 90 % pour <strong>de</strong>s particuliersmais on sent que çase développe au niveau <strong>de</strong>scollectivités locales. » Pourdévelopper encore plus enavant la construction écologique,Hervé Piault, co-dirigeant<strong>de</strong> l’entreprise Van Neséco concept, pense qu’il faut« faire baisser les coûts <strong>de</strong>smatériaux écologiques ».Pour lui, le prix reste unedonnée importante pour lesconsommateurs mais sur cepoint il a bon espoir : « L’offrese développe beaucoup <strong>et</strong> lesprix sont déjà <strong>de</strong>venus bienplus raisonnables. »Le bâtiment forme ses artisansPour valoriser les artisans <strong>et</strong> les ai<strong>de</strong>r à acquérir la maîtrise <strong>de</strong>s performancesénergétiques dans le bâtiment, la Capeb a créé la marque Éco Artisan. Quant à la FFB,elle propose la charte « Bâtir avec l’environnement » <strong>et</strong> incite ses adhérents à êtrequalifiés Qualibat <strong>et</strong> Qualifelec. L’objectif étant qu’ils <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong>s « Pros <strong>de</strong> laperformance énergétique. »PLUS D’INFOS SUR LES SITES :www.capeb.fr <strong>et</strong> www.ffbatiment.fr/© FotoliaHervé Piault,co-dirigeant<strong>de</strong> l’entrepriseVan Neséco concept :« Il faut baisser les coûts <strong>de</strong>smatériaux écologiques ».32 ● Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010


F orum Bouches-du-RhôneÀ chaque édition, partagez l’expérience professionnelle d’un élu, d’un artisan, ou d’un apprenti <strong>de</strong>s Bouches-du-Rhône.PAROLES D’ÉLU : MARC VENAUT« Gar<strong>de</strong>r notre liberté d’expression »Électricien <strong>de</strong>puis 30 ans, à la tête d’une société <strong>de</strong> 9 salariés établie à La Penne-sur-Huveaune,Marc Venaut a découvert comment vivre <strong>de</strong>s journées <strong>de</strong> 36 heures : accepter avec la même qualitéd’engagement 20 mandats différents, à la <strong>CMA</strong><strong>13</strong> dont il est trésorier adjoint (entre autres fonctions)<strong>et</strong> à la Capeb dont il est notamment prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’Union régionale Paca Corse…« Je me suis engagé vite,<strong>de</strong>ux ans après avoir commencé en tantqu’électricien. J’ai rejoint la Capeb parceque je voulais être défendu : il me paraissaitprioritaire que nos métiers puissentlutter contre la malhonnêt<strong>et</strong>é <strong>de</strong> certainsclients qui abusent <strong>de</strong> leur position dominante<strong>et</strong> n’ont que l’intérêt financier entête. Par la suite, dans les organisationsprofessionnelles <strong>et</strong> à la <strong>CMA</strong><strong>13</strong>, j’ai trouvébien plus que c<strong>et</strong>te approche défensive.Je suis <strong>de</strong>venu un militant, je me suis misau service du collectif <strong>et</strong> <strong>de</strong> causes artisanalesqui allaient même au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> monsecteur d’origine. À un moment où lasociété semble se refermer sur elle-même,notre rôle d’élu est <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r l’écoute,la disponibilité auprès <strong>de</strong>s artisans, <strong>de</strong>préserver aussi une liberté d’expression<strong>et</strong> d’entreprise propre à l’Artisanatd’aujourd’hui. »MARC VENAUT, 9 allée du Canal<strong>13</strong>821 La Penne-sur-Huveaune 04 91 36 <strong>13</strong> 12PAROLES D’APPRENTI : CYRIL SCONTRINO« Les Olympia<strong>de</strong>s ? C’est que <strong>de</strong>s plus ! »Pour terminer son apprentissage en beauté, Cyril est <strong>de</strong>venu un champion. Né à Marseille,grandi à Tourves (Var), il est allé jusqu’à Paris pour remporter une médaille d’or aux Olympia<strong>de</strong>s<strong>de</strong>s métiers, catégorie peinture automobile. Et a traversé l’Atlantique pour participeraux Olympia<strong>de</strong>s mondiales à Calgary (Canada).« Depuis tout p<strong>et</strong>it,j’aime l’automobile. Mais la mécaniquene m’a jamais tenté. Je préfère le <strong>de</strong>sign,les finitions. Après le collège, j’ai doncréussi <strong>de</strong>ux CAP : carrosserie-réparationsà Saint-Maximin <strong>et</strong> peinture en carrosserieau CFA <strong>de</strong>s métiers <strong>de</strong> l’automobileà Marseille. Pendant ces quatre années,j’étais en alternance à la Plateforme auto :ça s’est très bien passé <strong>et</strong> j’ai terminé par unCertificat <strong>de</strong> qualification professionnelle,avant d’être embauché. Quand mes profsm’ont parlé <strong>de</strong>s Olympia<strong>de</strong>s, je n’étais pastrès chaud : la préparation prend du temps.Ils ont insisté, l’envie <strong>de</strong> compétition estvenue. J’ai gagné aux sélections régionales,puis à Lille, en finale nationale. J’ai suivi <strong>de</strong>sstages <strong>de</strong> préparation physique <strong>et</strong> mentaleavec l’équipe <strong>de</strong> France <strong>et</strong> nous sommespartis à Calgary. Le niveau était très élevé,les équipes asiatiques super entraînées. J’aiterminé 8 e sur 18 dans ma catégorie, avecun diplôme d’honneur. Déçu ? Pas du tout.C<strong>et</strong>te aventure, c’est que <strong>de</strong>s plus ! »PAROLES D’ARTISAN : ÉRIC DURANT« Anticiper, c’est essentiel dans nos métiers »Maître-Artisan tailleur établi à Maillane, Éric Durant dirige Alltex, une PME <strong>de</strong> 15 salariés crééeil y a bientôt 25 ans. Spécialité : la fabrication <strong>de</strong> vêtements <strong>et</strong> accessoires <strong>de</strong> protection à usage unique.Des blouses, charlottes, couvre-chaussures… ou encore <strong>de</strong>s masques, obj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> fortes <strong>de</strong>man<strong>de</strong>sen pério<strong>de</strong> d’expansion <strong>de</strong> la grippe A/H1N1.« J’ai créé mon activitéen 1986, dans mon sous-sol, en inventantune machine automatique pour fabriquer<strong>de</strong>s couvre-chaussures en non-tissé.En 1989, au moment du bicentenaire <strong>de</strong>la Révolution, j’ai eu l’idée <strong>de</strong> lancer unbonn<strong>et</strong> phrygien qui a connu un grandsuccès sur les Carnavals. Alltex était surles rails. Notre clientèle est aujourd’huimajoritairement constituée <strong>de</strong>s industries<strong>et</strong> services dont l’hygiène <strong>et</strong> l’asepsie sontau cœur <strong>de</strong>s procédés : l’agroalimentaire,la santé, la microélectronique… En 2007,j’avais lu <strong>de</strong>s articles scientifiques sur lagrippe aviaire <strong>et</strong> je m’étais décidé à équiperAlltex d’une ligne <strong>de</strong> production <strong>de</strong>masques antivirus. Elle est restée au reposquelque temps… Mais aujourd’hui, oncroule sous les comman<strong>de</strong>s. Comme pourtoute entreprise, artisanale ou autre, nous<strong>de</strong>vons anticiper, rester créatifs <strong>et</strong> réactifs.Et face à la concurrence <strong>de</strong>s produitschinois à très bas prix, on a les moyens <strong>de</strong>lutter sur les délais <strong>et</strong> la qualité. »Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010 ● 33


