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La monnaie. Ce que tout le monde devrait en savoir - Institut Coppet

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Ensuite <strong>le</strong>s marks d’occupation avai<strong>en</strong>t cours légal, ils pouvai<strong>en</strong>t être remplacés par desbil<strong>le</strong>ts nationaux grâce aux efforts des <strong>Institut</strong>s d’émission des pays occupés 156 etdisparaissai<strong>en</strong>t ainsi peu à peu, discrètem<strong>en</strong>t – ce fut <strong>le</strong> cas <strong>en</strong> France – mais <strong>le</strong> cours légalne <strong>le</strong>ur était cep<strong>en</strong>dant pas retiré, <strong>en</strong> principe, car <strong>le</strong>ur mise <strong>en</strong> circulation restait toujourspossib<strong>le</strong> 157 .Enfin <strong>le</strong>s marks d’occupation étai<strong>en</strong>t couverts à la fois par <strong>le</strong> portefeuil<strong>le</strong> commercial desReichskreditkass<strong>en</strong> et par une avance du Reich.2° Le taux de change du franc <strong>en</strong> marks avait été fixé d’autorité par <strong>le</strong>s Al<strong>le</strong>mands à unchiffre qui ne correspondait pas à la réalité et nous était défavorab<strong>le</strong> : 1 mark pour 20 francs(ordonnance du 17 mai 1940). D’après <strong>le</strong>s cours du mark et du franc <strong>en</strong> Suisse, cette paritéaurait dû être de 17 fr. 60. <strong>Ce</strong>tte sous-estimation du franc facilitait <strong>le</strong>s achats des occupants<strong>en</strong> France et constituait un moy<strong>en</strong> de plus de rançonner notre pays.3° <strong>La</strong> France devait remettre aux Al<strong>le</strong>mands, à titre de simp<strong>le</strong> acompte sur <strong>le</strong>s fraisd’occupation, une somme de 400 millions de francs par jour dont la réduction à 300millions <strong>en</strong> mai 1941 fut tolérée par <strong>le</strong>s occupants sans qu’il y ait eu accord. Le 11novembre 1942, ce mon tant fut é<strong>le</strong>vé à 500 millions, y compris <strong>le</strong>s indemnités de logem<strong>en</strong>tet de cantonnem<strong>en</strong>t antérieurem<strong>en</strong>t réglées à part. En outre, depuis <strong>le</strong> 1 er janvier 1943, <strong>le</strong>Gouvernem<strong>en</strong>t itali<strong>en</strong> exigea <strong>le</strong> versem<strong>en</strong>t d’un milliard de francs par mois pour couvrir <strong>le</strong>sfrais des forces itali<strong>en</strong>nes dites d’« opérations », montant qui dut être versé aux Al<strong>le</strong>mandsaprès l’armistice signé par l’Italie <strong>en</strong> septembre 1943.Les versem<strong>en</strong>ts effectués à l’Al<strong>le</strong>magne au titre des frais d’occupation se montai<strong>en</strong>t àprès de 632 milliards de francs <strong>le</strong> 20 juil<strong>le</strong>t 1944.Afin de faire face à ces dép<strong>en</strong>ses, la Ban<strong>que</strong> de France s’était <strong>en</strong>gagée par la conv<strong>en</strong>tiondu 25 août 1940 à cons<strong>en</strong>tir à l’Etat des avances provisoires qui atteignai<strong>en</strong>t à la fin dejuil<strong>le</strong>t 1944 la somme de 425 milliards et demi de francs. En outre l’État faisait appel auxressources ordinaires de Trésorerie et notamm<strong>en</strong>t à des émissions de bons du Trésor.Une inflation prit ainsi naissance. Au début du mois d’août 1944, <strong>le</strong> montant des bil<strong>le</strong>ts<strong>en</strong> circulation était voisin de 592 milliards de francs, celui des <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts à vue de laBan<strong>que</strong> de France dépassait 635 milliards et la couverture (rapport de l’<strong>en</strong>caisse-or à ces<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts) était tombée à un peu plus de13 %.Le développem<strong>en</strong>t de cette inflation a été discontinu, car <strong>le</strong>s Reichskreditkass<strong>en</strong>accumulai<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong>ur compte à la Ban<strong>que</strong> de France <strong>le</strong> montant des versem<strong>en</strong>ts effectuésaux occupants et opérai<strong>en</strong>t des prélèvem<strong>en</strong>ts sans aucune régularité. Encore ce mouvem<strong>en</strong>ta-t-il été freiné par une forte thésaurisation, dont <strong>le</strong>s bil<strong>le</strong>ts de 5.000 francs sur<strong>tout</strong> ont étél’objet et qui a été estimée <strong>en</strong> 1943 à une c<strong>en</strong>taine de milliards de francs.Les pouvoirs publics ont essayé de restreindre l’usage de la <strong>monnaie</strong> de papier <strong>en</strong>supprimant <strong>le</strong> timbre du chè<strong>que</strong> <strong>en</strong> 1942 et ils ont porté à 40.000 fr. puis à 60.000 francs <strong>en</strong>1944 <strong>le</strong> maximum des dépôts admis par <strong>le</strong>s Caisses d’épargne dans l’espoir de canaliser <strong>le</strong>flux monétaire. Les dépôts dans <strong>le</strong>s quatre grandes ban<strong>que</strong>s sont montés de 52 milliards <strong>en</strong>septembre 1940 à 118 milliards <strong>en</strong> mai 1944 et ceux des caisses d’épargne ont à cettedernière date dépassé 130 milliards. Il <strong>en</strong> est résulté une abondance monétaire qui aamélioré la liquidité des établissem<strong>en</strong>ts de crédit, provoqué la baisse du taux de l’intérêt 158et <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré bi<strong>en</strong> des illusions : n’a-t-on pas dit naïvem<strong>en</strong>t <strong>que</strong> ces accumulations de156 Ils étai<strong>en</strong>t « épongés » suivant <strong>le</strong> terme consacré.157 Exception faite pour <strong>le</strong>s pièces divisionnaires qui ont perdu <strong>le</strong> cours légal lors de <strong>le</strong>ur retrait, effectué <strong>en</strong>vue de récupérer <strong>le</strong> métal dont el<strong>le</strong>s étai<strong>en</strong>t faites. – Le cours légal a fini par être aussi retiré aux marksd’occupation, mais seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong> 1 er décembre 1943.158 Le taux d’escompte de la Ban<strong>que</strong> de France a été fixé à 1,75 % <strong>le</strong> 15 mars 1941.

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