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La monnaie. Ce que tout le monde devrait en savoir - Institut Coppet

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effets sur l’étranger accumulés dans son portefeuil<strong>le</strong> atteint près de 33 milliards. Pourprocéder à ces achats, notre <strong>Institut</strong> c<strong>en</strong>tral émet des bil<strong>le</strong>ts <strong>en</strong> francs. Le droit de procéder àces émissions, sans se préoccuper du plafond, lui est donné par une loi du 7 août 1926.L’afflux des capitaux étrangers devi<strong>en</strong>t pres<strong>que</strong> inquiétant. Dans <strong>le</strong>s quatre premiersmois de 1928, la Ban<strong>que</strong> absorbe près de 8 milliards de francs.Les producteurs français craign<strong>en</strong>t une revalorisation du franc. Si, <strong>en</strong> effet, ilsbénéfici<strong>en</strong>t d’une prime à l’exportation dans <strong>le</strong> cas de détérioration du change, ilssupport<strong>en</strong>t une perte dans <strong>le</strong> cas d’amélioration. Pour <strong>le</strong>s rassurer, M. Poincaré décide deprocéder à la stabilisation léga<strong>le</strong>. <strong>La</strong> loi du 25 juin 1928 fait du franc, pour la première foisdans l’histoire, une <strong>monnaie</strong> d’or, constituée par un poids de 65,5 milligrammes d’or à 900millièmes de fin. Un pourc<strong>en</strong>tage minimum de 35 % est fixé <strong>en</strong>tre l’<strong>en</strong>caisse-or et <strong>le</strong>s<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts à vue (bil<strong>le</strong>ts et dépôts).Les bil<strong>le</strong>ts sont convertib<strong>le</strong>s <strong>en</strong> métal pour un montantminimum de 215.000 francs <strong>en</strong>viron, va<strong>le</strong>ur d’un lingot (système de l’étalon de changelingot). L’anci<strong>en</strong> système du plafond disparaît. <strong>La</strong> réévaluation <strong>en</strong> francs nouveaux del’<strong>en</strong>caisse-or fait apparaître un bénéfice comptab<strong>le</strong> qui permet à l’État de rembourser <strong>le</strong>savances cons<strong>en</strong>ties par la Ban<strong>que</strong> de France. L’<strong>en</strong>caisse-or atteint 29.400 millions de francsnouveaux, <strong>le</strong> stock devises de notre <strong>Institut</strong> est de 29.200 millions et la couverture de39,85 %. <strong>La</strong> situation est par consé<strong>que</strong>nt assainie, mais au prix d’un lourd sacrifice pour <strong>le</strong>sdét<strong>en</strong>teurs de rev<strong>en</strong>us fixes : notre unité monétaire a perdu <strong>le</strong>s quatre cinquièmes <strong>en</strong>viron deson anci<strong>en</strong>ne va<strong>le</strong>ur par rapport à l’or. Seu<strong>le</strong> peut excuser cette décision l’énormité de notredette publi<strong>que</strong> qui atteint un chiffre record de 427 milliards de francs <strong>en</strong> 1925 : <strong>tout</strong>erevalorisation notab<strong>le</strong> de notre <strong>monnaie</strong> aurait mis l’État dans l’impossibilité de faire faceau paiem<strong>en</strong>t des r<strong>en</strong>tes 99 .<strong>La</strong> réforme de 1928 inaugure une ère de calme relatif. <strong>La</strong> crise américaine fait refluer <strong>en</strong>France des capitaux abondants. Notre <strong>Institut</strong> c<strong>en</strong>tral voit son <strong>en</strong>caisse-or grandir, il déti<strong>en</strong>t68 milliards et demi de francs à la fin de 1931 et la couverture de la circulation est à cettedate de plus de 60 %.Grâce à la sage politi<strong>que</strong> de nos établissem<strong>en</strong>ts de crédit, la crise al<strong>le</strong>mande, ladévaluation de la livre et cel<strong>le</strong> du dollar n’ont pas <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré chez nous de gravesrépercussions. <strong>Ce</strong>p<strong>en</strong>dant l’instabilité politi<strong>que</strong> et la persistance du déficit budgétaire ontempêché une reprise sérieuse de se manifester. De temps à autre, dès <strong>que</strong> des m<strong>en</strong>aces sefont <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre contre <strong>le</strong>s capitalistes, <strong>le</strong>s disponibilités se cach<strong>en</strong>t. Les mouvem<strong>en</strong>tsd’exportation des capitaux et de thésaurisation s’accélèr<strong>en</strong>t par instants, donn<strong>en</strong>t à l’activitédes marchés des à-coups vio<strong>le</strong>nts, provo<strong>que</strong>nt des apports et des retraits désordonnés demétal à la Ban<strong>que</strong> de France. Ainsi cet établissem<strong>en</strong>t perd, <strong>en</strong> or et <strong>en</strong> devises, 1.300millions de francs <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> 2 décembre 1932 et <strong>le</strong> 13 janvier 1933. <strong>La</strong> situation budgétairecontinue à rester mauvaise. Le volume de la circulation fiduciaire augm<strong>en</strong>te. On <strong>en</strong> arrive àcette situation paradoxa<strong>le</strong> <strong>que</strong> <strong>le</strong> franc français est discuté par<strong>tout</strong>, bi<strong>en</strong> qu’il bénéficie d’unecouverture considérab<strong>le</strong>.<strong>La</strong> constitution d’un cabinet d’union nationa<strong>le</strong> par M. Doumergue, <strong>en</strong> février 1934,permet un apaisem<strong>en</strong>t passager. Plus de 8 milliards et demi de francs d’or <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t à laBan<strong>que</strong> de France du 2 mars au19 octobre 1934. Le taux de l’escompte de cet établissem<strong>en</strong>test ram<strong>en</strong>é à 2 1/2 % <strong>le</strong> 31 mai.P<strong>en</strong>dant l’année 1934 notre balance commercia<strong>le</strong> s’améliore, mais <strong>le</strong>s prix continu<strong>en</strong>t des’ajuster mal aux conditions économi<strong>que</strong>s. Les prix de détail rest<strong>en</strong>t stationnaires alors <strong>que</strong>99 Pour <strong>le</strong>s détails, voyez notre livre sur Le Crédit, partie III, chap. III et VI, par. 1. Le montant de notredette publi<strong>que</strong> a diminué de 1926 à 1930, il a augm<strong>en</strong>té <strong>en</strong>suite de nouveau.

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