P ratiqueRubrique réalisée en partenariat avec le cabin<strong>et</strong>◼ DATESDE VALEURD’UN CHÈQUEOU ESPÈCESDepuis le 1 er novembre2009, les sommes qui voussont payées doivent êtresur votre compte plus rapi<strong>de</strong>mentqu’auparavant.Ceci pour m<strong>et</strong>tre fin à lapratique du décalageentre la date <strong>de</strong> valeurd’un paiement <strong>et</strong> celle <strong>de</strong>sa comptabilisation parvotre banque. Ces nouvellesrègles vont égalementfaciliter la gestion <strong>de</strong> votr<strong>et</strong>résorerie. L’article 1 er <strong>de</strong>l’ordonnance n°2009-866du 15 juill<strong>et</strong> 2009 <strong>et</strong> celui<strong>de</strong> la loi n°2009-1255 du19 octobre <strong>de</strong>rnier tendantà favoriser l’accès au crédit<strong>de</strong>s PME modifient lesrègles qui avaient cours.Ainsi, il est prévu :● pour les versementsd’espèces : si le versementémane d’un professionnel,c’est-à-dire lorsqu’il estfait par une personne pour<strong>de</strong>s besoins professionnels,alors le montantversé est mis sur votrecompte <strong>et</strong> reçoit une date<strong>de</strong> valeur au plus tard lejour ouvrable suivant celui<strong>de</strong> la réception <strong>de</strong>s fonds.S’il est fait par un particulier,votre banque doitm<strong>et</strong>tre ces fonds à votredisposition <strong>et</strong> recevoirune date <strong>de</strong> valeur dès queles fonds lui sont remis.● pour l’encaissementd’un chèque : pas <strong>de</strong> distinctionà faire entre unparticulier ou un professionnelconcernant le titulairedu compte-chèques,la date <strong>de</strong> valeur <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnierne peut différer d’unjour ouvré <strong>de</strong> la date r<strong>et</strong>enuepour sa comptabilisationsur un compte<strong>de</strong> dépôt.ANNUAIRES PROFESSIONNELS :VIGILANCE !Si tous les annuaires professionnelsne sont pas<strong>de</strong>s arnaques, il convientcependant d’adopter toutesles règles <strong>de</strong> pru<strong>de</strong>nce avant<strong>de</strong> signer un document quivous est adressé. Sur ce papierinitial, le plus souvent anodin,ressemblant à une <strong>de</strong>man<strong>de</strong><strong>de</strong> renseignements ou <strong>de</strong> vérifications<strong>de</strong> coordonnées <strong>de</strong>votre entreprise, l’engagementest généralement peu lisible. Ilpeut également vous proposerl’insertion <strong>de</strong> vos coordonnéesdans <strong>de</strong>s annuairesélectroniques, ou sur papier.Après avoir survolé ce document<strong>et</strong> l’avoir renvoyé avecvotre signature, vous recevrezune facture, puis <strong>de</strong>s courriers<strong>de</strong> relance. Aucun bon à tirerne vous a été adressé, aucuneinsertion n’est réalisée dansaucun document ou alors laréalisation est très insuffisante.Comment ne pas se laisserpiéger <strong>et</strong> comment réagir ?1- I<strong>de</strong>ntifier les<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s litigieusesCes <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s sont adresséespar télécopie, par mail ouencore par voie postale. Leplus souvent, les documentsenvoyés aux professionnelssont adressés par <strong>de</strong>s sociétésétrangères ; même si <strong>de</strong>ssociétés implantées en Francesont également susceptibles<strong>de</strong> vous en adresser. Dans uncas concr<strong>et</strong>, un client a reçuune <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> renseignementsau moyen d’un documentutilisant un co<strong>de</strong> couleurpropre à lui faire penserque la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> émanait d’unservice connu nationalement<strong>et</strong> consistait seulement dans lerenouvellement <strong>de</strong> son abonnement.Cela constitue <strong>de</strong>spratiques commerciales trompeuses<strong>et</strong> frauduleuses sanctionnéespar l’article L121-1<strong>et</strong> suivants du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> laconsommation. Certainessociétés sont bien connues<strong>et</strong> i<strong>de</strong>ntifiées, <strong>de</strong>s décisions àl’étranger ou en France ayantd’ores <strong>et</strong> déjà été rendues, lescondamnant à <strong>de</strong>s amen<strong>de</strong>simportantes.2- Ne payez pasune <strong>de</strong>man<strong>de</strong> quivous semble issued’une telle sociétéQue faire face à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong><strong>de</strong> paiement ? D’abord, nepayez pas. En règle générale,à la suite <strong>de</strong> la réception<strong>de</strong> la première facture,beaucoup <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt l’annulationdu contrat. C<strong>et</strong>tepremière démarche <strong>de</strong> votrepart est nécessaire pour prouvervotre contestation. Pouravoir c<strong>et</strong>te preuve, envoyezvotre réclamation par courrierrecommandé avec accusé<strong>de</strong> réception, dans laquellevous contesterez avoir signéle bon <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>, pensantn’avoir répondu qu’à une<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> renseignement,<strong>et</strong> que vous refusez touteinsertion <strong>de</strong> vos coordonnéessur quelque support que cesoit. Dans un second tempsla société peut faire appel àune société <strong>de</strong> recouvrement.Ne cé<strong>de</strong>z pas au harcèlement.Seule l’existence d’une décision<strong>de</strong> justice, un « titre exécutoire», peut leur perm<strong>et</strong>tre<strong>de</strong> vous obliger à régler lessommes réclamées.3- Portez plainteRien ne vous empêche <strong>de</strong>faire <strong>de</strong>s démarches auprès<strong>de</strong> la société afin que cellecicesse toute action. Que lasociété soit basée à l’étrangerou en France, vous pouvezégalement saisir la Directiongénérale <strong>de</strong> la concurrence,<strong>de</strong> la consommation <strong>et</strong> <strong>de</strong>la répression <strong>de</strong>s frau<strong>de</strong>s(DGCCRF) ou le Procureur<strong>de</strong> la République, sur la based’une publicité mensongèresi l’entreprise est située enFrance, soit dans le cadred’une coopération administrativeinternationale si elleest située à l’étranger.CONTACT :Pour poser vos questions juridiques professionnellesou personnelles appelezTélExper au 02 43 404 405(appel non surtaxé).Assistance <strong>de</strong> Juristesou d’Experts (avocat,notaire, fiscaliste) partéléphone, par écrit, sansRV. Pour litiges importants :intervention<strong>de</strong> Négociateurs Amiables.◼ RÈGLES DE CUMUL EMPLOI- RETRAITEDepuis janvier 2009, dans le cadre <strong>de</strong> la simplification du cumul emploi-r<strong>et</strong>raite, les r<strong>et</strong>raités sont autorisés à continuer à travaillerou à reprendre librement une activité, sous réserve d’avoir liquidé leurs pensions <strong>de</strong> vieillesse auprès <strong>de</strong>s régimes <strong>de</strong> r<strong>et</strong>raiteobligatoires (<strong>de</strong> base <strong>et</strong> complémentaire, en France <strong>et</strong> à l’étranger) :● à 60 ans, s’ils ont eu une carrière complète (ouvrant droit à une r<strong>et</strong>raite à taux plein),● à 65 ans dans tous les cas.Une circulaire n°2009/044 du 15 octobre <strong>de</strong>rnier du Régime social <strong>de</strong>s indépendants (RSI) apporte désormais toutes les précisionsutiles sur les modalités <strong>de</strong> ce cumul.34 ● Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010


P ratiqueRubrique réalisée en partenariat avecLes solutions pour gérer sa payeSouvent assimilée à uneactivité administrative,l’édition <strong>de</strong>s bull<strong>et</strong>ins<strong>de</strong> paie est une fonction sensible<strong>et</strong> complexe. D’ailleurs,les erreurs ne sont pas raressur les bull<strong>et</strong>ins : 40 % d’entreeux en comporteraient selonle ministère du Travail.La gestion <strong>de</strong> la paye nécessite<strong>de</strong>s compétences variées. Aussi,avant <strong>de</strong> choisir votre solution<strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s fiches <strong>de</strong> paie,déterminez qui se chargera <strong>de</strong>la saisie : vous-même, l’un <strong>de</strong>vos employés ou un spécialiste<strong>de</strong> la sous-traitance <strong>de</strong>s paies ?Deux solutions s’offrent alorsà vous :◾ La gestion interne, par le biaisd’un logicielFaire le choix d’un logicieln’est pas forcément lié à lataille <strong>de</strong> l’entreprise : nombre<strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites entreprises ont <strong>de</strong>sconnaissances pointues enmatière <strong>de</strong> paye <strong>et</strong> choisissentc<strong>et</strong>te solution pour la faireeux-mêmes. La question à seposer est celle <strong>de</strong>s compétences: plus on emploie <strong>de</strong> salariésavec <strong>de</strong>s contrats particuliers(saisonniers, temps partiel)plus il <strong>de</strong>vient complexe <strong>de</strong>gérer sa paye soi-même. Deplus, la paye ne se résume passeulement à la conception <strong>et</strong>au paiement <strong>de</strong>s bull<strong>et</strong>ins <strong>de</strong>salaire : différents documents<strong>et</strong> états <strong>de</strong>s charges doivent êtrecomplétés (taxe sur les salaires,DADS, taxe professionnelle,<strong>et</strong>c.). Il est donc essentiel <strong>de</strong>bien choisir son logiciel <strong>et</strong> sonéditeur en fonction <strong>de</strong>s servicesd’assistance proposés.◾ L’externalisation <strong>de</strong> la payeSi vous souhaitez vous prémunircontre tout risque d’erreur<strong>et</strong> oubli, optez pour l’externalisation.Selon la taille <strong>de</strong>votre entreprise, le nombre <strong>de</strong>bull<strong>et</strong>ins à traiter <strong>et</strong> les compétencestechniques <strong>de</strong>s personneschargées <strong>de</strong> la saisie, c<strong>et</strong>teexternalisation pourra êtr<strong>et</strong>otale ou partielle.Traitement partiel : votreentreprise se charge <strong>de</strong> la saisie(sur un logiciel « classique »ou via Intern<strong>et</strong>) <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’édition<strong>de</strong>s documents courants(bull<strong>et</strong>ins <strong>de</strong> salaire, journal<strong>de</strong> paie, <strong>et</strong>c.) ; <strong>et</strong> un employéd’une entreprise spécialiséeintègre les données fournies<strong>et</strong> complète les bor<strong>de</strong>reauxsociaux ainsi que les documentsannexes.Traitement total : votre entreprisese charge <strong>de</strong> collecterles données liées aux salaires(heures travaillées, absences <strong>et</strong>congés, primes, <strong>et</strong>c.) <strong>et</strong> les transm<strong>et</strong>à un prestataire spécialiséqui se charge <strong>de</strong> la conception,<strong>de</strong> l’édition <strong>et</strong> <strong>de</strong> la préparation<strong>de</strong>s états <strong>de</strong> charges. Vousn’avez plus qu’à contrôler <strong>et</strong> àprocé<strong>de</strong>r au paiement.LES PETITES ENTREPRISESAUSSI PEUVENT FAIRE DES RHEmbaucher est souventune source d’inquiétu<strong>de</strong>pour les artisans<strong>et</strong> les p<strong>et</strong>ites entreprises. Passeulement sur un plan financiermais plutôt par crainte<strong>de</strong>s formalités administratives,d’une réglementation dutravail toujours plus contraignante<strong>et</strong> surtout par peurd’avoir à m<strong>et</strong>tre en place unvéritable management <strong>de</strong>sressources humaines.Dans ces p<strong>et</strong>ites structures, oùla proximité du chef d’entreprisepourrait être un véritableatout, le manque <strong>de</strong> disponibilité<strong>de</strong> celui-ci <strong>de</strong>vientun véritable frein à la gestion<strong>de</strong> son personnel. Pour palierce manque <strong>de</strong> temps, l’utilisationd’un logiciel vous perm<strong>et</strong>d’informatiser l’administrationdu personnel, <strong>de</strong> gérer lesrémunérations , d’accompagnerl’évolution <strong>de</strong>s emplois<strong>et</strong> carrières ainsi que la formationprofessionnelle, <strong>et</strong> vousdonne les moyens « d’avoirtout d’une gran<strong>de</strong> ».Pour conserver leur dynamisme<strong>et</strong> continuer à s’adapter àleur marché, les artisans doiventanticiper les compétencesnécessaires au fonctionnement<strong>et</strong> aux objectifs <strong>de</strong> leur entreprise,gérer les compétencesexistantes, les développer <strong>et</strong>en attirer <strong>de</strong> nouvelles.© Johnny Lye / Fotolia◼ AVIS D’EXPERTYazid Zouaoui,Chef <strong>de</strong> marchéPaye chez CielLES SERVICES DEPAIE VIA INTERNETLe rythme <strong>de</strong>s évolutionslégales s’accélèrechaque année :loi Tepa, réductionFillon ou télé-déclaration<strong>de</strong>s revenus...Autant <strong>de</strong> réglementationscomplexes quidoivent être misesen applicationrapi<strong>de</strong>ment.Pour ai<strong>de</strong>r les p<strong>et</strong>itesentreprises qui souhaitentéviter leserreurs tout en conservantla gestion <strong>de</strong>spayes en interne,<strong>de</strong>s solutions ont étéconçues sur le mo<strong>de</strong><strong>de</strong> l’e-paye. Elles vousperm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> personnaliserplans <strong>de</strong> paye<strong>et</strong> bull<strong>et</strong>ins selonvotre activité. Chaquemois, vous saisissezuniquement les élémentsqui changent :congés, primes, absences…Le bull<strong>et</strong>in secalcule automatiquement.Des spécialistesexternes à votre entrepriseprennent encharge le calcul <strong>de</strong>vos bull<strong>et</strong>ins <strong>de</strong> paye<strong>et</strong> <strong>de</strong>s documentspour faire les déclarations<strong>de</strong> chargesen tenant compte<strong>de</strong>s mises à jour. Etbien sûr, pour les artisansqui souhaitentgérer l’intégralité <strong>de</strong>leur paye en interne,il existe <strong>de</strong>s logicielsparfaitement adaptés.Tout dépend <strong>de</strong>s compétences<strong>de</strong> chaqueentreprise <strong>et</strong> du tempsdisponible.Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010 ● 35


