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L'INTENTION ENTREPRENEURIALE - Académie de l'Entrepreneuriat

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dans les traitements statistiques. Philippe BOISTEL, maître <strong>de</strong> conférences en gestion àl’Université <strong>de</strong> Rouen, Francis CONCATO, ingénieur d’étu<strong>de</strong>s à l’Université <strong>de</strong> Rouen(CREGO), et Eric LECLERCQ, maître <strong>de</strong> conférences en économie à l’Université <strong>de</strong>Rouen, ont apporté tout leur soin à la lecture <strong>de</strong> cette thèse. Je leur témoigne ma vivereconnaissance.Je remercie toutes les personnes qui m'ont aidé dans la construction et l'épuration duquestionnaire. Sans être exhaustif, je cite Christian BRUYAT, maître <strong>de</strong> conférences engestion à l'E.S.A. <strong>de</strong> Grenoble, Thierry VOLERY, Professeur en Entrepreneuriat à l'E.M.Lyon et Nathalie SCHIEB-BIENFAIT, maître <strong>de</strong> conférences en gestion à l'Université <strong>de</strong>Nantes.Je tiens tout particulièrement à remercier les responsables <strong>de</strong> diplômes qui ont bienvoulu me consacrer du temps pour l'administration <strong>de</strong>s questionnaires. Leur coopérationm’a largement facilité l’accès au terrain. Un salut tout particulier pour les étudiants qui onteu la gentillesse <strong>de</strong> répondre à mes enquêtes.A la fin <strong>de</strong> ce travail qui m'a rendu peu disponible, je ne peux oublier ceux qui m'ontencouragé et soutenu dans mes moments <strong>de</strong> retranchement. Ma <strong>de</strong>rnière pensée "survolera"la Méditerranée pour atterrir en Algérie et déclarer à mes parents, mes sœurs et mon frèrequi m’ont donné le sens <strong>de</strong>s valeurs familiales, que je leur voue un amourincommensurable. Leur absence ne m'a jamais tant fait souffrir.2


SommaireINTRODUCTION GENERALE........................................................................................ 4PARTIE I - COMPREHENSION DU PROCESSUS ENTREPRENEURIAL ETPROBLEMATIQUE DE RECHERCHE........................................................................ 22CHAPITRE 1 - POSITIONNEMENT DE LA RECHERCHE DANS LE CHAMP DEL’ENTREPRENEURIAT ET PROBLEMATIQUE ........................................................................ 25CHAPITRE 2 - L’ENTREPRENEUR : DES THEORIES ECONOMIQUES AUX APPROCHESINTERDISCIPLINAIRES ........................................................................................................ 65CHAPITRE 3 - LE PROCESSUS ENTREPRENEURIAL AMONT : MOBILES ET FACTEURSCONTINGENTS.................................................................................................................. 100PARTIE II - UN MODELE DE <strong>L'INTENTION</strong> <strong>ENTREPRENEURIALE</strong> ATRAVERS UN PROCESSUS MARQUE PAR DES PROGRAMMES OU DESFORMATIONS EN ENTREPRENEURIAT................................................................ 125CHAPITRE 4 - UN CADRE GENERAL D'ANALYSE DE L’ENSEIGNEMENT DEL’ENTREPRENEURIAT EN FRANCE.................................................................................... 128CHAPITRE 5 - LE CADRE THEORIQUE DE REFERENCE ....................................................... 157CHAPITRE 6 - PROPOSITION D'UN MODELE DE <strong>L'INTENTION</strong> <strong>ENTREPRENEURIALE</strong>............. 177PARTIE III - METHODOLOGIE EMPIRIQUE, RESULTATS ET ANALYSES.. 205CHAPITRE 7 - LA METHODOLOGIE EMPIRIQUE : UNE DEMARCHE HYPOTHETICO-DEDUCTIVEINSCRITE AU SEIN DE LA METHODE DE G.A. CHURCHILL (1979) ................................. 207CHAPITRE 8 - CARACTERISTIQUES DESCRIPTIVES ET ANALYSES D’HOMOGENEITE .......... 249CHAPITRE 9 - UN MODELE DE L’INTENTION <strong>ENTREPRENEURIALE</strong> VALIDE DANS UNCONTEXTE DE L’ENSEIGNEMENT DE L’ENTREPRENEURIAT............................................... 302CONCLUSION GENERALE......................................................................................... 368BIBLIOGRAPHIE............................................................................................................... 382ANNEXES ........................................................................................................................ 412TABLES DES FIGURES....................................................................................................... 446TABLES DES TABLEAUX................................................................................................... 447TABLES DES ANNEXES..................................................................................................... 4533


INTRODUCTION GENERALE"Dans la pensée scientifique, la méditation <strong>de</strong> l’objet par le sujet prend toujours la forme<strong>de</strong> projet".Gaston BACHELARDGenèse <strong>de</strong> la problématique"Comme toujours, qui veut trop prouver ne prouve rien", affirme J.K. GALBRAITH(1969, p. 93) [1967] 1 . Cela s’applique parfaitement au processus et à la dynamique qu’aconnu notre recherche. Une très vague idée concernant les systèmes d’appui etd’accompagnement à la création d’entreprise est née au cours d'un stage que nous avonseffectué dans le cadre d'un DESS, au sein d'une pépinière d'entreprise.Par une certaine façon <strong>de</strong> construire son sujet d'étu<strong>de</strong>, se projette une manière qui peutêtre révélatrice <strong>de</strong> l'ambition du chercheur. Au début, nous voulions nous intéresser auxsystèmes d'appui et <strong>de</strong> soutien à la création d'entreprise en Haute-Normandie. Le processusd'entonnoir a orienté notre travail vers les systèmes d'appui en phase amont <strong>de</strong> la création.Une longue concertation avec notre directeur <strong>de</strong> thèse et une première présentation <strong>de</strong>notre travail au cours du tutorat organisé lors du premier congrès <strong>de</strong> l'académie <strong>de</strong>l'entrepreneuriat à Lille en novembre 1999, ont consolidé l'idée d’orienter notre recherchevers l'influence <strong>de</strong> programmes ou <strong>de</strong> formations en entrepreneuriat sur l'intentionentrepreneuriale. L’hypothèse <strong>de</strong> départ était que le système éducatif supérieur, dansla multiplicité <strong>de</strong>s systèmes d’appui et <strong>de</strong> soutien à la création d’entreprise, peutcontribuer à insuffler l’esprit d’entreprise.La création d'entreprise est un acte qui naît au sein d'un processus en construction. Enamont <strong>de</strong> celui-ci, <strong>de</strong> multiples recherches ont tenté d'expliquer les causes qui amènent lesindividus à <strong>de</strong>venir entrepreneur. En nous inscrivant dans cette perspective, une recherche1 Cette année correspond à la première édition anglaise intitulée "The New Industrial State". Dans la suite <strong>de</strong>cette thèse, les années entre crochets correspon<strong>de</strong>nt à la première édition, française ou anglaise.4


ibliographique ciblée nous a convaincu que, pour comprendre l’acte d’entreprendre, il estimportant <strong>de</strong> décrire et d’expliquer l’intention entrepreneuriale, qui est le médiateur entrele comportement, les attitu<strong>de</strong>s, les normes subjectives et les perceptions.Finalement, d’une certaine façon, la recherche est en lien avec l'histoire du chercheur.Construire le sujet et l’objet <strong>de</strong> recherche, c’est découvrir, à l’intérieur <strong>de</strong> la société, <strong>de</strong>sfaits sociaux liés par un système <strong>de</strong> relations propres au phénomène étudié.Les constats <strong>de</strong> départTrois constats majeurs dans les réalités économiques et sociales animent nospréoccupations et éclairent nos premières interrogations. Il s’agit du faible nombre <strong>de</strong>sdiplômés qui créent leur entreprise, <strong>de</strong> l’inadaptation du système éducatif qui, jusqu’audébut <strong>de</strong>s années 1990, est resté à la marge du phénomène entrepreneurial et enfin <strong>de</strong>sprogrès énormes, réalisés <strong>de</strong>puis cette époque, dans la mise en place d’un nombre accru <strong>de</strong>cours, <strong>de</strong> programmes et <strong>de</strong> formations en entrepreneuriat <strong>de</strong>puis le secondaire jusqu’ausupérieur.Très peu <strong>de</strong> diplômés-créateursEn s’appuyant sur l’enquête SINE (Système d’informations sur les nouvellesentreprises) qui recense les créateurs-repreneurs d’entreprise pendant la pério<strong>de</strong> du premiersemestre <strong>de</strong> l’année 1994, R. ABDESSELAM et alii (1999, p. 6) notent que les créateursou repreneurs qui ne sont pas titulaires du baccalauréat représentent 60% <strong>de</strong>s créateurs.Dans le même sens, J. BONNEAU et D. FRANCOZ (1996) constatent en 1994, queseulement 4,6% <strong>de</strong>s créateurs-repreneurs ont le baccalauréat. J. BERANGER et alii (1998,p. 11) notent qu’en France, la probabilité <strong>de</strong> créer une entreprise est divisée par <strong>de</strong>ux sil’on est diplômé du supérieur. Des étu<strong>de</strong>s plus récentes montrent que plus les individussont diplômés, moins ils créent <strong>de</strong>s entreprises 2 .2 APCE, "Les enjeux <strong>de</strong> la création d'entreprise", http://www.apce.com, avril 1998, p. 2 ; R. TABOURIN etalii, 2001, n° 814.Ceci est d'ailleurs vrai aux Etats-Unis où R.H. BROCKHAUS (1982, p. 54) a fait le constat dès le début<strong>de</strong> la décennie 1980. Nous retrouvons la même situation en Suè<strong>de</strong> selon P. DAVIDSSON (1995).5


La création d'entreprise est le parent pauvre <strong>de</strong>s diplômés du supérieur. La revue <strong>de</strong>sstatistiques indique que très peu <strong>de</strong> diplômés <strong>de</strong>s universités, <strong>de</strong>s écoles <strong>de</strong> management etgestion et d’ingénieurs choisissent la voie entrepreneuriale. Dans une étu<strong>de</strong> réalisée en1978 sur 14 promotions regroupant 2 800 anciens élèves <strong>de</strong> l'ESC Paris, P. SENICOURT(1997, p. 16) remarque que le taux <strong>de</strong> création peut être situé dans un intervalle <strong>de</strong> 5% à10%. Un résultat étonnant selon M. SAFAVIAN-MARTINON (1998, p. 350), est lemanque d'esprit d'entreprise <strong>de</strong>s jeunes diplômés <strong>de</strong> HEC. En effet, moins <strong>de</strong> 5%<strong>de</strong>viennent entrepreneurs 7 ans après leur sortie <strong>de</strong> l'école. Les diplômés <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s écolesreprésentaient moins <strong>de</strong> 3% <strong>de</strong>s créateurs d’entreprises en 1997 3 . Selon l’enquête annuelle<strong>de</strong> la conférence <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s écoles, réalisée auprès <strong>de</strong> diplômés en 1996, 1997 et 1998,seulement 1% d’entre eux auraient créé leur entreprise 4 .Si au XIX ème siècle, 40% <strong>de</strong>s seuls ingénieurs <strong>de</strong>s Arts et Métiers créaient leurentreprise, aujourd’hui, moins <strong>de</strong> 3% <strong>de</strong>s 20 à 25 000 ingénieurs diplômés chaque annéecréent une entreprise avant l’âge <strong>de</strong> 35 ans 5 . Une étu<strong>de</strong> réalisée en 1999 auprès <strong>de</strong> 10 000créateurs d'entreprise a montré que seulement 6% <strong>de</strong> ceux-ci ont concrétisé un projetd'étu<strong>de</strong> 6 .Ces faibles taux <strong>de</strong> création s’expliquent, en partie, par les difficultés institutionnellesrencontrées. En effet, l’enquête réalisée en septembre 1996 par le CNPF (Centre Nationaldu Patronat Français, aujourd’hui dénommé MEDEF) révèle qu’il est très difficile <strong>de</strong> créerune entreprise en France. En effet, 90% <strong>de</strong>s enquêtés jugent que se mettre à son proprecompte est une mission difficile. L’environnement ne s’y prête pas ; les principaux freinscités, sont dans l’ordre, le poids <strong>de</strong>s charges sociales, la frilosité <strong>de</strong>s établissementsfinanciers et l’inadaptation du système éducatif 7 . Le patronat français adresse <strong>de</strong>s critiques3 A. PEREZ, "Innovation : une urgence Française", Les Echos, 1998b, p. 70.4 Le Mon<strong>de</strong>, "Les jeunes Français se rallient à l’esprit d’entreprise", mardi 31 août 1999, p. II. Cependant,rien ne prouve que les diplômés <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s écoles soient moins entreprenants que les autres. La fonctionentrepreneuriale est peut être liée à l'école fréquentée. Si les diplômés <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s écoles sont peuentreprenants, c’est peut être parce qu’ils se voient aussitôt offrir <strong>de</strong>s postes gratifiants avec un statutprestigieux et <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> rémunération très avantageuses.5 Ecole <strong>de</strong>s Mines d’Alès, "Education, Enseignement supérieur et création d’entreprise", Actes du colloqueinternational, Ecole <strong>de</strong>s Mines d’Alès, Allocution <strong>de</strong> H. PUGNERE, novembre 1996, p. 6.6 Etu<strong>de</strong> réalisée par les organisateurs du VI ème Salon <strong>de</strong>s entrepreneurs, en collaboration avec l'APCE et laCANAM - Caisse Nationale Maladie <strong>de</strong>s Professions indépendantes - (C. FOUQUET, "Les créationsd'entreprises ont reculé en 98, pour la quatrième année consécutive", Les Echos, mercredi 27 janvier 1999, p.4).7 N.D, "Créations d’entreprises : 1,2 millions <strong>de</strong> candidats", Le Figaro, 07 mai 1998.6


à l'égard <strong>de</strong> l'éducation nationale. On trouve dans 75% <strong>de</strong>s réponses, l’idée quel’enseignement ne nourrit pas l’esprit d’entreprise (35% pensent même qu’il n’y contribuepas du tout).Inadaptation du système éducatif aux réalités économiques et socialesP. ALBERT (1998, p. 94) déclare que <strong>de</strong>puis le collège jusqu’à l’université ou la trèsgran<strong>de</strong> école, le système éducatif ne produit que <strong>de</strong>s salariés. Faut-il s'étonner si les jeunesaspirent à intégrer l'administration ? Faut-il être surpris <strong>de</strong> voir les étudiants sortis <strong>de</strong>suniversités et <strong>de</strong>s écoles préférer les gran<strong>de</strong>s sociétés conférant un titre <strong>de</strong> noblesse pourcelui qui prétend réussir, à la création <strong>de</strong> leur propre entreprise. Le faible nombre <strong>de</strong>créateurs-diplômés suggère que le système éducatif français "rejetait" pendant longtempsl’esprit d’entreprise.L’école française s'était progressivement adaptée à la société industrielle parl’enseignement <strong>de</strong>s sciences dites "dures". Elle a permis dès le début <strong>de</strong>s années 1960, endémocratisant l’enseignement public, <strong>de</strong> surmonter le handicap culturel et social queconstituait l'appartenance à un milieu mo<strong>de</strong>ste (M. EURIAT, C. THELOT, 1995, p. 404 ;M. LEVY-LEBOYER, 1979, p. 151) 8 . Cependant, elle est restée à la marge <strong>de</strong>schangements sociaux et économiques structurels qui se sont opérés dès le début <strong>de</strong> ladécennie 1970.La composition du tissu productif dominée jusque là par la gran<strong>de</strong> organisation, a vunaître <strong>de</strong> nouveaux types d'entreprise, les TPE et les PME/PMI, dont les formes <strong>de</strong>création, d’organisation et <strong>de</strong> management diffèrent largement <strong>de</strong> celles <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>sentreprises.La crise du chômage a modifié l'assurance éthique sur laquelle était fondél'enseignement public, et a fortement fragilisé la culture du succès que le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>l'éducation a bâtie : l'enseignement n'ouvrait plus désormais l'accès systématique à8 Les travaux qui portent sur les contributions <strong>de</strong> l'institution scolaire à la conservation <strong>de</strong> l'ordre social ontsuscité beaucoup d'embarras. L'origine sociale reste discriminante pour l'accès aux gran<strong>de</strong>s écoles. Par leprivilège qu'offre le diplôme <strong>de</strong> ces gran<strong>de</strong>s écoles, la discrimination se trouve, selon certains auteurs,perpétuée sur le marché du travail. Voir notamment P. BOURDIEU, La noblesse d'Etat, gran<strong>de</strong>s écoles etesprit <strong>de</strong> corps, Paris, Les Editions <strong>de</strong> Minuit, 1989, 568 pages.7


l'emploi. Il entretenait <strong>de</strong>s antagonismes entre les contextes d'initiative et <strong>de</strong> prise <strong>de</strong>risque, et <strong>de</strong>s visées intellectuelles <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong> connaissances.Pire encore, en formant à la discipline <strong>de</strong> l'esprit, à la pensée convergente et à lasoumission, le système éducatif traditionnel est resté sans réponse à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> sociale encréation d’entreprise. Il dédaignait souvent l'expérimentation, le concret, l'imagination, legoût du risque, la souplesse et l'esprit critique. L'action, l’autonomie et la capacitéd'entreprendre en particulier, occupaient peu <strong>de</strong> place au sein <strong>de</strong> ses valeurs fondamentales.Le système éducatif ne donnait pas accès à l’esprit d'entreprise.L'obstacle que posait peut être l'éducation nationale est que le débat sur l'école n'étaitpas globalement tranché. Alors qu'elle assure la diffusion <strong>de</strong>s connaissances, on se<strong>de</strong>mandait si elle ne <strong>de</strong>vait pas développer aussi <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s. Lesconnaissances sont à la base <strong>de</strong> tous les programmes, mais leurs supports pédagogiques etleurs finalités sociales prêtaient largement à débat.Aujourd’hui, l'enjeu en France est bien <strong>de</strong> semer l'esprit d'entreprise dans le milieuéducatif et faire <strong>de</strong> lui une valeur admirée. Il se construit à tous les niveaux du systèmeéducatif, en commençant par raconter l'entreprise dès le primaire 9 . La démarche estnécessairement globale et stratégique : rapprocher l'école <strong>de</strong> l'entrepreneuriat ne peut seconcevoir que dans une volonté réciproque et collective <strong>de</strong> tous les intervenants publics,parapublics et privés, dont le système éducatif est l’un <strong>de</strong>s acteurs primordiaux.En réhabilitant le goût d'entreprendre, le système éducatif mobiliserait les compétenceset les facultés créatrices indispensables au processus d'innovation. Il contribuerait à créerles conditions d'une harmonie sociale et économique fondée sur la valorisation créatrice<strong>de</strong>s richesses, <strong>de</strong>s intelligences innovantes et imaginatives.9 Les expériences françaises d'enseignement <strong>de</strong> l'entrepreneuriat sont conduites principalement dansl’enseignement supérieur. Ces actions sont louables, mais il reste toutefois souhaitable <strong>de</strong> sensibiliserbeaucoup plus tôt, dès le primaire par exemple, au travail <strong>de</strong> groupe, au mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'entreprise, et surtout àl'initiative et à la créativité. Nombre d'observateurs d’ailleurs, notamment P. ALBERT et S. MARION (1998,p. 28), P. ALBERT (1998, p. 94), J. BERANGER et alii (1998, p. 22), M. BOUCHARD-D'AMOURS et Y.GASSE (1989, p. 24), A. GIBB et J. COTTON (2002, p. 15) insistent sur la nécessité d’introduire <strong>de</strong>senseignements <strong>de</strong> sensibilisation dès le primaire.8


Montée en régime <strong>de</strong>s enseignements, programmes et formations en entrepreneuriatAlors qu'il s'agit d'une discipline universitaire à part entière dans les pays anglo-saxonsoù la plupart <strong>de</strong>s universités possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s chaires d'entrepreneuriat et <strong>de</strong> nombreux cours<strong>de</strong>puis les années 1970, le thème <strong>de</strong> l'entrepreneuriat est d'une actualité récente en France.Depuis peu, <strong>de</strong>s enseignements spécifiques à ce champ ont fait leur apparition. On observeun développement à un rythme soutenu <strong>de</strong>s enseignements, programmes et formations enentrepreneuriat sous diverses formes 10 . Cela va <strong>de</strong>s cours facultatifs aux formationsdiplômantes <strong>de</strong> troisième cycle. Les universités, les écoles et les instituts manifestent<strong>de</strong>puis la <strong>de</strong>uxième moitié <strong>de</strong> la décennie 1990 un réel engouement et une nette volontéd’instaurer <strong>de</strong>s cultures entrepreneuriales à travers leurs formations et leurs objectifspédagogiques.Globalement, nous constatons aujourd’hui que le système éducatif déploie une doubleperspective : sensibiliser le maximum d’étudiants à l'entrepreneuriat et, à un <strong>de</strong>grémoindre, spécialiser et accompagner ceux qui veulent s'orienter vers <strong>de</strong>s carrièresentrepreneuriales. L’"éducation entrepreneuriale" est une réponse stratégique du mon<strong>de</strong>éducatif aux récents développements <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> sociale émanant <strong>de</strong>s étudiants (M.LAUKKANEN, 2000, p. 26).Ces constats étant formulés, il convient, avant <strong>de</strong> présenter notre problématique, <strong>de</strong>répondre à la question :L'entrepreneuriat peut-il s'enseigner ?Avant d'entamer ce long travail <strong>de</strong> recherche, il convient d'éluci<strong>de</strong>r cette interrogationfondamentale qui revient dans les travaux s'intéressant aux liens entre l'éducation etl'entrepreneuriat (nous citons notamment J.-P. BECHARD, 1998 ; A. FAYOLLE, 2000c ;B. SAPORTA et T. VERSTRAETE, 2000 ; P. SENICOURT et T. VERSTRAETE, 2000).10 Cependant en 1999, la France était encore à la traîne <strong>de</strong>s pays européens avec le Danemark, la Grèce et lePortugal (avec respectivement 14 %, 12% et 12%) dans la mise en place <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong>l’entrepreneuriat (CCI Paris, 1999, p. 10).9


Depuis le début <strong>de</strong> la décennie 1990, les recherches en entrepreneuriat portent un intérêtplus important aux phases amont, qui s'intéressent aux individus en <strong>de</strong>venir dans leprocessus entrepreneurial. Ainsi, au lieu d'abor<strong>de</strong>r les phénomènes sur la base <strong>de</strong>comportements observés, il apparaît nécessaire <strong>de</strong> s’interroger d'abord sur les processusamont pour expliquer les comportements futurs. Pour avoir une image globale <strong>de</strong>l’entrepreneuriat, notent T. VOLERY et alii (1997, p. 277), il n’est pas suffisant d’étudierseulement ceux qui ont concrétisé leurs objectifs (création), mais aussi ceux qui sont enamont du processus menant à la création d’entreprise 14 . Pour N.F. KRUEGER et A.L.CARSRUD (1993, p. 324), étudier un comportement futur <strong>de</strong> création d'entreprise estinséparable <strong>de</strong>s intentions qui animent les individus quant à la concrétisation <strong>de</strong> cecomportement 15 .Les processus sont moins compris lorsqu’ils sont traités rétrospectivement. Une optiqueprospective <strong>de</strong> la recherche entrepreneuriale <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s modèles processuelshypothético-déductifs qui s'intéressent à l'intention entrepreneuriale. L'entrepreneuriat estun processus intentionnel qui exige l'utilisation <strong>de</strong> modèles adéquats qui prennent encompte non seulement les individus qui ont concrétisé leurs projets, mais aussi ceux quisont en <strong>de</strong>venir (N.F. KRUEGER et A.L. CARSRUD, 1993, p. 316 et 327) 16 .Cette thèse tente <strong>de</strong> décrire et d’expliquer la formation <strong>de</strong> l'intentionentrepreneuriale <strong>de</strong>s étudiants en gestion suivant <strong>de</strong>s programmes ou <strong>de</strong>s formationsen entrepreneuriat. L'idée centrale <strong>de</strong> notre recherche est <strong>de</strong> comprendre l’influence<strong>de</strong> programmes ou <strong>de</strong> formations en entrepreneuriat, au même titre que <strong>de</strong>s variablessituationnelles et personnelles, sur l’intention entrepreneuriale <strong>de</strong>s étudiants.Nous nous intéressons à <strong>de</strong>s populations étudiantes <strong>de</strong> niveau bac+5 (DESS Institutsd’Administration <strong>de</strong>s Entreprises, départements <strong>de</strong>s Sciences Economiques et14 "In or<strong>de</strong>r to get a comprehensive picture of entrepreneurship, it is not sufficient to approach only thosewho have fulfilled their objectives. Therefore, there is still a need to shed light on the process leading to newenterprise. In this perspective, the analysis should focus on the pre-<strong>de</strong>cision stage, i.e. interest,entrepreneurial career preference, and characteristics of nascent entrepreneurs".15 "Discussion of a target behaviour is inseparable from discussion of intentions toward that behavior".16 "Process are less well un<strong>de</strong>rstood retrospectively. Rather, they are best studied prospectively. We thusneed testable theory-driven process mo<strong>de</strong>ls of entrepreneurial cognition which focus on intentions and theirperceptual bases… Organizational emergence is an intentional process ; let us use mo<strong>de</strong>ls congruent withthat reality. We should evaluate the entire emergence process including not only successful and unsuccessfulentrepreneurs, but also those who change their minds or whose intentions are unrealistic. The reward forincluding these is a better un<strong>de</strong>rstanding of the mechanisms by which exogenous factors influenceemergence".12


d’Administration Economique et Sociale, et diplômes d’écoles <strong>de</strong> management et gestion)suivant <strong>de</strong>s cursus à dominante "entrepreneuriat". Le choix <strong>de</strong> cette base <strong>de</strong> sondages’explique par le fait que ces étudiants sont à quelques mois d’intégrer le mon<strong>de</strong> du travailet exprimeraient une variété d’intentions <strong>de</strong> carrière. En outre, ces <strong>de</strong>rniers sont dans <strong>de</strong>scontextes qui laissent supposer que leurs attitu<strong>de</strong>s, leurs normes subjectives et leursperceptions peuvent se développer et renforcer leur intention entrepreneuriale.Dans une perspective comparative, nous choisissons une population témoin présentantglobalement les mêmes caractéristiques que les populations précé<strong>de</strong>ntes (niveau <strong>de</strong>diplôme, disciplines enseignées et débouchés professionnels). Le critère qui les distingueest le non-suivi d’un programme ou d’une formation en entrepreneuriat ou en créationd’entreprise. Notre choix s’est porté sur <strong>de</strong>s étudiants <strong>de</strong> DESS CAAE.L'intention entrepreneuriale représente une phase forte du processus <strong>de</strong> créationd'entreprise. En amont, elle prédit l'acte d'entreprendre qui serait susceptible <strong>de</strong> seconcrétiser. L'état <strong>de</strong> l'art nous indique que l'intention ne peut être abordée que dans uneperspective processuelle qui prend en compte <strong>de</strong>s facteurs personnels et contextuels. Ausein d’un modèle hypothético-déductif, défini par le cadre général <strong>de</strong>s dimensionssociales <strong>de</strong> l'entrepreneuriat <strong>de</strong> A. SHAPERO et L. SOKOL (1982), et fondé sur la théoriedu comportement planifié <strong>de</strong> I. AJZEN (1991), nous décrivons et analysons l'intentionentrepreneuriale en considérant trois groupes <strong>de</strong> facteurs : les attitu<strong>de</strong>s associées au comportement : qui sont spécifiées par l’existence d’uneidée ou d’un projet <strong>de</strong> création plus ou moins formalisé, et la recherched’informations ; les normes subjectives : qui s’expriment par le besoin d’accomplissement, larecherche <strong>de</strong> l’autonomie, la propension à la prise <strong>de</strong> risque et l’existence <strong>de</strong>modèles d’entrepreneur ; les perceptions du contrôle comportemental : qui se forment par les expériencesprofessionnelles et associatives, les programmes ou les formations enentrepreneuriat, l’accessibilité <strong>de</strong>s ressources financières, <strong>de</strong>s informations etconseils.Nous voulons tester un modèle intentionnel élaboré à partir <strong>de</strong> la revue documentaire,<strong>de</strong> nos choix théoriques, méthodologiques et <strong>de</strong> nos réflexions personnelles. Il se base13


essentiellement sur <strong>de</strong>s travaux américains et scandinaves. Ce modèle mobilise uneapproche psychosociologique fondée sur la théorie du comportement planifié (TOPB :Theory Of Planned Behaviour). Les recherches en entrepreneuriat utilisent très peu <strong>de</strong>modèles fondés sur l'intention entrepreneuriale. Cependant, selon N.F. KRUEGER et A.L.CARSRUD (1993, p. 320), quelques recherches annoncent <strong>de</strong> bonnes perspectives pour cetype d'approches 17 .Avant <strong>de</strong> donner plus loin un aperçu global <strong>de</strong> notre "protocole" <strong>de</strong> recherche, nousrésumons l’articulation <strong>de</strong> notre démarche en distinguant ce qui est à décrire et à expliquer,ce qui se traduit en variables mesurables et les mo<strong>de</strong>s d'investigation choisis pour lesenquêtes.Ce que l'on cherche à comprendre,décrire et analyserSUJET DE RECHERCHEINTENTION <strong>ENTREPRENEURIALE</strong>OBJET DE RECHERCHE- Etudiants en gestion suivant<strong>de</strong>s formations ou <strong>de</strong>sprogrammes en entrepreneuriat.- Etudiants en DESS CAAE nesuivant pas <strong>de</strong> programmes enentrepreneuriatVARIABLESMESURABLESMODESOPERATOIRES- Consultations d'experts- Questionnaires autoadministrésCe que l'on cherche à observerFacteurs influençant l'intention : Attitu<strong>de</strong>s associées au comportement Normes subjectives Perceptions du contrôle comportementalFigure 1 - L’articulation du sujet, <strong>de</strong> l’objet d’étu<strong>de</strong> et <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s opératoiresLes intérêts <strong>de</strong> la rechercheL’entrepreneuriat ne peut se contenter d’étu<strong>de</strong>s en aval, notamment celles concernantl’acte d’entreprendre. Les recherches qui s’opèrent en amont permettent <strong>de</strong> mieux17 "Few entrepreneurship studies explicitly consi<strong>de</strong>r intentions-based mo<strong>de</strong>ls. However, some existingresearch indicates this would be a fruitful approach".14


expliquer celles qui se font sur la base <strong>de</strong> comportements observés. Elles les enrichissent etles consoli<strong>de</strong>nt.L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'intention entrepreneuriale accor<strong>de</strong> un intérêt croissant aux attitu<strong>de</strong>s et auxperceptions. Elle nous éclaire sur les facteurs personnels et situationnels qui interviennentdans le processus <strong>de</strong> création d’entreprise au sein <strong>de</strong> populations étudiantes. Nous situonsainsi l'ambition <strong>de</strong> notre recherche à un double niveau, théorique et pratique.Sur le plan théoriqueComme pour toute démarche scientifique, notre recherche qui s’attache, au sein d’unmodèle multidimensionnel, à explorer un concept central du processus entrepreneurial, doitapporter une contribution originale dans le progrès <strong>de</strong>s connaissances. Elle tente <strong>de</strong> : décrire et d'analyser, dans un champ en <strong>de</strong>venir, une phase du processusentrepreneurial. L'intention entrepreneuriale permet <strong>de</strong> prédire les comportements.Comprendre et expliquer ce processus cognitif nous informera pourquoi et comment unindividu est engagé dans le processus entrepreneurial, bien avant d’arriver au sta<strong>de</strong> <strong>de</strong>l’opportunité ou <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r quel type d'activité lancer par exemple. Notre rechercheest innovatrice car elle s’intéresse à <strong>de</strong>s entrepreneurs potentiels. La quasi-totalité<strong>de</strong>s travaux en entrepreneuriat portent sur <strong>de</strong>s entrepreneurs déjà établis et ne nousrenseignent, <strong>de</strong> ce fait, que peu ou pas du tout sur les phases amont du processus <strong>de</strong>création d’entreprise ; élaborer <strong>de</strong>s concepts pour éclairer les recherches dans le champ <strong>de</strong> l’entrepreneuriat.Nous espérons, à travers nos acceptions <strong>de</strong>s concepts <strong>de</strong> l'entrepreneuriat, <strong>de</strong>l'entrepreneur, <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriales, contribuerà lever certaines "zones d’ombre et <strong>de</strong> contradiction" ; construire <strong>de</strong>s instruments <strong>de</strong> mesure pertinents, capables d'appréhen<strong>de</strong>rl'intention entrepreneuriale. Sur l’opérationnalisation <strong>de</strong>s construits, la revue <strong>de</strong> lalittérature en a révélé quelques-uns. Mais la majorité <strong>de</strong>s items est élaborée à partir <strong>de</strong>consultations d’experts, d’universitaires et <strong>de</strong> professionnels, et <strong>de</strong> réflexionspersonnelles. Leur reproduction par <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s empiriques sur <strong>de</strong>s échantillons <strong>de</strong>différents établissements et pays, pourrait consoli<strong>de</strong>r leur validité et contribuer à leurgénéralisation ;15


élaborer un modèle <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale, et contribuer par son test àl'organisation, à l'accumulation et au développement <strong>de</strong>s connaissances pourmieux éclairer le cheminement du processus menant à l'acte d'entreprendre.Mieux comprendre les actions <strong>de</strong>s créateurs, exige un "stock" <strong>de</strong> connaissances surchacune <strong>de</strong>s phases en amont du processus entrepreneurial, et sur les différentescatégories <strong>de</strong> créateurs potentiels (<strong>de</strong>s étudiants suivant <strong>de</strong>s programmes ou <strong>de</strong>sformations en entrepreneuriat). Cette organisation et ce développement <strong>de</strong>s savoirspermettent un meilleur positionnement <strong>de</strong>s chercheurs dans le champ <strong>de</strong>l’entrepreneuriat.Sur le plan pratiqueNous faisons une recherche en entrepreneuriat, mais tout d'abord, nous appartenons à lacommunauté <strong>de</strong>s chercheurs en sciences <strong>de</strong> gestion. Positionné <strong>de</strong> la sorte et en gardant lesimpératifs utilitaristes <strong>de</strong> la recherche, cette <strong>de</strong>rnière doit proposer <strong>de</strong>s moyens et <strong>de</strong>s outilssusceptibles d'améliorer la pratique.Dans un souci <strong>de</strong> production <strong>de</strong> connaissances en phase avec la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> sociale, notreprojet coïnci<strong>de</strong> avec <strong>de</strong>s faits sociaux et économiques qui sont d'actualité. Les programmeset les formations en entrepreneuriat foisonnent en France <strong>de</strong>puis le milieu <strong>de</strong>s années 1990.Notre rôle social nous confronte à <strong>de</strong>s contraintes d’opérationnalité qui nous amène àconforter (ou infirmer) l'influence <strong>de</strong> ces programmes et <strong>de</strong> ces formations enentrepreneuriat sur l'intention d’entreprendre.Les investissements pédagogiques, matériels et humains engagés par l'Etat, lesuniversités (notamment les IAE et les UFR <strong>de</strong> Droit, Sciences Economiques et Gestion),les écoles <strong>de</strong> management et gestion, les organismes consulaires et les entreprises,nécessitent un corpus <strong>de</strong> connaissances qui les informe <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong>s programmes et <strong>de</strong>sformations en entrepreneuriat. Parmi d’autres variables, nous cherchons à appréhen<strong>de</strong>rleurs influences sur l’intention entrepreneuriale à travers : le changement <strong>de</strong>s perceptions <strong>de</strong>s étudiants ; le changement <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s étudiants par leurs engagements dans le processusentrepreneurial. Ces engagements se manifestent par l’existence d’une idée ou16


Justification du plan <strong>de</strong> la thèseLe plan <strong>de</strong> la thèse, repris dans la figure 2, se présente en trois parties. Les objectifs <strong>de</strong>chaque chapitre y sont détaillés. Ceux-ci ont pour finalité <strong>de</strong> justifier la construction duplan, notamment la partie théorique qui aboutit à l’élaboration du modèle <strong>de</strong> recherche.La première partie "Compréhension du processus entrepreneurial et problématique<strong>de</strong> recherche" relate <strong>de</strong>s incursions dans la littérature qui nous semblent impératives pourla justification <strong>de</strong>s hypothèses <strong>de</strong> recherche, et donc du modèle <strong>de</strong> l’intentionentrepreneuriale. Elle présente le positionnement <strong>de</strong> la thèse dans le champ <strong>de</strong>l’entrepreneuriat. Elle tente <strong>de</strong> cerner l’évolution et les constructions théoriques <strong>de</strong> cechamp à travers trois approches. Elle formule la problématique, notre acception <strong>de</strong>l’intention entrepreneuriale et le décalage entre les logiques d’intention et d’action dans ledéroulement du processus <strong>de</strong> création d’entreprise.Cette partie approche l'entrepreneur et son rôle dans la pensée économique. L’analyse<strong>de</strong>s caractéristiques et <strong>de</strong>s typologies d’entrepreneur s’est avérée particulièrementintéressante pour générer les hypothèses. Pour aller plus en profon<strong>de</strong>ur dans lacompréhension du processus entrepreneurial, cette partie traite <strong>de</strong>s mobiles et <strong>de</strong>s facteurscontingents susceptibles d’expliquer l’intention entrepreneuriale et l’acte <strong>de</strong> création.Pour bien situer l’intention entrepreneuriale dans son contexte, la <strong>de</strong>uxième partie "Unmodèle théorique <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale à travers un processus marqué par<strong>de</strong>s programmes ou <strong>de</strong>s formations en entrepreneuriat", s’attar<strong>de</strong> sur la dualité dusystème d’enseignement en France, sur l’accès aux fonctions dirigeantes et à responsabilité<strong>de</strong>s diplômés en gestion, sur les programmes, les formations et les pédagogies pratiquéesdans l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat en France. Ceci débouche sur l’élaboration d’uncadre d’analyse <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat en France qui combine lesmétho<strong>de</strong>s pédagogiques, les niveaux d’intervention et les objectifs <strong>de</strong> formation. Cettepartie a pour but <strong>de</strong> présenter le cadre théorique, d’asseoir les fon<strong>de</strong>ments conceptuels ducadre d'analyse et <strong>de</strong> générer les hypothèses <strong>de</strong> recherche. Enfin, elle élabore un modèle <strong>de</strong>l’intention entrepreneuriale d’étudiants suivant <strong>de</strong>s programmes ou <strong>de</strong>s formations àdominante entrepreneuriat.18


La troisième partie "Méthodologie empirique, résultats et analyses" décrit laméthodologie empirique utilisée. Celle-ci s’inspire <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> G.A. CHURCHILL(1979). Elle argumente le choix <strong>de</strong> la démarche hypothético-déductive appuyée sur uneapproche qualitative <strong>de</strong> consultations d’experts en entrepreneuriat. Elle détaille laconstruction du questionnaire et présente la métho<strong>de</strong> d’échantillonnage, les terrainsd’investigation et les populations observées. Elle contient la procédure <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong>sdonnées.Cette partie a aussi pour objet d’exposer les analyses <strong>de</strong>scriptives (données sociodémographiques),les analyses <strong>de</strong> dimensionnalité et <strong>de</strong> fiabilité (analyses factorielles etalpha <strong>de</strong> Cronbach) et les tests <strong>de</strong> validation qui confirment ou infirment les hypothèses <strong>de</strong>recherche (métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> ANOVA à un facteur, <strong>de</strong> régressions simple et multiple ainsi quela corrélation multiple). Nous arrivons ainsi à un modèle testé et validé <strong>de</strong> l'intentionentrepreneuriale <strong>de</strong> populations étudiantes suivant <strong>de</strong>s programmes ou <strong>de</strong>s formations enentrepreneuriatLa conclusion générale synthétise les principaux apports <strong>de</strong> cette recherche et sesimplications théoriques et pratiques. Nous présentons également les limites et lesprincipaux prolongements <strong>de</strong> ce travail qu’il nous semble nécessaire d'explorer. Enfin,dans les annexes, nous avons sélectionné les documents, les informations et les donnéesutiles pour une meilleure illustration <strong>de</strong> nos commentaires.19


INTITULES DES PARTIES ETDES CHAPITRESOBJECTIFS DU CHAPITREPremière partieCompréhension du processusentrepreneurial et problématique<strong>de</strong> rechercheChapitre 1Positionnement <strong>de</strong> la recherchedans le champ <strong>de</strong>l’entrepreneuriat etproblématique- Acception du concept d’entrepreneuriat : positionnement <strong>de</strong>la recherche.- Mise en perspective <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> la recherche enentrepreneuriat vers l’approche processuelle.- Présentation <strong>de</strong> la problématique.- Délimitation du sujet : acception du questionnementprincipal <strong>de</strong> la recherche.Chapitre 2L’entrepreneur : <strong>de</strong>s théorieséconomiques aux approchesinterdisciplinairesI<strong>de</strong>ntification dans la littérature <strong>de</strong>s facteurs susceptibles<strong>de</strong> nous éclairer sur les variables à retenir dans le modèle<strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale.- Analyse <strong>de</strong> l’évolution du concept d’entrepreneur dans lesthéories économiques :synthèse <strong>de</strong> cette évolution à travers un schéma ;acception personnelle du concept d’entrepreneur.- Analyse interdisciplinaires <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong>l’entrepreneur et du créateur d’entreprise :mise en exergue du dynamisme typologique.Chapitre 3Le processus entrepreneurialamont : mobiles et facteurscontingentsI<strong>de</strong>ntification dans la littérature <strong>de</strong>s facteurs susceptibles<strong>de</strong> nous éclairer sur les variables à retenir dans le modèle<strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale.- Compréhension et analyse au sein du processusentrepreneurial amont :<strong>de</strong>s mobiles qui gui<strong>de</strong>nt les individus vers l’acted’entreprendre ;<strong>de</strong>s facteurs contingents qui peuvent favoriser cet acte.20


INTITULES DES PARTIES ETDES CHAPITRESOBJECTIFS DU CHAPITREDeuxième partieUn modèle <strong>de</strong> l’intentionentrepreneuriale à travers unprocessus marqué par <strong>de</strong>sprogrammes ou <strong>de</strong>s formationsen entrepreneuriatChapitre 4Un cadre général d’analyse<strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong>l’entrepreneuriat en FranceAnalyse d’une variable contextuelle <strong>de</strong> l’intentionentrepreneuriale : l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat.- Acception.- Mise en exergue <strong>de</strong> son intégration graduelle dans le systèmeéducatif supérieur.- Historique en France.- Analyse <strong>de</strong>s objectifs et <strong>de</strong>s pédagogies en oeuvre.- Mise en perspective <strong>de</strong>s approches transversales s’appuyantsur <strong>de</strong>s pédagogies par projet.- Elaboration d’un cadre général d’analyse en France.Chapitre 5Le cadre théorique <strong>de</strong>référence- Détermination du cadre théorique <strong>de</strong> la recherche :Le modèle <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> l’événement entrepreneurial<strong>de</strong> A. SHAPERO et L. SOKOL (1982) ;la théorie du comportement planifié <strong>de</strong> I. AJZEN (1991).- Illustration <strong>de</strong> l’applicabilité <strong>de</strong> la théorie du comportementplanifié par le biais <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux modèles.Chapitre 6Proposition d’un modèle <strong>de</strong>l’intention entrepreneuriale- Définitions et acceptions <strong>de</strong>s variables explicatives <strong>de</strong>l’intention entrepreneuriale.- Elaboration d'un corps d'hypothèses.- Conceptualisation <strong>de</strong>s questions <strong>de</strong> recherche au sein d'unmodèle.Troisième partieMéthodologie empirique,résultats et analysesChapitre 7La méthodologie empirique :une démarche hypothéticodéductiveinscrite au sein <strong>de</strong>la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> G.A.CHURCHILL (1979)- Justification du choix <strong>de</strong> la démarche hypothético-déductiveet <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> G.A. CHURCHILL (1979).- Définition <strong>de</strong>s principaux construits : traduction <strong>de</strong>s questions<strong>de</strong> recherche en variables à mesurer.- Elaboration du questionnaire.- Métho<strong>de</strong> d’échantillonnage et composition <strong>de</strong>s populationsobservées.- Procédure <strong>de</strong> recueil <strong>de</strong> données.Chapitre 8Caractéristiques <strong>de</strong>scriptiveset analyses d’homogénéitéChapitre 9Un modèle <strong>de</strong> l’intentionentrepreneuriale validé dansun contexte <strong>de</strong>l’enseignement <strong>de</strong>l’entrepreneuriat- Analyses socio-démographiques et tests <strong>de</strong> validité <strong>de</strong>sconstruits :tris croisés ;tests <strong>de</strong> dimensionnalité et <strong>de</strong> fiabilité.- Tests statistiques <strong>de</strong> validation d’hypothèses :ANOVA à un facteur.régression simple.régression multiple.corrélation multiple.Figure 2 - Justification du plan <strong>de</strong> la thèse21


PARTIE I - COMPREHENSION DU PROCESSUSENTREPRENEURIAL ET PROBLEMATIQUE DERECHERCHE22


INTRODUCTIONCette première partie "Compréhension du processus entrepreneurial etproblématique <strong>de</strong> recherche" se décline en trois chapitres.Traiter <strong>de</strong> l'intention entrepreneuriale exige au préalable une compréhension <strong>de</strong>l’entrepreneuriat, <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> la recherche dans ce champ et un positionnement duchercheur. Dans le premier chapitre, nous parcourons quelques définitions et approchesd'un concept controversé : l'entrepreneuriat. Nous en présentons notre propre acception.Nous retraçons les évolutions et les trois approches qui délimitent ce champ (<strong>de</strong>scriptive,comportementale et processuelle). Nous présentons ensuite <strong>de</strong>s modèles processuelsd'entrepreneuriat.Ce chapitre permet également <strong>de</strong> délimiter le sujet et la problématique <strong>de</strong> recherche.Nous donnons notre acception <strong>de</strong> l’intention qui met en exergue la volonté personnelle ausein d’un processus cognitif. Nous cernons les contours <strong>de</strong> la problématique par ledécalage entre la logique d’intention et d’action et l’hypothèse <strong>de</strong> stabilité temporelle quirégit l’intention entrepreneuriale.Dans le chapitre <strong>de</strong>uxième, nous abordons plus particulièrement l'"agent" qui est à labase <strong>de</strong> toute création et innovation. Nous essayons <strong>de</strong> saisir, en puisant dans les origineset les sources économistes, <strong>de</strong>puis R. CANTILLON jusqu'aux auteurs contemporains, lamétamorphose du concept d’entrepreneur et son rôle dans l'activité économique. Cepersonnage mythique cè<strong>de</strong> du terrain à l'"organisation" à la fin du XIX ème siècle et se"réinvente" avec J. SCHUMPETER. Il se conforte à partir <strong>de</strong>s années 1970 et voitapparaître <strong>de</strong>ux figures d'entrepreneur qui marquent l'économie d'aujourd'hui :l’entrepreneur "social" et l’entrepreneur "virtuel". En synthèse <strong>de</strong> ce tour d’horizon dans lalittérature, nous présentons un schéma (figure 9) qui indique les principales figuresd’entrepreneur selon les évolutions socio-économiques. Nous donnons, en adéquation avecnotre approche du concept d’entrepreneuriat, notre propre acception du conceptd'entrepreneur.Ensuite, nous mettons en relief l’introduction <strong>de</strong>s approches interdisciplinaires dans lechamp <strong>de</strong> l’entrepreneuriat. Celles-ci intègrent, parallèlement aux analyses économiques,23


<strong>de</strong>s dimensions psychologiques, sociologiques et managériales. Nous présentons celles quisont les plus répandues dans les recherches menées sur ce thème. Nous exposons <strong>de</strong>stypologies d’entrepreneur en insistant sur leur dimension dynamique.Pour mieux cerner la formation <strong>de</strong> l’intention, le chapitre trois analyse les mobiles quianiment les individus au sein du processus entrepreneurial. Ceux-ci nous informent surleurs motivations entrepreneuriales. Nous exposons <strong>de</strong>s facteurs contingents qui, au cours<strong>de</strong> ce processus, peuvent renforcer l’intention, voire l’acte <strong>de</strong> création. Nous insistons surle passé professionnel susceptible d’augmenter les perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>sentrepreneuriales, l’ancrage territorial et les systèmes d’appui et <strong>de</strong> soutien à la créationd’entreprise qui peuvent influencer les perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressources <strong>de</strong>sporteurs <strong>de</strong> projet.24


Chapitre 1 - Positionnement <strong>de</strong> la recherche dans le champ <strong>de</strong>l’entrepreneuriat et problématique"Entrepreneurship is a process of becoming rather then a state of being".William.D. BYGRAVE (1989a)Des articles fondateurs et fondamentaux <strong>de</strong> la recherche ont traité et traitent toujours dusens à donner au concept d’entrepreneuriat. La recherche dans ce champ s'est développéedans les années d'après-guerre grâce aux économistes et aux historiens d'entreprise. LeResearch Center in Entrepreneural History Of Harvard créé en 1948 a connu une intenseactivité dans le champ durant les années 1950 et a réellement prospéré à la fin <strong>de</strong> ladécennie 1960 (C. BRUYAT, 1993, p. 32-33 18 ). Les décennies 1980 et 1990 ont vufoisonner <strong>de</strong>s recherches (américaines pour l'essentiel) traitant du conceptd'entrepreneuriat. En France, d'éminents travaux <strong>de</strong> thèse ont été consacrés à lamodélisation entrepreneuriale (C. BRUYAT, 1993 ; A. FAYOLLE, 1996 ; S. MARION,1999 ; P. SENICOURT 1997 ; T. VERSTRAETE, 1996).En l'état actuel <strong>de</strong> la recherche, il n'est pas possible <strong>de</strong> ne pas "revisiter" le concept et lagenèse du champ <strong>de</strong> l'entrepreneuriat. Primo, la théorisation entrepreneuriale est enplein "chantier" et cela nécessite d'exposer son évolution et ses tendances actuelles.Secundo, notre recherche doit se situer dans le champ <strong>de</strong> l'entrepreneuriatcaractérisé par la diversité, la multiplicité et parfois les contradictions entre lesapproches.Notre présentation reprend <strong>de</strong>s approches et <strong>de</strong>s définitions du conceptd’entrepreneuriat afin <strong>de</strong> le situer dans la construction théorique. Nous donnons notrepropre acception <strong>de</strong> ce concept en nous inscrivant dans une dimension processuelle. Dansun <strong>de</strong>uxième temps, nous retraçons les trois grands axes <strong>de</strong> l'évolution <strong>de</strong> la recherche enentrepreneuriat <strong>de</strong>puis R. CANTILLON jusqu'à nos jours. Ensuite, nous mettons en relief18 Un <strong>de</strong>s premiers précurseurs français qui a ouvert la voie <strong>de</strong> la dimension processuelle. Sa thèse, avec uneimpressionnante bibliographie d'une quarantaine <strong>de</strong> pages, a posé les jalons <strong>de</strong> la recherche entrepreneurialeen France. Elle est source d'inspiration pour plusieurs travaux.25


<strong>de</strong>s modèles processuels en vue <strong>de</strong> rendre compte <strong>de</strong> la diversité, <strong>de</strong> lamultidimensionnalité et <strong>de</strong> la complexité du phénomène entrepreneurial.En adoptant la dimension processuelle <strong>de</strong> l’entrepreneuriat, l'objet <strong>de</strong> ce chapitre estégalement d’en présenter une phase forte : l’intention entrepreneuriale qui constitue notreproblématique <strong>de</strong> recherche. Notre acception du questionnement principal insiste sur lavolonté personnelle qui s’exprime à travers un processus cognitif. Nous passons en revuele décalage entre les logiques d’intention et d’action dans le processus <strong>de</strong> créationd’entreprise. Avant <strong>de</strong> conclure, nous posons l’hypothèse <strong>de</strong> stabilité temporelle àmoyenne échéance <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale.1.1. Un concept multiforme et controverséLa revue <strong>de</strong> la recherche académique révèle d'emblée que le conceptd'entrepreneuriat divise plus qu'il ne réunit. Le constat est déjà formulé à l'aube <strong>de</strong> lagenèse <strong>de</strong> ce champ par A. SHAPERO et L. SOKOL (1982, p. 77) 19 . J.M. CRANT (1996,p. 43) au même titre que W.G. DYER (1994, p. 7), W.B. GARTNER (1990), A. GIBB et J.COTTON (2002, p. 4), L.-J. FILION (1997, p. 142) et E.-M. HERNANDEZ (1999, p. 46),affirme qu'il n'y a pas d'accord, ni au sein <strong>de</strong> la communauté universitaire, ni chez lespraticiens, sur le contenu <strong>de</strong> l'entrepreneuriat. L’exposé <strong>de</strong> certaines définitions en rendcompte.1.1.1. Des approches et <strong>de</strong>s définitionsPour P.-A. JULIEN et M. MARCHESNAY (1996), le vocable d'entrepreneuriat dans lalittérature tourne généralement autour <strong>de</strong> trois concepts : l'entrepreneur, l'espritd'entreprise 20 et la création d'entreprise. Dans une étu<strong>de</strong> réalisée auprès d'hommes19"… any cursory review of the literature finds a very large diversity of <strong>de</strong>finitions or implied <strong>de</strong>finitions ofentrepreneurs and entrerpreneurship".20 Pour une large revue <strong>de</strong> la littérature sur le concept d’esprit d’entreprise, le lecteur peut se rapporter auxouvrages <strong>de</strong> B. PONSON et J.-L. SCHAAN (1993, 502 pages) et B. BERGER et alii (1993, 265 pages).Accessoirement, d’autres auteurs, notamment G. GILDER (1985, p. 110-111 et 217), P. DRUCKER (1985,p. 11, 16, 45 et 46), A. LABOURDETTE (1992 ) et D. MUZYKA et N.C. CHURCHILL (1998, p. 288-292)présentent <strong>de</strong>s éléments d’analyse sur ce concept.Signalons que ces auteurs utilisent, indifféremment, les termes "esprit d’entreprise" et "espritd’entreprendre". Nous avons opté pour le premier, plus répandu dans la littérature entrepreneuriale.26


politiques, <strong>de</strong> chercheurs et <strong>de</strong> chefs d'entreprise <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> renommée, W.B. GARTNER(1990) a recensé quarante quatre définitions <strong>de</strong> l'entrepreneuriat 21 . Celles-ci sont répartiesen huit thèmes récurrents qui semblent, conclut-il, refléter les différentes parties d'un mêmephénomène. Dans un autre article, W.B. GARTNER (1988, p. 23) avance que si l'on peutdéfinir qui est entrepreneur, alors on saura ce qu'est l'entrepreneuriat 22 .Pourquoi cette diversité et cette division ? Chaque auteur s'exprime avec une volontédifférente <strong>de</strong> comprendre <strong>de</strong>s phénomènes et <strong>de</strong>s comportements entrepreneuriaux afin <strong>de</strong>mieux organiser et structurer les connaissances dans le champ <strong>de</strong> l’entrepreneuriat. Nousexposons <strong>de</strong>s définitions qui reflètent la diversité, la division, et par moment, la confusiondans les approches.L.-J. FILION (1997, p. 156) définit l'entrepreneuriat comme étant "le champ qui étudiela pratique <strong>de</strong>s entrepreneurs : leurs activités, leurs caractéristiques, les effetséconomiques et sociaux <strong>de</strong> leur comportement ainsi que les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> soutien qui leur sontapportés pour faciliter l'expression d'activités entrepreneuriales".Pour E.-M. HERNANDEZ (1999, p. 19-21), la démarche entrepreneuriale au sens largeprend plusieurs aspects tels que la PMIsation juridique, la croissance interne, la franchise,l'essaimage 23 , la reprise d'entreprise 24 et la création ex-nihilo. Dans le même esprit, S.BIRLEY et D. MUZYKA (1998a, p. 14-15) voient que le champ <strong>de</strong> l'entrepreneuriat prendun sens vague et varié. On retrouve les thèmes du rachat d'entreprise par les salariés, <strong>de</strong>l'acquisition d'entreprise par une équipe <strong>de</strong> direction extérieure ("MBO : Management buyout"),du rachat d'entreprise par le management en place ("MBI: Management buy-in"), <strong>de</strong>la franchise, du développement <strong>de</strong> nouvelles activités au sein <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s entreprises("corporate entrepreneurship") 25 , <strong>de</strong>s entreprises familiales et <strong>de</strong>s entreprises publiques.21 Selon C. BRUYAT (1993, op.cit., p. 45), il est l’un <strong>de</strong> ceux ayant fait le plus progresser l'entrepreneuriatces <strong>de</strong>rnières années.22"If we can just find out who the entrepreneur is, then we'll know what entrepreneurship is".23 Concernant ce concept, le lecteur peut se référer à P. ALBERT (1997, p. 42), F. PEIGNE (1995, 4 pages)et au site <strong>de</strong> la Commission Nationale <strong>de</strong> la Création d’Entreprise (CNCE - Commission "Essaimage" -,http://www.apce.com, avril 1998, 22 pages). D. LE COZ (1996) et H. DAVAL (2002) donnent une bonneillustration <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> succès et d’échec <strong>de</strong> l’essaimage en tant que politique stratégique <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>sressources humaines.24 Sur les particularités du processus "repreneurial" par rapport au processus <strong>de</strong> création d’entreprise, lamodélisation <strong>de</strong> B. DESCHAMPS (2002) est un exposé enrichissant et clair.25 Cf. à ce sujet H.H. STEVENSON, J.C. JARILLO (1990).27


