RLCT2002Encourager le recoursà la passation électronique<strong>des</strong> marchés publics<strong>La</strong> Commission prend <strong>des</strong> mesures concrètes afind’encourager le recours à la passation électronique<strong>des</strong> marchés publics au sein de l’Union européenne.Comm. UE, Bruxelles, 29 juill. 2011Avec les contraintes budgétaires, l’efficacité <strong>des</strong> marchéspublics devient une priorité politique dans tous les Étatsmembres. Pour optimiser l’utilisation <strong>des</strong> deniers publics, ilconviendrait de réformer les règles en vigueur de manière àcréer <strong>des</strong> instruments plus fl exibles et convivi<strong>aux</strong> et à réduireles coûts et la durée <strong>des</strong> procédures de passation de marché.C’est la raison pour laquelle la réforme de la législation enmatière de marchés publics est l’une <strong>des</strong> douze actions prioritairesexposées dans l’« Acte pour le Marché unique » (cf. RLCT2011/71, n° 1999) adopté le 13 avril 2011 (http://europa.eu).Des procédures de passation de marchés publics ouvertes etconcurrentielles ont d’ores et déjà entraîné une baisse <strong>des</strong>coûts d’environ 4 % et généré <strong>des</strong> économies de quelque20 milliards d’euros (http://europa.eu).1) Le contexte généralDans l’ensemble de l’Union européenne (UE), les acheteurspublics remplacent progressivement les procédures administrativessur papier par <strong>des</strong> outils et <strong>des</strong> procédures électroniques.Une conversion intégrale à la passation électronique pourraitpermettre, d’après une étude récente de la Deutsche Bank,d’économiser de 50 à 70 milliards d’euros par an. <strong>La</strong> révisionà venir <strong>des</strong> règles de l’UE en matière de marchés publicsvisera, entre autres, à y intégrer le potentiel de la passationélectronique de marchés.Dans ce cadre, une série d’obstacles empêche pour le momentune transition réussie vers la passation <strong>des</strong> marchés publics parvoie électronique dans l’UE comme, par exemple, l’absencede normalisation <strong>des</strong> procédures, <strong>des</strong> exigences techniquescoûteuses (en particulier l’authentification <strong>des</strong> soumissionnaires),ou encore le rythme différent de progression <strong>des</strong> Étatsmembres et <strong>des</strong> collectivités territoriales. En outre, le recours<strong>aux</strong> marchés publics électroniques ne représente que 5 % dumontant total <strong>des</strong> marchés publics dans l’UE. <strong>La</strong> Commissioneuropéenne passe ainsi en revue ces défis dans son « Livre vertsur le développement <strong>des</strong> marchés publics électroniques dansl’UE », qu’elle a adopté le 18 octobre 2010 (cf. RLCT 2010/63,n° 1796). En effet, le document dresse un état <strong>des</strong> lieux etpose <strong>des</strong> questions sur les pistes qu’elle suggère de développerafin de relever les défis que représente le recours plussystématique <strong>aux</strong> marchés publics électroniques en Europe.Les contributions attendues, dans le cadre de la consultationpublique, devaient permettre de guider la Commission dans lesréformes qu’elle envisage, cette consultation s’étant achevéele 31 janvier 2011.Consciente du fait que la plupart <strong>des</strong> investissements nécessairesdans ce domaine relève du niveau national et/ourégional, la Commission souligne que les efforts de l’UE dans ledomaine juridique et politique devraient notamment permettred’habiliter plus substantiellement les pouvoirs adjudicateursà passer <strong>des</strong> marchés par voie électronique et d’encouragerle développement de solutions convergentes et sûres. Il s’agitdonc d’un rôle complémentaire à l’appui <strong>des</strong> efforts nation<strong>aux</strong>et région<strong>aux</strong>, car le principe est bien que l’initiative doit revenir<strong>aux</strong> États membres et <strong>aux</strong> collectivités territoriales etque l’UE ne doit uniquement s’impliquer qu’afin d’améliorerl’environnement global. Et c’est bien parce que les passationsélectroniques de marchés publics ne représentent pas plus de5 % du total <strong>des</strong> marchés publics passés au sein de l’UE que laCommission a lancé cette consultation publique pour recueillirles points de vue <strong>des</strong> parties intéressées sur la manière dontl’Union européenne peut aider les États membres à accéléreret à faciliter la mise en place de ces nouvelles procédures. <strong>La</strong>passation électronique de marchés publics est un terme généraldésignant le remplacement, d’un bout à l’autre de la chaîne,de procédures papier par <strong>des</strong> procédures informatisées pourles communications et le traitement <strong>des</strong> opérations. Il s’agitdonc de mettre en place <strong>des</strong> processus électroniques pour lesdifférentes phases de la procédure de passation de marché :publication de l’avis de marché, envoi du cahier <strong>des</strong> charges,soumission <strong>des</strong> offres, évaluation, attribution <strong>des</strong> marchés,commande, facturation et paiement.