T erritoire Bouches-du-RhôneLA <strong>CMA</strong> <strong>13</strong> SE PENCHE SUR LES TERRITOIRESLE PAYS D’AUBAGNE ET DE L’ÉTOILEPASSE AU MÉTIERSCOPEL’Artisanat, première entreprise <strong>de</strong> France ? Personne n’en doute aujourd’hui. Première entreprise <strong>de</strong> lacommune, <strong>de</strong> l’intercommunalité, du département ? C’est tout aussi vrai, mais on l’oublie. Pour rééquilibrer laplace <strong>de</strong>s artisans dans les politiques publiques <strong>et</strong> les proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong>s collectivités du <strong>13</strong>, la <strong>Chambre</strong> <strong>de</strong> métiers serapproche d’elles <strong>et</strong> leur propose étu<strong>de</strong>s, stratégies, plans d’actions… Objectif : faire que le secteur <strong>de</strong>s métiersparticipe plus au développement du territoire <strong>et</strong> que les territoires contribuent plus au dynamisme du secteur.Parce que les entreprises artisanalesvivent, travaillent, seren<strong>de</strong>nt utiles <strong>et</strong> avancent ensilence, leur poids économique <strong>et</strong>social est encore insuffisamment prisen compte dans les décisions <strong>de</strong>s collectivitésliées à l’aménagement duterritoire. Et pourtant : l’habitat, lestransports, le développement économique,le tourisme, l’environnement,toute la vie <strong>et</strong> l’avenir d’un village,d’une ville, d’une agglomération sonten partie liée aux métiers. Qui peutnier aujourd’hui que les entreprisesartisanales contribuent fortement àanimer le quotidien ? Qu’elles sontun important vivier d’emplois directs<strong>et</strong> indirects (1 emploi sur 4 créésen France ces <strong>de</strong>rnières années) ?Qu’elles contribuent largement auxressources fiscales locales ? Et queles artisans sont aussi <strong>de</strong>s citoyens<strong>et</strong> <strong>de</strong>s consommateurs ?Première entreprisedu Pays d’Aubagne<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’ÉtoileC<strong>et</strong>te analyse a conduit la <strong>CMA</strong> <strong>13</strong>à s’investir aux côtés <strong>de</strong>s collectivitéspour les inciter à mieux comprendreleurs dynamiques artisanales <strong>et</strong> les ai<strong>de</strong>rà en faire un levier <strong>de</strong> réussite <strong>de</strong> leursproj<strong>et</strong>s. En un mot : ancrer l’Artisanatau cœur <strong>de</strong>s territoires. Un exemple <strong>de</strong>la démarche ? Direction l’Est du départementoù la Communauté d’agglomérationdu Pays d’Aubagne <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’Étoileréunit 12 communes <strong>et</strong> un peu plus <strong>de</strong>100 000 habitants. Devinez quoi ? Avec3 000 établissements, soit un bon tiers<strong>de</strong> l’activité locale, l’Artisanat est la premièreentreprise ici aussi. Après plusieursmois <strong>de</strong> travail, <strong>de</strong> collectes statistiques,d’échanges avec une quinzaine d’artisanslocaux référents, la <strong>CMA</strong> <strong>13</strong> a présentéen juin <strong>de</strong>rnier aux services économiques<strong>de</strong> la Communauté une étu<strong>de</strong> stratégiquedétaillée sur l’Artisanat <strong>de</strong> son territoire(chiffres clés ci-contre). L’étu<strong>de</strong> montreque le contexte économique <strong>et</strong> socialest favorable aux entreprises artisanales(situation géographique stratégique,démographie soutenue, revenus plutôtélevés, prédominance <strong>de</strong>s TPE, diversités<strong>de</strong>s activités…), même si, ici commeailleurs, les espaces économiques sontsaturés <strong>et</strong> les gran<strong>de</strong>s surfaces commercialesse développent trop vite.Des enjeux<strong>et</strong> <strong>de</strong>s spécificitésL’étu<strong>de</strong> montre aussi que l’artisanat atoute sa place dans les grands enjeux duterritoire : l’amélioration <strong>de</strong> l’attractivitédu centre-ville d’Aubagne <strong>et</strong> la revitalisation<strong>de</strong>s cœurs villages voisins, ledéveloppement <strong>de</strong>s zones d’activité, lerayonnement <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité <strong>et</strong> <strong>de</strong>s savoirfaire,l’intégration du développementdurable dans l’économie locale, la définition<strong>de</strong>s grands proj<strong>et</strong>s structurants(tramway, zone d’activité <strong>de</strong>s Gargues,<strong>et</strong>c.)… L’étu<strong>de</strong> montre enfin qu’on nepeut pas abor<strong>de</strong>r avec le même regar<strong>de</strong>t les mêmes solutions économiques lesproblématiques spécifiques <strong>de</strong>s arti-Ils se sontinvestis pourleur territoire…● Philippe Beltrando, céramisteà Aubagne, membre du SPL Prom<strong>et</strong>erre.● Carole Camps, traitement <strong>de</strong> surface<strong>de</strong>s métaux à Aubagne.● Antoine Cornic, ébéniste à Auriol,membre <strong>de</strong> l’Association « Art HuveauneGarlaban ».● Françoise Halimi-Narcyz, vitraillisteà Aubagne.● Patrice Jarque, santonnier céramisteà Aubagne, administrateur <strong>CMA</strong> <strong>13</strong>,Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’Association<strong>de</strong>s Santonniers <strong>et</strong> Céramistes,membre du SPL Prom<strong>et</strong>erre.● Christine Pr<strong>et</strong>ot, bijoutière à Aubagne,Prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> l’Association « Aubagneà Vivre ».● Laure Marcheschi, tapissière en siègeà Pont <strong>de</strong> l’Étoile, membre associée<strong>CMA</strong> <strong>13</strong>, Prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> l’UPMAS.● Michel Ricard, menuisier à Aubagne,administrateur <strong>CMA</strong> <strong>13</strong>, Prési<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> la section Professionnelle<strong>de</strong>s Métiers du Bois <strong>de</strong> la Capeb <strong>13</strong>.● Marc Rouina, ébéniste à Aubagne.● Marc Venaut, électricien à La Pennesur-Huveaune,administrateur <strong>CMA</strong> <strong>13</strong><strong>et</strong> Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’Union RégionaleCapeb PACA Corse.● Marcello Zerilli, luthier à Aubagne.36 ● Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010