H.H. STEVENSON et J.C. JARILLO (1990, p. 23) affirment que définirl'entrepreneuriat est une tentative d'ordre sémantique. Réduire son champ risque d'exclure<strong>de</strong>s travaux qui peuvent être utiles dans plusieurs domaines. L'élargir peut dissoudre saparticularité <strong>de</strong> champ d'étu<strong>de</strong>s spécifique. Dans tous les cas, constatent-ils, l'essence <strong>de</strong>l'entrepreneuriat est la volonté <strong>de</strong> concrétiser une opportunité sans tenir compte aupréalable <strong>de</strong>s ressources disponibles. Par opportunité, ces auteurs enten<strong>de</strong>nt une situationfuture qui est considérée comme souhaitable et réalisable 26 . N.F. KRUEGER et D.V.BRAZEAL (1994, p. 91) rejoignent (sans en faire référence) H.H. STEVENSON et J.C.JARILLO (1990) dans leur conception <strong>de</strong> l'entrepreneuriat 27 .M.G. SCOTT (1998, p. 193-195) postule que "l'entrepreneuriat consiste à mettre àprofit <strong>de</strong> façon créative les valeurs <strong>de</strong> l'environnement". D. MUZYKA et N.C.CHURCHILL (1998, p. 288) définissent l'essence <strong>de</strong> l'entrepreneuriat comme "la facultéd'i<strong>de</strong>ntifier et <strong>de</strong> faire fructifier une valeur marchan<strong>de</strong> en faisant coïnci<strong>de</strong>r une innovationet un besoin".Le mon<strong>de</strong> universitaire représenté par l'Académie <strong>de</strong> <strong>l'Entrepreneuriat</strong> qui regroupel'élite francophone en la matière, s'accor<strong>de</strong> sur l'absence d'une définition ultime <strong>de</strong>l'entrepreneuriat, autant par la complexité que par la diversité du phénomène. L'Académieconvient qu'"A ce jour, on ne peut pas augurer d'un prochain consensus s'agissant d'unedéfinition <strong>de</strong> l'entrepreneuriat (comme on ne peut croire en une définition <strong>de</strong> la firme, oubien d'autres objets ou champs <strong>de</strong> recherche, quelle que soit la discipline d'ailleurs). Lacomplexité du phénomène entrepreneurial et la diversité <strong>de</strong> ses manifestations expliquentsans doute que toute définition réduit, voire ampute, l'appréhension <strong>de</strong>s formes qu'ilrevêt" 28 . Mais respectant son statut et son rôle d'organisme fédérateur en matière <strong>de</strong>26 "Defining entrepreneurship is, nevertheless, an important question, albeit semantic, because a <strong>de</strong>finitiontoo narrow may ren<strong>de</strong>r much useful research inapplicable to important areas, such as corporateentrepreneurship. On the other hand, too broad a <strong>de</strong>finition may make entrepreneurship equivalent to goodmanagement, thus effectively dissolving it as a specialized field of study… But in any case the essence ofentrepreneurship is the willingness to pursue opportunity, regardless of the resources un<strong>de</strong>r control. It istypical of entrepreneur "to find a way"…Opportunity is <strong>de</strong>fined as a future situation which <strong>de</strong>sirable andfeasible".Quelques années plus tard, H.H. STEVENSON (1998, p. 23) convient toujours <strong>de</strong> l'acceptionopportunité/ressources mais en l'approfondissant. Il écrit que l'entrepreneuriat est "une approche dumanagement que nous définissons comme la volonté <strong>de</strong> concrétiser une opportunité, indépendamment <strong>de</strong>sressources disponibles au départ". Il affine cette définition par une analyse <strong>de</strong> six paramètres, qu'il jugeessentiels, pour un management entrepreneurial : l'orientation stratégique, le <strong>de</strong>gré d'engagement,l'engagement <strong>de</strong>s ressources et leur maîtrise, la structure managériale et la politique <strong>de</strong> rémunération.27 "We <strong>de</strong>fine "entrepreneurship" as "the pursuit of an opportunity irrespective of existing resources"".28 http://www.entrepreneuriat.com/these.html.28


echerche, à titre indicatif et provisoire, elle propose sa définition : "Au sens large, lechamp <strong>de</strong> l’entrepreneuriat couvre tous les aspects <strong>de</strong> l’engagement <strong>de</strong> l’entrepreneur,tant professionnels que personnels, qui apparaissent lors <strong>de</strong> la création <strong>de</strong> l'entreprise ettout au long du cycle <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> celle-ci. Il s’étend aussi à la fonction sociétale <strong>de</strong>l’entrepreneur et à ses manifestations dans <strong>de</strong>s contextes culturels variés" 29 .1.1.2. Le positionnement <strong>de</strong> la recherche : une perspective processuelleLes approches et les définitions ci-<strong>de</strong>ssus tentent <strong>de</strong> reproduire un <strong>de</strong>s aspects <strong>de</strong>l'entrepreneuriat. Il n'est nullement indiqué, du moins <strong>de</strong> manière nette et affirmée, quel'entrepreneuriat soit un phénomène et un processus dont les interactions sont diverses etcomplexes. E.-M. HERNANDEZ (1999) nous conforte dans ce constat en décomposantl'évolution <strong>de</strong> la recherche en trois gran<strong>de</strong>s étapes.La première, qualifiée <strong>de</strong> "fondamentaliste", consiste en une conception abordée selonune logique unique. Il est question <strong>de</strong> mettre à nu les caractéristiques et les profils <strong>de</strong>l'entrepreneur et du créateur d'entreprise. L'extrême variété <strong>de</strong>s entrepreneurs et <strong>de</strong>scréations d'entreprise réfute l'universalisme. La "contingence" matérialise la <strong>de</strong>uxièmeétape qui tisse <strong>de</strong>s liens entre l'efficacité et l'adaptation, ainsi qu'avec la cohérence duconcept d'entrepreneuriat et l'environnement <strong>de</strong> l'individu. La <strong>de</strong>rnière phase est centrée surl'aspect "processuel" du phénomène et marque une nette rupture avec les précé<strong>de</strong>ntes.Il est bien entendu que si l'on veut mener à bien une recherche, il faut se positionnerdans le champ sur lequel on travaille (M. GRAWITZ, 1996, p. 348) 30 . Les raisonnementsque nous développons tout au long <strong>de</strong> cette thèse exigent <strong>de</strong> nous impliquer dans laconstruction théorique du champ <strong>de</strong> l'entrepreneuriat et <strong>de</strong> proposer notre propreacception du concept 31 . Celui-ci n’est pas seulement une ai<strong>de</strong> pour percevoir, mais unefaçon <strong>de</strong> concevoir. Il exerce un premier tri au milieu du flot d’impressions qui nous29 Nous regrettons tout <strong>de</strong> même <strong>de</strong> ne pas retrouver la dimension processuelle <strong>de</strong> l'entrepreneuriat <strong>de</strong> façonclaire et prononcée.30 La <strong>de</strong>rnière édition <strong>de</strong> cet ouvrage est apparue en 2001.31 Certains chercheurs, sans doute très pru<strong>de</strong>nts, se refusent <strong>de</strong> donner une définition, voire même uneacception <strong>de</strong> l'entrepreneuriat. Il en est ainsi <strong>de</strong> B. SAPORTA et T. VERSTRAETE (2000, op.cit., p. 98) quinotent : "…il nous semble que l'entrepreneuriat est un phénomène trop complexe pour être réduit à unedéfinition".29


submergent, organise notre compréhension du champ et fon<strong>de</strong> nos choix théoriquesultérieurs.Il n'existe pas <strong>de</strong> meilleure définition <strong>de</strong> l’entrepreneuriat, mais <strong>de</strong>s acceptions et <strong>de</strong>sapproches qui répon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s problématiques et <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> recherche pertinents. Nousconsidérons l'entrepreneuriat comme un processus dynamique et complexe. Il est lefruit <strong>de</strong> facteurs psychologiques, sociaux, culturels, politiques et économiques. Ilprend la forme d’attitu<strong>de</strong>s, d’aptitu<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> perceptions, <strong>de</strong> motivations et <strong>de</strong>comportements qui se manifestent dans un contexte donné. Il peut s’exprimer sousdiverses formes telles que l'intrapreneuriat, l'essaimage, la franchise ou la filialisation.Cependant, la création d'entreprise constitue pour nous la manifestation la plusvisible du phénomène entrepreneurial. Elle prend le sens d’une opportunité que nousassimilons à la concrétisation d'un projet pérenne avec les risques y afférents 32 . Il doity avoir, pour reprendre les termes <strong>de</strong> C. BRUYAT (1993, p. 169), "une double nouveauté :nouveauté pour le créateur et nouveauté pour l'entreprise".La dimension processuelle n’est intégrée dans le champ <strong>de</strong> l’entrepreneuriat que <strong>de</strong>puisune dizaine d’années. Pour en arriver là, les recherches dans le domaine ont connu troisgran<strong>de</strong>s tendances que l'on peut distinguer dans l’axe du temps. Mais les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnièrestendances se sont développées en tissant <strong>de</strong>s liens théoriques avec celles qui les ontprécédées.1.2. La "trilogie" <strong>de</strong> la recherche dans le champ <strong>de</strong> l'entrepreneuriatA ce jour, on peut schématiser l’évolution <strong>de</strong> la recherche en entrepreneuriat selon troisgrands courants <strong>de</strong> pensée. Jusqu'à la fin <strong>de</strong> la décennie 1980, tout comme l'entrepreneur<strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux siècles et <strong>de</strong>mi, la recherche a connu essentiellement <strong>de</strong>ux approches :<strong>de</strong>scriptive et fonctionnelle (comportementale). Globalement, la première voulait répondreà la question "Qui est… ?". La secon<strong>de</strong> tentait <strong>de</strong> répondre à la question "Que fait… ?".La décennie 1990 a vu naître une approche qui tient compte du dynamisme du processus et32 Certains "entrepreneurs" sont spécialisés dans la création d'entreprise dans l'ultime perspective <strong>de</strong> revendre,à l'image <strong>de</strong> ce qui se fait actuellement avec les jeunes pousses. La notion <strong>de</strong> pérennité, telle que nousl’entendons ici, "voile" à peine celle <strong>de</strong> "persistance" <strong>de</strong> T. VERSTRAETE (2001, op.cit.).Ainsi nous nous rangeons dans la lignée <strong>de</strong>s auteurs qui assimilent innovation et création d’entreprise. Nouscitons notamment K.G. SHAVER et L.R. SCOTT (1991, p. 39) ("After all, new venture creation is nothing ifnot innovation, taking the unforeseen with the foreseeable").30


du phénomène entrepreneurial. Cette approche s’intéresse davantage au "Pourquoi… ?"et au "Comment… ?".Chronologiquement, nous présentons l'évolution <strong>de</strong>s recherches en entrepreneuriat endistinguant trois approches : <strong>de</strong>scriptive, comportementale et processuelle 33 .1.2.1. L'approche <strong>de</strong>scriptive : les limites "économistes" dans l'élaboration du champ <strong>de</strong>l'entrepreneuriatCette approche a pris forme dans les premiers écrits <strong>de</strong>s théories économiques et s’estquelque peu atténuée <strong>de</strong>puis la fin <strong>de</strong> la décennie 1970. En analysant le rôle que jouel'entrepreneur dans la croissance économique, en définissant l'entrepreneur par sesfonctions économiques et sociales et en le décrivant par ses caractéristiques, l’économie aconcentré l’essentiel <strong>de</strong> la recherche en entrepreneuriat. Cette <strong>de</strong>rnière peut se résumeressentiellement en <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> définition <strong>de</strong> l'entrepreneur, du manager ou dupropriétaire-dirigeant 34 . Chaque grand courant <strong>de</strong> pensée, selon les changements socioéconomiques,insiste sur <strong>de</strong>s caractéristiques et <strong>de</strong>s fonctions entrepreneuriales spécifiques.L'entrepreneuriat a été donc i<strong>de</strong>ntifié par les économistes comme une construction utilepour mieux comprendre le développement économique. Cependant, H. LEIBENSTEIN(1968, p. 1) conclut qu'il n'est pas possible d'établir un modèle complet et détaillé dudéveloppement économique en relation avec l'entrepreneuriat. Il va même jusqu'à écrireque la théorie <strong>de</strong> la concurrence donne l'impression qu'il n'y a nul besoin en ce domaine.Cela résulte, argumente-t-il, du fait que cette théorie cache le rôle vital <strong>de</strong> l'entrepreneur 35 .33En présentant l’évolution <strong>de</strong>s recherches en entrepreneuriat en plusieurs rubriques (questions principales,types d'approche, échelle temporelle, domaines scientifiques principaux, objets d'étu<strong>de</strong>, paradigmesdominants et méthodologies utilisées), A. FAYOLLE (2000c, op.cit., p. 404) donne une autre vuesynthétique qui nous semble bien cerner la question. Cependant quelques divergences subsistent dans nospoints <strong>de</strong> vue, notamment pour ce qui est <strong>de</strong>s paradigmes dominants dans le champ <strong>de</strong> l’entrepreneuriat.I. DANJOU (2002) présente une autre évolution <strong>de</strong> la recherche en entrepreneuriat selon trois anglesd’attaque : le contexte, l’acteur et l’action. L’approche <strong>de</strong> l’auteur éclaire la littérature en retraçant ces troisdimensions selon les facteurs suivants : les questions clés, les disciplines <strong>de</strong> base, les angles <strong>de</strong> vue, lescontributions et les définitions types.34 Cf. infra., chap.2 "L’entrepreneur : <strong>de</strong>s théories économiques aux approches interdisciplinaires" qui seraentièrement dédié aux concepts d'entrepreneur et <strong>de</strong> manager dans la théorie économique et à son émergencesociale.35 "The received theory of competition gives the impression that there is no need for entrepreneurship… Theanswer is that the standard competitive mo<strong>de</strong>l hi<strong>de</strong>s the vital function of the entrepreneur".31


W.R. SANDBERG (1992, p. 87) est arrivé à la conclusion qu'il y a davantage d'espoirpour un développement d'une théorie <strong>de</strong> l'entrepreneuriat <strong>de</strong>puis que les faiblesses <strong>de</strong>l'approche <strong>de</strong>scriptive sont <strong>de</strong>venus évi<strong>de</strong>ntes 36 . D.M. RAY (1993, p. 349) s’aperçoit que lechamp <strong>de</strong> l'entrepreneuriat s'est longtemps retranché <strong>de</strong>rrière l'approche <strong>de</strong>scriptive, ce quin'a pas nécessairement amélioré notre compréhension du phénomène entrepreneurial 37 .Plusieurs auteurs (E. CHELL, 1985 ; W.B. GARTNER, 1988 ; D.L. SEXTON, 1987)manifestent la même position et critiquent les courants qui approchent la question par lestraits <strong>de</strong> personnalité.W.B. GARTNER (1988, p. 21) affirme que l'approche <strong>de</strong>scriptive est complémentaire<strong>de</strong> l'approche comportementale, mais il prévoit plus <strong>de</strong> perspective pour cette <strong>de</strong>rnière envue d'expliquer le phénomène entrepreneurial 38 . Les sciences économiques se trouvaientalors face au problème suivant : une bonne partie <strong>de</strong> la recherche se situe désormais en<strong>de</strong>hors d'elle, car il s'agit <strong>de</strong> découvrir les facteurs comportementaux du phénomèneentrepreneurial qui s'inscrivent dans <strong>de</strong>s contextes sociaux, culturels, politiques etéconomiques particuliers 39 .36 "The prospects for <strong>de</strong>veloping a theory of entrepreneurship seem brighter than might have been imagineda mere <strong>de</strong>ca<strong>de</strong> ago, when the shortcomings of the trait approach, including its inability to predictperformance, began to become obvious".W.R SANDBERG (1992, op.cit. p. 83) présente les contributions que peut apporter le managementstratégique à la construction d'une théorie sur l'entrepreneuriat. La conclusion la plus importante à laquellel'on est arrivé, commente-t-il, est que le management stratégique s'applique comme paradigme au thème <strong>de</strong> lacréation d'entreprise. Le démarrage d'une nouvelle activité présente plusieurs aspects qui peuvent trouver uneréponse dans <strong>de</strong>s modèles du management stratégique, notamment l'acquisition et l'utilisation <strong>de</strong>s ressources("The acquisition and use of resources are the core of some strategic management mo<strong>de</strong>ls of the firm and itsperformance").Pour une autre approche sur les concepts d’entrepreneuriat et <strong>de</strong> management stratégique, pour uneréflexion approfondie sur les liens entre l’entrepreneuriat et la stratégie entrepreneuriale, voir T.VERSTRAETE (2001, op.cit.).37 "… the field of entrepreneurship has been stuck for too long on a limited number of psychological traitsthat have not necessarily increased our un<strong>de</strong>rstanding of entrepreneurs".38 "Research on the entrepreneur should focus on what the entrepreneur does and not who the entrepreneuris".39 Il y a cependant quelques auteurs "obstinés" qui approchent toujours la question d'un point <strong>de</strong> vueéconomiste. Ainsi, E.J. DOUGLAS (1999) explique que l’individu formule <strong>de</strong>s intentions <strong>de</strong> choix <strong>de</strong>carrière en comparant les utilités maximales qu’offrent ces carrières. L'utilité que retire un individu (salariéou installé à son compte) dépend aussi bien du revenu que <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> travail (responsabilité, prise <strong>de</strong>risque, indépendance, effort requis). C'est la différence qu’il perçoit entre l'utilité globale (prestige, richesse,pouvoir…) et la "désutilité" globale qu'offre la voie salariale, par opposition à la voie entrepreneuriale, quidéterminera son choix <strong>de</strong> carrière. L’auteur évoque les limites <strong>de</strong> son hypothèse en annonçant que ce qui estperçu comme "utilité" par l'un peut être "désutilité" pour l'autre, et que cette perception change avecl'évolution <strong>de</strong> l'emploi.En rapportant le choix <strong>de</strong> carrière à un calcul algorithmique, il est supposé que l'information est parfaite etque chaque individu est capable d'évaluer mathématiquement ses attentes en termes d'emploi. Hors, nul nereviendrait sur l'asymétrie <strong>de</strong> l'information. Il nous semble très exagéré <strong>de</strong> dire qu'un individu puisse déci<strong>de</strong>r<strong>de</strong> créer son entreprise parce que l'utilité qu'il retire <strong>de</strong> son actuel emploi ne le satisfait plus et qu'il pourraittirer une utilité supérieure en travaillant dans les mêmes conditions pour son propre compte.32


Les économistes, toutes écoles confondues et à quelques très rares exceptions 40 ,raisonnaient comme si les aptitu<strong>de</strong>s industrielles et techniques <strong>de</strong>s individus pouvaient êtreconsidérées comme <strong>de</strong>s quantités fixes. Cependant, les penseurs mo<strong>de</strong>rnes <strong>de</strong>l'entrepreneuriat ont constamment à l'esprit le fait que ces aptitu<strong>de</strong>s sont le produit <strong>de</strong>scirconstances propres au milieu dans lequel ils vivent.1.2.2. L'approche comportementale : l'amorce <strong>de</strong> l'entrepreneuriat comme véritablechamp <strong>de</strong> rechercheA force <strong>de</strong> parler <strong>de</strong> l'entrepreneur, on oublie que la réussite n’est pas uniquementre<strong>de</strong>vable à <strong>de</strong>s qualités personnelles. Celle-ci implique la famille qui lui a donné naissanceet la société dans laquelle il puise sa culture. L'initiative individuelle n'est rien sans uncontexte social, culturel, économique et politique propice.M. WEBER (1964) [1905] 41 est sans doute le premier auteur auquel nous pouvonsrattacher l’approche comportementale dans le champ <strong>de</strong> l’entrepreneuriat. Cependant,selon plusieurs auteurs, celle-ci a été révélée par la psychologie et plus précisément par lestravaux <strong>de</strong> D.C. Mc CLELLAND (1961 ; 1962 ; 1965) dans le début <strong>de</strong> la décennie 1960 42 .Cet auteur est l'un <strong>de</strong>s premiers à s'intéresser aux liens qui existent entre l'action <strong>de</strong>sindividus (les entrepreneurs) et leur environnement (les valeurs, les croyances et lesmotivations) 43 . Le fon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> son analyse est que le développement économiques'explique par l'esprit d'entreprise, qui lui-même trouve ses sources dans le besoind'accomplissement (Need-Achievement). D.C. Mc CLELLAND (1965, p. 392) avancel'hypothèse que ce trait psychologique est assez stable. Combiné aux caractéristiques <strong>de</strong>l'environnement, il prédispose les individus à choisir <strong>de</strong>s carrières entrepreneuriales 44 .40 Nous pensons essentiellement à J. SCHUMPETER.41 1905 est l’année <strong>de</strong> la première édition en langue anglaise intitulée "The Protestant Ethic and the Spirit ofCapitalism".42 L'un <strong>de</strong>s auteurs les plus cités dans le champ <strong>de</strong> l'entrepreneuriat selon A. SHAPERO et L. SOKOL (1982,op.cit, p. 74).43 Mais à son époque, on ne parlait pas encore d’entrepreneuriat en tant que champ <strong>de</strong> recherche ; nid’approche comportementale en tant que théories pouvant expliquer les phénomènes entrepreneuriaux.44 "… n Ach is a fairly personality characteristic which, given certain characteristics of the social system,predisposes young men to enter entrepreneurial occupations or to function in traditional occupations inentrepreneurial ways".33


Les variables environnementales caractérisant les individus sont donc <strong>de</strong>venues, ellesmêmes<strong>de</strong> réels objets d'analyse. Les causes <strong>de</strong>s actes <strong>de</strong>s entrepreneurs constituent l'intérêtprincipal <strong>de</strong> la recherche. Ainsi <strong>de</strong>s travaux ayant pour origine diverses disciplines <strong>de</strong>ssciences humaines (Gestion, Economie, Psychologie, Sociologie, Anthropologie…) se sontorientés vers l'explication <strong>de</strong>s comportements entrepreneuriaux en liaison avecl'environnement dans lequel ils s'expriment. Nous retrouvons ici, par exemple, tous lestravaux s’intéressant aux caractéristiques psychologiques et aux typologies <strong>de</strong>sentrepreneurs, que nous exposerons dans le <strong>de</strong>uxième chapitre.L'approche comportementale est donc intéressante en ce qu'elle se préoccupe <strong>de</strong>scomportements <strong>de</strong> l'entrepreneur dans l'exercice <strong>de</strong> son activité, lesquels s'inscrivent dansun environnement culturel, social, économique et politique. Elle considère l'entrepreneuriatcomme un événement contextuel, comme le résultat <strong>de</strong> plusieurs influences (W.B.GARTNER, 1988, p. 21) 45 .L'analyse comportementale a dominé le champ <strong>de</strong> l'entrepreneuriat entre les années1960 et les années 1980 (L.-J. FILION, 1997, p. 138). La fin <strong>de</strong> la décennie 1980 a connuune remise en cause <strong>de</strong>s théorisations "traditionnelles" sur l'entrepreneuriat en présentant lephénomène entrepreneurial comme un processus. P. DAVIDSSON (1995), D.B.GREENBERGER et D.L. SEXTON (1988), L. HERRON et H.J. SAPIENZA (1992) et J.VESALAINEN et T. PIHKALA (1999) confirment que les récents développements <strong>de</strong>sconstructions théoriques en entrepreneuriat considèrent que l'approche comportementale nerend pas compte du phénomène ; ces auteurs mettent l'accent sur sa dimensionprocessuelle. R.J. BRADLEY (1990, p. 39) écrit que le centre d'intérêt <strong>de</strong>s recherches enentrepreneuriat doit être le processus qui s'inscrit dans un contexte socialmultidimensionnel et non pas le profil psychologique <strong>de</strong> l'entrepreneur 46 . Toute lalittérature (que nous avons consultée) ultérieure à la fin <strong>de</strong> la décennie 1980 s'inscritparfaitement dans la genèse processuelle du phénomène entrepreneurial.Les années 1980 ont vu, selon L.-J. FILION (1997, p. 141) et I. DANJOU (2002, p.109), l'introduction <strong>de</strong> l'entrepreneuriat dans la quasi-totalité <strong>de</strong>s sciences humaines.45 "This behavioral approach views the creation of an organization as a contextual event, the outcome ofmany influences".46 "… the focal point of entrepreneurship research should be the entrepreneurial process or event as it takeplace within a multidimensional social context, not the psychological profile of the entrepreneur".34


Beaucoup <strong>de</strong> chercheurs, chacun dans son domaine, avec une logique et une méthodologiepropres, réalisent <strong>de</strong>s travaux en la matière. Ainsi, le champ <strong>de</strong> l'entrepreneuriat se retrouveau centre d'une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> disciplines. Mais "Si chacun <strong>de</strong> ces points <strong>de</strong> vuedisciplinaires (psychologie, sociologie, psychologie sociale, histoire <strong>de</strong>s entreprises,démographie <strong>de</strong>s populations, …) possè<strong>de</strong> sa légitimité, aucun ne peut revendiquer unstatut supérieur aux autres" (C. BRUYAT, 1993, p. 163).Si l'approche comportementale doit être abandonnée en soi pour expliquer lephénomène entrepreneurial, nous pensons qu’elle a le mérite d'avoir amorcél'entrepreneuriat comme champ <strong>de</strong> recherche à part entière, et ce en se positionnant àl'intersection <strong>de</strong> plusieurs disciplines <strong>de</strong>s sciences humaines.1.2.3. L'approche processuelle : un affranchissement "rationnel" et irréversible duchamp <strong>de</strong> l’entrepreneuriatSi l’approche <strong>de</strong>scriptive cherche à comprendre le rôle <strong>de</strong> l’entrepreneur dansl’économie et la société, si l’approche comportementale explique les actes et lescomportements <strong>de</strong>s entrepreneurs en les situant dans leurs contextes spécifiques, ladémarche processuelle a pour objet d’analyser dans une perspective temporelle etcontingente, les variables personnelles et environnementales qui favorisent ouinhibent l’esprit d’entreprise, les actes et les comportements entrepreneuriaux.Dans un remarquable panorama où nous découvrons <strong>de</strong>s travaux traitant <strong>de</strong> l'influence<strong>de</strong>s facteurs sociaux, culturels, ethniques, institutionnels et économiques sur la formation<strong>de</strong> l'événement entrepreneurial, A. SHAPERO et L. SOKOL (1982, p. 78) sont lespremiers qui ont éclairé l'optique processuelle du phénomène entrepreneurial. Ils tentent <strong>de</strong>comprendre le déclenchement d'un événement entrepreneurial en le corrélant avec <strong>de</strong>sfacteurs situationnels et individuels. Tout événement entrepreneurial, font-ils remarquer,est la fin d'un processus et le début d'un autre 47 .47"The paradigm attempts to inclu<strong>de</strong> all versions of the entrepreneurial event, from the one-time promotionto civic organization, and to inclu<strong>de</strong> all of the variables, situational, social, and individual, that might bei<strong>de</strong>ntified with the event… Each entrepreneurial event is the endpoint of a process and the beginning ofanother".35


W.D. BYGRAVE et C.W. HOFER (1991, p. 14) tout en réfutant les approches<strong>de</strong>scriptive et comportementale, insistent sur le changement dans l'objet <strong>de</strong> la recherche. Al'instar du management stratégique qui a délaissé les rôles et fonctions du "manager" pourse centrer sur les processus stratégiques <strong>de</strong> l'organisation, l’entrepreneuriat, au lieu <strong>de</strong> sefocaliser sur les caractéristiques, les fonctions et les innombrables définitions <strong>de</strong>l'entrepreneur, a ici vocation à s’intéresser à la nature et aux caractéristiques du processusentrepreneurial 48 . Ils traduisent l'évolution <strong>de</strong> la recherche comportementale vers larecherche processuelle par quelques questions clés :Quelques questions clés dans le champ <strong>de</strong> l'entrepreneuriatCentrées sur l'entrepreneurCentrées sur le processus entrepreneurial1. Qui <strong>de</strong>vient entrepreneur ? 1. Qu'est-ce qui permet la perceptiond'opportunités <strong>de</strong> manière efficace etperformante ?2. Pourquoi <strong>de</strong>vient-on entrepreneur ? 2. Quelles sont les tâches clés pour créer avecsuccès une entreprise ?3. Quelles sont les caractéristiques <strong>de</strong>s 3. En quoi ces tâches diffèrent-elles <strong>de</strong> cellesentrepreneurs qui réussissent ? mises en œuvre dans les organisationsexistantes ?4. Quelles sont les caractéristiques <strong>de</strong>sentrepreneurs qui échouent ?4. Quelles sont les contributions spécifiques <strong>de</strong>l'entrepreneur dans le processus ?Tableau 1 - Some of the key questions in the field (W.D. BYGRAVE et C.W. HOFER,1991, p. 16)C. BRUYAT (1993, p. 62) dans une remarquable entreprise <strong>de</strong> modélisation s’aperçoitque l'entrepreneuriat "fait référence à un changement ou à quelque chose en train <strong>de</strong> sefaire, à un temps créateur. La dialogique sujet/objet (individu/création <strong>de</strong> valeur ; pour luice qui qualifie un entrepreneur est la création <strong>de</strong> valeur) s'inscrit dans une dynamique <strong>de</strong>48 "Starting in the mid-1960s, however, the focus of that field shifted from the "roles and functions of thegeneral manager" to "the strategic processes of organisation"… In a similar fashion, it may be useful to shiftour focus from "the characteristics and functions of the entrepreneur" and the myriad <strong>de</strong>finitions of whatconstitutes an entrepreneur, and to focus, instead, on the nature and characteristics of "the entrepreneurialprocess"".36


changement créatrice" 49 . Cette dynamique dans le processus entrepreneurial est soutenuepar l'Organisation <strong>de</strong> Coopération et <strong>de</strong> Développement Economique. Celle-ci définitl'entrepreneuriat comme "Le processus dynamique qui consiste à i<strong>de</strong>ntifier les possibilitéséconomiques et à les exploiter par la mise au point, la production et la vente <strong>de</strong> biens et <strong>de</strong>services" (OCDE, 1998, p. 269).La notion <strong>de</strong> processus, tout en reposant sur les approches <strong>de</strong>scriptive etcomportementale qui font appel à <strong>de</strong>s variables psychologiques, culturelles, sociales,politiques et économiques, inscrit donc celles-ci dans une double dimension : dynamiqueet complexe 50 . Les interrelations entre les variables influant sur le phénomène supplantentl'importance <strong>de</strong>s variables prises séparément. Les propos suivants présentent <strong>de</strong>s travauxrécents qui témoignent <strong>de</strong> la nécessité <strong>de</strong> la prise en compte <strong>de</strong> la dimension processuelledans le champ <strong>de</strong> l’entrepreneuriat.1.3. Des modèles processuels d'entrepreneuriatAujourd'hui, tous les modèles accompagnent la genèse théorique dans la constructionprocessuelle <strong>de</strong> l'entrepreneuriat. Bien entendu, ils s'appuient sur les approches <strong>de</strong>scriptiveet comportementale en les intégrant dans une optique temporelle et complexe.Passer en revue <strong>de</strong>s modèles théoriques implique pour notre recherche <strong>de</strong> saisir lesdifférents sta<strong>de</strong>s du processus entrepreneurial et d’analyser et <strong>de</strong> comprendre lesfacteurs personnels et environnementaux qui peuvent éventuellement intervenir danschaque phase. Plusieurs modèles théoriques retiennent la dimension <strong>de</strong> préférence d'une49 Le terme dialogique est emprunté, selon A. FAYOLLE (1998, p. 285), à E. MORIN. Pour C. BRUYAT(1993, op.cit, p. 60), "Le principe <strong>de</strong> dialogique signifie que <strong>de</strong>ux ou plusieurs logiques différentes sont liéesen une unité, <strong>de</strong> façon complexe (complémentaire, concurrente et antagoniste) sans que la dualité ne seper<strong>de</strong> dans l'unité".50 En cela, nous rejoignons E.-M. HERNANDEZ (1999, op.cit) et A. ARLEO et E.-M. HERNANDEZ(2002) qui abor<strong>de</strong>nt le processus entrepreneurial selon <strong>de</strong>ux concepts : "temporalité" et "complexité". Letemps disent-il, n'est pas une contrainte, il est l'essence même du phénomène. Pour E.-M. HERNANDEZ(1999, p. 221-228), il n'est pas question d'une temporalité linéaire, rationnelle et séquentielle, mais <strong>de</strong> boucleset d'itérations. La complexité, qu'il tient à distinguer <strong>de</strong> la complication, fait interagir une multitu<strong>de</strong>d'éléments et se développe dans le temps avec une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> rétroactions.La recherche <strong>de</strong> A. ARLEO et E.-M. HERNANDEZ (2002, op.cit) sur l’usage <strong>de</strong>s métaphores enentrepreneuriat apporte une bonne connaissance dans la construction théorique <strong>de</strong> ce champ. Ces auteurs fontune analyse intéressante <strong>de</strong>s corpus théoriques anglais et français les plus utilisés en entrepreneuriat. Ilsprésentent les limites <strong>de</strong>s métaphores utilisées et en proposent <strong>de</strong>ux pour sortir <strong>de</strong> "l’impassemonométaphorique actuelle" qui caractérise le champ : l’organisation vue comme "cerveau" et "flux".37


situation actuelle (salariat, chômage, étu<strong>de</strong>s…) par rapport à une situation future (lacréation d'entreprise). Ils décrivent cette préférence comme étant le résultat <strong>de</strong> facteurssituationnels et personnels.L'abondance <strong>de</strong>s recherches, américaines pour la plupart, nous pousse à occultercertains travaux riches en enseignements. Cependant, les modèles que nous présentons icisont <strong>de</strong>s variantes assez représentatives <strong>de</strong> ce que nous retrouvons dans les modélisationsdu processus entrepreneurial. Ils nous paraissent assez significatifs et synthétiques <strong>de</strong> lalittérature.1.3.1. La forme générique du processus <strong>de</strong> création d’entreprise <strong>de</strong> C. BRUYAT (1993)Dans ses contributions épistémologiques à la création d'entreprise, C. BRUYAT (1993,p. 62 et 96) note que trop <strong>de</strong> chercheurs semblent négliger la prise en compte conjointe <strong>de</strong><strong>de</strong>ux points <strong>de</strong> vue dans l’évaluation du changement dans le processus entrepreneurial,l'environnement et l'individu qui sont "dialogiquement indissociables". Pour lui, toutmodèle <strong>de</strong> recherche doit prendre en compte l'entreprise créée, le créateur, l'environnementet le processus. Il schématise le processus <strong>de</strong> création d'entreprise sous une formegénérique comme suit :PRE0 1 2 3 4 5Figure 3 - Une forme générique du processus <strong>de</strong> création d'entreprise (C. BRUYAT,1993, p. 260)38


Etape 0 : "l'action <strong>de</strong> créer n'est pas perçue" du fait <strong>de</strong> l'éducation, <strong>de</strong> la personnalité ou<strong>de</strong> l'environnement <strong>de</strong> l'individu. La création d'entreprise n'est pas intégrée dans lesschèmes cognitifs <strong>de</strong> l'individu.Etape 1 : "l'action <strong>de</strong> créer sa propre entreprise est perçue". L'individu a l'informationnécessaire pour comprendre plus ou moins ce qu'est la création d'entreprise, sans pourautant qu'une quelconque réflexion et action ne soient entreprises.Etape 2 : "l'action <strong>de</strong> créer est envisagée". Elle est prise en compte par l'individu commeétant une alternative possible. Il a un projet flou <strong>de</strong> ce que pourrait être sa future entreprise.Il commence à rechercher une idée <strong>de</strong> création en y consacrant un peu <strong>de</strong> son temps.Etape 3 : "l'action est recherchée" car l'individu investit activement une idée (s'il ne l'a pasdéjà) et tente <strong>de</strong> l'évaluer. Cette étape se distingue <strong>de</strong> la précé<strong>de</strong>nte par l'engagement réel<strong>de</strong> l’individu dans le processus en consacrant du temps et <strong>de</strong> l'argent. C'est pendant cettephase que sont réalisées l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> marché et l'élaboration du plan d'affaire. L'individu a unstatut hybri<strong>de</strong> où il gar<strong>de</strong> son ancienne activité s'il est salarié, ou continue à rechercher unemploi s'il est chômeur.Etape 4 : "l'action est lancée". Les négociations avec les clients et les fournisseurs sont encours, les procédures financières et juridiques sont déclenchées, le matériel nécessaire à laproduction est commandé… et les premières comman<strong>de</strong>s sont livrées. Si l'entrepriseparvient à atteindre son seuil <strong>de</strong> rentabilité et à assurer son équilibre financier, elle passeraà la <strong>de</strong>rnière étape.Etape 5 : "l'action est réalisée" et l'entreprise <strong>de</strong>vient une entité reconnue par sespartenaires quand elle atteint son équilibre d'exploitation. Le créateur est <strong>de</strong>vant uneproblématique <strong>de</strong> dirigeant <strong>de</strong> PME.PR : "l'action est perçue et refusée". Ce refus peut être définitif ou temporaire. L'individu adéveloppé un projet, a recherché <strong>de</strong> l'information, mais il a renoncé pour <strong>de</strong>s raisonspsychologiques ou autres.L'auteur reconnaît le caractère "rustique" <strong>de</strong> la <strong>de</strong>scription du modèle qui met en relief<strong>de</strong>s moments forts dans le processus. Dans la pratique, poursuit-il, il est difficile <strong>de</strong>déterminer dans quelle phase se trouve le créateur.39


1.3.2. Le modèle du processus <strong>de</strong> création d'entreprise <strong>de</strong> W.D. BYGRAVE (1989a,1989b)W.D. BYGRAVE (1989a, p. 8) écrit que le processus <strong>de</strong> création d’entreprise tel quedécrit dans son modèle fait partie intégrante du paradigme entrepreneurial et qu'il fera unequasi-unanimité dans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la recherche 51 . Le processus entrepreneurial amontappelle <strong>de</strong>s variables : inhérentes à l'individu qu'il répartit en <strong>de</strong>ux groupes. Le premier agit sur la naissance<strong>de</strong> l'idée (besoin d’accomplissement, contrôle interne, prise <strong>de</strong> risque, valeurspersonnelles, formation et expérience antérieure). Le second intervient au niveau dudéclenchement <strong>de</strong> l'événement <strong>de</strong> création "Triggering event" (prise <strong>de</strong> risque,insatisfaction au travail, perte d'emploi, formation, âge, sexe et engagement) ; sociologiques qui sont l'influence <strong>de</strong>s relations personnelles, <strong>de</strong>s collègues, <strong>de</strong> lafamille et <strong>de</strong> modèles d'entrepreneur ; environnementales réparties elles aussi en <strong>de</strong>ux groupes. Le premier a un impact sur lanaissance <strong>de</strong> l'idée et le déclenchement <strong>de</strong> l'événement (opportunités, modèlesd'entrepreneur et créativité). Le second intervient sur le déclenchement <strong>de</strong> l'événementet sa mise à exécution (la concurrence, les ressources, les incubateurs ou les pépinièreset les politiques publiques en faveur <strong>de</strong> l'entrepreneuriat).51 "There will be almost unanimous agreement that the phenomena in this mo<strong>de</strong>l are an integral part ofentrepreneurship paradigm".40


PERSONAL PERSONAL SOCIOLOGICALn-Achievement Risk Taking NetworksInternal Control Job Dissatisfaction TeamsAmbiguity Tol. Job Loss ParentsRisk Taking Education FamilyPersonal Values Age Role mo<strong>de</strong>lsEducationGen<strong>de</strong>rExperienceCommitmentINNOVATIONTRIGGERING EVENTENVIRONMENTOpportunitiesRole Mo<strong>de</strong>lsCreativityENVIRONMENTCompetitionResourcesIncubatorGovernment policyFigure 4 - A mo<strong>de</strong>l of Start up Process (W.D. BYGRAVE, 1989b, p. 8)W.D. BYGRAVE (1989b, p. 11) décrit le processus entrepreneurial par lescaractéristiques suivantes :1. l'événement entrepreneurial est une discontinuité ;2. la discontinuité contient aussi bien le prodigieux que le faible progrès ;3. l'événement entrepreneurial est le produit <strong>de</strong> plusieurs variables ;4. l'événement est déclenché par <strong>de</strong>s changements qui affectent les facteurs qui lui sontantérieurs ;5. les changements sont souvent <strong>de</strong> faible ampleur et non <strong>de</strong>s progrès majeurs ;6. l'événement entrepreneurial est unique : <strong>de</strong>ux événements ne se ressemblent jamais ;7. le processus est instable. Son évolution est très sensible aux changements mineurs quiaffectent les facteurs qui le déclenchent ;8. le processus est holistique. On ne peut analyser l'événement en analysant isolément lesvariables en jeu 52 .52 "The entrepreneurial event is a discontinuity.The discontinuity ranges in size from a quantum jump to a tiny increment.The antece<strong>de</strong>nts to the event comprise many factors.The event is triggered by changes in the antece<strong>de</strong>nts.the changes are usually tiny increments rather than large breakthroughs.The event is unique : cannot be exactly replicated.The process is unstable : outcomes are very sensitive to small changes to the inputs.41


Dans la recherche en entrepreneuriat, poursuit W.D. BYGRAVE (1989a, p. 20 ; 1989b,p. 10), il est presque impossible <strong>de</strong> réduire les problèmes à <strong>de</strong>s facteurs qui peuvent êtreconsidérés isolément. Il faut éviter, chaque fois que possible, le réductionnisme dans larecherche. Il faut envisager l'approche comme un "tout". Pour comprendre les causes <strong>de</strong>l'événement entrepreneurial, nous avons besoin <strong>de</strong> comprendre les changements dans lesfacteurs antérieurs, qui ont déclenché l'événement. Le plus souvent, les créationsd'entreprise, y compris celles qui se sont accompagnées d'innovations importantes, sontdéclenchées par une succession <strong>de</strong> changements relativement faibles dans les variablesaffectant le processus entrepreneurial 53 .W.D. BYGRAVE (1989a, p.20-21), à travers son modèle, conçoit l'entrepreneuriatcomme un processus en <strong>de</strong>venir plutôt qu'un état immuable. L'essence <strong>de</strong> l'entrepreneuriatest le changement dans un processus holistique où la stabilité disparaît. Si l'on se contentaitd'étu<strong>de</strong>s transversales, on perdrait toute la richesse <strong>de</strong> l'approche longitudinale 54 .1.3.3. Le modèle stratégique d'entrepreneuriat <strong>de</strong> E.-M. HERNANDEZ (1999)E.-M. HERNANDEZ (1999, p. 72) présente un modèle stratégique où il accor<strong>de</strong> uneplace importante à l'individu et à l'opportunité d'affaire. Il distingue quatre phases où lecréateur potentiel est influencé par son origine familiale, ses traits psychologiques et sonhistoire personnelle.L'étape d'"Initiation" reflète essentiellement la recherche d'opportunité. Celle-ciexprime pour l'auteur l'écoute permanente et l'anticipation <strong>de</strong> l'environnement sur lesévolutions démographique, technologique et <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie. La phase <strong>de</strong> "Maturation"doit permettre <strong>de</strong> vérifier la cohérence entre le créateur et son projet. Lorsqu'il y aIt is a holistic process".53 "In entrepreneurship research, it is nearly impossible to reduce problems to neat constituents that can beexamined in isolation. We should avoid, whenever possible, reductionism in entrepreneurship research.Instead, we should look at the whole. Entrepreneurship is a process that evolves with time"."To find its (l'événement) cause, we need to un<strong>de</strong>rstand the changes in the antece<strong>de</strong>nt variables thattriggered the even… Likewise, at the quantum end of the spectrum, some very innovative ventures are alsotriggered by relatively small changes rather than one big breakthrough… True, some entrepreneurialventures are triggered by a single breakthrough, but they are few an far between. And even a new venture isbased on a breakthrough, it might be argued that the invention behind it was triggered by small changes".54 Entrepreneurship is a process of becoming rather then a state of being. It is not a steady statephenomenon. Nor does it change smoothly. It changes in quantum jumps… Entrepreneurship is a processthat evolves with time. If we do only cross-sectional studies, we lose much of the richness that comes fromlongitudinal studies… But the essence of entrepreneurship is a change of state. And change a state is aholistic process in which the existing stability disappear".42


inadéquation totale, l'abandon constitue la voie la plus sage. La "Décision" <strong>de</strong> créerimplique <strong>de</strong> manifester <strong>de</strong>s comportements entrepreneuriaux en vue <strong>de</strong> concrétiser("Finalisation") son projet d'entreprise.43


CaractéristiquespsychologiquesEnvironnement1. Micro-économique= entreprise2. Méso-économique= réseau3. Macro-économiqueProjet-Stratégie: choixStratégie : miseen œuvreOriginefamilialeCréateurpotentielOpportunitéDécision<strong>de</strong> créerComportemententrepreneurialCréationréussieVécuINITIATION MATURATION DECISION FINALISATIONEtape I Etape II Etape III Etape IVFigure 5 - Proposition d’un modèle stratégique d’entrepreneuriat (E.-M. HERNANDEZ, 1999, p. 72)44


1.3.4. Le modèle systémique du processus individuel d'émergence <strong>de</strong>s entrepreneurs <strong>de</strong>J.-P. SABOURIN et Y. GASSE (1989)Nous avons choisi <strong>de</strong> présenter ce modèle car il concerne un sujet et un objet <strong>de</strong>recherche i<strong>de</strong>ntiques aux nôtres : l'intention entrepreneuriale <strong>de</strong> populations étudiantes 55 .Sur la base d'un modèle <strong>de</strong> développement d’entrepreneurs élaboré en synthèse <strong>de</strong>sprincipales conclusions <strong>de</strong> quelques étu<strong>de</strong>s, à partir d'une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> huit programmesprofessionnels <strong>de</strong> formation, J.-P. SABOURIN et Y. GASSE (1989, p. 21) constatent qu'ilexiste une relation positive entre les intentions <strong>de</strong> démarrage et le potentielentrepreneurial 56 . Les variables qui agissent sur ce <strong>de</strong>rnier se répartissent en trois groupes : les "antécé<strong>de</strong>nts" représentent l'ensemble <strong>de</strong>s facteurs personnels et environnementauxqui favorisent l'apparition <strong>de</strong> prédispositions chez un individu. L'environnement danslequel il évolue facilite ou inhibe son cheminement vers une carrière entrepreneuriale.Ils remarquent par exemple que les élèves ayant <strong>de</strong>s parents travaillant à leur compteont un plus fort potentiel entrepreneurial comparativement aux autres ; les "prédispositions" sont l'ensemble <strong>de</strong>s caractéristiques psychologiques décelées chezun entrepreneur. Ce sont "les motivations, les attitu<strong>de</strong>s, les aptitu<strong>de</strong>s et l'intérêt" quidans un contexte favorable, interagiront pour se manifester en comportement ; la concrétisation du potentiel entrepreneurial par un projet qui aboutit à un lancementse produit souvent sous l'effet <strong>de</strong> "déclencheurs" qui sont <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong>"discontinuité" et <strong>de</strong>s facteurs "positifs" 57 . La présence <strong>de</strong> déclencheurs plus intensesincitera un plus grand nombre d'individus à démarrer une entreprise, et en principe, lesindividus à fort potentiel entrepreneurial auront besoin d'un déclencheur plus faible.55 Bien que les auteurs précisent que leur étu<strong>de</strong> "analyse les programmes sous l'angle d'un processus <strong>de</strong>transformation éducative <strong>de</strong>s étudiants", le modèle ne montre pas <strong>de</strong> manière directe à quels niveauxintervient la formation sur les intentions entrepreneuriales.Cette modélisation nous éclaire sur les facteurs susceptibles d'agir sur l'intention entrepreneuriale, maisnous n'avons pas trouvé <strong>de</strong> réponse qui puisse nous gui<strong>de</strong>r dans l'élaboration <strong>de</strong> notre cadre théorique. Lesauteurs n'ont entamé aucune approche théorique du concept d'intention entrepreneuriale ainsi que leséventuels supports théoriques qui peuvent la soutenir.56 La distribution <strong>de</strong>s intentions en fonction du potentiel entrepreneurial montre que 31% <strong>de</strong>s intentionspositives se concentrent chez les individus ayant un fort potentiel et que seulement 11% <strong>de</strong>s intentionsnégatives proviennent <strong>de</strong> ce groupe. A l'opposé, seulement 3,5% <strong>de</strong>s intentions positives proviennent dugroupe à faible potentiel.57 Sans en faire référence, les auteurs empruntent les concepts <strong>de</strong> "negative displacements" et "positive pull"<strong>de</strong> A. SHAPERO et L. SOKOL (1982, op.cit.) ainsi que celui <strong>de</strong> "discontinuity" <strong>de</strong> W.D. BYGRAVE(1989a, op.cit. ; 1989b, op.cit.).45


ANTECEDENTSFamilleActivités parascolairesExpérience <strong>de</strong> travailEnvironnement• Modèle• Infrastructure• ressourcesMOTIVATIONSPREDISPOSITIONSAPTITUDESRéalisationPouvoirAutonomie socialeDéfi/audaceMotivationsConfiance en soiCapacités physiques etconceptuellesEnergieTolérance au stressAttitu<strong>de</strong>sAptitu<strong>de</strong>sAttitu<strong>de</strong>sArgentRisqueSuccès/EchecChangementConcurrenceDestinDECLENCHEURSFacteurs <strong>de</strong> discontinuitéLicenciement, perte d'emploiPromotions personnellesbloquéesFrustrations et insatisfactionsCrise <strong>de</strong> mi-carrièreFacteurs positifsServices <strong>de</strong> pré-incubationOpportunitésRegroupement d'entrepreneursIntérêtsCOMPORTEMENTAffectif empathielea<strong>de</strong>rshipressources humainesCognitif informationapprentissagefeed-backAction moyenopportunismeadaptationdécisionRESULTATEntreprise nouvelleIntérêtInnovation/InitiativesActionEngagement à long termeResponsabilitésFigure 6 - Le modèle du développement <strong>de</strong>s entrepreneurs (J.-P. SABOURIN et Y.GASSE, 1989, p. 15)46


Toutes les analyses qui ont précédé ont mis en relief la dimension processuelle <strong>de</strong>l’entrepreneuriat. Celle-ci nous indique que ce <strong>de</strong>rnier comprend différentes phases. Lespropos ci-<strong>de</strong>ssous ont pour objectif <strong>de</strong> s’intéresser à une phase en amont <strong>de</strong> ce processus :l’intention entrepreneuriale qui constitue notre question principale <strong>de</strong> recherche.1.4. L’intention entrepreneuriale : une phase en amont du processusentrepreneurialLe processus entrepreneurial peut être représenté par <strong>de</strong>s moments forts 58 . L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>l’intention qui est en amont <strong>de</strong> celui-ci, présente un intérêt particulier pour comprendre lecheminement qui mène à l'acte d'entreprendre.Le débat sur les difficultés d'i<strong>de</strong>ntifier le début du processus est largement commentédans la littérature. Nous considérons que le processus en amont est un continuum qui peutêtre i<strong>de</strong>ntifié par les quatre temps forts suivants :Aptitu<strong>de</strong>sentrepreneurialesPropensionentrepreneurialeIntentionentrepreneurialeDécisiond'entreprendreActed’entreprendreComportements(entrepreneuriauxou non)Poursuite ou abandonChoix formulés sur la base d’influencespersonnelles et situationnellesFigure 7 - Les différentes phases du processus entrepreneurial58Ces séquences nous ont été inspirées par le modèle <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> l'organisation <strong>de</strong> K.E. LEARNED(1992, p. 40). Notons aussi que les phases que nous présentons ici se rapprochent, dans la présentationséquentielle, <strong>de</strong>s concepts déployés et analysés par la philosophie <strong>de</strong> l'action : "plan-intention-choix-décisionaction"(A. BOYER, 1997, p. 268).47


Avant d’abor<strong>de</strong>r <strong>de</strong> façon synthétique ces étapes, notons que la littérature fait souventl’amalgame entre les concepts d’aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales et <strong>de</strong> potentielentrepreneurial 59 .Un individu possédant <strong>de</strong> fortes aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales sera plus "réceptif" auxfacteurs personnels et environnementaux qui l’animeront pour créer son entreprise 60 .Cependant, <strong>de</strong> fortes aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales ne sont pas toujours accompagnées d'uneintention <strong>de</strong> se mettre à son propre compte, et encore moins <strong>de</strong> l’acte <strong>de</strong> création.Les aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales peuvent s’enrichir à mesure que l'individu progresse ausein du processus. Il peut chercher à augmenter ses aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales par le suivid’enseignements ou <strong>de</strong> formations par exemple, une fois qu'il a saisi une idée ou uneopportunité d'affaire. Cependant, <strong>de</strong>s individus pouvant présenter initialement <strong>de</strong> fortesaptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales ne se révèlent pas toujours comme étant <strong>de</strong> bons porteurs <strong>de</strong>projets.La première phase du processus entrepreneurial est la propension que le "Larousse"définit comme un "penchant, inclination à faire quelque chose". Pour A. FAYOLLE(2000a, p. 405), la propension entrepreneuriale est "une inclination, un penchant às'engager dans une démarche entrepreneuriale". K.E. LEARNED (1992, p. 40) considèrela propension à créer comme une combinaison <strong>de</strong>s caractéristiques psychologiques etd'expériences professionnelles qui augmente la probabilité pour certains individus à tenterl’aventure entrepreneuriale 61 . Pour notre part, la propension entrepreneuriale signifieque sous l'influence <strong>de</strong> son environnement, notamment la famille, les proches, laformation, et <strong>de</strong> ses propres expériences entrepreneuriales, l'individu est sensibilisé àl'entrepreneuriat et n’écarte pas l'éventualité <strong>de</strong> fon<strong>de</strong>r son entreprise.59 C’est le cas <strong>de</strong> J.-M. AURIFEILLE et E.-M. HERNANDEZ (1991), N.F. KRUEGER, D.V. BRAZEAL(1994), N.F. KRUEGER et alii (2000) et K.E. LEARNED (1992, p. 39). L’approche <strong>de</strong> A. FAYOLLE(2000a, p. 406) nous donne une idée <strong>de</strong> cet amalgame. En effet, le potentiel entrepreneurial prend le sensd'"un ensemble <strong>de</strong> ressources personnelles (connaissances, expériences, compétences, relations, aptitu<strong>de</strong>s)utiles pour l'action entrepreneuriale".60 Pour notre acception du concept d’aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales, cf. infra., p. 197, "6.1.3.1. Les perceptions<strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales".61 "Propensity to found. Some individuals have a combination of psychological traits in interaction withbackground factors which make them more likely candidates to attempt to found business".48


La propension peut se transformer en intention entrepreneuriale 62 . Nous distinguons ces<strong>de</strong>ux concepts par <strong>de</strong>ux aspects majeurs : l'existence d'une idée ou d'un projet d'affaireplus ou moins formalisé, et l'engagement personnel dans le processus <strong>de</strong> créationd'entreprise, en recherchant notamment les premiers "matériaux" permettant <strong>de</strong> formalisercette idée ou ce projet.La décision implique que l'individu est conforté dans son intention. Elle se distingue<strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière par <strong>de</strong>ux dimensions essentielles. Premièrement, la formalisation <strong>de</strong>l’idée ou du projet est achevée dans ses "moindres détails". L'idée ou le projet sonttransformés en opportunité qui est validée par les étu<strong>de</strong>s financière et marketing.Deuxièmement, les ressources <strong>de</strong> différente nature (financières et logistiques) sontglobalement mobilisées.L'acte d’entreprendre correspond au démarrage "physique" <strong>de</strong> l'activité qui semanifeste par la réalisation <strong>de</strong>s premiers produits ou services 63 . Les comportements ducréateur d'entreprise, qui sont en aval du processus entrepreneurial, font l’objet d'unelittérature abondante 64 . Les comportements <strong>de</strong>s créateurs d'entreprise ne sont pas (et nepeuvent pas) tous être qualifiés d'entrepreneuriaux. Certains d'entre eux seront autonomes,meneurs d'hommes, anticiperont le marché, rechercheront en permanence <strong>de</strong>s opportunitéset développeront leurs activités. D'autres au contraire, pour plusieurs raisons, telles que larecherche <strong>de</strong> l'équilibre familial ou le manque <strong>de</strong> ressources, éviteront <strong>de</strong> s'engager dans<strong>de</strong>s situations entrepreneuriales, se satisferont <strong>de</strong>s positions acquises et se contenteront dumaintien d'un niveau d'activité.Il serait illusoire <strong>de</strong> concevoir le processus <strong>de</strong> création d’entreprise en phases"disjointes". La présentation du processus amont dans une optique linéaire et séquentielleest très simplificatrice. Il s’agit <strong>de</strong> le rendre intelligible. Certes, l'intention précè<strong>de</strong> souvent62 Tout comme pour les concepts d’aptitu<strong>de</strong> entrepreneuriale et <strong>de</strong> potentiel entrepreneurial, certains auteursamalgament aussi les concepts <strong>de</strong> propension et d’intention entrepreneuriale. Nous pensons plusspécialement à T.M. BEGLEY et alii (1997) qui tantôt font usage <strong>de</strong> "entrepreneurial intention", et tantôt <strong>de</strong>"propensity toward starting a business".63 Certains auteurs considèrent que l’acte d’entreprendre correspond au lancement juridique et administratif.Nous réfutons cette acception car l’entreprise peur rester longtemps en "sommeil". Pire encore, elle peut nejamais honorer <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>s que l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> marché a bien révélées.64 Pour une large revue sur les comportements <strong>de</strong>s entrepreneurs et <strong>de</strong>s managers, voir A. GIBB (1999) et A.GIBB et J. COTTON (2002, op.cit.).49


la décision et l'acte <strong>de</strong> création. Mais les cheminements entrepreneuriaux <strong>de</strong>s individussont très différents, pour ne pas dire singuliers. L'acte <strong>de</strong> création peut naître d'unerencontre soudaine, d'une insatisfaction professionnelle, d'une opportunité saisie lors d'untravail salarié… sans pour autant que les phases d’intention et <strong>de</strong> décision puissent êtrenettement distinguées et différenciées dans le temps.1.4.1. La problématiqueLa recherche sur l'enseignement et l'entrepreneuriat n'est pas un fait nouveau. D.C. McCLELLAND (1965, p. 389-392) est le premier auteur à s'y être intéressé au début <strong>de</strong>sannées 1960. Il a mené une étu<strong>de</strong> longitudinale sur les comportements entrepreneuriaux<strong>de</strong>s étudiants 65 . La première recherche traitant <strong>de</strong> l'intention entrepreneuriale d'unepopulation d'étudiants en gestion remonte à 1975. Elle est à l'actif <strong>de</strong> R.H. BROCKHAUS(1975, p. 433-435) 66 .Le rôle du système éducatif dans le développement <strong>de</strong> l'entrepreneuriat soulèveplusieurs questions. Les premières pistes <strong>de</strong> recherche ont été suggérées par A. SHAPEROet L. SOKOL (1982, p. 87-88) dans leur modèle <strong>de</strong>s dimensions sociales <strong>de</strong>l'entrepreneuriat. Ils s'interrogeaient sur les effets <strong>de</strong>s formations en gestion sur la créationd'entreprise chez les étudiants américains. Ces formations ne diminuent-elles pas laprobabilité que les étudiants créent <strong>de</strong>s entreprises ? Ne véhiculent-elles pas l'idée que lapetite entreprise est indésirable et condamnée à l'échec ?L'éclosion d'étu<strong>de</strong>s sur l’influence <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat dans leprocessus <strong>de</strong> création d’entreprise a eu véritablement lieu durant la décennie 1990. Mais laquestion <strong>de</strong> l'impact <strong>de</strong> programmes ou <strong>de</strong> formations en entrepreneuriat sur l'intentiond’entreprendre est rarement abordée dans la recherche. Peu <strong>de</strong> travaux y sont consacrés65 L'auteur constate que les étudiants <strong>de</strong> l'université <strong>de</strong> Wesleyan ayant eu un fort besoin d'accomplissement,sont entrepreneurs ou occupent <strong>de</strong>s professions exigeant <strong>de</strong>s comportements entrepreneuriaux."A cross-validation study of stu<strong>de</strong>nts of the classes of 1954 and 1964 confirmed the finding that males withhigh n Ach gravitated toward business occupation of an entrepreneurial nature… 83% of the entrepreneurshad been high in n Ach 14 years earlier versus only 21% of the nonentrepreneurs".66 En s'intéressant aux étudiants <strong>de</strong> l'université <strong>de</strong> Saint Louis suivant <strong>de</strong>s enseignements en entrepreneuriat,l'auteur introduit les notions <strong>de</strong> "I-E (Internal, External) Locus of Control"pour mesurer l'intention entrepreneuriale. Le concept <strong>de</strong> "I-E locus of control" est une <strong>de</strong>s caractéristiquespsychologiques le plus souvent citée comme prédictive <strong>de</strong> l’acte d’entreprendre. Il décrit la manière dontl’individu attribue la responsabilité <strong>de</strong>s événements à <strong>de</strong>s facteurs internes ou externes à son contrôle. Le"locus of control" affecte la perception qu’a un individu <strong>de</strong>s relations entre ses actions et leurs conséquences.50


(T.M. BEGLEY et alii, 1997 67 ; N.F. KRUEGER, D.V. BRAZEAL, 1994, p. 102 68 ; N.F.KRUEGER et alii, 2000, p. 415 69 ).Avant d'être créateur, l'étudiant s'inscrit d'abord dans une réalité sociale, économique etpolitique dont on ne peut faire l'économie. Pour comprendre les variables qui sont àl'origine <strong>de</strong> l'intention entrepreneuriale, il faut abor<strong>de</strong>r le sujet <strong>de</strong> manière globale.Les mobiles susceptibles <strong>de</strong> justifier, au sein du processus entrepreneurial, l’acted’entreprendre indiquent, comme nous le verrons au troisième chapitre, que la famille estla première expérience sociale <strong>de</strong> l’individu. Elle modèle ses comportements et luitransmet les valeurs qu’elle voudrait qu’il partage. Depuis S. FREUD, nous savons que lesmodèles parentaux contribuent à orienter "les choix professionnels". Plusieurs étu<strong>de</strong>smontrent que les entrepreneurs ont <strong>de</strong>s parents chefs d’entreprise ou qui exercent uneactivité <strong>de</strong> travailleur indépendant. Les créateurs d’entreprise sont issus, pour une bonnepartie, d’un milieu entrepreneurial. Une amitié d'affaires ou encore la connaissanced'entrepreneurs dans la société apportent une certaine expérience, et peuvent donner accèsà <strong>de</strong>s réseaux d'informations forts utiles pour construire un projet d'entreprise.Une formation entrepreneuriale vient s'adjoindre à cette réalité sociale, économique etpolitique dans laquelle évoluent les étudiants. Elle constitue l'événement déclencheurpositif ("Positive Pull") au sens <strong>de</strong> A. SHAPERO et L. SOKOL (1982). La formation enentrepreneuriat, notamment pour <strong>de</strong>s étudiants <strong>de</strong> troisième cycle, intervient à un momentoù ils doivent souvent déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong> leur carrière. Elle joue un rôle capital dans leur "choixprofessionnel" et leur offre un cadre où peuvent s’intégrer <strong>de</strong> nouvelles attitu<strong>de</strong>s, aptitu<strong>de</strong>set perceptions.Plusieurs chercheurs se sont penchés sur la détection dans les populations estudiantinesd'entrepreneurs potentiels. Des recherches effectuées aux Etats-Unis sur les diplômés <strong>de</strong>premier et <strong>de</strong>uxième cycles du fameux "Babson College" et <strong>de</strong> l’université <strong>de</strong> Harvard ont67 "This paper explored the ability of socio-cultural factors to explain interest by individuals in sevencountries in starting a business. Since little previous empirical work had been done in the area, the paperfirst attempted to i<strong>de</strong>ntify socio-cultural dimensions that might be relevant in predicting interest inentrepreneurship".68 "Where we do focus on processes un<strong>de</strong>rlying entrepreneurial activity, we too often look backward throughthe lens of existing entrepreneurs. Studies of entrepreneurial intentions are relatively few".69 "These arguments (recherches antérieures) strongly support testing intentionality-driven mo<strong>de</strong>ls ofentrepreneurship, but few studies do so explicitly".51


prouvé l’existence d’une corrélation positive entre le nombre <strong>de</strong> cours sur l’entrepreneuriatou sur la petite entreprise suivis durant les étu<strong>de</strong>s et l’exercice ultérieur d’une activitéindépendante ou <strong>de</strong> création d’entreprise (OCDE, 1998, p. 97-99).M. BOUCHARD-D'AMOURS et Y. GASSE (1989, p. 20 et 21) montrent quel'intention entrepreneuriale a quasiment doublé après le suivi du programme "JeunesEntreprises". Ils notent qu’il est vraisemblable qu'une formation à l'entrepreneuriat, si ellen'agissait pas sur l'intention <strong>de</strong>s étudiants, leur donnerait une meilleure connaissance dumon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s affaires. Elle leur ferait prendre conscience <strong>de</strong> leurs aptitu<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> leurs goûts et<strong>de</strong> leur potentiel entrepreneurial. La formation en entrepreneuriat rendrait les étudiants plussensibles aux déclencheurs qui les amèneront à démarrer leur propre entreprise.Ce à quoi nous nous intéressons est <strong>de</strong> chercher à comprendre et à expliquer dans quellemesure <strong>de</strong>s programmes ou <strong>de</strong>s formations en entrepreneuriat, parmi <strong>de</strong>s variablespersonnelles et contextuelles, agissent sur l'intention entrepreneuriale <strong>de</strong>s étudiants 70 . Nousnous attachons, dans une perspective prédictive, à comprendre et à expliquerl'influence <strong>de</strong> facteurs individuels et contextuels, notamment ceux qui émergent dusuivi <strong>de</strong> programmes ou <strong>de</strong> formations en entrepreneuriat, sur l'intentionentrepreneuriale. Il est donc question, au sein d’une démarche hypothético-déductive,<strong>de</strong>scriptive et explicative à caractère rétrospectif, <strong>de</strong> savoir selon quelles modalités<strong>de</strong>s programmes ou <strong>de</strong>s formations en entrepreneuriat, parmi <strong>de</strong>s variablespsychologiques, socioculturelles et économiques, peuvent agir sur l'intentionentrepreneuriale <strong>de</strong>s étudiants ? Ces programmes ou formations développent-ils <strong>de</strong>sattitu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s perceptions qui influencent l'intention entrepreneuriale ?Ainsi notre démarche se veut à caractère prospectif, dans la mesure où elle se chargera<strong>de</strong> prédire <strong>de</strong>s comportements. Mais elle est aussi rétrospective car l'intentionentrepreneuriale ne peut se comprendre qu'en combinant les événements <strong>de</strong> l'histoire"entrepreneuriale" <strong>de</strong> l'étudiant (facteurs psychologiques et socioculturels) avec le contexteprésent dans lequel il évolue (formation, facteurs économiques).70 Il est question d’étudiants en troisième cycle (bac+5) <strong>de</strong> gestion suivant <strong>de</strong>s formations ou <strong>de</strong>s programmesen entrepreneuriat ou création d’entreprise. Donc, logiquement, à quelques mois <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong> leurs futursprofessionnels.52


