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La monnaie. Ce que tout le monde devrait en savoir - Institut Coppet

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<strong>Ce</strong>p<strong>en</strong>dant la situation financière est <strong>en</strong>core loin d’être satisfaisante. <strong>La</strong> t<strong>en</strong>sioninternationa<strong>le</strong> qui se produit au mois de septembre oblige <strong>le</strong>s pouvoirs publics à sepréoccuper de l’état de notre armem<strong>en</strong>t, alors <strong>que</strong> <strong>le</strong>s lois socia<strong>le</strong>s antérieurem<strong>en</strong>t votéescontinu<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>traver l’augm<strong>en</strong>tation nécessaire de notre production. L’impossibilité defaire face à 137 milliards de dép<strong>en</strong>ses publi<strong>que</strong>s avec un rev<strong>en</strong>u national estimé à 230 ou240 milliards de francs oblige M. Daladier, présid<strong>en</strong>t du Conseil et son ministre desfinances, M. Paul Reynaud, à mettre <strong>en</strong> œuvre un plan de redressem<strong>en</strong>t. <strong>La</strong> France ne peutsans danger continuer à s’appauvrir <strong>en</strong> travaillant au ra<strong>le</strong>nti et <strong>en</strong> vivant sur son capital. Lesdécrets-lois de novembre 1938 prévoi<strong>en</strong>t notamm<strong>en</strong>t un assouplissem<strong>en</strong>t des règ<strong>le</strong>s relativesà la durée du travail et une réforme fisca<strong>le</strong> comportant de lourdes majorations d’impôts.L’échec de la grève généra<strong>le</strong> <strong>que</strong> <strong>le</strong>s socialistes et <strong>le</strong>s communistes désirai<strong>en</strong>t déc<strong>le</strong>ncher <strong>le</strong>30 novembre 1938 pour protester contre ces mesures purifie l’atmosphère.D’une manière généra<strong>le</strong>, M. Paul Reynaud s’inspire des conceptions classi<strong>que</strong>s del’individualisme. Il veut restaurer <strong>le</strong> profit pour stimu<strong>le</strong>r l’esprit d’initiative, source de <strong>tout</strong>progrès, <strong>en</strong> écartant <strong>le</strong>s obstac<strong>le</strong>s qui s’oppos<strong>en</strong>t à l’augm<strong>en</strong>tation de la production. Enmême temps, il cherche à faire baisser <strong>le</strong> taux de l’intérêt <strong>en</strong> décidant <strong>que</strong> l’État neprocédera pas à des appels de fonds p<strong>en</strong>dant plusieurs mois. Le travail et <strong>le</strong> capital, ainsilibérés, peuv<strong>en</strong>t désormais coopérer à la reprise économi<strong>que</strong>.Sans doute, <strong>le</strong> plan tracé prés<strong>en</strong>te des défauts appar<strong>en</strong>ts ; <strong>en</strong> particulier il vise plus <strong>le</strong>srecettes <strong>que</strong> <strong>le</strong>s dép<strong>en</strong>ses : il établit une super-fiscalité écrasante pour <strong>le</strong>s classesmoy<strong>en</strong>nes 121et il laisse dans la pénombre <strong>le</strong>s économies à réaliser. Mais <strong>le</strong>s idéesess<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>s sont énoncées et ce n’est pas un mince mérite pour un représ<strong>en</strong>tant du peup<strong>le</strong><strong>que</strong> de ris<strong>que</strong>r l’impopularité <strong>en</strong> critiquant l’ext<strong>en</strong>sion démesurée de l’Etat, nouvel<strong>le</strong> ido<strong>le</strong>des masses dont chacun att<strong>en</strong>d subv<strong>en</strong>tion, secours ou prêt, <strong>en</strong> réprouvant <strong>le</strong> malthusianismeéconomi<strong>que</strong> des apôtres de la multiplication indéfinie des loisirs, <strong>en</strong> un mot <strong>en</strong> osant par<strong>le</strong>rde la nécessité du travail et des bi<strong>en</strong>faits de la liberté.Le succès répond aux efforts. <strong>La</strong> situation économi<strong>que</strong> de la France s’améliore. L’indicegénéral de la production de base 100 <strong>en</strong> 1928, était tombé à 91 <strong>en</strong> décembre 1937, à 71 <strong>en</strong>juil<strong>le</strong>t 1938 ; il remonte à 89 <strong>en</strong> février 1939, à 100 <strong>en</strong> juil<strong>le</strong>t ; Le déficit de la balancecommercia<strong>le</strong> diminue : p<strong>en</strong>dant <strong>le</strong>s huit premiers mois de 1939, il se chiffre à 8.707 millionsde francs contre 11.786 p<strong>en</strong>dant la période correspondante de 1938, <strong>le</strong> cours de la livrefléchit au-dessous de 177 à la fin de décembre, la circulation des bil<strong>le</strong>ts, après avoir montéde près de 102 à plus de 124 milliards p<strong>en</strong>dant <strong>le</strong> mois de septembre <strong>en</strong> raison des retraitseffectués au mom<strong>en</strong>t de la mobilisation, retombe à moins de 110 milliards avant <strong>le</strong> terme del’année, 26 milliards de francs sont rapatriés <strong>en</strong>tre novembre 1938 et septembre 1939, <strong>le</strong>scours des r<strong>en</strong>tes et des va<strong>le</strong>urs françaises mont<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Bourse, <strong>le</strong> crédit s’affermit, comme <strong>le</strong>122prouve une opération de conversion effectuée dans de bonnes conditions , <strong>le</strong> tauxd’escompte de la : Ban<strong>que</strong> de France est ram<strong>en</strong>é à 2 % <strong>le</strong> 3 janvier 1939.Les mesures monétaires qui figur<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong>s décrets-lois de novembre 1938 prévoi<strong>en</strong>t<strong>que</strong> l’avance perman<strong>en</strong>te de la Ban<strong>que</strong> de France à l’État sera portée d’un peu plus de 3milliards à 10 milliards. En même temps, il est procédé à une nouvel<strong>le</strong> réévaluation del’<strong>en</strong>caisse-or de notre <strong>Institut</strong> c<strong>en</strong>tral sur la base de 27 milligrammes et demi d’or à 900millièmes de fin par franc, et <strong>le</strong> bénéfice de près de31 milliards 1/2 résultant de cette121 Deux chiffres suffiront à édifier <strong>le</strong> <strong>le</strong>cteur : l’impôt sur <strong>le</strong> rev<strong>en</strong>u des va<strong>le</strong>urs mobilières étrangères nonabonnées atteint 36 % et l’impôt général sur <strong>le</strong> rev<strong>en</strong>u est majoré d’un tiers.122 Il s’agit d’un emprunt contracté principa<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Hollande et destiné à rembourser des prêts cons<strong>en</strong>tisantérieurem<strong>en</strong>t par l’étranger à nos compagnies de chemins de fer. Notons, au sujet de la circulation des bil<strong>le</strong>ts,<strong>que</strong> des coupures de 5.000 francs ont été émises <strong>en</strong> septembre et <strong>que</strong> la plupart d’<strong>en</strong>tre el<strong>le</strong>s sont rev<strong>en</strong>ues auxguichets de la Ban<strong>que</strong> de France.

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