sans. Ce qu’ils apportent à laclientèle est différent (écoute,conseil, proximité), ils ontbesoin d’espaces <strong>de</strong> travailadaptés. La présence d’unefilière céramique <strong>et</strong> santonnièreest à valoriser encoreplus. L’Artisanat est déterminantdans l’essor d’unmarché local au croisement<strong>de</strong>s énergies renouvelables,+Info<strong>de</strong>s économies d’énergies <strong>et</strong><strong>de</strong>s rénovations/constructions<strong>de</strong> bâtiments durables.Bien accueillies, l’étu<strong>de</strong> <strong>et</strong>les actions qu’elle préconiseconstituent une base <strong>de</strong> travailentre la <strong>CMA</strong> <strong>13</strong> <strong>et</strong> laCommunauté d’agglomération,en vue d’un possible partenariattechnique <strong>et</strong> financier.À suivre en 2010…L’Artisanat en Paysd’Aubagne <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’Étoile● 2 057 chefs d’entreprises artisanales,soit 1 artisan pour 50 habitants.● 3 520 salariés <strong>et</strong> plus <strong>de</strong> 4 700 actifs relevant dusecteur <strong>de</strong> l’Artisanat, soit <strong>13</strong>% <strong>de</strong>s actifs en emploi.● 2 845 établissements artisanaux, soit 37,5%<strong>de</strong>s entreprises du territoire.● Les trois quarts <strong>de</strong>s entreprises en économie<strong>de</strong> proximité, notamment dans les servicesà la personne <strong>et</strong> le bâtiment.● + 25 % d’entreprises artisanales supplémentaires<strong>de</strong>puis 2004.● Un tiers <strong>de</strong>s entreprises artisanales ont moins<strong>de</strong> 3 ans d’activité.● Près d’une entreprise sur trois entre en pério<strong>de</strong><strong>de</strong> transmission.● Une entreprise sur cinq forme un ou plusieursapprentis.9e SALON DES ATELIERSD’ART À ROQUEVAIREDU 26 AU 28 FÉVRIER 2010Ren<strong>de</strong>z-vous à la salle RaymondReynaud à Roquevaire pourdécouvrir le talent <strong>et</strong> la créativitéd’une cinquantaine <strong>de</strong> professionnels<strong>de</strong>s métiers d’art du département<strong>et</strong> <strong>de</strong>s environs.Vendredi 26 février <strong>de</strong> 14 à 19 h.,samedi 27 <strong>et</strong> dimanche 28 février<strong>de</strong> 9 à 19 h.RENSEIGNEMENTS :✆ 04 42 04 15 36 marcheschi@ceg<strong>et</strong>el.n<strong>et</strong>LA BPPC :UN ENGAGEMENTDURABLE AU SERVICEDES ARTISANSDepuis 2006,la <strong>CMA</strong> <strong>13</strong> propose<strong>de</strong>s permanencesd’information <strong>et</strong> <strong>de</strong>conseil auprès <strong>de</strong> spécialistes grâce au soutien<strong>de</strong> ses partenaires : <strong>Chambre</strong>s <strong>de</strong>s Huissiers <strong>de</strong>justice <strong>et</strong> <strong>de</strong>s Notaires, Ordres <strong>de</strong>s avocats <strong>et</strong><strong>de</strong>s experts comptables… Gratuitement <strong>et</strong> leplus souvent sans ren<strong>de</strong>z-vous, <strong>de</strong>s professionnelsvous reçoivent dans nos locaux <strong>de</strong>Marseille, Arles, Venelles <strong>et</strong> Salon-<strong>de</strong>-Provence.Pour c<strong>et</strong>te édition, Gabrielle Valentin, Chargée<strong>de</strong> mission artisanat à la Banque PopulaireProvençale <strong>et</strong> Corse (BPPC), a répondu à nosquestions.Depuis combien <strong>de</strong> temps la BPPC est-elleaux côtés <strong>de</strong>s artisans ?La BPPC est un partenaire « originel » <strong>de</strong> la <strong>CMA</strong><strong>13</strong> puisque ce sont en eff<strong>et</strong> les artisans qui ontcréé les Banques Populaires. Elles ont permisaux chefs d’entreprise artisanale <strong>de</strong> trouver<strong>de</strong>s financements que les banques traditionnellesne leur octroyaient pas. Ce principe est restéparmi les gran<strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> la BPPC.Quels sont les services proposés par la BPPCà l’artisan ?Des produits financiers qui sont spécialementdédiés aux PME comme l’affacturage, y comprispour les créations d’entreprise artisanale,ainsi que <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> financement à court<strong>et</strong> moyen terme. L’objectif est d’offrir à l’artisanles solutions les plus adaptées à sa situation.L’entr<strong>et</strong>ien personnalisé lors <strong>de</strong> nos permanencesau Bureau <strong>de</strong>s partenaires <strong>de</strong> la <strong>CMA</strong> <strong>13</strong>est un excellent moyen d’y parvenir.En c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong> marquée par la crise,comment accompagnez-vous les artisans ?Nous suivons <strong>de</strong> près la situation économiquedu secteur <strong>de</strong> l’artisanat. Lorsqu’un artisan sollicitela BPPC pour que nous l’aidions à sortir d’uneimpasse <strong>de</strong> trésorerie, les conseillers peuvent luiproposer un prêt <strong>de</strong> renforcement <strong>de</strong> trésorerieou encore un prêt contre-garantie par la Socama(Société <strong>de</strong> caution mutuelle <strong>de</strong>s artisans).Il pourra alors bénéficier d’une ai<strong>de</strong> limitantle recours à son patrimoine privé. La Socama estlà aussi le symbole <strong>de</strong> la symbiose qui peut existerentre l’artisanat <strong>et</strong> la BPPC.CONTACTPour connaître le planning du Bureau <strong>de</strong>s partenaires, téléphonez au 04 91 32 24 24ou ren<strong>de</strong>z-vous sur www.cma<strong>13</strong>.fr.Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010 ● 37