L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'intention entrepreneuriale fournit, selon B.J. BIRD (1988, p. 442), une voie<strong>de</strong> recherche avancée qui permet <strong>de</strong> dépasser les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>scriptives 71 . Elle affirme quel'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'intention entrepreneuriale met en jeu <strong>de</strong>s relations complexes entre les idéesd'affaires et leurs conséquences en accordant une attention particulière aux variablesindividuelles et contextuelles 72 . N.F. KRUEGER et D.V. BRAZEAL (1994, p. 102)signalent que les étu<strong>de</strong>s sur les intentions entrepreneuriales sont instructives 73 . Pour N.F.KRUEGER et A.L. CARSRUD (1993, p. 326), la création d'entreprise est un événementassez rare ; étudier les intentions offre une idée et une compréhension adéquates duprocessus entrepreneurial, même si le phénomène n'aboutit pas 74 .Si nous voulons donner une portée opérationnelle à notre problématique, il nous fautprésenter notre acception <strong>de</strong> l’"intention entrepreneuriale". Nous insistons sur lesdimensions <strong>de</strong> volonté et <strong>de</strong> processus cognitif qui la contiennent. Nous mettons enexergue le décalage entre la logique d'intention et celle d'action, et la nécessité <strong>de</strong> formulerl’hypothèse <strong>de</strong> stabilité <strong>de</strong> l’intention sur une échéance <strong>de</strong> cinq ans.1.4.2. Le questionnement principal <strong>de</strong> la recherche : l'intention entrepreneurialeUsuellement, on distingue l’intention <strong>de</strong> choix et l’intention d’adopter un comportementdonné (I. AJZEN et M. FISHBEIN, 1980) 75 . Cette <strong>de</strong>rnière qui intéresse notre recherche estaujourd'hui souvent décrite comme une variable au sein <strong>de</strong> modèles psychologiques (B.-J.BIRD, 1988, p. 442) 76 . Pour J.-P. SABOURIN et Y. GASSE (1989, p. 20), l'intentionentrepreneuriale est l'une <strong>de</strong>s "unités <strong>de</strong> mesure" <strong>de</strong> la propension à entreprendre qui71 "The study of entrepreneurial intentions provi<strong>de</strong>s a way of advancing entrepreneurship research beyond<strong>de</strong>scriptive studies".72 "The study of entrepreneurial intentions opens new arenas to theory-based research. It directs attentiontoward the complex relationships among entrepreneurial i<strong>de</strong>as and the consequent outcomes of these i<strong>de</strong>as,and it directs attention away from previously studied entrepreneurial traits (e.g., personality, motivation, and<strong>de</strong>mographics) and contexts (e.g., displacements, prior experience, markets, and economics)".73 "Studies of entrepreneurial intentions are relatively few but are typically enlightening".74 "Also, given that new venture initiation is a relatively infrequent occurrence, studying intentions offersvaluable insights into the process, even where we cannot observe initiation".75 Sur les intentions <strong>de</strong> choix <strong>de</strong> carrière, il existe une "pléthore" d’étu<strong>de</strong>s empiriques réalisées notammentpar l’APCE. Cf., APCE, "Les Français et la création d'entreprise", http://www.apce.com, janvier 2000, 4pages.76 "Some mo<strong>de</strong>rn theorists <strong>de</strong>scribe intention as one variable within larger psychological mo<strong>de</strong>l".53


eprésente la présence, plus ou moins gran<strong>de</strong>, d'"antécé<strong>de</strong>nts" et <strong>de</strong> "prédispositions" 77 .Pour J.M. CRANT (1996, p. 43), l'intention entrepreneuriale est définie par les "jugements"<strong>de</strong> l'individu sur la probabilité <strong>de</strong> possé<strong>de</strong>r sa propre entreprise 78 . Selon P. DAVIDSSON(1995), l’intention entrepreneuriale est déterminée essentiellement par la convictionpersonnelle qu’une carrière d’entrepreneur est une alternative préférable pour soi 79 .K.E. LEARNED (1992, p. 40) affirme que la rencontre <strong>de</strong> situations qui interagissentavec <strong>de</strong>s traits psychologiques et <strong>de</strong>s expériences professionnelles ou entrepreneuriales,vont provoquer l'intention 80 . Pour J.-P. NEVEU (1996, p. 21), "l'intention représente uneétape nécessaire au cheminement motivationnel vers le comportement". Selon R.-J.VALLERAND (1994, p. 784), le concept d'intention comportementale renvoie à laprédisposition à agir.Le colloque du CERISY sur "les limites <strong>de</strong> la rationalité" organisé en 1997 parl'université Paris XIII nous a fait découvrir que le thème <strong>de</strong> l'intention est unepréoccupation importante <strong>de</strong>s philosophes 81 . A ce titre, A. BOYER (1997, p. 269) note que"la philosophie morale requiert une théorie élaborée <strong>de</strong> l'intention, ne serait-ce que pourne pas priver <strong>de</strong> sens les "éthiques <strong>de</strong> l'intention" (non purement conséquentialistes) etpour fon<strong>de</strong>r le concept juridico-oral <strong>de</strong> responsabilité personnelle".Les travaux présentés lors <strong>de</strong> ce colloque montrent qu'il existe plusieurs concepts <strong>de</strong>l’"intention" (intention partagée, commune et collective 82 ). D. FISETTE (1997, p. 348-349)fait remarquer que la multiplicité conceptuelle complique les recherches dans les théories77 Cf. supra., p. 45 et 46, "1.3.4. Le modèle systémique du processus individuel d'émergence <strong>de</strong>sentrepreneurs <strong>de</strong> J.-P. SABOURIN et Y. GASSE (1989)".78 "The central variable in this paper, entrepreneurial intentions, will be <strong>de</strong>fined as one's judgements aboutthe likelihood of owning one's own business". Sans en faire référence, peut être que l'auteur se base sur lavision répandue du comportement rationnel fondée sur les séquences : représentations, jugement, choix,action. Voir à ce sujet G. DOSI et alii, "Les normes comme propriétés émergentes d'un apprentissageadaptatif : Le cas <strong>de</strong>s routines économiques", in : J.-P. DUPUY, P. LIVET (1997, p. 49-52).79 “The mo<strong>de</strong>l suggests that a major <strong>de</strong>terminant of entrepreneurial intention is the individual’s convictionthat this career is a suitable alternative for him/her”.80"Intention to found. Some of those individuals will encounter situations which, in interaction with theirtraits and backgrounds, will cause intentionality".81 Nos recherches dans la littérature nous ont apportées la preuve, comme nous le verrons aussi plus loin avecles emprunts que nous faisons aux sciences juridiques, que l'entrepreneuriat est un champ qui inévitablementse construit avec les apports <strong>de</strong> diverses disciplines. Il est intéressant <strong>de</strong> noter qu'à l'université <strong>de</strong> Durham(Gran<strong>de</strong>-Bretagne), une thèse <strong>de</strong> doctorat en philosophie soutenue par R. Ma en 2000 avait pour thème"Enterprise Education and its relationship to Enterprising Behaviours". Cité in : A. GIBB, J. COTTON(2002, op.cit, p. 1-24).82 Pour <strong>de</strong>s exposés détaillés sur ces concepts, cf. A. BOYER (1997), M.-E. BRATMAN (1997), J.COUTURE (1997) et D. FISETTE (1997).54


<strong>de</strong> l'action. Cependant, l'auteur écrit que l'on distingue dans ces théories trois usages ouconcepts "irréductibles" d'intention 83 : l'"usage adverbial" : signifie avoir agi intentionnellement. Il nous permet <strong>de</strong> distinguerun simple comportement d'une action. Tout ce que nous avons l'intention <strong>de</strong> faire etque nous faisons effectivement, nous le faisons intentionnellement. Mais à l'opposé, iln'est pas toujours vrai que nous ayons l'intention <strong>de</strong> faire tout ce que nous faisonsconcrètement ; l'"usage substantif" : l'intention désigne un état psychique. Avoir l'intention d'agirs'impose lorsqu’elle est formée bien avant que l'action visée ne soit exécutée ; "agir avec une intention" : implique une certaine attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> l'individu àl'égard <strong>de</strong> la relation entre l'action et le résultat escompté. Il évalue les avantages etinconvénients d'une action désirable en tenant compte <strong>de</strong> ses croyances et <strong>de</strong> seslimites.Pour notre part, nous nous situons dans les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers usages. Il est question <strong>de</strong>l'intention d'agir dans le futur. Celle-ci s'accompagne <strong>de</strong> certaines actions présentes quipourraient mener au comportement souhaité.1.4.2.1. Une volonté personnelleLe dictionnaire "Le Robert" définit l'intention comme "le fait <strong>de</strong> se proposer un certainbut". Dans l'intention délibérée, il y a "détermination, résolution, volonté". Au sensépistémologique, l'intention vient du verbe latin inten<strong>de</strong>re qui signifie "tendre vers". Elleest la volonté tendue vers un certain but. A. BOYER (1997, p. 269) définit l'intentioncomme "une "pro-attitu<strong>de</strong>" qui manifeste une tendance positive <strong>de</strong> l'agent vers un état dumon<strong>de</strong> visé". Selon D. GAUTHIER (1997, p. 59-60), l'intention est synonyme du succèsd'une délibération concernant une action à venir 84 .83 Tout le débat philosophique, selon l'auteur, s'est polarisé sur la question <strong>de</strong> savoir si ces trois senspouvaient être réduits à un sens unitaire.84 Selon l'auteur, la délibération sur l'avenir concerne ce qu'il s'agirait <strong>de</strong> faire. Lorsqu'elle est couronnée <strong>de</strong>succès, la délibération se traduit par une décision présente <strong>de</strong> réaliser une action future.55


Pour R.H. BROCKHAUS (1975 ; 1982), l'intention prend le sens <strong>de</strong> contrôle interne("internal locus control") versus contrôle externe ("external locus control"). L'internalitédu lieu <strong>de</strong> contrôle est un bon prédicteur <strong>de</strong> l'intention entrepreneuriale. Pour C. BRUYAT(1993, p. 244), elle est une volonté. Pour A. FAYOLLE (2000a, p. 405), en plus <strong>de</strong> cettevolonté d'accomplir un acte, l'intention signifie un "<strong>de</strong>ssein délibéré".N.G. BOYD et G.S. VOZIKIS (1994, p. 66) précisent cette volonté en la reliant à lapoursuite d'un comportement donné 85 . R.J. BRADLEY (1990, p. 48) 86 , W.D. BYGRAVE etC.H. HOFER (1991, p. 17) 87 , I. DANJOU (2002), H.H. STEVENSON et J.C. JARILLO(1990, p. 24) 88 et T. VERSTRAETE (2001) notent que pour comprendre le phénomèneentrepreneurial, on doit tenir compte <strong>de</strong> la volonté <strong>de</strong> l'individu. Personne ne peutconcrétiser une opportunité s'il n'en exprime pas la volonté.B.J. BIRD (1988, p. 443 89 ; 1992, p. 11 90 ) assimile aussi l'intention à une liberté et unevolonté individuelle ; elle est un état <strong>de</strong> l'esprit qui oriente l'attention, et conséquemment,l'expérience et l'action <strong>de</strong> l'individu vers un objectif spécifique (créer une entreprise,décisions <strong>de</strong> croissance, changements) 91 . Même si les idées d'affaires naissent avecl'inspiration, une attention et une intention soutenues sont nécessaires pour la rendremanifeste 92 .Selon A. TOUNES (2001a ; 2001b), plusieurs auteurs considèrent donc l'intentioncomme l'expression d'une volonté. Nous avons fait un détour dans le droit pénal pourrendre compte <strong>de</strong> cet aspect. L'intention se retrouve dans la notion d'infraction qui est lefait générateur <strong>de</strong> la responsabilité pénale. En effet, l'infraction se compose <strong>de</strong> troiséléments (F. DESPORTES et F. LE GUNEHEC, 1997, p. 333) : "matériel", c'est-à-dire le85 "Intentions are thought to reflect a person's willingness to pursue a given behavior".86 "Individuals are, after all, the energizers of the entrepreneurial process".87 "So useful mo<strong>de</strong>l of entrepreneurship must recognize the importance of human volition".88 "By <strong>de</strong>finition, nobody will pursue an opportunity if he/she does not want to".89 "Intentionality is the larger framework which inclu<strong>de</strong>s not only goal setting but also a greater <strong>de</strong>gree offreedom and expan<strong>de</strong>d creativity for the entrepreneur".90 "New ventures are not coerced into being nor are not they random or passive product of environmentalconditions. Ventures get started and <strong>de</strong>velop through initial stages largely based on the vision, goals, andmotivations of individuals".91 "Intention is a state of mind directing a person's attention, experience, and behavior toward a specificobject or method of behaving".92 "Even though entrepreneurial i<strong>de</strong>as - for a new products, new services, new social movements - begin withinspiration, sustained attention and intention are nee<strong>de</strong>d in or<strong>de</strong>r for them to become manifest".56


fait ou l'acte nécessaire à son existence ; "réglementaire", c'est-à-dire le texte juridique quila sanctionne ; et enfin, l'élément "moral" 93 où l'on retrouve l'intention.Pour J. PRADEL (1995, p. 500 et 501), il n'existe aucune définition <strong>de</strong> l'intention dansla loi, et encore moins dans la jurispru<strong>de</strong>nce. En essayant <strong>de</strong> définir l'intention avec ungrand souci <strong>de</strong> précision, il est apparu, dit-il, dans la doctrine une notion monolithique ettrès variée où la volonté est très présente. Cet auteur affirme que l'intention est "à la foisconnaissance <strong>de</strong> ce qui est interdit et volonté <strong>de</strong> transgresser l'interdit malgré tout…Defaçon générale, elle n'est pas seulement la volonté tendue vers la recherche d'un résultatprécis, mais également que les agissements réalisés volontairement entraînent cerésultat… Aux yeux <strong>de</strong> notre droit, la volonté est définie <strong>de</strong> manière objective : elle est lefait <strong>de</strong> vouloir un acte et elle n'est rien d'autre".En droit, l'intention est considérée comme "la volonté consciente" <strong>de</strong> commettre un faitprohibé par la loi. D'après G. STEFANI et alii (1997), pour que l'infraction existejuridiquement, il ne suffit pas qu'un acte matériel soit commis, il faut encore que celui-ciait été l'œuvre <strong>de</strong> la volonté <strong>de</strong> son auteur. En absence <strong>de</strong> volonté, en cas <strong>de</strong> force majeurepar exemple, il n'y a pas d'infraction. L'intention est la volonté d'accomplir un acte (G.STEFANI et alii, 1997, p. 211 et 215 ; F. DESPORTES, F. LE GUNEHEC, 1997, p. 363 ;W. JEANDIDIER, 1991, p. 353). D’où un lien étroit entre l'intention et le résultat envisagé(P. CONTE, P. MAISTRE DU CHAMBON, 1998, p. 202).1.4.2.2. Un processus cognitifEn exposant quelques modèles <strong>de</strong> mobilité et <strong>de</strong> départ volontaire <strong>de</strong> salariés fondés surl’intention, J.-P. NEVEU (1996, p. 35) définit l’intention comme "une représentationcognitive à la fois d’un objectif précis et <strong>de</strong>s moyens pour l’atteindre". Pour N.F.KRUEGER et A.L. CARSRUD (1993, p. 322) 94 , et M.E. TUBBS et S.E. EKEBERG(1991, p. 184) 95 , l'intention est une structure cognitive qui inclut les fins et les moyens. Elle93 Sans doute est-il préférable <strong>de</strong> parler d'élément psychologique selon G. STEFANI et alii (1997, p. 214).94 "Intentions are a cognitive structure including both goals (ends) and plans (means), though goals typicallycrystallize in subjects' minds before the plans to reach the goals".95 “Intention is <strong>de</strong>picted as a cognitive structure reflecting both means and end, consistent with most prior<strong>de</strong>finitions of intention”.57


structure et gui<strong>de</strong> l'action (B.J. BIRD, 1988, p. 443 96 ; 1992, p. 11 97 ; N.F. KRUEGER etalii, 2000, p. 420 98 ).B.J. BIRD (1988, p. 445) 99 considère l'intention comme un processus qui naît avec lesbesoins, les valeurs, les habitu<strong>de</strong>s et les croyances <strong>de</strong> l'individu. B.J. BIRD (1992, p. 11)écrit que la création d'entreprise est un résultat direct <strong>de</strong>s intentions <strong>de</strong>s individus qui sontbien sûr influencées par les variables environnementales 100 . L'intention est, certes, avanttout une volonté personnelle, mais elle dépend <strong>de</strong>s variables contextuelles (J.VESALAINEN et T. PIHKALA, 1999) 101 .La prédiction d'un comportement (l'acte entrepreneurial) est en même temps uneperspective béhavioriste et cognitive 102 . Béhavioriste, car certes elle émane <strong>de</strong> l'individu.Mais pour <strong>de</strong>venir réalité, elle dépend <strong>de</strong> l'environnement socioculturel et économique.Selon nous, l'intention reflète un moment historique en amont du processusentrepreneurial. Elle l'influence et se voit influencée par lui. Elle est, certes, une volontéindividuelle qui s'inscrit dans un processus cognitif 103 , mais elle est fonction <strong>de</strong>scontextes socioculturel et économique. Notre acception <strong>de</strong> l'intention rejoint donc les<strong>de</strong>ux sens irréductibles <strong>de</strong> D. FISETTE (1997) : "l’usage substantif" et "agir avec uneintention" 104 .L’intention se manifeste dans <strong>de</strong>s environnements spécifiques à travers lesquels il estpossible d'agir sur les attitu<strong>de</strong>s, les normes subjectives et les perceptions en vue d'atteindre<strong>de</strong>s comportements souhaités (A. TOUNES, 2001a ; 2001b). L'intention96 "First, a person's rational, analytic, and cause-and-effect-oriented processes structure intention andaction. These psychological processes un<strong>de</strong>rlie formal business plans, opportunity analysis, resourceacquisition, goal setting, and most observable goal directed behavior".97 "Intention also directs action in alignment with it focus".98 "If organizational emergence is a process consisting of a series of purposeful, perception-driven <strong>de</strong>cisionsas Shapero (1982), Bird (1988), and Katz and Gartner (1988) suggest, then intentions channel this <strong>de</strong>cisionmakingprocess" .99 "The intentional process begins with the entrepreneur's personal needs, values, wants, habits, and beliefs".100 "New organizations are the direct outcome of these individuals' intentions and consequent actions,mo<strong>de</strong>rated or influenced by environmental conditions".101"Thus, the entrepreneurial intentions may <strong>de</strong>pend not only of personality but also of people's lifesituations, changing goals, or contingent preferences, to names but a few factors".102 Pour une brève présentation <strong>de</strong> ces perspectives en psychologie sociale, cf. infra., p. 181-182, "6.1.1. Lesattitu<strong>de</strong>s associées au comportement".103 Cognitif car l'intention s’intéresse aux processus <strong>de</strong> changement et <strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s, motivationset perceptions. Selon l'approche <strong>de</strong> la dissonance cognitive, une cognition est un élément <strong>de</strong> connaissance quipeut être une idée, une attitu<strong>de</strong>, un comportement, voire une valeur ou une émotion (R.-J. VALLERAND,1994, op.cit., p. 371).104 Cf. supra., p. 54-55, "1.4.2. Le questionnement principal <strong>de</strong> la recherche : l’intention entrepreneuriale".58


entrepreneuriale se traduit par <strong>de</strong>s perceptions à la fois <strong>de</strong> la faisabilité et <strong>de</strong> ladésirabilité d'un comportement 105 . Si elle n'aboutissait pas, elle resterait au sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> lacognition.1.4.2.3. Le décalage entre les logiques d'intention et d'action dans le processus <strong>de</strong>création d'entrepriseDans l'étymologie du verbe "prédire", le dictionnaire "Larousse" conçoit l'idéed'"annoncer ce qui doit arriver". Mais les prédictions peuvent être démenties par les faits.Il n'est pas vrai que toute intention, même suffisamment forte, peut servir <strong>de</strong> garantie quel'acte correspondant sera bien réalisé (D. GAUTHIER, 1997, p.64). Ce qui relève <strong>de</strong> lavolonté présente pourra <strong>de</strong>venir un futur impossible. "Ni nos intentions, ni nos motivations,ni nos objectifs…", notent M. CROZIER et E. FRIEDBERG (1977, p. 17-18), "ne sont unegarantie ou une preuve <strong>de</strong> la réussite <strong>de</strong> nos entreprises".Le passage d'une logique d'intention (intention <strong>de</strong> concrétiser une idée ou un projetd'affaire) à une logique d'action (l'acte <strong>de</strong> création lui même) est difficile à cerner. Lecomportement entrepreneurial, selon N.F. KRUEGER et A.L. CARSRUD (1993, p. 322),implique <strong>de</strong>s liens complexes entre l'intention et l'action avec un grand décalage dans letemps, bien que la première soit forte dans certains cas 106 . D'après J.-P. NEVEU (1996, p.21), <strong>de</strong>s variables viennent "se greffer" à la séquence intention-comportement, et peuventainsi changer complètement la direction originale indiquée par le sens <strong>de</strong> l'intention. Lesintentions sont "révocables" si les choses varient <strong>de</strong> façon pertinente (M.-E. BRATMAN,1997, p.248).Dans une synthèse <strong>de</strong>s différentes approches qui étudient le passage à l'acte <strong>de</strong> création,J.A. KATZ (1990, p. 15-16) conclut que l'on peut les regrouper en trois composantesprincipales : l'aspiration (qui reflète l'intention), la préparation (accès aux ressources et aux105 Le raisonnement discursif nous amène à introduire les concepts <strong>de</strong> faisabilité et <strong>de</strong> désirabilité. Pour savoirce que nous en entendons, cf. infra., p. 178-201, "6.1. Définitions et acceptions <strong>de</strong>s variables explicatives <strong>de</strong>l'intention entrepreneuriale et hypothèses <strong>de</strong> recherche".106 "Entrepreneurial behaviors entail relatively complex linkages between intention and action with long timelags. Even very strong intentions need not lead to actual behavior".59


éseaux d'informations) et l'entrée (démarrage <strong>de</strong> l'activité) 107 . Il présente un schéma trèsreprésentatif du décalage entre l'intention et la création dans le déroulement du processusentrepreneurial :Hurdle 1 :aspiringHurdle 3 :enteringHurdle 2 : preparingDon't aspire toself-employmentBox size suggestsFrequency ofactionFigure 8 - Hurdles to self-employment for wage-or-salaried workers - hypotheticalfrequencies (J.A. KATZ, 1990, p. 16)Seule une faible partie, donc, <strong>de</strong> ceux qui aspirent entreprendre crée effectivement leursentreprises. Nous sommes bien conscients que les proportions <strong>de</strong> concrétisation resterontfaibles et ne dépasseront pas les 10% au maximum 108 . Une faible proportion <strong>de</strong>s individusformuleront l'intention d'entreprendre. Une part plus faible prendra l'initiative <strong>de</strong> créer uneentreprise.Nous sommes tout aussi conscients que les individus (diplômés en ce qui nousconcerne) ne passeront pas <strong>de</strong> suite à l'acte <strong>de</strong> création. Il est montré, comme nousl'évoquerons en traitant <strong>de</strong>s mobiles du processus entrepreneurial au chapitre troisième, quele passage à l'acte intervient souvent <strong>de</strong>s mois, voire <strong>de</strong>s années, après la naissance <strong>de</strong>l'idée. Plusieurs recherches, notamment celles <strong>de</strong> M. BOUCHARD-D'AMOURS et Y.GASSE (1989), P.B. DUFFY et H.H. STEVENSON (1984) et A. FAYOLLE (1996), pourne citer que celles-ci, l'affirment ou le prouvent.107 "The first hurdle is aspiration to enter self-employment. This reflects the stated intention to become selfemployed.This statement can be to oneself, to others, or both. The second hurdle is preparation for entry toself-employment by environmental scanning, resource gathering, networking, or obtaining training. The thirdhurdle is entry itself, where the newly self-employed open their doors, or phones, for business".108 Les différentes étu<strong>de</strong>s en France montrent que les diplômés-créateurs représentent entre 5% et 7% <strong>de</strong> lapopulation <strong>de</strong>s créateurs(quelle que soit la formation suivie).60


L'intention est donc évolutive selon les circonstances, les populations, les lieux et lesopportunités (N.F. KRUEGER et A.L. CARSRUD, 1993, p. 326 et 328 109 ; N.FKRUEGER et D.V. BRAZEAL, 1994, p. 93-94 110 ). Les événements professionnels(licenciement, chômage, promotion bloquée…), les opportunités d'entrepreneuriat et ladisponibilité <strong>de</strong>s ressources sont quelques facteurs qui pourraient affecter les attitu<strong>de</strong>s etles perceptions, et par là même, les intentions <strong>de</strong>s individus.Il est certain que notre travail rendra compte d'"une photographie" du processusentrepreneurial. Cependant, notre recherche s’inscrit dans une perspectiveprocessuelle. Nous pensons <strong>de</strong> plus qu’elle a le mérite <strong>de</strong> prendre en compte <strong>de</strong>s variablessituationnelles et personnelles pertinentes pour comprendre et expliquer l’intentionentrepreneuriale.Si au cours du processus <strong>de</strong> création d'entreprise une intention peut être décelée, il n'en<strong>de</strong>meure pas moins que la concrétisation <strong>de</strong> cette intention ne peut être connuequ'ultérieurement grâce à l’acte <strong>de</strong> création. L'entrepreneuriat est un processus. Qui dit"processus", dit nécessairement changement, dynamique et fait référence au tempsnécessaire pour que <strong>de</strong>s effets puissent se produire. Ce temps nécessaire quiexplique partiellement le décalage entre l’intention et l’action nous obligent à nousquestionner sur l’horizon <strong>de</strong> validité prédictive <strong>de</strong> l’intention.1.4.2.4. L'hypothèse <strong>de</strong> base : la stabilité à moyenne échéance <strong>de</strong> l'intentionIl est certain que toute prédiction <strong>de</strong> l’acte <strong>de</strong> création est soumise à contingence. Cellecirelèverait <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ensembles <strong>de</strong> variables : personnelles et environnementales. Mais lesthéories <strong>de</strong> la contingence retiennent <strong>de</strong>s possibilités d'analogie <strong>de</strong> certaines situations. M.CROZIER et E. FRIEDBERG (1977) signalent que l'on peut repérer <strong>de</strong>s stratégiesd'acteurs en découvrant une régularité dans les comportements.Pour K.-J. GERGEN et alii (1992, p. 184, 213-214), la prédiction du comportement parles attitu<strong>de</strong>s dépend <strong>de</strong> l'intervalle <strong>de</strong> temps qui sépare la mesure <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la109 "Intentions and attitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>pend on the situation as well as the person and predict behaviour better thanstrictly individual (personality) or situational ((employment status) variables… The relative importance ofdifferent attitu<strong>de</strong>s on intentions will likely differ across cultures".110 "Thus, they (les intentions) are learned and learnable and necessarily vary across both individual andsituations… Salient change in the situation is nee<strong>de</strong>d to precipitate intentions and thus behavior".61


concrétisation du comportement souhaité. Ils affirment tout au moins que les attitu<strong>de</strong>s sontrelativement persistantes. D'après M. CROZIER et E. FRIEDBERG (1977, p. 466), unefois acquises et établies, les attitu<strong>de</strong>s sont relativement stables, donc mesurables. Leurcaractère <strong>de</strong> stabilité relative leur permet <strong>de</strong> prédire les comportements. L'intention, selonM.-E. BRATMAN (1997, p.248 et 255) est une composante stable <strong>de</strong> "plans partiels". Elle"est soumise à une exigence <strong>de</strong> stabilité".Nous nous appuyons donc sur l'hypothèse <strong>de</strong> stabilité <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s normessubjectives et <strong>de</strong>s perceptions, et conséquemment <strong>de</strong> l’intention. Mais quelle estl’échéance <strong>de</strong> cette stabilité ? Les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> J.-M. AURIFEILLE et E.-M. HERNANDEZ(1991), P. DAVIDSSON (1995) et A.F. DE NOBLE et alii (1999) ont vérifiéempiriquement la validité prédictive <strong>de</strong> l'intention sur une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> cinq ans. Nousretenons donc celle-ci pour prédire les comportements et analyser l’intention pour unétudiant donné, puis comparer les étudiants sur cette base 111 .Si l'on trouve <strong>de</strong> manière significative et récurrente, malgré la diversité <strong>de</strong>s situations,que <strong>de</strong>s facteurs psychologiques et situationnels (les attitu<strong>de</strong>s, les normes subjectives et lesperceptions) agissent à un moment précis <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong>s étudiants (quelques mois avant<strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong> leurs avenirs professionnels), sur leurs intentions d’entreprendre, nouspourrons alors prédire l’acte <strong>de</strong> création sur une échéance <strong>de</strong> cinq ans.Conclusion du chapitre 1L'entrepreneuriat ne fait pas l'unanimité sur son contenu. Pour certains (S. BIRLEY,1998 ; M. BOUCHARD-D'AMOURS et Y. GASSE, 1989 ; C. BRUYAT, 1993, 1994 ;W.D. BYGRAVE et C.W. HOFER, 1991 ; P. DAVIDSSON, 1995 ; W.G. DYER, 1994 ;W.B. GARTNER, 1988 ; E.-M. HERNANDEZ, 1999 112 ), c'est tout simplement la créationd'entreprise, pour d'autres (A. FAYOLLE, 1998 ; D.C. Mc CLELLAND, 1965 ; D.W.NAFFZIGER et alii, 1994 ; T. VERSTRAETE, 2001), il peut aussi correspondre à <strong>de</strong>s111 En outre, la plupart <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s que nous avons consultées, indiquent que l'âge moyen <strong>de</strong>s créateurs se situedans l’intervalle 30 à 35 ans. Au terme <strong>de</strong> cinq ans, les étudiants qui sont actuellement en fin <strong>de</strong> formationauront un âge avoisinant la trentaine.112 Tout récemment, E.-M. HERNANDEZ (2002, p. 99) se démarque <strong>de</strong> ce positionnement dans le champ enmontrant que l’entrepreneuriat est bien entendu la création d’entreprise, mais qu’il correspond aussi à lareprise d’entreprise.62


situations <strong>de</strong> reprise, <strong>de</strong> franchise, <strong>de</strong> développement d'activités nouvelles, <strong>de</strong> filiales,d'unités stratégiques ou <strong>de</strong> centres <strong>de</strong> profits. Et pour d'autres encore (A. ARLEO et E.-M.HERNANDEZ, 2002 ; A. GIBB et J. COTTON, 2002 ; E.-M. HERNANDEZ, 1999 ; N.F.KRUEGER et D.V. BRAZEAL, 1994 ; H.H. STEVENSON et J.C. JARILLO, 1990), il estfondé sur la notion <strong>de</strong> concrétisation d'opportunités.Le renouvellement <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'entrepreneuriat doit aller <strong>de</strong> pair avec celui duvocabulaire utilisé pour le décrire, notamment le concept d'entrepreneur pour lequell'analyse, comme nous le verrons dans le chapitre <strong>de</strong>uxième, n'est pas moins difficile. PourC. BRUYAT (1993, p. 49), le champ <strong>de</strong> l'entrepreneuriat est dans une impasse"sémantique" à cause <strong>de</strong> la réification du concept d'entrepreneur. L'inexistence d'unconsensus peut être expliquée par le manque <strong>de</strong> définition <strong>de</strong> l'entrepreneur (E.-M.HERNANDEZ, 1999, p. 17 ; R.J. BRADLEY, 1990, 48) et par la diversité et la complexité<strong>de</strong>s paramètres qui constituent le paradigme.Cette diversité et cette complexité ne peuvent que conforter la tendance actuelle <strong>de</strong>srecherches qui se font dans une optique "multidisciplinaire" (L.-J. FILION, 1997, p. 149)ou <strong>de</strong> "discipline réseau" 113 . Le champ <strong>de</strong> l'entrepreneuriat intéresse plusieurs disciplines etne peut être contenu par aucune d'elles (A. SHAPERO, L. SOKOL, p. 74) 114 . Il emprunte àla gestion, l'économie, la psychologie, la sociologie, la psychologie sociale, la démographiesociale, l'anthropologie et l'histoire. Chacune d’elle pose <strong>de</strong>s problématiques avec <strong>de</strong>slogiques, <strong>de</strong>s modèles et <strong>de</strong>s cultures spécifiques. Cependant, il est montré quel’entrepreneuriat a pu s'affranchir <strong>de</strong>s sciences économiques grâce notamment àl'avènement <strong>de</strong> l'approche comportementale. Il est <strong>de</strong>venu un champ <strong>de</strong> recherche dotéd'instruments propres empruntés aux diverses disciplines citées ci-<strong>de</strong>ssus 115 .113 Qualificatif utilisé par M. MARCHESNAY lors d'une intervention au premier colloque <strong>de</strong> l'Académie <strong>de</strong><strong>l'Entrepreneuriat</strong> à Lille, les 15 et 16 novembre 1999. Il l'utilise au lieu et place <strong>de</strong> "transdisciplinaire".114"No single discipline is sufficient to the task… Standing back from the profusion of literatures andreferences, it becomes apparent that "entrepreneurship" is a label for a profound and pervasive humanactivity that is of interest to many disciplines but is not encompassed by any one of them".A ce sujet, C. BRUYAT (1993, op.cit, p. 38) note qu’"Il est intéressant <strong>de</strong> retracer la carrière <strong>de</strong> ceux qui,en 1990, dominent la discipline. K. Vesper, I. Mc Millan, A. Cooper, T. Tybjee, D. Baumann ont <strong>de</strong>s diplômesd'ingénieurs ; W.-D. Bygrave, A. Bruno, I. Litvak sont physiciens ; W. Dunkleberg économiste, Y. Gasse; N.Fast, R. Hisrich, B. Kirchhoff, R. Knight, R. Ronstat, J. Timmons, N. Churchill, W. Gartner, H. Stevensonsont <strong>de</strong>s gestionnaires ; J. Hornaday, A. Carsrud sont psychologues".115 E.-M. HERNANDEZ et L. MARCO (2002) nous révèlent quelques uns <strong>de</strong>s instruments que le champ <strong>de</strong>l’entrepreneuriat a pu s’approprier <strong>de</strong> façon très avancée : la théorie <strong>de</strong> l’économie <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> transaction,la théorie <strong>de</strong>s conventions et l’approche évolutionniste.63


L’entrepreneuriat est un processus où diverses phases sont distinguées en amont et enaval. L’intention entrepreneuriale en représente un moment fort. Cette <strong>de</strong>rnière estnotre principale question <strong>de</strong> recherche. Comprendre celle-ci est, selon N.F. KRUEGER etA.L. CARSRUD (1993, p. 315) 116 et N.F. KRUEGER et alii (2000, p. 411) 117 ,particulièrement utile pour un phénomène qui est relativement rare. Etudier les intentionsnous donne un bon aperçu <strong>de</strong>s comportements visant la création d'entreprise, même sicelle-ci ne se réalise pas. Ainsi, l'intention peut être un instrument <strong>de</strong> mesure pour laprédiction <strong>de</strong> comportements futurs. Quels que soient les comportements recherchés parles individus, l'intention reste le meilleur prédicteur <strong>de</strong>s comportements futurs (L.KOLVEREID, 1997, p. 49 118 ; N.F. KRUEGER, D.V. BRAZEAL, 1994, p. 93 119 ; N.F.KRUEGER et alii, 2000, p. 412 120 ). Par exemple, J.-P. NEVEU (1996, p. 104) révèle que<strong>de</strong> façon générale, les étu<strong>de</strong>s s’accor<strong>de</strong>nt sur le caractère positif <strong>de</strong> la relation intentioncomportementpour les départs <strong>de</strong> salariésL’intention entrepreneuriale n'explique pas le <strong>de</strong>venir du processus entrepreneurial,mais donne une photographie <strong>de</strong> celui-ci à un moment précis et dans un contexte où <strong>de</strong>sétudiants suivent <strong>de</strong>s formations ou programmes en entrepreneuriat ou créationd’entreprise. Notre problématique s'interroge sur une phase du processus entrepreneurial,mais nous comprenons que le décalage entre l’action et l’intention pourrait empêchercette <strong>de</strong>rnière <strong>de</strong> se réaliser.L’objectif <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux chapitres suivants est d’i<strong>de</strong>ntifier dans la littérature lesconcepts et les facteurs qui peuvent nous éclairer sur les variables à retenir dans laconstruction <strong>de</strong> notre modèle <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale. A cet effet, le <strong>de</strong>uxièmechapitre a pour objet d’analyser et <strong>de</strong> décrire dans les théories économiques, lapsychologie, la sociologie et le management, les caractéristiques du principal acteur <strong>de</strong>l’entrepreneuriat : l’entrepreneur.116 "Un<strong>de</strong>rstanding intentions is particularly useful where phenomena are relatively rare… That is, studyingintentions gives us valuable insights into new venture initiation, even without observing that initiation".117 "In the psychological literature, intentions have proven the best predictor of planned behavior,particularly when the behavior is rare, hard to observe, or involves unpredictable time lags".118 "The theory of planned behavior has during recent years become one of the most wi<strong>de</strong>ly usedpsychological theories to explain and predict human behavior".119 "The intentions literature strongly suggests two critical notions. First, intentions serve to focus <strong>de</strong>cisionmakers' attention on a target behavior and routinely prove to be the best single predictor of that behavior".120 "Intentions are the single best predictor of any planned behavior including entrepreneurship".64


Chapitre 2 - L’entrepreneur : <strong>de</strong>s théories économiques auxapproches interdisciplinaires"If we can just find out who the entrepreneur is, then we'll know what entrepreneurship is".William.B. GARTNER (1988)L'entrepreneur est le principal acteur du phénomène entrepreneurial. Le plus difficiledans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> son rôle consiste à définir qui est un entrepreneur ou ce qu’est unentrepreneur. Pour M. CASSON (1991, p. 9) [1982] 121 , il n'existe aucune théorie <strong>de</strong>l'entrepreneur. La plupart <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s consacrées à ce sujet ne cherchent pas à en donnerune définition. Elles se fon<strong>de</strong>nt sur une vision stéréotypée d'un aventurier qui fait <strong>de</strong>saffaires.Depuis J.-B. SAY, notre revue <strong>de</strong> la littérature nous permet <strong>de</strong> distinguer, tout commeM. CASSON (1991, p. 21) [1982], <strong>de</strong>ux approches <strong>de</strong> l'entrepreneur, <strong>de</strong>scriptive etfonctionnelle. Cette revue <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> l’art nous indique que l’entrepreneur ne fait pasl’unanimité sur son contenu. Plusieurs auteurs (R.J. BRADLEY, 1990 ; W.B. GARTNER,1988 ; D.M. RAY, 1993 ; K.G. SHAVER et L.R. SCOTT, 1991) sont arrivés à laconclusion qu'il n’existe pas <strong>de</strong> consensus sur la définition <strong>de</strong> l'entrepreneur. D.M. RAY(1993 p. 346-347) remarque que l'inexistence <strong>de</strong> définition a amené à <strong>de</strong>s résultatsempiriques contradictoires. Plus encore, les frontières entre entrepreneuriat et entrepreneursont très floues car l'on décèle <strong>de</strong>s confusions sémantiques. Cependant nous considéronsque les différents courants économiques se réunissent autour <strong>de</strong> la reconnaissance <strong>de</strong>l’individu comme source incontournable <strong>de</strong> richesses.La notion d’entrepreneur correspond au besoin <strong>de</strong> la théorie économique <strong>de</strong> s’appuyersur un type idéal afin <strong>de</strong> fournir une explication générale du fonctionnement <strong>de</strong> l’économie<strong>de</strong> marché. L'idéologie <strong>de</strong> l'entrepreneur repose sur l'idée que le développement121 Cette année correspond à la parution <strong>de</strong> la première édition anglaise : The Entrepreneur : an economictheory.65


économique est le produit <strong>de</strong> l'initiative individuelle. Comment se sont construits lespersonnages tantôt admirés, tantôt détestés <strong>de</strong> l'entrepreneur ? Quels sont ses rôleséconomiques et sociaux ?Rendre compte <strong>de</strong> la théorie économique et donner <strong>de</strong> l’entrepreneur une représentationacceptable n’était pas une tâche aisée. Au simplisme initial a succédé le trop-plein et unesophistication <strong>de</strong>s hypothèses et <strong>de</strong>s constructions. De plus, les différentes représentationsproposées ne sont en général pas cohérentes entre elles. Chaque grand courant d’analysepropose une représentation qui lui est propre. Cependant la théorie économique a le mérited’avoir adapté le concept d’entrepreneur aux évolutions <strong>de</strong> ses activités et <strong>de</strong> ses fonctionséconomiques et sociales. Sans prétendre à l'exhaustivité, nous avons conjugué uneperspective historique (et non chronologique) et une vision dynamique, ce qui constitue lapremière contribution du présent propos.Jusqu’à la fin <strong>de</strong> la décennie 1950, il est indéniable que l'analyse <strong>de</strong> l'entrepreneur s’estfaite dans une perspective purement économique. Les théoriciens du domaine restent à peuprès tous prisonniers <strong>de</strong> l'individualisme méthodologique dont Robinson CRUSOE incarnele modèle. A partir <strong>de</strong>s années 1960, sans tracer une frontière nette et définitive, et àquelques exceptions près, l’analyse <strong>de</strong> l’entrepreneur se fait, parallèlement aux théorieséconomiques, dans une perspective interdisciplinaire. Celle-ci insiste davantage sur sesactes et comportements, sur ses traits psychologiques et sur l'influence <strong>de</strong>s variablessociales et culturelles. La littérature actuelle en entrepreneuriat rejette l’exclusivité <strong>de</strong>sanalyses chères aux néoclassiques, axées sur l'acteur "individuel".L’objectif <strong>de</strong> ce chapitre est <strong>de</strong> fournir les premiers matériaux capables <strong>de</strong> nouséclairer sur les variables à retenir dans le modèle <strong>de</strong> recherche. Il tente <strong>de</strong> cernerl'entrepreneur, ses rôles socio-économiques et ses fonctions dans l’entreprise oul’organisation. Notre investigation nous amène aux premières sources du concept. Nousprésentons tout d’abord la naissance <strong>de</strong> la terminologie et les premières acceptions duterme. Nous abordons l’évolution théorique que nous avons décomposée en trois étapes. Lepoint <strong>de</strong> départ est la fusion complète <strong>de</strong>s notions d’entrepreneur et d’entreprise. La<strong>de</strong>uxième étape rend compte <strong>de</strong> la croissance <strong>de</strong>s dimensions <strong>de</strong> l’entreprise que l’onnomme "organisation" d’où une scission entre les notions d’entrepreneur et d’entreprise.Le "manager" supplante l’entrepreneur et prend <strong>de</strong>s formes d’organisateur ou <strong>de</strong>66


"technostructure". La troisième étape reconsidère l’entrepreneur en tant que moteur <strong>de</strong>l’activité économique. En synthèse <strong>de</strong> la revue <strong>de</strong> la littérature, nous traitons <strong>de</strong> lareconquête <strong>de</strong> sa légitimité socio-économique. Pour mieux saisir l’entrepreneur, notre<strong>de</strong>uxième contribution synthétise les figures dominantes qu’il épouse selon lesévolutions socio-économiques (figure 9) ; parmi ces figures, l’entrepreneur social etl’entrepreneur "virtuel" connaissent un essor important. Nous donnons notre acception duconcept d’entrepreneur, en adéquation avec le concept d’entrepreneuriat que nous avonsadopté.Ensuite, nous exposons les caractéristiques psychologiques, sociologiques etmanagériales les plus répandues sur l’entrepreneur. Nous nous consacrons aux typologiesd’entrepreneur. La distinction <strong>de</strong>s dimensions statique et dynamique dans l’évolution<strong>de</strong>s constructions typologiques constitue la troisième contribution <strong>de</strong> ce chapitre.L’acte d'entreprendre et conséquemment l'intention entrepreneuriale, peuvent trouver uneexplication partielle dans ces caractéristiques et ces typologies.2.1. Les pérégrinations socio-économiques <strong>de</strong> l’entrepreneur"Sans une théorie <strong>de</strong> l'entrepreneur", commente M. CASSON (1991, p. 12) [1982], "ilest impossible <strong>de</strong> fournir un compte rendu complet <strong>de</strong>s retards qui gouvernent ladynamique du cycle <strong>de</strong>s affaires". L’interrogation sur le contenu du concept constitue unpréalable inévitable et indispensable à la fois.L’entrepreneur fait son entrée dans la théorie économique avec R. CANTILLON. Lemot "entrepreneur", au même titre que le mot "manager", est né en France, à la fin duXVII ème siècle (H. VERIN, 1982). Il désignait ceux que l’on appellera plus tard lesfournisseurs aux armées. Très vite, il s’est appliqué à tous ceux qui étaient liés par contratavec le gouvernement royal, pour la construction <strong>de</strong>s routes, <strong>de</strong>s ponts et <strong>de</strong>s fortifications.Dès l'origine, l'entrepreneur a été associé à l'aventure, avec une forte connotation militaire.67


2.1.1. Du personnage mythique …Dans la première étape, l’analyse est essentiellement centrée sur l’entrepreneur. C’est lecas, par exemple, <strong>de</strong> toute l’analyse classique. A. SMITH (1991, p. 122) [1776] 122 assignecomme fonction principale à l'entrepreneur l'accumulation du capital, et la bonne marche<strong>de</strong> son affaire comme seul objectif 123 . Il distingue le profit, source <strong>de</strong> revenu <strong>de</strong>l'entrepreneur, le salaire et la rente. Le profit que l'entrepreneur retire <strong>de</strong> l'emploi ducapital, est une part constitutive <strong>de</strong> la valeur. Contrairement au salaire et à la rente, celui-cine hausse point selon l'état économique <strong>de</strong> la nation, c'est à dire l'état <strong>de</strong> la richessenationale 124 . A. SMITH (1991, p. 179) [1776] ajoute que "les profits ordinaires <strong>de</strong>scapitaux ne peuvent, dans aucune industrie, être affectés par la constance ou l'incertitu<strong>de</strong><strong>de</strong> l'emploi. C'est la faute du commerçant, et non celle <strong>de</strong>s affaires, si le capital n'est pasconstamment employé". Il retrace quatre manières d'utiliser le capital. Celui-ci peut êtreemployé à la fourniture ou à la fabrication <strong>de</strong> produits bruts pour l'usage et laconsommation ; il peut servir au transport <strong>de</strong> ces produits bruts ou manufacturés, ou à laparcellisation <strong>de</strong> ces mêmes produits pour répondre aux besoins <strong>de</strong> la consommationquotidienne.Dans le cas où l'activité <strong>de</strong> l'entrepreneur est nouvelle, qu'il s'agisse d'une nouvellemanufacture, d'une nouvelle branche <strong>de</strong> commerce ou d'une pratique nouvelle enagriculture, celui-ci vise à réaliser les profits les plus élevés possible ; il est alors"spéculateur" au sens d'A. SMITH (1991, p. 190) [1776], et son intérêt particulier peutmême s'opposer à l'intérêt général. Seul le profit personnel gui<strong>de</strong> l'emploi d'un capital dansune activité donnée 125 .Il répartit, toutefois, le capital en <strong>de</strong>ux : le capital fixe et le capital circulant 126 ; il opèreune nette séparation entre le capitaliste qui prête moyennant un intérêt, et l'hommed'affaires qui emploie le capital qu'il détient ou qu'il emprunte 127 .122 Cette année correspond à la première édition anglaise intitulée "An Inquiry into the Nature and Causes ofthe Wealth of Nations".123 L'enrichissement désigné sous le concept d'accumulation du capital, constituait pour lui un objet théoriquenouveau dont l'économie politique <strong>de</strong>vait expliquer les lois.124 A. SMITH, 1991 [1776], op.cit, p. 335.125 I<strong>de</strong>m., p. 336 et 465.126 Ibid., cf. chap.I, p. 357-365.127 Ibid., p 424-425.68


P. LAURENT (1989) critique l'approche "smithienne" parce qu'elle n'articule pas sesanalyses avec celles <strong>de</strong> R.CANTILLON 128 . A. SMITH, avec sa fameuse main invisible,dépersonnalise l'entrepreneur (M. CASSON, 1991 [1982]). Notre critique porteraprincipalement sur l'inexistence d'une analyse du rôle <strong>de</strong> l'entrepreneur et <strong>de</strong> son influence,en tant qu'agent économique, sur l'activité économique. En ce sens, nous voyons là unerégression, du moins sur l'axe du temps, en comparaison avec R. CANTILLON.Dans ses travaux d'économie mathématique où il expose sa conception <strong>de</strong> l'économiepolitique pure - qu'il oppose à l'économie politique appliquée -, L. WALRAS (1976)[1874], le principal représentant du courant marginaliste, établit une nette distinction entrele propriétaire foncier, le travailleur, le détenteur <strong>de</strong> capital et un quatrième personnage,l'entrepreneur qui en appliquant <strong>de</strong>s "services producteurs" (terre-travail-capital) auxmatières premières, vend à son compte les produits obtenus. L. WALRAS (1976, p. 191)[1874] affirme, qu'un même individu peut cumuler <strong>de</strong>ux, trois, voire toutes ses fonctions."La diversité <strong>de</strong> ces combinaisons engendre la diversité <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s d'entreprises".Le "paradoxe walrasien", selon P. LAURENT (1989), est que dans le contexte <strong>de</strong> lathéorie <strong>de</strong> l'équilibre général, l'entrepreneur, qui dans un premier temps est i<strong>de</strong>ntifiécomme un acteur à part, est réduit par la loi <strong>de</strong> l'offre et <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, à un agent <strong>de</strong>transition et <strong>de</strong> coordination <strong>de</strong>s marchés 129 . L’auteur vi<strong>de</strong> <strong>de</strong> son contenu l'action <strong>de</strong>l'entrepreneur en tant qu'acteur <strong>de</strong> la vie économique. En faisant reposer son raisonnementsur la loi <strong>de</strong> l'équilibre <strong>de</strong> la production, L. WALRAS (1976, p. 195) [1874] fait le constatque "les entrepreneurs ne font ni bénéfice ni perte. Ils subsistent alors non commeentrepreneurs, mais comme propriétaires fonciers, travailleurs ou capitalistes dans leurspropres entreprises ou dans d'autres". Il va même jusqu'à conclure qu'à l'état d'équilibre <strong>de</strong>l'échange et <strong>de</strong> la production, nous pouvons faire abstraction <strong>de</strong> l'intervention <strong>de</strong>l'entrepreneur. Il ignore ainsi le risque que celui-ci peut supporter.Aussi l'entrepreneur combine-t-il les facteurs <strong>de</strong> production, mais à la différence <strong>de</strong> R.CANTILLON et <strong>de</strong> J.-B. SAY, nous sommes d'accord avec S. BOUTILLIER et D.UZUNIDIS (1995, p. 21-22), pour dire que L. WALRAS ne lui accor<strong>de</strong> aucun caractère128 Signalons qu'en aucune façon, A. SMITH ne cite le "Traité d'économie politique" <strong>de</strong> R. CANTILLONdans son ouvrage "Recherches sur la nature et les causes <strong>de</strong> la richesse <strong>de</strong>s nations".129 Cette loi fondamentale en économie politique est la réunion <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong>s variations <strong>de</strong>s prix d'équilibre etla loi d'établissement <strong>de</strong> ces mêmes prix.69


exceptionnel. La formalisation mathématique <strong>de</strong> l'économie a contribué à effacer le rôledynamique <strong>de</strong> l'entrepreneur.Assumer le risque et exercer la direction sont <strong>de</strong>ux rôles qui ont progressivement étédissociés et se sont imposés dans le personnage <strong>de</strong> l’entrepreneur. Ce qui explique, aucours <strong>de</strong> cette première phase, que les approches <strong>de</strong> l’entrepreneur se soient réparties en<strong>de</strong>ux groupes, l’une mettant en exergue la notion <strong>de</strong> direction ou d’organisation et l’autrecelle <strong>de</strong> risque.2.1.1.1. L’organisateur <strong>de</strong> J.-B. SAYJ.-B. SAY (1972) [1803], dont la contribution au progrès <strong>de</strong> l'analyse économique estloin <strong>de</strong> faire l'unanimité, peut être considéré comme le premier auteur centrant l’analysesur le critère <strong>de</strong> direction. En divisant les procédés <strong>de</strong> l'industrie humaine en troisopérations, il distingue le savant qui étudie les lois <strong>de</strong> la nature, l'entrepreneur, et l'ouvrierqui travaille sous leurs ordres. L'entrepreneur profite <strong>de</strong>s connaissances <strong>de</strong>s savants pourcréer <strong>de</strong>s produits utiles ; c'est l'agriculteur, le manufacturier ou le commerçant qui"entreprend <strong>de</strong> créer pour son compte, à son profit et ses risques, un produitquelconque" 130 . Cette typologie dit-il, est mise en place dans un souci <strong>de</strong> division <strong>de</strong>soccupations pour accroître les produits <strong>de</strong> la société. A. SMITH, à l’instar <strong>de</strong> J.-B. SAY(1972, p. 88-96) [1803], a analysé les mérites <strong>de</strong> la division du travail 131 .L’auteur met l'entrepreneur au centre du raisonnement économique ; c'est un agentéconomique rationnel et dynamique garantissant l'équilibre économique. J.-B. SAY (1972,p. 376-377) [1803] le décrit comme étant "l'intermédiaire entre toutes les classes <strong>de</strong>producteurs et entre ceux-ci et le consommateur. Il administre l'œuvre <strong>de</strong> la production ; ilest le centre <strong>de</strong> plusieurs rapports ; il profite <strong>de</strong> ce que les autres savent et <strong>de</strong> ce qu'ilsignorent, et <strong>de</strong> tous les avantages acci<strong>de</strong>ntels <strong>de</strong> la production". J.-B. SAY (1972) [1803]effectue un apport intéressant : la distinction (délicate selon ses dires) entre les fonctionsd’entrepreneur et d’apporteur <strong>de</strong> capitaux, cette <strong>de</strong>rnière étant rétribuée par le profit du130 J.-B. SAY, op.cit, 1972 [1803], p 74-75.131 Selon A. MARSHALL (1971, p. 427) [1906], A. SMITH a donné une portée nouvelle à cette idée grâce àune pénétration philosophique et aux faits dont il l'illustra.70


capital. Les <strong>de</strong>ux fonctions peuvent être combinées par une même personne, mais cela n’arien <strong>de</strong> nécessaire. L’entrepreneur n’est pas forcément membre d’une classe socialeparticulière. Il est chargé <strong>de</strong> remplir une fonction économique originale qui doit êtreassumée quel que soit le système économique.Fort <strong>de</strong> son expérience d’industriel et <strong>de</strong> banquier, l’auteur a clairement vu que la miseen place d’une organisation était un point crucial ; l’entrepreneur est avant tout unorganisateur. Il harmonise les trois facteurs <strong>de</strong> production, terre-travail-capital, pourrechercher un maximum d'utilité. Néanmoins, quelques risques accompagnent toujours lesentreprises industrielles, même celles qui sont les mieux conduites. Elles ne sont pas àl'abri d'un échec. L’entrepreneur peut y compromettre, ajoute J.-B. SAY (1972, p. 375)[1803], sa fortune et éventuellement y perdre son honneur, capital symbolique en cas <strong>de</strong>faillite.Diriger et organiser d’une part, prendre <strong>de</strong>s risques, d’autre part, sont les <strong>de</strong>uxtraits les plus caractéristiques <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> l’entrepreneur, et ils le sont restés.L’analyse <strong>de</strong> J.-B. SAY présente cependant une faiblesse qui tient à son caractère statique.Sa préoccupation centrale est l’étu<strong>de</strong> d’un entrepreneur agissant dans un univers certain,c'est-à-dire répondant aux impulsions <strong>de</strong>s marchés tendant eux-mêmes vers l’équilibre 132 . Ila considéré que l'offre crée sa propre <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, ce qui veut dire en reprenant les termes <strong>de</strong>J.M. KEYNES (1996, p. 9 et 47) [1936] 133 , "En un certain sens évocateur mais nonclairement défini, que la totalité <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> production doit nécessairement, dans lacommunauté entière, être dépensée directement ou indirectement pour l'achat <strong>de</strong> laproduction". Celui-ci ajoute "qu'une théorie fondée sur une telle base ne saurait convenir àl'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s problèmes se rapportant au chômage et au cycle économique". J.-B. SAYnéglige le rôle perturbateur <strong>de</strong> l’entrepreneur, son action sur l’environnement. Néanmoins,il écrit que le bien-être d'un pays dépend <strong>de</strong> sa population active et du dynamisme <strong>de</strong> sesentrepreneurs.132 La loi <strong>de</strong> J.-B. SAY : l’offre crée sa propre <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. Il s'est évertué à montrer qu'il existe <strong>de</strong>s forces quiramènent toujours le système économique vers l'équilibre.133 C’est l’année <strong>de</strong> la première édition anglaise ("The General Theory of Employment, Interest and Money").71


2.1.1.2. Le preneur <strong>de</strong> risqueLes analyses du <strong>de</strong>uxième courant théorique sont fondées sur l’étu<strong>de</strong> du risque. SelonH. VERIN (1982), quelle que soit l'époque considérée, l’activité <strong>de</strong> l'entrepreneur estassimilée à une action risquée.R. CANTILLON (1997) [1755] 134 , qui s’enrichit grâce à sa compréhension <strong>de</strong>smécanismes économiques, opère dans son ouvrage "Essai sur la nature du commerce engénéral" une division socio-économique en trois classes 135 : les propriétaires, qui seulscomme le prince, vivent dans l'indépendance ; les fermiers et un <strong>de</strong>rnier groupe trèshétérogène auquel appartient l'entrepreneur. Cette <strong>de</strong>rnière classe comprend aussi bien lesmarchands, les bouchers, les boulangers, les manufacturiers, les mendiants que les hommes<strong>de</strong> lois…En véritable entrepreneur, R. CANTILLON (1997) [1755] dépeint cet élément commeun agent <strong>de</strong> direction <strong>de</strong> la production et du commerce. L’entrepreneur supporte les risquesliés aux contraintes du marché et aux fluctuations <strong>de</strong>s prix. Il effectue <strong>de</strong>s achats à <strong>de</strong>s prixcertains pour se procurer tous les facteurs nécessaires à sa production. Ses ventes et sesrecettes sont par contre aléatoires. Son revenu, le profit, est incertain. Il accor<strong>de</strong> néanmoinsà l'entrepreneur la possibilité d'anticiper le risque en prévoyant les décisions d'achats et enfixant le prix qui convient à ses marchandises. S'il leur accor<strong>de</strong> un prix excessif, il ferabanqueroute. L'évaluation <strong>de</strong> l'état du marché dépend <strong>de</strong> son expérience personnelle.L'instinct du profit amène ainsi toujours l'emploi <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s les plus avantageuses. R.CANTILLON (1997) [1755] fait <strong>de</strong> l'entrepreneur, <strong>de</strong> façon explicite, une pièce maîtresse<strong>de</strong> la dynamique économique. Nous pouvons lui reprocher <strong>de</strong> bâtir son analyse sur lepostulat <strong>de</strong> l'équilibre naturel vers lequel tout revient ou tend à revenir. Aux prémices <strong>de</strong> lapensée économique, il ignore le véritable rôle <strong>de</strong> l'entrepreneur qui s'étend au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>l'intermédiation dans l'activité.134 Cette année est celle <strong>de</strong> la première édition.135 R. CANTILLON avait l'ambitieux objectif d'édifier un traité général d'économie. Il a construit un modèleanalytique qui cernait les éléments <strong>de</strong> l'économie afin d'isoler les forces fondamentales en exercice. Par sonœuvre, curieusement tombée dans l'oubli pendant plus d'un siècle, il fondait la doctrine capitaliste et donnaitl'une <strong>de</strong>s premières applications <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> inductive en économie. Indéniablement, il a eu le mérited'annoncer la science économique.72


Appartenant à l'école autrichienne qui a exploré la fonction d'acquisition etd'exploitation <strong>de</strong> l'information par l'entrepreneur (B. CORIAT, O. WEINSTEIN, 1997, p.16-17), F.H. KNIGHT (1985) [1921] 136 signale la difficulté d'une théorie structurée <strong>de</strong>l'entrepreneur et met l'accent sur l'incertitu<strong>de</strong> liée à l'évolution économique 137 . Il fait,contrairement à R. CANTILLON (1997) [1755], une distinction entre risque, assurable, etincertitu<strong>de</strong>, non assurable.L'assurance est un moyen <strong>de</strong> se prémunir contre le risque, alors qu'il n’en existe aucunpour se couvrir contre l'incertitu<strong>de</strong>. Tout au plus peut-on la réduire. Le risque, soit par uncalcul à priori, soit par <strong>de</strong>s statistiques portant sur <strong>de</strong>s expériences antérieures, peut êtreévalué, tandis que l’incertitu<strong>de</strong> ne peut pas l’être 138 . C'est celle-ci qui joue un rôle dominantvis-à-vis <strong>de</strong> l'entrepreneur dans la mesure où elle présente <strong>de</strong>s situations pour lesquelles lesprobabilités ne peuvent être déterminées ni par le raisonnement, ni par l'inférencestatistique. Le profit que l'entrepreneur en tire est une contrepartie <strong>de</strong> l'incertitu<strong>de</strong> et seraune fonction proportionnelle <strong>de</strong> celle-ci. Il en résulte selon F.H. KNIGHT (1985) [1921],que la fonction d'entrepreneur n'est pas d'organiser la production, mais <strong>de</strong> porter unjugement sur un futur prévisible.Au terme <strong>de</strong> cette première étape, nous constatons la volonté prononcée <strong>de</strong>s auteursd’i<strong>de</strong>ntifier l’entrepreneur à un groupe particulier d’individus, distinct <strong>de</strong> tout autre, leprofessionnel du risque pour R. CANTILLON et F.H. KNIGHT, l'organisateur pourJ.-B. SAY.La taille <strong>de</strong>s entreprises est <strong>de</strong>venue telle que celles-ci sont envisagées pour ellesmêmes.La petite ou moyenne entreprise paternaliste à structure relativement simple,propriété <strong>de</strong> l'entrepreneur, fait place, partiellement et progressivement, à la gran<strong>de</strong> sociétéà structure beaucoup plus complexe (H. KAELBLE, 1979, p. 22). Le centre <strong>de</strong> l’analyseest alors transposé <strong>de</strong> l’entrepreneur vers l’entreprise. Vient alors la <strong>de</strong>uxième étape, celle136 Cette année correspond à la première édition.137 Signalons, au passage, que P. DRUCKER (1985, p. 189), bien qu'il soit proche <strong>de</strong> l'école autrichienne parle fait qu'il insiste sur l'innovation dans l'activité <strong>de</strong> l'entrepreneur, affirme que les entrepreneurs n'ont pas <strong>de</strong>propension à prendre <strong>de</strong>s risques. Il écrit que "Les innovateurs que je connais réussissent dans la mesure oùils définissent et limitent les risques… Les innovateurs sont <strong>de</strong>s conservateurs, ils n'ont pas le choix. Ils necherchent pas les "risques", ils visent "l'opportunité"". Pour lui, l'entrepreneur n'est ni un employeur, ni uninvestisseur ni un capitaliste. L'innovation est son instrument spécifique, le moyen d'utiliser le changementcomme une opportunité ouverte sur une affaire ou un service différent.138 Voir à ce sujet G. GILDER (1985, op.cit., p. 69-76).73


