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La monnaie. Ce que tout le monde devrait en savoir - Institut Coppet

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signatures, la troisième pouvant être remplacée par une garantie réel<strong>le</strong> (va<strong>le</strong>ur mobilière ouwarrant 41 ).Notre <strong>Institut</strong> c<strong>en</strong>tral a longtemps maint<strong>en</strong>u un taux d’escompte et d’avance à la foisfaib<strong>le</strong> et stab<strong>le</strong> dont notre industrie et notre commerce ont grandem<strong>en</strong>t profité. C’est à unedate réc<strong>en</strong>te <strong>que</strong> cette supériorité de notre marché a disparu <strong>en</strong> raison de circonstancesd’ordre extra-économi<strong>que</strong>.Un <strong>Institut</strong> d’émission doit jouer un rô<strong>le</strong> non seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong> domaine intérieur, mais<strong>en</strong>core dans <strong>le</strong> domaine international. <strong>La</strong> Ban<strong>que</strong> de France n’a point failli à cette tâche.El<strong>le</strong> a su déf<strong>en</strong>dre notre <strong>monnaie</strong> cha<strong>que</strong> fois <strong>que</strong> <strong>le</strong>s pouvoirs publics n’ont pas <strong>en</strong>travé sonaction. C’est el<strong>le</strong>, <strong>en</strong> effet, qui déti<strong>en</strong>t la réserve métalli<strong>que</strong> servant de garantie à la <strong>monnaie</strong>nationa<strong>le</strong>. Or, lors<strong>que</strong> <strong>le</strong>s dettes et <strong>le</strong>s créances d’un pays vis-à-vis de l’étranger ne secomp<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t pas exactem<strong>en</strong>t, <strong>le</strong> solde doit être payé soit <strong>en</strong> reportant <strong>le</strong> règ<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t à une dateultérieure, soit <strong>en</strong> exportant du métal. Dans <strong>le</strong> premier cas, la ban<strong>que</strong> d’émission élève <strong>le</strong>taux de son escompte et attire ainsi des capitaux étrangers qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t mom<strong>en</strong>taném<strong>en</strong>ts’offrir aux emprunteurs afin de profiter de cet accroissem<strong>en</strong>t de rev<strong>en</strong>u qui <strong>le</strong>ur est attribué.Dans <strong>le</strong> deuxième cas, <strong>le</strong> gage de la <strong>monnaie</strong> s’effrite et si la réserve m<strong>en</strong>ace de s’épuiser, <strong>le</strong>pays considéré se voit obligé d’abandonner l’étalon métalli<strong>que</strong> et de laisser la <strong>monnaie</strong>nationa<strong>le</strong> se déprécier par rapport aux <strong>monnaie</strong>s étrangères. <strong>La</strong> politi<strong>que</strong> d’escompte estdonc une politi<strong>que</strong> de déf<strong>en</strong>se d’<strong>en</strong>caisse, mais el<strong>le</strong> doit être conduite avec habi<strong>le</strong>té, car <strong>tout</strong><strong>en</strong>chérissem<strong>en</strong>t de l’arg<strong>en</strong>t aggrave <strong>le</strong>s charges imposées aux <strong>en</strong>treprises industriel<strong>le</strong>s etcommercia<strong>le</strong>s et ris<strong>que</strong> de nuire au développem<strong>en</strong>t de l’activité nationa<strong>le</strong>.Vis-à-vis de l’État, la Ban<strong>que</strong> de France s’est comportée toujours de la manière la plusloya<strong>le</strong>. En contrepartie du monopo<strong>le</strong> de l’émission dont el<strong>le</strong> jouit sur <strong>tout</strong> <strong>le</strong> territoire (maisnon aux colonies), el<strong>le</strong> opère gratuitem<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s recouvrem<strong>en</strong>ts pour <strong>le</strong> compte de l’État, el<strong>le</strong>fait à celui-ci des prêts sans intérêt remboursab<strong>le</strong>s à l’expiration de son privilège d’émissionet el<strong>le</strong> verse au budget une part de ses bénéfices. Le montant des avances cons<strong>en</strong>ties à l’Étatqui figur<strong>en</strong>t au bilan du 27 juil<strong>le</strong>t 1944 atteint 503 milliards de francs. Considérée à justetitre comme notre trésor de guerre et notre plus grande ressource <strong>en</strong> cas de crise, el<strong>le</strong> n’apoint démérité.<strong>La</strong> Ban<strong>que</strong> de France prés<strong>en</strong>te un caractère démocrati<strong>que</strong>, puis<strong>que</strong> <strong>le</strong> nombre despossesseurs d’une ou de deux actions forme <strong>en</strong>viron 65 % du total des actionnaires.Jusqu’<strong>en</strong> 1936, el<strong>le</strong> a été dirigée par un gouverneur et deux sous-gouverneurs, nommés pardécret, et par un conseil formé de 15 rég<strong>en</strong>ts et de 3 c<strong>en</strong>seurs élus par l’assembléegénéra<strong>le</strong>. <strong>Ce</strong>l<strong>le</strong>-ci compr<strong>en</strong>ait <strong>le</strong>s 200 plus forts actionnaires, chacun disposant d’une seu<strong>le</strong>voix 42 .<strong>La</strong> loi du 24 juil<strong>le</strong>t 1936 a remplacé cette assemblée restreinte par la masse des 40.000actionnaires à qui, d’ail<strong>le</strong>urs, peu de pouvoirs ont été donnés, puisqu’ils désign<strong>en</strong>tseu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t trois c<strong>en</strong>seurs ayant voix consultative et deux conseil<strong>le</strong>rs. Le conseil de rég<strong>en</strong>ce afait place à un groupem<strong>en</strong>t de 26 membres, dans <strong>le</strong><strong>que</strong>l <strong>le</strong>s fonctionnaires ont la majorité43 .En un mot, <strong>le</strong>s pouvoirs des épargnants ont été amoindris et ceux de l’État accrus 44 .41 <strong>Ce</strong>s règ<strong>le</strong>s ont été assouplies de plus <strong>en</strong> plus. Ainsi certains effets à 90 jours prés<strong>en</strong>tés au réescomptepeuv<strong>en</strong>t être r<strong>en</strong>ouvelés deux fois.42 Parmi ces prét<strong>en</strong>dues « 200 famil<strong>le</strong>s » il y avait <strong>le</strong>s compagnies de chemin de fer, l’Assistance publi<strong>que</strong>,la Caisse des dépôts et consignations, la Cité Universitaire, l’Académie des Sci<strong>en</strong>ces, des sociétés de secoursmutuels, des municipalités…, etc.43 <strong>La</strong> minorité est formée <strong>en</strong> majeure partie par des « grands consommateurs de crédit » (agriculture,industrie, commerce).Le capital est sacrifié.44 Une loi du 24 novembre 1940 a limité <strong>le</strong> nombre des conseil<strong>le</strong>rs <strong>tout</strong> <strong>en</strong> maint<strong>en</strong>ant l’emprise de l’État.

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