Otto : Autobiographie d'un ours en peluche

Lire des œuvres littéraires en classe au cycle 3Otto : Autobiographie d’un ours en peluche de Tomi UNGERER, Ed. l’Ecole desLoisirsRédaction du compte rendu : Lise Mérin1 ère séance : mercredi 24 mars 2004L’objectif de cette 1 ère séance était que les participants à l’atelier s’approprient l’œuvre qu’ils avaientchoisie et à cet effet partagent, comparent et confrontent leurs perceptions, analyses, interrogations etpoints de vue afin d’être en mesure de proposer à leurs élèves des séquences de littérature qui neseraient pas plaquées, « clés en mains », mais bien le fruit de lectures personnelles.Des propositions d’activité ayant d’emblée été proposées lors de cette première rencontre, leséchanges et débats sur l’œuvre n’ont pu se dérouler comme il avait été prévu. C’est dommage carcette phase est essentielle pour les raisons rappelées dans les notes départementales qui avaient étéadressées à tous.L’émotion ressentie par une enseignante qui a choisi de travailler ce texte avec ses élèves aurait méritéd’être décrite, peut-être analysée, confrontée à d’autres réactions adultes…et à celles des enfants, déjàconnues ou à découvrir. Ce temps d’échange enrichit la perception que chacun a de l’œuvre, met endoute ou conforte sa compréhension et ses appréciations. La littérature n’est pas une science exacte : sides lecteurs informés et de bonne foi doivent s’accorder sur la nature et les significations possibles del’œuvre, il reste essentiel d’identifier ce qui peut faire débat, ce qui relève de l’appréciationpersonnelle, du goût et des intérêts de chacun.A travers la variété des entrées de travail avec les élèves d’emblée proposées, se sont dessinées dessensibilités, des approches qui auraient mérité d’être plus amplement explorées…1) Questions en débat :a) Le principal aspect de l’œuvre qui a été débattu est le thème de la seconde guerremondiale : faut-il traiter ce thème avec les élèves à travers la littérature, et de quelle(s)manière(s) ? Certains participants ont avoué qu’ils étaient mal à l’aise pour travaillerla seconde guerre mondiale en classe. D’autres ont répondu que la littérature, et Ottoen général, pouvaient justement permettre d’aborder ce point du programme d’histoirede CM2, d’autres encore rétorquaient qu’ils ne souhaitaient pas mélanger lesdisciplines « Littérature » et « Histoire ».b) Très succinctement a été évoqué le thème de l’autobiographie quand il s’agit de faireécrire les élèves : Faut-il faire appel à l’autobiographie de manière trop personnelle ?Quelles compétences l’enseignant a-t-il face à des écrits où des élèves se « mettent ànu » ?2) Analyse de l’œuvre :Elle s’est amorcée à travers les pistes de travail en classe proposées par les participants :l’autobiographie, la chronologie (notamment avec le retour en arrière), l’alternance tension/détente, lerapport texte/illustration, le narrateur (notion qui demanderait des clarifications).3) Bibliographie, mises en réseaux :• d’autres albums autour du thème de la Shoah :1