<strong>de</strong> l’attention privilégiée accordée à l’entreprise en tant qu’organisation. L'augmentation <strong>de</strong>la dimension <strong>de</strong>s entreprises s’est accompagnée d’une transformation <strong>de</strong>s exploitationsindividuelles en sociétés anonymes. La conséquence majeure <strong>de</strong> cette évolution <strong>de</strong> la tailleet <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> l'entreprise est l'apparition <strong>de</strong> la carrière managériale qui a vu laséparation <strong>de</strong> la propriété et <strong>de</strong> la gestion. En conséquence, pour l'entrepreneur, les tâches<strong>de</strong> direction sont <strong>de</strong>venues plus complexes.2.1.2. ... qui s’estompe au détriment <strong>de</strong> l’organisation …L’individualisme méthodologique dominant dans la pensée économique a souligné lefait que seul l’individu pense et agit. L’entreprise est "l’affaire <strong>de</strong> l’entrepreneur", au risque<strong>de</strong> dissimuler quelque peu l’aspect social <strong>de</strong> l’entreprise. Notre approche dynamiquedans sa perspective historique, met en évi<strong>de</strong>nce le phénomène <strong>de</strong> dissociation entrel’exercice du pouvoir <strong>de</strong> décision dans l’entreprise et la détention <strong>de</strong> la propriété.Le développement <strong>de</strong>s unités économiques qui se livrent à <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> production etd’échange, <strong>de</strong> plus en plus imposantes par leur structure et leur rôle dans le marché, s’esttraduit par le fait que la prise <strong>de</strong> décision n'est pas toujours individuelle, mais souventcollégiale. D’autre part, les centres <strong>de</strong> direction et <strong>de</strong> propriété qui formaient au départ unbloc, ne sont plus fondus en une seule personne ; ils sont dispersés en autant d’acteurs quianiment les transformations juridico-économiques <strong>de</strong> l’entreprise. Le problème <strong>de</strong> ladéfinition <strong>de</strong> l’entrepreneur s’en trouve posé.Le capitalisme managérial apparaît à la fin du XIX ème siècle avec la vague <strong>de</strong>srévolutions technologiques et les mouvements <strong>de</strong> concentration financière. La gran<strong>de</strong>organisation <strong>de</strong>venait le moteur <strong>de</strong> la puissance industrielle. La production <strong>de</strong> masse s'estérigée en loi industrielle 139 . S'ouvre l'ère <strong>de</strong>s managers qui supplantent progressivement lesentrepreneurs individuels ; la vision managériale succè<strong>de</strong> à la vision patrimoniale. Laculture industrielle est <strong>de</strong>venue orpheline d'entrepreneurs.La gestion n’est donc plus l’apanage d’un individu ; elle est aux mains <strong>de</strong> plusieursspécialistes qui se partagent les compétences et l’autorité. Le contrôle, écrit E. GIBERT(1980, p. 9), est pour une large mesure en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la propriété. Ceci a favorisé139 Toutefois, un réseau <strong>de</strong>nse <strong>de</strong> petites entreprises se constitue ou subsiste, mais souvent en relation forteavec les grands groupes industriels et financiers.74


l’émergence d’une nouvelle classe <strong>de</strong> dirigeants professionnels qui détient le pouvoir.Ceux-ci sont qualifiés <strong>de</strong> "directeurs" par J. BURNHAM (1969) [1947] 140 , <strong>de</strong>"technostructure" par J.K. GALBRAITH (1969) [1967] ou <strong>de</strong> "managers" par H.KAELBLE (1979, p. 23).L’organisation a pris la place <strong>de</strong> l’entrepreneur dans la littérature économique,spécialement dans l’économie industrielle où ce <strong>de</strong>rnier est quasiment exclu. P.DRUCKER (1985) et J. SCHUMPETER (1979, p. 178) [1942] 141 regrettent sa disparitionau profit <strong>de</strong> l’organisation et <strong>de</strong>s managersA. MARSHALL (1971) [1906] 142 , qui assimile l'entrepreneur au "management" au sensle plus vaste du terme, affirme que celui-ci remet en cause le statu quo économique. Iln'hésite pas à mythifier l'entrepreneur qui fournit le capital et le travail nécessaires.L’auteur le considère à <strong>de</strong>ux points <strong>de</strong> vue ; il est une entité industrielle très spécialisée etun intermédiaire entre l'ouvrier manuel et le consommateur. L’entrepreneur est unmarchand et un organisateur <strong>de</strong> la production.Mais selon A. MARSHALL (1971, p. 502) [1906], la nouvelle organisation industriellea transféré la responsabilité et la direction qui étaient la propriété d'un seul individu. "Cetteforme est en train d'être supplantée par d'autres où l'autorité suprême est répartie entreplusieurs associés ou même entre un grand nombre d'actionnaires". L’auteur prévoyaitune étendue <strong>de</strong>s formes collectives et démocratiques <strong>de</strong> direction <strong>de</strong>s entreprises.J. BURNHAM (1969, p. 29) [1947] émet l'hypothèse que le mon<strong>de</strong> vit unetransformation sociale décisive, et qu'un changement radical a lieu dans les institutionséconomiques. Il affirme que l'on se dirigeait vers "la société directoriale". Celle-ci est unetransition entre le type <strong>de</strong> société qui a prévalu <strong>de</strong>puis le XV ème siècle jusqu'au début duXX ème siècle. C'est une nouvelle société où la propriété privée individuelle ne joue plus unrôle économique déterminant. Il observe <strong>de</strong>s changements dans le groupe d'hommes quidétient les positions dirigeantes et les privilèges dans la société. J. BURNHAM (1969, p.117) [1947] les appelle "directeurs" ; ceux-ci <strong>de</strong>meurent, dans une large mesure, les140 La première édition anglaise s’intitule "The Managerial Revolution" (1941).141 Cette année correspond à la première édition anglaise dont le titre est "Capitalism, Socialism andDemocracy".142 La première édition anglaise ("Principles of Economics") date <strong>de</strong> 1890.75


serviteurs <strong>de</strong>s grands capitalistes, leurs "délégués" dans l'exercice du pouvoir et ducontrôle.En prédisant la disparition <strong>de</strong> la société capitaliste qu'il qualifie d'individualiste, <strong>de</strong>liberté <strong>de</strong> contrats et d'initiative privée, cet auteur éclipse l'entrepreneur <strong>de</strong> la sphèreéconomique et sociale et ne lui prête aucun avenir.Pour l'économiste et sociologue américain J.K. GALBRAITH (1969) [1967], seules lesgran<strong>de</strong>s entreprises pouvaient aligner au début du XX ème siècle les capitaux nécessaires etmobiliser les compétences exigées par une haute productivité. Leur organisation massive etcomplexe remet en cause tous les aspects du comportement économique. L'auteur affirmeainsi que c’est la gran<strong>de</strong> taille qui rend possible l’élimination <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong> du marché,alors que la petite entreprise ne le permet pas.J.K. GALBRAITH (1969, p. 17-22) [1967] note que "le système industriel" sanctionnel’enseignement économique qui veut que l’entreprise soit gérée par une seule personne.Les exigences techniques <strong>de</strong> la complexité industrielle et la gran<strong>de</strong> variété d’informationsimposent <strong>de</strong> recourir au groupe pour la prise <strong>de</strong> décisions. L’auteur insiste sur la notion <strong>de</strong>"pouvoir économique" qui, dans l’organisation et la société, est irrévocablement transféré<strong>de</strong>s mains <strong>de</strong>s propriétaires vers le groupe. J.K. GALBRAITH (1969, p. 82) [1967]propose d’appeler celui-ci "la technostructure".L’époque n’est plus celle <strong>de</strong> l’entrepreneur. Il n’existe plus en tant que personneindividuelle. L’imagination, l’esprit <strong>de</strong> décision et la propension au risque ne sont passpécialement importants pour organiser l’intelligence dans l’industrie. J.K. GALBRAITH(1969, p. 99) [1967] écrit à propos <strong>de</strong> l’entrepreneur : "Son œuvre, si elle <strong>de</strong>vait continuerà répondre aux objectifs pour lesquels il l’avait conçu, exigeait son remplacement". Ainsil’organisation se voit plus apte à faire du profit et à exercer le pouvoir et, c’est là querési<strong>de</strong> son avantage par rapport à l’entrepreneur qui est écarté <strong>de</strong> l’analyse. Il reconnaîtnéanmoins à l’individu la faculté d’innovation pour assurer la prospérité et la survie <strong>de</strong> lagran<strong>de</strong> entreprise.La production <strong>de</strong> masse qui privilégie <strong>de</strong>s organisations toujours plus vastes et pluscomplexes, une incitation au travail sans goût entrepreneurial, une production valorisantles structures concentrées et un Etat qui étouffe les initiatives mènent vers une rigidité dusystème industriel. Mais <strong>de</strong>puis le choc pétrolier <strong>de</strong> 1973 et le chômage incompressible que76


celui-ci a engendré, la gran<strong>de</strong> entreprise a montré ses limites. Les TPE/PME reconsidéréespar l’Etat ne sont plus incompatibles avec la multinationale et les progrès technologiques.2.1.3. … et qui renaît avec J. SCHUMPETERAvec la domination <strong>de</strong> la pensée néoclassique, l’entrepreneur qui occupait une placeprimordiale chez J.-B. SAY, disparaît presque totalement <strong>de</strong> la littérature. Cependant selonB. CORIAT et O. WEINSTEIN (1997, p.16), quelques auteurs tels que J. SCHUMPETER,F.H. KNIGHT et F. HAYEK, font exception et se situent en marge <strong>de</strong> cette pensée ducalcul rationnel qui ignore l'initiative et l’innovation. Cette étape est celle d’uneréaffirmation <strong>de</strong> l'entrepreneur en tant que personnage-clé <strong>de</strong> l'activité économique.Pour M. CASSON (1991, p. 22) [1982], l’entrepreneur est un agent <strong>de</strong> changement caril améliore l'affectation <strong>de</strong>s ressources dans le but <strong>de</strong> maximiser le profit. Davantage qu’unagent <strong>de</strong> coordination, il injecte <strong>de</strong> façon spontanée et indépendante <strong>de</strong> nouveaux élémentsdans le marché. Son agilité dans la découverte et son aptitu<strong>de</strong> à tirer partie <strong>de</strong> l’instabilitésont ses qualités fondamentales. Ses choix relèvent autant <strong>de</strong> l’imagination créative que <strong>de</strong>la déduction logique. L’auteur fait <strong>de</strong> l’entrepreneur le responsable <strong>de</strong> sa structure. Il lepersonnifie en un individu, par opposition à une équipe, un comité ou une organisation.J. SCHUMPETER (1935, p. 41-42) 143 [1911] 144 marque une évolution importante dans lacompréhension <strong>de</strong> la fonction entrepreneuriale. Il fait <strong>de</strong> l’entrepreneur un agentéconomique d'une espèce particulière, le moteur du progrès technique qui fait <strong>de</strong>scombinaisons nouvelles <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> production et réalise <strong>de</strong>s innovations 145 .L’auteur distingue l'invention, qui est une activité scientifique pas nécessairementmotivée par le progrès économique, et l'innovation. Ce n'est qu'exceptionnellement quel'entrepreneur peut être inventeur. Ce <strong>de</strong>rnier développe une technique que l'innovateurcherche à exploiter pour la création <strong>de</strong> richesses. L'innovation implique une décision143 que L.-J. FILION (1997, op.cit, p. 134) qualifie <strong>de</strong> père du champ <strong>de</strong> l'entrepreneuriat.144 Cette année correspond à la première édition anglaise dont le titre est "The theory of EconomicDevelopment".145 Par combinaisons nouvelles, qui ont lieu en prélevant <strong>de</strong>s prestations <strong>de</strong> travail et <strong>de</strong> terre sur leursemplois accoutumés, J. SCHUMPETER entend cinq catégorie <strong>de</strong> cas : la fabrication d'un bien nouveau,l'introduction d'une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> production nouvelle, la conquête d'un nouveau débouché, la conquête d'unesource nouvelle <strong>de</strong> matière première et la réalisation d'une nouvelle organisation <strong>de</strong> la production.77


éfléchie, relative à l'engagement <strong>de</strong>s ressources rares pour appliquer l'invention. J.SCHUMPETER (1935) [1911] souligne que les individus capables d’innover méritentseuls l’appellation d’"entrepreneur" ; ils sont doués d’imagination et font preuved’initiative et <strong>de</strong> volonté. Ils assurent le passage entre le mon<strong>de</strong> scientifique <strong>de</strong> ladécouverte et <strong>de</strong>s inventions, et le mon<strong>de</strong> économique <strong>de</strong>s innovations.Le système ne peut progresser rapi<strong>de</strong>ment que si l’effort créatif est récompensé. Parl’innovation, l’entrepreneur introduit un déséquilibre dans le circuit économique et il peuts’emparer d’un profit, mais celui-ci est temporaire. Toute innovation finit inévitablementpar être imitée, et lorsqu’elle est généralisée, un nouvel état d’équilibre est atteint et lasource <strong>de</strong> profit disparaît. Ainsi, la liaison profit-innovation est double ; d’une part,l’innovation est la seule façon active <strong>de</strong> s’attribuer un profit, qui apparaît comme lestimulant du progrès, d’autre part, le profit est la rémunération <strong>de</strong> l’innovation qui est larécompense accordée à l’entrepreneur dynamique.Cependant, J. SCHUMPETER (1935, p. 41-42) [1911] donne <strong>de</strong> l’entrepreneur unedéfinition plus restrictive que celle <strong>de</strong> J.-B SAY. Il rejette en effet totalement la notion <strong>de</strong>risque. Il écrit que "C'est toujours le capitaliste qui supporte seul le risque… La conception<strong>de</strong> l'entrepreneur comme celui qui supporte les risques, est incompatible avec nos idées" 146 .Cette position est à notre avis excessive, même lorsque la propriété <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong>production <strong>de</strong>vient distincte <strong>de</strong> leur utilisation. Toute innovation comporte <strong>de</strong>s aléas et lavolonté <strong>de</strong> vaincre ne va jamais sans risque. Les circonstances en règle générale,contrairement à ce que pensait J. SCHUMPETER, se modifient brusquement et d'un coup.D’inspiration "néo-schumpeterienne", H. LEIBENSTEIN (1968, p. 73 et 80) considèreque l'un <strong>de</strong>s obstacles majeurs à la compréhension <strong>de</strong> l'entrepreneur rési<strong>de</strong> dans la théorie<strong>de</strong> la fonction <strong>de</strong> production qui est incomplète. Il considère la firme comme uneorganisation composée d'individus différents entre lesquels n'existe aucune unanimité enterme d'objectifs. Il distingue dans l’activité <strong>de</strong> l’entreprise ce qui est <strong>de</strong> la routine, quiregar<strong>de</strong> le management, et ce qui est exceptionnel et qui constitue la véritable fonction <strong>de</strong>146 Il distingue les risques prévisibles et les risques imprévisibles. La première catégorie se partage en risquetechnique <strong>de</strong> la production et en risque commercial ; elle est incluse dans la détermination du coût <strong>de</strong>production. La prime <strong>de</strong> risque ne représente cependant pas un gain pour le producteur ; elle l'est tout au pluspour la compagnie d'assurance. Puisqu'il est prévisible, le risque n'est ni plus ni moins inexistant. Il en vaautrement si les risques ne sont pas prévus. D'une part, ils <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong>s sources <strong>de</strong> perte, et d'autre part, <strong>de</strong>ssources <strong>de</strong> gain.78


ce qu'il appelle les "N-Entrepreneurs". Dans les <strong>de</strong>ux cas, le rôle <strong>de</strong> l’entrepreneur consisteà coordonner les activités qui impliquent différents marchés 147 .Pour cet auteur, c'est la vigilance <strong>de</strong> l’entrepreneur à l'égard du déséquilibre qui ledistingue <strong>de</strong>s autres agents. Il considère les fonctions <strong>de</strong> l'entrepreneur comme une réponsecréative à l'inefficience X ("gap-filler") et une transformation <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> production("input-transformer") 148 . En insistant sur le fait qu'il n y a pas <strong>de</strong> théorie universelle <strong>de</strong>développement, il note que l'entrepreneur est le moteur <strong>de</strong> la croissance.I.M. KIRZNER (1976) [1960] 149 qui se rattache à la tradition autrichienne, i<strong>de</strong>ntifie lesprocessus pouvant conduire une économie vers l’équilibre. Pour les autrichiens, les prixobservés dans la réalité ne sont jamais <strong>de</strong>s prix d’équilibre, mais <strong>de</strong> déséquilibre. Face àune telle situation, l’entrepreneur se voit attribuer la fonction <strong>de</strong> communication etd’arbitrage sur les marchés. Pour cet auteur, l’entrepreneur a pour rôle essentiell'ajustement <strong>de</strong>s prix 150 . C'est sa vigilance à l'égard du déséquilibre qui le distingue <strong>de</strong>sautres agents ; celle-ci signale un aspect important <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> l’entrepreneur.Lorsque l’économie est en situation d’équilibre, tous les agents économiques sontsupposés capables d’atteindre les objectifs <strong>de</strong> leurs plans. Dans <strong>de</strong> telles circonstances,l’entrepreneur n’a rien à faire et le profit disparaît. Mais l’équilibre est hypothétique, lesgoûts <strong>de</strong>s consommateurs changent, les techniques évoluent avec le progrès. Un excé<strong>de</strong>ntd’offre apparaît sur certains marchés, un excé<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> sur d’autres. L’entrepreneurva trouver là l’occasion d’exercer son intuition par <strong>de</strong>s arbitrages plus ou moins complexessur les opérations d’achat et <strong>de</strong> vente. Il obtiendra pour cela un revenu, le profit.Tels sont brièvement esquissés les principaux résultats <strong>de</strong> cette odyssée du conceptd'entrepreneur. Notre première préoccupation a été d’en retracer les changements. Ceux-ciont coïncidé avec les gran<strong>de</strong>s mutations sociales et économiques du capitalisme. Si147 "He (l’entrepreneur) is an intermarket operator." Mais ce n'est pas sa seule fonction majeure, constate-t-il.Cf. infra, p. 88-89, "2.3.1. D'une conjonction <strong>de</strong> caractéristiques…".148 La théorie <strong>de</strong> l'efficience X, qu'il contraste avec le paradigme néoclassique <strong>de</strong> la rationalité totale, supposequ'être pleinement rationnel entraîne <strong>de</strong>s coûts psychologiques qui sont dus à l'inertie <strong>de</strong> la personnalité <strong>de</strong>l'individu. Cette théorie constitue le <strong>de</strong>gré d'inefficience dans l'utilisation <strong>de</strong>s ressources au sein <strong>de</strong> la firme.Elle représente la mesure dans laquelle la firme ne parvient pas à atteindre son potentiel productif, soit parceque les ressources sont employées <strong>de</strong> manière inappropriée, soit parce qu'elles sont gaspillées.149 C’est l’année <strong>de</strong> la première édition.150 Pour S. BOUTILLIER et D. UZUNIDIS (1995, op.cit), la conception <strong>de</strong> I.M. KIRZNER est voisine <strong>de</strong>celle <strong>de</strong> R. CANTILLON pour qui, en fonction <strong>de</strong> la localisation <strong>de</strong>s marchés, l'entrepreneur joue sur ladifférence <strong>de</strong>s prix.79


nous en restions là, le travail serait "inachevé". Une question reste posée : où nous mènecette odyssée ? Certains, à l'image <strong>de</strong> P.-A. JULIEN et M. MARCHESNAY (1996),évoquent la fin <strong>de</strong> la "société salariale". La création d'entreprise est au cœur du domaine <strong>de</strong>l'entrepreneuriat et se développe rapi<strong>de</strong>ment et partout à travers le mon<strong>de</strong>.2.2. En synthèse <strong>de</strong> cette odysséeL'entrepreneur a modifié le cours <strong>de</strong> l'histoire, dit M. CASSON (1991) [1982]. Il a uncomportement atypique. Bien qu'il fasse partie d'une minorité, c'est lui qui a raison, alorsque la majorité est dans l'erreur. "Ce sont les entrepreneurs qui connaissent les gran<strong>de</strong>slois du mon<strong>de</strong> et les comman<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> Dieu", écrit G. GILDER (1985, p. 15), "grâce àcela, ils entretiennent la vie <strong>de</strong> l'univers d'ici-bas… Ils ne rétablissent pas <strong>de</strong>s équilibres,ils renversent ce qui est établi". L’enseignement principal que l’on peut tirer est <strong>de</strong>reconnaître avec J.M. KEYNES (1996) [1936], dans son ouvrage "Théorie Générale <strong>de</strong>l’emploi, <strong>de</strong> l’intérêt et <strong>de</strong> la monnaie", qui l'a hissé aux premiers rangs <strong>de</strong>s économistescontemporains, que c’est notre besoin inné d’activité qui constitue le véritable moteur<strong>de</strong>s affaires 151 .Ce besoin <strong>de</strong> l’entrepreneur est ravivé avec les changements socio-économiques. Eneffet, contrairement à J. SCHUMPETER (1979) 152 [1942] qui prévoyait la disparitiongraduelle <strong>de</strong>s PME avec le déclin <strong>de</strong>s nouveaux entrepreneurs dans une économieconcentrée dans d’énormes conglomérats, les années 1975 inaugurent trente années <strong>de</strong>rupture dans le capitalisme industriel. Celui-ci entre dans sa troisième génération.Nous synthétisons cette revue <strong>de</strong> la littérature en mettant l’accent sur la légitimité socioéconomiquereconquise par l’entrepreneur. Celle-ci est accompagnée par l’apparition <strong>de</strong>l’entrepreneur social et l’entrepreneur "virtuel". Nous schématisons les figures dominantes<strong>de</strong> l’entrepreneur selon les évolutions économiques et sociales (figure 9). Enfin, nousdonnons notre acception <strong>de</strong> ce concept.151 Outre le fait qu'il raisonne au niveau macro-économique, il est proche <strong>de</strong>s classiques car il ne semble pasaccor<strong>de</strong>r <strong>de</strong> l'importance à l'entrepreneur en tant que tel.152 Cf. le chapitre "Le processus <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction créatrice".80


productivité <strong>de</strong> leurs entreprises. Ceci est <strong>de</strong>venu vrai autant pour les petites que pour lesgran<strong>de</strong>s entreprises. A cause <strong>de</strong>s multiples liaisons, notamment les systèmes intermédiairesconstitués par les réseaux d’entreprise et la sous-traitance, les petites entreprises sont aussiimportantes que les gran<strong>de</strong>s dans la recherche <strong>de</strong> la compétitivité nationale etl’augmentation du produit national. Leur contribution incontestable au développementlocal, repose sur leur mo<strong>de</strong> d’insertion dans le tissu économique et social.Deuxièmement, les TPE/PME acquièrent, selon P.-A. JULIEN (1994, p. 189-191), unelégitimité sociale et économique. La première est liée aux facteurs <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong> soi etd'insertion sociale. La secon<strong>de</strong> relève <strong>de</strong>s innovations productrices, du développement <strong>de</strong>snouveaux services et <strong>de</strong> la création d’emplois pour lesquels les TPE/PME ont été ces<strong>de</strong>rnières années le fer <strong>de</strong> lance 154 .Le mouvement <strong>de</strong>s créations d'entreprise redonne à la personne <strong>de</strong> l'entrepreneur un rôleprimordial dans la vie du XXI ème siècle. Les conditions économiques et sociales changentconstamment, et chaque génération d’auteurs envisage l’entrepreneur d'une façon propre etsouvent différente. Les sensibilités actuelles ne se distinguent guère <strong>de</strong>s précé<strong>de</strong>ntes.Certains, comme P.B. DUFFY et H.H. STEVENSON (1984) et P. DRUCKER (1985), àl'instar <strong>de</strong> J. SCHUMPETER, privilégient l'innovation, que l’on soit dans un contexte <strong>de</strong>création d'entreprise ou d'intrapreneuriat. D'autres, tel que W.B. GARTNER (1990), dansla lignée <strong>de</strong> R. CANTILLON ou <strong>de</strong> J.-B. SAY, s'intéressent à l'entrepreneur comme étantcelui qui assume les risques et la responsabilité <strong>de</strong> la mise en œuvre d'une nouvelleentreprise.Aujourd'hui, l'entrepreneur se confond généralement avec la petite entreprise. Iln'est plus héroïque par <strong>de</strong>s innovations majeures qui bouleversent la société. Il crée souventson propre emploi. Il est proche <strong>de</strong> ses clients, <strong>de</strong> ses fournisseurs, <strong>de</strong> ses financiers et <strong>de</strong>ses partenaires locaux. Il s'inscrit dans un réseau complexe d'entreprises où il trouve sasource d'innovation.154 Entre les années 1960 et le milieu <strong>de</strong>s années 1980, alors que les gran<strong>de</strong>s entreprises ont perdu entre 4 et 6millions d'emplois et le secteur public 5 millions, P. DRUCKER (1985, op.cit, p. 14) affirme que les Etats-Unis ont créé quelques 40 millions d'emplois, essentiellement par les TPE/PME. Pour les 25 années suivantles trente glorieuses, le développement économique <strong>de</strong> l'Amérique est certainement le fruit <strong>de</strong> la TPE/PME.En France, <strong>de</strong> 1990 à 1994, les entreprises <strong>de</strong> 1 à 4 personnes ont créé 3,4 millions d'emplois, tandis quecelles <strong>de</strong> 100 à 500 salariés n'ont créé que 20 000 et que les entreprises <strong>de</strong> plus gran<strong>de</strong> taille en perdaient (L.BOYER, 1998, op.cit, p. 75). En 1995, les TPE et les PME françaises employaient respectivement 14% et63% <strong>de</strong> l'emploi total (S. BOUTILLIER, D. UZUNIDIS, op.cit., 1999, p. 107).82


2.2.2. Vers <strong>de</strong>ux nouvelles figures d'entrepreneurIl semble parfois plus facile <strong>de</strong> comprendre les motivations <strong>de</strong>s premiers entrepreneursqui considéraient la réussite économique comme un objectif primordial. Aujourd'hui, larationalité <strong>de</strong>s comportements <strong>de</strong>s agents économiques est interpellée. Pour E. GIBERT(1980, p. 6), l’entrepreneur ne peut plus être conçu comme un agent réagissantmécaniquement au marché. Dans l'analyse, <strong>de</strong>venue célèbre, <strong>de</strong>s rapports existants entrel'éthique protestante et l'essor du capitalisme, M. WEBER (1964, p. 14 et 62) [1905] faitremarquer que la recherche <strong>de</strong> plus en plus gran<strong>de</strong> <strong>de</strong> profit n'a rien à voir avec lecapitalisme. Ce <strong>de</strong>rnier, à juste titre dit-il, n'est pas le pur produit d'opérations financières.Le profit n'est pas le seul but qui gui<strong>de</strong> les hommes d'affaire, commente D.C. McCLELLAND (1962, p. 100) ; la réalisation <strong>de</strong> soi apparaît également comme un butrecherché. Le profit est seulement une mesure qui indique la manière avec laquelle letravail est accompli 155 . G. GILDER (1985, p. 15) note que les calculs d'optimisation <strong>de</strong>profit tiennent peu <strong>de</strong> place dans la vie <strong>de</strong>s entrepreneurs. A. MARSHALL (1971, p. 10)[1906] distinguait les formes mo<strong>de</strong>rnes <strong>de</strong> la vie économique <strong>de</strong>s formes anciennes par cequ'il nommait "la liberté économique". Cette liberté peut mener à renoncer en partie à laliberté individuelle lorsque l'association est une voie pour atteindre l'objectif voulu. Il s'agitd'une motivation qui n'est pas complètement étrangère à la raison et à la loi économique.L'entrepreneuriat ne trouve plus son explication dans une équation <strong>de</strong> profit et <strong>de</strong> gainsfinanciers. Les théories traditionnelles <strong>de</strong> l’économie se trouvent tronquées <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>sentrepreneurs qui ne sont pas entièrement "homo economicus".Les changements intervenus dans toutes les sphères d’activité, la révision <strong>de</strong>s modalités<strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s affaires publiques, la non satisfaction <strong>de</strong> certains besoins par l’Etat ou lemarché, la segmentation <strong>de</strong>s besoins collectifs... ont conduit à l’apparition d’un nouveauphénomène économique, l’entrepreneuriat socio-économique. Celui-ci s’insère dansl’économie concurrentielle tout en s’appuyant sur les financements publics 156 . Ni public ni155 "… But now the research I have done has come to businessman's rescue by showing that everyone hasbeen wrong, that is not profit per se that makes the businessman tick but a strong <strong>de</strong>sire for achievement, fordoing a good job. Profit is simply one measure among several of how well the job has been done, but it is notnecessarily the goal itself".156 En 1997, il existait en France entre 700 000 et 800 000 associations dont le budget global est estimé à 230milliards <strong>de</strong> francs, dont 129 milliards <strong>de</strong> subventions publiques. On estime à 570 000 équivalent emplois àtemps plein (Ministère <strong>de</strong>s Finances, "Notes bleues", n°146, 1998).83


privé, il prend <strong>de</strong>s formes variées, à savoir une entreprise sociale, une organisation à butnon lucratif, une association, une mutualité financière... L’essor <strong>de</strong> ce phénomène a amenéune nouvelle figure d’entrepreneur, l’entrepreneur social 157 .Si l’entrepreneur peut être considéré comme celui ou celle qui prend <strong>de</strong>s risques, associe<strong>de</strong>s ressources <strong>de</strong> manière cohérente et efficiente, innove en créant <strong>de</strong>s nouveaux services,produits ou procédés, son homologue "l’entrepreneur social, semble déployer les mêmescompétences, à l’exception <strong>de</strong> la faculté <strong>de</strong> distribuer <strong>de</strong>s bénéfices monétaires" (OCDE,1998, p.130).Evi<strong>de</strong>mment, l'activité <strong>de</strong> l'entrepreneur social s'inscrit difficilement dans un cadrepublic. Mais plutôt que d’invoquer les défaillances <strong>de</strong> l’Etat ou du marché pour justifierson existence, sa démarche entrepreneuriale n’est pas très différente <strong>de</strong> l’entrepreneur"classique". Le point <strong>de</strong> départ, le déclencheur <strong>de</strong> l’initiative, est la constatation d’unbesoin collectif, qu’il concerne un groupe social ou professionnel, une communautéethnique ou encore un territoire. Cependant son action s’exerce au profit <strong>de</strong> l’intérêtgénéral et <strong>de</strong> la richesse sociale. Par sa démarche éthique, sa contribution à la cohésionsociale et au développement économique, il ajoute une valeur additionnelle à la production<strong>de</strong>s biens et services.L’entrepreneur social est loin <strong>de</strong> s’essouffler. Les tendances actuelles font que lesorganisations à but non lucratif innovent et restent compétitives dans l’élaboration et lamise à disposition <strong>de</strong> biens et services <strong>de</strong> qualité et à moindre coût 158 .Une autre figure <strong>de</strong> l'entrepreneur prend un énorme essor aujourd’hui. Elle est le produit<strong>de</strong> l'explosion <strong>de</strong>s nouvelles technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communication,notamment Internet. Ce secteur est attractif car les coûts d'entrée sont faibles et le retoursur investissement très élevé. Les pouvoirs publics consacrent <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> ressourcesà la nouvelle économie 159 .157 Depuis une vingtaine d'années, le secteur à but non lucratif suscite un intérêt grandissant <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>séconomistes, sociologues et juristes, mais commence à peine à susciter la curiosité <strong>de</strong>s chercheurs ensciences <strong>de</strong> gestion. La communauté scientifique, fait remarquer C. BRUYAT (1993, op.cit, p. 61), nesemble pas opposée à une conception large <strong>de</strong> l'entrepreneuriat qui inclut le secteur non marchand.158 L’avantage comparatif du secteur se mesure certainement par son aptitu<strong>de</strong> à réduire les coûts <strong>de</strong>transactions.159 En 1999, l'ANVAR (Agence Nationale <strong>de</strong> Valorisation <strong>de</strong> la Recherche) a consacré 23% <strong>de</strong> sesressources, en subventions ou crédits, à <strong>de</strong>s sociétés ou laboratoires actifs dans les nouvelles technologies <strong>de</strong>l'information et <strong>de</strong> la communication (P. GUILLAUME, 2000, p. 40).84


L'entrepreneur "virtuel", preneur <strong>de</strong> risque et très imaginatif, dans un "cyber-mon<strong>de</strong>"mouvant, prend l'esprit qu'a voulu J. SCHUMPETER (1935) [1911]. Il est innovateur, nonseulement capitaliste, mais aussi ingénieur <strong>de</strong> son exploitation, son directeur technique. Ilest le plus souvent tout à la fois acheteur et ven<strong>de</strong>ur, et juriste <strong>de</strong>s affaires courantes. Il est"la tête <strong>de</strong> son bureau". L'aptitu<strong>de</strong> à diriger et à organiser, chère à J.-B. SAY, n’estcertainement pas <strong>de</strong> mise pour un entrepreneur inséré dans une toile et <strong>de</strong>s réseaux quiirriguent la planète, dont le foyer est la domiciliation, l'ordinateur, le seul outil <strong>de</strong> travail etsa personne, son unique employé.2.2.3. Les principales figures d’entrepreneur selon les évolutions socio-économiquesLe long chemin <strong>de</strong> l'entrepreneur est un parcours dans lequel il est possible <strong>de</strong> repérer<strong>de</strong>s temps forts, <strong>de</strong>s changements dans la nature <strong>de</strong> l'activité. Notre voyage fait ressortir,quelle que soit la figure qu’épouse l’entrepreneur, trois traits majeurs : le risque, ladirection et l'innovation. Ainsi, en s'appuyant sur ces trois caractéristiques principales,la <strong>de</strong>uxième contribution <strong>de</strong> ce chapitre est <strong>de</strong> mettre en œuvre les diverses figuresd'entrepreneur qui ont marqué <strong>de</strong>s tournants importants dans l'évolution <strong>de</strong>l'histoire du capitalisme (figure 9).Tout découpage est simplificateur. Cependant, la lecture <strong>de</strong> notre schéma ne doit pas sefaire par rupture, par palier, mais plutôt comme un itinéraire avec <strong>de</strong> possibles allersretours,où plusieurs figures peuvent coexister au sein d'une même époque, avec bien sûr ladominance d'une figure pour chaque gran<strong>de</strong> mutation.Aux XVII ème et XVIII ème siècles, les marchands, les commerçants et les négociantsqui assument le risque <strong>de</strong> l'échange <strong>de</strong>s produits et <strong>de</strong> la monnaie sont les principalesfigures qui ont dominé l'activité économique. L'ingénieur-entrepreneur, innovateur etdirigeant, a accompagné la révolution industrielle. Le manager (qui peut être un grouped'hommes) est l'agent <strong>de</strong> direction qui a symbolisé l'organisation du capitalisme managérialjusqu'au milieu <strong>de</strong> la décennie 1970. L'innovation et la prise <strong>de</strong> risque ressurgissent avecles exigences <strong>de</strong> création <strong>de</strong>s petites entreprises. Le capitalisme entrepreneurial estschématisé par l'entrepreneur "virtuel" et l'entrepreneur social qui répon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>smarchés <strong>de</strong> plus en plus segmentés et mouvants.85


RISQUE (financier et social)CAPITALISME<strong>ENTREPRENEURIALE</strong>ntrepreneur-virtuelCAPITALISMEMARCHANDMarchand, commerçant,négociantEntrepreneur-socialDIRECTIONCAPITALISMEMANAGERIALManagerINNOVATIONCAPITALISMELIBERALIngénieur-entrepreneur :Manufacturier, technicien,directeur <strong>de</strong> fabriqueFigure 9 - Les principales figures d'entrepreneur selon les évolutions socioéconomiques2.2.4. Une acception <strong>de</strong> l’entrepreneur en adéquation avec le positionnement <strong>de</strong> larechercheForce est <strong>de</strong> constater, suite à la revue <strong>de</strong> la littérature, qu’il n’y a pas <strong>de</strong> définition <strong>de</strong>l’entrepreneur, et il ne peut y en avoir dans la mesure où il s’agit d’un concept encontinuelle métamorphose. Celui-ci a subi une longue transformation dont nous pensonsqu’elle n’est pas parvenue à son terme.En l'absence d'une définition "universelle" <strong>de</strong> l'entrepreneur, nos choix théoriques nousobligent à formuler notre propre approche du concept, afin <strong>de</strong> mieux asseoir notreraisonnement et nos positions théoriques ultérieures. Cette approche doit être cohérente86


avec l’acception que nous avons donnée du concept d’entrepreneuriat et notrepositionnement dans le champ <strong>de</strong> recherche 160 .C'est en combinant le risque <strong>de</strong> J.-B. SAY et l'innovation <strong>de</strong> J. SCHUMPETER quenous cherchons à comprendre l'entrepreneur. Pour nous, l'entrepreneur réunit etemploie, <strong>de</strong> façon rationnelle, les diverses ressources pour concrétiser uneopportunité, en assumant les risques y afférents et en assurant la pérennité <strong>de</strong> sonorganisation 161 . Il ne suffit pas <strong>de</strong> détenir une opportunité, il faut être capable <strong>de</strong> la fairevivre et <strong>de</strong> lui assurer la continuité.A partir <strong>de</strong> la décennie 1960, l’analyse <strong>de</strong> l’entrepreneur s’est étendue à d’autresdisciplines. En même temps que les analyses économiques, <strong>de</strong>s approches prenant encompte <strong>de</strong>s dimensions psychologiques, sociologiques et managériales intégraientgraduellement le champ <strong>de</strong> l’entrepreneuriat. Les propos suivants en ren<strong>de</strong>nt compte.2.3. L’intégration <strong>de</strong>s approches interdisciplinaires : <strong>de</strong> l’analysestatique et disjointe à l’analyse dynamique et contingenteLe "glissement" <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong>s sciences économiques vers d’autres disciplines quimettent en exergue d’autres "facettes" <strong>de</strong> l’entrepreneur, s’explique par au moins <strong>de</strong>uxarguments. La fin <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> industrialisation a induit <strong>de</strong>s changements culturels et a vucohabiter la gran<strong>de</strong>, la moyenne et la petite entreprise, avec une multiplicitéd'entrepreneurs aux traits différents les uns <strong>de</strong>s autres. A cela s'est combiné un faitacadémique qui a vu le champ <strong>de</strong> l'entrepreneuriat "envahi" par diverses disciplines,notamment le management, la psychologie, la démographie sociale, la sociologie etl'anthropologie. "Tous nos collaborateurs – économistes, anthropologues, sociologues,politologues, spécialistes du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'entreprise – …", remarque B. BERGER (1993, p.1), "s'accor<strong>de</strong>nt pour l'essentiel à penser qu'il n'est plus possible <strong>de</strong> cerner la fonctionmultiforme <strong>de</strong> l'entrepreneur dans le cadre unique <strong>de</strong> l'une ou l'autre discipline160 Cf. supra., p. 29-30, "1.1.2. Le positionnement <strong>de</strong> la recherche : une perspective processuelle".161 Le terme "organisation" est employé pour inclure l’entrepreneur social dans notre acception. Il désignel’entreprise, au sens classique, mais aussi les structures non marchan<strong>de</strong>s (organisation non lucrative,association, mutualité…).87


traditionnelle…, ils partagent le sentiment qu'une appréciation globale du domaine enquestion suppose un travail interdisciplinaire".A quoi reconnaît-on les entrepreneurs ? La recherche <strong>de</strong> leurs traits majeurs peut sefaire dans une double perspective, théorique et empirique. Les traits qui caractérisentl’entrepreneur sont variés et intéressent, parallèlement aux sciences économiques, plusieursdisciplines.2.3.1. D'une conjonction <strong>de</strong> caractéristiques…J.-B. SAY (1972) [1803], par qui l'entrepreneur est véritablement entré dans la théorieéconomique, écrit que dans l'exercice <strong>de</strong> son métier, l’entrepreneur rencontre <strong>de</strong>s obstacles,<strong>de</strong>s inquiétu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s malheurs. Autant <strong>de</strong> déconvenues à surmonter qui nécessitent <strong>de</strong>l’intelligence, du calcul, <strong>de</strong> la pru<strong>de</strong>nce et <strong>de</strong> la probité. L’entrepreneur manifeste dujugement et <strong>de</strong> la constance. Il est connaisseur <strong>de</strong>s hommes et <strong>de</strong>s choses. En fonction <strong>de</strong>l'activité, ses capacités et ses connaissances sont variables.A. MARSHALL (1971) [1906] définit <strong>de</strong>ux agents <strong>de</strong> production, la nature et l'homme.Le capital et l'organisation sont le fruit <strong>de</strong> l'homme aidé par la nature. Ils sont assis sur lafaculté que l'entrepreneur a <strong>de</strong> prévoir l'avenir et sur son désir d'y pourvoir. L'entrepreneurest meneur d'hommes.L’entrepreneur selon J. SCHUMPETER (1935, p. 125-126) [1911], grâce à une volontéet une capacité particulière est le chef qui a une manière spéciale <strong>de</strong> percevoir la réalité <strong>de</strong>schoses. La particularité <strong>de</strong> l’entrepreneur tient à sa capacité d'aller seul <strong>de</strong> l'avant, <strong>de</strong>combattre l'insécurité et les résistances et d'influencer autrui. Il obtient l'autorité etl'obéissance. C'est en remplissant toutes, ou quelques-unes <strong>de</strong> ces caractéristiques, qu'ilarrive à exercer ses fonctions.Dans la coordination <strong>de</strong>s activités qui impliquent différents marchés, H. LEIBENSTEIN(1968) suppose que l’entrepreneur a les capacités <strong>de</strong> découvrir <strong>de</strong>s opportunités et <strong>de</strong> lesévaluer. Il interprète les informations pour conquérir <strong>de</strong> nouveaux marchés, techniques ou88


produits, assume les responsabilités managériales les plus importantes et assure lamotivation <strong>de</strong>s hommes.Dans son remarquable ouvrage retraçant le parcours d'entrepreneurs hors du communaux Etats-Unis, G. GILDER (1985, p. 96) relève que les vertus traditionnelles les pluscélèbres <strong>de</strong> l'entrepreneur sont le goût <strong>de</strong> l'action, le sens <strong>de</strong> l'opportunité, le dynamismeface à la concurrence et l'instinct <strong>de</strong> l'efficacité. Notre revue <strong>de</strong> la littérature mo<strong>de</strong>rne surl'entrepreneuriat révèle que les chercheurs prêtent aussi à l’entrepreneur la facultéd’i<strong>de</strong>ntifier et d’exploiter <strong>de</strong>s innovations, la créativité, l'engagement personnel,l’anticipation, la proactivité, l'adaptation, l'initiative, l’imagination, l’intelligence,l'enthousiasme, l'énergie, le courage, la patience, la propension au risque, au changement età l'aventure, l’esprit <strong>de</strong> décision, la promptitu<strong>de</strong> dans la réaction, les capacitésd’organisation, l'écoute, la souplesse, la confiance, la ténacité, l'honneur... Lespsychologues y ajoutent quelques traits parfois moins séduisants, comme le besoin <strong>de</strong>domination, l'autonomie, l'indépendance, l'esprit <strong>de</strong> compétition, la défiance à l’égardd’autrui, le désir d’être approuvé, la réalisation <strong>de</strong> soi, le refus <strong>de</strong> l'autorité… Cescaractéristiques entrepreneuriales existent un peu partout dans la société. Ellespeuvent permettre une explication partielle <strong>de</strong>s intentions, <strong>de</strong>s actes et <strong>de</strong>scomportements <strong>de</strong>s créateurs d’entreprise et <strong>de</strong>s entrepreneurs.Bien que les entrepreneurs présentent <strong>de</strong>s caractéristiques communes, ils sont difficilesà appréhen<strong>de</strong>r. Ainsi, il est apparu opportun dès le début <strong>de</strong>s années 1970 <strong>de</strong> dépasserle sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> la simple énumération <strong>de</strong> traits et facteurs qui semblaient qualifierl'entrepreneur, pour élaborer <strong>de</strong>s modèles sophistiqués <strong>de</strong> typologies d'entrepreneur.Ceux-ci tentent <strong>de</strong> rendre compte <strong>de</strong>s principaux mécanismes extra-économiques <strong>de</strong>s acteset <strong>de</strong>s comportements <strong>de</strong>s entrepreneurs, en les situant davantage dans <strong>de</strong>s circonstancescontingentes.2.3.2. … au dynamisme <strong>de</strong>s typologiesL'approche typologique est intéressante car d'une part, elle affine l'approche fondée surla recherche d'une définition <strong>de</strong> l’entrepreneur et d'autre part, elle permet <strong>de</strong> mieux saisirles points d'ancrage, les systèmes <strong>de</strong> pensée et <strong>de</strong> valeurs et <strong>de</strong> repérer <strong>de</strong>s actes et <strong>de</strong>scomportements entrepreneuriaux susceptibles d'émerger dans <strong>de</strong>s contextes spécifiques.89


Sur le plan empirique, dès les années 1960, la littérature a tenté <strong>de</strong> classer lesentrepreneurs en fonction <strong>de</strong> leurs attitu<strong>de</strong>s et aptitu<strong>de</strong>s à manifester l’esprit d’entreprise.Gestionnaires, psychologues, sociologues, ethnologues et spécialistes du comportementhumain se sont efforcés d’affecter les entrepreneurs dans <strong>de</strong>s catégories. En la matière,nous retrouvons pour les gestionnaires par exemple, les travaux sur l’analyse stratégique <strong>de</strong>la petite entreprise. Ainsi, ont vu le jour d’innombrables typologies, établies presquetoujours à partir <strong>de</strong>s caractéristiques psychologiques, sociologiques et managériales <strong>de</strong>l'entrepreneur ou du créateur d’entreprise 162 .Nous considérons qu’une typologie est un outil méthodologique résumant unensemble d'informations pouvant s'appliquer à un sujet ou un groupe <strong>de</strong> sujets. Elle ad’après L.-J. FILION (1997, p. 138), l’avantage <strong>de</strong> présenter <strong>de</strong>s repères non négligeablesà ceux qui aspirent entreprendre en vue <strong>de</strong> mieux se situer comme entrepreneurs potentiels.Selon nous, la première typologie a été élaborée par J. SCHUMPETER (1935) [1911]qui distingue <strong>de</strong>ux catégories d’entrepreneur : "l'innovateur" et "l'imitateur". Ce <strong>de</strong>rnier,tout en reprenant l'innovation, l'aménage et l'adapte selon le marché visé. L'une <strong>de</strong>spremières typologies fondées sur le niveau d'éducation et <strong>de</strong> formation remonte à 1967,selon J. LORRAIN et L. DUSSAULT (1988, p. 159). Elle est à l'actif <strong>de</strong> N.R. SMITH, etdistingue l'"entrepreneur artisan" <strong>de</strong> l'"entrepreneur opportuniste". Le premier manifesteune forte compétence technique avec un faible niveau <strong>de</strong> formation. Il adopte une attitu<strong>de</strong>paternaliste et a une certaine aversion au risque. Le second, mieux formé, dispose <strong>de</strong>nombreuses et diverses expériences. Il ne craint pas la perte <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> son entreprisecar il est motivé par <strong>de</strong>s considérations financières.L’approche <strong>de</strong>s typologies est très souvent faite dans une perspective <strong>de</strong> simplenarration, <strong>de</strong> rapprochement ou <strong>de</strong> groupement entre diverses typologies. Le troisièmeapport <strong>de</strong> ce chapitre est <strong>de</strong> distinguer les dimensions statique et dynamique dans162 H. DAVAL et alii (1999) ont recensé 25 typologies d'entrepreneur. A partir <strong>de</strong>s caractéristiques qui lescomposent, ils ont construit une grille <strong>de</strong> lecture en utilisant une démarche heuristique d'analyse. Dans unepremière étape, ils ont défini cinq catégories centrales <strong>de</strong> caractéristiques entrepreneuriales qui intègrent <strong>de</strong>façon organisée les informations recueillies et permettent <strong>de</strong> comprendre et <strong>de</strong> classifier les différentsentrepreneurs. Trois d'entre elles sont propres à l'individu (histoire, aptitu<strong>de</strong>s, besoins) et <strong>de</strong>ux sont liées àl'action <strong>de</strong> l'entrepreneur sur son organisation (politique générale <strong>de</strong> l'entreprise et management).90


l’élaboration <strong>de</strong>s typologies d’entrepreneur. Cette distinction souligne l'intérêt qu’il ya à abor<strong>de</strong>r l’entrepreneur et son activité dans une perspective processuelle 163 .2.3.2.1. Les typologies statiquesPar statisme, nous entendons une linéarité et une discontinuité au sein d’une mêmetypologie d'entrepreneur. Il n y’a pas <strong>de</strong> "passerelles" entre les différents types d’unemême typologie, c’est-à-dire pas d’évolution envisagée d’un type à un autre.Dans une étu<strong>de</strong> qui a porté sur soixante créations d'entreprise entre 1955 et 1970, J.LAUFER (1975) distingue quatre types d'entrepreneur en fonction <strong>de</strong> leurs motivationspsychologiques et <strong>de</strong> leurs comportements économiques : "le manager ou l'innovateur" orienté vers la croissance et ses exigences. Il n'est pasinquiet quant au partage du pouvoir et à la délégation <strong>de</strong>s responsabilités. Il a été formédans <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s écoles et a acquis une soli<strong>de</strong> expérience dans <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s entreprises ; "l’entrepreneur propriétaire" pratique un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> gestion paternaliste. Il est trèsconcerné par la croissance <strong>de</strong> son entreprise dans la mesure où cela ne menace pas sonautonomie financière. La création <strong>de</strong> son entreprise est une insatisfaction liée à sonancien emploi où il évoluait dans une relation <strong>de</strong> subordination. Il a connu un échecscolaire ou <strong>de</strong>s débuts professionnels perturbés ; "l’entrepreneur technicien" refuse le développement <strong>de</strong> son entreprise <strong>de</strong> peur <strong>de</strong>perdre son pouvoir. Cependant, il recherche la productivité et l'efficacité. Il a fait l'objetd'une crise professionnelle ou psychologique ; "l’entrepreneur artisan" n’éprouve pas <strong>de</strong> joie dans l'exercice du pouvoir. Il ne sereconnaît pas comme un véritable entrepreneur. Il est animé par une volonté profon<strong>de</strong>d'autonomie car son indépendance est plus importante que la réussite économique.L'entreprise doit s'adapter aux besoins familiaux car il ne voit pas d'avenir en <strong>de</strong>hors ducercle familial.L'auteur arrive à la conclusion que la motivation qui forme un élément <strong>de</strong> lapersonnalité <strong>de</strong> l'entrepreneur, est i<strong>de</strong>ntifiable dès la constitution du projet <strong>de</strong> créationd’entreprise. Elle conditionnera l'évolution ultérieure <strong>de</strong> l'entreprise.163 Les typologies ci-<strong>de</strong>ssous, statiques et dynamiques, sont exposées dans un ordre chronologique. Parcontre, l’évolution <strong>de</strong>s constructions typologiques, du statisme au dynamisme, s’est faite dans un processusnon chronologique.91


J. LORRAIN et L. DUSSAULT (1988) se sont intéressés à <strong>de</strong>s entreprisesmanufacturières établies <strong>de</strong>puis un semestre environ, dans quatre régions du Québec. Ilsconfirment la validité empirique <strong>de</strong>s typologies fondées sur <strong>de</strong>s caractéristiquespsychologiques, mais aussi sur <strong>de</strong>s comportements <strong>de</strong> gestion qui conditionnent l'évolution<strong>de</strong> l'entreprise. Ils discernent <strong>de</strong>ux groupes majeurs d'entrepreneur, les "artisans" et les"opportunistes" 164 . Ces <strong>de</strong>rniers ont un niveau <strong>de</strong> formation élevé conjugué avec une bonneexpérience dans le domaine <strong>de</strong> la gestion. Ils s'impliquent plus que les "artisans" dans lesdifférentes fonctions <strong>de</strong> la gestion. Celle-ci s'en trouve plus équilibrée.S. BOUTILLIER et D. UZUNIDIS (1995, p. 86-88) opposent "l’entrepreneurrévolutionnaire" à "l’entrepreneur routinier". Le premier est a<strong>de</strong>pte <strong>de</strong> la nouveauté et duchangement. Il a un capital "connaissance" élevé. L'innovation le gui<strong>de</strong> dans son activité.Le partage du capital ne l'effraie pas. Le second est solidaire, jaloux <strong>de</strong> son indépendanceet très peu tenté par le bouleversement <strong>de</strong> l'ordre établi.H.H. STEVENSON (1998) met aux antipo<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux entrepreneurs 165 : "le promoteur" se caractérise par une forte confiance en soi. Constamment à l'écoute <strong>de</strong>son environnement, il a l'aptitu<strong>de</strong> à saisir et à exploiter une opportunitéindépendamment <strong>de</strong>s ressources dont il dispose (management entrepreneurial). Fort <strong>de</strong>son intelligence, son énergie et son expérience, il est enclin à réagir vite. Ce n'est pas sacapacité d'action qui est en cause, mais sa constance dans l'engagement. Par unestructure hiérarchique horizontale, il s’informe <strong>de</strong> l’avancement <strong>de</strong>s projets par <strong>de</strong>scontacts directs avec ses salariés. Créatif et innovateur, il accepte un risque plusimportant dans la mesure où il essaie <strong>de</strong> maximiser la création <strong>de</strong> valeur avec le moins<strong>de</strong> ressources possibles ; "le gestionnaire" stimulé par le contrôle et l'utilisation efficace <strong>de</strong>s ressourcesdisponibles (management administratif), met plus <strong>de</strong> temps à se déci<strong>de</strong>r et engage plus<strong>de</strong> ressources. Il semble plus stable dans les choix qu'il effectue en établissant unestructure hiérarchique formelle dans la délégation du pouvoir et <strong>de</strong>s responsabilités.164 Remarquons que cette typologie est similaire à celle <strong>de</strong> N.R. SMITH.165 Cette typologie a été déjà développée en 1985 par l’auteur lui-même en collaboration avec D.E.GUMPERT (Cf. H.H. STEVENSON, D.-E. GUMPERT, 1985, p. 23-33).92


L’auteur affirme cependant, qu'une large variété <strong>de</strong> comportements managériaux existeentre les <strong>de</strong>ux types d’entrepreneurs. Naturellement, plus l'individu se rapproche du"promoteur", plus il est doté <strong>de</strong> l'esprit d'entreprise.Plusieurs chercheurs se sont intéressés à la relation entre les différents typesd'entrepreneur et l'évolution <strong>de</strong> l'entreprise et <strong>de</strong> son management. Cependant, aucun d’euxn'a souligné le changement du comportement <strong>de</strong> l'entrepreneur qui induirait le passage, ausein d'une même typologie, d’un type d’entrepreneur à un autre. P.-A. JULIEN (1994) dansune remarquable rétrospective <strong>de</strong> la littérature, a bâti une typologie qui a ouvert dans leprocessus - non chronologique - <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>s typologies, la voie à la prise encompte <strong>de</strong> la dimension dynamique.2.3.2.2. Les typologies dynamiquesLes chercheurs qui ont introduit l’aspect dynamique ont le mérite <strong>de</strong> souligner encoreune fois, que l'entrepreneuriat n'a pas d'autres angles <strong>de</strong> compréhension etd’explication qui soient extérieurs au "processus". Les modèles <strong>de</strong> croissance, <strong>de</strong> lapetite entreprise notamment, prescrivent qu’au fur et à mesure qu’elle grandit, l’entrepriseexige <strong>de</strong>s changements organisationnels. Conséquemment, ceux-ci impliquent <strong>de</strong>schangements dans le profil du dirigeant. Les "mutations" entre divers types d’une mêmetypologie peuvent émaner <strong>de</strong> l’entrepreneur lui-même, ou être provoquées par <strong>de</strong>s facteurstels que la croissance du marché ou la découverte <strong>de</strong> nouvelles opportunités.P.-A. JULIEN (1994) distingue, à cet égard, quatre principaux types <strong>de</strong> chefsd’entreprise : "l’entrepreneur" qui réunit les qualités d’innovateur, <strong>de</strong> preneur <strong>de</strong> risque etd’organisateur ; "l’innovateur", peu animé par le risque ; "l’entrepreneur technicien", gestionnaire recherchant une performance moyenne etstable ; "le manager ou le professionnel", guidé par le souci <strong>de</strong> performance <strong>de</strong> sonorganisation. Ses objectifs sont arrêtés et ses produits stabilisés.93


L’auteur remarque que ces typologies présentent une forte normativité. Avec ledéveloppement <strong>de</strong> l’entreprise, le profil du dirigeant évolue. "L’innovateur" <strong>de</strong>vraitparticulièrement se transformer en "manager" dans le souci d’une meilleure performance.P-A. JULIEN et M. MARCHESNAY (1996) ont construit une typologie d’entrepreneuren s’appuyant sur la détermination <strong>de</strong>s buts économiques qui pouvaient affecter <strong>de</strong> façonmajeure ses choix stratégiques. Au regard <strong>de</strong> ces objectifs, ils ont intégré les composantespersonnelles et sociales <strong>de</strong>s entrepreneurs. Leurs investigations dans la littérature fontressortir trois buts économiques : la recherche <strong>de</strong> la pérennisation et <strong>de</strong> la survie, larecherche <strong>de</strong> l’autonomie <strong>de</strong> décision et enfin, la recherche <strong>de</strong> la croissance et du pouvoir.Ainsi <strong>de</strong>ux types d’entrepreneur nommés "PIC" (Pérennité, Indépendance, Croissance) et"CAP" (Croissance, Autonomie, Pérennité) sont décrits.Le premier est animé par une logique d’accumulation du patrimoine ; son objectifprincipal est la pérennisation <strong>de</strong> son entreprise. Le désir d’indépendance se manifeste parune volonté <strong>de</strong> détenir le capital social et d’éviter l’en<strong>de</strong>ttement long. Le second est guidépar la valorisation rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s capitaux engagés. Le "CAP" est davantage préoccupé par <strong>de</strong>sproblèmes d’autonomie <strong>de</strong> décision que d’indépendance patrimoniale. Il n’hésite pas àintégrer <strong>de</strong>s fonds extérieurs, tout en gardant l’indépendance décisionnelle. Peu motivé parla recherche <strong>de</strong> la pérennité <strong>de</strong> son entreprise, il préfère les investissements immatériels.Un "CAP" peut évoluer vers un "PIC" lorsque son entreprise se retrouve dans une activitémûre.Les <strong>de</strong>ux auteurs précisent qu’il s’agit d’une systématisation et non d’une idéalisation<strong>de</strong>s réalités observées. Ils reconnaissent les propres limites <strong>de</strong> leur apport. En effet, cetteclassification bute sur les mêmes objections que les autres typologies car elle ne représenteque <strong>de</strong>s situations extrêmes. Cependant, elle a le mérite <strong>de</strong> faire apparaître les incohérencesdans les buts <strong>de</strong>s propriétaires-dirigeants et <strong>de</strong> mettre en exergue les conflits d’objectifsentre les détenteurs du capital.L.-J. FILION (1997, p. 145) a bâti une typologie dynamique représentant six cas <strong>de</strong>figure : "le bûcheron" : type le plus courant <strong>de</strong>s propriétaires dirigeants. Grand travailleur, il semet à son compte car il est convaincu que c’est la seule voie <strong>de</strong> recevoir son véritabledû. Ambitieux, il délègue rarement les responsabilités car il est insatisfait du travail <strong>de</strong>94


ses collaborateurs. Sa culture organisationnelle est axée sur la production. S'il réussit, ilpourra évoluer vers le "missionnaire" ; "le séducteur" : doté d'un fort réseau relationnel, il est le champion <strong>de</strong> l'achat et <strong>de</strong> lareprise d'entreprise. Il a les capacités d'évaluer autant les forces et les faiblesses que lemarché potentiel d'une entreprise. Il aime que les choses se fassent rapi<strong>de</strong>ment. Ilrisque fort <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir un "sportif" ; "le sportif" : issu d'un milieu aisé et parfois d'une famille entrepreneuriale, il pratiqueune discipline sportive car il juge ceci comme une activité vitale. Son entreprise qu'ilregar<strong>de</strong> par moment comme une contrainte nécessaire, représente l'autonomiefinancière qui lui permet <strong>de</strong> se donner aux activités <strong>de</strong> loisir qui l'intéresse. Peu motivé,il travaille en suivant <strong>de</strong>s pics d'activité ; "le vacancier" : il a un emploi "officiel" qu'il conserve par besoin <strong>de</strong> sécurité. Pour laréalisation <strong>de</strong> soi, il consacre toute son énergie et son temps pour développer sa petiteentreprise. Il met beaucoup <strong>de</strong> temps pour prendre et articuler <strong>de</strong>s décisionsstratégiques. Il peut se transformer en "bûcheron" ou en "converti". Mais il manifesterainexorablement <strong>de</strong>s tendances <strong>de</strong> "sportif", car il aura acquis un double mo<strong>de</strong> <strong>de</strong>fonctionnement ; "le converti" : enfin, il a sa propre entreprise qui lui permettra <strong>de</strong> se réaliser. Véritableobsession, il est impliqué <strong>de</strong> façon très émotionnelle dans ce qu'il croit être une tâche àbut social. Il délègue très peu car il aime le contrôle. Il pourrait <strong>de</strong>venir"missionnaire" ; "le missionnaire" : "converti" mature, il est convaincu <strong>de</strong> l'utilité sociale <strong>de</strong> sa mission,mais avec moins d'implications émotives. Le plus souvent, il est l'unique maîtred'œuvre <strong>de</strong> l'entreprise qu'il a créée. Celle-ci, à l'image <strong>de</strong> la représentation qu’il se fait<strong>de</strong> la famille, est le lieu où les individus évoluent <strong>de</strong> façon harmonieuse,individuellement et collectivement pour réaliser les meilleures performances.Passionné, il connaît bien son produit ainsi que ses débouchés. Il délègue dès quel'occasion se présente et est ouvert à toutes les propositions. Réaliste dans la pratique<strong>de</strong>s affaires, il est moins intéressé par la croissance que par la gestion <strong>de</strong>s hommes. Il seconsacre à communiquer et à motiver le personnel en donnant lui-même l'exemple.95


En insistant sur les défauts habituels <strong>de</strong> toute typologie (simplification excessive,grosseur <strong>de</strong>s traits…), E.-M. HERNANDEZ (1999, p. 81-85) distingue dans unedichotomie "Croissance-Autonomie", quatre catégories principales <strong>de</strong> créateurs : "le Manager" : a un comportement proche <strong>de</strong> celui d'un cadre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> entreprise.Instruit, il crée son entreprise dans une nette volonté <strong>de</strong> pouvoir. Il désire franchirrapi<strong>de</strong>ment les étapes successives <strong>de</strong> développement. Il peut <strong>de</strong>venir "entrepreneur" ; "l'Entrepreneur" : recherche comme le précé<strong>de</strong>nt la croissance, mais celle-ci doit êtremaîtrisée financièrement. Travailleur infatigable, moins instruit, il délègue moins quele "Manager". Il "a une revanche à prendre sur la vie" ; "l'Artisan-TPE" : l'artisan et le Très Petit Entrepreneur ont moins <strong>de</strong> dix salariés. Ilsmaîtrisent parfaitement un métier ou une technique <strong>de</strong> production. Déléguant peu dansun esprit paternaliste, leur structure est très informelle. Ils recherchent avant toutl'indépendance. L'"Artisan-TPE" peut évoluer vers la catégorie <strong>de</strong>s "Entrepreneurs". Ilaura alors beaucoup <strong>de</strong> difficultés à déléguer ; "l'Exclu" : proche du "Manager", il est chômeur et veut créer son propre emploi encréant son entreprise. Cette <strong>de</strong>rnière connaît une structure informelle. L'"Exclu" quiprovient du mon<strong>de</strong> ouvrier peut rejoindre "l’Artisan-TPE". Celui qui occupait unemploi <strong>de</strong> cadre peut <strong>de</strong>venir "Manager". Pour l'"Exclu" qui considère la créationd'entreprise comme "une véritable révélation", il rejoindra la catégorie <strong>de</strong>s"Entrepreneurs".Bien peu d’individus réunissent les qualités pour assumer <strong>de</strong>s fonctionsentrepreneuriales. Si l'entrepreneur qui réussit se fait rare, commente J.-B. SAY (1972, p.375) [1803], c'est parce que ses qualités sont difficilement réunies chez une seule personne."La condition <strong>de</strong> capacité borne le nombre <strong>de</strong> gens qui offre le travail d'un entrepreneur".A. MARSHALL (1971) [1906] note que les qualités pour faire un entrepreneur idéal sontsi nombreuses, que peu <strong>de</strong> personnes en sont dotées. H. LEIBENSTEIN (1968) faitremarquer que les qualités entrepreneuriales sont un talent rare et pas toujours réunies enun seul individu ou au sein d'une même entreprise.J.R. SIMPLOT, cultivateur et fils <strong>de</strong> cultivateur, <strong>de</strong>venu milliardaire et empereur <strong>de</strong> lapomme <strong>de</strong> terre surgelée, qui reçut <strong>de</strong>s Etats-Unis le témoignage <strong>de</strong> la plus hautereconnaissance, confia à G. GILDER (1985, p. 13) que "Sur les entrepreneurs, sur leurpersonnalité et sur leur action, il n'y a ni idée généralisable ni prévision possible. Ce sont96


parfois <strong>de</strong>s savants, parfois <strong>de</strong>s artistes, parfois <strong>de</strong>s artisans ; le plus souvent ce sont <strong>de</strong>schefs d'entreprise".Dans le même esprit, P. DRUCKER (1985, p. 50) conclut après plusieurs annéespassées dans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s affaires que "… En plus <strong>de</strong> vingt ans <strong>de</strong> carrière, je n'ai pasrencontré une seule personnalité d'entrepreneur. J'ai en revanche vu <strong>de</strong>s individus <strong>de</strong>personnalité et <strong>de</strong> tempérament les plus divers réussir parfaitement dans leur démarched'entrepreneur".La distinction entre entrepreneurs, non-entrepreneurs ou managers a toujours guidé leschercheurs qui s’intéressent aux traits <strong>de</strong> personnalité (R.A. BARON, 1997 166 ; D.W.NAFFZIGER et alii, 1994, p. 29-32 167 ). Mais constate W.B. GARTNER (1988), il y amoins <strong>de</strong> différence en comparant les entrepreneurs entre eux, qu'en essayant <strong>de</strong> comparerles entrepreneurs et les "non-entrepreneurs". Les typologies se contentent <strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>s"prototypes" d’entrepreneur en privilégiant quelques caractéristiques jugées essentiellespar type <strong>de</strong> problème, et souvent par discipline <strong>de</strong> recherche 168 .Nous constatons avec les auteurs ci-<strong>de</strong>ssus qu’il n’existe pas d’idéal-typed'entrepreneur. Cependant, l’approche typologique nous ai<strong>de</strong> à mieux appréhen<strong>de</strong>r lesprincipaux acteurs <strong>de</strong> l’entrepreneuriat : les créateurs d’entreprise et les entrepreneurs. Sadimension dynamique a le mérite <strong>de</strong> retracer <strong>de</strong> façon plus fidèle la genèse <strong>de</strong> l’activitéentrepreneuriale. Nous ne serons pas étonnés <strong>de</strong> voir les travaux à venir abandonnerles typologies statiques.Conclusion du chapitre 2La décennie 1980 restera celle du renouveau <strong>de</strong> l’entrepreneuriat. L’entrepriseindividuelle constitue pratiquement la moitié <strong>de</strong> la totalité <strong>de</strong>s créations d’entreprise enFrance durant ces <strong>de</strong>rnières années. Elle se confond et s’i<strong>de</strong>ntifie, temporairement ou166 "A key question in entrepreneurship research has long been "Why do some persons choose to becomeentrepreneurs while others do no?… The basic premise un<strong>de</strong>rlying such research was simple : entrepreneursare different from other persons with respect to certain traits ".167 "The search for personality differences between entrepreneurs and non-entrepreneurs was pursued bynumerous researchers in the early 1980s… Early research in the field of entrepreneurship sought to<strong>de</strong>termine what personality characteristics distinguished entrepreneurs from non-entrepreneurs,entrepreneurs from managers in large firms, and successful entrepreneurs from unsuccessful entrepreneurs".168 Les résultats empiriques sont par moment contradictoires. Les caractéristiques retenues n'ont pas le mêmepoids et la même signification selon la culture, le secteur d'activité, l'expérience personnelle, l’histoireentrepreneuriale, …97


définitivement, avec l’entrepreneur. L'innovation ne peut se réaliser que si elle émane d'unentrepreneur qui prend <strong>de</strong>s risques et qui organise son développement, bref, qui"entreprend". L'entrepreneur, c'est l'essence ou le cœur même <strong>de</strong> l'entrepreneuriat.La conception <strong>de</strong> l'entrepreneur a évolué avec le temps, en parallèle avec la complexitéet la complexification <strong>de</strong> l'organisation et <strong>de</strong> l'activité économique. L’entrepreneur ne peutêtre véritablement compris et analysé qu’en dépassant les hypothèses <strong>de</strong> base <strong>de</strong> l’écolenéoclassique. Il faut passer du comportement rationnel <strong>de</strong> l’équilibre statique vers unereprésentation évolutionniste prenant en considération l’imperfection <strong>de</strong> l’information et lacomplexité <strong>de</strong> l’entreprise. C’est dans cette voie, concluent B. CORIAT et O.WEINSTEIN (1997, p.17), que se sont développées les analyses qui visent à rendre compte<strong>de</strong> la réalité <strong>de</strong> l’entreprise mo<strong>de</strong>rne.Les changements sociaux et économiques conditionnent les comportements et lesactivités <strong>de</strong> l'entrepreneur. Mais aussi, par sa créativité et son innovation,l’entrepreneur suscite l'activité économique et interpelle les chercheurs afin <strong>de</strong> mieuxle saisir. Les faits sociaux et économiques <strong>de</strong> ces trente <strong>de</strong>rnières années le projettent aux<strong>de</strong>vants <strong>de</strong> la recherche académique. Revenu au cœur <strong>de</strong>s préoccupations <strong>de</strong>s acteurs <strong>de</strong> lavie sociale et économique, il est l’objet d’un ensemble d’interrogations majeures <strong>de</strong> la part<strong>de</strong>s théoriciens <strong>de</strong> diverses disciplines, <strong>de</strong> l’Economie et <strong>de</strong> la Gestion notamment. Ilretient l’attention et <strong>de</strong>vient un objet d’analyse <strong>de</strong> plus en plus étroit.En décrivant l'entrepreneur, la recherche voulait, à partir <strong>de</strong> la décennie 1960, étendre lecadre théorique dans le champ <strong>de</strong> l’entrepreneuriat à d'autres disciplines. Lacompréhension <strong>de</strong> l'entrepreneur et <strong>de</strong> ses comportements <strong>de</strong> management s'est faite audépart sous une simple forme <strong>de</strong> conjugaison <strong>de</strong> caractéristiques, avant d’évoluer vers <strong>de</strong>stypologies.Il est essentiel <strong>de</strong> ne jamais figer ces <strong>de</strong>rnières, et donc <strong>de</strong> les concevoir avec beaucoup<strong>de</strong> souplesse et <strong>de</strong> flexibilité. Les typologies, en surpassant la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> l'entrepreneurau sens d'acteur individuel, intégreront à un <strong>de</strong>gré croissant les facteurs psychologiques,sociologiques et managériaux qui régissent le processus entrepreneurial. Nous pensonsque les typologies futures qui verront l'essor du net-entrepreneur et <strong>de</strong> l'entrepreneursocial, s'intéresseront moins aux possibilités <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong> profit.98