M étéo■ LA TRÉSORERIE DES TPE FRAGILISÉE54% <strong>de</strong>s patrons <strong>de</strong> TPE affirment être opposés au lancement d’ungrand emprunt. Ils considèrent à plus <strong>de</strong> 75% que les objectifs<strong>de</strong>vraient avant tout relever <strong>de</strong> mesures <strong>et</strong> d’investissements auniveau européen plutôt qu’uniquement national. Par ailleurs, ilsn’atten<strong>de</strong>nt pas <strong>de</strong> répercussions bénéfiques à court terme pourl’économie française. Principale conséquence <strong>de</strong> la crise sur les p<strong>et</strong>itesentreprises : une forte fragilisation <strong>de</strong> leur trésorerie constatée par61% <strong>de</strong>s patrons <strong>de</strong> TPE. Ils évoquent aussi une réduction contrainte<strong>de</strong> leurs coûts (54%), <strong>de</strong>s reports d’investissements (40%) <strong>et</strong> <strong>de</strong>sréorganisations (30%). 23% d’entre eux ont subi un durcissement <strong>de</strong>sconditions d’accès au crédit <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> leur banque. 22% avouentavoir failli cesser leur activité. Mais seulement 7% <strong>de</strong>s TPE ont dû serésoudre à <strong>de</strong>s licenciements. Parmi les mesures du plan <strong>de</strong> relance,une seule mériterait véritablement d’être prolongée en 2010 seloneux : l’exonération <strong>de</strong>s charges pour les embauches dans les TPE.Sondage réalisé par OpinionWay pour Fiducial qui propose un regard croisé<strong>de</strong>s dirigeants <strong>de</strong> TPE <strong>et</strong> <strong>de</strong>s Français sur la crise <strong>et</strong> le grand emprunt.Ils ont dit« La crise financière actuellea rendu l’accès au crédit encoreplus difficile : à l’évi<strong>de</strong>nce,les banques restent frileuses.Elles ont tendance à considérerl’artisan comme un particulier<strong>et</strong> non pas comme uneentreprise à part entière.Dans certaines banques,on pratique le découvertautorisé pour le compte <strong>de</strong>l’artisan, <strong>et</strong> non pas une ligne<strong>de</strong> crédit professionnellecomme c’est la pratiquecommerciale pour lesentreprises », Alain Gris<strong>et</strong>,prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’APCM, surles entreprises artisanalesd’Outre-Mer, lors <strong>de</strong> laConférence interrégionale<strong>de</strong>s chambres <strong>de</strong> métiers<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’artisanat d’Outre-mer(Coirema), du 2 au 6 novembre<strong>de</strong>rniers en Gua<strong>de</strong>loupe.« Dans la droite ligne duGrenelle <strong>de</strong> l’environnement,il conviendrait d’encouragerfinancièrement l’achat <strong>de</strong>véhicules professionnelsém<strong>et</strong>tant peu ou pas <strong>de</strong>CO2. Pour les artisans <strong>de</strong>l’alimentation qui effectuent<strong>de</strong>s tournées en milieu rural,pour les taxis, les ambulanciers,les véhicules <strong>de</strong> chantiers <strong>de</strong>sartisans du bâtiment<strong>et</strong> autres, il s’agiraitd’une mesure immédiatementefficace, parce que sourced’économies. Pour l’industrieautomobile, cela se traduiraitpar un regain <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s<strong>et</strong> d’activité. » Pierre Martin,prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’UPA, à l’occasion<strong>de</strong>s Etats Généraux <strong>de</strong>l’économie <strong>de</strong> proximitédu 22 octobre, lors <strong>de</strong>propositions d’orientationdu grand emprunt.Des Français95 % ont une très bonneimage <strong>de</strong> l’artisanat. Aux yeuxdu grand public, <strong>de</strong>s jeunes<strong>de</strong> 15 à 24 ans <strong>et</strong> <strong>de</strong>s artisanseux-mêmes, l’artisanat estle premier créateur d’emplois<strong>et</strong> le <strong>de</strong>uxième acteur <strong>de</strong> laformation <strong>de</strong>s jeunes.5e baromètre d’Opinion Way pour le comptedu Fonds National <strong>de</strong> Promotion <strong>et</strong> <strong>de</strong>Communication <strong>de</strong> l’Artisanat.Des artisans70 % estimentque l’instauration d’une taxecarbone <strong>de</strong>vrait s’accompagnerd’une diminution d’un autreprélèvement fiscal ou social.Enquête UPA I+C d’octobre 2009.■ LES PATRONS RESTENT ATTENTISTESFACE À LA CRISEBonne nouvelle, les chefs d’entreprise reprennent du poil <strong>de</strong> la bête(53% se déclarent confiants sur l’année à venir). Mais la pru<strong>de</strong>nce reste<strong>de</strong> mise : seuls 16% déclarent envisager <strong>de</strong>s investissements dans les6 prochains mois, alors que seuls 20% estiment que leur trésoreriesera plutôt en hausse. Concernant le recrutement, 75% ne l’envisagentpas pour ce prochain trimestre. Néanmoins, un bon nombre saluent ledispositif «zéro charge», cité par 48% <strong>de</strong>s sondés. En revanche, parmiles freins à l’emploi, les chefs <strong>de</strong> TPE/PME citent avant tout le niveau<strong>de</strong>s charges sociales. C’est surtout pour le financement <strong>de</strong> leur activitéque leurs griefs se sont confirmés. Ainsi, 78% déclarent les prêts« difficiles à obtenir », <strong>et</strong> 72% évoquent <strong>de</strong>s difficultés <strong>de</strong> financementpour renforcer leurs fonds propres, ou trouver <strong>de</strong>s financementsbancaires pour leur cycle d’exploitation.Baromètre trimestriel TPE-PME <strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s experts-comptables.TABLEAU DE BORDSOCIAL• Smic au 1 er juill<strong>et</strong> 2009 : 8,82 €/heuresoit 1 337,73 €/mois (35 heures)• Minimum garanti : 3,31• Plafond mensuel <strong>de</strong> la Sécurité sociale 2009 : 2 885 €• Barèmes <strong>de</strong> frais 2009 : repas hors <strong>de</strong>s locaux <strong>de</strong>l’entreprise : 8,10 € ; repas lors d’un déplacementprofessionnel : 16,60 € ; logement <strong>et</strong> p<strong>et</strong>it déjeuner44,20 € (59,60 € à Paris <strong>et</strong> dans les départements92, 93, 94)• Taux <strong>de</strong> chômage : 9,1 % au 3 e trimestre 2009PRIX• Indice <strong>de</strong>s prix à la consommation en octobre 2009 :120,05 (-0,2 % sur un an)Ensemble <strong>de</strong>s ménages, tabac inclus, base 100 en 1998• Indice du coût <strong>de</strong> la construction au 2 e trimestre 2009 :1 498FINANCE• Taux d’intérêt Euribor 3 mois (1 er décembre) : 0,720FEU VERTPour presque9 Français sur10, les TPE sontl’avenir <strong>de</strong> laFrance. 93%<strong>de</strong>s Françaissouhaitent <strong>de</strong>s mesuresd’urgence pour sauverles p<strong>et</strong>ites entreprisesfrançaises. En eff<strong>et</strong>, 92%d’entre eux considèrentqu’elles jouent un rôlemajeur dans l’emploi oupour la formation <strong>de</strong>sjeunes. En revanche,les gran<strong>de</strong>s entreprisesrestent mal aimées.Uniquement 1% ou 2%<strong>de</strong>s personnes interrogéesleur accor<strong>de</strong>raient <strong>de</strong>sai<strong>de</strong>s.Sondage réalisé parOpinionWay pour Fiducial.FEU ORANGESi les salariés<strong>de</strong>s TPE estimentavoir <strong>de</strong> bonséchangesavec leurspatrons <strong>et</strong>que la proximité leurperm<strong>et</strong> <strong>de</strong> tisser <strong>de</strong>sliens plus étroitsque dans lesgran<strong>de</strong>s entreprises,l’aménagement dutemps <strong>de</strong> travail <strong>et</strong>les rémunérationssont moins évoqués.Enquête Fiducial/OpinionWay surle dialogue socialdans les TPE <strong>de</strong>novembre 2009.38 ● Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010


T estOù en êtes-vous en matière<strong>de</strong> développement durable?En tant que chef d’entreprise, il vous faut désormais compter avec le développement durable,le m<strong>et</strong>tre en œuvre au quotidien, le dompter. Ce quiz va vous perm<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> faire le pointsur votre positionnement actuel en matière d’environnement.1. Que pensez-vous du concept <strong>de</strong> développementdurable ?A. C’est un enjeu crucial pour notre avenir à tous.B. C’est une mo<strong>de</strong> passagère à laquelle il faut se plier.C. Cela représente avant tout <strong>de</strong>s contraintes supplémentairespour nous les entreprises.2. Qu’est-ce que le développement durablepour une entreprise?A. Un atout pour son développement économique<strong>et</strong> sa pérennité, une façon <strong>de</strong> se différencier.B. Une nouvelle vision managériale perm<strong>et</strong>tant d’augmenterla performance.C. Du mark<strong>et</strong>ing ou <strong>de</strong> la communication.3. Pour vous, le développement durableest plus facilement applicable dans :A. Les grands groupes qui ont un budg<strong>et</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>s servicesdévoués à ces questions.B. Quelle que soit leur taille, les entreprises peuventjouer un rôle.C. Les entreprises artisanales qui peuvent, à leur échelle,faire beaucoup <strong>et</strong> à bien <strong>de</strong>s niveaux.4. Parmi les actions suivantes, quelle est celleque vous faites régulièrement ?A. Faire le tri sélectif <strong>et</strong> pratiquer le recyclage <strong>de</strong>s déch<strong>et</strong>s.B. Ach<strong>et</strong>er certains produits en fonction <strong>de</strong> critèresenvironnementaux ou/<strong>et</strong> éthiques .C. Réfléchir avant d’imprimer certains <strong>de</strong>vis ou factures.5. Pratiquer une politique <strong>de</strong> développement durable,c’est valorisant...A. Vis-à-vis <strong>de</strong> vos clients. C’est une bonne pubcar c’est un concept à la mo<strong>de</strong>.B. Pour vous <strong>et</strong> vos salariés, c’est toujours un p<strong>et</strong>it pluspour se différencier.C. Vis-à-vis <strong>de</strong> votre personnel, <strong>de</strong> vos clients,<strong>de</strong> vos fournisseurs <strong>et</strong> <strong>de</strong> votre territoire d’implantation.Tous sont censés en bénéficier.6. En tant que chef d’entreprise, une politique<strong>de</strong> développement durable représente :A. Une somme d’actions <strong>et</strong> d’habitu<strong>de</strong>s simples à m<strong>et</strong>treen œuvre <strong>et</strong> <strong>de</strong>s investissements rentables.B. Des réglementations toujours plus contraignantes,<strong>de</strong>s investissements lourds qui plombent votre budg<strong>et</strong>.C. Des mises aux normes plus ou moins simples,<strong>de</strong>s investissements sans doute nécessaires.7. Pour vous, les labels <strong>et</strong> les chartes <strong>de</strong> qualitéreprésentent :A. Une bonne pub vis-à-vis <strong>de</strong>s clients mais trop <strong>de</strong> contraintespour les obtenir <strong>et</strong> les gar<strong>de</strong>r.B. Un gage <strong>de</strong> qualité vis-à-vis <strong>de</strong>s clients <strong>et</strong> <strong>de</strong>s fournisseurs.Une façon <strong>de</strong> se différencier <strong>de</strong>s concurrents.C. La concrétisation d’un état d’esprit fort, d’une prise<strong>de</strong> positions claire en matière d’environnement.Calculez vos points selon vos réponses aux questionsQuestion : 1 a=1/b=2/c=3 ; 2 a=0/b=1/c=3 ; 3 a=4/b=3/c=2 ; 6 a=1/b=0/c=2 ;5 a=3/b=2/c=1 ; 4 a=1/b=4/c=2 ; 7 a=4/b=3/c=2Test réalisé par Charlotte <strong>de</strong> Saintignon <strong>et</strong> inspiré <strong>de</strong> Hommes & Métiers n° 229+ <strong>de</strong> 20 points.Un énorme r<strong>et</strong>ard à rattraperLe développement durable <strong>et</strong> vous,ça fait 2 ! Vous avez <strong>de</strong> nombreuses idéesreçues sur ce suj<strong>et</strong> <strong>et</strong> ne vous souciezaucunement <strong>de</strong>s aspects environnementauxou sociaux <strong>de</strong> votre activité. Ces <strong>de</strong>rnierssont pour vous <strong>de</strong> véritables contraintesou <strong>de</strong>s préoccupations secondaires.Vous pensez que c<strong>et</strong>te notion est une lubied’écolos, un eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> mo<strong>de</strong> véhiculé parles politiques <strong>et</strong> les médias. Des actionssont pourtant possibles, <strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>ssimples à prendre tout à fait accessibles.Il est grand temps <strong>de</strong> vous y m<strong>et</strong>tre !Et <strong>de</strong> compter avec le développementdurable.Entre 10 <strong>et</strong> 20 points.Une notion bien intégréeLe développement durable ? Ce n’est pas unconcept qui vous est complètement inconnu.Les valeurs qu’il véhicule vous touchent,ou du moins, ne vous laissent pas indifférent.En tant que chef d’entreprise, vous êtesconscient <strong>de</strong> votre rôle au sein <strong>de</strong> la société<strong>et</strong> du territoire où vous êtes implanté. Sensibleaux aspects environnementaux <strong>et</strong> sociaux,autant qu’aux préoccupations économiques,le développement durable, c’est une démarchequasi naturelle que vous pratiquez sans faired’efforts particuliers. Vous êtes sur la bonnevoie <strong>et</strong> avez juste besoin d’un p<strong>et</strong>it coup<strong>de</strong> pouce pour <strong>de</strong>venir une entrepriseexemplaire.– <strong>de</strong> 10 points.Un bel avenir tout tracéLe développement durable, ça vousconnaît ! C<strong>et</strong>te notion n’a plus,ou très peu, <strong>de</strong> secr<strong>et</strong>s pour vous.Vous savez comment l’appliquer ausein <strong>de</strong> votre entreprise. Conscient<strong>de</strong> votre rôle <strong>de</strong> précurseur, vousn’avez pas attendu qu’il soit surle <strong>de</strong>vant <strong>de</strong> la scène <strong>et</strong> avezappréhendé <strong>de</strong>puis longtempsl’idée que s’engager dans c<strong>et</strong>te voieconstituait un véritable atout.Tant vis-à-vis <strong>de</strong> vos clients <strong>et</strong> <strong>de</strong> vosfournisseurs que <strong>de</strong> vos employés.Le succès <strong>de</strong> votre entrepriseest bien parti pour durer…Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010 ● 39


