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La monnaie. Ce que tout le monde devrait en savoir - Institut Coppet

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couverture de la circulation fin décembre est <strong>en</strong>core éga<strong>le</strong> à 59 % sans qu’il soit t<strong>en</strong>ucompte de l’or du fonds de régularisation 142 .Rest<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s impôts et <strong>le</strong>s emprunts. Après avoir fait appel aux contribuab<strong>le</strong>s dès avril1939 (taxe d’armem<strong>en</strong>t) et aux prêteurs <strong>en</strong> mai, <strong>le</strong> ministre des finances obti<strong>en</strong>t de laBan<strong>que</strong> de France, au début de la guerre, un crédit de 25 milliards dont moins de 12 ont été143utilisés avant la fin de l’année . Puis il élabore <strong>le</strong> budget de 1940 qui est divisé <strong>en</strong> deuxparties : l’une correspondant aux dép<strong>en</strong>ses civi<strong>le</strong>s, l’autre aux dép<strong>en</strong>ses militaires, lapremière couverte par l’impôt et évaluée à 79 milliards, la seconde correspondant àl’emprunt et de l’ordre de 250 milliards. Les charges fisca<strong>le</strong>s n’ont pas à être étudiées.Quant aux emprunts, ils doiv<strong>en</strong>t au contraire ret<strong>en</strong>ir notre att<strong>en</strong>tion, car ils pos<strong>en</strong>t unproblème monétaire.P<strong>en</strong>dant la période de reprise qui a précédé <strong>le</strong> conflit, <strong>le</strong>s capitaux sont r<strong>en</strong>trés, comm<strong>en</strong>ous l’avons indiqué, mais <strong>le</strong>urs dét<strong>en</strong>teurs <strong>le</strong>s ont gardés liquides <strong>en</strong> majeure partie, ce quia <strong>en</strong>traîné d’une part une diverg<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s taux d’intérêt respectivem<strong>en</strong>t sur <strong>le</strong> marchémonétaire, bi<strong>en</strong> approvisionné, et sur <strong>le</strong> marché financier déserté, d’autre part unra<strong>le</strong>ntissem<strong>en</strong>t des achats qui a été préjudiciab<strong>le</strong> aux coopératives et aux grands magasins.<strong>Ce</strong> mouvem<strong>en</strong>t de reflux s’est poursuivi après la déclaration de guerre. « Le volontariatdes capitaux au <strong>le</strong>ndemain de la mobilisation généra<strong>le</strong>, a déclaré M. Paul Reynaud, s’esttraduit par un élan magnifi<strong>que</strong> 144 . » Le fonds de régularisation a reçu 34 milliards de francs<strong>en</strong>tre <strong>le</strong> 1 er septembre et <strong>le</strong> 15 décembre 1939.En outre, <strong>le</strong>s dépôts dans <strong>le</strong>s caisses d’épargne ont été <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne légèrem<strong>en</strong>t supérieursaux retraits p<strong>en</strong>dant l’année 1939 et <strong>le</strong> taux de l’escompte de la Ban<strong>que</strong> de France est restéfixé à 2 %.Dans ces conditions, il est naturel <strong>que</strong> <strong>le</strong> Trésor cherche à profiter de l’abondance desdisponibilités sur <strong>le</strong> marché monétaire <strong>en</strong> émettant des bons à court terme, dits bonsd’armem<strong>en</strong>t. Les milliards empruntés de la sorte sont dép<strong>en</strong>sés par l’État, mais ceux qui <strong>le</strong>s<strong>en</strong>caiss<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s revers<strong>en</strong>t au Trésor <strong>en</strong> souscrivant aux bons. Ainsi se constitue un circuitfermé. En temps de paix, l’opération est dangereuse parce <strong>que</strong> ce circuit se rompt aisém<strong>en</strong>t.L’énumération des causes de rupture possib<strong>le</strong> nous montrera comm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> temps de guerreon cherche à empêcher ces causes de jouer.1° Au lieu de retourner au Trésor, <strong>le</strong>s capitaux pourrai<strong>en</strong>t être thésaurisés. Leur dét<strong>en</strong>teurpréfère se priver d’une partie de ses rev<strong>en</strong>us, plutôt <strong>que</strong> de <strong>le</strong>s confier à l’Etat, mêmetemporairem<strong>en</strong>t. <strong>Ce</strong>tte év<strong>en</strong>tualité ne peut être <strong>en</strong>visagée <strong>que</strong> si <strong>le</strong> Gouvernem<strong>en</strong>t n’inspirepas confiance : c’est <strong>que</strong>stion d’ordre politi<strong>que</strong> et social.2° Les capitaux pourrai<strong>en</strong>t être exportés ; aussi <strong>le</strong>ur sortie est-el<strong>le</strong> prohibée par un décretloidu9 septembre 1939. Mais <strong>le</strong>s fonds dus par l’étranger pourrai<strong>en</strong>t être laissés hors desfrontières, c’est pourquoi <strong>le</strong> décret d’application du même jour, complété <strong>le</strong> 26 septembre,exige <strong>le</strong>ur rapatriem<strong>en</strong>t. Enfin <strong>le</strong> commerce de l’or est interdit 145 .3° Le courant des disponibilités pourrait être dévié à l’intérieur du pays par une haussedes prix qui obligerait <strong>le</strong>s individus à accroître la part de <strong>le</strong>urs rev<strong>en</strong>us consacrée aux achatsd’objets de consommation. Un contrô<strong>le</strong> des prix est donc nécessaire. En France, <strong>tout</strong>eermajoration des prix a été interdite à partir du 1 septembre, sauf pour <strong>le</strong>s produits142 Le 29 février 1940, l’<strong>en</strong>caisse-or de la Ban<strong>que</strong> de France est réévaluée sur la base de 23 mgr 34 de métalà 900 millièmes de fin par franc. Le bénéfice comptab<strong>le</strong> dépasse 17.300 millions de francs.143 Le 2 septembre des crédits budgétaires sont ouverts par <strong>le</strong> Par<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t (budget général et compted’investissem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> capital).144 Séance du Sénat, 28 décembre 1939.145 Sur <strong>tout</strong>e cette rég<strong>le</strong>m<strong>en</strong>tation, avant et p<strong>en</strong>dant l’occupation, voyez F. Moliexe, Le système monétairefrançais ; son évolution depuis 1936, Paris, 1942.

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