Et si nous <strong>de</strong>vions "prendre partie" dans l'élaboration <strong>de</strong>s typologies, il en existerait<strong>de</strong>ux pour nous. La typologie <strong>de</strong>s individus qui créent les événements ou qui se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ntce qui a bien pu produire ceux qu'ils n'ont pas provoqué, et celle <strong>de</strong>s individus quiregar<strong>de</strong>nt ces mêmes événements en spectateurs. "Ainsi la tâche n’est point <strong>de</strong> contempler,mais <strong>de</strong> méditer comme personne n’a encore médité sur ce que tout le mon<strong>de</strong> a <strong>de</strong>vant lesyeux" (Arthur SCHOPENHAUER). Les entrepreneurs appartiennent indéniablement à lapremière typologie.Cependant, quels que soient les progrès dans la construction dynamique <strong>de</strong>stypologies, ceux qui épousent le chemin <strong>de</strong> l’entrepreneuriat resteront hétérogènes. Iln'existe aucun type idéal garantissant l’acte d’entreprendre ou le succès d'une entreprise.On n'a pas établi, écrit L.-J. FILION (1997, p. 138) "un profil psychologique scientifiqueabsolu <strong>de</strong> l'entrepreneur". Les facteurs clés <strong>de</strong> passage à l’acte, les moyens à mobiliser etles apprentissages à réaliser sont différents. La diversité <strong>de</strong>s porteurs <strong>de</strong> projets, <strong>de</strong>scréateurs, <strong>de</strong> leurs buts et <strong>de</strong> leurs projets rend vaine la recherche d'un modèlegénéral <strong>de</strong> l’entrepreneur. Toute tentative pour dresser un profil-type <strong>de</strong> porteur <strong>de</strong> projetou <strong>de</strong> créateur d’entreprise, est vouée à l'échec.Enfin, quelles que soient les oppositions <strong>de</strong> la théorie, et parfois ses contradictions, ilconvient <strong>de</strong> ne pas oublier que les entrepreneurs existent et agissent presque toujours sanstenir compte <strong>de</strong> la théorie (E. GIBERT, 1980, p. 6). Aujourd’hui encore, il sont toujours lescréateurs, les aventuriers <strong>de</strong>s temps mo<strong>de</strong>rnes. Ils continueront certainement, et pendantlongtemps, à occuper les esprits curieux.Le troisième chapitre s’intéresse au processus entrepreneurial amont. Nous expliquons<strong>de</strong>s mobiles et <strong>de</strong>s facteurs contingents qui peuvent gui<strong>de</strong>r les individus et favoriser leurcheminement au sein <strong>de</strong> ce processus, notamment dans ces phases intentionnelle et d’acte<strong>de</strong> création.99


Chapitre 3 - Le processus entrepreneurial amont : mobiles et facteurscontingents"Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni <strong>de</strong> réussir pour persévérer".Guillaume D’ORANGENous avons mentionné au premier chapitre que l’entrepreneuriat est un processus qui sedécompose en plusieurs phases (propension, intention, décision, acte, comportements :entrepreneuriaux ou non) 169 . Si ce <strong>de</strong>rnier <strong>de</strong>meure "un phénomène hétérogènecorrespondant à <strong>de</strong>s logiques diverses et évolutives aux limites floues, éphémères etdifficilement repérables dans le temps" (C. BRUYAT, 1993, p. 110), il est possiblenéanmoins d’i<strong>de</strong>ntifier au sein <strong>de</strong> ce processus, notamment dans ses phases intentionnelleet d’acte (<strong>de</strong> création), <strong>de</strong>s mobiles et <strong>de</strong>s facteurs contingents susceptibles <strong>de</strong> nouséclairer sur la formation <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale.Ce chapitre prolonge les réflexions personnelles et la quête d’éléments <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong>l’art susceptibles <strong>de</strong> nous gui<strong>de</strong>r dans la construction <strong>de</strong> notre modèle <strong>de</strong> l’intentionentrepreneuriale. Nous traitons tout d’abord <strong>de</strong>s mobiles économiques, psychologiques etsocioculturels qui renseignent sur les motivations qui animent les individus au coursdu processus entrepreneurial amont, notamment dans sa phase intentionnelle. Pourdonner un ancrage opérationnel à cette <strong>de</strong>rnière, ce chapitre a aussi pour objet <strong>de</strong> rendrecompte <strong>de</strong>s facteurs contingents qui influencent les individus au cours <strong>de</strong> ce processus. Eneffet, l’expérience professionnelle peut augmenter les aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales <strong>de</strong>sindividus 170 ; l’ancrage territorial et les systèmes d’appui et <strong>de</strong> soutien à la créationd’entreprise peuvent agir favorablement sur les perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>sressources (financières, informations et conseils, logistiques) 171 et par là même, renforcerl’intention, voire la concrétisation <strong>de</strong> l’acte <strong>de</strong> création.169 Cf. supra., p. 47-50, "1.4. L’intention entrepreneuriale : une phase en amont du processus entrepreneurial".170 Pour notre acception du concept d’aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales, cf. infra., p. 197, "6.1.3.1. Les perceptions<strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales".171 Cf. infra., p. 201, "6.1.3.2. Les perceptions <strong>de</strong> l’accessibilité aux ressources ".100


3.1. L'imbrication <strong>de</strong>s mobiles du processus entrepreneurialComprendre et analyser <strong>de</strong>s mobiles qui se manifestent chez les individus au cours duprocessus entrepreneurial amont, nous renseigne sur certaines variablesmotivationnelles et situationnelles qui peuvent influencer l'intention, etéventuellement l’acte <strong>de</strong> création. Les mobiles sont inhérents à l'individu, conformes à sapersonnalité, à ses intérêts et parfois à son projet d'entreprise. Ils sont <strong>de</strong> différentes natureset présentent une importance variable. Nous distinguons les mobiles économiques,psychologiques et socioculturels 172 .3.1.1. Les mobiles économiquesLa séparation <strong>de</strong> l'activité économique du reste <strong>de</strong>s phénomènes sociaux constitue l'acte<strong>de</strong> naissance <strong>de</strong>s sciences économiques. Bien que les économistes abor<strong>de</strong>nt dans la théorie<strong>de</strong>s marchés les influences réciproques entre les individus, leur analyse part, selon B.BERGER (1993, p. 16), <strong>de</strong> cet être "sans culture et sans psychologie". Traditionnellement,les économistes considèrent l'activité entrepreneuriale comme le produit <strong>de</strong> situationséconomiques particulières. Entreprendre serait profiter <strong>de</strong>s occasions <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s bénéficesque d'autres auraient négligées. Pour les marginalistes, la recherche du profit maximumest la motivation principale conduisant un individu à la création d'une entreprise.Le gain matériel a toujours guidé l'homme dans son activité. Mais si la détection <strong>de</strong>sperspectives <strong>de</strong> rémunération et <strong>de</strong> profit est souvent présentée comme une composanteessentielle, elle n’est pas toujours la motivation unique et suffisante dans le processusentrepreneurial amont 173 . Pour A. MARSHALL (1971, p. 69 et 108-112) [1906],172 L’ordre <strong>de</strong> présentation <strong>de</strong> ces mobiles n’est pas fortuit. Economiques d’abord, pour signaler que lespremiers penseurs en entrepreneuriat, exclusivement économistes, n'ont pas ou peu cherché d'explicationsexternes à l'acteur lui-même. Psychologiques ensuite, pour marquer le tournant pris au début <strong>de</strong>s années 1960dans la pensée entrepreneuriale qui met en relief les caractéristiques psychologiques. Enfin socioculturels,pour indiquer l’importance <strong>de</strong> l’environnement dans le processus entrepreneurial.173 A ce propos, nous faisons état <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s logiques <strong>de</strong> création d’entreprise, la logiqueentrepreneuriale volontaire, et la logique d’insertion sociale, forcée ou subie. C'est ce que L.-J. FILION(1997, op.cit, p. 153) appelle respectivement l'entrepreneuriat <strong>de</strong>s "volontaires" et l'entrepreneuriat <strong>de</strong>s"involontaires". Dans le premier cas, il est question <strong>de</strong> saisir une opportunité, et dans le second <strong>de</strong> lanécessité <strong>de</strong> résoudre le problème <strong>de</strong> l’emploi que l’individu a renoncé <strong>de</strong> chercher par ailleurs. C’est dansune pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> chômage élevé et le désarroi <strong>de</strong> ne pas trouver un emploi que l’acte d’entreprendre <strong>de</strong>vientune issue incontournable dans une logique d’insertion sociale.101


l'économie politique mo<strong>de</strong>rne fait preuve à l’origine d’une étroitesse d'esprit en considérantla richesse comme une fin, plutôt que comme un moyen <strong>de</strong> la vie humaine. L'économiepolitique, par le biais <strong>de</strong> grands penseurs note-t-il, avait déjà pris conscience que lesmobiles <strong>de</strong> l'action humaine ne se limitent pas à une équation <strong>de</strong> gains. I.M. KIRZNER(1976) [1960] signale que le processus <strong>de</strong> marché suppose l'existence d'éléments qui ne selaissent pas appréhen<strong>de</strong>r dans un cadre économique rationnel. Aujourd'hui, tous les auteursintervenant dans le champ <strong>de</strong> l'entrepreneuriat s'accor<strong>de</strong>nt à dire que le mobile économiquen'est pas le seul qui détermine le processus entrepreneurial amont dont l'ultime phase estl’acte <strong>de</strong> création. Il est difficile <strong>de</strong> réduire ce processus aux algorithmes <strong>de</strong>maximisation <strong>de</strong> gains.La libre entreprise n'est pas seulement attirante parce qu’elle apporte une possibilité <strong>de</strong>gain supérieur (D. MUZYKA, 1998a, p. 15). Une enquête sur les entreprises suédoises,réalisée en 1989, a montré que 16% seulement <strong>de</strong>s entrepreneurs pensaient que le butessentiel <strong>de</strong> leur réalisation était d’augmenter leurs revenus (OCDE, 1998, p. 44). Plusrécemment, il ressort qu'un quart seulement <strong>de</strong>s créateurs <strong>de</strong> l’Union Européennerecherchent l'attrait du gain (CCI Paris, 1999, p. 20). D’autres considérations que nousexposons dans ce qui suit entrent en jeu dans l’acte d’entreprendre.3.1.2. Les mobiles psychologiquesL’interdisciplinarité <strong>de</strong>s approches dans le champ <strong>de</strong> l’entrepreneuriat induitenotamment par la fin <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> industrialisation et le changement <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie,explique que les chercheurs mettent en avant d'autres éléments pour comprendre leprocessus entrepreneurial amont. D'ordre psychologique, les mobiles sont parfoissynonymes d'un bouleversement dans la vie quotidienne. Cependant, J. SCHUMPETER(1935) 174 [1911] insistait déjà sur les aspects psychologiques pour décrire l’entrepreneur. Ille présente comme un joueur qui va à l'encontre <strong>de</strong>s pratiques et <strong>de</strong>s idées reçues. L’auteurrecense plusieurs mobiles qui peuvent expliquer l’acte entrepreneurial. Primo, il y a le rêveet la volonté <strong>de</strong> bâtir un royaume, un empire qui procure un sentiment <strong>de</strong> puissance et <strong>de</strong>174 Il est avec l'école autrichienne, l'une <strong>de</strong>s exceptions "économistes" qui dépasse le cadre interprétatiftraditionnel <strong>de</strong>s sciences économiques.102


propriété. Secundo, vient la volonté d’élévation sociale. Rien ne peut mieux stimulerl'énergie et l'initiative d'un homme que l'espoir <strong>de</strong> pouvoir progresser dans la vie. Letroisième groupe <strong>de</strong> mobiles qui se rencontre par ailleurs, tient dans le fait <strong>de</strong> donner formeà une entité économique et <strong>de</strong> la diriger.Le nombre <strong>de</strong> paramètres caractérisant l'entrepreneur a augmenté <strong>de</strong>puis l'avènement <strong>de</strong>l'approche comportementale. La prégnance <strong>de</strong>s psychologues dans le champ <strong>de</strong>l’entrepreneuriat a fait émerger <strong>de</strong> nouveaux facteurs (motivations, représentations,valeurs, perceptions, attitu<strong>de</strong>s…) pour comprendre le processus entrepreneurialamont. Parmi les mobiles psychologiques que nous avons esquissés lors <strong>de</strong> notre analyse<strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> l'entrepreneur 175 , nous insistons sur ceux que nous pouvons qualifier<strong>de</strong> "rupture psychologique" 176 .Pour qu'un homme s’oriente vers le chemin <strong>de</strong> l’entreprise, il faut qu’intervienne danssa vie une forte pulsion psychologique ou un bouleversement <strong>de</strong> son environnement. A.SHAPERO (1975) observe que les créateurs/repreneurs d'entreprise ont subi un "choc"dans leur vie privée ou professionnelle qui a éveillé en eux le désir d'entreprendre. Dans laformation d'une personnalité d'entrepreneur coïnci<strong>de</strong>nt souvent une certainemarginalisation, <strong>de</strong>s difficultés à être accepté, une insécurité sociale, une négligence, uneéviction <strong>de</strong> la vie socio-économique, une crise, une véhémence, une rupture ou uneinsatisfaction au travail 177 . Ceci consiste souvent en une trahison, un divorce, uneséparation familiale ou encore une immigration.Cette <strong>de</strong>rnière est un bouleversement qui peut ai<strong>de</strong>r à transcen<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s barrières que l’onrencontre au sein du processus entrepreneurial amont (R.H. BROCKHAUS, 1982, p. 53 ;P. DAVIDSSON 1995). Pour certains immigrés et certaines minorités ethniques, l'acte <strong>de</strong>création est l'aboutissement d'un processus pour <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> statuts inférieurs. Lesconditions <strong>de</strong> vie et le racisme ne leur ont pas donné par ailleurs une reconnaissance175 Cf. infra., p. 88-89, "2.3.1. D’une conjonction <strong>de</strong> caractéristiques…".176 C'est ce que A. SHAPERO et L. SOKOL (1982, op.cit, p. 79), comme nous le verrons dans l’exposé <strong>de</strong>notre cadre théorique au chapitre 5, nomment les "déplacements" positifs et négatifs ("pushs and pulls") (Cf.infra., p. 162-165, "5.1.1. Le cadre général <strong>de</strong> la recherche : le modèle <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> l'événemententrepreneurial <strong>de</strong> A. SHAPERO et L. SOKOL (1982, op.cit.)".177 A. GUPTA (1993, p. 63) dans son étu<strong>de</strong> sur les entrepreneurs indiens énonce très bien ce que peut êtreune déception professionnelle qui pousserait un salarié à se mettre à son compte : "Nous avons connu <strong>de</strong>sexperts-comptables qui ne supportaient plus la comptabilité, <strong>de</strong>s cadres <strong>de</strong> publicité qui rongeaient leur freindans une agence dirigée par d'autres et <strong>de</strong>s architectes lassés d'être envoyés par leur patron pour vérifier surleurs chantiers le bon fonctionnement <strong>de</strong>s robinets et la propreté <strong>de</strong>s lavabos".103


sociale et une perspective professionnelle (W.G. DYER, 1994, p. 10 178 ). Le dynamisme dumarché du travail américain est renforcé par l’immigration. Celle-ci est largementreprésentée parmi les créateurs d’entreprise. L'exemple <strong>de</strong>s communautés coréenne,cubaine, italienne, iranienne ou juive est édifiant (A. SHAPERO, L. SOKOL, 1982, p. 80).Le futur entrepreneur a été prématurément arraché à une existence "normale". Larupture entraîne un sentiment <strong>de</strong> culpabilité, un état d'angoisse, et finalement un besoinirrésistible et une volonté implacable pour réussir. Pour illustrer notre propos, nous nepouvons nous empêcher, encore une fois, <strong>de</strong> reprendre les récits <strong>de</strong> G. GILDER (1985, p.13). En résumant les faits psychologiques qui gui<strong>de</strong>nt les individus au cours du processusentrepreneurial vers l’acte <strong>de</strong> création, il écrit : "Beaucoup ont fui la maison et la famillenatale pour <strong>de</strong>s terres lointaines, et ont été blessés par la perte qu'ils infligeaient auxautres comme à eux-mêmes ; mais ils se battent maintenant pour cicatriser leur blessure etjustifier leur action. Des immigrés se sentent orphelins <strong>de</strong> leurs pays et ils en tirent lavolonté <strong>de</strong> fon<strong>de</strong>r une nouvelle dynastie. D'autres ont perdu leur père, ont dû très tôt leremplacer, et ils tentent <strong>de</strong> jouer pour lui le grand rôle qu'il aurait pu tenir. S'ils sont laids,ils sont plus forts que la beauté ; durs et sans pitié, ils donnent bonté et vérité. La plupartsont <strong>de</strong>s parias, <strong>de</strong>s exilés, <strong>de</strong>s orphelins <strong>de</strong> père, <strong>de</strong>s exclus, et <strong>de</strong>s combattants : ils ontappris très tôt les leçons <strong>de</strong> la vie, subi l'expérience <strong>de</strong> la douleur, et connu les gran<strong>de</strong>sjoies <strong>de</strong> la lutte… Connaissant les défaites, ils savent en tirer les moyens <strong>de</strong> la victoire.Acceptant le risque, ils assurent la sécurité <strong>de</strong> tous. Assumant le changement, ilsapportèrent la stabilité économique et sociale".Retraçant le parcours entrepreneurial <strong>de</strong> S. HONDA, G. GILDER (1985, p. 247) nousprésente le portrait <strong>de</strong> ce brillant pionnier <strong>de</strong> la construction mécanique : "Mais en cettepério<strong>de</strong> d'avant-guerre (la <strong>de</strong>uxième) où il avait décidé d'essayer <strong>de</strong> produire un bonsegment <strong>de</strong> piston, et <strong>de</strong> se consacrer jour et nuit à l'étu<strong>de</strong> et à l'expérimentation <strong>de</strong>stechniques <strong>de</strong> fon<strong>de</strong>rie, il n'avait eu <strong>de</strong> l'homme <strong>de</strong> génie que les terribles sueurs, le joyeuxdrille était <strong>de</strong>venu un ermite hirsute retranché dans son atelier, harassé, puant d'huile et<strong>de</strong> transpiration, tandis que ses économies s'épuisaient, que ses amis s'inquiétaient, queses parents lui rappelaient les belles occasions qu'il manquait dans la réparation178 "For example, certain ethnic groups - particularly immigrant groups such as Asian Americans and Jews –were often discriminated against as they sought employment. Thus, they were compelled to seek theirlivelihoods outsi<strong>de</strong> established organizations and began to create their own businesses".104


automobile, et que lui-même portait les bijoux <strong>de</strong> sa femme chez le prêteur sur gages. Et àcet emploi du temps qui ne laissait déjà guère <strong>de</strong> place au sommeil, le jeune homme sansinstruction finit par ajouter <strong>de</strong>s cours à l'école technique d'Hamamatsu, où son idée <strong>de</strong>fabriquer <strong>de</strong>s segments fit au début rire son professeur".Cependant la reconnaissance <strong>de</strong>s mobiles individuels ne doit pas conduire à négliger lepoids <strong>de</strong>s contraintes et <strong>de</strong>s influences sociales et culturelles dans <strong>de</strong> le processusentrepreneurial, notamment dans ses phase intentionnelle et d’acte <strong>de</strong> création. Lareligion, la famille et les amis, les libertés économique et politique peuvent influencer ceprocessus.3.1.3. Les mobiles socioculturelsEntreprendre, ou le vouloir, n'est pas seulement fonction <strong>de</strong> caractéristiquesindividuelles prises isolément dans un environnement (N.F. KRUEGER, D.V. BRAZEAL,1994, p. 92) 179 . Les facteurs environnementaux et situationnels agissent <strong>de</strong> manièrecontingente pour favoriser ou inhiber le processus entrepreneurial amont dans sesdifférentes phases. "C'est le lien inextricable", note B. BERGER (1993, p. 9) "entreactivité entrepreneuriale et culture qui nous oblige à les associer sur le plan théorique" 180 .Cette démarche se trouve à l'origine <strong>de</strong> l'incapacité <strong>de</strong>s économistes à comprendrel'élément radicalement social <strong>de</strong> l'esprit humain. Nous répartissons les mobilessocioculturels selon qu’ils proviennent <strong>de</strong> la religion, <strong>de</strong> la famille, du cadre politicoéconomiqueou du système éducatif.Les conditions socioculturelles constituent "le moule" dans lequel sont coulées lescapacités <strong>de</strong> chacun. Si le capital financier est indispensable à toute activitéentrepreneuriale, la culture et la religion fournissent le capital "spirituel". La religion estsans doute l'influence culturelle la plus ancienne. La thèse <strong>de</strong> M. WEBER (1964, p. 34-179 "Despite a focus on the potential entrepreneur, we fully recognize that entrepreneurial activity does notoccur in a vacuum. Instead, it is <strong>de</strong>eply embed<strong>de</strong>d in a cultural and social context, often amid a web ofhuman networks that are both social and economic".180 Pour B. BERGER (1993, op.cit, p. 25), la culture "englobe la totalité <strong>de</strong>s manières <strong>de</strong> penser, <strong>de</strong> croire,<strong>de</strong> comprendre et <strong>de</strong> sentir ainsi que les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> travail, les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> consommation, et, généralement,les formes d'interaction sociale que partagent les membres d'un groupe déterminé".105


36) [1905] qui privilégie la relation entre la religion protestante et l'essor du capitalisme,souligne l'influence <strong>de</strong>s valeurs éthiques sur l'environnement et la personnalité. L'éthiquereligieuse agit sur la culture et la société, c'est-à-dire sur la conception du rôle <strong>de</strong> l'homme,et celui <strong>de</strong>s autres dans la vie économique. D’après M. WEBER (1964) [1905], ledéveloppement <strong>de</strong> l’esprit du capitalisme trouve son origine dans la culture et l'éthique,dans l'existence <strong>de</strong> systèmes <strong>de</strong> valeurs liées à l'initiative, à l'individualisme et à la volonté<strong>de</strong> se dépasser. L'ascétisme, soutient M. WEBER (1964, p. 236) [1905], a constitué le plusfort levier <strong>de</strong> l'esprit du capitalisme. A. GUPTA (1993, p. 55 et 93) conclut qu'il estdifficile <strong>de</strong> se défaire <strong>de</strong> la thèse <strong>de</strong> M. WEBER. La religion et les traditions culturelles,constate-t-il, semblent avoir joué, partout en In<strong>de</strong>, un rôle non négligeable dansl'émergence <strong>de</strong> la culture entrepreneuriale.La famille a été <strong>de</strong> tout temps le principal agent <strong>de</strong> socialisation (R.-J.VALLERAND, 1994, p. 671). Elle porte en elle les valeurs économiques et socialescapables d'influencer et d'inciter ses membres vers les voies <strong>de</strong> l’entreprise. La plupart <strong>de</strong>sétu<strong>de</strong>s qui se penchent sur le milieu d'origine <strong>de</strong>s entrepreneurs montrent que la famillen'est pas étrangère au mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s affaires. H. LEIBENSTEIN (1968) note que lesentrepreneurs proviennent souvent <strong>de</strong> familles qui sont dans les affaires ou le commerce.Celles-ci interfèrent dans le processus <strong>de</strong> création d’entreprise. La présence d'un parent oud’un ami entrepreneur, peut représenter un modèle pour ceux qui sont engagés au sein duprocessus entrepreneurial.Le "réseau primaire <strong>de</strong>s connaissances" <strong>de</strong> l'individu prépare souvent le terrain à unecarrière d'entrepreneur. Il inclut globalement la famille, les amis, les connaissancesscolaires et professionnelles… Bien qu'il fournisse <strong>de</strong>s informations plus "générales", lecaractère personnel et informel <strong>de</strong> ce réseau fait qu'il est le premier et le plus souventconsulté (P.-A. JULIEN, 1994, p. 203 ; R. RAIJMAN, 2001, p. 396). Il est une sourcenotable qui peut ai<strong>de</strong>r à franchir les nombreuses barrières à la création. Par moment, lesmembres <strong>de</strong> ce réseau peuvent même s'impliquer directement dans le projet <strong>de</strong> créationd'entreprise 181 .181 Dans les pays <strong>de</strong> l’Union Européenne, 2/3 <strong>de</strong>s créateurs d'entreprise se sont associés principalement à lafamille, à <strong>de</strong>s amis ou à <strong>de</strong>s collaborateurs (CCI Paris, op.cit, 1999, p. 11-17).106


Le processus entrepreneurial exige l'existence d'une économie <strong>de</strong> marché. Celle-ciimplique la liberté économique. Avec un capital, si minime soit-il, chacun doit pouvoirs'installer librement à son compte. Dans l'histoire du développement <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s nations, àdivers <strong>de</strong>grés, l'Etat, par l’éventail <strong>de</strong>s mécanismes fiscaux et institutionnels, a joué un rôleimportant dans le développement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat. Mais la libre entreprise favorisée parles pouvoirs publics ne trouve pas toujours un terreau fertile pour l’innovation et la prise <strong>de</strong>risque. Des résistances sociales peuvent bloquer le cours du processus entrepreneurial.Au début <strong>de</strong> la décennie 1990, le parlement algérien a voté plusieurs lois en faveur <strong>de</strong> laprivatisation et <strong>de</strong> l’initiative privée. La transition vers l'économie <strong>de</strong> marché a connu <strong>de</strong>sinerties et <strong>de</strong>s oppositions manifestées par les diverses composantes syndicales, politiqueset associatives. Le capitalisme était rejeté et assimilé à la domination étrangère. Lesmentalités, ancrées dans la communauté <strong>de</strong>s biens, n’étaient pas préparées. Les structuresmises en place au cours <strong>de</strong> décennies <strong>de</strong> dirigisme économique ont renforcé les aspectsbureaucratiques, anémié les capacités innovatrices et asphyxié le désir d’entreprendre.Dans certains pays d’Europe <strong>de</strong> l’Est, le marché libre n’a été introduit que récemment.La création d’entreprise représente un changement important par rapport aux anciensschémas <strong>de</strong> comportement dans un contexte d’économie planifiée et centralisée, oùl’initiative privée était illégale et où l’Etat veillait (en théorie) aux besoins <strong>de</strong> chacun. Ainsien Russie, on découvrait une culture <strong>de</strong> méfiance, voire <strong>de</strong> ressentiment à l’égard <strong>de</strong> larichesse et <strong>de</strong> toute activité entrepreneuriale. La conviction selon laquelle l'initiative privéeet le bénéfice sont <strong>de</strong>s sources d'inégalité sociale est toujours présente dans les esprits.La force <strong>de</strong>s idées doit être telle qu'elle puisse donner aux individus et aux groupes lapossibilité <strong>de</strong> dépasser les obstacles <strong>de</strong> pratiques étouffant souvent le processusentrepreneurial. Celui-ci exige la réalisation d’une <strong>de</strong>uxième condition, la libertépolitique. Il ne peut y avoir <strong>de</strong> libre entreprise sans règles <strong>de</strong> droit garantissant la liberté<strong>de</strong>s échanges, la protection <strong>de</strong>s personnes et <strong>de</strong>s biens. Liberté d’entreprendre et libertéd’expression sont le socle du processus entrepreneurial amont.Les facteurs psychologiques, l’environnement culturel, politique, social, économique etreligieux exercent <strong>de</strong> toute évi<strong>de</strong>nce une influence sur les individus, qu’ils soient engagésou non dans le processus entrepreneurial. Ces individus, notamment les porteurs <strong>de</strong> projets,n’agissent pas <strong>de</strong> la même façon, pour les mêmes raisons, ni pour les mêmes fins dans tous107


les types d’environnement. En plus <strong>de</strong>s mobiles analysés, <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> contingencepeuvent conditionner le processus entrepreneurial en consolidant l’intention et en menantéventuellement à l’acte d’entreprendre.3.2. Des facteurs contingentsNous distinguons essentiellement trois facteurs. L’expérience professionnelle peutaccroître les perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales. L’ancrage territorial, commeles systèmes d’appui et <strong>de</strong> soutien à la création d’entreprise, peuvent favoriser lesperceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressources. Ces trois variables peuvent renforcerl’intention entrepreneuriale et conduire, par là même, à l’acte. Nous évoquonssuccessivement chacun <strong>de</strong> ces trois facteurs.3.2.1. L'expérience professionnelleCette expérience relate l’histoire entrepreneuriale <strong>de</strong> l’individu. Traditionnellement, laplupart <strong>de</strong>s entrepreneurs commencent leur carrière comme salariés, écrivent O.C.BRENNER et alii (1991, p. 62) 182 . Le travail constitue souvent un lieu <strong>de</strong> rencontreessentiel entre le créateur et l'idée. Il permet d'observer et d'explorer en profon<strong>de</strong>ur unsecteur d'activité, un marché et un métier. L’expérience professionnelle peut augmenterles perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales et <strong>de</strong> ce fait, contribueréventuellement, au sein du processus entrepreneurial, à la formation <strong>de</strong> l’intention età l’acte <strong>de</strong> création.Il est rare <strong>de</strong> voir quelqu'un touché par la grâce et trouver une idée dans un domaine quilui est peu ou pas familier. Les opportunités décelées sont souvent à l'actif d'unbriscard doté d'une forte expérience professionnelle. La probabilité <strong>de</strong> créer uneentreprise est alors plus importante lorsque les individus arrivent à maturitéprofessionnelle. Celle-ci est un facteur important <strong>de</strong> réussite, ou du moins <strong>de</strong> survie, <strong>de</strong> lajeune entreprise (C. BRUYAT, 1993, p. 124-127).182 "Traditionally, most entrepreneurs began their careers by working for someone else".108


Bon nombre <strong>de</strong> créateurs expliquent leur action par une idée, qui oubliée au "fond d'untiroir" par leur ancien employeur, est mise à exécution. Plusieurs étu<strong>de</strong>s, notamment celles<strong>de</strong> J. BERANGER et alii (1998, p. 32) sur les ingénieurs, montrent que le passage à l'actese produit souvent après un parcours professionnel qui amène une maturité dans le métier,augmente les compétences et accroît le capital <strong>de</strong> direction <strong>de</strong>s hommes et <strong>de</strong>s techniques.L'âge moyen <strong>de</strong>s créateurs d'entreprise dans les pays <strong>de</strong> l’Union Européenne est <strong>de</strong> 35 ans.90% d'entre eux étaient salariés au moment du passage à l’acte. L'idée <strong>de</strong> la créationd'entreprise est principalement en rapport (dans 43% <strong>de</strong>s cas) avec le métier pratiqué (CCIParis, 1999, p. 11,15 et 20). Dans les pays <strong>de</strong> l’OCDE, l’entrepreneur type est âgé <strong>de</strong> 30 à35 ans et bénéficie d’une gran<strong>de</strong> expérience professionnelle acquise dans une moyenne ouune gran<strong>de</strong> entreprise (OCDE, 1998, p. 197).3.2.2. L'ancrage territorialBien que le dynamisme local et régional <strong>de</strong> certaines régions soit mis en évi<strong>de</strong>nce parplusieurs étu<strong>de</strong>s, la prise en compte du territoire pour comprendre la dynamiqueentrepreneuriale est relativement récente 183 . En effet, une tendance toute récente <strong>de</strong>stravaux académiques considère que le territoire, par les facilités qu'il permet, influence leprocessus et l’acte entrepreneuriaux.Cette prise en compte est née <strong>de</strong>s constats sur les différences régionales dans lescréations d'entreprise. Ces écarts ont donné naissance à toute une série d'étu<strong>de</strong>s en vue <strong>de</strong>formuler <strong>de</strong>s indices généraux <strong>de</strong> l'attrait que peut avoir le territoire sur l'activitéentrepreneuriale (R. WHITLEY, 1993, p. 135).Pourquoi la création d’entreprise est-elle plus fréquente dans certaines régions quedans d’autres ? Il n’existe pas d’explication claire à ce phénomène, mais certainesvariables semblent particulièrement importantes. Sans être exhaustif, il est probable que laproximité d’universités et <strong>de</strong> réservoirs <strong>de</strong> compétence, une population active ouverte àl’initiative individuelle, la croissance démographique, le niveau élevé du patrimoinepersonnel, la présence <strong>de</strong> sociétés <strong>de</strong> capital-risque et d'organismes financiers, lesdispositifs incitatifs régionaux et locaux, les activités "amont" et "aval" générées par les183 A ce sujet, trois laboratoires <strong>de</strong> recherche (l’ERFI, le CNME et le CLAREE) sous le patronage <strong>de</strong>l’AIRPME, ont organisé à Montpellier le 6 mars 2002, un séminaire intitulé "L’entrepreneur et les petites etmoyennes entreprises face à la mondialisation : le rôle <strong>de</strong>s territoires".109


éseaux d'entreprises existants et les spécificités économiques régionales soient générateursd’entrepreneurs. De façon similaire, <strong>de</strong>s régions sinistrées par une situation <strong>de</strong> chômagepeuvent également être <strong>de</strong>s territoires où les fondateurs d'entreprises sont plus nombreux 184 .Aux Etats-Unis, les taux <strong>de</strong> création d’entreprise les plus forts sont l’apanage <strong>de</strong> l’Ouestet du Nord-Est ; les plus faibles se retrouvent dans le Centre-Nord et le Sud 185 . Gladstoneen Australie, l’Emilie-Romagne en Italie sont les régions économiques les plus prospères<strong>de</strong> leurs pays (R. WHITLEY, 1993, p. 156). En In<strong>de</strong>, l'esprit d'initiative économique estplus prononcé à l'Ouest (A. GUPTA, 1993, p. 65). En France, les régions PACA et Île-<strong>de</strong>-France sont les plus dynamiques dans la création d’entreprise et d’emplois. Elles ont lacroissance économique la plus forte (P. ALBERT, 1997, p. 32).Le territoire est un pôle <strong>de</strong> ressources dont "l’attractivité entrepreneuriale" estindéniable. Il peut développer les perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressourcesnécessaires (informationnelles, financières, logistiques et relationnelles) quiinfluenceraient le processus entrepreneurial amont, notamment dans ses phasesintentionnelle et d’acte <strong>de</strong> création. Le territoire permet <strong>de</strong> tirer profit <strong>de</strong> marchésexistants 186 , <strong>de</strong> s'insérer dans un réseau d'entreprises et <strong>de</strong> nouer <strong>de</strong>s contacts en amont et enaval <strong>de</strong> l’activité. L'individu tisse un réseau relationnel (clients, sous-traitants, donneursd’ordre, organismes publics et para-publics…) qui lui permet <strong>de</strong> gagner du temps et <strong>de</strong>bénéficier <strong>de</strong> l'asymétrie <strong>de</strong> l'information. L'ancrage territorial, par le biais <strong>de</strong> dispositifsincitatifs, pourra favoriser l'émergence <strong>de</strong> projets d'entreprise qui, in fine, assureront ledéveloppement local.184 De nombreuses étu<strong>de</strong>s font apparaître que dans certaines régions anglaises, entre 1979 et 1983, lescréations d'entreprises sont en lien direct avec <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> non-emploi (R. WHITLEY, 1993, op.cit, p.143-144).185 La Silicon Valley accueillait en 1998 un tiers <strong>de</strong>s 100 entreprises technologiques les plus importantescréées aux Etats-Unis <strong>de</strong>puis 1965. La région accueille environ un tiers <strong>de</strong>s capitaux à risque américainsd’origine privée. On trouve à proximité, <strong>de</strong>s centres d’enseignement et <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong> premier plan quiassurent en partie le succès <strong>de</strong> la vallée grâce à une exploitation <strong>de</strong> leurs retombées technologiques (OCDE,op.cit, 1998, p. 102).186 18% <strong>de</strong>s créateurs <strong>de</strong> l’Union Européenne ont une clientèle locale et 23% une clientèle régionale (CCIParis, op.cit, 1999, p. 35).110


3.2.3. Les systèmes d'appui et <strong>de</strong> soutien à la création d'entrepriseMis en place par les pouvoirs publics pour favoriser la création d’entreprise, cessystèmes sont <strong>de</strong>s moyens d’actions qui fournissent les ressources nécessaires (financières,informations et conseils, logistiques) susceptibles <strong>de</strong> faciliter, le long du processusentrepreneurial, le parcours <strong>de</strong>s détenteurs <strong>de</strong> projets. Ces systèmes sont <strong>de</strong>s facteurscontingents qui peuvent influencer favorablement les perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>sressources, qui à leur tour, renforceront l’intention, voire conduiront à la concrétisation <strong>de</strong>l’acte <strong>de</strong> création.Contrairement à l'impulsion nationale donnée par la "Training Agency" anglaise, il estoriginal <strong>de</strong> constater qu'en France, le foisonnement <strong>de</strong>s systèmes d'appui etd’accompagnement a eu une origine locale, avec <strong>de</strong>s alliances variées entre acteurs locauxpublics, consulaires et privés 187 . Cependant, la création d’entreprise est à la fois uneproblématique nationale et locale.Au niveau national sont fixés la législation, la réglementation et son cortège <strong>de</strong>complications administratives, l'essentiel <strong>de</strong> la fiscalité, <strong>de</strong> la politique du crédit et lesprincipaux instruments d'ai<strong>de</strong> financière. D’une manière générale, c’est au niveau localqu’un certain nombre <strong>de</strong> programmes et <strong>de</strong> politiques importants en <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>l’entrepreneuriat sont le mieux conçus et mis en œuvre. La concentration <strong>de</strong>s ressourcesaux points névralgiques (les informations, les conseils, les mesures <strong>de</strong> sensibilisation et lesdispositifs <strong>de</strong> formation), la mobilisation <strong>de</strong> tout un éventail d’acteurs et <strong>de</strong> réseauxdirectement en prise avec les porteurs <strong>de</strong> projets et les entreprises nouvellement créées (lesapporteurs <strong>de</strong> capitaux, <strong>de</strong> technologie et <strong>de</strong> savoir-faire, les réseaux qui les soutiennent,les administrations <strong>de</strong> l'Etat et <strong>de</strong>s collectivités territoriales, les organismes consulaires, lesorganismes <strong>de</strong> formation, les associations, etc), comptent parmi les très nombreusesinitiatives qui relèvent du cadre local.En France, en se basant sur les conditions <strong>de</strong>s créations d’entreprise, les pouvoirspublics ont mis en place <strong>de</strong>s systèmes d’appui et <strong>de</strong> soutien au début <strong>de</strong>s années 1980 pour187 Le milieu local et régional a d’autant plus <strong>de</strong> mérite qu’il a une marge faible en matière fiscale etréglementaire.111


faire face à un double enjeu : global, pour soutenir l’emploi et remédier à la disparitiond’entreprises ; individuel, pour apporter <strong>de</strong>s réponses aux mobiles économiques etpsychologiques manifestés par les porteurs <strong>de</strong> projets.Les instigateurs <strong>de</strong> ces systèmes constataient que ces <strong>de</strong>rniers manquaient d'argent, <strong>de</strong>savoir-faire, <strong>de</strong> formations spécifiques, d'infrastructures d'accueil… A partir <strong>de</strong> là, lessystèmes d’appui et <strong>de</strong> soutien à la création d’entreprise se sont développés autour <strong>de</strong> troisaxes (P. ALBERT et alii, 1994, p. 101-103 ; A. LETOWSKI, 1991, p. 3) : l’appuifinancier, les conseils et les formations, et le soutien logistique. Nous évoquons chacun <strong>de</strong>ces axes en signalant que les pouvoirs publics n'ont d'emblée accordé aucune place ausystème éducatif dans la conception <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> promotion <strong>de</strong> l'esprit d’entreprise.Nous mettons en relief les perspectives d’évolution <strong>de</strong> ces systèmes.3.2.3.1. Un appui financier dépendant <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong> l'activité et <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong>l'entrepriseAussi précieux que soient les systèmes d'appui à l'émergence <strong>de</strong> nouvelles initiatives,beaucoup d’étu<strong>de</strong>s montrent que ceux-ci peuvent <strong>de</strong>meurer sans effet en l'absence <strong>de</strong>soutien financier. On ne peut <strong>de</strong>venir entrepreneur sans être initialement débiteur, écrit J.SCHUMPETER (1935, p. 147 et 152) [1911]. Dans l'économie nationale, ce <strong>de</strong>rnier est leseul débiteur typique. La quintessence du phénomène du crédit est "essentiellement unecréation <strong>de</strong> pouvoir d'achat en vue <strong>de</strong> sa concession à l'entrepreneur".L'accès au capital peut constituer une importante barrière à l'entrée dans la fonctiond'entrepreneur. Le problème le plus souvent évoqué en matière <strong>de</strong> créationd’entreprise est celui du financement 188 . C’est d'autant plus vrai pour les secteurs enexpansion, comme les nouvelles technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong> la communication etles biotechnologies, fortement innovants et nécessitant l’apport d’importants fondsd'amorçage.188 Un peu moins du tiers (27%) <strong>de</strong>s créateurs d'entreprise européens évoquent les difficultés rencontréespour trouver <strong>de</strong>s financements (CCI Paris, 1999, op.cit, p. 18).112


En France l'appui financier est, d’un point <strong>de</strong> vue chronologique, l’un <strong>de</strong>s premiersleviers utilisés pour favoriser l’aboutissement du processus entrepreneurial amont : lacréation d’entreprise. Les ai<strong>de</strong>s, primes et subventions développées sous cette forme sontnombreuses et variées 189 . De façon succincte, il est possible <strong>de</strong> distinguer celles quidépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la localisation <strong>de</strong> l’entreprise et celles qui sont liées aux spécificités <strong>de</strong>sprojets. Sur le premier point, que l'on s'implante dans tel ou tel département ou même, àl'intérieur d'un département, dans tel canton ou telle commune, les conditions d'obtention etles montants <strong>de</strong>s appuis financiers varient sensiblement. Le second point tient compte <strong>de</strong>scaractéristiques <strong>de</strong>s projets (ai<strong>de</strong>s, primes, subventions accordées à <strong>de</strong>s entreprises"écologiques", technologiques, créées par <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs d'emploi…).La transformation <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong>puis le milieu <strong>de</strong>s années 1990, plustechnologiques avec une croissance rapi<strong>de</strong>, impose une mise en adéquation <strong>de</strong>sdispositifs <strong>de</strong> financement. Ainsi se développent les financements <strong>de</strong> proximité et "àrisque". Nous traitons respectivement <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux points. Dans un second temps, nousrapportons quelques exemples d'écoles et d'universités qui ont introduit la pratique <strong>de</strong> cesfinancements au sein <strong>de</strong> leur établissement.A. Le financement <strong>de</strong> proximitéEgalement appelé "financement affectif", les nouvelles petites entreprises sont, engénéral, financées par l’épargne personnelle, la famille, les amis et enfin les organismes <strong>de</strong>crédits. Le financement <strong>de</strong> proximité reste le moyen <strong>de</strong> financement essentiel pour lescréations d'entreprise, notamment celles à faibles capitaux ou <strong>de</strong> petite taille. Les porteurs<strong>de</strong> projets se lancent souvent avec leur énergie et leurs propres économies 190 .Dans une faible proportion, certains porteurs <strong>de</strong> projet augmentent leur capital en faisantappel à <strong>de</strong>s investisseurs individuels appelés "investisseurs provi<strong>de</strong>ntiels" ("business189 Elles sont évaluées à près <strong>de</strong> 9 milliards <strong>de</strong> francs par an (S. BIRLEY et D. MUZYKA, 1998, op.cit, p. 5).En 1998, l'Etat s'était engagé à mettre à la disposition <strong>de</strong>s réseaux d'ai<strong>de</strong> et d'appui à la création d'entrepriseune enveloppe <strong>de</strong> 200 millions <strong>de</strong> francs pour l'ai<strong>de</strong> aux jeunes créateurs d'entreprises. Celle-ci prendra laforme d'une avance remboursable pour les porteurs <strong>de</strong> projets <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> trente ans (Industries, 1998, p. 9).190 En 1992, près <strong>de</strong> 80% <strong>de</strong>s 500 meilleures petites entreprises américaines avaient comme capital <strong>de</strong> départl'épargne personnelle <strong>de</strong> leurs créateurs (W.D. BYGRAVE 1998a, op.cit, p. 75). Sur quelque 2 millionsd'entreprises créées chaque années aux Etats-Unis, près <strong>de</strong> 95% disposent <strong>de</strong> fonds rassemblés par lefondateur et ses proches. 4% bénéficient <strong>de</strong> l'apport <strong>de</strong>s investisseurs provi<strong>de</strong>ntiels et moins <strong>de</strong> 0,5%connaissent <strong>de</strong>s participations en capital-risque (W.D. BYGRAVE, 1998b, op.cit, p. 82). La même tendancese retrouve en Chine (P. MUSTAR, 1998, p. 189).113


angels"). Ceux-ci représentent le marché informel du capital-risque. Ils connaissent soit lesentrepreneurs, soit leurs secteurs d'activité, soit les <strong>de</strong>ux à la fois. Ils apportent certes leurargent, mais aussi et surtout, leur expertise professionnelle, leurs compétences d'hommesd'affaire, leurs conseils, leurs savoir-faire ainsi que leurs carnets d'adresses. Ils participent àla formulation <strong>de</strong>s stratégies, au suivi et au soutien <strong>de</strong>s projets 191 .En France, il est impossible d'estimer le nombre ou le montant global <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong>sinvestisseurs provi<strong>de</strong>ntiels 192 . Une certitu<strong>de</strong> cependant, leur population croît avec l'arrivéed’épargnants que les avantages fiscaux liés à ce type d'investissement, et que la faiblesse<strong>de</strong>s taux d'intérêts éloignent peu à peu <strong>de</strong>s placements traditionnels. Les investisseursprovi<strong>de</strong>ntiels s'organisent en associations et différents clubs.L'actionnariat populaire est un moyen <strong>de</strong> mobiliser et <strong>de</strong> renforcer une i<strong>de</strong>ntité locale.L'épargne <strong>de</strong> proximité pourra être canalisée par les acteurs locaux (collectivités locales,chambres consulaires, associations d’entreprise, réseaux d’entrepreneurs…). Même sicertains particuliers étaient prêts à investir dans <strong>de</strong>s TPE ou PME, ils n'ont ni lescompétences ni l'envie <strong>de</strong> le faire directement. Il faudrait qu'ils puissent procé<strong>de</strong>r parl'intermédiaire <strong>de</strong> sociétés locales <strong>de</strong> capital-risque. Celles-ci investiraient à leur tour dansles TPE/PME, avec une gestion professionnelle, selon la volonté <strong>de</strong> E. ZUCARELLI,ancien ministre <strong>de</strong> la fonction publique et <strong>de</strong> la décentralisation. L’ancien Secrétaire d'Etataux PME, M. LEBRANCHU, souhaitait examiner la faisabilité et les contraintes <strong>de</strong> cettemobilisation <strong>de</strong> l'épargne locale avec l'appui <strong>de</strong>s réseaux locaux (Industries, 1998, p. 9). Latendance, aujourd’hui, est donc à la professionnalisation du marché informel dufinancement <strong>de</strong> proximité.Il existe cependant <strong>de</strong>s projets, notamment dans les nouvelles technologies <strong>de</strong>l'information et <strong>de</strong> la communication, avec un caractère fortement innovant et pour191 La majeure partie <strong>de</strong>s investissements provi<strong>de</strong>ntiels sont constitués par l'achat d'actions. Cependant, ilspeuvent prendre la forme <strong>de</strong> prêts (habituellement non garantis), <strong>de</strong> garanties et <strong>de</strong> montages <strong>de</strong> créancescontre participation, associés ou non à un placement en actions.192 Comme dans beaucoup d'autres pays, ils ne sont pas recensés. Si l'on ne parle que <strong>de</strong>s investisseursprovi<strong>de</strong>ntiels actifs et compétents - et non <strong>de</strong> tous les particuliers investissant dans les sociétés non cotées -,ils sont un millier (A. DENNIS, Les Echos, 2000, p. 78). En Europe, seulement 1% <strong>de</strong> la constitution ducapital <strong>de</strong> lancement provient <strong>de</strong>s investisseurs provi<strong>de</strong>ntiels (CCI Paris, op.cit, 1999, p. 35).Aux Etats-Unis, les meilleures estimations laissent penser qu'ils sont environ 250 000 et qu'ils investissent,annuellement, entre 10 et 20 milliards <strong>de</strong> dollars dans plus <strong>de</strong> 30 000 entreprises. Ceci représente au moinscinq fois la taille du marché institutionnel du capital-risque (C. MASSON, R. HARRISON, 1998, p. 90-93).114


lesquels le financement <strong>de</strong> proximité est insuffisant. Ce qui nous amène à abor<strong>de</strong>r uneforme particulière <strong>de</strong> facteur contingent qui connaît en France un essor relativementimportant <strong>de</strong>puis 1995, à savoir le capital-risque.B. Le capital-risqueCelui-ci est né en 1946 aux Etats-Unis (W.D. BYGRAVE, 1998b, p. 8 ; F.TABOURIN, 1989, p. 3). Il a connu une véritable explosion lorsque l'industrieélectronique a inondé le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> ses nouveaux produits (semi-conducteurs, microprocesseurs…).Par la suite, l’émergence d’investisseurs institutionnels tels que les fonds<strong>de</strong> pension, les compagnies d'assurance et les banques, a été un facteur important <strong>de</strong> sondéveloppement (C. CHAMAILLARD, 1987, p. 236) 193 . Aux Etats-Unis, au Royaume-Uniet au Japon, la révision <strong>de</strong>s règles régissant les investissements <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> pension quifournissent un tiers, voire davantage du financement en capital-risque, a permis à <strong>de</strong>sinvestisseurs <strong>de</strong> se lancer dans <strong>de</strong>s projets à plus haut risque 194 .Malgré la diversité <strong>de</strong>s approches, on peut retenir <strong>de</strong>ux traits essentiels qui permettent<strong>de</strong> caractériser le capital-risque. Premièrement, il constitue un apport en fonds propres dansun projet ou une entreprise présentant <strong>de</strong>s perspectives aléatoires <strong>de</strong> croissance 195 . Pardéfinition, il n'est pas, contrairement aux prêts bancaires, garanti par <strong>de</strong>s actifs. Le niveau<strong>de</strong> risque acceptable consiste en ce que le projet soit bien réalisé et bien géré, d'oùl'importance <strong>de</strong>s qualités personnelles et managériales du créateur d'entreprise 196 . Lecapital-risque peut prendre aussi la forme d'un prêt à court, moyen ou long terme ou d'un193 En 1996, environ 37% <strong>de</strong>s nouveaux investissements à risque ont concerné <strong>de</strong>s nouvelles entreprises. Cetaux se voit réduit au tiers pour l'Europe. En 1998, l’encours du capital-risque était <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 30 milliards<strong>de</strong> dollars (OCDE, 1998, op.cit, p. 222).194 Le capital-risque bénéficie d'un régime juridique très souple grâce à la mise en place <strong>de</strong> modalitéscontractuelles novatrices. Les restrictions aux placements <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> pension (non soumis à l'impôt sur lesplus-values) et en titres non cotés ont été levées. Le succès <strong>de</strong>s marchés <strong>de</strong> capital-risque a été renforcé parune condition essentielle, la facilité <strong>de</strong> sortie pour les investisseurs grâce aux mécanismes <strong>de</strong> désengagementqui leur permettent <strong>de</strong> récupérer la valeur <strong>de</strong> leurs investissements une fois ceux-ci parvenus à maturité. Cesmécanismes <strong>de</strong> sortie revêtent la forme <strong>de</strong> transactions privées qui consistent dans la vente <strong>de</strong> l'entreprise àune autre ou l'achat <strong>de</strong>s intérêts d'un apporteur <strong>de</strong> capital-risque par un autre investisseur également apporteur<strong>de</strong> capital-risque (I<strong>de</strong>m., p. 82-84).195 On pense souvent, selon C. MASSON et R. HARRISON (1998, op.cit , p. 90), que les sociétés <strong>de</strong> capitalrisquesont la principale source <strong>de</strong> capitaux pour <strong>de</strong>s nouveaux projets ou <strong>de</strong>s jeunes entreprise. La réalité auxEtats-Unis montre que la gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> leurs fonds est <strong>de</strong>stinée à financer <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> croissance, <strong>de</strong>rachat par les salariés ou par <strong>de</strong>s personnes extérieures.196 Aux Etats-Unis, <strong>de</strong>puis qu'il existe, la moyenne du ren<strong>de</strong>ment annuel du capital-risque atteint, au mieux15%, ce qui n'a rien, selon W.D. BYGRAVE (1998b, op.cit, p. 85), <strong>de</strong> spectaculaire au regard du risqueencouru.115


apport en capital-actions 197 . Deuxièmement, tout comme les investisseurs provi<strong>de</strong>ntiels, lescapital-risqueurs gagnent leur vie en "pariant" sur les entrepreneurs. Leur rôle ne se limitepas à un simple apport, il consiste aussi en <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> conseil dans le cadre d’unpartenariat actif.En France, contrairement aux Etats-Unis où il s'est développé par le jeu d'investisseursprivés, le capital-risque a dû son essor à l'action <strong>de</strong>s pouvoirs publics dans la décennie1980 (E. STEPHANY, 1999, p. 28-29 ; F. TABOURIN, 1989, p. 6) 198 . L’Etat voulait, entransférant une partie du risque sur le secteur public, remédier à la défaillance dufinancement <strong>de</strong> proximité qui risquait d'entraîner l'abandon <strong>de</strong> projets prometteurs,notamment ceux présentant un risque plus élevé. Il n’en reste pas moins que comme dansd’autres pays <strong>de</strong> l’Union Européenne, le capital-risque français ne finance qu’unpourcentage très restreint (seulement 1%) <strong>de</strong>s créations d’entreprise (CCI Paris, 1999, p.35). Les jeunes pousses, en nombre mo<strong>de</strong>ste, ont drainé 675 millions <strong>de</strong> francs en 1998 199 .L'explosion <strong>de</strong>s nouvelles technologies <strong>de</strong> l'information et <strong>de</strong>s biotechnologies a triplé cemontant en l'espace d'un an, pour atteindre 2,27 milliards <strong>de</strong> francs. L'investissementmoyen était <strong>de</strong> 8,2 millions <strong>de</strong> francs en 1999 200 .Bien qu’il reste une source importante <strong>de</strong> financement <strong>de</strong> grands projets ayantvraisemblablement <strong>de</strong> rapi<strong>de</strong>s perspectives <strong>de</strong> croissance, le capital-risque reste faiblementprésent dans les créations d’entreprise françaises. D’abord les investisseurs institutionnelsne peuvent détenir qu'un volume restreint <strong>de</strong> titres non cotés. En outre, ceux-ci rencontrent<strong>de</strong>s difficultés lorsqu'ils expriment la volonté <strong>de</strong> cé<strong>de</strong>r leurs placements. Il est possibleaussi que cette mauvaise posture tienne au fait que les porteurs <strong>de</strong> projets sont réticents à197 Il est courant <strong>de</strong> différencier l'intervention du capital-risque suivant la courbe <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> l'entreprise. Lapremière étape se caractérise par le capital d'amorçage ("seed money"). Le capital-risqueur investit sur unprojet et son porteur. A l'étape <strong>de</strong> la naissance, correspond le financement <strong>de</strong> création <strong>de</strong> la jeune pousse("start-up"). En cas <strong>de</strong> succès, suit alors la phase <strong>de</strong> croissance qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s besoins en fonds proprespour financer le développement ("first and second stage financing"). Le "bridge financing" concerne, quant àlui, les sociétés qui préparent leur introduction en bourse dans un horizon <strong>de</strong> douze mois (C.CHAMAILLARD, 1987, op.cit, 238).198 Par un dispositif législatif et réglementaire, l'Etat a institutionnalisé le capital-risque. Nous citerons lacréation en 1982 <strong>de</strong> la SOFARIS (Société Française pour l'Assurance du Capital-Risque <strong>de</strong>s PME), <strong>de</strong>sFonds Communs <strong>de</strong> Placement à Risque (FCPR) par la loi du 3 janvier 1983, la mise en place du secondmarché qui se traduit par <strong>de</strong>s possibilités <strong>de</strong> sortie pour les participations, et plus récemment, la constitutiond'un fonds public pour le capital-risque <strong>de</strong> 600 milliards <strong>de</strong> francs prélevé sur les recettes <strong>de</strong> privatisation <strong>de</strong>France Telecom.199 Il y a, par exemple, 20 000 ingénieurs diplômés en France par an pour quelques centaines <strong>de</strong> jeunespousses qui se créent (Le Mon<strong>de</strong>, 2000b, p. II).200 C.T, Les Echos, 2000, p. 30.116


accepter la perte <strong>de</strong> contrôle qu'implique le financement en capital-risque. Enfin, la taille<strong>de</strong>s opérations ainsi que le rythme <strong>de</strong> développement exigés par les investisseurs encapital-risque exclut fréquemment <strong>de</strong> nombreux petits projets 201 .Cependant, plusieurs personnalités du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la création d’entreprise prévoient <strong>de</strong>bonnes perspectives pour le capital-risque. Dans un rapport sur la technologie etl'innovation commandé en 1998 par le gouvernement JOSPIN, H.GUILLAUME, prési<strong>de</strong>ntd'honneur <strong>de</strong> l'ANVAR, se dit convaincu que le capital-risque français est en train <strong>de</strong>décoller. Tout d'abord, affirme-t-il, le capital d'amorçage se développe et les introductions<strong>de</strong>s jeunes entreprises <strong>de</strong> haute technologie se multiplient dans le nouveau marché 202 .Ensuite, l'apport <strong>de</strong> capitaux anglo-saxons 203 et les perspectives <strong>de</strong> financement importantesouvertes par les nouveaux produits d'assurance-vie augmentent les capacitésd'investissement.C. Une singulière entrée dans le système éducatifL'industrie américaine <strong>de</strong> la biotechnologie est née d'une stimulante compétitionuniversitaire qui dure <strong>de</strong>puis trente ans entre les universités <strong>de</strong> Stanford et <strong>de</strong> Berkeley,situées respectivement au sud et au nord <strong>de</strong> San Francisco (M. KTITAREFF, 1998, p. 58-59). Les gran<strong>de</strong>s universités locales ont structuré <strong>de</strong>puis longtemps toutes les étapes quiséparent la réussite d'un programme <strong>de</strong> recherche spécifique, <strong>de</strong> la mise sur pied d'unevéritable entreprise à partir <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> recherche. Elles peuvent enregistrer ellesmêmes<strong>de</strong>s brevets au nom <strong>de</strong> leurs chercheurs. Elles soutiennent financièrement lesscientifiques qui quittent leurs laboratoires. Une panoplie <strong>de</strong> liens les unit avec l'industrieprivée qui finance directement <strong>de</strong>s recherches académiques. Ainsi, le capital-risque connaîtun grand engouement aujourd’hui dans <strong>de</strong>s universités ou écoles <strong>de</strong> renommée, telles quele Babson College, Stanford, ou Wharton.En Israël, quatrième rang mondial pour le capital-risque (<strong>de</strong>rrière les Etats-Unis, leCanada et la Gran<strong>de</strong>-Bretagne), au moins 250 nouvelles firmes <strong>de</strong> haute technologie se201 C'est le cas aussi <strong>de</strong>s projets américains dont la plupart n'offrent pas le potentiel nécessaire pour attirer lesinvestisseurs en capital-risque (W.D. BYGRAVE, 1998a, op.cit, p. 74).202 Après près <strong>de</strong> trois ans <strong>de</strong> fonctionnement, le nouveau marché a mis en place le département"biotechnologie" qui regroupe une cinquantaine <strong>de</strong> sociétés cotées. Ce département est pour l'instantrelativement limité, mais sa capitalisation est en revanche élevée (A. PEREZ, 1998b, op.cit, p. 70-71).203 Les fonds <strong>de</strong> pension américains représentent actuellement près <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>s financements <strong>de</strong>sentreprises innovantes en France.117


créent chaque année, grâce entre autres, à <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s publiques à la recherche et audéveloppement qui représentent près <strong>de</strong> 3% du PIB 204 . Des pépinières d'entreprises, avecl'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s municipalités, prennent en charge <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong> lancement <strong>de</strong> prototypes issus <strong>de</strong>la recherche universitaire.L’appui financier, notamment par le biais du capital-risque, reste en revanche unfacteur contingent très peu présent au sein du système éducatif français. Nous citonsles exemples <strong>de</strong> Sup <strong>de</strong> Co Paris, l’INSEAD, et le lancement en 1999 <strong>de</strong> la premièreformation au capital-risque à l'ESSEC dans le cadre <strong>de</strong> sa filière "Entrepreneuriat" où lesétudiants investissent leur propre argent dans les projets. L'EDHEC a constitué un fondsd'amorçage <strong>de</strong>stinée a apporté le premier financement aux projets qui naissent au sein <strong>de</strong>l’école 205 .Suite à la loi "Allègre", un fonds <strong>de</strong> 100 millions <strong>de</strong> francs sous forme <strong>de</strong> capitald'amorçage sur trois ans a été dégagé en 1998 par la Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations,pour accompagner financièrement les chercheurs qui souhaitent créer leur entreprise sur labase <strong>de</strong> leurs travaux 206 .3.2.3.2. Les conseils et les formations : une intégration graduelle dans l’enseignementsupérieurLes besoins en conseil et formation du porteur <strong>de</strong> projet d’entreprise, qu’ils soientformulés ou non, constituent un facteur contingent essentiel au sein du processusentrepreneurial amont 207 . Certes, l’apprentissage managérial est pour une part essentiellele fruit <strong>de</strong> rencontres entre l’individu et l’environnement, mais <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong>204 430 millions <strong>de</strong> dollars ont été investis en 1996 dans les jeunes pousses. On dénombre 80 fonds <strong>de</strong>capital-risque, leurs moyens d'intervention sont estimés à 2 milliards <strong>de</strong> dollars (D. B, Les Echos, 1998, p.56).205 J.-C. LEWANDOWSKI, 1999.206 Cependant, seulement une trentaine <strong>de</strong> chercheurs quittent chaque année le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la recherchepublique pour celui <strong>de</strong> l’entreprise. La commission européenne relève quatre causes majeures <strong>de</strong> la faiblesse<strong>de</strong>s activités innovantes dans le vieux continent. En plus du manque <strong>de</strong> ressources financières et la lour<strong>de</strong>ur<strong>de</strong>s procédures administratives, on retrouve une faible protection <strong>de</strong> l'innovation (le coût <strong>de</strong> dépôt et dumaintien d'un brevet est en Europe six fois plus élevé qu'aux Etats-Unis) et un effort <strong>de</strong> recherchefondamentale globalement insuffisant (A. PEREZ, 1998b, op.cit, p. 70).207 Plusieurs étu<strong>de</strong>s et enquêtes montrent que les porteurs <strong>de</strong> projets manifestent un besoin en conseils etformations. 82% <strong>de</strong>s créateurs <strong>de</strong> l’Union Européenne déclarent que le conseil est le type d'ai<strong>de</strong> qui leur a leplus manqué au moment du montage <strong>de</strong> leur projet (CCI Paris, 1999, op.cit, p. 44).118


management en général, <strong>de</strong>s conseils et <strong>de</strong>s formations dispensés aux porteurs <strong>de</strong> projets enparticulier, donnent à un individu les aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales et les ressources quile gui<strong>de</strong>nt dans la formalisation <strong>de</strong> son projet.Nous distinguons les formations qui interviennent avant ou après la création. Lesformations "post-création" ont, pour <strong>de</strong> multiples raisons, du mal à se développer et restentassez marginales. Les formations "ante-création" qui interviennent au niveau duprocessus amont se sont mieux développées ; elles sont organisées par différentsorganismes impliqués dans la création d'entreprise (Chambres consulaires, pépinièresd'entreprise, diverses associations…).Depuis la moitié <strong>de</strong>s années 1990, différents enseignements, programmes et formationsante-création, ou tout simplement dédiés à l’entrepreneuriat, voient le jour dans lesétablissements du système éducatif supérieur. Cela va <strong>de</strong>s formations diplômantes (DESS àdominante entrepreneuriat, Mastères dans les écoles <strong>de</strong> management et gestion etd'ingénieurs), <strong>de</strong>s filières et options dans les premier, <strong>de</strong>uxième et troisième cycles, auxactions sporadiques, tels que les concours à la création d'entreprise, organisésconjointement avec <strong>de</strong>s acteurs locaux (chambres <strong>de</strong> commerce, associations d'ai<strong>de</strong> à lacréation d'entreprise…). Ces enseignements, programmes et formations, qui seront abordésau chapitre suivant, ont non seulement pour objet <strong>de</strong> former <strong>de</strong>s créateurs, <strong>de</strong>s cadrescapables d’intervenir dans <strong>de</strong>s problématiques entrepreneuriales, mais aussi <strong>de</strong> susciter <strong>de</strong>scomportements entrepreneuriaux chez les futurs salariés.3.2.3.3. Le soutien logistique : un requis organisationnelCelui-ci est symbolisé par les pépinières d’entreprise et les incubateurs. S'inspirantd'expériences étrangères et <strong>de</strong>s structures d'incubation <strong>de</strong>s universités et <strong>de</strong>s technopolesaméricains, ces pépinières et incubateurs se sont développés tardivement mais <strong>de</strong> façon trèsrapi<strong>de</strong> en France. De moins <strong>de</strong> 10 en 1985, ils sont passés à plus <strong>de</strong> 200 au début <strong>de</strong>sannées 1990. En l'an 2000, il en existait quasiment un par région (Le Mon<strong>de</strong>, 2000b, p. I).119


