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La monnaie. Ce que tout le monde devrait en savoir - Institut Coppet

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déc<strong>le</strong>ncher une inflation, est l’accroissem<strong>en</strong>t de la quantité de <strong>monnaie</strong> sous la forme réel<strong>le</strong>ou scriptura<strong>le</strong>. Le « dirigeant » compte donc sur <strong>le</strong> jeu de la théorie quantitative. Noussavons <strong>que</strong>l<strong>le</strong> est son imprud<strong>en</strong>ce. Il soulève une vanne qui laissera d’abord passer un tropfaib<strong>le</strong> courant d’eau pour irriguer la campagne, il l’ouvrira <strong>en</strong>suite plus largem<strong>en</strong>t et nepourra plus la fermer : <strong>le</strong> pays sera inondé.Il est vrai <strong>que</strong> d’autres méthodes de direction plus compliquées peuv<strong>en</strong>t être utilisées. <strong>La</strong>ban<strong>que</strong> c<strong>en</strong>tra<strong>le</strong> peut augm<strong>en</strong>ter ou diminuer <strong>le</strong> volume monétaire <strong>en</strong> agissant sur deux<strong>le</strong>viers de manœuvre. Nous connaissons <strong>le</strong> premier : <strong>le</strong> taux de l’escompte, <strong>que</strong> <strong>le</strong>sdirigeants font alors varier <strong>en</strong> raison des mouvem<strong>en</strong>ts des prix intérieurs et non plus <strong>en</strong>raison des mouvem<strong>en</strong>ts internationaux de l’or. Quand <strong>le</strong> taux s’élève, <strong>le</strong>s ouvertures decrédit diminu<strong>en</strong>t, de même <strong>que</strong> la demande d’une marchandise fléchit quand son prixaugm<strong>en</strong>te, et par suite la quantité de <strong>monnaie</strong> scriptura<strong>le</strong> se réduit. L’inverse a lieu quand <strong>le</strong>taux baisse. Mais ce dernier raisonnem<strong>en</strong>t n’est pas toujours correct : il ne suffit pas deproposer des crédits pour <strong>que</strong> <strong>le</strong>s <strong>en</strong>treprises <strong>le</strong>s utilis<strong>en</strong>t, el<strong>le</strong>s ne <strong>le</strong>s accepteront pas si el<strong>le</strong>scraign<strong>en</strong>t de travail<strong>le</strong>r à perte <strong>en</strong> raison de la chute des prix. <strong>Ce</strong> moy<strong>en</strong> est donc insuffisant<strong>en</strong> temps de dépression.En outre, une tel<strong>le</strong> méthode suppose <strong>que</strong> la ban<strong>que</strong> c<strong>en</strong>tra<strong>le</strong> sera suivie par <strong>le</strong>s autresétablissem<strong>en</strong>ts, ce qui est loin d’être vrai dans tous <strong>le</strong>s pays. L’opinion publi<strong>que</strong> el<strong>le</strong>-mêmepeut r<strong>en</strong>dre diffici<strong>le</strong> un mouvem<strong>en</strong>t du taux d’escompte <strong>en</strong> cas de hausse des prix ; el<strong>le</strong> necompr<strong>en</strong>d pas sa nécessité quand règne l’atmosphère d’optimisme des périodes deprospérité.Le deuxième moy<strong>en</strong> consiste dans <strong>le</strong>s opérations sur <strong>le</strong> « marché ouvert », quis’adress<strong>en</strong>t au public. L’<strong>Institut</strong> c<strong>en</strong>tral achète des va<strong>le</strong>urs lorsqu’il veut gonf<strong>le</strong>r lacirculation, il <strong>en</strong> v<strong>en</strong>d quand il désire la contracter. A cet effet, il doit disposer d’unportefeuil<strong>le</strong>-titres considérab<strong>le</strong>. Encore faut-il <strong>que</strong> <strong>le</strong> Gouvernem<strong>en</strong>t ne craigne pas dedéprécier ses r<strong>en</strong>tes <strong>en</strong> permettant de <strong>le</strong>s v<strong>en</strong>dre par pa<strong>que</strong>ts dans un but monétaire.Quel <strong>que</strong> soit <strong>le</strong> procédé utilisé, <strong>le</strong>s inconvéni<strong>en</strong>ts de la politi<strong>que</strong> de direction sontnombreux.Tout d’abord, il y a dans la formu<strong>le</strong> de Fisher un élém<strong>en</strong>t qui échappe à l’action despouvoirs publics. Nous l’avons indiqué : c’est la vitesse de circulation. Si donc <strong>le</strong>sparticuliers méfiants restreign<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s transactions ou thésauris<strong>en</strong>t au mom<strong>en</strong>t où <strong>le</strong>Gouvernem<strong>en</strong>t accroît <strong>le</strong> volume monétaire, une comp<strong>en</strong>sation <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s deux mouvem<strong>en</strong>tss’établit, <strong>le</strong> premier membre de l’égalité ne change pas et <strong>le</strong>s prix ne sont pas modifiés.C’est un échec pour <strong>le</strong>s dirigeants. <strong>Ce</strong>ux-ci chercheront peut-être à augm<strong>en</strong>ter plus <strong>en</strong>core laquantité de <strong>monnaie</strong>, mais <strong>le</strong>s porteurs craindront alors de voir se déprécier cette <strong>monnaie</strong> etfuiront devant el<strong>le</strong>. <strong>La</strong> vitesse de circulation s’accélérera brus<strong>que</strong>m<strong>en</strong>t et <strong>le</strong>s prix, sous ladoub<strong>le</strong> influ<strong>en</strong>ce de l’action des particuliers et de cel<strong>le</strong> des pouvoirs publics, monterontbeaucoup plus vite <strong>que</strong> ces derniers ne l’aurai<strong>en</strong>t souhaité. C’est <strong>le</strong> processus <strong>que</strong> nousconnaissons. Il est déterminé par des facteurs psychologi<strong>que</strong>s <strong>que</strong> <strong>le</strong> Gouvernem<strong>en</strong>t ne peutmaîtriser et qu’il s’obstine trop souv<strong>en</strong>t à méconnaître.D’autre part, <strong>que</strong>l est ce niveau général des prix <strong>que</strong> l’on désire é<strong>le</strong>ver ? Il n’existe pas ;c’est toujours à un indice partiel <strong>que</strong> l’on se réfère, Un niveau général <strong>devrait</strong> compr<strong>en</strong>dretous <strong>le</strong>s services, marchandises, titres ayant fait l’objet de transactions monétaires ; il esttrès diffici<strong>le</strong> à établir et seul M. Carl Snyder a t<strong>en</strong>té de <strong>le</strong> faire aux États-Unis 93 . Quel indicepartiel devons-nous donc choisir ? Autant d’auteurs, autant de théories. Prati<strong>que</strong>m<strong>en</strong>t, <strong>le</strong>s93 C. Snyder, Business Cyc<strong>le</strong>s and Measurem<strong>en</strong>ts, New-York, 1927. Les difficultés considérab<strong>le</strong>s <strong>que</strong>soulève la <strong>que</strong>stion d’un indice général sont traitées dans <strong>le</strong> chapitre III de la section III de notre ouvragé sur <strong>La</strong><strong>monnaie</strong> et la formation des prix.

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