- Le petit garçon étoile de Rachel Hausfeter-Douïeb/Olivier Latyk, éd. Casterman ;- Quand Anna riait et Le professeur de musique de Yaël Hassan.• les autres œuvres de Tomi Ungerer• certaines œuvres de Rascal ( Toto notamment, mais aussi Moun et Fanchon)4) Propositions de mise en œuvre :• Repérage des différentes étapes et écriture d’une suite ;• Un enseignant a relaté ce qui se fait dans son école autour de plusieurs œuvres de TomiUngerer. 4 classes sont impliquées : Nuage bleu (GS), Les trois brigands (CP), Jean de lalune (CE1), Otto (CE2). Les enseignants travaillent en parallèle, par exemple sur la 1 ère decouverture (production d’écrits : que se passe-t-il derrière cette couverture ?). Après lecture etétude des œuvres, les 4 classes se réunissent. Les élèves ont dégagé des points communs entreles 1 ère de couverture et ce qu’ils avaient supposé des histoires. Les CE1 ont réécrits unehistoire à partir des 4 œuvres de Tomi Ungerer étudiées.• En ce qui concerne le travail des CE2 ( Otto), les élèves ont travaillé en groupes autour desillustrations, du rapport texte/image.• Une bibliothécaire parle du prix Chronos dans le cadre duquel on peut lire et étudier « Otto ».Elle parle aussi du ressenti des enfants qui sont surtout sensibles, de manière spontanée, auxaventures de l’ours et au personnage de Yasmine.• Une enseignante explique elle aussi sa démarche : lecture par les enfants seuls, repérage desdifférentes étapes du récit, écriture d’une suite (avec débat pour soutenir les positions dechacun).• Autre démarche envisagée : autour du texte présenté seul, sans les illustrations, travail sur lerapport réel/imaginaire.• Ateliers de critique littéraire.• Une enseignante a travaillé avec des enfants de l’AIS. Elle n’a donné que le début du texte(jusqu’à « Ils me baptisèrent Otto »). La consigne était la suivante : Qui est Otto ? Les élèvesétaient donc invités à émettre des hypothèses et à argumenter, ou tout au moins justifier…2 ème séance : mercredi 12 mai 2004a) Un seul enseignant a effectivement travaillé depuis la première rencontre autour de cette œuvreavec ses élèves de CM1. Il a rendu compte de ce travail. Il a précisé qu’au préalable, les élèves, àtravers leurs séances de « conseil de classe » du lundi matin avaient abordé le thème de la guerre, cequi a bien sûr favorisé leur appropriation de l’œuvre.• 1 ère séance : 1 ère et 4 ème de couverture. N’a pas présenté le titre du livre.- relevé au tableau des éléments constitutifs de ces pages.- des hypothèses de lecture se dégagent de ce relevé.• 2 ème séance :- repérage de la couleur jaune de la 2 ème de couverture (réflexions sur la symbolique de cettecouleur)- lecture du début par l’enseignant jusqu’à « …Ils me baptisèrent Otto », puis de la fin (dernièrepage).- Travail par groupes : « Imaginer ce qui a pu se passer entre temps ».- Reprise à la maison en production personnelle.2

• 3 ème séance : photocopies de certaines illustrations (les bombardements, la rencontre du soldatet de l’ours, le soldat à l’hôpital)Par groupes, écriture des élèves à partir de ces illustrations (chaque groupe avait des illustrationsdifférentes). Beaucoup ont été sensibles au fait que Otto soit le narrateur (car ils l’ont repris dansleurs propres écrits)Commentaires : Les 2 écrits permettaient d’évaluer la capacité des élèves à des prises d’indices(dans le texte d’une part, dans les illustrations d’autre part).A la date du 12 mai, le travail était encore en cours. Les élèves n’avaient pas encore lu l’œuvre enentier. L’enseignant a précisé qu’il souhaitait travailler sur les personnages, le point de vue dunarrateur, les différents thèmes abordés (notamment celui des afro-américains), tout en étantconscient qu’il n’exploitera sans doute pas toutes ces entrées.b) Un enseignant a fait écrire ses élèves à partir des images des 2 enfants et des 2 vieillards : qu’a-t-ilpu se passer entre temps ? Autre axe mentionné : notion d’autobiographie à construire avec les enfantsautour d’un travail sur les pronoms (le système énonciatif) et la chronologie.c) Une bibliothécaire explique qu’elle organise des rondes d’albums (ou de romans) : lectured’extraits. Sur le site de la médiathèque, les enfants peuvent donner leurs impressions s’ils ont choiside lire le livre en entier.d) Une CPC dit qu’elle a constitué une « bibliothèque satellite » autour de Otto qu’elle a distribuéaux enseignants.f) Un CPC signale un projet autour de Otto en cours de réalisation sur la circonscription de Bobigny(6 CM1 sur 4 écoles) : réalisation d’un jeu de type Trivial Poursuit (« Otto-poursuite ») avec le« camembert » découpé en 5 : l’histoire, l’Histoire, l’autobiographie, etc. Les élèves doivent inventerles questions et les réponses qui sont ensuite recopiées sur des cartes. Ce jeu est prévu pour 2 équipesde 4 joueurs.Problèmes soulevés :- les ouvrages en nombre insuffisant ;- pas de personnel pour les animations littéraires ;- formation en littérature des enseignants de culture plutôt scientifique au départ et qui sesentent démunis et mal à l’aise face aux nouveaux programmes.3