<strong>La</strong> mise en place progressive de systèmes de passation électroniquede marchés fait partie de l’ambitieux programme visantà promouvoir l’administration en ligne, qui peut réellementtransformer le mode de fonctionnement et les performances<strong>des</strong> administrations publiques nationales, régionales et locales.Le chantier lancé par la Commission européenne en date du29 juillet dernier vise ainsi à contribuer à la définition <strong>des</strong>solutions techniques et pratiques susceptibles de favoriserune pleine application <strong>des</strong> nouvelles dispositions législativeslorsqu’elles prendront effet.2) Les actions lancées le 29 juillet 2011<strong>La</strong> passation électronique de marchés publics, qui désignel’utilisation de moyens électroniques de communication etde traitement <strong>des</strong> transactions par les gouvernements, lescollectivités territoriales et les autres entités du secteur publiclorsqu’ils achètent <strong>des</strong> fournitures, <strong>des</strong> services ou passent<strong>des</strong> marchés de trav<strong>aux</strong> publics, peut être une source d’économiesconsidérables pour les contribuables européens. <strong>La</strong>Commission européenne a annoncé, par conséquent, unesérie de mesures pour stimuler le déploiement de la passationélectronique de marchés publics dans l’UE.Tout d’abord, la Commission lance un appel à candidaturespour la participation à un nouveau groupe d’experts informelsur la passation de marchés par voie électronique. Ce grouped’experts réunira <strong>des</strong> spécialistes de premier plan dans lesdomaines de la conception et de la mise en œuvre de systèmesde passation électronique de marchés et <strong>des</strong> stratégies en lamatière. D’ici à la fi n 2012, le groupe élaborera un projet <strong>des</strong>olutions communes pour la soumission électronique d’offres.<strong>La</strong> Commission invite les experts qualifiés à poser leur candidaturepour faire partie du groupe (la date limite pour lescandidatures a été fixée au 30 septembre 2011).Ensuite, elle entreprend un travail d’évaluation et d’analysecomparative de l’utilisation de la passation électronique demarchés publics dans les États membres, afin de promouvoirles meilleures pratiques. Ainsi, elle a publié au Journal officielun appel d’offres portant sur une étude visant à mettre aupoint <strong>des</strong> indicateurs pertinents pour suivre l’évolution de lapassation électronique de marchés publics (http://ec.europa.eu). Le manque actuel d’informations sur le développementde la passation électronique de marchés publics entrave sondéploiement. Les résultats de l’étude aideront les décideurs àl’échelon de l’UE et <strong>des</strong> États membres à suivre l’évolution de48 REVUE LAMY DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES • SEPTEMBRE 2011 • N° 71
la passation électronique de marchés et, partant, à soutenir lepassage <strong>aux</strong> procédures électroniques.Un second objectif est de remédier au manque d’informationsur les bonnes pratiques en matière de marchés publics électroniques,en élaborant un dossier répertoriant les solutionsde passation électronique les plus utilisées ou les plus probantesen Europe. Les conclusions relatives <strong>aux</strong> « meilleurespratiques » seront utilisées pour promouvoir la convergence etl’adoption <strong>des</strong> solutions qui auront fait leurs preuves par lesÉtats membres, les régions et les autres collectivités territorialesinvestissant dans une infrastructure de passation électroniquede marchés, ce qui leur évitera de « réinventer la roue » oud’investir dans <strong>des</strong> solutions non productives (la date limitede remise <strong>des</strong> offres a été fixée au 30 septembre 2011).Enfin, la Commission publie un résumé détaillé <strong>des</strong> réponsesau Livre vert sur le développement <strong>des</strong> marchés publics électroniquesdans l’UE, réponses qui à l’évidence témoignent d’unsoutien considérable à l’idée de rendre obligatoire le recoursà la passation électronique de marchés publics dans l’Union.Ainsi, l’analyse <strong>des</strong> 77 réponses à la consultation sur le Livrevert fournit <strong>des</strong> indications très détaillées qui éclaireront la suitede la réflexion dans le domaine de la passation électroniquede marchés. On observe un large soutien à l’action menée àl’échelon de l’UE, y compris le recours à la législation, pourfaciliter l’utilisation de solutions standardisées de passationélectronique de marchés. Une faible majorité de répondantssoutient l’adoption, au niveau de l’UE, de mesures visant àimposer l’utilisation de la passation électronique de marchés.EUROPEL’objectif de toutes ces mesures est d’aider les États membreset leurs collectivités territoriales à accélérer le passage <strong>aux</strong>marchés publics électroniques et de permettre <strong>aux</strong> fournisseursde participer à ces derniers dans l’ensemble du Marchéunique. <strong>La</strong> passation électronique de marchés n’implique passimplement de remplacer les procédures sur papier par d’autressystèmes utilisant les communications électroniques. Elle ala capacité de rationaliser et d’accélérer les achats publics, cedont bénéficieront tant les acheteurs que les fournisseurs, sansoublier les contribuables européens. Elle rendra la gestion <strong>des</strong>marchés publics plus efficace, ce qui se traduira par <strong>des</strong> gainsde temps et d’argent.Le commissaire européen en charge du Marché intérieur et<strong>des</strong> Services, M. Michel Barnier a ainsi déclaré : « En matièrede marchés publics, la passation électronique est l’avenir. Lesprocédures électroniques donneront de meilleurs résultats,réduiront les gaspillages et les erreurs et aideront les acheteurspublics à gérer <strong>des</strong> transactions complexes. À un horizon decinq à dix ans, la gestion <strong>des</strong> marchés publics deviendra engrande partie électronique. Nous devons commencer à nouspréparer à cette évolution dès maintenant. À l’échelon del’UE, nous devons veiller à ce que le cadre juridique et politiquesoit propice au changement. Le chantier de fond que jelance aujourd’hui marque un nouveau pas important pourmettre la puissance <strong>des</strong> nouvelles technologies au service <strong>des</strong>marchés publics ».http://ec.europa.euREPÈRESN° 71 • SEPTEMBRE 2011 • REVUE LAMY DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES 49