Les incubateurs ont pour objet d’ai<strong>de</strong>r les porteurs <strong>de</strong> projets en leur fournissant <strong>de</strong>sconditions préférentielles <strong>de</strong> loyer et <strong>de</strong>s ressources communes variées et divisibles(téléphone, fax, photocopieuse, ordinateur, accès à Internet, logiciels <strong>de</strong> simulation pourplan d’affaires…). Cependant, leur réussite rési<strong>de</strong> dans le conseil et l’accompagnementproposés à ces porteurs. Autant <strong>de</strong> facteurs qui ten<strong>de</strong>nt à minimiser les coûts <strong>de</strong> lancementd’un projet, et donc à renforcer la disponibilité <strong>de</strong>s ressources et à faciliter laconcrétisation du processus entrepreneurial par l’acte <strong>de</strong> création.Les incubateurs d’entreprise appartiennent habituellement aux collectivités locales ou à<strong>de</strong>s associations d’entreprise à but non lucratif 208 . Ils bénéficient d’une subvention enacquittant un loyer symbolique. Ils visent la création d’emplois 209 . Les caractéristiqueséconomiques <strong>de</strong> leur implantation conditionnent fortement leur fonctionnement et leur"ren<strong>de</strong>ment". Les zones choisies <strong>de</strong>vraient théoriquement permettre un accès aux marchés<strong>de</strong>s produits et services, concentrer une certaine <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> compétences locales, disposer<strong>de</strong>s ressources financières et garantir l’engagement <strong>de</strong> la communauté locale, notammentles milieux d’affaires.Aujourd’hui, les incubateurs, tout comme les pépinières d’entreprise, vivent un conflitopérationnel entre la promotion du développement économique et leur autonomiefinancière. La question <strong>de</strong> la pérennisation d’un certain nombre d’entre eux est àl’ordre du jour. Ils n’ont généralement pas atteint l’autonomie <strong>de</strong> fonctionnement pouvantles mettre à l’abri <strong>de</strong> choix budgétaires à l’intérieur <strong>de</strong>squels ils n’apparaissent pasprioritaires.Pour se donner les moyens <strong>de</strong> réussir une formation entrepreneuriale, il apparaissaitimportant pour un certain nombre d’établissements français <strong>de</strong> dédier un espace physiqueaux projets <strong>de</strong> création. Certains d’entre eux, à l'image <strong>de</strong> la Suisse, instaurent <strong>de</strong>sincubateurs internes pour accueillir et faciliter le mûrissement <strong>de</strong> projets 210 . Il existe 23incubateurs au sein d'universités, d’écoles et d’instituts auxquels il <strong>de</strong>vait s'en ajouter une208 Il existe <strong>de</strong>s incubateurs privés, mais ils sont très peu nombreux (Le Mon<strong>de</strong>, 2000b, op.cit, p. XIV).209 Ils peuvent aussi avoir à long terme <strong>de</strong>s effets indirects qu’il est difficile <strong>de</strong> mesurer. Une fois sorties <strong>de</strong>sincubateurs, on ne sait pas ce qu'il advient <strong>de</strong>s entreprises créées en termes <strong>de</strong> survie, <strong>de</strong> croissance et <strong>de</strong>création d'emplois.210 CRCI Haute Normandie, 2000, 18 pages.120


dizaine suite à une sélection par un comité réuni en mai 2000 211 . La loi "Allègre" prévoit lamise en place d'incubateurs "orientés technologies" pour valoriser les travaux <strong>de</strong> recherchedans les universités.Le premier incubateur dans un établissement <strong>de</strong> l’enseignement supérieur a vu le jour àl'Ecole Supérieure <strong>de</strong> Physique et Chimie Industrielle <strong>de</strong> Paris. L'Ecole <strong>de</strong>s Mines d'Alès adéveloppé <strong>de</strong>puis 1984 le plus important incubateur <strong>de</strong> France pour les projetstechnologiques (J. BERANGER et alii, 1998, p. 56 ; A. FAYOLLE, 1999, p. 49). La mêmeannée, l'E.M. Lyon a mis en place "Le Centre <strong>de</strong>s Entrepreneurs" qui assurel'accompagnement dans la création, la reprise et le développement d'entreprise.L'incubateur <strong>de</strong> l’Ecole Supérieure <strong>de</strong>s Télécommunications <strong>de</strong> Bretagne abrite <strong>de</strong>puis1996 ses dipômés-créateurs. L'ESC Grenoble a démarré <strong>de</strong>puis la rentrée 1999-2000 un"Hall <strong>de</strong> l'entrepreneuriat technologique".Si le coût <strong>de</strong>s incubateurs et les ressources humaines qu’ils mobilisent font que leurnombre est relativement faible dans les établissements d’enseignement supérieur, il n’en<strong>de</strong>meure pas moins qu’ils sont une option stratégique dans les formations enentrepreneuriat 212 . Leur mise en place pourrait consoli<strong>de</strong>r, tout au long du processusentrepreneurial, l’intention et contribuer à la concrétisation <strong>de</strong>s projets émanant <strong>de</strong>sétudiants.3.2.3.4. Les perspectives d’évolutionLes systèmes <strong>de</strong> soutien et d'appui à la création d’entreprise accompagnent lescréateurs potentiels le long du processus entrepreneurial. Ces systèmes étaient àl'origine <strong>de</strong>s mosaïques d’actions déconnectées les unes <strong>de</strong>s autres. Bien que l'on soit passé211 Plusieurs établissements s'associent dans un seul incubateur. Nous citerons "Agranov" qui regroupe lesuniversités Pierre et Marie-Curie (Paris-VI), Paris-Dauphine, l'Ecole Normale Supérieure et Paris Tech (LeMon<strong>de</strong>, 2000b, op.cit, p. XIV).L'ESIEA (Ecole Supérieure d'Informatique, Electronique et Automatique) a crée un incubateur <strong>de</strong> jeunespousses avec l'université <strong>de</strong> Marne-la-Vallée et l'Ecole <strong>de</strong>s Ponts. L'ESC Grenoble collabore avec l'universitécalifornienne UCLA. A l'ESC Paris, les anciens élèves ont mis en place "ESCP-EAP Création", unincubateur jumelé avec un réseau similaire en Allemagne, qui accueille <strong>de</strong>s élèves ou <strong>de</strong>s diplômés d'autresécoles (J.-C. LEWANDOWSKI, 2000b, p. 50). L'incubateur <strong>de</strong> l'ESSEC collabore à l'international avec unconsortium d'écoles et d'universités (l'International Center for Entrepreneurship and New Development) (LesEchos, 2000, p. 51).212 Le coût d'un incubateur est au minimum <strong>de</strong> 200 000 F par an et par projet. Au Québec, où l'on est trèsavancé dans ce domaine, on estime que le retour sur investissement n'est seulement que <strong>de</strong> 50% au bout <strong>de</strong>dix ans (Industries, 2000, p. 13). Le Ministère <strong>de</strong> l'Education Nationale a débloqué 200 millions <strong>de</strong> francspour encourager les incubateurs orientés vers la haute technologie (Le Mon<strong>de</strong>, 2000b, op.cit, p. XIV).121


d'actions ponctuelles à <strong>de</strong>s programmes d'action mis en œuvre par un ensemble <strong>de</strong>partenaires 213 , l'architecture <strong>de</strong>s domaines <strong>de</strong> compétence <strong>de</strong>s organismes, <strong>de</strong> plus enplus nombreux et avec <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> plus en plus diversifiées, n'est pas transparenteaux yeux <strong>de</strong>s porteurs <strong>de</strong> projet. L'ensemble <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s disponibles reste caractérisé par sagran<strong>de</strong> diversité. On en recense en France quelques centaines 214 .Cependant, le travail effectué par les organismes d'ai<strong>de</strong> et d’accompagnement à lacréation d'entreprise est indéniable. Ils ont le mérite d'offrir un espace <strong>de</strong> dialogue quirompt l’isolement <strong>de</strong>s individus engagés dans le processus entrepreneurial. Cet espacefavorise une médiation entre ceux-ci, les acteurs concernés et les ressources mobilisées.Une meilleure compréhension du processus entrepreneurial amont peut faireprogresser les dispositifs d'appui et <strong>de</strong> soutien. Le système éducatif (lycées, universités,écoles, instituts), qui était jusqu'à un passé récent, en marge <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> soutien et <strong>de</strong>support à la création d'entreprise, en fait graduellement partie aujourd’hui. Mais il seraitsans doute vain <strong>de</strong> chercher un modèle explicatif global pour améliorer les systèmes <strong>de</strong>soutien et d’appui 215 . La diversité <strong>de</strong>s créateurs, <strong>de</strong> leurs buts, <strong>de</strong> leurs projets et <strong>de</strong> leursenvironnements impose une approche plurielle.Quelques gran<strong>de</strong>s tendances doivent toutefois se <strong>de</strong>ssiner pour que ces systèmesfacilitent les trajectoires au sein du processus entrepreneurial amont 216 . Il faut faire appel à<strong>de</strong>s intervenants possédant un professionnalisme rigoureux, <strong>de</strong>s vocations différenciéesmais plus généralistes. Les outils <strong>de</strong> financement locaux doivent être plus présents. Il estnécessaire <strong>de</strong> trouver une synergie entre les divers organismes pour une meilleureharmonisation <strong>de</strong>s énergies qui diminuerait les interfaces avec les porteurs <strong>de</strong> projets et les213 Des réseaux se sont constitués. Le réseau "Chances" mis en place par l'APCE, vise à "franchiser" tout unnombre <strong>de</strong> partenaires pour accueillir et orienter, <strong>de</strong> façon semblable et sur l'ensemble du territoire, lescréateurs d'entreprise. Des Missions Régionales à la Création et au Développement <strong>de</strong>s Nouvelles Entreprises(sous l'égi<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'APCE) ont pour objectifs <strong>de</strong> coordonner les politiques régionales à la création d'entrepriseet <strong>de</strong> faciliter la synergie entre les différents partenaires (A. LETOWSKI, 1991, op.cit, p. 2 et 4).214 L'APCE a recensé, en 1998, plus <strong>de</strong> 1 850 ai<strong>de</strong>s pour les TPE/PME (E. BEMBARON, Le Mon<strong>de</strong>, 1998, p.29). La quatrième édition du gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s financements <strong>de</strong> proximité a recensé 458 structures intervenantspécialement dans le financement <strong>de</strong>s créations <strong>de</strong> TPE (APCE, site Internet, http://www.apce.com, février2000, op.cit).A ce sta<strong>de</strong>, les mises en relation, les informations sur les ai<strong>de</strong>s et les sources <strong>de</strong> financement et <strong>de</strong> conseilprivés ou publics sont particulièrement appréciées. Pour se reconnaître dans le "maquis" <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>sconseils, un site Internet au niveau <strong>de</strong> chaque région ou département, faciliterait les moyens d'accès auxporteurs <strong>de</strong> projets.215 Il n’en <strong>de</strong>meure pas moins que quelques travaux peuvent contribuer à l’amélioration du fonctionnement <strong>de</strong>ces systèmes. Nous pensons particulièrement à F. BARES et R. MULLER (2002) qui ont mobilisé la théoriedu don pour dépasser certaines barrières aux soutiens entrepreneuriaux.216 Nous nous inspirons essentiellement <strong>de</strong>s articles <strong>de</strong> P. ALBERT et alii (1994, p. 101-103) et <strong>de</strong> A.LETOWSKI (1991, op.cit, p. 3).122


créateurs d’entreprise. De manière plus formelle, en présence cette fois <strong>de</strong> la nécessitéd’élaborer un plan <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s systèmes d'appui et <strong>de</strong> soutien à la créationd'entreprise, il faut combiner une approche <strong>de</strong>scendante <strong>de</strong> l’administration centrale etune approche ascendante <strong>de</strong>s acteurs locaux, avec <strong>de</strong>s "alliances" entre les différentsniveaux <strong>de</strong> décision et d’intervention 217 .Conclusion du chapitre 3Ce chapitre nous permet <strong>de</strong> consoli<strong>de</strong>r notre positionnement dans l’approcheprocessuelle <strong>de</strong> l’entrepreneuriat que nous avons annoncée au chapitre premier. Dansles travaux sur les mobiles qui agissent sur le processus entrepreneurial amont, nousdistinguons ceux <strong>de</strong>s économistes qui ont tendance à les concevoir d’un point <strong>de</strong> vueexclusivement "économique", et ceux <strong>de</strong>s chercheurs venus d'autres disciplines qui lesexpliquent par <strong>de</strong>s liens intimes entre l'individu, ses traits <strong>de</strong> personnalité et sonenvironnement. Les mobiles qui peuvent expliquer le processus entrepreneurial sontune interpénétration constante d'un besoin économique, <strong>de</strong> traits psychologiques,d'une culture, d’un sentiment familial et <strong>de</strong> principes éthiques.Conjointement à ces mobiles, <strong>de</strong>s facteurs contingents agissent sur ce processus. Eneffet, l’expérience professionnelle, l’environnement territorial et les systèmes d’appuiet <strong>de</strong> soutien à la création d’entreprise peuvent agir sur l’intention entrepreneuriale, etconséquemment sur l’acte d’entreprendre.Au cours du processus entrepreneurial amont, l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s mobilesentrepreneuriaux nous ai<strong>de</strong>nt à comprendre les motivations <strong>de</strong>s individus ; l’expérienceprofessionnelle peut expliquer l’acquisition d’aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales ; l’ancrageterritorial et les systèmes d’appui et <strong>de</strong> soutien à la création d’entreprise sont <strong>de</strong>s facteurs217Pour une approche plus détaillée sur cette question, cf. P.-A. JULIEN (1994, op.cit, p. 63). Le ConseilNational <strong>de</strong> la Création d’Entreprises (CNCE) fait office d'organisme fédérateur au niveau <strong>de</strong> l'administrationcentrale. Il a pour mission <strong>de</strong> construire une politique nationale <strong>de</strong> la création d’entreprise. Il a en chargel’éducation nationale, l’information et la sensibilisation du grand public, les gran<strong>de</strong>s décisions stratégiquesd’appui (financières, logistiques) et les actions favorisant la recherche et le transfert <strong>de</strong> l’information. Pources <strong>de</strong>rnières, il s’agit notamment <strong>de</strong> favoriser la création d’entreprise par <strong>de</strong>s chercheurs. Le CNCE regroupedésormais les quatre gran<strong>de</strong>s structures d’ai<strong>de</strong>s à la création : "Entreprendre en France", "FondationEntreprendre" (structure patronale), "France Initiatives Réseaux" (collectivités locales) et "Adie"(Association pour le Droit à l'Initiative Economique).Au niveau local, plus proche <strong>de</strong>s porteurs <strong>de</strong> projets et <strong>de</strong>s créateurs, il est question <strong>de</strong> confier les actions <strong>de</strong>formation, le financement <strong>de</strong> proximité et la coordination <strong>de</strong>s différents protagonistes.123


susceptibles d’augmenter les perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressources. La mise enperspective <strong>de</strong> ces mobiles et <strong>de</strong> ces facteurs contingents nous servira <strong>de</strong> base pourconcevoir <strong>de</strong>s hypothèses formulant les variables susceptibles d’influencer l'intentionentrepreneuriale.Tout au long <strong>de</strong> cette première partie, nous nous sommes positionnés dans le champ <strong>de</strong>la recherche, nous avons formulé notre problématique et tenté <strong>de</strong> mieux appréhen<strong>de</strong>r leprocessus entrepreneurial à travers l’analyse <strong>de</strong> l’entrepreneur, <strong>de</strong>s mobiles et <strong>de</strong>s facteurscontingents qui peuvent amener les individus à entreprendre. Conformément auxpositionnements théoriques précé<strong>de</strong>mment exposés, la <strong>de</strong>uxième partie se propose toutd’abord d’analyser un facteur contextuel susceptible d’influencer l’intentionentrepreneuriale : l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat et ses différents aspects. Ensuite,nous présentons le cadre théorique et le modèle <strong>de</strong> l'intention entrepreneuriale en synthèse<strong>de</strong>s différentes hypothèses <strong>de</strong> recherche.124


PARTIE II - UN MODELE DE <strong>L'INTENTION</strong><strong>ENTREPRENEURIALE</strong> A TRAVERS UN PROCESSUSMARQUE PAR DES PROGRAMMES OU DES FORMATIONSEN ENTREPRENEURIAT125


INTRODUCTIONCette <strong>de</strong>uxième partie "Un modèle théorique <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale àtravers un processus marqué par <strong>de</strong>s programmes ou <strong>de</strong>s formations enentrepreneuriat" s’articule autour <strong>de</strong> trois ensembles.Le chapitre quatre expose ce que nous entendons par l’enseignement <strong>de</strong>l’entrepreneuriat. Il tente d’apporter <strong>de</strong>s éclairages sur la dualité du systèmed’enseignement supérieur français. Il retrace l’évolution <strong>de</strong>s diplômés en gestion dansl’accès aux fonctions dirigeantes et à haute responsabilité. Il formule les mutations socioéconomiqueset technologiques qui ont conduit l’enseignement supérieur à intégrergraduellement l’entrepreneuriat et la création d’entreprise dans ses cursus. Nousinventorions les pratiques <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat en France. Nousrépartissons l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat en trois niveaux d’intervention enprésentant parallèlement à chacun d’eux, les pratiques pédagogiques les plus déployées.Nous mettons ainsi l’accent sur la nécessité d’adopter <strong>de</strong>s approches transversales dansl’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat. Celles-ci trouvent un terreau favorable dans lespédagogies par projet. Nous accordons une attention particulière aux intervenantsuniversitaires. Avant <strong>de</strong> conclure, notre réflexion sur l’analyse <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong>l’entrepreneuriat en France se concrétise par la construction d’un cadre général d’analyse.Celui-ci combine les métho<strong>de</strong>s pédagogiques et les phases d’intervention dansl’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat.Le chapitre cinq consiste à argumenter la construction théorique qui s’appuie sur lemodèle <strong>de</strong> la formation entrepreneuriale <strong>de</strong> A. SHAPERO et L. SOKOL (1982) et lathéorie du comportement planifiée <strong>de</strong> I. AJZEN (1991). Il expose <strong>de</strong>ux modèles <strong>de</strong>l’intention entrepreneuriale illustrant la théorie du comportement planifié en tant que cadrethéorique.Le chapitre six conceptualise les variables personnelles et contextuelles que nousretenons dans l’intention entrepreneuriale (les attitu<strong>de</strong>s associées au comportement, lesnormes subjectives et les perceptions du contrôle comportemental), tout en posant les126


hypothèses <strong>de</strong> recherche. Il présente en synthèse le modèle <strong>de</strong> l’intention entrepreneurialequi est testé par une enquête comparative dans divers établissements <strong>de</strong> gestion.127


Chapitre 4 - Un cadre général d'analyse <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong>l’entrepreneuriat en France"Il faut oser tout examiner, tout discuter, tout enseigner même".CONDORCETNous avons posé en introduction générale le postulat que l’entrepreneuriat peut fairel’objet d’un enseignement. Les appropriations culturelles sont fonction <strong>de</strong> l'universfréquenté par l'apprenant (J.-Y. ROBIN, 1994, p. 77). Et si l'acte d'entreprendre dépend ducontexte, il n'en est pas moins <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong>s hommes, insiste S. BIRLEY (1998, p.14).Traiter <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat exige <strong>de</strong> préciser ce que nous enentendons. Il existe <strong>de</strong> multiples positions académiques, à l’instar <strong>de</strong> la diversité quisubsiste sur le concept d’entrepreneuriat (K.H. VESPER, W.B. GARTNER, 1997, p. 407).A. GIBB et J. COTTON (2002, p. 5) suggèrent que l’entrepreneuriat dans un contexteéducatif est un ensemble <strong>de</strong> comportements, d’aptitu<strong>de</strong>s et d’attributs exercésindividuellement ou collectivement pour manager <strong>de</strong>s individus ou <strong>de</strong>s organisations <strong>de</strong>toute sorte, pour créer <strong>de</strong>s entreprises et innover dans <strong>de</strong>s contextes <strong>de</strong> forte incertitu<strong>de</strong> etcomplexité. Ces comportements, aptitu<strong>de</strong>s et attributs sont <strong>de</strong>s moyens d’accomplissementpersonnel 218 . Selon M. LAUKKANEN (2000, p. 26-27), l’éducation entrepreneuriale peutêtre définie comme "quelque chose" qui facilite l’accès aux pratiques entrepreneuriales.Elle concerne le "que faire ?" et la façon <strong>de</strong> concrétiser celui-ci en étant personnellementimpliqué 219 .Pour notre part, nous considérons que tout enseignement (enseignements,programmes ou formations <strong>de</strong> sensibilisation, <strong>de</strong> spécialisation et d’accompagnement)218 “Behaviours, skills and attributes applied individually and/or collectively to help individuals andorganisations of all kinds, to create, cope with and enjoy change and innovation involving higher levels ofuncertainty and complexity as a means of achieving personal fulfilment”.219 "Entrepreneurial education is as something concerned with learning and facilitating for entrepreneurship(what to do and how to make it happen by being personally involved) and less with studying about it (in a<strong>de</strong>tached manner, as a social phenomenon among others)".128


<strong>de</strong>stiné à préparer et à développer les perceptions, les attitu<strong>de</strong>s et les aptitu<strong>de</strong>sentrepreneuriales, est qualifié d’"entrepreneurial" 220 .S’intéresser à l'impact que peut avoir un programme ou une formation enentrepreneuriat, parmi d’autres variables, sur l’intention entrepreneuriale, nécessite aupréalable d’analyser l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat sous ses divers aspects. Il nous asemblé utile, avant d’entrer dans le vif du sujet, <strong>de</strong> comprendre les diverses fonctions dudiplôme et les différences "marchan<strong>de</strong>s" et sociales qu’il engendre. Nous adoptons uneperspective historique pour appréhen<strong>de</strong>r les liens entre les formations en gestion etl'évolution <strong>de</strong> l’exercice <strong>de</strong> fonctions patronales et dirigeantes. Ceci peut nous ai<strong>de</strong>r àstructurer notre compréhension sur les trajectoires <strong>de</strong> carrière <strong>de</strong>s diplômés <strong>de</strong>gestion. Ensuite, nous exposons l’adéquation <strong>de</strong>s systèmes d’enseignement supérieur avecl’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat et <strong>de</strong> la création d’entreprise. Nous insistons sur lesmutations économiques et technologiques qui génèrent une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> sociale <strong>de</strong>s étudiantsqui souhaitent emprunter <strong>de</strong>s voies entrepreneuriales.Il est impératif pour notre question <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong> développer une compréhensionglobale <strong>de</strong> l'"existant" en matière d’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat en France,notamment pour ce qui est <strong>de</strong>s DESS IAE. Pour avoir un aperçu sur ce que peuvent êtrenos terrains d'enquête, nous dressons un état <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong>s formations universitaires <strong>de</strong>troisième cycle. La diversité <strong>de</strong>s formes d’entrepreneuriat et <strong>de</strong> création d’entreprise nousoblige à analyser les niveaux d’intervention dans l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat engénéral et <strong>de</strong> la création d’entreprise en particulier, tout en insistant sur les pratiquespédagogiques les plus utilisées.Pour une vue d’ensemble du phénomène, et sans une immersion profon<strong>de</strong> dans lessciences <strong>de</strong> l’éducation, notre objectif est également <strong>de</strong> présenter les approchestransversales qui utilisent <strong>de</strong>s pédagogies par projets axées sur les attitu<strong>de</strong>s. Vouloirapporter <strong>de</strong>s connaissances sur l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat exige <strong>de</strong> nous intéresserà un type d’intervenant particulier, les enseignants pour lesquels nous prévoyons unespécialisation dans la formation et une reconnaissance académique par leurs pairs. En220 Pour nos approches <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> sensibilisation, <strong>de</strong> spécialisation et d’accompagnement, cf.infra., p. 139 à 143, "4.4. Des objectifs et <strong>de</strong>s pédagogies à un triple niveau d’intervention". Pour nosacceptions d’attitu<strong>de</strong> entrepreneuriale, cf. infra., p. 181-182, "6.1.1. Les attitu<strong>de</strong>s associées aucomportement", et pour celle d’aptitu<strong>de</strong> entrepreneuriale, cf. infra., p. 197, "6.1.3.1. Les perceptions <strong>de</strong>saptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales".129


synthèse <strong>de</strong> cette large mise en perspective, notre contribution personnelle se concrétisepar l’élaboration d’un cadre général d’analyse <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong>l’entrepreneuriat en France. En nous appuyant sur les travaux <strong>de</strong> J.-P. BECHARD(2000), sur <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s empiriques et sur nos investigations personnelles, ce cadre tientcompte <strong>de</strong>s phases d’intervention <strong>de</strong> l’enseignement (sensibilisation, spécialisation,accompagnement et appui), <strong>de</strong> ses objectifs et <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s pédagogiques en œuvre. Il estun instrument qui peut servir à <strong>de</strong> nouvelles innovations pédagogiques.4.1. Dualité du système d’enseignement supérieur français : diversité <strong>de</strong>svaleurs sociales et "marchan<strong>de</strong>s" <strong>de</strong>s diplômesSi l'économie du XIX ème siècle s'est développée sans "diplômés", aujourd'hui lesautodidactes et les hommes formés uniquement par la voie pratique ne sont plus aussinombreux. Jusqu’à la fin <strong>de</strong>s années 1970, l’université avait pour tâche <strong>de</strong> former lesenseignants, les membres <strong>de</strong>s professions <strong>de</strong> la santé, les juristes et les fonctionnairesmoyens. Les gran<strong>de</strong>s écoles <strong>de</strong> l’Etat pourvoient la haute administration et les postes àhaute responsabilité. Depuis leur fondation, les écoles <strong>de</strong> management et gestion formentles dirigeants et les cadres supérieurs d’entreprise. Cette "spécialisation" dans les objectifs<strong>de</strong> formation, conjuguée avec <strong>de</strong>s raisons historiques, idéologiques, économiques etsociales, fait que le système d'enseignement supérieur en France connaît une "dualité" sanségale par ailleurs. Elle se manifeste dans l'existence simultanée d’un double systèmed’enseignement, le secteur universitaire et celui <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s écoles 221 . Elle recouvre, nousfait savoir P. BOURDIEU (1989, p. 132), <strong>de</strong>ux styles <strong>de</strong> travail et <strong>de</strong>ux visions dumon<strong>de</strong> 222 . Cette "dualité" distingue les diplômés universitaires <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong>s écolespubliques, consulaires ou privées.Selon P. BOURDIEU (1989, p. 165), le diplôme est sans doute l'"attribut" le plusdéterminant <strong>de</strong> l'"i<strong>de</strong>ntité sociale". Il est un titre académique qui confère à son détenteur221 A tort, plusieurs auteurs attribuent l’origine et la paternité <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s écoles françaises à Napoléon I er ,note B. MAGLIULO (1982, p. 12-13). D’après cet auteur, c’est durant les années 1880-1914 quel’expression "gran<strong>de</strong> école" se substituait à celle d’"école spéciale". Elle fût véritablement consacrée après lasecon<strong>de</strong> guerre mondiale.222Pour insister sur l'opposition et la dualité entre les <strong>de</strong>ux systèmes d’enseignement, P. BOURDIEU (1989,p. 138) voit qu’ "Ainsi, il suffit <strong>de</strong> rassembler la série <strong>de</strong>s traits qui caractérisent les <strong>de</strong>ux espècesd'institution scolaires pour entrevoir les effets qu'elles produisent dans et par leur opposition même".130


<strong>de</strong>s valeurs personnelles et un statut social. Cependant, la dualité du systèmed’enseignement français produit <strong>de</strong>s diplômes aux valeurs "marchan<strong>de</strong>s" différentes, selonentre autre, l’origine et la réputation <strong>de</strong> l’établissement qui l’a délivré. Ceux <strong>de</strong>s écoles <strong>de</strong>management et gestion, notamment les plus prestigieuses (EDHEC, ESCP, ESSEC, HEC etSup <strong>de</strong> Co), distinguent ses titulaires <strong>de</strong> leurs homologues universitaires sur le marché dutravail, avec <strong>de</strong>s conséquences importantes sur les trajectoires <strong>de</strong> carrière <strong>de</strong>s diplômés 223 .A cet effet, M. SAFAVIAN-MARTINON (1998, p. 32) qualifie le diplôme d’outil <strong>de</strong>"sélection culturelle".Il n’en reste pas moins que le diplôme, quel que soit son origine, ouvre au moins,majoritairement en France, l’accès au statut <strong>de</strong> cadre. En effet son rôle, explique M.SAFAVIAN-MARTINON (1998, p. 36 et 82), doit être compris en relation avec le statuttypiquement français <strong>de</strong> cadre, essentiellement accessible par le niveau <strong>de</strong> formation. Lediplôme confère la possibilité d'entamer une carrière dont les caractéristiques et le rythmed'évolution se distinguent nettement <strong>de</strong> ceux qui n'ont pas commencé à ce niveau. Cetaccès direct au statut <strong>de</strong> cadre oppose les diplômés aux autodidactes. Ces <strong>de</strong>rniers sonthandicapés quant à la "transférabilité du diplôme" sur le marché du travail 224 .Parmi les diverses fonctions du diplôme, nos investigations portent plusparticulièrement sur les différences sociales qu’il engendre. En plus du titre scolaire, lesliens familiaux et la propriété du capital sont <strong>de</strong>s facteurs indispensables pour se frayer unchemin dans les postes <strong>de</strong> direction et <strong>de</strong> responsabilité. Notre propos se termine par lamise en valeur <strong>de</strong>s mutations économiques et technologiques qui ont propulsé les"gestionnaires" aux <strong>de</strong>vants <strong>de</strong>s fonctions dirigeantes et à responsabilité.4.1.1. Le diplôme <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s écoles : un système <strong>de</strong> différence socialePartant du constat que les mêmes classes sociales occupent majoritairement les places<strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s écoles et les positions dominantes dans les entreprises, P. BOURDIEU (1989,223 Cf. à ce sujet, M. BAUER et B. BERTIN-MOUROT (1987).224 Au vu <strong>de</strong> la théorie du "screening" (filtre), le diplôme est important car il permet une sélection à l'entrée età la sortie <strong>de</strong> l'école, ce qui représente <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> "filtre" en moins pour l'employeur, commente M.SAFAVIAN-MARTINON (1998, p. 420). Il est aussi, au regard <strong>de</strong> la théorie du signal, un "signe <strong>de</strong>compétences supposées très qualifiées", surtout en début <strong>de</strong> carrière.131


p. 139 et 140) envisage les "écoles du pouvoir" 225 comme <strong>de</strong>s instruments <strong>de</strong> reproductionsociale et <strong>de</strong> "consécration". A travers elles, les classes dominantes cherchent à produire età conserver leurs privilèges. Les gran<strong>de</strong>s écoles répon<strong>de</strong>nt beaucoup mieux que les facultésaux attentes <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> bourgeoisie qui contourne l'obstacle scolaire.Le diplôme <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s écoles réalise donc l'opération qui consiste à connaître et àreconnaître les frontières sociales qui différencient ses détenteurs. En tant que système <strong>de</strong>différences scolaires, confirme P. BOURDIEU (1989, p. 140 et 188), les gran<strong>de</strong>s écolesplacent d'emblée leurs diplômés sur une trajectoire sociale qui les conduira toujours plusvite, plus loin et plus haut. Les diplômés <strong>de</strong>s écoles les plus connues sont recrutés à l'entréedans la vie active sur <strong>de</strong>s postes plus intéressants et plus stratégiques dans <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>sentreprises. Ayant commencé en général dans <strong>de</strong>s postes importants, ils ont plus <strong>de</strong>possibilités d'accé<strong>de</strong>r aux fonctions les plus prestigieuses au fil <strong>de</strong> leur carrière 226 .Cependant, le titre scolaire n'est pas suffisant en soi, signale P. BOURDIEU (1989, p.404 et 412), pour accé<strong>de</strong>r aux positions dominantes dans le champ économique. Les liens<strong>de</strong> parenté avec les affaires et la cooptation sont aussi influents. Le taux <strong>de</strong> détenteurs <strong>de</strong>titres d'enseignement supérieur parmi les dirigeants croît, signale P. BOURDIEU (1989,p.404), très fortement quand on va <strong>de</strong>s entreprises à contrôle familial, aux entreprisespubliques ou privées. L’"esprit du corps", synonyme <strong>de</strong> la constitution du capital social,est une ressource collective qui permet à chacun <strong>de</strong>s membres d'un groupe intégréd'accé<strong>de</strong>r au capital individuellement possédé par chacun. Il accroît le champ <strong>de</strong>sprivilèges <strong>de</strong>s diplômés <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s écoles. Le diplôme se substitue donc au capital et aulien du sang.225 Le titre que donne l’auteur au <strong>de</strong>uxième chapitre <strong>de</strong> la quatrième partie <strong>de</strong> son ouvrage (p. 428-481) esttrès parlant à cet égard : "écoles du pouvoir et pouvoir sur l'économie".226 M. SAFAVIAN-MARTINON (1998, op.cit, p. 43-49), dont la thèse tourne autour <strong>de</strong> l'influence dudiplôme sur les attitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> carrière <strong>de</strong> l'individu, nous informe que la littérature sur la carrière, un "conceptmultiforme", est riche. Les théories prennent leurs sources dans différentes disciplines telles que lasociologie, la psychologie, l’économie, la gestion et le comportement organisationnel. Dans son acception laplus courante, la carrière est considérée comme la chronologie <strong>de</strong>s postes occupés durant la vieprofessionnelle. Cependant, il existe <strong>de</strong>s auteurs qui lui accor<strong>de</strong>nt une dimension dynamique en la définissantcomme "une suite <strong>de</strong> mobilités".132


4.1.2. L’accès aux fonctions dirigeantes et à responsabilité <strong>de</strong>s diplômés en gestionDans une étu<strong>de</strong>s sur les 200 plus gran<strong>de</strong>s entreprises françaises, M. BAUER et B.BERTIN-MOUROT (1987) distinguent trois modalités d'accès aux fonctions <strong>de</strong> directionet aux hautes responsabilités : l'"atout-Etat" : les gran<strong>de</strong>s écoles (ENA, Ecoles Polytechnique, Ecole Centrale, Ecole<strong>de</strong>s Mines…) et les couloirs <strong>de</strong> la haute administration publique contribuent à ladistribution <strong>de</strong>s pouvoirs et <strong>de</strong>s privilèges. Les dirigeants et les hauts responsables ontété portés à la direction avec "la complicité" <strong>de</strong> l'Etat ; l'"atout-capital" : les dirigeants et les hauts responsables ont eu accès à leur statut àtravers la propriété du capital qui légitime le pouvoir. Le renouvellement <strong>de</strong> l’éliteéconomique est assuré par l’accumulation et la transmission <strong>de</strong>s patrimoines 227 ; l'"atout-carrière" : les dirigeants et les hauts responsables ont été portés à leur fonctiongrâce à leurs potentiels et leurs résultats dans les différents postes qu’ils ont occupé.Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong>s voies d’accès au patronat et aux hautes sphères <strong>de</strong>s entreprises publiques etprivées, il nous importe <strong>de</strong> comprendre la place et l'évolution <strong>de</strong>s diplômés en gestion, parrapport aux autres diplômés.Au début <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> industrialisation, ce sont surtout <strong>de</strong>s ingénieurs qui occupaientles postes <strong>de</strong> patrons et <strong>de</strong> hauts responsables. Leur nombre se renforçait avec les années.Les mutations économiques, sociales et technologiques <strong>de</strong>s années 1970 ont été suivies parl’émergence <strong>de</strong> nouvelles catégories <strong>de</strong> patrons et <strong>de</strong> hauts responsables à la mesure <strong>de</strong>l’accroissement <strong>de</strong>s fonctions financières et commerciales par rapport aux fonctionstechniques (P. BOURDIEU, 1989, p. 310). Ces changements se répercutent sur lespositions <strong>de</strong>s diplômés en gestion dans la hiérarchie patronale et dirigeante. Par leurformation, ils sont plus disposés à assurer <strong>de</strong>s fonctions d'encadrement dans les métiers <strong>de</strong>la finance, du marketing, <strong>de</strong> la gestion du personnel 228 ... Leur ascension prend une227 Cf. à ce sujet M. BAUER (1993).228 Si parmi ces diplômés en gestion nous retrouvons une majorité provenant <strong>de</strong>s écoles <strong>de</strong> commerce,c’est que ces <strong>de</strong>rnières étaient les seules, pendant longtemps, à dispenser <strong>de</strong>s enseignements <strong>de</strong> gestion.En 1940, on comptabilisait déjà vingt et une écoles <strong>de</strong> commerce (P. BOURDIEU, 1989, op.cit p. 316),alors que la gestion n’a été admise comme discipline universitaire que dans la décennie 1960.Aujourd’hui, en plus <strong>de</strong>s écoles <strong>de</strong> management et gestion, diverses filières académiques fournissentl'ensemble <strong>de</strong>s cadres <strong>de</strong> "management" français, notamment les départements <strong>de</strong>s scienceséconomiques, <strong>de</strong> psychologie, <strong>de</strong> droit, les I.E.P, l’E.N.A et les autres filières <strong>de</strong> la fonction publique.Les IAE par le biais <strong>de</strong> divers DESS <strong>de</strong> gestion qui se multiplient <strong>de</strong>puis la décennie 1980, préparent133


extension progressive dans <strong>de</strong>s secteurs d'activité <strong>de</strong> plus en plus diversifiés (A. THEPOT,1979). Nous admettons que les changements sociaux et technologiques et lerenouvellement partiel du patronat et <strong>de</strong>s hauts responsables sont allés <strong>de</strong> pair.Les diplômés <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> gestion ne sont sans doute pas moins entreprenantsque les autres. Mais le cheminement <strong>de</strong> leur carrière où ils se voient, aussitôt le diplômeobtenu, offrir <strong>de</strong>s postes gratifiants avec <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> rémunération avantageuses, lesdirige droit vers le salariat. Pour les amener éventuellement vers <strong>de</strong>s voiesentrepreneuriales, les établissements <strong>de</strong> gestion ont mis en place <strong>de</strong>s enseignements,programmes et formations où l’entrepreneuriat et la création d’entreprise occupent <strong>de</strong>spositions <strong>de</strong> plus en plus stratégiques dans leurs dispositifs pédagogiques.4.2. Une adaptation croissante du système éducatif supérieur àl’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriatLes établissements <strong>de</strong> gestion du système éducatif supérieur formaient en général, à <strong>de</strong>smétiers <strong>de</strong> direction ou <strong>de</strong> "technostructure", pour reprendre le vocable <strong>de</strong> J.K.GALBRAITH (1969) [1967]. Il n'était pas dans leurs objectifs <strong>de</strong> présenterl'entrepreneuriat comme une possibilité professionnelle. Leurs diplômés semblaients'intégrer dans <strong>de</strong>s structures formalisées où les fonctions, les responsabilités et lesactivités étaient bien délimitées.Cependant, <strong>de</strong>puis 1995, bien qu’elle reste relativement faible par rapport à l'Amériquedu Nord et à la Gran<strong>de</strong>-Bretagne, l'introduction <strong>de</strong> l'entrepreneuriat dans le systèmeéducatif supérieur français connaît un rythme <strong>de</strong> plus en plus accéléré. Les universités, lesécoles et les instituts innovent en introduisant plus d’enseignements, d’options, <strong>de</strong> filièreset <strong>de</strong> formations entières en entrepreneuriat et en création d'entreprise. L'esprit d’entreprisefait désormais davantage partie <strong>de</strong> leurs missions.Cette intégration croissante <strong>de</strong> l’entrepreneuriat dans les programmes d’enseignementtrouve plusieurs sources. Primo, bien qu’aucune mesure politique <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> enverguren’ait été prise pour donner à l'entrepreneuriat une place réelle dans les programmeséducatifs, une réelle volonté <strong>de</strong>s divers acteurs concernés s'exprime en faveur d'uneexplicitement à <strong>de</strong>s métiers <strong>de</strong> gestionnaire et <strong>de</strong> dirigeants <strong>de</strong> PME/PMO. Néanmoins, aujourd'huiencore, les diplômés <strong>de</strong>s écoles <strong>de</strong> management et gestion, notamment les plus huppées, bénéficient <strong>de</strong>plus gran<strong>de</strong>s facilités d’accès à <strong>de</strong>s postes intéressants dans les premières années <strong>de</strong> leur vie active.134


introduction plus conséquente <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l'entrepreneuriat. Secundo, lacomposition du tissu économique (à dominante TPE et PME) privilégie aujourd'hui <strong>de</strong>ssalariés aux compétences et comportements plus entrepreneuriaux. Tertio, les changementssociaux et économiques induits par la nouvelle économie se traduisent par un double effetqui trouve peu d'échos dans l’ancien système éducatif.Premièrement, davantage d’étudiants envisagent <strong>de</strong>s carrières entrepreneuriales, d’oùune affluence sur les enseignements consacrés au "e-business", à la gestion <strong>de</strong> projets et àla création d'entreprise. Deuxièmement, cette affluence induit <strong>de</strong>s modifications profon<strong>de</strong>s<strong>de</strong>s contenus et <strong>de</strong>s pédagogies d’enseignement et une redistribution <strong>de</strong> la géographie <strong>de</strong>scours optionnels.Bon nombre d’universités, au sein <strong>de</strong>squelles <strong>de</strong>s IAE, <strong>de</strong>s écoles <strong>de</strong> management etgestion et d’ingénieurs ont perçu la nécessité fondamentale <strong>de</strong> s’adapter aux changementscaractérisant cette pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> mutations économiques, technologiques et sociales,notamment la nouvelle économie qui offre aux étudiants <strong>de</strong> nouvelles opportunitésd'entreprendre 229 . Ces établissements mettent en place <strong>de</strong>s programmes et <strong>de</strong>s formations enentrepreneuriat pour répondre à une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> sociale. En tant que tels, ce sont, au sens <strong>de</strong>M. LAUKKANEN (2000, p. 26), <strong>de</strong>s systèmes d’innovation sociale. Présentonsmaintenant un historique <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat pour rendre compte <strong>de</strong> sonintégration progressive dans le paysage éducatif français.4.3. Un historique <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat dans lesétablissements supérieurs françaisAux Etats-Unis, la Harvard Business School a introduit un cours d’entrepreneuriat en1945. A la fin <strong>de</strong> la décennie 1960, il y avait 16 écoles et universités qui dispensaient <strong>de</strong>senseignements d'entrepreneuriat. J.-M. AURIFEILLE et E.-M. HERNANDEZ (1991, p.40) notent qu’entre 1968 et 1983, les Etats-Unis ont développé à un rythme annuel soutenu(seize en moyenne) <strong>de</strong>s programmes et <strong>de</strong>s formations en entrepreneuriat. En 1995, plus <strong>de</strong>229 Il est difficile <strong>de</strong> quantifier le phénomène avec précision, d'autant qu'il est inégalement réparti. A l'ESSCAd'Angers, on compte une bonne centaine <strong>de</strong> projets (J.-C. LEWANDOWSKI, 2000b, op.cit, p. 49). Enmettant en place un dispositif complet d'accompagnement <strong>de</strong> projets dans la nouvelle économie ("NewBusiness Center"), les enseignants <strong>de</strong> l'ESSEC sélectionnent une vingtaine <strong>de</strong> projets en moyenne partrimestre qui sont orientés vers l'incubateur d'entreprises <strong>de</strong> l'école (Les Echos, 2000, op.cit, p. 51).135


400 écoles dispensaient <strong>de</strong>s enseignements en entrepreneuriat (K.H. VESPER et W.B.GARTNER, 1997, p. 406-407). D’après J.O. FIET (2000, p. 102), plus <strong>de</strong> 800 écoles etuniversités offraient <strong>de</strong>s enseignements en entrepreneuriat en 2000.Au Canada, M. BOUCHARD-D'AMOURS et Y. GASSE (1989, p. 17) relèvent que"Jeunes Entreprises", l'un <strong>de</strong>s premiers programmes <strong>de</strong>stinés à l'entrepreneuriat,fonctionne <strong>de</strong>puis les années 1950 dans 85 villes environ. Il permet aux élèves dusecondaire et du collégial 230 d'acquérir expérimentalement, les connaissances nécessaires àla création et à la gestion d'une entreprise.L'enquête réalisée par la junior entreprise d'HEC, avec le soutien d'Ifop-Gallup, montreque plus du quart <strong>de</strong>s étudiants européens reçoivent <strong>de</strong>s enseignements <strong>de</strong> créationd'entreprise. Ceux-ci sont très présents en Allemagne, en Finlan<strong>de</strong> et aux Pays-Bas 231 .Les premiers enseignements en entrepreneuriat en France ont été optionnels. Ils ont vule jour en 1977 à l'ESC Paris, sur une initiative <strong>de</strong> P. SENICOURT (1997, p. 16). HEC aemboîté le pas en instaurant en 1978 une formation à la création d'entreprise, qui est<strong>de</strong>venue aujourd'hui HEC-Entrepreneurs. EM Lyon, un <strong>de</strong>s pionniers dans le domaine, acréé le Centre <strong>de</strong>s Entrepreneurs en 1984. L'ESSEC Angers a lancé en 1996 "La chaireEntrepreneurs PME/PMI". D’autres initiatives ont suivi à peu près à la même époque ;l'ESC Grenoble, l'ESC Lille, l'ESC Clermont-Ferrand… ont créé <strong>de</strong>s Mastères enentrepreneuriat.Avant d’intégrer <strong>de</strong>s thématiques d’entrepreneuriat, l’enseignement supérieur publics’est notablement orienté vers <strong>de</strong>s formations en management <strong>de</strong> PME, <strong>de</strong> niveau<strong>de</strong>uxième cycle au minimum. Ainsi, à partir <strong>de</strong> 1985, une dizaine <strong>de</strong> DESS ont été créés.L'IAE <strong>de</strong> Tours a été le premier à lancer le DESS "Gestion <strong>de</strong>s PME". Les DESS àdominante entrepreneuriat ou création d'entreprise sont apparus dans le paysage éducatif audébut <strong>de</strong>s années 1990 (tableau ci-<strong>de</strong>ssous). Ils sont en nombre <strong>de</strong> 10. Les <strong>de</strong>rniers crééssont les DESS "Création d’entreprise et ingénierie entrepreneuriale" <strong>de</strong> l’UFR <strong>de</strong>Sciences Sociales et <strong>de</strong> Gestion d’Evry-Val d’Essone, "Entrepreneuriat" <strong>de</strong> l’IAE <strong>de</strong>230 Au Québec, la formation collégiale se caractérise par une double vocation, préparer aux étu<strong>de</strong>suniversitaires et assurer une formation technique qui mène directement au mon<strong>de</strong> du travail.231 Le rapport ne précise pas la nature et le contenu <strong>de</strong>s formations (CCI Paris, 1999, op.cit, p. 2 et 6).136


Valenciennes, "Entrepreneuriat et développements <strong>de</strong> projets" <strong>de</strong> l’IGR <strong>de</strong> Rennes1, et"Entrepreneuriat et Activités Nouvelles" <strong>de</strong> l'IAE <strong>de</strong> Rouen 232 .Intitulé du DESSUniversitésCréation d'entreprises et gestion <strong>de</strong> projets Bor<strong>de</strong>aux IV(IAE)innovantsCréation, reprise et redressementClermont-Ferrand Id'entrepriseCréation d’entreprise et ingénierie Evry-Val d’Essone (UFR <strong>de</strong>entrepreneurialeSciences Sociales et <strong>de</strong> Gestion)Entrepreneuriat et développement <strong>de</strong> PME Metz (IAE)Gestion et management <strong>de</strong>s PMENantes (IAE)Création et gestion <strong>de</strong>s PMEParis VGestion <strong>de</strong>s PME-PMI : CréationParis XIId'entrepriseEntrepreneuriat et développement <strong>de</strong> projets Rennes1 (IGR)Entrepreneuriat et activités nouvelles Rouen (IAE)EntrepreneuriatValenciennes (IAE)Tableau 2 - DESS <strong>de</strong> Gestion orientés entrepreneuriat ou création d'entrepriseL'enquête <strong>de</strong> A. FAYOLLE (2000c) révèle qu'environ 160 établissementsd'enseignement supérieur dispensaient en 1998, au moins un cours ou entreprenaient uneaction <strong>de</strong> sensibilisation à l'entrepreneuriat. L'analyse <strong>de</strong>s résultats par type d'établissementmontre que les écoles <strong>de</strong> management et gestion affichent, et <strong>de</strong> loin, le score le plus forten la matière. En effet, plus <strong>de</strong> 70% <strong>de</strong> celles-ci offraient au moins un enseignement <strong>de</strong>l’entrepreneuriat, suivies respectivement par les écoles d'ingénieurs (46%) et lesuniversités (37%).232 Des enseignements sont intégrés dès le <strong>de</strong>uxième cycle un peu partout dans les départements <strong>de</strong> gestion(tels que "la filière entrepreneuriat", une option <strong>de</strong> maîtrise <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> l'université Paris-Dauphine, lemodule "création d’entreprise" <strong>de</strong> maîtrise IUP <strong>de</strong> Rouen) et <strong>de</strong> plus en plus dans <strong>de</strong>s troisièmes cycle (DESSCAAE <strong>de</strong> Lille).Il est à remarquer que les écoles d’ingénieurs ont initié l’enseignement <strong>de</strong> l'entrepreneuriat au début <strong>de</strong> ladécennie 1980. C'est le cas <strong>de</strong> l'Ecole Centrale <strong>de</strong> Lyon et <strong>de</strong> l'Ecole <strong>de</strong>s Mines d'Alès. La création d'activitésfait partie <strong>de</strong>s thèmes prioritaires retenus par le ministère <strong>de</strong> l'Economie, <strong>de</strong>s Finances et <strong>de</strong> l'Industrie dans lacharte <strong>de</strong>s écoles d'ingénieurs définie en juin 1999 (Industries, 2000, op.cit, p. 12-13).137


Plus <strong>de</strong> 70 établissements projetaient <strong>de</strong> lancer un enseignement en entrepreneuriat. Lesécoles d’ingénieurs occupent la tête avec le tiers <strong>de</strong>s prévisions. Les universités (19%) etles écoles <strong>de</strong> management et gestion (15%) manifestent <strong>de</strong>s prévisions beaucoup moinsimportantes.4.4. Des objectifs et <strong>de</strong>s pédagogies à un triple niveau d'interventionPlusieurs travaux 233 traitant <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat privilégient, àquelques différences secondaires, trois types <strong>de</strong> débats en la matière (A. TOUNES, 2003b,2003c) : les finalités : que nous répartissons en trois groupes. La première consiste àsensibiliser à l'entrepreneuriat, c’est-à-dire à stimuler <strong>de</strong>s facultés <strong>de</strong> créativité etd'initiative, et à développer l'autonomie et l'esprit d'initiative. La secon<strong>de</strong> a pourobjectif <strong>de</strong> spécialiser les étudiants dans les domaines d’activités <strong>de</strong> l’entrepreneuriat,<strong>de</strong> les inciter à la création d'entreprise. La <strong>de</strong>rnière finalité, enfin, estl’accompagnement et le suivi d’étudiants qui ont un projet <strong>de</strong> création d'entreprise.Dans la pratique, ces trois finalités sont complémentaires et peuvent se recouvrer ; les types <strong>de</strong> public : les besoins d’apprentissage, les niveaux <strong>de</strong> responsabilité et lesattentes <strong>de</strong>s individus se distinguent selon qu’il s'agit d’un public vaste, d’étudiants, <strong>de</strong>jeunes créateurs ou <strong>de</strong> chefs d’entreprise. Les étudiants, comparativement aux jeunescréateurs et aux entrepreneurs, manquent d'expérience, ont <strong>de</strong>s ambitions spécifiques<strong>de</strong> carrière et <strong>de</strong>s compétences vraisemblablement moindres. Cependant,l’hétérogénéité <strong>de</strong>s profils peut être porteuse d’un riche partage d’expérience ; la conception <strong>de</strong>s apprentissages : les métho<strong>de</strong>s pédagogiques pratiquées sedistinguent selon les finalités et les publics en présence. Elles mobilisent <strong>de</strong>s contenus,<strong>de</strong>s ressources logistiques, didactiques et humaines variés. Les stratégiesd’enseignement impliquent <strong>de</strong> définir au préalable les places et rôles <strong>de</strong> l’intervenant(universitaire, entrepreneur ou conseiller) et <strong>de</strong> l’étudiant.233 P. ALBERT et S. MARION (1998, op.cit., p. 29), J.-P. BECHARD (1998, op.cit., p. 33), A. FAYOLLE(1999, op.cit., p. 23 ; 2000c, op.cit., p. 91), A. GIBB et J. COTTON (2002, op.cit., p. 2), B. SAPORTA et T.VERSTRAETE (2000, op.cit., p. 114-115), N. SCHIEB-BIENFAIT (2000, p. 126) et P. SENICOURT et T.VERSTRAETE (2000, op.cit.).138


