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La monnaie. Ce que tout le monde devrait en savoir - Institut Coppet

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capitaux étrangers <strong>en</strong> quête d’une place de refuge. Le doub<strong>le</strong> attrait de l’intérêt et de lasécurité permet d’espérer une consolidation du flottant et de provo<strong>que</strong>r des arrivées defonds capab<strong>le</strong>s de comp<strong>en</strong>ser <strong>le</strong>s sorties au moins <strong>en</strong> partie.Mais <strong>le</strong>s prévisions dans ce domaine sont diffici<strong>le</strong>s à faire et c’est pourquoi, avant <strong>tout</strong>estabilisation, l’<strong>Institut</strong> chargé des opérations doit avoir à sa disposition une doub<strong>le</strong> réserve,l’une perman<strong>en</strong>te, l’autre temporaire.<strong>La</strong> première est cette <strong>en</strong>caisse perman<strong>en</strong>te destinée à faire face aux déficits év<strong>en</strong>tuels dela balance des comptes, qui existe dans tous <strong>le</strong>s pays à étalon d’or et doit être d’autant plusimportante qu’il s’agit d’une économie moins comp<strong>le</strong>xe. Un pays à monoculture ou àmono-industrie, à la merci d’une circonstance climatéri<strong>que</strong> défavorab<strong>le</strong> ou de la fermetured’un débouché, est dans l’obligation de se constituer une forte réserve. <strong>La</strong> premièret<strong>en</strong>tative de stabilisation finlandaise a échoué <strong>en</strong> 1924 parce <strong>que</strong> la ban<strong>que</strong> c<strong>en</strong>tra<strong>le</strong> n’a pufaire face à un déficit dû à la baisse des prix du bois et de la pâte à papier qui constitu<strong>en</strong>tplus des trois quarts de l’exportation de ce pays.<strong>La</strong> deuxième est une masse de manœuvre qui doit parer aux retraits de capitaux causéspar la stabilisation. Son importance se mesure à cel<strong>le</strong> du flottant. Pour la constituer, <strong>le</strong>sGouvernem<strong>en</strong>ts se font ouvrir à l’étranger des crédits qu’ils utilis<strong>en</strong>t seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t au fur et àmesure de <strong>le</strong>urs besoins. <strong>La</strong> Société des Nations a facilité l’obt<strong>en</strong>tion de tel<strong>le</strong>s avances. <strong>La</strong>Pologne, qui a voulu se passer de <strong>tout</strong>e aide extérieure lorsqu’el<strong>le</strong> a cherché à stabiliser <strong>le</strong>zloty, <strong>en</strong> 1924, n’a pas pu réussir, une mauvaise récolte étant surv<strong>en</strong>ue et la réserv<strong>en</strong>ationa<strong>le</strong> s’étant épuisée. <strong>La</strong> France a pu stabiliser <strong>le</strong> franc <strong>en</strong> 1926-1928 par ses seulsmoy<strong>en</strong>s, mais c’est là un cas exceptionnel. L’Ang<strong>le</strong>terre el<strong>le</strong>-même <strong>en</strong> 1925 a obt<strong>en</strong>ul’ouverture d un crédit de 300 millions de dollars à New-York.d) Les différ<strong>en</strong>ts facteurs <strong>que</strong> nous avons examinés dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t eux-mêmes de deux autresélém<strong>en</strong>ts : l’équilibre de la trésorerie et l’équilibre du budget.Une dette à court terme qui, par définition, peut être transformée <strong>en</strong> bil<strong>le</strong>ts de ban<strong>que</strong>dans un court délai, si <strong>le</strong>s porteurs l’exig<strong>en</strong>t, constitue une inconnue redoutab<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>splans de stabilisation, lorsqu’el<strong>le</strong> atteint des chiffres é<strong>le</strong>vés. En France, el<strong>le</strong> était de50milliards de francs <strong>en</strong> 1926. Les Gouvernem<strong>en</strong>ts recour<strong>en</strong>t alors généra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t à uneconsolidation 87 soit volontaire, quand ils <strong>le</strong> peuv<strong>en</strong>t (France 1927-1928), soit forcée dans <strong>le</strong>cas contraire (Italie et Belgi<strong>que</strong> <strong>en</strong> 1926).L’équilibre budgétaire est un des principaux facteurs de confiance, car chacun sait <strong>que</strong> lat<strong>en</strong>tation est grande de couvrir un excéd<strong>en</strong>t de dép<strong>en</strong>ses par des émissions de bil<strong>le</strong>ts. Tous<strong>le</strong>s États qui ont désiré stabiliser <strong>le</strong>ur <strong>monnaie</strong> ont cherché à équilibrer <strong>le</strong>ur budget <strong>en</strong>réalisant des économies dans <strong>le</strong>s dép<strong>en</strong>ses et <strong>en</strong> accroissant <strong>le</strong>s impôts (France, Al<strong>le</strong>magne,Belgi<strong>que</strong>, Pologne).Les conditions précéd<strong>en</strong>tes une fois obt<strong>en</strong>ues, la stabilisation est possib<strong>le</strong>. <strong>La</strong> réformefrançaise de 1926-1928 est instructive à cet égard. <strong>La</strong> période de préstabilisation ou destabilisation de fait a été fort longue. Lors<strong>que</strong> <strong>le</strong> représ<strong>en</strong>tant de la Ban<strong>que</strong> de France, surl’ordre du Gouvernem<strong>en</strong>t, a fait <strong>savoir</strong> à la Bourse de Paris, <strong>le</strong> 23 décembre 1926, qu’ilachetait et v<strong>en</strong>dait la livre à des cours voisins de 124, <strong>le</strong> franca été stabilisé par rapport àcette <strong>monnaie</strong>, c’est-à-dire par rapport à l’or ; mais la stabilisation léga<strong>le</strong> n’est interv<strong>en</strong>ue<strong>que</strong> <strong>le</strong> 25 juin 1928. <strong>La</strong> période préparatoire a permis de se r<strong>en</strong>dre compte <strong>que</strong> <strong>tout</strong>es <strong>le</strong>sconditions étai<strong>en</strong>t réalisées, qu’aucun facteur négligé ne vi<strong>en</strong>drait bou<strong>le</strong>verser <strong>le</strong>s changes,et el<strong>le</strong> a donné <strong>le</strong> temps aux réajustem<strong>en</strong>ts de se produire. <strong>Ce</strong>tte période est, <strong>en</strong> somme, undélai d’épreuve qu’on ne saurait ni abréger indûm<strong>en</strong>t, ni prolonger outre mesure. Il ne faut87 C’est-à-dire <strong>que</strong> <strong>le</strong> Gouvernem<strong>en</strong>t émet des emprunts à long terme aux<strong>que</strong>ls <strong>le</strong>s porteurs de bons duTrésor ou d’autres <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts à court terme sont invités à souscrire.

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