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Solutions <strong>de</strong> Banque <strong>et</strong> Assurances pour EntreprisesChaque entreprise est unique,Caixa le sait.FuturEntrepreneurRestauratriceChauffeur<strong>de</strong> taxiVenez nous rencontrerauSALON DESENTREPRENEURSDE PARIS3 <strong>et</strong> 4 février 2010Palais <strong>de</strong>s CongrèsStand 323PromoteurimmobilierTransporteurRéussir sur le marché, c’est garantir toutes les conditions nécessaires pour le succès. Choisir sa banque <strong>et</strong> son assureur, c’est sélectionnerun partenaire soli<strong>de</strong> car on s’engage ensemble pour l’avenir. De l’entreprise unipersonnelle à la gran<strong>de</strong> société, Caixa est <strong>de</strong>venuespécialiste dans son secteur en cultivant avant tout les compétences dans le conseil aux entreprises <strong>et</strong> une relation personnalisée avecchacun <strong>de</strong> ses clients en proposant <strong>de</strong>s produits bancaires <strong>et</strong> d'assurance adaptés à leur besoin. C’est sans doute pour ces raisons que nousaccompagnons aujourd’hui <strong>de</strong>s milliers d’entreprises qui nous font quotidiennement confiance.Chacun <strong>de</strong> nos clients mérite une attention unique.www.cgd.frCaixa Geral <strong>de</strong> Depósitos S.A. – Succursale France : 38 rue <strong>de</strong> Provence – 75 009 PARIS. Siren 306 927 393 RCS Paris – Siège Social : av. João XXI, n°631000-300 LISBOA – Portugal – S.A.<strong>de</strong> droit portugais – R.C. LISBOA (Portugal) n° 2900/930902.Fi<strong>de</strong>lida<strong>de</strong>-Mundial S.A. Siège : Largo do Calhariz, 0-1249-001 Lisboa, au Capital Social <strong>de</strong> 400 000 000 euros, enregistré sous le matricule 15 n° 500 918 880Succursale <strong>de</strong> France : 29 bd <strong>de</strong>s Italiens - 75002 Paris - RCS B4<strong>13</strong>1 75 191 Groupe Caixa Geral <strong>de</strong> Depósitos


PRESTIGEFABRICATION DE COMPTOIRS EN ÉTAINThierry Nectoux“L’étainéclatant <strong>de</strong>s vieuxbistrots“Ci-<strong>de</strong>ssus : Les accessoires, comme ici <strong>de</strong>s colonn<strong>et</strong>tes,sont faits en laiton, <strong>de</strong>ssinés par les Ateliers mais réaliséspar d’autres entreprises.À droite : Lisser un comptoir pour gommer lesimperfections. Et ainsi rendre c<strong>et</strong>te impression <strong>de</strong> pur<strong>et</strong>équi charme les mains qui s’y posent.De la philosophie du comptoirDepuis plus <strong>de</strong> soixante-dix ans, l’entreprise familiale Nectouxréalise intégralement <strong>de</strong>s comptoirs <strong>de</strong> bar, en partant <strong>de</strong> lingotsd’étain. Un métier traditionnel aujourd’hui rarissime,qui nécessite une collection <strong>de</strong> savoir-faire.42 ● Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010


Photos : Laurent The<strong>et</strong>en / Florent Lacas / Pixel imageÀgauche : Thierry Nectoux, dépositaire <strong>de</strong> soixante-dix ans <strong>de</strong> savoir-faire.Ci-<strong>de</strong>ssus : Le charme <strong>de</strong>s comptoirs en étain prend source dans les mythiques « vieux bistrots » parisiens du débutdu siècle <strong>de</strong>rnier.Ci-<strong>de</strong>ssous :Les bordures,« i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> l’atelier »,selon Thierry Nectoux.Certaines datent<strong>de</strong> 1880.Qui n’a jamais éprouvé le plaisird’étaler ses bras sur le comptoird’un bar, <strong>de</strong>vant une tasse <strong>de</strong> caféou un <strong>de</strong>mi <strong>de</strong> bière, en j<strong>et</strong>ant unœil sur son quotidien ? Impossiblealors <strong>de</strong> ne pas songer à l’étain brillant d’un« zinc », élément incontournable <strong>de</strong> l’imagerie<strong>de</strong>s bons vieux bistrots. « C’est la matière la plusadaptée au métier. Elle est chaleureuse, ne faitpas <strong>de</strong> casse avec le verre, est facile à n<strong>et</strong>toyer »,explique Thierry Nectoux, gérant <strong>de</strong>s Ateliers<strong>de</strong>puis 1995. « Dans les années soixante, il yavait <strong>de</strong>s dizaines d’entreprises telles que lanôtre à Paris. Aujourd’hui, nous ne sommes plusque <strong>de</strong>ux… dans le mon<strong>de</strong>. » Pourquoi c<strong>et</strong>tesaignée <strong>de</strong>s fabricants <strong>de</strong> comptoirs en étain ?« L’arrivée <strong>de</strong> l’inox, du formica, moins chers<strong>et</strong> plus mo<strong>de</strong>rnes, a tué ces ateliers. L’étain estplus cher, mais plus durable. » Aujourd’hui,Thierry Nectoux fait travailler quatre salariés<strong>et</strong> vend 30 % plus cher que ses « concurrents »qui utilisent <strong>de</strong>s matériaux bon marché. Il nemanque pourtant pas <strong>de</strong> travail puisqu’il a sualler chercher sa clientèle. Depuis qu’il a pris lesrênes <strong>de</strong> l’entreprise, les Ateliers Nectoux ontinternationalisé leur activité. Chaque année,jusqu’à 40 % <strong>de</strong> son chiffre d’affaires se fait àl’export. Une renommée qui se déploie grâce àson site intern<strong>et</strong>, puis par un bouche-à-oreillelocal. L’imaginaire collectif qui a court surle Vieux Paris sert les Ateliers Nectoux : auxquatre coins du globe, on rêve <strong>de</strong> ces comptoirsqui évoquent les gran<strong>de</strong>s années <strong>de</strong> la VilleLumière. D’où l’importance du visuel. Sur le site,outre la vidéo qui décompose le processus <strong>de</strong>fabrication, plusieurs photos sont disponibles,ainsi que l’intégralité <strong>de</strong>s 30 bordures proposéesaux clients.« Les bordures, c’est ce qui i<strong>de</strong>ntifie un atelier »,rappelle Thierry Nectoux. Elles sont poséessur <strong>de</strong>s meubles en bois, que les Ateliers réalisentégalement. « Chacun <strong>de</strong> nous maîtrise lesbases <strong>de</strong> la menuiserie. Notre métier nécessiteégalement <strong>de</strong>s connaissances en plomberie <strong>et</strong>en carrosserie. » Savoirs indispensables pourassurer les différentes étapes <strong>de</strong> réalisation. Ilfaut d’abord fondre les lingots d’étain reçus puisles couler dans <strong>de</strong>s moules, avant <strong>de</strong> les sou<strong>de</strong>rpuis <strong>de</strong> cacher les soudures. Une fois la plaqueassemblée au meuble, une grosse part du travailconsiste à gommer les impur<strong>et</strong>és du métal, par<strong>de</strong>s séances <strong>de</strong> râpage, lissage <strong>et</strong> frisage. Au total,dix à quinze heures <strong>de</strong> travail au mètre. Le prix àpayer pour pouvoir apprécier le tintement d’un<strong>et</strong>asse <strong>de</strong> porcelaine sur un « zinc » immaculé.Florent LacasCONTACT :Ateliers Nectoux, 92800, Puteaux Plus <strong>de</strong> photos sur :pixel.laurentthe<strong>et</strong>en.com/, section « Artisanat »1933Création <strong>de</strong> l’entreprise par legrand-père <strong>de</strong> Thierry Nectoux.1986Thierry Nectoux commence àtravailler dans les Ateliers.1995Il <strong>de</strong>vient le gérant <strong>de</strong> l’entreprise.2009Les Ateliers Nectoux obtiennentla distinction d’Entreprise duPatrimoine Vivant.Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010 ● 43


