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La monnaie. Ce que tout le monde devrait en savoir - Institut Coppet

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s’interpose à titre perman<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s nationaux et <strong>le</strong>s étrangers, et qui, sans mouvem<strong>en</strong>t demétal, opère la comp<strong>en</strong>sation <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s dettes et <strong>le</strong>s créances aux cours fixé. L’organisme decontrô<strong>le</strong> exige la déclaration et la remise par <strong>le</strong>s nationaux de tous <strong>le</strong>s moy<strong>en</strong>s de paiem<strong>en</strong>tdont ceux-ci dispos<strong>en</strong>t sur l’extérieur, puis distribue ces moy<strong>en</strong>s de paiem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>sdemandeurs. Ainsi, lors<strong>que</strong> la balance des comptes est déficitaire, la sé<strong>le</strong>ction nécessaire<strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s parties ne s’opère plus par une variation du cours du change, comme el<strong>le</strong> s’opèresur un marché de produits par une variation du prix ; el<strong>le</strong> est imposée de manière autoritaireet se réalise, <strong>en</strong> général, par un échelonnem<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong> temps ; l’organisme de contrô<strong>le</strong>indi<strong>que</strong> <strong>que</strong>ls seront <strong>le</strong>s premiers servis ; <strong>le</strong>s autres att<strong>en</strong>dront, pour obt<strong>en</strong>ir des devises, <strong>que</strong><strong>le</strong>s exportations ai<strong>en</strong>t été suffisamm<strong>en</strong>t abondantes 131 . Par exemp<strong>le</strong>, l’ordre de prioritéindiqué par la loi chili<strong>en</strong>ne du 23 décembre 1937 (artic<strong>le</strong> 2) est <strong>le</strong> suivant : besoins del’administration publi<strong>que</strong>, importation de marchandises, dép<strong>en</strong>ses à l’étranger des<strong>en</strong>treprises chargées des services publics, divid<strong>en</strong>des, autres remises.Souv<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s dirigeants, <strong>en</strong> agissant de la sorte, cherch<strong>en</strong>t à arrêter l’évasion des capitaux,mais <strong>le</strong>s épargnants substitu<strong>en</strong>t alors la thésaurisation au placem<strong>en</strong>t à l’étranger. <strong>La</strong> nationse prive donc de rev<strong>en</strong>us et l’État perd une partie de son crédit. Qu’il ne compte pointdésormais trouver hors des frontières <strong>le</strong>s capitaux qui lui sont nécessaires : <strong>le</strong>s fonds132n’<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t pas quand ils ne sont pas sûrs de pouvoir sortir .Les pouvoirs publics désir<strong>en</strong>t parfois éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t par ce moy<strong>en</strong> r<strong>en</strong>forcer <strong>le</strong>s barrièresdouanières d’une manière hypocrite : <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> des changes est un instrum<strong>en</strong>t d’autarcie,instrum<strong>en</strong>t d’autant plus dangereux qu’il comporte même un contrô<strong>le</strong> postal pour éviter <strong>le</strong>sfraudes.Les dirigeants espèr<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core fré<strong>que</strong>mm<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> faussant ainsi <strong>le</strong> cours du change,l’empêcher de refléter une situation intérieure défavorab<strong>le</strong> dont ils sont <strong>le</strong>s artisans. Ilsn’aim<strong>en</strong>t pas ce témoin s<strong>en</strong>sib<strong>le</strong> qui indi<strong>que</strong> impitoyab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t par une variation <strong>le</strong> malaiseconsécutif aux abus dont ils se sont r<strong>en</strong>dus coupab<strong>le</strong>s. Mais <strong>le</strong> calcul ris<strong>que</strong> d’être déjoué ;l’opinion publi<strong>que</strong> peut être plus méfiante <strong>en</strong>core à <strong>le</strong>ur égard lorsqu’el<strong>le</strong> observe <strong>le</strong>s courspratiqués sur <strong>le</strong>s marchés clandestins ou quand el<strong>le</strong> constate simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t la disparitionint<strong>en</strong>tionnel<strong>le</strong> d’un des principaux signaux d’alarme dont el<strong>le</strong> dispose 133 .Le contrô<strong>le</strong> total, il est vrai, <strong>en</strong> maint<strong>en</strong>ant un taux de change artificiel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t amélioré,évite l’aggravation du poids de la dette extérieure qui résulte de la détérioration du cours duchange dans une nation dont l’économie décline. Pour certains hommes d’État, il prés<strong>en</strong>teaussi cet avantage de conférer aux Gouvernem<strong>en</strong>ts une nouvel<strong>le</strong> puissance : il <strong>le</strong>ur permetde « diriger » la production <strong>en</strong> répartissant <strong>le</strong>s devises à <strong>le</strong>ur guise et d’étatiser l’économie134nationa<strong>le</strong> . Le comité d’experts de la Société des Nations qui a étudié cette <strong>que</strong>stion <strong>en</strong>1938 conclut : « L’un des élém<strong>en</strong>ts <strong>le</strong>s plus importants de l’influ<strong>en</strong>ce directe du contrô<strong>le</strong> des131 <strong>Ce</strong> système de discrimination est analogue au procédé de la <strong>que</strong>ue, fondé sur <strong>le</strong> droit du premieroccupant.132 Le mouvem<strong>en</strong>t des capitaux est alors à un tel point ra<strong>le</strong>nti <strong>que</strong> la balance des comptes t<strong>en</strong>d à seconfondre avec la balance du commerce (R. Traub, Le contrô<strong>le</strong> des changes, Paris, 1938, p. 88).133 Voyez notre artic<strong>le</strong> dans Les faits économi<strong>que</strong>s et sociaux du 26 juil<strong>le</strong>t 1938 : « Relisons <strong>La</strong> Fontaine :quand <strong>le</strong>s servantes tu<strong>en</strong>t <strong>le</strong> coq qui <strong>le</strong>s réveillait de trop grand matin, la vieil<strong>le</strong>, craignant de laisser passerl’heure, <strong>le</strong>s tire du lit plus tôt <strong>en</strong>core. De même quand <strong>le</strong> change ne fournira plus aucune indication, <strong>le</strong>sindividus agiront <strong>en</strong> supposant <strong>le</strong> pire ».134 Le contrô<strong>le</strong> des changes t<strong>en</strong>d à <strong>en</strong>régim<strong>en</strong>ter la production et <strong>le</strong> commerce On cite <strong>le</strong> cas d’une ban<strong>que</strong>c<strong>en</strong>tra<strong>le</strong> europé<strong>en</strong>ne dans la<strong>que</strong>l<strong>le</strong> <strong>le</strong> service des changes fonctionnait avec tr<strong>en</strong>te employés <strong>en</strong> 1930 et <strong>en</strong> exigeplus de 700 <strong>en</strong> 1938 (Rapport sur <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> des changes, Société des Nations, G<strong>en</strong>ève, 1938, p. 45).Comme exemp<strong>le</strong> de rigueur et de minutie, m<strong>en</strong>tionnons un décret qui fixait à 5 marks par esca<strong>le</strong> <strong>le</strong>maximum de dép<strong>en</strong>ses qu’un touriste al<strong>le</strong>mand était autorisé à faire au cours d’une croisière.

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