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La monnaie. Ce que tout le monde devrait en savoir - Institut Coppet

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<strong>Ce</strong>t Office lui-même, dép<strong>en</strong>dant de la Ban<strong>que</strong> de France, a été transformé <strong>en</strong> octobre1940 <strong>en</strong> un établissem<strong>en</strong>t public doté de la personnalité civi<strong>le</strong> et de l’autonomie financière,placé sous l’autorité du Ministre des Finances.Enfin la hausse des cours des métaux a été tel<strong>le</strong> <strong>que</strong> <strong>le</strong> prix de revi<strong>en</strong>t des piècesdivisionnaires a dépassé <strong>le</strong>ur va<strong>le</strong>ur nomina<strong>le</strong> et qu’il a fallu à la fois supprimer la pièce decinq c<strong>en</strong>times et recourir à l’aluminium et au zinc. Les pièces divisionnaires sont dev<strong>en</strong>uesd’une surpr<strong>en</strong>ante légèreté.Chapitre XXIII – L<strong>en</strong>demain de libérationDans <strong>le</strong>s pays libérés, <strong>le</strong> phénomène monétaire qui attire <strong>tout</strong> d’abord <strong>le</strong>s regards desnouveaux gouvernants est l’excès manifeste de la circulation. <strong>La</strong> première condition duretour à une situation saine est évidemm<strong>en</strong>t l’arrêt des émissions de bil<strong>le</strong>ts, mais el<strong>le</strong> exigeun équilibre budgétaire qui semb<strong>le</strong> diffici<strong>le</strong> à obt<strong>en</strong>ir, puis<strong>que</strong> <strong>le</strong> déficit du budget français,évalué vers <strong>le</strong> milieu de l’année 1945, est de l’ordre de 250 milliards de francs.Pour opérer une ponction, <strong>le</strong>s pouvoirs public sont eu recours à l’emprunt et à l’impôt.L’emprunt est <strong>le</strong> moy<strong>en</strong> normal d’éta<strong>le</strong>r pour ainsi dire l’inflation dans <strong>le</strong> temps. Sonémission est facilité par l’abondance des disponibilités qu’atteste un taux d’intérêtétonnamm<strong>en</strong>t bas : <strong>le</strong> taux d’escompte de la Ban<strong>que</strong> de France tombe à 1,625% au début de1945.Dès novembre 1944, <strong>le</strong> Gouvernem<strong>en</strong>t français lance un emprunt perpétuel qui luifournit 164 milliards de francs dont 127 d’arg<strong>en</strong>t frais et lui permet de rembourserintégra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s avances provisoires cons<strong>en</strong>ties par la Ban<strong>que</strong> de France à l’État et deréduire légèrem<strong>en</strong>t la circulation. Au début de 1945, profitant du bon marché de l’arg<strong>en</strong>t, ilconvertit <strong>en</strong> 3 % <strong>le</strong>s r<strong>en</strong>tes 4 % et 4 ½ % et allège ainsi d’un milliard et demi par an lacharge des arrérages.Comme impôts, <strong>le</strong>s pouvoirs publics décrèt<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 1945 un impôt sur <strong>le</strong> capital dit desolidarité, malgré la condamnation portée depuis longtemps contre cette forme decontribution par <strong>le</strong>s spécialistes de la sci<strong>en</strong>ce financière, et une taxe sur l’<strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>tdestinée à frapper la plus-value « réel<strong>le</strong> » des patrimoines <strong>en</strong>registrée <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> 1 erjanvier1940 et <strong>le</strong>4 juin 1945. Le r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t escompté (80 milliards de francs <strong>en</strong> 1946, 130 au total)n’est pas suffisant pour justifier la désorganisation des marchés, la pénalisation del’épargne, l’arbitraire des évaluations. De tels impôts exceptionnels ne sont admissib<strong>le</strong>s <strong>que</strong>pour liquider une situation et non pour couvrir un déficit budgétaire.Enfin il semb<strong>le</strong> logi<strong>que</strong>, après une inflation, de songer à une déflation. On nomme ainsi<strong>tout</strong>e réduction du volume monétaire, sans modification du volume des échanges.Si la définition de la déflation est symétri<strong>que</strong> de cel<strong>le</strong> de l’inflation, <strong>le</strong>s effets ne <strong>le</strong> sontnul<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t. Toute contraction monétaire t<strong>en</strong>d à faire baisser <strong>le</strong>s prix, conformém<strong>en</strong>t à lanotion quantitative, et comme <strong>le</strong>s élém<strong>en</strong>ts des coûts de production sont diffici<strong>le</strong>m<strong>en</strong>tcompressib<strong>le</strong>s (impôts, salaires, intérêts), <strong>le</strong>s profits s’am<strong>en</strong>uis<strong>en</strong>t, <strong>le</strong>s chefs d’<strong>en</strong>treprises’inquièt<strong>en</strong>t, <strong>le</strong> chômage s’accroît, bref des résistances s’affirm<strong>en</strong>t. C’est pour ce motifqu’un plan de déflation graduel<strong>le</strong> et modérée établi <strong>en</strong> 1920 <strong>en</strong> France dut être abandonnétrois ans après.Le seul exemp<strong>le</strong> de déflation brusquée qui ait été opérée avant nos jours est celui de laTchécoslovaquie. <strong>La</strong> loi du 25 février 1919 avait ordonné l’estampillage des bil<strong>le</strong>ts de

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