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La monnaie. Ce que tout le monde devrait en savoir - Institut Coppet

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change indi<strong>que</strong> trop clairem<strong>en</strong>t l’état d’esprit des épargnants. Enfin <strong>le</strong> Gouvernem<strong>en</strong>ts’effondre sous <strong>le</strong> poids de ses erreurs.M. Chautemps remplace M. Blum. Lourd héritage. Il est impossib<strong>le</strong> de poursuivrel’expéri<strong>en</strong>ce sans aboutir à la faillite. Le nouveau Gouvernem<strong>en</strong>t est obligé de demanderd’urg<strong>en</strong>ce 15 milliards d’avances à la Ban<strong>que</strong> de France et, <strong>le</strong> 30 juin 1937, il détachecomplètem<strong>en</strong>t <strong>le</strong> franc de l’or 119 . Notre <strong>monnaie</strong> devi<strong>en</strong>t errante ou flottante. Le cours duchange se détériore : la livre, dès <strong>le</strong> premier jour, passe de 110,55 à 129 francs 120 .Heureusem<strong>en</strong>t <strong>le</strong> nouveau Gouvernem<strong>en</strong>t se sépare résolum<strong>en</strong>t de ses prédécesseurs, <strong>en</strong>laissant dans l’ombre <strong>le</strong>s théories erronées et <strong>en</strong> rev<strong>en</strong>ant aux doctrines classi<strong>que</strong>sd’équilibre budgétaire et d’accroissem<strong>en</strong>t de la production.M. Bonnet, ministre des finances, assainit <strong>le</strong> budget <strong>en</strong> accroissant <strong>le</strong>s impôts de 8milliards de francs ; il déclare courageusem<strong>en</strong>t : « Le pays doit compr<strong>en</strong>dre une bonne fois<strong>que</strong> <strong>le</strong>s dép<strong>en</strong>ses qu’il réclame, c’est lui qui <strong>en</strong> fin de compte <strong>le</strong>s paie ». Mais la politi<strong>que</strong> netarde pas à <strong>en</strong>trer <strong>en</strong> jeu de nouveau.L’histoire du début de l’année 1938 répète curieusem<strong>en</strong>t cel<strong>le</strong> de l’année 1936-37. Pourla deuxième fois, M. Léon Blum pr<strong>en</strong>d <strong>le</strong> pouvoir (mars 1938) et provo<strong>que</strong> une aggravationde la situation économi<strong>que</strong>. Le cours du change de la livre monte <strong>le</strong> 15 mars à167 contre147 au début de l’année. Les dép<strong>en</strong>ses sont tel<strong>le</strong>s <strong>que</strong> <strong>le</strong> Gouvernem<strong>en</strong>t propose pour y faireface l’impôt sur <strong>le</strong> capital, la mise au nominatif de tous <strong>le</strong>s titres français et des va<strong>le</strong>ursétrangères négociab<strong>le</strong>s <strong>en</strong> France, une réévaluation de l’<strong>en</strong>caisse-or de la Ban<strong>que</strong> de France,la suppression de l’amortissem<strong>en</strong>t de la dette publi<strong>que</strong>, <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> des changes et diversesmesures inflationnistes. Ne pouvant admettre une pareil<strong>le</strong> révolution, <strong>le</strong> Sénat se décide àmettre fin à cette deuxième et désastreuse expéri<strong>en</strong>ce <strong>le</strong> 8 avril 1938.Les frais sont payés par <strong>le</strong> cabinet de M. Daladier qui doit augm<strong>en</strong>ter <strong>le</strong>s impôts, émettreun emprunt et laisser fléchir <strong>le</strong> franc. Il ne faut pas dire, comme on <strong>le</strong> fait parfois, <strong>que</strong> laFrance s’est donné une nouvel<strong>le</strong> <strong>monnaie</strong> à cette épo<strong>que</strong>. Le franc s’est détérioré commeconsé<strong>que</strong>nce des excès commis par <strong>le</strong> précéd<strong>en</strong>t gouvernem<strong>en</strong>t à direction socialiste et M.Daladier, présid<strong>en</strong>t du Conseil, a simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t affirmé <strong>le</strong>4 mai 1938 qu’il ne laisserait pas ladépréciation se poursuivre au delà de 179 francs pour une livre sterling. Une déclarationd’un homme d’État temporairem<strong>en</strong>t au pouvoir et la fixation d’un plafond par rapport à une<strong>monnaie</strong> el<strong>le</strong>-même flottante n’ont qu’une portée limitée et ne modifi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ri<strong>en</strong> <strong>le</strong> caractèrede notre franc de 1937.Au cours limite de 179 francs et à une parité d <strong>en</strong>viron 5 dollars pour une livre, <strong>le</strong> poidsd’or du franc ressort à 27,6 milligrammes à 900 millièmes de fin. En <strong>monnaie</strong> d’or d’avant1914, ce chiffre correspond à 8,69 c<strong>en</strong>times.Depuis <strong>le</strong> mois de mai 1938, la situation s’améliore et <strong>le</strong> cours du change se mainti<strong>en</strong>taux <strong>en</strong>virons de la limite fixée. Les épargnants repr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t confiance ; une r<strong>en</strong>trée massivede capitaux provo<strong>que</strong> une dét<strong>en</strong>te sur <strong>le</strong> marché, <strong>le</strong> taux d’escompte officiel fléchit à2 1/2 %. Le Gouvernem<strong>en</strong>t, usant des pouvoirs qui lui sont conférés, édicte un grand nombrede décrets-lois. En ce qui concerne la <strong>monnaie</strong>, <strong>le</strong>s avances de la Ban<strong>que</strong> de France à l’Étatsont augm<strong>en</strong>tées de10 milliards de francs et notre <strong>Institut</strong> c<strong>en</strong>tral reçoit l’autorisation deprati<strong>que</strong>r des opérations sur l’op<strong>en</strong> market dans <strong>le</strong> but de régulariser <strong>le</strong> marché.119 Lors de cette deuxième dévaluation, la réévaluation de l’<strong>en</strong>caisse de la Ban<strong>que</strong> de France est opérée surla base de la limite inférieure indiquée par la loi du 1 er octobre 1936, c’est-à-dire 43 milligrammes d’or à 900millièmes de fin par franc. <strong>La</strong> plus-value comptab<strong>le</strong> d’<strong>en</strong>viron 7 milliards de francs ainsi obt<strong>en</strong>ue est affectée àun fonds de souti<strong>en</strong> des r<strong>en</strong>tes, créé <strong>le</strong> 22 juil<strong>le</strong>t 1937.120 Le taux d’escompte de la Ban<strong>que</strong> de France devi<strong>en</strong>t flottant lui aussi : alors qu’il était célèbre par sastabilité, il <strong>en</strong>registre 16 variations <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> 1 er janvier 1936 et <strong>le</strong> 15 septembre 1937.

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