Nous présentons dans les sections suivantes les finalités <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong>l’entrepreneuriat tout en insistant sur les métho<strong>de</strong>s pédagogiques les plus répandues pourchacune d’elles.4.4.1. Les enseignements d’éveil et <strong>de</strong> sensibilisationA ce niveau d’intervention, l’individu ou l'étudiant n'a pas forcément connaissanced'une possibilité <strong>de</strong> carrière entrepreneuriale 234 . S'il en est informé, c'est <strong>de</strong> façon large etfloue. Cette "non-connaissance" ou méconnaissance peut s'expliquer par un "déficit"d'informations lié à la formation antérieure, à la famille ou aux médias.Eveiller et sensibiliser implique qu’entreprendre est possible et faisable. Il s’agit <strong>de</strong>stimuler la curiosité et l'intérêt d’un large public à l'égard <strong>de</strong> la création d'entreprise etd’activité, c’est-à-dire finalement valoriser l'entrepreneur et l’entreprise. Ceci estsynonyme d'une préparation <strong>de</strong>s perceptions à intégrer l’entrepreneuriat.Il est question d’informer les individus qu’à un moment <strong>de</strong> leur carrière, ils serontappelés à créer <strong>de</strong>s entreprises ou à participer à la création d’activités. Il s’agit <strong>de</strong> leur fairecomprendre que c’est stimulant et enrichissant sur les plans intellectuel et personnel. Ceciconcerne aussi la démystification <strong>de</strong> la création d’activité en général et d’entreprise enparticulier. Il paraît indispensable d’informer d'une façon réaliste sur ce que sont lacréation d'entreprise et d’activité (les difficultés <strong>de</strong> financement, les facteurs d'échec et <strong>de</strong>réussite, les statistiques sur la mortalité <strong>de</strong>s entreprises...), leurs mécanismes, leurs enjeux,les compétences et outils nécessaires, sans rien cacher <strong>de</strong>s risques financier et socialassociés et <strong>de</strong>s difficultés <strong>de</strong>s démarches administratives. Nous aurions compris que lesenseignements <strong>de</strong> sensibilisation doivent répondre essentiellement aux questions :pourquoi entreprendre ? Quelles sont les finalités ? Quels bénéfices en tire-t-on ?Quels sont les facteurs influents ? Quels sont les risques et les enjeux ? Quelles sontles implications sur la vie du créateur et sur son cercle familial et amical ?Les enseignements <strong>de</strong> sensibilisation sont généralement ponctuels, et utilisent plusieursmétho<strong>de</strong>s pédagogiques. Ils peuvent prendre la forme <strong>de</strong> cours théoriques <strong>de</strong>stinés à234Seuls un peu plus du quart <strong>de</strong>s étudiants européens déclarent être suffisamment informés sur la créationd'entreprise. Les Allemands et les Hollandais sont les plus satisfaits en termes d'information à la créationd'entreprise (CCI Paris, 1999, op.cit, p.6).139


abor<strong>de</strong>r sous un angle conceptuel, les différents thèmes <strong>de</strong> l'entrepreneuriat et <strong>de</strong> lacréation d'entreprise, <strong>de</strong> mini-projets, d'enquêtes et <strong>de</strong> monographies, <strong>de</strong> vidéosd'entrepreneurs liées à <strong>de</strong>s constructions pédagogiques, <strong>de</strong> témoignages <strong>de</strong> jeunescréateurs, d'entrepreneurs et <strong>de</strong> professionnels <strong>de</strong> la création ou <strong>de</strong> la reprise d’entreprise 235 .Il nous semble particulièrement important d’insister sur ces témoignages qui peuvent être<strong>de</strong>s supports psychologiques et émotionnels indéniables, et <strong>de</strong>s modèles d’i<strong>de</strong>ntificationpour les étudiants. Rien ne vaut un vécu entrepreneurial relaté par son auteur. Les lots <strong>de</strong>difficultés techniques, personnelles et familiales se vivent plus qu’ils ne s'apprennent.Les enseignements d’éveil et <strong>de</strong> sensibilisation sont les plus répandus par rapport auxenseignements <strong>de</strong> spécialisation et aux formations diplômantes. Ceci s’explique par uneexigence moindre en termes <strong>de</strong> ressources humaines, logistiques et temporelles. Ilsnécessitent peu <strong>de</strong> mobilisation en termes <strong>de</strong> compétences, <strong>de</strong> projets pédagogiques et <strong>de</strong>logiques d'action respectant <strong>de</strong>s objectifs précis. L'analyse <strong>de</strong>s enseignements par finalitédans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> A. FAYOLLE (2000c) nous renseigne sur l’envergure <strong>de</strong> ce typed’enseignement. 80% <strong>de</strong>s enseignements en entrepreneuriat dispensés dans les écolesd’ingénieurs sont <strong>de</strong> type sensibilisant, contre respectivement près <strong>de</strong> 70% et un peu plus<strong>de</strong> 60% dans les écoles <strong>de</strong> management et gestion et les universités.Plusieurs auteurs, notamment J. BERANGER et alii (1998, p. 34), militent en faveurd’une généralisation <strong>de</strong>s enseignements d’éveil et <strong>de</strong> sensibilisation. Une stratégieéducative rendant "obligatoire" <strong>de</strong>s cours d'entrepreneuriat dès le tronc commun du cyclesupérieur produirait <strong>de</strong>s changements dans la culture <strong>de</strong>s établissements 236 . Ceciconstituerait une innovation dans les contenus <strong>de</strong>s enseignements.4.4.2. Les programmes et les formations <strong>de</strong> spécialisationLe but essentiel d’un enseignement <strong>de</strong> spécialisation est <strong>de</strong> permettre à <strong>de</strong>s étudiantssouhaitant créer leur entreprise ou travailler dans les domaines <strong>de</strong> l’entrepreneuriatet <strong>de</strong> la création d’entreprise, d'approfondir la formalisation <strong>de</strong> leurs projets, leursconnaissances et leurs apprentissages, d'appréhen<strong>de</strong>r la diversité <strong>de</strong> l'entrepreneuriat et <strong>de</strong>235 En plus du circuit traditionnel <strong>de</strong> formation, les médias (la presse écrite généraliste et spécialisée, audio etaudiovisuel) ont un rôle <strong>de</strong> premier plan dans la vulgarisation <strong>de</strong> l’entrepreneuriat et <strong>de</strong> la créationd’entreprise. Ils ont l’avantage d’atteindre un large public en <strong>de</strong>hors du système éducatif.236 Des auteurs recomman<strong>de</strong>nt le mo<strong>de</strong> optionnel en évoquant le fait que l’on ne peut forcer la "main" à <strong>de</strong>sindividus qui a priori, ne manifestent pas d’intérêt pour l’entrepreneuriat.140


leur donner un esprit entrepreneur. Il n’est donc pas seulement question <strong>de</strong> préparer <strong>de</strong>scréateurs ou <strong>de</strong>s repreneurs d'entreprise, mais aussi <strong>de</strong>s individus qui à défaut <strong>de</strong> vouloirentreprendre, auront une bonne connaissance <strong>de</strong>s formes et <strong>de</strong>s problématiquesentrepreneuriales. Ces <strong>de</strong>rniers seront capables <strong>de</strong> travailler dans <strong>de</strong>s activités annexes etconnexes à l’entrepreneuriat et à la création d’entreprise (développement d’entreprise,intrapreunariat, dirigeant, métiers du conseil et d’ai<strong>de</strong> à la création ou reprised’entreprise…). Autrement dit, il faut distinguer la formation "à" l'entrepreneuriat etla formation "d"'entrepreneurs (<strong>de</strong> créateurs d'entreprise).Dans cette phase intermédiaire, <strong>de</strong>s moyens pédagogiques et humains conséquents sontmobilisés au service d’une réelle stratégie <strong>de</strong> formation entrepreneuriale. Cette <strong>de</strong>rnièresuppose <strong>de</strong>s ressources professorales impliquées, expertes et motivées. A travers <strong>de</strong>sspécialisations, diplômantes (DESS, Mastère Spécialisé, MBA) ou non (options, filières,unités <strong>de</strong> valeurs, majeures, dominantes…), ces programmes et formations doiventrépondre aux questions : comment opère-t-on ? Quels sont les apprentissages àréaliser ? Quels sont les métho<strong>de</strong>s et les outils spécifiques à mettre en oeuvre ?Si l’on désire développer <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales, et in fine<strong>de</strong>s comportements entrepreneuriaux, il faut nécessairement passer par un élargissement <strong>de</strong>l'offre <strong>de</strong>s enseignements et par le développement <strong>de</strong> programmes spécifiques exigeant <strong>de</strong>spratiques pédagogiques élaborées. Celles-ci, en privilégiant une orientation <strong>de</strong> type autoformatrice,tournent généralement autour d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cas réels, <strong>de</strong> montage <strong>de</strong> projets(fictifs ou réels) <strong>de</strong> création, reprise ou redressement d'entreprise, <strong>de</strong> conduite <strong>de</strong> projets <strong>de</strong>développement d'activités dans une TPE/PME, <strong>de</strong> missions d’appui et d’assistance à <strong>de</strong>sporteurs <strong>de</strong> projets ou <strong>de</strong> jeunes créateurs, <strong>de</strong> participation à <strong>de</strong>s concours <strong>de</strong> créationd'entreprise… Des pédagogies plus rares telles que <strong>de</strong>s ateliers entrepreneurs-étudiantsorganisés autour <strong>de</strong> situations vécues, d'idées <strong>de</strong> création sont en œuvre dans certainsétablissements.Les programmes et formations <strong>de</strong> spécialisation sont beaucoup moins présents que lesenseignements <strong>de</strong> sensibilisation. L’enquête <strong>de</strong> A. FAYOLLE (2000c) révèle que 25% <strong>de</strong>sprogrammes ou formations en entrepreneuriat dispensés par les écoles <strong>de</strong> management etgestion sont <strong>de</strong> type spécialisant. Ce pourcentage se réduit à 20% dans les universités et lesécoles d’ingénieurs. Les formations diplômantes se font encore plus rares : les universités141


avec 16% <strong>de</strong>s enseignements en entrepreneuriat <strong>de</strong>vancent <strong>de</strong> loin les écoles <strong>de</strong>management et gestion et d'ingénieurs (respectivement 6% et 1,3%).4.4.3. Accompagnement et appui <strong>de</strong>s porteurs <strong>de</strong> projetsLa finalité <strong>de</strong> ce type d’intervention est d’accompagner par le soutien et le conseil <strong>de</strong>sétudiants qui ont <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> création ou <strong>de</strong> reprise d'entreprise, ou qui participent àla mise en œuvre <strong>de</strong> tels projets. Dans un contexte d'éducation entrepreneuriale, il ne s'agitpas seulement <strong>de</strong> "faire acquérir" <strong>de</strong>s connaissances intellectuelles et cognitives, écrit C.CARRIER (2000, p. 152), mais surtout <strong>de</strong>s compétences et <strong>de</strong>s activités d'apprentissagequi gui<strong>de</strong>ront l'individu dans sa propre démarche entrepreneuriale. Un programme <strong>de</strong>formation ne saurait prétendre à l'expertise, note G. KOENIG (2000, p. XI), en formant leshommes dans le conformisme et la similitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s profils.Les pédagogies à mettre en œuvre pour donner aux projets le maximum <strong>de</strong> chance <strong>de</strong> seconcrétiser sont pragmatiques, personnalisées et relèvent <strong>de</strong> la collaboration. Pour orienteret accompagner les porteurs <strong>de</strong> projets dans leurs parcours, il est nécessaire <strong>de</strong> développer<strong>de</strong>s offres <strong>de</strong> cours centrés sur les besoins <strong>de</strong>s projets. L’accompagnement et le suivi <strong>de</strong>projets nécessitent <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s qualités d'écoute, <strong>de</strong>s soutiens et conseils individualisés dansla réalisation <strong>de</strong>s plans d'affaires, <strong>de</strong> la disponibilité avec un engagement <strong>de</strong>l'accompagnateur dans l'encadrement et le passage à l'acte 237 .Donner à <strong>de</strong>s projets une maturité nécessaire en vue <strong>de</strong> les vali<strong>de</strong>r ou <strong>de</strong> les refuser,appelle aussi <strong>de</strong>s apports pédagogiques qui tiennent à la mise en réseaux avec <strong>de</strong>spartenaires extérieurs et à l’accès aux conditions matérielles pour se lancer en affaire.L'incubation est la forme d'accompagnement <strong>de</strong> projets la plus avancée et la plus originaleen ce qu'elle offre <strong>de</strong>s ressources matérielles, informatiques et documentaires. Lesincubateurs <strong>de</strong>s établissements sont, dans ce cas, un lieu <strong>de</strong> transition entre le milieu <strong>de</strong>l'éducation et le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s affaires.L'accompagnement, l'appui et le suivi, en intégrant une dimension prospective dans laréflexion avec les étudiants sur leurs projets doivent permettre <strong>de</strong> répondre aux questionssuivantes : comment formaliser un projet ? Peut-on le concrétiser ? Comment accé<strong>de</strong>raux différentes ressources et réseaux pour y parvenir ?237 Ceci oblige les établissements à revoir les charges <strong>de</strong> tutorat <strong>de</strong>s enseignants et professionnels quiaugmentent considérablement dans leurs emplois du temps.142


Face à <strong>de</strong> nouveaux comportements d’étudiants-porteurs <strong>de</strong> projets ou d’étudiantscréateurs,induits notamment par la nouvelle économie, les établissements sont confrontésau fait <strong>de</strong> réfléchir sur <strong>de</strong> nouvelles philosophies pédagogiques et <strong>de</strong> nouvelles stratégiesd’enseignement. L’un <strong>de</strong>s changements les plus importants est l’aménagement <strong>de</strong>s emploisdu temps et <strong>de</strong>s cursus <strong>de</strong>s étudiants. Bon nombre <strong>de</strong> ceux-ci ont <strong>de</strong>s difficultés à suivreune scolarité "normale" car ils sont partagés entre leurs exigences <strong>de</strong> créateur et leursétu<strong>de</strong>s 238 . A cet effet, les auteurs du rapport sur la formation entrepreneuriale <strong>de</strong>s ingénieurs(J. BERANGER et alii, 1998) s'interrogent sur la nécessité <strong>de</strong> définir un statut d'élèveentrepreneurpermettant à l'étudiant <strong>de</strong> peaufiner son projet tout en poursuivant ses étu<strong>de</strong>s.4.5. Vers <strong>de</strong>s approches transversales déployant <strong>de</strong>s pédagogies parprojetLes métho<strong>de</strong>s pédagogiques utilisées présentent, comme nous l’avons vu en traitant <strong>de</strong>sobjectifs et <strong>de</strong>s pédagogies <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat, une gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong>modalités envisageables. Cette <strong>de</strong>rnière s’explique par l’hétérogénéité <strong>de</strong>s publics, lesobjectifs et les résultats escomptés <strong>de</strong>s programmes et formations. E.-K. WINSLOW et alii(1999) ont i<strong>de</strong>ntifié 11 métho<strong>de</strong>s pédagogiques utilisées dans 209 écoles et universitésaméricaines 239 .Notons d'emblée que les propos ci-<strong>de</strong>ssous occultent, pour une bonne partie, un pan <strong>de</strong>smétho<strong>de</strong>s et techniques pédagogiques qui doivent faire l'objet d'une exploration dans lessciences <strong>de</strong> l'éducation 240 . Nous exposons tout d’abord l’intérêt <strong>de</strong>s approches transversales238 Ceci peut aller jusqu'à prévoir <strong>de</strong>s programmes sur mesure, à allonger la durée <strong>de</strong> la formation et à alternerhebdomadairement les étu<strong>de</strong>s et la vie en entreprise. Certains établissements, à l'image <strong>de</strong> SUPELEC etEDHEC, offrent une gamme complète <strong>de</strong> services allant jusqu'à rechercher <strong>de</strong>s investisseurs provi<strong>de</strong>ntiels et<strong>de</strong>s capital-risqueurs. Bien que largement minoritaires, ces étudiants ont une influence considérable etbousculent bien <strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>s. Ainsi, pour le directeur général <strong>de</strong> HEC, "Cette déferlante <strong>de</strong> la créationd'entreprise et <strong>de</strong>s start-up est un mouvement salutaire. Mais elle nous oblige à trouver <strong>de</strong> nouveaux mo<strong>de</strong>s<strong>de</strong> fonctionnement" (J.-C. LEWANDOWSKI, 2000b, op.cit, p. 50).239Le montage <strong>de</strong> plans d’affaires (87%), les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cas (78%) et les témoignages d’entrepreneurs (69%)occupent une très large place.240 Le lecteur en quête d’une littérature sur les fon<strong>de</strong>ments théoriques <strong>de</strong> ces métho<strong>de</strong>s et techniques trouverapeu d'éclairages ici. Sur cette question, J.-P. BECHARD (2000, op.cit, p. 165-178) présente une bonnesynthèse <strong>de</strong>s différentes métho<strong>de</strong>s pédagogiques susceptibles d’être utilisées dans l’enseignement <strong>de</strong>l’entrepreneuriat. L’auteur distingue les métho<strong>de</strong>s pédagogiques, les techniques pédagogiques et les modèlespédagogiques. La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s cas est une métho<strong>de</strong> pédagogique. L'inci<strong>de</strong>nt critique est une techniqueparticulière <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s cas. Le modèle pédagogique est une configuration particulière d'activité <strong>de</strong>gestion <strong>de</strong> la matière et <strong>de</strong> la classe. Un modèle pédagogique (d'enseignement et /ou d'apprentissage) peutfaire appel à plusieurs métho<strong>de</strong>s, et donc à plusieurs techniques pédagogiques.143


qui inhibent les clivages <strong>de</strong>s approches fonctionnelles. Ensuite, nous examinons unepédagogie récente qui trouve un terrain favorable dans l’enseignement et l’apprentissage<strong>de</strong> l’entrepreneuriat. C’est la pédagogie par projet qui abor<strong>de</strong> les TPE/PE comme objetd’étu<strong>de</strong> global intégrant leurs différentes fonctions (marketing, finance, GRH…).4.5.1. Les approches d’enseignement : transversalité versus fonctionnalitéLes établissements et les centres <strong>de</strong> recherche en gestion sont structurés par départementou discipline (marketing, finance, gestion <strong>de</strong>s ressources humaines, comptabilité…).Chaque discipline possè<strong>de</strong> ses propres techniques dans le management <strong>de</strong>s organisations.Cette "spécialisation" se retrouve dans l'enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat qui estlargement organisé autour d'un découpage fonctionnel du projet et <strong>de</strong> l'entreprise.En "décloisonnant" un projet ou une entreprise par gran<strong>de</strong>s fonctions, les enseignantsles présentent à leurs étudiants comme un ensemble d’indicateurs comptables etstatistiques, plutôt que comme un projet global qui est l'œuvre d’un individu ou d’uneéquipe. Ce découpage n'est bien évi<strong>de</strong>mment pas dénué <strong>de</strong> rationalité et <strong>de</strong> cohérence.Mais une présentation séquentielle, analytique et linéaire d’un projet ou d’uneentreprise, occulte un postulat essentiel et souvent peu appréhendé dans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>saffaires : la vision globale. En outre, ce type <strong>de</strong> présentation n’est adéquat que pour lesentreprises ayant une certaine taille et un certain volume d'activités, obligeant uneorganisation hiérarchisée et formalisée. Le processus entrepreneurial quant à lui,notamment dans ses phases naissantes et émergentes, est par nature transversale. Il neconvient donc pas à ce type d’approches. Son enseignement impose une "agrégation" dansla formalisation du projet et le démarrage <strong>de</strong> l'entreprise.Les modèles français d'enseignement <strong>de</strong> l'entrepreneuriat s'appuient souvent sur <strong>de</strong>sapproches fonctionnelles et beaucoup moins sur <strong>de</strong>s approches transversales intégrantune vision globale et non éclatée du projet ou <strong>de</strong> l’entreprise (A. TOUNES, 2003b, 2003c).De ce fait, ils prennent beaucoup moins en compte les temps forts <strong>de</strong> la vie d'un projet etd’une entreprise en démarrage, et n’imbriquent pas la dialogique individu/projet 241 .241 Il n’en <strong>de</strong>meure pas moins que dans l'enseignement <strong>de</strong> l'entrepreneuriat, nous sommes convaincus qu'il y acomplémentarité et compatibilité entre une large polyvalence dans les connaissances théoriques etinstrumentales (savoirs-faire, aptitu<strong>de</strong>s), qui donne une vision globale du projet et <strong>de</strong> l'entreprise, et unespécialisation par gran<strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> l'entreprise, qui peut nourrir <strong>de</strong>s problématiques et <strong>de</strong>s réflexionsavancées chez les étudiants.144


La transversalité <strong>de</strong>s approches renferme <strong>de</strong>s voies d’association qui peuvent nouséconomiser du temps et <strong>de</strong>s moyens. Celle-ci contiennent une dimension "multiétablissements"(P. ALBERT et S. MARION, 1998, p. 30 ; J. BERANGER et alii, 1998, p.61), qui regroupe <strong>de</strong>s étudiants aux compétences pluridisciplinaires (techniquemanagement)dans <strong>de</strong>s projets et <strong>de</strong>s missions communes. Ces mo<strong>de</strong>s d’associationimpliquent aussi une diffusion et un partage <strong>de</strong>s connaissances, <strong>de</strong>s savoir-faire, <strong>de</strong>sapprentissages, <strong>de</strong>s outils et <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s pédagogiques et <strong>de</strong>s brassages d'expérienceentre les établissements français 242 . Ces voies peuvent être renforcées par la mise en place<strong>de</strong> programmes communs 243 , <strong>de</strong> partenariats et <strong>de</strong> coopérations nationales etinternationales 244 , et l’insertion dans <strong>de</strong>s réseaux <strong>de</strong> recherche français et étrangers.La transversalité <strong>de</strong>s approches et <strong>de</strong>s dispositifs d’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriatexige la mobilisation <strong>de</strong> formes pédagogiques spécifiques qui s'éloignent notablement <strong>de</strong>celles où l'apprentissage ignore les dimensions processuelles d'un phénomène auxmanifestations diverses et singulières. Le défi note G. KOENIG (2000, p. XI), "n'est doncpas <strong>de</strong> se conformer à <strong>de</strong>s normes, mais bien d'inventer <strong>de</strong>s pédagogies nouvelles,dépassant les clivages entre disciplines… C'est une évolution difficile, maisindispensable".Les pédagogies par projet apparaissent, en l’état actuel <strong>de</strong>s connaissances, comme <strong>de</strong>spratiques répondant à la nécessité <strong>de</strong> la transversalité. Elles semblent être plus appropriéesà l’enseignement et à l’apprentissage <strong>de</strong> la culture entrepreneuriale. Elles fournissent unecompréhension du projet et <strong>de</strong> l'entreprise dans sa globalité, avec <strong>de</strong>s approchestransversales qui décrivent les visions fonctionnelles.242 Il est regrettable <strong>de</strong> constater que l’enseignement <strong>de</strong> l'entrepreneuriat en France relève plus d'initiativesisolées que <strong>de</strong> stratégies structurées au sein <strong>de</strong> systèmes réfléchis qui s’appuient sur <strong>de</strong>s expériencesantérieures, françaises ou étrangères (BERANGER et alii, 1998, op.cit., p. 65 ; A. FAYOLLE, 2000c, op.cit.,p. 89). Peu sont les structures où l'on peut observer <strong>de</strong>s équipes constituées et travaillant autour <strong>de</strong> stratégieset d'objectifs clairement définis.243 Tel que le Mastère "Création d'Entreprise et Entrepreneuriat", créé en 2000 par trois gran<strong>de</strong>s écoles :l'Ecole Centrale et l'ESC <strong>de</strong> Lille et l'Ecole Nationale Supérieure <strong>de</strong>s Arts et Industries Textiles <strong>de</strong> Roubaix.Nous citons aussi le programme commun mis ne place par l’Ecole <strong>de</strong>s Mines et l’Ecole Supérieure <strong>de</strong> VenteIndustrielle et Internationale <strong>de</strong> Douai (Industries, 2000, p. 13).244 A l’exemple du club franco-britannique, créé en novembre 1999 à l'initiative du Secrétariat d'Etat àl'Industrie et The Department of Tra<strong>de</strong> and Industry. Il rapproche les <strong>de</strong>ux pays dans le domaine <strong>de</strong> laformation en entrepreneuriat. Il réunit une soixantaine d'établissements (I<strong>de</strong>m., p. 14).145


4.5.2. Les pédagogies par projet axées sur les attitu<strong>de</strong>s et les perceptionsL’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat en France, indistinctement <strong>de</strong>s trois phasesd’intervention, montre que l'on est le plus souvent au sein du paradigme pédagogiquetraditionnel. Les enseignements classiques <strong>de</strong> gestion d'entreprise (finance, fiscalité,marketing…) sont privilégiés au détriment du développement <strong>de</strong> l'esprit d’entreprise. C.CARRIER (2000, p. 151-152) préconise l'abandon <strong>de</strong> ce paradigme où domine latransmission <strong>de</strong>s connaissances, les métho<strong>de</strong>s pédagogiques qui perfectionnent larationalisation, la maximisation et le cartésianisme. Il faut accepter, note-elle, "avecbeaucoup d'insécurité, <strong>de</strong> désapprendre tous les principes <strong>de</strong> ces paradigmespédagogiques créatici<strong>de</strong>s… Il ne s'agit plus ici <strong>de</strong> "transmettre" mais plutôt <strong>de</strong> "faireacquérir"".Une soli<strong>de</strong> formation aux connaissances et aux savoirs conceptuels <strong>de</strong>meureindispensable, mais elle doit s'accompagner <strong>de</strong> situations pédagogiques qui consoli<strong>de</strong>nt lesperceptions et les attitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s étudiants qui souhaitent épouser le chemin <strong>de</strong>l’entrepreneuriat. La première est d'ordre cognitif, la secon<strong>de</strong> est d'ordre pratique car elles'acquiert par l'expérimentation, les situations d'incertitu<strong>de</strong>s, la prise <strong>de</strong> risque, la créativité,l'initiative, le sens <strong>de</strong> l'équipe et les essais-erreurs.L’enseignement et l’apprentissage <strong>de</strong> l’entrepreneuriat nécessite donc d'agirsimultanément sur les aptitu<strong>de</strong>s, mais aussi et surtout sur les perceptions et lesattitu<strong>de</strong>s. Ce qui fait appel nécessairement à une pédagogie <strong>de</strong> l'action ("learning bydoing"), qui est selon A. GIBB (1999, p. 16), le mo<strong>de</strong> didactique le plus approprié en lamatière. Parmi les métho<strong>de</strong>s les plus utilisées dans les pédagogies <strong>de</strong> l’action, lespédagogies par projet (réel ou virtuel) sont les plus propices à l’innovation et l’aventure (P.ALBERT, 1998, p. 94).C. CARRIER (2000) insiste dans les pédagogies par projet sur la nécessité <strong>de</strong> déployerplus d'activités d'apprentissage centrées sur la créativité et l'innovation. L'étudiant sera146


amené à découvrir son potentiel créatif et innovateur. Il s’agit <strong>de</strong> le familiariser avec <strong>de</strong>smétho<strong>de</strong>s lui facilitant l'i<strong>de</strong>ntification d'occasions d'affaire 245 .Les pédagogies par projet, qui intègrent largement la pédagogie "expérientielle" <strong>de</strong> G.KOENIG (2000, p. XI), recèlent une "communauté d'apprentissage" qui permet, selon N.SCHIEB-BIENFAIT (2000, p. 139), un "apprentissage réciproque". Celui-ci s’opère grâceà une forte dimension collective qui met en jeu <strong>de</strong>s échanges entre étudiants, mais aussientre ceux-ci et le corps enseignant et les partenaires éventuels impliqués dans les projets.Accé<strong>de</strong>r aux compétences et aux ressources <strong>de</strong>s autres, augmente <strong>de</strong> façon importante lavaleur collective <strong>de</strong> l’apprentissage entrepreneurial.4.6. Pour un corps enseignant universitaire spécialiséDévelopper les aptitu<strong>de</strong>s et les attitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s étudiants constitue un défi pour l'équipepédagogique. Celle-ci est généralement composée d'universitaires et <strong>de</strong> professionnels. Lathéorie, dont les universitaires sont sans doute plus aptes à assurer l’enseignement, fournitles outils d'analyse <strong>de</strong>s situations, du sens aux expériences et aux compétences trèspratiques que <strong>de</strong>s entrepreneurs et <strong>de</strong>s professionnels <strong>de</strong> l’entrepreneuriat sont mieux àmême d'apporter. Cependant, il est vivement souhaité que les universitaires soientconfrontés à <strong>de</strong>s situations entrepreneuriales, notamment le montage ou la participationdans <strong>de</strong>s projets (<strong>de</strong> création, <strong>de</strong> reprise ou développement d’entreprise). Notre regardporte sur les universitaires plus "impliqués !" dans l’enseignement (<strong>de</strong> par leur statut et levolume horaire) par rapport aux intervenants extérieurs.Un enseignement en entrepreneuriat se veut par essence innovateur, créatif et novateur.Or, les universitaires ont été eux-mêmes formés à l'intérieur du paradigme pédagogiquetraditionnel <strong>de</strong> l'ordre, du rationnel et du formel. Ils remplissent souvent une fonction <strong>de</strong>médiation et <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> connaissances. Ils agissent peu sur les attitu<strong>de</strong>s et lesperceptions <strong>de</strong>s étudiants relatives au mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s affaires. En outre, les chercheurs245 Bien qu’elle déplore l'absence d’outils et <strong>de</strong> modèles appropriés pour intégrer concrètement <strong>de</strong>s activitésd'apprentissage centrées sur la créativité et l'innovation, l’auteur recense quelques métho<strong>de</strong>s qui peuvent ypallier : les métho<strong>de</strong>s combinatoires (la matrice <strong>de</strong> découverte, l'analyse morphologique), les métho<strong>de</strong>santithétiques (l'analyse <strong>de</strong> la valeur, le concassage, "Wishful thinking", la pensée latérale), les métho<strong>de</strong>sassociatives (les métaphores et les analogies, l'association/bi-sociation, la carte mentale ou schémaheuristique, l'objet fétiche "unrelated stimuli"), les métho<strong>de</strong>s exploratoires (le groupe nominal, lebrainstorming, le RME) et les métho<strong>de</strong>s oniriques (l'allégorie et la visualisation créatrice).147


spécialisés en entrepreneuriat sont rares 246 . Ils sont pour une bonne partie, <strong>de</strong>s spécialistesissus d'autres disciplines (stratégie, finance, marketing…) qui se décloisonnent peu à peu àmesure qu'ils s'intéressent au champ.Si nous ajoutons à cela la faible mobilisation <strong>de</strong> la communauté scientifique françaisepour la recherche entrepreneuriale (C. BRUYAT, 1993 ; A. FAYOLLE, 2000b ; B.SAPORTA, T. VERSTRAETE, 2000), la jeunesse <strong>de</strong>s expériences dans l’enseignement 247et la fragilité <strong>de</strong>s outils et supports qui soutiennent le champ <strong>de</strong> l’entrepreneuriat 248 , nousarrivons à un corpus <strong>de</strong> connaissances et à quelques pratiques pédagogiques qui permettentjuste <strong>de</strong> monter <strong>de</strong>s enseignements cohérents.Pour dynamiser le développement <strong>de</strong> connaissances et <strong>de</strong> pratiques pédagogiquesspécifiques au champ <strong>de</strong> l’entrepreneuriat, la mobilisation d’enseignants-chercheursspécialisés est une réponse parmi d’autres qui restent à préciser. Pour faire décollercette dynamique, C. BRUYAT (1993, p. 35) conseille la constitution d’un doctoratspécifique qui serait un couronnement pour le champ <strong>de</strong> l’entrepreneuriat en France. A cetitre, A. FAYOLLE (20000b, p. 152), B. SAPORTA et T. VERSTRAETE (2000, p. 105)se déclarent en faveur d’une reconnaissance <strong>de</strong> celui-ci comme discipline académique.Si l'entrepreneuriat a acquis son statut <strong>de</strong> champ scientifique autonome, sareconnaissance académique permettrait une professionnalisation d’enseignants-chercheursformés aux spécificités <strong>de</strong> l'entrepreneuriat. Ceux-ci pourraient s'investir <strong>de</strong> façonpermanente et non marginale, dans l'enseignement et la recherche.246 Le nombre <strong>de</strong> thèses soutenues pendant la décennie qui vient <strong>de</strong> s'écouler n'excè<strong>de</strong> pas la dizaine. Lenombre <strong>de</strong> doctorants qui se sont présentés au premier congrès <strong>de</strong> l'Académie <strong>de</strong> <strong>l'Entrepreneuriat</strong> en 1999,ne dépassait pas la douzaine.247 Les expériences sont pour la plupart au début <strong>de</strong> leurs parcours et se contentent généralement <strong>de</strong> dispenser<strong>de</strong>s enseignements qui se limitent à la PME, à la création ou la reprise d'entreprise, sans explorer lesmultiples situations entrepreneuriales.248 Aux Etats-Unis, les revues spécialisées (Journal of Business Venturing, Entrepreneurship Theory andPractice, Entrepreneurship and Regional Development…), les centres <strong>de</strong> recherche, les congrès etconférences (notamment celui organisé annuellement <strong>de</strong>puis 1981 par le célèbre Babson College) comptent<strong>de</strong> nombreux travaux sur l'entrepreneuriat. Mais <strong>de</strong>s cultures différentes appellent <strong>de</strong>s besoins, <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>sopératoires et <strong>de</strong>s formes d’intervention différentes dans l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat.148


4.7. Analyse <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat dans lesétablissements <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> l’enseignement supérieur en FrancePour contribuer à la connaissance sur l’enseignement et l’entrepreneuriat, notre apportconsiste à élaborer un cadre général d’analyse <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriatdans les établissements <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> l’enseignement supérieur en France. A cet effet,nous combinons les phases d’intervention <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat, sesobjectifs et les métho<strong>de</strong>s pédagogiques les plus utilisées. Nous nous inspirons du cadred’analyse bâti par J.-P. BECHARD (2000). Ce cadre offre, entre autres, <strong>de</strong>s réflexions sur<strong>de</strong> nouvelles expériences pédagogiques qui restent à découvrir.4.7.1. Le cadre d’analyse <strong>de</strong> J.-P. BECHARD (2000)J.-P. BECHARD (2000, p. 168-169) pose l'hypothèse que l’enseignement <strong>de</strong>l’entrepreneuriat se fait essentiellement à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> trois catégories <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>spédagogiques : les métho<strong>de</strong>s pédagogiques <strong>de</strong> reproduction, <strong>de</strong> construction et <strong>de</strong> coconstruction.Les premières sont centrées sur l'individu (ou la classe) et se caractérisent parun contrôle <strong>de</strong> l'apprentissage par le formateur. Les métho<strong>de</strong>s utilisées sont les exposés, ladocumentation, les enseignements modulaires et les exercices répétitifs. Les secon<strong>de</strong>s sedéfinissent par leur organisation spatiale autour <strong>de</strong> l'individu qui a le contrôle <strong>de</strong> sesapprentissages. Il s'agit <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> protocole, <strong>de</strong> la recherche guidée, <strong>de</strong> l'interview etdu projet individuel. Les métho<strong>de</strong>s pédagogiques <strong>de</strong> co-construction sont centrées sur laclasse et les sous-groupes à géométrie variable ; le contrôle <strong>de</strong>s apprentissages est partagéentre le formateur et les apprenants. Les métho<strong>de</strong>s utilisées sont le travail d’équipe, lesjeux <strong>de</strong> rôle, les simulations, les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cas, les groupes <strong>de</strong> discussion, les ressources dumilieu…Pour mettre à l'épreuve la robustesse <strong>de</strong> son cadre d'analyse, J.-P. BECHARD a procédéà <strong>de</strong>ux étu<strong>de</strong>s combinant les métho<strong>de</strong>s pédagogiques utilisées dans l'enseignement etl’apprentissage <strong>de</strong> l'entrepreneuriat avec la nature <strong>de</strong>s programmes dispensés. La premièreétu<strong>de</strong> explorait le programme "lancement d'une entreprise" mené dans 16 établissements149


<strong>de</strong> régions différentes du Québec. La secon<strong>de</strong> étu<strong>de</strong> analysait 146 programmes <strong>de</strong>formation en entrepreneuriat et PME provenant <strong>de</strong> 40 pays dans les cinq continents.Il ressort <strong>de</strong> la première étu<strong>de</strong> que dans presque la moitié <strong>de</strong>s cas (48,6%), les régionsdu Québec utilisent <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s pédagogiques <strong>de</strong> reproduction. Un tiers (33,8%) présente<strong>de</strong>s pratiques éducatives reliées aux métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> construction. Les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> coconstructionsont pratiquées dans un peu moins d’un cinquième (17,6%) <strong>de</strong>sétablissements.Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> ces résultats, il est particulièrement intéressant <strong>de</strong> détailler les combinaisonsqui s'opèrent entre les métho<strong>de</strong>s. 3 établissements utilisent majoritairement les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong>reproduction. 8 établissements pratiquent les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> reproduction appuyées fortementpar <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s pédagogiques <strong>de</strong> co-construction. 5 établissements associent lesmétho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> co-construction appuyées par les métho<strong>de</strong>s pédagogiques <strong>de</strong> reproduction.La <strong>de</strong>uxième étu<strong>de</strong> indique que les métho<strong>de</strong>s pédagogiques <strong>de</strong> reproduction sontprésentes dans un quart (24%) <strong>de</strong>s programmes. Un peu plus <strong>de</strong> 40% <strong>de</strong> ceux-ci utilisent<strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s pédagogiques <strong>de</strong> reproduction appuyées par <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> coconstruction.Plus d'un tiers (35%) <strong>de</strong>s programmes font appel aux métho<strong>de</strong>s pédagogiques<strong>de</strong> co-construction appuyées par <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> reproduction 249 .L'analyse croisée entre les métho<strong>de</strong>s pédagogiques et les programmes <strong>de</strong> formation("programmes <strong>de</strong> sensibilisation à l'entrepreneuriat, <strong>de</strong> création d'une entreprise et <strong>de</strong>développement d'une petite entreprise") semble refléter davantage la réalité. 23programmes sur un total <strong>de</strong> 34 (68%) ont davantage valorisé les métho<strong>de</strong>s pédagogiques <strong>de</strong>reproduction dans la sensibilisation. Dans les programmes <strong>de</strong> création d'entreprise, 39programmes sur 60 (65%) ont mis l'accent sur <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s pédagogiques <strong>de</strong> reproductionappuyées par <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> co-construction. Dans les programmes <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>petite entreprise, 28 <strong>de</strong>s 52 programmes (54%) ont développé <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s pédagogiques<strong>de</strong> co-construction appuyée par <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s pédagogiques <strong>de</strong> reproduction.249 L’analyse continentale indique que les programmes axés sur l’intervenant sont davantage répandus enEurope (30% <strong>de</strong>s programmes). Ceux centrés sur l’étudiant sont pratiqués surtout en Amérique Centrale et duSud et en Europe (33% pour chacune <strong>de</strong>s régions). Deux autres formes <strong>de</strong> programmes ressortent <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong><strong>de</strong> l’auteur. Une forme basée sur l’éducation permanente, plus valorisée en Asie (34%) et une autre axée surle réseau local, essentiellement prégnante en Amérique du Nord (50%).150


4.7.2. Elaboration d’un cadre général d'analyse <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriatcombinant les phases d’enseignement, les objectifs et les pédagogiesContrairement aux Etats-Unis, où <strong>de</strong>s recensements sur les programmes et formationsen entrepreneuriat sont régulièrement réalisés <strong>de</strong>puis vingt ans par K.H. VESPER, un <strong>de</strong>spères fondateur du champ <strong>de</strong> l'entrepreneuriat, en France, à l'image d’autres paysdéveloppés, le manque d’étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> recensements sur les différents aspects <strong>de</strong>l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat 250 est patent. Tandis que <strong>de</strong> nombreuses universités,écoles et instituts développent <strong>de</strong>s dispositifs d’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat, laconnaissance que l’on a <strong>de</strong> ce phénomène reste encore réduite et amputée sur ses diversaspects. Les données disponibles sur les publics concernés, les objectifs poursuivis, lesenseignements proposés, les métho<strong>de</strong>s et pratiques pédagogiques et les moyens déployés,sont pauvres et dispersées 251 .Il est donc difficile d'entamer un travail qui veut structurer <strong>de</strong>s connaissancesquantitatives, et encore moins qualitatives, sur l’enseignement <strong>de</strong> l'entrepreneuriat enFrance 252 . Néanmoins, en nous appuyant sur le cadre fourni par J.-P. BECHARD (2000),sur les résultats <strong>de</strong> BERANGER et alii (1998) et <strong>de</strong> A. FAYOLLLE (1999, 2000c, 2002),sur <strong>de</strong>s expériences françaises présentées lors du premier congrès <strong>de</strong> l'Académie <strong>de</strong><strong>l'Entrepreneuriat</strong> en 1999 et <strong>de</strong>s VII èmes Journées Scientifiques du Réseau Entrepreneuriat<strong>de</strong> l’AUF en 2001, sur nos analyses qui ont associées les objectifs, les pédagogies et letriple niveau d'intervention <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat, et sur nos propresinvestigations (A. TOUNES, 2003b, 2003c), notamment lors <strong>de</strong> la recherche <strong>de</strong> terrainsd’enquête pour notre thèse, nous avons pu concevoir un cadre général d’analyse <strong>de</strong>l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat en France. Celui-ci se présente comme suit :250 En Europe, un projet d'enquête sur l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat dans les principaux pays européensvient d’être impulsé par l'ESCB (European Council For Small Business).251 A ce jour, seules trois étu<strong>de</strong>s ont été réalisées : celles <strong>de</strong> J. BERANGER et alii (1998, op.cit.) sur lesingénieurs, et <strong>de</strong> A. FAYOLLE (1999, op.cit., 2000b, op.cit., 2002, op.cit.) sur les universités, les écoles <strong>de</strong>gestion et d’ingénieurs.252Ceci serait d’ailleurs compliqué sur le plan conceptuel tout d’abord. Les sens que donneraient les uns etles autres aux concepts d’entrepreneuriat et <strong>de</strong> l'enseignement <strong>de</strong> l'entrepreneuriat, risquent <strong>de</strong> donner <strong>de</strong>srésultats difficilement cumulables.151


Phase ISensibilisation et informationDéveloppement <strong>de</strong>s connaissances générales surl'entrepreneuriatPublic : largeObjectifs : Pourquoi entreprendre ? Quelles sont lesfinalités ? Quels bénéfices en tire-t-on ? Quels sont lesfacteurs influents ? Quels sont les risques et les enjeux ?Quelles sont les implications sur la vie du créateur et surson cercle familial et amical ?Pédagogies <strong>de</strong> coconstructionappuyées par <strong>de</strong>spédagogies <strong>de</strong>reproduction- Centrées sur lessous-groupes etl’individu- Partage du contrôle<strong>de</strong> l’apprentissagePédagogies <strong>de</strong>reproduction- Centrées surl'individu et la classe- Contrôle <strong>de</strong>l'apprentissage par leformateur.Phase IISpécialisationDéveloppement d'attitu<strong>de</strong>s et d'aptitu<strong>de</strong>sPublic : essentiellement individus souhaitant travailler dansles domaines <strong>de</strong> l’entrepreneuriat et <strong>de</strong> la créationd’entreprise ; accessoirement, porteurs <strong>de</strong> projetsObjectifs : Comment opère-t-on ? Quels sont lesapprentissages à réaliser ? Quels sont les métho<strong>de</strong>s et lesoutils spécifiques ?Pédagogies <strong>de</strong> construction appuyéespar <strong>de</strong>s pédagogies <strong>de</strong> coconstruction- Centrées sur l'individu et les sousgroupes- Partage du contrôle <strong>de</strong> l'apprentissagePhase IIIAccompagnement et appuiDéveloppement <strong>de</strong> comportementsentrepreneuriauxPublic : porteurs <strong>de</strong> projetsObjectifs : Commentformaliser un projet ? Peut-on leconcrétiser ?Comment accé<strong>de</strong>r auxdifférentes ressources et réseaux pour yparvenir ?Figure 10 - Un cadre général d'analyse <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l'entrepreneuriat enFrance combinant les phases d'intervention, les objectifs et les catégories <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>spédagogiquesCe cadre associe les trois niveaux d’intervention <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat,ses objectifs et les métho<strong>de</strong>s pédagogiques les plus pratiquées. Les zones d’intersectionindiquent le "<strong>de</strong>gré" d’utilisation <strong>de</strong>s catégories pédagogiques selon les phasesd’intervention <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat.152


Les pédagogies <strong>de</strong> reproduction sont "largement" utilisées dans les enseignements <strong>de</strong>sensibilisation et "peu" présentes dans les programmes ou les formations <strong>de</strong> spécialisation.De par leurs métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> travail, elles sont centrées au même temps sur l'individu et laclasse. Le contrôle <strong>de</strong> l'apprentissage est à l’actif du formateur. Les pédagogies <strong>de</strong> coconstructionappuyées par <strong>de</strong>s pédagogies <strong>de</strong> reproduction sont "largement" présentesdans les programmes et les formations <strong>de</strong> spécialisation tout en étant "légèrement"intégrées dans les enseignements <strong>de</strong> sensibilisation. Les métho<strong>de</strong>s pédagogiques <strong>de</strong>formation font qu’elles sont centrées simultanément sur l'individu et les sous-groupes, avecun partage du contrôle <strong>de</strong> l'apprentissage <strong>de</strong> ceux-ci avec le formateur. Les pédagogies <strong>de</strong>construction appuyées par <strong>de</strong>s pédagogies <strong>de</strong> co-construction sont"proportionnellement" utilisées dans les programmes et les formations <strong>de</strong> spécialisation,d’accompagnement et d’appui. Les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> formation les axent simultanément sur lessous-groupes et l’individu, tout en permettant un partage du contrôle <strong>de</strong> l’apprentissageavec le formateur.En l'état actuel <strong>de</strong>s données, il faut avouer que les informations reconstituées pourélaborer ce cadre d’analyse sont partielles et incomplètes. Nous pouvons seulementaffirmer, suite à nos investigations sur les 10 formations "DESS gestion" à dominanteentrepreneuriat ou création d’entreprise existant en France, que ce cadre est vali<strong>de</strong>.Toutefois, une <strong>de</strong>s premières perspectives <strong>de</strong> recherche qu’ouvre notre thèse est lavalidation empirique <strong>de</strong> ce cadre d’analyse dans le système éducatif supérieurfrançais. Celle-ci se fera par une étu<strong>de</strong> nationale qui recensera les enseignements, lesprogrammes et les formations en entrepreneuriat, les métho<strong>de</strong>s pédagogiques adoptées, lespublics concernés et les objectifs poursuivis. Deux nuances importantes, nous semble-t-il,doivent être levées, à savoir la répartition par type d'établissement (public, para-public etprivé) et par type <strong>de</strong> formation (gestion et management, scientifiques, autres formations).Ce cadre global d'analyse, s’il vient à être confirmé, nous donnera une "cartographie"d’ensemble <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat, qui conjugue ces différentesdimensions 253 . Il nous permettra notamment <strong>de</strong> consoli<strong>de</strong>r et d’enrichir les différentespratiques pédagogiques en France.253 Le changement majeur que peut connaître ce cadre d’analyse est un léger "glissement" <strong>de</strong>s différentescatégories pédagogique à l’intérieur <strong>de</strong>s "cadrans" <strong>de</strong>s niveaux d'intervention et <strong>de</strong>s objectifs. Dansl’ensemble, nous pensons que les résultats <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> empirique respecteront sensiblement la "configuration"présentée ici.153


Bien que présentant <strong>de</strong>s limites certaines sur le plan <strong>de</strong> la vérification empirique, cecadre représente un instrument pour <strong>de</strong> nouvelles explorations pédagogiques. Celles-cipeuvent être guidées par la triple composante ainsi que l’architecture d’ensemble quiconstituent ce cadre. L’une <strong>de</strong>s voies qui nous semble propice d’investir relève du domainepsychosocial. Quelles pédagogies pourrait-on mobiliser pour agir sur les attitu<strong>de</strong>s etles perceptions en vue <strong>de</strong> déclencher <strong>de</strong>s actes et <strong>de</strong>s comportementsentrepreneuriaux ?Conclusion du chapitre 4C'est souvent au sein <strong>de</strong> la famille, dans l'épreuve, la confrontation, la désillusion et leséchecs professionnels que se construit le processus entrepreneurial. Cet apprentissage"inci<strong>de</strong>nt", intransmissible et incompressible, où l'individu apprend à ses dépends, précè<strong>de</strong>l'apprentissage "intentionnel" qui domine les pédagogies éducatives 254 . A l’intérieur <strong>de</strong> ce<strong>de</strong>rnier, la formation gui<strong>de</strong> les choix professionnels <strong>de</strong>s hommes. D’où l’intérêt d’instaurerl’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat. Celui-ci empêche qu'une bonne partie <strong>de</strong> l'offred'entrepreneurs ne se per<strong>de</strong> ou ne soit révélée. S’il n’augmente pas directement celle-ci,l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat peut forger un vivier <strong>de</strong> créateurs potentiels encultivant <strong>de</strong>s projets qui se concrétiseraient <strong>de</strong>s années après 255 . Il a aussi pour objetd’inciter <strong>de</strong>s comportements entrepreneuriaux qui ne se seraient pas dévoilés.Quelles que soient les stratégies d’enseignement en entrepreneuriat, elles reviennent àrépondre à trois objectifs : sensibiliser et éveiller à l'entrepreneuriat ceux qui ne sontpas informés, former et spécialiser ceux qui envisagent un métier dans les domaines<strong>de</strong> la création d’entreprise ou <strong>de</strong> l’entrepreneuriat, et préparer et accompagner, sipossible, ceux qui ont l'intention <strong>de</strong> passer à l'acte d'entreprendre. Toutefois, iln’existe pas <strong>de</strong> réponses univoques aux différentes questions que nous avons soulevéespour mettre en place un enseignement en entrepreneuriat. De multiples variables254 Les concepts d’apprentissages "inci<strong>de</strong>nt" et "intentionnel" sont empruntés à J.-Y. ROBIN (1994, op.cit., p.81).255 Mais <strong>de</strong> ce vivier, seul un faible nombre confirmera le souhait et la volonté d'entreprendre. D'une part,certains espoirs se seront évaporés ou découragés chemin faisant. D'autre part, si la formation est perçue, ellen'est pas pour autant intégrée. On aurait au moins économisé <strong>de</strong>s énergies et fixer les étudiants sur leur choix<strong>de</strong> carrière.154


interagissent à tous les niveaux : les types <strong>de</strong> programmes visés, les publics concernés, lesfinalités, les pédagogies en œuvre et les ressources à mobiliser.L’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat doit tenir compte <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s étudiants.En dépassant les approches fonctionnelles, il doit construire <strong>de</strong>s processus d'apprentissagequi permettent <strong>de</strong> faire découvrir le projet et l’entreprise dans une perspective globale, touten insistant sur les phases cruciales <strong>de</strong> leur naissance. Pour ce faire, les pédagogies parprojet sont, au regard <strong>de</strong>s pratiques actuelles, celles répondant le mieux à ce besoin.Au niveau du corps enseignant, elles combinent les universitaires et lesprofessionnels ; au niveau <strong>de</strong>s approches conceptuelles et expérientielles, elles marient<strong>de</strong>s pédagogies <strong>de</strong> reproduction, <strong>de</strong> construction et <strong>de</strong> co-construction.Nous avons élaboré un cadre d’analyse <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l'entrepreneuriat endécrivant et analysant ses multiples facettes. Notre cadre d’analyse peut servir d’outil pourexplorer <strong>de</strong> nouvelles pratiques pédagogiques. En outre, il nous renseigne qu'un bonchemin est parcouru, mais que <strong>de</strong>s évolutions certaines restent à entreprendre.L’enseignement <strong>de</strong> l'entrepreneuriat n’a pas encore atteint son <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> maturité. Ilcherche ses voies.En France, rares sont les expériences ayant beaucoup d’antériorité ; les gains enapprentissage sont importants. Pour que <strong>de</strong>s progrès notables puissent s’édifier dansl’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat, trois conditions semblent nécessaires (A. GIBB et J.COTTON, 2002, p. 11) ; l’établissement doit être une organisation entrepreneuriale ; laclasse doit être un lieu entrepreneurial et l’intervenant doit être une personneentreprenante. Ceci suppose <strong>de</strong> manière sous-jacente, d’engager une stratégie affirmée enadéquation avec les ressources <strong>de</strong> l'établissement, ses objectifs pédagogiques, sonhistoire et sa culture.Cependant, ces progrès n’interpellent pas seulement les structures éducatives, maisaussi les entreprises régionales, les organismes parapublics, les organisationsprofessionnelles, les associations et les bailleurs <strong>de</strong> fonds. Pour répondre à une <strong>de</strong>man<strong>de</strong>sociale et économique, l’établissement, cadre entrepreneurial, <strong>de</strong>vrait être un véritable155


centre <strong>de</strong> ressources 256 . Ce <strong>de</strong>rnier partagerait <strong>de</strong>s responsabilités complémentaires quantaux conditions nécessaires à l'éclosion et la promotion <strong>de</strong> l'esprit d’entreprise.L’entrepreneuriat est une pratique pédagogique, mais aussi académique car ildéveloppe un corpus <strong>de</strong> connaissances. Mais si la transmission du savoir et du savoirfaireentrepreneurial ne présente a priori pas <strong>de</strong> difficultés, agir sur les attitu<strong>de</strong>s et lesperceptions <strong>de</strong>s étudiants est beaucoup plus délicat. Ceci nécessite non seulement unchangement <strong>de</strong>s comportements du corps enseignant, qui doit s’éloigner du paradigmepédagogique traditionnel, mais aussi une exploration <strong>de</strong> nouvelles voies pédagogiques. Ilsera laborieux pour <strong>de</strong> longues années encore, en France et dans bien d'autres paysdéveloppés, d'enseigner l'entrepreneuriat.En outre, l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat est loin d’être suffisant, à lui seul, pourmodifier les attitu<strong>de</strong>s et les perceptions qui permettent <strong>de</strong> déclencher et <strong>de</strong> mobiliser <strong>de</strong>sopportunités et <strong>de</strong>s événements entrepreneuriaux. Les contingences dans le déroulement duprocessus entrepreneurial impliquent <strong>de</strong>s dimensions sociales, perceptives et attitudinalesqu'il est difficile d'enseigner selon les métho<strong>de</strong>s pédagogiques établies. La suite <strong>de</strong> la<strong>de</strong>uxième partie <strong>de</strong> la présente thèse, qui adopte et explicite notre cadre <strong>de</strong> recherche, etqui présente notre modèle <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale, montre qu’à ce niveau duprocessus entrepreneurial, l'influence <strong>de</strong> la formation ne peut être envisagée pourelle-même. Les étudiants sont en prise avec d’autres composantes personnelles etenvironnementales.256 A ce titre voir les exemples exposés par J. BERANGER et alii (1998, op.cit., p. 124), A. GIBB et J.COTTON (2002, op.cit., p. 17).156


Chapitre 5 - Le cadre théorique <strong>de</strong> référence"L'art d'interroger n'est pas si facile qu'on pense. C'est bien plus l'art <strong>de</strong>s maîtres que <strong>de</strong>scondisciples ; il faut avoir déjà beaucoup appris <strong>de</strong> choses pour savoir <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r ce qu'onne sait pas".Jean-Jacques ROUSSEAU, "La Nouvelle Héloïse"Pour W.D. BYGRAVE et C.W. HOFER (1991 p. 13), si l'entrepreneuriat peut serevendiquer comme un champ <strong>de</strong> recherche grâce surtout à <strong>de</strong> considérables travauxempiriques réalisés dans la décennie 1980, ses lacunes sont essentiellement théoriques 257 .L'un <strong>de</strong>s défis majeur qui se pose aux chercheurs en entrepreneuriat, est selon eux, <strong>de</strong> bâtir<strong>de</strong>s théories et <strong>de</strong>s modèles en puisant dans les sciences sociales 258 . W.D. BYGRAVE(1989a, p. 13 et 23) affirme que le paradigme <strong>de</strong> l'entrepreneuriat est dans une phase <strong>de</strong>"pré-theorie". Tout au plus, l'on peut emprunter, avec la pru<strong>de</strong>nce nécessaire, à d'autresdisciplines, <strong>de</strong>s concepts et <strong>de</strong>s théories que l'on intègre dans <strong>de</strong>s modèles "processuels"qui peuvent s’avérer utiles et ouvrir d’intéressantes perspectives <strong>de</strong> recherche 259 .Toute théorie modélisant l'entrepreneuriat doit prendre racine dans les sciences sociales,comme l'anthropologie, la psychologie, la sociologie, l'économie et les sciences politiques.Celles-ci décrivent les variables clés qui sous-ten<strong>de</strong>nt le processus entrepreneurial. Dansnotre allégresse, écrit W.D. BYGRAVE (1989a, p. 8), n'oublions pas que les modèles en257 L'entrepreneuriat, considéré dans une perspective processuelle, fait essentiellement référence à <strong>de</strong>s notionsissues <strong>de</strong>s théories <strong>de</strong>s organisations, notamment les théories du comportement organisationnel("Organizational Behavior") et les théories <strong>de</strong> l'émergence organisationnelle ("Organizational Emergence").Les théories <strong>de</strong>s organisations commencent en général au moment où les organisations cessent d'êtreémergentes. Elles s'intéressent plus aux structures importantes dont l'existence est bien affirmée plutôt qu'auxpetites unités ou à celles en phase <strong>de</strong> création. Plusieurs événements entrepreneuriaux sont étudiés : ladécision <strong>de</strong> créer une entreprise, les comportements dans une organisation (valeurs, apprentissageorganisationnel, engagement <strong>de</strong> l'individu, motivations <strong>de</strong> l'individu, intrapreneuriat…)… L'émergenceorganisationnelle s'intéresse au processus <strong>de</strong> formation et à la création <strong>de</strong>s organisations. Pour E.-M.HERNANDEZ (1999, op.cit., p. 62), cela revient à se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r pourquoi ? Où ? Quand ? Qui est impliquédans la naissance <strong>de</strong> l'organisation ?258 "However, by the end of that <strong>de</strong>ca<strong>de</strong> (1980), due primarily to impressive advances in its body of empiricalknowledge, entrepreneurship could claim to be a legitimate field of aca<strong>de</strong>mic inquiry in all respects exceptone : it lacks a substantial theoretical foundation. A major challenge facing entrepreneurship researchers in1990s is to <strong>de</strong>velop mo<strong>de</strong>ls and theories built on solid foundations from the social sciences".259 "A paradigm (l'entrepreneuriat) is in the pre-theory stage like a jig-saw puzzle with a framework but withmost of the pieces missing… Entrepreneurship has no great theories. At best, we take concepts from othersfields and incorporate them into process mo<strong>de</strong>ls".157


entrepreneuriat doivent tirer leurs sources <strong>de</strong> la validité théorique <strong>de</strong> la psychologie et <strong>de</strong> lasociologie 260 .D.C. Mc CLELLAND (1961 ; 1962 ; 1965) est le premier à avoir posé les jalons d'uneapproche psychosociologique dans la recherche en entrepreneuriat. Il se <strong>de</strong>mandait quellessont les raisons qui étaient à un moment donné, à l’origine d’une bonne croissanceéconomique <strong>de</strong> certaines sociétés. Il a attribué ceci aux caractéristiques psychologiques("Need-achievement" : besoin d’accomplissement) que manifestent une large part <strong>de</strong>sdirigeants et salariés <strong>de</strong> ces sociétés. L'apport <strong>de</strong> D.C. Mc CLELLAND s'est révélé trèsfertile en ce qu'il a introduit le concept psychosociologique du "Need-Achievement" dans lechamp <strong>de</strong> l'entrepreneuriat.L'orientation cognitive <strong>de</strong> l'explication <strong>de</strong> l'acte entrepreneurial a pour thèse quel'entrepreneur est non seulement très productif économiquement, mais qu'il est aussi l'un<strong>de</strong>s principaux porteurs <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cognition et <strong>de</strong>s comportements spécifiques <strong>de</strong> lasociété à laquelle il appartient. Pour L.-J. FILION (1997), P. COSSETTE (1994) 261 aouvert une piste <strong>de</strong> recherche originale. Pour mieux comprendre la logique stratégique <strong>de</strong>l'entrepreneur, il utilise la cartographie cognitive 262 . En France, les travaux <strong>de</strong> T.VERSTRAETE (1997a, 1997b) illustrent dans une perspective constructiviste,l'application <strong>de</strong> la cartographie cognitive sur <strong>de</strong>s créateurs d'entreprise.Le champ <strong>de</strong> l'entrepreneuriat est jeune ; les outils sophistiqués qui sont par ailleursmobilisés par <strong>de</strong>s paradigmes déjà bien élaborés ne lui sont pas encore pleinementapplicables. Très souvent les approches en entrepreneuriat définissent <strong>de</strong>s pans <strong>de</strong> leursujet à partir <strong>de</strong>s structures théoriques extérieures à leur discipline (A. SHAPERO et L.260 "The various i<strong>de</strong>as contained in the mo<strong>de</strong>l are rooted primarily in the sciences of business, economics,psychology, sociology, and to a lesser (but increasing) <strong>de</strong>gree, politics… But in our elation, we must notforget that entrepreneurship mo<strong>de</strong>ls have to be rooted in psychology and sociology if they are to havetheoretical validity".261 P. COSSETTE, Cartes cognitives et organisation, Québec, Presse <strong>de</strong> l'université Laval, Paris, EditionsESKA, 1994. Non lu.262 E.-M. HERNANDEZ (1995, op.cit., p. 111-112) révèle que c'est W.D. GUTH et A. KUMARASWAMYqui, en 1991, ont modélisé l'entrepreneuriat dans une perspective cognitive. Ils ont mené une étu<strong>de</strong>longitudinale sur <strong>de</strong>s porteurs <strong>de</strong> projets. Aux Etats-Unis, à partir du milieu <strong>de</strong>s années 1990, plusieursauteurs se sont positionnés dans <strong>de</strong>s perspectives cognitives pour expliquer <strong>de</strong>s phénomènesentrepreneuriaux. Cf. notamment R.A. BARON (1997, op.cit.).158


SOKOL, 1982, p. 74) 263 . Nous allons chercher dans la psychologie sociale les fon<strong>de</strong>ments<strong>de</strong> notre questionnement <strong>de</strong> recherche. Parce qu’elle s'intéresse à l'individu et au groupeque la psychologie sociale trouve dans le champ <strong>de</strong> l'entrepreneuriat un terrain fertile <strong>de</strong>recherche.Les paragraphes qui suivent sont consacrés à la présentation et à l’argumentation ducadre théorique choisi. Dans un premier temps, notre objectif est <strong>de</strong> situer notreproblématique au sein d'un cadre très répandu et appliqué dans les recherches enentrepreneuriat, à savoir le modèle <strong>de</strong>s dimensions sociales <strong>de</strong> l'entrepreneuriat <strong>de</strong> A.SHAPERO et L. SOKOL (1982). Puis, dans un <strong>de</strong>uxième temps, nous posons les jalonsthéoriques <strong>de</strong> notre questionnement <strong>de</strong> recherche en nous appuyant sur une théorie <strong>de</strong>prédiction comportementale : la théorie du comportement planifié <strong>de</strong> I. AJZEN (1991).Avant <strong>de</strong> conclure, il est utile d’illustrer à travers <strong>de</strong>ux modèles d'entrepreneuriatl’application <strong>de</strong> la théorie du comportement planifié <strong>de</strong> I. AJZEN (1991) comme cadrethéorique.5.1. Le cadre théorique <strong>de</strong> la rechercheNotre problématique et la place que nous accordons aux attitu<strong>de</strong>s, normes subjectives etperceptions nous ont amené à rechercher un cadre théorique dans la psychologie sociale.Celle-ci est particulièrement importante pour soutenir notre thèse car elle nous permet <strong>de</strong>mieux comprendre les processus psychologiques responsables <strong>de</strong>s comportements quenous adoptons en société.Le but fondamental du psychologue social est <strong>de</strong> comprendre les conditions à la base<strong>de</strong>s comportements <strong>de</strong>s individus en société. En effet, le psychologue social cherche, entreautre, à déterminer comment les variables individuelles interagissent avec le contexte danslequel la personne se trouve, pour prédire le comportement social (R.-J. VALLERAND,1994, p. 12). Les théories comportementales peuvent nous éclairer sur les processusd'influence <strong>de</strong>s variables individuelles et contextuelles sur l'intention entrepreneuriale.263"Discipline-centered approaches to the subject of entrepreneurship almost always <strong>de</strong>fine away parts ofthe subject or oversimplify it to fit theoretical structures".159


Notre revue <strong>de</strong> la littérature montre que trois théories peuvent éventuellement servir <strong>de</strong>cadre théorique à notre thèse. Il s’agit <strong>de</strong>s théories <strong>de</strong> l'auto-efficacité ("Self-efficacytheory") <strong>de</strong> A. BANDURA (1977, 1986), <strong>de</strong> l'attente ("VIE : Valence-Instrumentality-Expectation") <strong>de</strong> V.H. VROOM (1995), et enfin <strong>de</strong> la théorie du comportement planifié("TOPB : Theory Of Planned Behavior") <strong>de</strong> I. AJZEN (1991) que nous retenons commecadre théorique.La théorie <strong>de</strong> l'auto-efficacité est surtout appliquée à l’analyse <strong>de</strong>s choix <strong>de</strong> carrière.Nous la rejetons car elle nous semble insuffisante et "incomplète" pour prédire l’intention.Comme nous le verrons plus loin, la théorie <strong>de</strong> A. BANDURA (1977 ; 1986) s’apparente àune dimension <strong>de</strong> la théorie du comportement planifié <strong>de</strong> I. AJZEN (1991) : lesperceptions du contrôle comportemental 264 .Il est aussi parfois fait référence à la théorie <strong>de</strong> V.H. VROOM (1995) dans les processus<strong>de</strong> choix relatifs aux carrières 265 . L’auteur explique les choix et les intentions <strong>de</strong>s individusentre différents types <strong>de</strong> postes et différentes entreprises. Pour ce faire, il se fon<strong>de</strong> sur lesattentes et les valences <strong>de</strong> l’individu quant aux conséquences du comportement à adopter.Le propos <strong>de</strong> la théorie VIE (Valence-Instrumentality-Expectation) est donc d'expliquer et<strong>de</strong> prédire, tout comme la théorie du comportement planifié, les comportements.264 Plusieurs auteurs font le rapprochement entre le concept <strong>de</strong> perceptions du contrôle comportemental et lathéorie <strong>de</strong> l’auto-efficacité. Nous citerons notamment T.M. BEGLEY et alii (1997, op.cit), N.F. KRUEGERet D.V. BRAZEAL (1994, op.cit), N.F. KRUEGER et alii (2000, op.cit) et J. VESALAINEN et T.PIHKALA (1999, op.cit).D’ailleurs, I. AJZEN (1991, op.cit, p. 184) lui-même cite que les perceptions du contrôle comportementalrejoignent la théorie <strong>de</strong> l’auto-efficacité : "The present view of perceived behavioral control, however, is mostcompatible with Bandura's (1977, 1982) concept of perceived self-efficacy which "is concerned withjudgments of how well one can execute courses of action required to <strong>de</strong>al with prospective situations". Muchof our knowledge about the role of perceived behavioral control comes from the systematic researchprogram of Bandura and his associates… The theory of planned behavior places the construct of self-efficacybelief or perceived behavioral control within a more general framework of the relations among beliefs,attitu<strong>de</strong>s, intentions, and behavior".La recherche <strong>de</strong> N.G. BOYD et G.S. VOZIKIS (1994, op.cit) est une bonne illustration <strong>de</strong> l’insuffisance<strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong> l’auto-efficacité pour expliquer l'intention entrepreneuriale. Les auteurs ont introduit dansleur modèle théorique, en plus <strong>de</strong> la dimension auto-efficacité (qui est influencée en amont par l'histoirepersonnelle, la personnalité et les aptitu<strong>de</strong>s), la dimension "attitu<strong>de</strong>s et perceptions", qui est influencée enamont par le contexte social, politique et économique. Pour d’autres applications <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong> l'autoefficacitéà l'intention entrepreneuriale, le lecteur pourra consulter A.F. DE NOBLE et alii (1999, op.cit) et T.ERIKSON (1998).265 Cf. annexe 1, p. 413-414, " La théorie VIE <strong>de</strong> V.H. VROOM (1995)".160