«I nitiativesCONCOURS TALENTSCES ARTISANS ONT DU TALENTSensibilité humaine, développement local, respect <strong>de</strong> l’environnement, innovation… Les raisons sontmultiples pour récompenser ces artisans porteurs d’emplois durables au développement exemplaire.Quatre d’entre eux ont r<strong>et</strong>enu notre attention.Les parts <strong>de</strong> marché, c’est maintenantqu’il faut les prendre !C’est le moment <strong>de</strong> créer, les dispositifsd’ai<strong>de</strong> à la création d’entreprisesont nombreux <strong>et</strong> les démarches facilitées.» C’est ce que n’ont pas hésité à faireBenjamin Cuier <strong>et</strong> Philippe Larzègue,Jean-Benoît Durand <strong>et</strong> Franck Loigerot.Leurs points communs ? Un farouchebesoin <strong>de</strong> se lancer <strong>et</strong> <strong>de</strong> réussir. Et le prixTalents qui les récompense c<strong>et</strong>te année vales ai<strong>de</strong>r à se développer.2 métiers en 1 seulTous plus dynamiques les uns que lesautres, ils ont <strong>de</strong> l’énergie à revendre :Jean-Benoît Durand, lauréat du TalentsDéveloppement avec la P<strong>et</strong>ite Boîte, estun habitué du concours : ancien lauréatrégional Talents <strong>de</strong> l’Artisanat <strong>et</strong> du commercepour son magazine régional pourenfants Normandie junior, son objectifest <strong>de</strong> lancer 200 livres pour enfants surles régions françaises d’ici 3 ans. FranckLoigerot, lui, a réuni 2 métiers aux technicitésdifférentes dans un seul. Les nouvellesréglementations thermiques rendantinséparables l’installation électrique <strong>et</strong>l’isolation <strong>de</strong>s cloisons, il est <strong>de</strong>venu plaquisteélectricien. Aujourd’hui, il a 3 mois◾ Tentez vous aussi votre chance !Pour poser sa candidature pour 2010, il faut avoir créé son activité entrele 1 er janvier 2009 <strong>et</strong> le 31 mars 2010 <strong>et</strong> être soutenu par une Boutique <strong>de</strong> gestionou par une autre structure d’ai<strong>de</strong> à la création d’entreprise.Date limite d’inscription : 30 avril 2010<strong>de</strong> comman<strong>de</strong>s <strong>de</strong>vant lui. « Avec ces 2métiers, l’entreprise offre une sorte <strong>de</strong>package, adapté aux besoins, dans uncontexte où les chantiers <strong>de</strong> rénovationconnaissent un fort développement. »Quant aux jeunes créateurs BenjaminCuier (32 ans) <strong>et</strong> Philippe Larguèze(33 ans), tous <strong>de</strong>ux passionnés <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>urbaine, ils ont choisi <strong>de</strong> renouer avecla tradition locale <strong>de</strong> Grenoble : la ganterie<strong>de</strong> luxe. Le prix <strong>de</strong> l’Artisanat <strong>et</strong>du Commerce ? « Une récompense quivient souligner nos efforts pour relancerun produit régional » (Grenoble ayantété capitale <strong>de</strong> la ganterie). Ils ont donclancé Handwear Distribution en septembre2008 <strong>et</strong> commercialisent aujourd’hui<strong>de</strong>s gants, ou « habits <strong>de</strong> mains » originaux,stylisés stre<strong>et</strong> wear, alliant matièresfrançaises <strong>de</strong> qualité <strong>et</strong> <strong>de</strong>sign exclusif.Installés en Zone Franche Urbaine(ZFU), ils travaillent avec les industrielsrégionaux <strong>et</strong> s’assurent que leurs produitssoient acheminés <strong>de</strong> la manière la moinspolluante possible. C<strong>et</strong> hiver, ils diffusentdéjà leur secon<strong>de</strong> collection. Un développementexponentiel puisque le réseau <strong>de</strong>reven<strong>de</strong>urs qu’ils ont développé est passé<strong>de</strong> 60 boutiques multimarques à plus <strong>de</strong>200 en une saison. S’ils sont déjà présentsen France, en Europe <strong>et</strong> au Japon, ils neveulent pas en rester là. Philippe explose: « Le prix Talents c’est juste énorme !La subvention (8 000 €) va financer les2 prochains Salons <strong>et</strong> donc contribuer ànotre développement à l’international. »Un bon coup <strong>de</strong> pouce pour ces jeunescréateurs qui ont su faire d’une idée, unbusiness rentable <strong>et</strong> innovant. À qui l<strong>et</strong>our ?INSCRIPTIONS :en ligne sur le site www.concours-talents.com/rubrique « s’inscrire »« On a choisi<strong>de</strong> se lancerdans un secteurpeu concurrentiel<strong>et</strong> bien ancrédans notrerégion »Franck Loigerot,plaquiste électricien.Jean-Benoît Durand,la P<strong>et</strong>ite Boîte.Benjamin Cuier <strong>et</strong>Philippe Larguèze,Handwear Distribution.© David Delaporte44 ● Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010


I nitiativesPRIX GOÛT ET SANTÉ MAAF ASSURANCES 2008CE QU’ILS SONT DEVENUS :CHRISTIAN SÉGUI, TRAITEUR HÉDONISTE« Le secr<strong>et</strong> <strong>de</strong> la réussite, c’est le plaisir. Celui qu’on prend, qu’on offre <strong>et</strong> qu’on partage. »Héritier <strong>de</strong>s épicuriens méditerranéens, le Catalan Christian Ségui, lauréat du Prix Goût <strong>et</strong> Santé 2008,n’en gar<strong>de</strong> pas moins les pieds sur terre.Est-ce ru<strong>de</strong>sse <strong>de</strong>s temps que nousvivons ? Il semble <strong>de</strong> plus en plusrare <strong>de</strong> lire, dans les regards, le plaisird’exercer une activité professionnelle.Sauf dans l’artisanat où, au hasard <strong>de</strong>srencontres, on croise <strong>de</strong>s passionnés,intarissables sur leur métier, <strong>et</strong> la têteremplie d’anecdotes. À se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r parfoiss’ils travaillent, ou s’ils s’amusent.Christian Ségui est <strong>de</strong> ceux-là. Si sa tatin<strong>de</strong> poireaux <strong>et</strong> tomates, ceviche <strong>de</strong> saintjacques,jus <strong>de</strong> persil a conquis le jury duPrix Goût <strong>et</strong> Santé 2008, il le doit aussià sa facon<strong>de</strong>, à son sourire <strong>et</strong> surtout àl’enthousiasme qu’il attache au moindre<strong>de</strong> ses proj<strong>et</strong>s. « Pour moi, concourirpour un prix, c’est bien sûr une façond’améliorer ma pratique, la connaissance<strong>de</strong>s produits, les gestes. Mais c’est avanttout un acte <strong>de</strong> plaisir partagé. » Certes.Mais le Catalan prépare actuellement leconcours <strong>de</strong>s MOF 2010, ce qui n’est pas,on en conviendra, une partie <strong>de</strong> plaisir.Sa carte saisonnièreest sur Intern<strong>et</strong>Pour ce patron <strong>de</strong> 8 salariés,qui partage la responsabilité<strong>de</strong> l’entreprise avecson épouse, l’essentieln’est pas le proj<strong>et</strong>économique mais larecherche <strong>de</strong> l’excel-ellence,la passion <strong>de</strong> faire<strong>et</strong> <strong>de</strong> partager. Il forme<strong>de</strong>s apprentis ? «Oui, jeDes saint-jacques, <strong>de</strong>s poireaux minuscules,<strong>de</strong> la tomate séchée : simple <strong>et</strong> sincère.l’ai toujours fait. On ne peut pas ne pastransm<strong>et</strong>tre ce savoir. » Il fait grandir saboîte ? « Non, elle grandit par elle-même,naturellement. » Un p<strong>et</strong>it coup <strong>de</strong> poucepar-ci par-là, comme le réinvestissement dumontant du Prix MAAF dans les comptes<strong>de</strong> l’entreprise. Ou comme le site Intern<strong>et</strong>réalisé récemment, <strong>et</strong> dont il prétend que◾ L’Art <strong>de</strong>s Saveurs <strong>de</strong>s lauréatsdu Prix Goût <strong>et</strong> Santé« même ici, en province, pour notre clientèle,il est indispensable ». Des pages au<strong>de</strong>sign épuré, presque zen, à l’image <strong>de</strong>sspécialités qu’il propose, marquées par lesouci d’une esthétique irréprochable.Évoluer sans perdre son âmeChristian Ségui, c’est l’archétype du traiteur<strong>de</strong>s temps nouveaux, qui a su s’adapteraux goûts d’une époque sans perdreses racines. « Il y a aussi <strong>de</strong>s amateurs <strong>de</strong>plats riches, se défend-il, mais beaucoup<strong>de</strong> mes clients (<strong>et</strong> clientes) sont attentifsau bilan nutritionnel <strong>de</strong> ce qu’ils achètent». La recherche d’une rec<strong>et</strong>te adaptéeau Prix Goût <strong>et</strong> Santé n’a pas été sanslen<strong>de</strong>main. « Désormais, toute une partie<strong>de</strong> ma carte obéit aux principes que j’aimis au point en 2008 : à la base, il y a lelégume frais (ils viennent pour beaucoupdu jardin <strong>de</strong> son père), <strong>et</strong> le produit régional,plus une touche <strong>de</strong> surprise. » Sansse lasser, il explique, démontre, convainc.Et ça marche, tant pour le client en boutique,que pour l’entreprise ou la réception.P<strong>et</strong>it à p<strong>et</strong>it, <strong>de</strong>puis son village <strong>de</strong>Ponteilla, près <strong>de</strong> Perpignan, ChristianSégui fait évoluer l’image du traiteur.Décerner un prix, distinguer les meilleurs, c’est une tradition vieille comme l’artisanat.Mais, une foisles lumières éteintes, qu’en reste-t-il, sinon le bonheur du lauréat ?Les dirigeants <strong>de</strong> MAAF Assurances, créateurs en 2003 du PrixGoût <strong>et</strong> Santé, veulent aujourd’hui prolonger le succès <strong>de</strong> leurinitiative (18lauréats à ce jour) en perm<strong>et</strong>tant à l’ensemble<strong>de</strong>s professionnels <strong>de</strong> bouche <strong>de</strong> s’approprier les rec<strong>et</strong>tesdistinguées, pour les ajouter à leur carte.Unouvrage collectif présentant ces créations originales, va doncêtre produit. Il sera mis à la disposition <strong>de</strong>s artisans dansleréseau <strong>de</strong>s chambres <strong>de</strong> métiers <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’artisanat.« Le soutien à l’excellence artisanale est dansl’ADN <strong>de</strong> la MAAF », explique Emmanuel Chayé,responsable <strong>de</strong> l’opération. « En agissant ainsi,nous yajoutons la mission <strong>de</strong> prévention qui est, <strong>de</strong>puisplusieurs années, au cœur <strong>de</strong> notre stratégie d’assureur. »Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010 ● 45


