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La monnaie. Ce que tout le monde devrait en savoir - Institut Coppet

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<strong>le</strong>s prix de gros fléchiss<strong>en</strong>t. Le Gouvernem<strong>en</strong>t s’efforce de faire appel au seul marchémonétaire (émission de bons du Trésor) et non au marché financier.<strong>La</strong> chute du cabinet Flandin, puis cel<strong>le</strong> du cabinet Bouisson, <strong>en</strong> 1935, apport<strong>en</strong>t d<strong>en</strong>ouveaux élém<strong>en</strong>ts de troub<strong>le</strong>. Quand M. Pierre <strong>La</strong>val pr<strong>en</strong>d <strong>le</strong> pouvoir <strong>le</strong> 7 juin de la mêmeannée, et constitue un cabinet d’union, <strong>le</strong> déficit budgétaire est voisin de 7 milliards, celuides chemins de fer dépasse 4 milliards. <strong>La</strong> dette publi<strong>que</strong> atteint 340 milliards et <strong>le</strong>s bons duTrésor trouv<strong>en</strong>t diffici<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>eurs, même à 6 %.Une courageuse politi<strong>que</strong> d’économie est t<strong>en</strong>tée. Les dép<strong>en</strong>ses ordinaires de l’État sontram<strong>en</strong>ées de48 à 40 milliards, <strong>le</strong> taux d’escompte de la Ban<strong>que</strong> de France fléchit par paliersde 6 % <strong>en</strong> mai à 3 % <strong>en</strong> août, mais il remonte dès novembre et regagne son chiffre de départtrès rapidem<strong>en</strong>t. C’est qu’<strong>en</strong> effet de nouvel<strong>le</strong>s difficultés politi<strong>que</strong>s surgiss<strong>en</strong>t qui setraduis<strong>en</strong>t par des sorties d’or 100 .A la fin de 1935, la situation du franc est <strong>en</strong>core très forte. L’<strong>en</strong>caisse-or de la Ban<strong>que</strong> deFrance est tombée à 66 milliards de francs <strong>en</strong>viron, contre 82 milliards <strong>en</strong> avril de la mêmeannée, mais ce chiffre dépasse <strong>en</strong>core largem<strong>en</strong>t celui de la thésaurisation des bil<strong>le</strong>tsestimée à 25 milliards, la couverture est supérieure à 70 %. <strong>La</strong> quantité de francs placéspour compte étranger sur <strong>le</strong> marché de Paris n’atteint pas 5 milliards, par consé<strong>que</strong>nt desretraits ne serai<strong>en</strong>t pas dangereux. Les bons du Trésor et ceux de la Déf<strong>en</strong>se nationa<strong>le</strong>représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 42 milliards dont 25 dét<strong>en</strong>us par <strong>le</strong>s ban<strong>que</strong>s <strong>en</strong> contrepartie de <strong>le</strong>urs dépôts et4 à 5 par <strong>le</strong>s caisses publi<strong>que</strong>s, notamm<strong>en</strong>t par la Caisse des Dépôts et Consignations, parsuite une douzaine de milliards seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t de bons ris<strong>que</strong>nt de ne pas être r<strong>en</strong>ouvelés <strong>en</strong> cas101de pani<strong>que</strong> et de donner lieu à une émission correspondante de bil<strong>le</strong>ts .Au début de 1936, la situation économi<strong>que</strong> s’améliore dans <strong>le</strong> <strong>monde</strong> et la France ress<strong>en</strong>t<strong>le</strong>s effets de cette reprise. Malheureusem<strong>en</strong>t l’approche de la campagne é<strong>le</strong>ctora<strong>le</strong> fait naîtredes inquiétudes, <strong>le</strong> budget de 1935 accuse un déficit de 5 milliards (non compris celui deschemins de fer). <strong>La</strong> charge des impôts et <strong>le</strong>s résistances qui surgiss<strong>en</strong>t ne permett<strong>en</strong>t pas auxprix de détail de suivre la p<strong>en</strong>te de la déflation sur la<strong>que</strong>l<strong>le</strong> <strong>le</strong> Gouvernem<strong>en</strong>t s’est risqué etdont <strong>le</strong> principal effet est de susciter un mécont<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t général. <strong>La</strong> France demeure unpays plus cher <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne <strong>que</strong> la Grande-Bretagne, <strong>le</strong>s Pays-Bas, la Suède, deux fois plus102cher <strong>que</strong> la Belgi<strong>que</strong> et el<strong>le</strong> est dépassée seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t par la Suisse .Nous arrivons à l’instant criti<strong>que</strong>, aux é<strong>le</strong>ctions de 1936 qui, <strong>en</strong> donnant <strong>le</strong> pouvoir auxsocialistes, ouvr<strong>en</strong>t une ère de désordres. Nous n’avons ici ni à par<strong>le</strong>r des causes profondesde cette anarchie, ni à rechercher <strong>le</strong>s responsabilités. Nous nous bornons à rappe<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s faits.Au <strong>le</strong>cteur à juger l’arbre par <strong>le</strong> fruit.Dès <strong>le</strong> mois de juin se succèd<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s grèves, <strong>le</strong>s occupations illéga<strong>le</strong>s d’usines, <strong>le</strong>sdésordres, et se multipli<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s textes hâtivem<strong>en</strong>t élaborés. Les législateurs oubli<strong>en</strong>t <strong>que</strong> <strong>le</strong>sréformes, même <strong>le</strong>s plus justifiées, doiv<strong>en</strong>t être graduel<strong>le</strong>s, afin de permettre <strong>le</strong>s adaptationsnécessaires. Les épargnants t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de mettre <strong>le</strong>ur fortune à l’abri. Les capitaux seprécipit<strong>en</strong>t vers Londres, G<strong>en</strong>ève, Bruxel<strong>le</strong>s, New-York. Toutes <strong>le</strong>s courbes de prix, defrets, de coûts se redress<strong>en</strong>t vivem<strong>en</strong>t. Écrasées par <strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s charges socia<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>smoy<strong>en</strong>nes et petites industries se trouv<strong>en</strong>t dans une situation diffici<strong>le</strong>. Les exportationsmar<strong>que</strong>nt un vio<strong>le</strong>nt recul. L’or s’<strong>en</strong>fuit : <strong>en</strong> septembre, notre <strong>Institut</strong> c<strong>en</strong>tral n’a plus <strong>que</strong> 50100 V. R. Théry, Un an d’audaces et de contradictions, Paris, 1937, p. 18.101 Quand <strong>le</strong>s porteurs de bons perd<strong>en</strong>t confiance, ils demand<strong>en</strong>t <strong>le</strong> remboursem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>monnaie</strong>. C’est làqu’est <strong>le</strong> danger des titres à court terme du Trésor. <strong>Ce</strong>lui-ci est bi<strong>en</strong> obligé alors de demander à la Ban<strong>que</strong> deFrance des avances. C’est pourquoi l’on dit <strong>que</strong> l’augm<strong>en</strong>tation de la dette flottante est une inflation <strong>en</strong>puissance. Pour la situation de la France <strong>en</strong> 1935, voir G. Damougeot-Perron, L’économie française et <strong>le</strong>sdécrets-lois, Paris, 1936.102 Ch. Rist, Ecarts de prix, France-Etranger, Paris, 1936.

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