Télécharger le document de référence 2007 du groupe EDF ( 4939Kb)

B. L’European Pressurized water Reactor (« EPR ») et les enjeuxassociés1. EPR : un enjeu industriel majeurDans l’attente de la mise au point industrielle des réacteurs de nouvellegénération (4 ème génération : réacteurs rapides à sodium, réacteurs àhaute température à gaz, réacteurs rapides refroidis au gaz ou au plombbismuth,etc.) qui n’apparaîtront pas de façon industrielle sur le marchéavant les années 2040, la plupart des grands pays ou constructeursnucléaires mettent au point des réacteurs de génération intermédiaire(générations 3 et 3+) qui constituent une amélioration (en matière decoût et de sûreté) par rapport aux réacteurs actuels et qui seront disponiblessur le marché à plus court terme, tels que l’AES92 russe, l’AP1000de Westinghouse, l’ESBWR de General Electric et l’EPR.EDF a fait le choix de s’appuyer sur la technologie EPR pour préparer lerenouvellement de son parc nucléaire en exploitation. Ce réacteur est issude l’expérience conjointe de l’exploitation des deux plus grands parcsnucléaires européens — les parcs français et allemand — et son référentielde sûreté a été examiné par les autorités de sûreté allemande et française.Dans le contexte de renouvellement du parc de production européen,EDF souhaite conserver l’avantage comparatif qu’elle a su bâtir dans lesannées 1970 et 1980, avec le développement d’un parc nucléaire standardiséet industriellement maîtrisé.Les décisions de renouvellement du parc nucléaire d’EDF interviendrontau plus tôt à l’horizon 2015 pour des mises en service après 2020,notamment au regard des perspectives d’allongement de la durée de viedu parc existant.Ainsi, EDF a engagé, en assumant le rôle d’architecte ensemblier, la réalisationd’une tête de série EPR en France, avec le projet de Flamanville 3, afind’être prêt au plan industriel à l’horizon du renouvellement de son parc :• en maîtrisant un modèle de réacteur techniquement éprouvé etconforme aux exigences de l’Autorité de Sûreté Nucléaire ;• disposant d’une organisation industrielle opérationnelle, mise en œuvrelors de la construction du premier modèle ;• en ayant acquis l’expérience d’exploitation suffisante d’une tête desérie, avant de mettre en chantier une éventuelle série.Ce réacteur délivrera par ailleurs, à partir de sa mise en service prévue en2012, une énergie de base compétitive utile pour faire face aux évolutionsde la demande. En effet, le coût complet 11 de Flamanville 3 a étéestimé en 2006 à 46 euros/ MWh (en euros 2005).2. Le projet industriel « EPR »L’EPR est un réacteur d’environ 1 600 MW développé depuis le début desannées 90 par Areva NP (Groupe Areva 66 % et Siemens 34 %), enpartenariat avec EDF et les électriciens allemands qui ont participé aufinancement du développement et ont apporté le savoir-faire techniquerésultant de l’exploitation de leur parc nucléaire.L’EPR appartient à la même filière que les réacteurs à eau pressuriséeactuellement en service en France. Déjà analysé par les autorités desûreté, il bénéficie des avancées technologiques et opérationnelles desréacteurs français et allemands les plus récents.L’ampleur du projet industriel EPR répond ainsi à des objectifs ambitieuxen matière de :• sûreté ;• protection de l’environnement ;• performances techniques et économiques ;• organisation optimisée de la maîtrise d’œuvre de cette tranche nucléaire.La sûreté. Le développement du nouveau type de réacteur EPR est l’occasionpour EDF de renforcer encore la sûreté de son parc nucléaire en réduisantencore plus la probabilité d’occurrence d’un accident grave et en limitantencore plus les conséquences potentielles. Ces enjeux de sûreté ont étéretenus dès la conception du réacteur.La protection de l’environnement. Le projet EPR s’inscrit dans la démarcheEDF d’acteur de la protection de l’environnement en améliorant sensiblementses performances par rapport au parc actuel dans une logique deprogrès continu bénéficiant du retour d’expérience.Par rapport aux tranches 1 300 MW actuelles, le projet EPR a ainsi pourobjectif de réduire :• le volume de déchets radioactifs de 30 % (gain sur les quantités dematières irradiées en réacteur : uranium et déchets de structure) ;• les rejets radioactifs liquides par MWh produit de 30 % (hors tritium etcarbone 14) ;• les rejets radioactifs gazeux par MWh produit de 30 à 40 % (horscarbone 14).Au niveau de la radioprotection, la dose annuelle collective visée est deuxfois moins importante que le résultat moyen actuel des tranches enexploitation en France.Les performances techniques et économiques. Les objectifs de performancedu projet EPR sont les suivants :• obtenir une puissance thermique de 4 300 à 4 500 MW pour une puissanceélectrique nette d’environ 1 600 MW ;• atteindre une disponibilité de 91 % grâce à certains principes deconception issus des réacteurs allemands qui permettent le fonctionnementdes tranches tout en effectuant des opérations de maintenance ;• utiliser au mieux le combustible (60 000 MW jour par tonne) ;• atteindre une durée de vie technique de 60 ans.En substitution au parc REP actuel, l’EPR devrait permettre de réaliser deséconomies sur les dépenses d’exploitation par kW et par kWh grâce à sesperformances techniques et à l’effet de taille constaté aujourd’hui entreles paliers REP 900 et REP 1 300.Une ingénierie « architecte-ensemblier ». Pour le renouvellement de sonparc, EDF souhaite conserver la maîtrise directe :• de la conception et du fonctionnement des centrales ;• de l’organisation des projets de développement ;• du planning de réalisation et du coût de construction ;• des relations avec l’ASN ;• de l’intégration directe du retour d’expérience d’exploitation.11Somme actualisée des charges prévisionnelles exprimées en euros constants par MWh, incluant lescoûts de construction, les intérêts intercalaires, les frais de déconstruction, les coûts d’exploitation etde maintenance,les taxes et les coûts des combustibles y compris les charges relatives à l’aval du cycle.APERÇU DES ACTIVITÉS 47EDF - DOCUMENT DE RÉFÉRENCE 2007