© Charlotte <strong>de</strong> SaintignonO pinionAlors que les 2 es États généraux <strong>de</strong> l’Économie <strong>de</strong> proximité viennent d’avoir lieu,Hassan Zaoual, professeur <strong>et</strong> expert, nous fait partager sa vision d’un nouveau modèleéconomique basé sur la solidarité, au service <strong>de</strong> l’homme, suite à la dégénérescence<strong>de</strong> la globalisation <strong>et</strong> à la remise en cause du productivisme <strong>et</strong> <strong>de</strong>s lois du marché.“Lesartisans sontle laboratoire vivantd’une nouvelle économieau service <strong>de</strong> l’homme.“Hassan Zaoual,professeur <strong>et</strong> expert <strong>de</strong> l’économie <strong>de</strong> proximitéLe Mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Artisans : Commentexpliquez-vous la crise économiqueactuelle ?Hassan Zaoual : La globalisation estvouée à l’échec car elle déshumanise,elle dévitalise. Tout ne se réduit pas àl’économie <strong>et</strong> au marché. Ca a fait l’affaire<strong>de</strong> la finance <strong>et</strong> <strong>de</strong>s multinationalesmais pas <strong>de</strong>s populations ni <strong>de</strong> l’artisanat.Les gran<strong>de</strong>s entreprises recherchentexclusivement la rentabilité <strong>et</strong> leprofit, à la différence <strong>de</strong>s artisans. Dansle modèle économique actuel, tout estréduit à une seule vision : l’hégémoniedu marché <strong>et</strong> la standardisation <strong>de</strong>s produits.Nous assistons à l’effondrement<strong>de</strong> ce mon<strong>de</strong> uniforme <strong>et</strong> du mythe <strong>de</strong>l’accumulation. Les gens saturent <strong>de</strong> lagran<strong>de</strong> taille. La France doit donc changer<strong>de</strong> modèle <strong>et</strong> penser proximité.LMA : Qu’enten<strong>de</strong>z-vous paréconomie <strong>de</strong> proximité ?H. Z. : Dans l’économie <strong>de</strong> proximité, leslois du marché n’ont plus cours. Les artisanssont encastrés, enracinés dans lesterritoires. Ils ont <strong>de</strong>s liens organiquesavec leur milieu. Et raisonnent appartenance,réseau, coopération, don, solidarité,partage… Des dimensions que l’onne r<strong>et</strong>rouve pas dans la globalisation.LMA : Comment qualifieriez-vousles artisans ?H. Z. : L’artisan n’est pas l’homo economicustel que le pense le savoir économiqueclassique. Il se rapproche <strong>de</strong>l’homo situs : c’est un homme territorial,c’est-à-dire multidimensionnel. Ila donc une responsabilité sociale quen’ont pas les gran<strong>de</strong>s entreprises <strong>et</strong> afortiori la sphère financière. Son butn’est pas <strong>de</strong> maximiser le profit mais <strong>de</strong>vivre en harmonie avec son environnement,en osmose avec son territoire. Ici,le territoire apparaît comme un espoirface au désarroi <strong>de</strong> la globalisation.LMA : Qu’atten<strong>de</strong>nt lesconsommateurs aujourd’hui ?H. Z. : Les consommateurs ont besoind’être écoutés. À la différence d’unhypermarché, ce non-lieu qui pratiqueun mark<strong>et</strong>ing agressif <strong>et</strong> anonymeavec une multiplicité d’articles <strong>et</strong> aucunconseiller pour vous aiguiller. Les artisans,eux, proposent du relationnel,du contact humain, ainsi, ils inspirentconfiance. Être à la fois économique<strong>et</strong> social, l’artisan travaille en tenantcompte du client, <strong>de</strong> son intérêt. Il y a<strong>de</strong> l’incalculable dans c<strong>et</strong>te économie+BIOhumaine <strong>de</strong> proximité. Aujourd’hui, lesconsommateurs recherchent <strong>de</strong>s produits<strong>de</strong> qualité, avec une traçabilitééprouvée. Les agents économiques ontbesoin <strong>de</strong> repères <strong>et</strong> les trouvent dans l<strong>et</strong>erritoire, dans son i<strong>de</strong>ntité.LMA : COMMENT VOYEZ-VOUSLA SORTIE DE CRISE ?H. Z. : La crise a démontré la faillite<strong>de</strong> l’économie globale. C’est la fin<strong>de</strong> l’économie violente où la logique<strong>de</strong> vente à tout prix avait cours.Il y a donc opportunité <strong>de</strong> changement.Et là, l’artisanat a un rôle àjouer : nous allons vers une économieoù le social <strong>et</strong> la transmissionseront plus que jamais au cœur<strong>de</strong> nos préoccupations. Les artisanssont porteurs d’une nouvellevision <strong>de</strong> l’économie au service <strong>de</strong>l’homme.Propos recueillis parCharlotte <strong>de</strong> Saintignon1991 : Professeur d’économie <strong>et</strong> d’aménagement territorialà l’université du Littoral Côte d’Opale (Dunkerque).1996 : Docteur d’État, habilité à diriger <strong>de</strong>s recherches ensciences économiques.1998 : Lauréat <strong>de</strong>s Nations Unies pour un prix internationalCultures <strong>et</strong> Développement économique.2005 : Auteur <strong>de</strong> Socioéconomie <strong>de</strong> la proximité. Du global aulocal, éditions L’Harmattan.46 ● Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s artisans ● janvier-février 2010


A R T I S A N SDépassezvos limitesET VOYEZ LOINGRÂCE À DES CONSEILSPERFORMANTS !À vos côtés, nos experts conseils savent se dépasser...CER FRANCE, UN RÉSEAU QUI VOUS ACCOMPAGNE :700 agences,320 000 clients11 000 collaborateursC’est avec la même exigence <strong>de</strong> qualité <strong>et</strong> <strong>de</strong> connaissancedu marché <strong>de</strong> leurs clients que les 11 000 collaborateurs<strong>de</strong> CER FRANCE conseillent <strong>et</strong> accompagnent320 000 entreprises <strong>de</strong> toutes tailles <strong>et</strong> leurs dirigeants.Leurs compétences complémentaires renforcent lesdomaines d’intervention <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s 700 agencesCER FRANCE, 1 er réseau national d’associations <strong>de</strong> gestion <strong>et</strong><strong>de</strong> comptabilité. C<strong>et</strong>te présence sur l’ensemble du territoireest pour les entreprises la garantie <strong>de</strong> pouvoir disposer pourleurs différents besoins d’un interlocuteur directement <strong>et</strong>immédiatement disponible.L’expérience <strong>et</strong> la proximité<strong>de</strong> conseillers <strong>et</strong> d’expertsen gestion à votre serviceCER FRANCE possè<strong>de</strong> une longue expérience dansl’accompagnement <strong>de</strong>s PME, artisans, commerçants,entrepreneurs, prestataires <strong>de</strong> services, professions libérales <strong>et</strong>associations. Aspects comptables, sociaux, juridiques, fi scaux…les conseillers <strong>et</strong> experts <strong>de</strong> CER FRANCE interviennent àtous les sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong> l’entreprise, <strong>de</strong>puis sa créationjusqu’à sa cession ou sa cessation, en passant par lesdifférentes étapes <strong>de</strong> sa croissance.CONSEIL - GESTION - EXPERTISE COMPTABLE

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