Bien que certains auteurs affirment que la théorie VIE est adaptée pour comprendre lesprocessus entrepreneuriaux 266 , nous avons également rejeté cette théorie car elle ne prendpas en compte <strong>de</strong> façon explicite l'influence <strong>de</strong>s variables contextuelles 267 . Il ressort dumodèle, à travers sa dimension "Expectation" une certaine "rationalité" dans lescomportements. Dans l'esprit <strong>de</strong> V.H. VROOM, le choix <strong>de</strong>s individus est rationnel etlibre ; il n'est soumis à aucune contrainte extérieure.Cependant, il nous paraît opportun d’adopter la théorie du comportement planifié <strong>de</strong> I.AJZEN (1991) comme cadre théorique <strong>de</strong> la recherche. Les concepts <strong>de</strong> cette théories'apparentent à la conception que nous avons <strong>de</strong> l'intention. La théorie du comportementplanifié, à travers ses trois composantes (les attitu<strong>de</strong>s associées au comportement, lesnormes subjectives et les perceptions du contrôle comportemental), contient et englobeparfaitement l’intention entrepreneuriale, en tant que processus cognitif où la volonté <strong>de</strong>l’individu se conjugue avec les facteurs environnementaux.Pour N.F. KRUEGER et A.L. CARSRUD (1993, p. 318 et 327), la théorie ducomportement planifié a été utilisée avec beaucoup <strong>de</strong> succès, autant dans <strong>de</strong>s recherchesempiriques que fondamentales. Son utilisation s'étend <strong>de</strong> la prédiction <strong>de</strong>s comportements<strong>de</strong> carrière et <strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> consommation aux intentions d'abandon <strong>de</strong> comportementsnuisibles à la santé. Cette théorie largement utilisée par les psychosociologues offred'énormes potentialités pour les chercheurs en entrepreneuriat, notamment pour ceux quis’intéressent à l'impact d'une formation en entrepreneuriat sur les intentions <strong>de</strong>sindividus 268 .266 Nous pensons notamment à W.B. GARTNER et al. (1992, op.cit, p. 24) qui affirment que la théorie <strong>de</strong>l'expectation est la plus adaptée pour comprendre les choix <strong>de</strong> carrière, et plus particulièrement, lephénomène entrepreneurial.267 La recherche <strong>de</strong> J. VESALAINEN et T. PIHKALA (1999, op.cit) est une bonne illustration <strong>de</strong> l’utilisation<strong>de</strong> la théorie VIE pour la prédiction <strong>de</strong> l'intention entrepreneuriale. Les auteurs sont arrivés au constat quecette théorie ne rend pas compte <strong>de</strong> façon globale du processus entrepreneurial, car elle occulte l'influence<strong>de</strong>s variables environnementales. A ce titre aussi, N.G. BOYD et G.S. VOZIKIS (1994, op.cit, p. 68) notentque l'objet <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la théorie VIE est orienté vers l'individu. Au lieu <strong>de</strong> poser la question "Can I do this?", la théorie <strong>de</strong> l'expectation s’exclament-ils, voudrait répondre à "If I do this, what will happen ?".268"Social psychologists and marketing researchers have long used the Ajzen-Fishbein mo<strong>de</strong>ls ofbehavioural intentions with great success in practical applications and in basic research. These cognitivemo<strong>de</strong>ls are consistently robust and replicable in predicting behaviour and intentions, including sucess instudies of career-related behaviour… Intentions mo<strong>de</strong>ls such as the theory of planned behaviour <strong>de</strong>monstrategreat utility to social psychologists and thus offer consi<strong>de</strong>rable potential for entrepreneurship researchers.For instance, researchers might use this mo<strong>de</strong>l to analyze how the process of doing a business plan orentrepreneurial training affects intentions".161


Nous nous proposons donc d'analyser la théorie du comportement planifié afin <strong>de</strong> voircomment elle nous ai<strong>de</strong> à justifier et à conceptualiser les variables que nous retenons dansnotre recherche. Mais avant d'entamer cette présentation, nous situons notre problématiquedans un cadre général très connu en entrepreneuriat : le modèle <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong>l'événement entrepreneurial <strong>de</strong> A. SHAPERO et L. SOKOL (1982) - plus connu sousl’appellation du modèle <strong>de</strong>s dimensions sociales <strong>de</strong> l'entrepreneuriat -.5.1.1. Le cadre général <strong>de</strong> la recherche : le modèle <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> l'événemententrepreneurial <strong>de</strong> A. SHAPERO et L. SOKOL (1982)Les travaux <strong>de</strong> A. SHAPERO et L. SOKOL (1982) sont les plus anciens et certainementceux qui ont eu le plus grand retentissement dans la sphère académique entrepreneuriale.Ces <strong>de</strong>ux auteurs ont élaboré un modèle qui reste, selon T.M. BEGLEY et alii (1997) lepoint <strong>de</strong> référence "the referencee point" dans les recherches en entrepreneuriat.Ils ont modélisé la formation <strong>de</strong> l'événement entrepreneurial en recensant trois groupes<strong>de</strong> facteurs (figure 11). Les "déplacements négatifs" ("negative displacements" : divorce,licenciement, émigration, insatisfaction au travail…), les "déplacements positifs" ("positivepull" : famille, consommateur…) et les "situations intermédiaires" ("Between things" :sortie <strong>de</strong> l'armée, <strong>de</strong> l'école, <strong>de</strong> prison) sont les événements qui marquent <strong>de</strong>s changementsdans les trajectoires <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s individus et sont à la base du déclenchement <strong>de</strong> l'événemententrepreneurial.162


Figure 11 - Entrepreneurial event Formation (A. SHAPERO et L. SOKOL, 1982, p.83)Life path changeNegative displacements :Forcefully emigratedFiredInsultedAngeredBored Perceptions of Desirability Perceptions of feasibilityReaching middle age Culture Financial supportDivorced or widowed Family Other supportBetween things : Peers Demonstration effect CompanyOut of army Colleagues Mo<strong>de</strong>ls FormationOut of school Mentor MentorsOut of jailPartnersPositive Pull :From partnerFrom mentorFrom investorFrom customerLes "déplacements négatifs" tels que l'émigration peuvent provoquer l'acteentrepreneurial. Il n'est pas acci<strong>de</strong>ntel que l'entrepreneuriat soit hautement i<strong>de</strong>ntifié àcertains groupes ethniques. Juifs, Libanais et autres groupes sont <strong>de</strong> nombreux exemples <strong>de</strong>la crédibilité <strong>de</strong> l'événement entrepreneurial 269 . Les "déplacements positifs" et les"situations intermédiaires" influencent le système <strong>de</strong> valeurs <strong>de</strong>s individus et par là même,leurs perceptions <strong>de</strong> désirabilité.A l'interface entre ces trois groupes <strong>de</strong> variables explicatives du modèle et la variable àexpliquer ("Company formation"), les auteurs i<strong>de</strong>ntifient <strong>de</strong>ux groupes <strong>de</strong> variablesintermédiaires : les perceptions <strong>de</strong> désirabilité et les perceptions <strong>de</strong> faisabilité qui sont leproduit <strong>de</strong> l'environnement culturel, social et économique. Elles varient d'un individu à unautre. Elles nous ai<strong>de</strong>nt à déterminer quelles actions seront prises effectivement enconsidération.269"It is no acci<strong>de</strong>nt that entrepreneurship is highly i<strong>de</strong>ntified with certain ethnic groups : Jews, Lebanese,Ibos in Nigeria, Jains and Parsis in India, Gujeratis in East Africa. Each of these ethnic groups contains alarge number of examples to establish the credibility of company formation" (A. SHAPERO, L. SOKOL,1982, op.cit, p. 85).163


5.1.1.1. Les perceptions <strong>de</strong> désirabilitéLes facteurs sociaux et culturels qui interviennent dans la formation <strong>de</strong> l'événemententrepreneurial se manifestent à travers le système <strong>de</strong> valeurs <strong>de</strong> l'individu. Plus unsystème social accor<strong>de</strong> <strong>de</strong> la valeur à l'innovation, à la prise <strong>de</strong> risque, à l'autonomie, plusfortes seront les perceptions <strong>de</strong> désirabilité, et plus l'on verra <strong>de</strong>s entreprises se créer 270 .Le système <strong>de</strong> valeurs se construit par l'influence <strong>de</strong> la famille, notamment les parentsqui jouent le rôle le plus important dans la formation <strong>de</strong> la désirabilité. Les expériencesantérieures, les échecs dans <strong>de</strong>s aventures entrepreneuriales sont <strong>de</strong>s facteurs qui renforcentles perceptions <strong>de</strong> désirabilité 271 . L'entreprise est une expérience <strong>de</strong> travail où naissentsouvent <strong>de</strong>s idées d'affaires qui peuvent réunir plusieurs personnes, qui à leur tour si ellespassent à l'acte <strong>de</strong> création, vont influencer les perceptions <strong>de</strong> désirabilité <strong>de</strong> leurscollègues.5.1.1.2. Les perceptions <strong>de</strong> faisabilitéLa faisabilité se construit sur les perceptions <strong>de</strong>s variables <strong>de</strong> soutien et d'ai<strong>de</strong>s <strong>de</strong>différente nature. La disponibilité <strong>de</strong>s ressources financières influence directement lapropension à entreprendre selon A. SHAPERO et L. SOKOL (1982, p. 86). Celle-ci peutêtre générée par les économies personnelles <strong>de</strong> l'individu et par les apports <strong>de</strong> la famille,mais aussi par les membres du groupe dans le cas <strong>de</strong>s ethnies. La presse spécialisée, l'ai<strong>de</strong>du conjoint ou d'amis proches, les conseils et la formation à la création d'entreprise,notamment les programmes et les formations en entrepreneuriat, thématique qui intéressedirectement notre sujet, agissent aussi sur les perceptions <strong>de</strong> faisabilité 272 .270"The social and cultural factors that enter into the formation of entrepreneurial events are most feltthrough the formation of individual value systems… More diffusely, a social system that place a high valueon innovation, risk-taking, and in<strong>de</strong>pen<strong>de</strong>nce is more likely to produce entrepreneurial events than a systemwith contrasting values". I<strong>de</strong>m., p. 83.271 "Failures apparently do not shake the credibility of company formation act, but may even reinforce itscredibility and serve as a learning experience". Ibid., p. 85.272 " The many efforts of the Small Business Administration, including advice, consultation, education, andfinancial support, make the act feasible to the potential entrepreneur. Popular journal articles and pressitems may impart knowledge that removes some of the perceived uncertainty". Ibid., p. 87-88.164


A la lecture <strong>de</strong> ce modèle, qui selon N.F. KRUEGER et A.L. CARSRUD (1993, p.320) 273 et N.-F. KRUEGER et alii (2000, p. 418) 274 est implicitement fondé sur l'intention,nous comprenons que pour agir sur cette <strong>de</strong>rnière, il faut favoriser simultanément lesperceptions <strong>de</strong> désirabilité et <strong>de</strong> faisabilité <strong>de</strong>s individus.A. SHAPERO et L. SOKOL (1982, p. 87-88) accor<strong>de</strong>nt à l’enseignement <strong>de</strong>l’entrepreneuriat un rôle important dans leur modèle. En effet, ils avancent l'hypothèseque <strong>de</strong>s programmes et <strong>de</strong>s formations en entrepreneuriat s'appuyant sur leurmodèle augmenteraient les perceptions <strong>de</strong> désirabilité et <strong>de</strong> faisabilité <strong>de</strong>s étudiants ;ils sont mieux à même <strong>de</strong> décourager les "mauvais" candidats, mal avisés quant à l'étendueque peuvent prendre les changements <strong>de</strong>s perceptions <strong>de</strong> désirabilité et <strong>de</strong> faisabilité 275 .Les auteurs concluent sur une piste <strong>de</strong> recherche qui investira les effets <strong>de</strong>s formations enécoles <strong>de</strong> gestion sur les perceptions <strong>de</strong> désirabilité <strong>de</strong>s étudiants 276 . Cette piste seraconstitutive d’un <strong>de</strong> nos objectifs <strong>de</strong> recherche.Parallèlement à ce cadre général <strong>de</strong> recherche, notre cadre théorique trouve sa sourcedans la psychologie sociale qui a pour objet, entre autres, la prédiction <strong>de</strong>s comportements.La théorie du comportement planifié est d'un apport indéniable dans l'explication <strong>de</strong>l'intention entrepreneuriale à travers <strong>de</strong>s facteurs personnels et contextuels.5.1.2. La théorie du comportement planifié <strong>de</strong> I. AJZEN (1991)La théorie du comportement planifiée <strong>de</strong> I. AJZEN nous a été suggérée par les travaux<strong>de</strong> E. AUTIO et alii (1997), P. DAVIDSSON, (1995), L. KOLVEREID (1996), N.F.KRUEGER, A.L. CARSRUD (1993) et N.F. KRUEGER et alii (2000) et A. TKACHEV et273 "One existing intentionality-based mo<strong>de</strong>l is Shapero's mo<strong>de</strong>l of the entrepreneurial event (1982)… ForShapero, intentions require that foun<strong>de</strong>rs perceive entrepreneurship as a "credible" career alternative."Credibility" <strong>de</strong>pends on perceptions that the venture is both <strong>de</strong>sirable and feasible".274 "Upon mo<strong>de</strong>st reflection, it clear that Shapero's (1982) mo<strong>de</strong>l of the "Entrepreneurial Event" (SEE) isimplicitly an intention mo<strong>de</strong>l, specific to the domain of entrepreneurship".275 "It (le modèle) suggests that educational programs that pri<strong>de</strong> themselves on discouraging the "wrong"candidates are misgui<strong>de</strong>d to ignore the extent to which <strong>de</strong>sirability and feasibility can be modified".276"What is the effect of business school education on entrepreneurship ? Does it convey the i<strong>de</strong>a that smallbusiness is not <strong>de</strong>sirable ? or doomed to failure ? Does a business school education, particularly a "good"one form a major business school, <strong>de</strong>crease the probability that an individual will start a business ?".165


L. KOLVEREID (1999). Elle est par essence prédictive car elle tente d'expliquerl'apparition d'un comportement dans <strong>de</strong>s contextes spécifiques.Cette théorie intègre et prolonge <strong>de</strong>s travaux cognitifs qui ont pour objet d'expliquer etprédire les comportements humains à travers <strong>de</strong>s concepts renvoyant aux dispositionscomportementales, aux attitu<strong>de</strong>s et aux traits <strong>de</strong> personnalité (I. AJZEN, 1991, p. 179) 277 .Elle s’appuie particulièrement sur la théorie <strong>de</strong> l'action raisonnée ("the theory of reasonedaction") élaborée par I. AJZEN et M. FISHBEIN (1980) 278 .La théorie du comportement planifié confère à l'intention <strong>de</strong> l'individu la placecentrale dans la genèse du comportement. Celle-ci reflète l'ensemble <strong>de</strong>s forcesmotivationnelles qui influencent un comportement. L’intention est l’indicateur <strong>de</strong>scomportements que les individus veulent adopter 279 . Elle met en relation les attitu<strong>de</strong>s et lescomportements. Les attitu<strong>de</strong>s prédisent donc les intentions qui à leur tour prédisent lescomportements (I. AJZEN et M. FISHBEIN, 1980).I. AJZEN (1991, p. 179 et 188) pose le postulat que les intentions peuvent prédire lescomportements à travers trois antécé<strong>de</strong>nts, conceptuellement distincts mais liés entreeux 280 . Nous les présentons dans le schéma et les propos suivants :277 "Concepts referring to behavioral dispositions, such as social attitu<strong>de</strong> and personality trait, have playedan important role to predict and explain human behavior".278 278 La théorie <strong>de</strong> l’action raisonnée prédit le comportement à travers <strong>de</strong>ux variables : les attitu<strong>de</strong>s associéesau comportement et les normes subjectives. I. AJZEN intègre une troisième variable prédictive "lesperceptions du contrôle comportemental" ("… In fact, the theory of planned behavior differs from the theoryof reasoned action in its addition of perceived behavioral control ". I. AJZEN, 1991, op.cit, p. 183).Cette variable permet, selon l’auteur <strong>de</strong> prédire efficacement les situations où le comportement n'est passous contrôle volontaire. Elle rend mieux compte <strong>de</strong> la volonté <strong>de</strong> l’individu et <strong>de</strong>s perceptions qu’il a <strong>de</strong> sespropres aptitu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s ressources <strong>de</strong> l’environnement pour concrétiser son comportement.279 "As in the original theory of reasoned action, a central factor in the theory of planned behavior is theindividual's intention to perform a given behavior … Intentions are assumed to capture the motivationalfactors that influence a behavior ; they are indications of how hard people are willing to try, of how much ofan effort they are planning to exert, in or<strong>de</strong>r to perform behavior" (I<strong>de</strong>m., p. 181).280 "Intentions to perform behavior of different kinds can be predicted with high accuracy from attitu<strong>de</strong>stowards the behaviour, subjective norms, and perceived behavioral control… The theory of planned behaviorpostulates three conceptually in<strong>de</strong>pen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>terminants of intention".166


Attitu<strong>de</strong>toward thebehaviorSubjectivenormIntentionBehaviorPerceivedbehavioralcontrolFigure 12 - Theory of planned behavior (I. AZJEN , 1991, p. 182)5.1.2.1. Les attitu<strong>de</strong>s associées au comportementLes attitu<strong>de</strong>s associées au comportement impliquent l’évaluation, favorable oudéfavorable, que fait l'individu du comportement auquel il aspire (I. AJZEN, 1991, p.188) 281 . Elles dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s résultats probables que l'individu en attend du comportementen question. Les attitu<strong>de</strong>s associées au comportement renvoient au concept <strong>de</strong>désirabilité <strong>de</strong> A. SHAPERO et L. SOKOL (1982).Par exemple, avoir l’intention <strong>de</strong> créer son entreprise peut s'expliquer dans le cadre <strong>de</strong>notre recherche par <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s qui se manifesteraient par une meilleure formalisationd’une idée ou d’un projet d’affaire. Ces attitu<strong>de</strong>s peuvent se concrétiser, entre autre, par larecherche d’informations auprès du corps professoral ou d'organismes spécialisés.281 "The first is the attitu<strong>de</strong> toward the behavior and refers to the <strong>de</strong>gree to which a person has a favorable orunfavorable evaluation or appraisal of the behavior in question".167


5.1.2.2. Les normes subjectivesLes normes subjectives 282 résultent <strong>de</strong>s perceptions <strong>de</strong> la pression sociale qui concernentce que les parents, la famille et les amis penseraient <strong>de</strong> ce l'on voudrait entreprendre (I.AJZEN, 1991, p. 188) 283 . Elles peuvent être l'effet <strong>de</strong> sensibilités qui naissent dans uncercle plus large que celui <strong>de</strong> l'environnement immédiat. Un gouvernement qui encouragela création d'entreprise <strong>de</strong> haute technologie pourra augmenter les sensibilités <strong>de</strong>s individusà s'orienter vers <strong>de</strong>s entreprises technologiques. Les normes subjectives renvoient ellesaussi au concept <strong>de</strong> désirabilité élaboré par A. SHAPERO et L. SOKOL (1982).Selon nous, l'influence <strong>de</strong> facteurs culturels tels que l'existence <strong>de</strong> modèlesd'entrepreneur dans l'entourage <strong>de</strong> l'étudiant, et <strong>de</strong>s motivations telles que le besoind’accomplissement et la recherche <strong>de</strong> l’autonomie, sont <strong>de</strong>s dimensions <strong>de</strong>s normessubjectives qui peuvent influencer éventuellement l'intention entrepreneuriale.5.1.2.3. Les perceptions du contrôle comportementalLa théorie du comportement planifié pose l'hypothèse que l'intention ne peut trouver unterrain d'expression que si elle est sous le contrôle <strong>de</strong> la volonté <strong>de</strong> l'individu 284 . C'estpourquoi, comme nous l’avons annoncé précé<strong>de</strong>mment, I. AJZEN (1991, p. 183-186)"greffe" à "la théorie <strong>de</strong> l'action raisonnée" <strong>de</strong> I. AJZEN et M. FISHBEIN (1980) unetroisième variable prédictive : "les perceptions du contrôle comportemental" 285 . Celles-cicombinées avec l'intention, permettent <strong>de</strong> prédire directement le comportement 286 .282 Les normes subjectives est la traduction du terme "subjective norm" que nous avons emprunté à K.-J.GERGEN et alii (1992) et R.-J. VALLERAND (1994, op.cit, p.398).283 "The second predictor is a social factor termed subjective norm : it refers to the perceived social pressureto perform or not perform the behavior".284 "It should be clear, however, that a behavioral intention can find expression in behavior only if thebehavior in question is un<strong>de</strong>r volitional control" (I. AJZEN, 1991, op.cit, p. 181).285 Le concept "perceived behavioral control" est celui qui nous a posé le plus <strong>de</strong> difficultés dans latraduction. Plusieurs traductions sont possibles, comme "le contrôle perçu" ou "le contrôle comportementalperçu". Mais nous avons opté pour "la perception du contrôle comportemental" que nous avons repris à J.-P.NEVEU (1996, op.cit, p. 36) et R.-J. VALLERAND (1994, op.cit, p.398). Nous voulions être le plus prochedu sens <strong>de</strong> I. AJZEN. Il est question <strong>de</strong> perception avant tout.286 "According to the theory of planned behavior, perceived behavioral control, together with behavioralintention, can be used directly to predict behavioral achievement" (I. AJZEN, 1991, op.cit, p. 184).168


Les perceptions du contrôle comportemental impliquent la prise en compte <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés<strong>de</strong> connaissance et <strong>de</strong> contrôle qu’a un individu <strong>de</strong> ses propres aptitu<strong>de</strong>s, ainsi que <strong>de</strong>sressources et <strong>de</strong>s opportunités nécessaires en vue <strong>de</strong> concrétiser le comportement souhaité.I. AJZEN (1991) prête à cette variable un rôle primordial en ce qu'elle apporte plus <strong>de</strong>précision dans la prédiction du comportement 287 .L’auteur accor<strong>de</strong> une telle importance aux perceptions du contrôle comportemental qu'ilva jusqu'à dire qu'elles peuvent à elles seules, prédire le comportement futur (flèche enpointillé dans la figure 12) 288 . Selon I. AJZEN (1991, p. 186), il est empiriquementdémontré que lorsque les comportements ne dépen<strong>de</strong>nt d'aucune variable que l'individu nepuisse maîtriser, les intentions peuvent les prédire avec une gran<strong>de</strong> précision 289 .Les perceptions du contrôle comportemental ne peuvent être réalistes si l'individudispose <strong>de</strong> peu d'informations sur le comportement à adopter, si les ressources nécessairesou disponibles changent ou si un élément nouveau et peu connu intervient dans lecontexte 290 . Les objectifs <strong>de</strong> l'acteur sont fonction <strong>de</strong>s ressources et contraintes qu'il perçoitdans la situation. En effet, selon M. CROZIER et E. FRIEDBERG (1977), une ressourcepotentielle ne <strong>de</strong>vient mobilisable que si elle est perçue.Les perceptions du contrôle comportemental s'apparentent au concept <strong>de</strong>faisabilité <strong>de</strong> A. SHAPERO et L. SOKOL (1982). Elles jouent un rôle médiateurimportant entre les expériences passées et le comportement futur (I. AJZEN, 1991, p.287 "Perceived behavioral control plays an important part in the theory of planned behavior… a measure ofperceived behavioral control may add little to accuracy of behavioral prediction". I<strong>de</strong>m., p. 183 et 185.288 L’auteur insiste sur l'importance <strong>de</strong> distinguer le concept <strong>de</strong> "perceived behavioral control" d'autres,notamment le contrôle interne ("locus of control"), qui lui est stable dans le temps malgré le changement <strong>de</strong>scontextes et <strong>de</strong>s situations. "Importantly, perceived behavior control differs greatly from Rotter's (1966)concept of perceived locus of control… Whereas locus of control is a generalized expectancy that remainsstable across situations and forms of action, perceived behavioral control can, and usually does, vary acrosssituations and actions". Ibid., p. 183.289 Il donne l’exemple <strong>de</strong>s intentions <strong>de</strong> vote estimées juste avant les élections prési<strong>de</strong>ntielles et les intentionsd’allaitement (au sein ou au biberon) exprimées par <strong>de</strong>s femmes enceintes : "As a general rule it is found thatwhen behaviors pose no serious problems of control, they can be predicted from intentions with consi<strong>de</strong>rableaccuracy (see Ajzen, 1988 ; Sheppard, Hartwick, & Warshaw, 1988). Good examples can be found inbehaviors that involves a choice among available alternatives. For example, people’s voting intentions,assessed a short time prior to a presi<strong>de</strong>ntial election, tend to correlate with actual voting choice in the rangeof .75 to .80 (see Fishbein & Ajzen, 1981). A different <strong>de</strong>cision is at issue in mother’s choice of feedingmethod (breast versus bottle) for anew born baby. This choice was found to have a correlation of .82 withintention expressed several weeks prior <strong>de</strong>livery (Manstead, Proffitt, &Smart, 1983) ".290 "Perceived behavioral control may not be particularly realistic when a person has relatively littleinformation about the behavior, when requirements or available resources have changed, or when new andunfamiliar elements have entered into the situation". Ibid., p. 184-185.169


196 et 204) 291 . Dans notre cas, les perceptions du contrôle comportemental peuvent êtreinfluencées par le suivi d’une formation ou d’un programme en entrepreneuriat ou encréation d’entreprise, par les expériences entrepreneuriales antérieures <strong>de</strong> travail ou <strong>de</strong>stage et par la disponibilité <strong>de</strong>s ressources nécessaires (informations et conseils, financièresou logistiques).L'importance <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s associées au comportement, <strong>de</strong>s normes subjectives et <strong>de</strong>sperceptions du contrôle comportemental dans la prédiction <strong>de</strong> l'intention varie dans letemps et selon les situations. Dans certains cas, seules les attitu<strong>de</strong>s comptent dans laprédiction ; dans d'autres, les attitu<strong>de</strong>s et le contrôle comportemental agissent ensemble ; etdans d'autres cas encore, les trois prédicteurs contribuent <strong>de</strong> manière indépendante (I.AJZEN, 1991, p. 188-189) 292 .Pour notre problématique, nous retiendrons <strong>de</strong> la théorie du comportement planifié, cestrois principales composantes qui sont les attitu<strong>de</strong>s manifestées en vue d'atteindre uncomportement souhaité ("attitu<strong>de</strong> toward behavior"), les normes subjectives ("subjectivenorm") et les perceptions du contrôle comportemental ("perceived behavioral control").Ces trois concepts semblent parfaitement convenir à notre problématique et adaptésà notre acception <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale. Ainsi, le processus entrepreneurialpeut être abordé dans sa phase intentionnelle par le biais <strong>de</strong> la théorie ducomportement planifié. Nous adoptons donc celle-ci en insistant sur les sens que nousdonnerons aux attitu<strong>de</strong>s, aux normes subjectives et aux perceptions telles qu'elles émergent<strong>de</strong> notre question <strong>de</strong> recherche.La théorie du comportement planifié par le biais <strong>de</strong>s concepts d'attitu<strong>de</strong>s associées aucomportement et normes subjectives qui renvoient au concept <strong>de</strong> désirabilité, <strong>de</strong>perceptions du contrôle comportemental qui s'assimile au concept <strong>de</strong> faisabilité, rejoint lemodèle élaboré par A. SHAPERO et L. SOKOL (1982). La théorie du comportement291 "These control beliefs may be based in part on past experience with the behavior… It thus stands toreason that perceived behavioral control can play an important role in mediating the effect of past on laterbehavior".292 "The relative importance of attitu<strong>de</strong>, subjective norm, and perceived behavioral control in the predictionof intention is expected to vary across behaviors and situations. Thus, in some applications, it may be foundthat only attitu<strong>de</strong>s have a significant impact on intentions, in others that attitu<strong>de</strong>s and perceived behavioralcontrol are sufficient to account for intentions, and in still others that all three predictors make in<strong>de</strong>pen<strong>de</strong>ntcontributions".170


planifié et le modèle <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> l'événement entrepreneurial se recouvrent etcoïnci<strong>de</strong>nt fortement (N.F. KRUEGER et D.V. BRAZEAL, 1994, p. 95-96 293 ; N.F.KRUEGER et alii 2000, p. 419 et 424 294 ).A travers les liens qui sont donc tissés entre la théorie du comportement planifié <strong>de</strong>I. AJZEN (1991) et le modèle <strong>de</strong> A. SHAPERO et L. SOKOL (1982), il est mis enexergue un domaine d'application d'une théorie <strong>de</strong> la psychologie sociale au champ <strong>de</strong>l'entrepreneuriat : la prédiction <strong>de</strong> l’acte d’entreprendre qui s’exprime dans lecontexte d’étudiants suivant <strong>de</strong>s formations ou programmes en entrepreneuriat ou encréation d’entreprise. A titre d’illustration, présentons <strong>de</strong>ux modèles pour montrerl'"applicabilité" <strong>de</strong> la théorie du comportement planifié comme cadre théorique explicatif<strong>de</strong> l'intention entrepreneuriale.5.2. Deux modèles intégratifs <strong>de</strong> l'intention entrepreneuriale fondés surla théorie du comportement planifiéL’analyse <strong>de</strong> ces modèles peut nous ai<strong>de</strong>r dans le choix <strong>de</strong>s variables que nousretiendrons dans le notre. Le premier modèle est imputable à N.F. KRUEGER et A.L.CARSRUD (1993) qui sont les premiers à avoir appliqué la théorie <strong>de</strong> I. AJZEN (1991)dans l'explication <strong>de</strong> l'intention entrepreneuriale ; ils ont été suivi par P. DAVIDSSON(1995). Le <strong>de</strong>uxième modèle, à l’actif <strong>de</strong> E. AUTIO et alii (1997), a le privilège d'être testésur <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> cultures différentes.293 "The theory of planned behavior and Shapero's mo<strong>de</strong>l of the entrepreneurial event overlap consi<strong>de</strong>rably...At the risk of oversimplifying the mo<strong>de</strong>ls, perceived feasibility in SEE corresponds to perceived behaviorcontrol in TPB (both correspond to perceived self-efficacy) ; TPB's other two attitu<strong>de</strong> measures aresubsumed by SEE's perceived <strong>de</strong>sirabillity".294 "Both TPB and SEE are largely homologous to one another. Both contain an element conceptuallyassociated with perceived self-efficacy (perceived behavioral control in TPB ; perceived feasibility in SEE).TPB's other two attitu<strong>de</strong> measures correspond to SEE's perceived <strong>de</strong>sirability…The Shapero mo<strong>de</strong>l appearsslightly superior for assessing entrepreneurial intentions, at least as the mo<strong>de</strong>ls are specified currently.However, the theory of planned behavior appears equally useful. Both of these two intention-based mo<strong>de</strong>lsoffer researchers a valuable tool for un<strong>de</strong>rstanding the process of organizational emergence".171


5.2.1. Le modèle <strong>de</strong> N.F. KRUEGER et A.L. CARSRUD (1993)L'objectif <strong>de</strong> ces auteurs est <strong>de</strong> montrer qu'un modèle largement utilisé en psychologiesociale pour prédire une variété <strong>de</strong> comportements, peut trouver un domaine d'applicationdans le champ <strong>de</strong> l'entrepreneuriat. L’intention, selon N.F. KRUEGER et A.L. CARSRUD(1993, p. 315), est le seul et le meilleur prédicteur <strong>de</strong>s comportements entrepreneuriaux 295 .Dans une modélisation restée au sta<strong>de</strong> théorique (sans résultats empiriques), s'inspirantlargement du modèle <strong>de</strong> A. SHAPERO et L. SOKOL (1982), les auteurs relèvent troiséléments essentiels qui agissent sur l'intention :Hypothesized Exogenous Influences onEntrepreneurial ActivityPerceivedAttractivenessOf EntrepreneurialBehavioralPerceived SocialNorms aboutEntrepreneurialBehaviorsIntentionsTowardEntrepreneurialBehaviorTargetEntrepreneurialBehaviorPerceived Self-Efficacy/Controlfor EntrepreneurialBehaviorsHypothesized ExogenousPrecipitating, Facilitating,or Inhibiting influencesFigure 13 - Intentions toward entrepreneurial behavior : the theory of plannedbehavior (simplified) (N.F. KRUEGER et A.L. CARSRUD, 1993, p. 323) la perception <strong>de</strong> l'attrait du comportement entrepreneurial ("perceived attractiveness ofentrepreneurial behavior") qui est supposée dépendre <strong>de</strong> la probabilité d'arriver aux295 "We discuss exactly such a mo<strong>de</strong>l, wi<strong>de</strong>ly used in social psychology, and <strong>de</strong>monstrate its applicability tothe entrepreneurial domain. Ajzen's intentions-centered "theory of planned behavior" is parsimonious, wellgroun<strong>de</strong>d in theory, and robustly predicts a wi<strong>de</strong> variety of planned behaviours. Intentions are the single bestpredictor of such behavior, both conceptually and empirically".172


ésultats du comportement que l'on désire ("presumed to <strong>de</strong>pend on the likely impact ofsalient outcomes from the target behaviour") ; la perception <strong>de</strong>s normes sociales quant aux comportements entrepreneuriaux("perceived social norms about entrepreneurial behaviors"), laquelle est supposéedépendre <strong>de</strong> la perception <strong>de</strong> la pression sociale qui favorise ou inhibe le comportementen question ("presumed to <strong>de</strong>pend on perceived social pressure which favour orsuppose the behavior"). L'existence <strong>de</strong> modèles d'entrepreneur est supposée agir surl'intention ; la perception <strong>de</strong> l’auto-efficacité <strong>de</strong>s comportements entrepreneuriaux ("perceived selfefficacy/controlfor entrepreneurial behaviors"), celle-ci représentant la perceptionquant à la faisabilité et à la réalisation du comportement recherché ("representsoptimism that the target behavior is actually doable or achievable"). Les auteurssoulignent que cette perception est un puissant prédicteur pour une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>comportements. Elle fournit aux chercheurs un outil intéressant pour expliquerl'émergence <strong>de</strong> nouvelles entreprises.Les facteurs exogènes (compétences et aptitu<strong>de</strong>s, traits <strong>de</strong> personnalité, disponibilité <strong>de</strong>sressources, situation économique…) influencent indirectement les comportements à traversles perceptions. Mais ils peuvent aussi agir directement sur la liaison intentionscomportements(flèches en pointillés) 296 .5.2.2. Le modèle <strong>de</strong> E. AUTIO et alii (1997)Inspirés <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> P. DAVIDSSON (1995) et <strong>de</strong> A. SHAPERO et L. SOKOL(1982), E. AUTIO et alii (1997, p. 134, 136-137) ont testé, à la fin <strong>de</strong> 1996 et au début <strong>de</strong>1997, le modèle ci-<strong>de</strong>ssous auprès <strong>de</strong> 1956 étudiants (Finlandais, Suédois, Américains etAsiatiques) en sciences techniques. La comparaison internationale est motivée par le souci<strong>de</strong> vérifier la solidité <strong>de</strong> la théorie du comportement planifié dans la prédiction <strong>de</strong> l'acteentrepreneurial 297 .296 "Generally, exogenous factors either influence attitu<strong>de</strong>s or the intentions-behaviour relationship" (N.F.KRUEGER, A.L. CARSRUD, 1993, op.cit, p. 326).297 "The empirical samples have been compiled from Finland, Swe<strong>de</strong>n, USA and South-East Asia. Thisapproach allows us both to test the stability of the mo<strong>de</strong>l, as well as compare the prevalence ofentrepreneurial intent among stu<strong>de</strong>nts in different countries".173


SITUATIONALYears studiedEmployed ?BACKGROUNDRelativesSmall firmexperienceAgeImmigrant ?SexEducational levelGENERALATTITUDESAchievementAutonomyChangeMoneyIMAGE/PAYOFFCONVICTIONAnd careerPreferencesUNIVERSITYENVIRONMENTENTREPRENEURIALINTENTFigure 14 - Illustration of the final mo<strong>de</strong>l, relationships grouped (E. AUTIO et alii,1997, p. 141)A cet effet, ils ont introduit dans le modèle <strong>de</strong> P. DAVIDSSON (1995) <strong>de</strong>s variablesexprimant l'image <strong>de</strong> l'entrepreneuriat et la récompense que les étudiants atten<strong>de</strong>nt enoptant pour une carrière entrepreneuriale ("image/payoff") 298 . Il ressort <strong>de</strong> leur analyse quela conviction entrepreneuriale et les préférences <strong>de</strong> carrière ("conviction and careerpreferences") <strong>de</strong>s étudiants sont les facteurs les plus importants dans la formation <strong>de</strong>l'intention entrepreneuriale. Ces préférences et cette conviction se référent aux concepts <strong>de</strong>perceptions <strong>de</strong> faisabilité <strong>de</strong> A. SHAPERO et <strong>de</strong> L. SOKOL (1982) et <strong>de</strong> perceptions ducontrôle comportemental <strong>de</strong> I. AJZEN (1991). Elles sont influencées par : l'image <strong>de</strong> l'entrepreneuriat ("image/payoff") comme possibilité <strong>de</strong> carrière et lesconséquences que les étudiants en atten<strong>de</strong>nt. Cette image renvoie aux attitu<strong>de</strong>sassociées au comportement <strong>de</strong> I. AJZEN (1991) et aux perceptions <strong>de</strong> désirabilité <strong>de</strong> A.SHAPERO et L. SOKOL (1982) 299 . L'image est influencée par le niveau d'éducation,les expériences <strong>de</strong> travail dans les petites entreprises et l'entourage immédiat ;298 "Our mo<strong>de</strong>l is based on the mo<strong>de</strong>l of Davidsson (1995). We have <strong>de</strong>veloped some modifications toaccount for the characteristics of university stu<strong>de</strong>nts In Davidsson's domain attitu<strong>de</strong>s, we introduce variablesrelating to the image of entrepreneurship as well as to the expected payoff".299 "In the mo<strong>de</strong>l, the image of entrepreneurship corresponds to Ajzen's attitu<strong>de</strong> toward the behavior,Shapero's perceived <strong>de</strong>sirability".174


les attitu<strong>de</strong>s générales ("general attitu<strong>de</strong>s" : besoin <strong>de</strong> réussite, autonomie,changement, gain d'argent) sont influencées par le niveau d'éducation, les expériences<strong>de</strong> travail dans les petites entreprises et l'entourage immédiat ; l'environnement universitaire ("university environment") en ce qu'il est perçu commesupport permettant aux aspirations entrepreneuriales <strong>de</strong> s'exprimer 300 .La formation et les expériences <strong>de</strong> travail ("background"), le nombre d'années d'étu<strong>de</strong>s,ainsi que les attitu<strong>de</strong>s générales peuvent influencer directement l'intention entrepreneuriale(flèches en pointillés).Ce modèle a l’avantage d'une validité transcontinentale. Mais il amalgame, noussemble-t-il, attitu<strong>de</strong>s, motivations et normes subjectives 301 .Conclusion du chapitre 5Nous avons construit notre propre cadre théorique en empruntant à la psychologiesociale une théorie (la théorie du comportement planifié) peu usitée dans les recherchesentrepreneuriales en particulier, et en sciences <strong>de</strong> gestion en général. Notre constructionthéorique confirme que l'entrepreneuriat est un champ au carrefour <strong>de</strong> plusieursdisciplines 302 . L'apport transdisciplinaire <strong>de</strong> notions psychosociales est indéniable quant àla formulation <strong>de</strong>s acceptions et <strong>de</strong>s concepts auxquels nous ferons appel dans le chapitrequi suit.Le processus entrepreneurial dans sa phase intentionnelle peut être analysé par le biais<strong>de</strong> la théorie du comportement planifié. C'est parce qu'elle permet <strong>de</strong> prédire lescomportements que le champ d'application <strong>de</strong> cette théorie s'étend et s'applique à300 "In the mo<strong>de</strong>l, social variables try to capture characteristics of the university environment as well assituational variables… The perceived support of the university environment relates to the <strong>de</strong>gree to which theuniversity is perceived as supporting entrepreneurial aspirations".301 Les motivations <strong>de</strong> création (besoin <strong>de</strong> réussite, autonomie, changement, gain d'argent) sont incluses dansle groupe <strong>de</strong> variables nommé "general attitu<strong>de</strong>s"; il en est <strong>de</strong> même pour les normes subjectives (lesproches et les modèles d’entrepreneur) qui sont intégrées dans la variable image <strong>de</strong> l’entrepeneuriat("image/payoff").302Cf. supra., p. 33-35, "1.2.2 L'approche comportementale : l'amorce <strong>de</strong> l'entrepreneuriat comme véritablechamp <strong>de</strong> recherche".175


l'entrepreneuriat, et plus particulièrement en ce qui nous concerne, à l’intentionentrepreneuriale.En choisissant comme toile <strong>de</strong> fond à notre problématique le modèle <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong>l’événement entrepreneurial <strong>de</strong> A. SHAPERO et L. SOKOL (1982), et en l'approchant à lalumière <strong>de</strong> la théorie du comportement planifié, nous arrivons au constat que pourcomprendre l'intention entrepreneuriale, il est primordial <strong>de</strong> décrire et d’analyser lesattitu<strong>de</strong>s associées au comportement, les normes subjectives et les perceptions du contrôlecomportemental. Plus spécialement, il est question <strong>de</strong> décrire les actions qu’entreprennentles étudiants en vue <strong>de</strong> concrétiser leur intentions (variables d’attitu<strong>de</strong>), les motivations etles influences sociales qui les animent (variables <strong>de</strong> norme subjective), et enfin, lesperceptions <strong>de</strong> leurs aptitu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s ressources pour ce qui est <strong>de</strong> la faisabilité <strong>de</strong>s idées ou<strong>de</strong>s projets d'affaire (variables <strong>de</strong> perception).Ayant justifié le cadre théorique <strong>de</strong> référence, il est maintenant nécessaire d'énoncer leshypothèses <strong>de</strong> recherche et d'exposer ce que recouvrent les facteurs personnels etcontextuels qui agissent sur l'intention d'entreprendre dans une thématique <strong>de</strong> formation enentrepreneuriat. En synthèse <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux parties théoriques <strong>de</strong> cette thèse, nous présentons unmodèle <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale.176


Chapitre 6 - Proposition d'un modèle <strong>de</strong> l'intentionentrepreneuriale"Quelque compliqué que soit un ordre <strong>de</strong> phénomènes, il y a toujours moyen <strong>de</strong> l'étudierscientifiquement à la condition d'observer la règle qui prescrit d'aller du simple aucomposé".Léon WALRAS (1976) [1874]Les recherches en entrepreneuriat prennent diverses formes 303 . Souvent exploratoiresou <strong>de</strong>scriptives, elles dominent le champ pour une gran<strong>de</strong> partie. L'objectif <strong>de</strong> cesrecherches est d'apporter <strong>de</strong> l'information, <strong>de</strong> décrire un événement ou un phénomène duprocessus entrepreneurial. Elles apportent une meilleure connaissance <strong>de</strong>s divers aspects <strong>de</strong>l’entrepreneuriat. Explicatives et/ou prédictives, les recherches combinent au sein d’unedémarche hypothético-déductive l'approche exploratoire et les tests d'hypothèses. Ellestentent <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s relations d’influence ou <strong>de</strong> causalité entre <strong>de</strong>svariables 304 .Les chercheurs en entrepreneuriat se sont longtemps cantonnés dans <strong>de</strong>s approchesutilisant les traits <strong>de</strong> personnalité, les attitu<strong>de</strong>s et les facteurs situationnels au détriment <strong>de</strong>modèles multidimensionnels et prédictifs, plus soli<strong>de</strong>s et largement utilisés par ailleurs(R.J. BRADLEY, 1990, p. 51 305 ; N.F. KRUEGER et A.L CARSRUD, 1993, p. 318 306 ;N.F. KRUEGER et alii, 2000, p. 412 307 ). Les modèles en entrepreneuriat, fait remarquer à303 A ce titre, elles sont similaires aux étu<strong>de</strong>s et recherches en marketing qui sont soient exploratoire,<strong>de</strong>scriptive, explicative-prédictive-causale ou d'ai<strong>de</strong> à la décision (Y. EVRARD et alii, 1997).304 Pour un exposé sur les conditions qui permettent d’envisager une relation <strong>de</strong> causalité, le lecteur pourra seréférer à J. IGALENS et P. ROUSSEL (1998, p. 174-175) qui notent qu'"On ne peut jamais démontrer lacausalité, on peut seulement l'inférer".305 "The application of multidimensional research mo<strong>de</strong>ls should result in a better un<strong>de</strong>rstanding of thenature of the whole "entrepreneurial animal" as a complex and dynamic set of interrelated parts".306 "Research in entrepreneurship has largely ignored these mo<strong>de</strong>ls for less robust and less predictiveapproaches using personality traits, <strong>de</strong>mographics or even attitudinal approaches".307 "Intentions and attitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>pend on the situation and person. Accordingly, intentions mo<strong>de</strong>ls will predictbehavior better than either individual (for example personality) or situational (for example, employmentstatus) variables".177


juste titre W.D. BYGRAVE (1989a, p. 13), sont essentiellement <strong>de</strong>scriptifs. Ils sont plusempiriques et "phénoménologiques" que théoriques 308 .Notre volonté est <strong>de</strong> concevoir et <strong>de</strong> tester un modèle fondé sur l’intentionentrepreneuriale. Prédictif <strong>de</strong> l’acte <strong>de</strong> création d’entreprise, ce modèle décrit etexplique, dans une optique multidimensionelle, cette phase-amont du processusentrepreneurial. Les modèles fondés sur la théorie du comportement planifié, utilisésavec succès pour l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'intention comportementale, reposent sur un systèmed'hypothèses (N.F. KRUEGER, A.L. CARSRUD, 1993, p. 32 309 ). Notre démarche estdonc hypothético-déductive.Or, ce type d’approche nous oblige à conceptualiser les variables explicatives retenuesdans le modèle. Successivement, nous traitons <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s associées au comportement,<strong>de</strong>s normes subjectives et <strong>de</strong>s perceptions du contrôle comportemental. Chacun <strong>de</strong> ces troisconcepts est accompagné d’une argumentation sur ses facteurs constitutifs.Au fur et à mesure <strong>de</strong> la présentation <strong>de</strong> quelques définitions et <strong>de</strong> nos propresacceptions <strong>de</strong>s variables explicatives <strong>de</strong> l'intention entrepreneuriale, nous énonçons leshypothèses <strong>de</strong> travail. Sur ces bases, nous pouvons esquisser le modèle <strong>de</strong> recherche danssa globalité.6.1. Définitions et acceptions <strong>de</strong>s variables explicatives <strong>de</strong> l'intentionentrepreneuriale et hypothèses <strong>de</strong> rechercheL'entrepreneuriat, si besoin est <strong>de</strong> le rappeler, est un champ mobilisant plusieursdisciplines. Nul ne peut prétendre à une compétence pluridisciplinaire. Ainsi, notredémarche n'est pas d'opérer une exploration conceptuelle profon<strong>de</strong> <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>svariables figurant dans le modèle.308 "Today's entrepreneurship mo<strong>de</strong>ls are mainly <strong>de</strong>scriptive. They are empirical or phenomenological ratherthan theoretical".309 "The theory of planned behaviour's <strong>de</strong>monstrated robustness offers much to research on the emergence ofnew organization. Theory-based intentional mo<strong>de</strong>ls successfully reflect the nature of intentional, perceptiondrivenprocess phenomen of organizational emergence".178


H.H. STEVENSON et J.C. JARILLO (1990, p. 20) notent que l’utilisation d’outilssociologiques et psychologiques dans le champ <strong>de</strong> l’entrepreneuriat a suscité plusieurscritiques. Tout au plus, persistent-il, peut-on corréler les variables psychologiques etsociologiques agissant sur le processus entrepreneurial avec <strong>de</strong>s types <strong>de</strong> comportemententrepreneuriaux 310 .Cependant, nous prenons le risque "scientifique" <strong>de</strong> nous aventurer sur un terrain où lesrésultats <strong>de</strong> recherche sont probablement à un sta<strong>de</strong> où leur validité reste à confirmer. Iln’en <strong>de</strong>meure pas moins qu’en l’état <strong>de</strong>s connaissances actuelles, il nous est possibled’affirmer que l'intention, une phase importante en amont du processusentrepreneurial, est suffisamment stable dans le temps pour être isolée et étudiée avec"précaution". Nous partons du constat que certains facteurs situationnels etpersonnels (les attitu<strong>de</strong>s, les normes et les perceptions) influencent, sur une pério<strong>de</strong>s’étalant sur cinq ans, l'intention entrepreneuriale.Une fois ce constat formulé, il est nécessaire <strong>de</strong> spécifier les variables explicatives quiagissent sur l'intention entrepreneuriale. Mais au fur et à mesure <strong>de</strong> l'élaboration <strong>de</strong> laproblématique et <strong>de</strong> la définition du cadre théorique <strong>de</strong> référence, nous avons prisconscience <strong>de</strong> : la diversité <strong>de</strong>s variables à prendre en compte ; <strong>de</strong> leur interdépendance ; <strong>de</strong> la difficulté <strong>de</strong> leur opérationnalisation (il est question d'attitu<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> normes et<strong>de</strong> perceptions).Les variables intervenant dans l'intention entrepreneuriale sont nombreuses.Opter pour <strong>de</strong>s relations multiples se heurte au dilemme classique opérationnalitéexhaustivité(C. BRUYAT, 1993, p. 137) 311 . Quelles variables sélectionner parmicelles, nombreuses, citées dans la littérature ?310 "Many criticisms have been levelled at these attempts to un<strong>de</strong>rstand the why of entrepreneurship…In<strong>de</strong>ed, the literature suggests that no causal link can be established between any of the above-mentionedvariables (variables psychologiques et sociologiques) and entrepreneurship. At most, one could speak ofcorrelates or antece<strong>de</strong>nts of particular kinds of entrepreneurial behavior".311 E.-M. HERNANDEZ (1999, op.cit., p. 52) signale qu’une modélisation "se heurte à <strong>de</strong>ux difficultés : lacapacité du chercheur à i<strong>de</strong>ntifier les éléments et les relations en rapport avec l'objectif retenu, et sacapacité à la rendre communicable à ceux qui auront à s'y référer".179


Il serait évi<strong>de</strong>mment difficile, sinon impossible comme le note J.M. CRANT (1996, p.44) <strong>de</strong> contrôler toutes les variables qui expliqueraient l'intention entrepreneuriale 312 .Préciser les objectifs <strong>de</strong> la recherche, c’est déterminer ce que l’on veut décrire ou mesurer,définir ce que l’on retient, mais aussi écarter un certain nombre <strong>de</strong> problèmes (M.GRAWITZ 1996, p. 499). Nous avons opéré <strong>de</strong>s choix entre une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> variables ;ils peuvent être discutables et critiquables selon différents points <strong>de</strong> vue 313 . Notreproblématique et le contexte dans lequel se trouve les étudiants nous ont conduit à retenirles aspects les plus saillants <strong>de</strong> notre recherche.Chaque trajectoire entrepreneuriale est unique, mais la lecture <strong>de</strong> quelques modèleslaisse supposer que <strong>de</strong>s régularités contingentes peuvent émerger par rapport à l’existenced’idées d’affaire ou <strong>de</strong> projet, à <strong>de</strong>s variables psychologiques, à l’entourage <strong>de</strong>s étudiantset aux perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s et ressources qui faciliteraient la concrétisation <strong>de</strong>l’intention entrepreneuriale. Nous avons réussi à faire émerger <strong>de</strong>s variablesexplicatives et prédictives <strong>de</strong> l'intention entrepreneuriale <strong>de</strong> populations suivant <strong>de</strong>sformations ou <strong>de</strong>s programmes en entrepreneuriat.La modélisation est une construction complexe. La forme <strong>de</strong> l'exposé, cependant,contraint la pensée à un raisonnement analytique et linéaire. "Tout découpage estfondamentalement artificiel. C'est cependant un moyen commo<strong>de</strong> pour simplifier l'étu<strong>de</strong> etla compréhension d'un processus complexe" (C. BRUYAT, 1993, p. 259)."Désarticuler" et "découper" l’intention entrepreneuriale revient à énoncer l’influence<strong>de</strong> trois types <strong>de</strong> variables. Les attitu<strong>de</strong>s associées au comportement se déclinent parl'existence d’une idée ou d’un projet d’affaire et par la quête d’informations pour mieux lesstructurer. Les normes subjectives sont approchées par les motivations qui soutiennentl’intention entrepreneuriale (besoin d’accomplissement, recherche <strong>de</strong> l’autonomie), lesperceptions <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> la prise <strong>de</strong> risque et la connaissance <strong>de</strong> modèlesd'entrepreneur. Les perceptions du contrôle comportemental sont contenues par lesperceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales (les programmes ou formations enentrepreneuriat), les expériences professionnelles et associatives, et par les perceptions <strong>de</strong>disponibilité <strong>de</strong>s ressources (informations, conseils et finances).312 "… it would be difficult if not impossible to control for all possible effects on entrepreneurial intentions".313 Selon les problématiques et les objectifs <strong>de</strong> recherche, certaines dimensions sont toujours occultées audétriment d'autres.180


6.1.1. Les attitu<strong>de</strong>s associées au comportementSelon Le Robert, l'attitu<strong>de</strong> est un "…Ensemble <strong>de</strong> jugements et <strong>de</strong> tendances quipoussent à un comportement". En psychologie, les attitu<strong>de</strong>s sont analysées dans l'ensemble<strong>de</strong>s rapports qu'entretient l'homme en société, aussi bien dans le mon<strong>de</strong> du travail, lafamille que le mon<strong>de</strong> éducatif (J. IGALENS, P. ROUSSEL, 1998, p. 48). Pour S.MOSCOVICI (1962, p. 190), l’attitu<strong>de</strong> est "une dimension <strong>de</strong> certaines classes <strong>de</strong>comportement dont elle est l'élément essentiel".En psychologie sociale, selon M. CROZIER et E. FRIEDBERG (1977, p. 463),l'attitu<strong>de</strong> est "un attribut <strong>de</strong> l'individu" qui permet <strong>de</strong> comprendre le comportement qu’il achoisi. Elle renvoie à ses traits <strong>de</strong> personnalité, à son système <strong>de</strong> valeurs ainsi qu’à leursprocessus <strong>de</strong> formation. L'attitu<strong>de</strong> constitue "le pont entre les conduites observables <strong>de</strong>sindividus et la structure <strong>de</strong> valeurs - inobservable - qui oriente celles-ci".Il existe d’après K.-J. GERGEN et alii (1992, p. 14, 15, 19 et 184), trois principauxcourants théoriques qui étudient le changement <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s en psychologie sociale : lesthéories béhavioriste, cognitive, <strong>de</strong>s règles et <strong>de</strong>s rôles 314 . Les nombreuses définitionsproposées reflètent à chaque fois, d’après eux, une prise <strong>de</strong> position particulière. Cesauteurs définissent l'attitu<strong>de</strong> comme "une prédisposition à réagir <strong>de</strong> façon positive ounégative à une personne ou à un objet, ou encore à un ensemble <strong>de</strong> personnes ou d'objets".Ils distinguent trois composantes <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s : "cognitive" : l'individu possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s croyances ou opinions sur un objet ; "affective" : l'individu possè<strong>de</strong> un sentiment envers une personne ou un objet qui peutvarier positivement ou négativement ; "conative" (comportemental) : l'action <strong>de</strong> l'individu est orientée vers l'objet.314La théorie béhavioriste repose sur le postulat qui veut que l'action humaine soit gouvernée par <strong>de</strong>sévénements extérieurs, qui sont significatifs en raison <strong>de</strong> leur influence sur les états psychologiquesresponsables du comportement. Cette approche incite le chercheur à i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>s événementsenvironnementaux intimement liés aux actions <strong>de</strong>s gens, et conséquemment, à prévoir leur influence.La théorie cognitive rejette le point <strong>de</strong> vue béhavioriste et met l'accent sur les processus intérieurs,notamment les effets <strong>de</strong>s pensées et <strong>de</strong>s interprétations sur les propriétés <strong>de</strong> l'environnement. Tandis que lesbéhavioristes affirment que les événements environnementaux influent sur les gens, les cognitivistes croientque la perception que les gens ont <strong>de</strong>s événements constitue ce qui influe sur leur comportement.La théorie <strong>de</strong>s règles et <strong>de</strong>s rôles tire ses origines <strong>de</strong> la sociologie. Les sociologues ont proposé, dans leurintérêt pour les patterns d'activité sociale, que les gens partagent <strong>de</strong>s "règles" qui gui<strong>de</strong>nt leur conduite dansle temps. Lorsque ces règles sont largement adoptées, les "rôles" se substituent aux "règles". Les a<strong>de</strong>ptes <strong>de</strong>cette théorie accor<strong>de</strong>nt moins d'importance aux événements extérieurs, ils s'intéressent à la manière dont lesrègles intériorisées gui<strong>de</strong>nt la conduite. Contrairement aux cognitivistes, ils s'intéressent moins à la façondont une personne interprète ou perçoit le mon<strong>de</strong> extérieur.181


Ces trois dimensions sont interactives, <strong>de</strong> sorte qu'une modification <strong>de</strong> l'une entraîne <strong>de</strong>schangements sur les autres.La psychologie sociale se préoccupe donc <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s au regard <strong>de</strong> leur lien étroit avecles actions <strong>de</strong>s individus. K.-J. GERGEN et alii (1992, p. 211-217) notent que "le postulatd'une relation étroite entre les attitu<strong>de</strong>s et le comportement occupe une place centrale enpsychologie sociale". Connaître les attitu<strong>de</strong>s d'un individu envers un autre ou envers unobjet, <strong>de</strong>vrait rendre possible <strong>de</strong> prédire son comportement 315 . "Intuitivement, ce postulatsemble sensé". Pour R.-J. VALLERAND (1994, p. 332), l'attitu<strong>de</strong> oriente l’individu verscertaines actions particulières.Dans le même sens, M. CROZIER et E. FRIEDBERG (1977, p. 463) distinguent <strong>de</strong>uxtypes d'étu<strong>de</strong>s sur les attitu<strong>de</strong>s. Le premier s'intéresse aux attitu<strong>de</strong>s en ce qu'elles révèlent<strong>de</strong>s régularités et <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> structuration <strong>de</strong> l'univers social catégorisé <strong>de</strong>s individus. Lesecond, qui répond indubitablement à notre préoccupation, s'intéresse aux attitu<strong>de</strong>s dansune perspective <strong>de</strong> prédiction <strong>de</strong>s comportements, en établissant une "équivalenceimplicite" entre eux.Les intentions entrepreneuriales dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s envers <strong>de</strong>s comportements quel'on souhaite atteindre. Elles sont mieux saisies par le biais d'attitu<strong>de</strong>s spécifiques (N.F.KRUEGER et D.V. BRAZEAL, 1994, p. 93 316 ; N.F. KRUEGER et A.L. CARSRUD,1993, p. 315 317 ; N.F. KRUEGER et alii, 2000, p. 413 318 ). Les intentions sont <strong>de</strong> parfaitsmédiateurs entre les attitu<strong>de</strong>s et les comportements visés.Selon le point <strong>de</strong> vue qui nous intéresse, nous retenons <strong>de</strong> l’attitu<strong>de</strong> sa dimensionconative 319 . Les actions <strong>de</strong> l’individu sont orientées vers le comportement souhaité,c’est à dire que l’attitu<strong>de</strong> oriente l’action. Les attitu<strong>de</strong>s associées au comportement sont315 Ces auteurs affirment que plusieurs chercheurs rappellent souvent que les attitu<strong>de</strong>s ne permettent pas <strong>de</strong>prédire les comportements. Le problème provient, confirment K.-J. GERGEN et alii (1992, op.cit), <strong>de</strong>s biais<strong>de</strong> la recherche, c'est-à-dire <strong>de</strong> l'impuissance <strong>de</strong>s modèles théoriques et <strong>de</strong>s plans <strong>de</strong> recherche à i<strong>de</strong>ntifier larelation entre les attitu<strong>de</strong>s et le comportement.316 "In turn, certain key attitu<strong>de</strong>s or beliefs robustly predict intentions. That is, the forces acting upon apotential behavior do so indirectly by influencing intentions via those key attitu<strong>de</strong>s".317 "… In turn, intentions are best predicted by certain specific attitu<strong>de</strong>s. Intentions fully mediate therelationship between attitu<strong>de</strong>s and the target behavior".318 "In its simplest form, intentions predict behavior, while in turn, certain specific attitu<strong>de</strong>s predictintention".319 La dimension cognitive y est sous-jacente.182


l'un <strong>de</strong>s trois groupes <strong>de</strong> variables explicatives <strong>de</strong> l'intention entrepreneuriale. Elles semanifestent par l'existence d’une idée ou d’un projet d’affaire et la recherched’informations en vue <strong>de</strong> mieux les formaliser.6.1.1.1. L'idée ou le projet d’affaireComme nous l’avons annoncé au chapitre premier, l’existence d’une idée ou d’un projetd’affaire distingue l’intention entrepreneuriale au sein du processus amont <strong>de</strong> créationd’entreprise 320 . L'étudiant qui a l’intention <strong>de</strong> se mettre à son compte, a d'abord une idée <strong>de</strong>création avant <strong>de</strong> cerner son projet 321 . C. BURYAT (1993, p. 104) affirme que le processusentrepreneurial ne <strong>de</strong>vient repérable pour le chercheur qu'à partir du moment où il estsuffisamment engagé. Cet engagement dans son modèle générique nous situeessentiellement à l'étape 2 ("l'action <strong>de</strong> créer est envisagée" : l'individu possè<strong>de</strong> un projetflou) et accessoirement à l'étape 3 (l‘individu a formalisé un plan d'affaires) 322 . Nous ensommes aussi en phase d'"Initiation" <strong>de</strong> E.-M. HERNANDEZ (1999) 323 .Pour E.J. DOUGLAS (1999), même s’il existe une forte intention à se vouloirentrepreneur, celle-ci ne peut se concrétiser réellement sans l’existence d’une opportunité<strong>de</strong> création et <strong>de</strong>s ressources nécessaires pour sa mise en œuvre 324 . Dans leur modèle <strong>de</strong>création d'entreprise, D.B. GREENBERGER et D.L. SEXTON (1988, p. 4) intègrent unevariable "vision" qui implique l'existence probable dans l'esprit du porteur <strong>de</strong> projet d'une"image" ou d'une idée d'affaire qui se transformera plus tard en intentionentrepreneuriale 325 .320Cf. supra., p. 47-50, "1.4. L’intention entrepreneuriale : une phase en amont du processusentrepreneuriale".321 Certains auteurs supposent que l'individu déci<strong>de</strong> d’abord <strong>de</strong> créer son entreprise, puis recherche une idée ;d'autres clament le contraire. Le débat pour nous ne se pose pas. Il nous importe seulement d'affirmer quel’existence d’une idée ou d'un projet est un facteur qui peut influencer l'intention entrepreneuriale.322 Cf. supra., p. 38-39, "1.3.1. La forme générique du processus <strong>de</strong> création d’entreprise <strong>de</strong> C. BRUYAT(1993)".323 Cf. supra., p. 42-44, "1.3.3. Le modèle stratégique d'entrepreneuriat <strong>de</strong> E.-M. HERNANDEZ (1999)".324 "We note that even with the strongest intentions to be an entrepreneur, no entrepreneurship will occurwithout the advent of a suitable self-employment opportunity and the funding required to un<strong>de</strong>rtake thatopportunity".325 "In addition to possessing a predisposing personality, the individual who initiates a new venture is alsolikely to have some vision or i<strong>de</strong>a of the prospective business… Instead, entrepreneurs are likely to havesome abstract image in mind about what they intend to accomplish".Selon T. VERSTRAETE (2001, op.cit., p. 13), le terme "vision", qui a plutôt une dimensionorganisationnelle est, dans la littérature entrepreneuriale, attaché aux représentations que se fait183


L. KOLVEREID (1997), D.W. NAFFZIGER et alii (1994, p. 35) notent que l'existenced'idée d'affaire est une composante importante dans le processus <strong>de</strong> passage à l'acte <strong>de</strong>création 326 . M.G. SCOTT et D.F. TWOMEY (1988, p. 9 et 11) notent que la validationd'une idée d'affaire doit être sans nul doute la pièce centrale d'un programme <strong>de</strong> formationvisant à assister <strong>de</strong>s entrepreneurs potentiels 327 . Les résultats <strong>de</strong> leur enquêtetranscontinentale portant sur 436 étudiants américains, anglais et irlandais, montrent queplus <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>s étudiants aspirant à créer leur entreprise ont une idée d'affaire. Lapossession <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière représente peut être l'influence la plus importante dans lechoix d'une carrière entrepreneuriale 328 . Dans une recherche plus récente, R. RAIJMAN(2001, p. 398) montre que 90% <strong>de</strong>s immigrés mexicains résidants à Little Village (Etats-Unis), ayant l’intention d’entreprendre, possè<strong>de</strong>nt une idée d’affaire 329 .J. VESALAINEN et T. PIHKALA (1999) confortent les constats ci-<strong>de</strong>ssus en affirmantque la recherche d'idées d'affaire permet <strong>de</strong> mesurer l'intention entrepreneuriale 330 . N.F.KRUEGER et alii (2000, p. 411 et 428) notent que l'i<strong>de</strong>ntification d'une opportunité estpartie intégrante du processus <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> l'intention entrepreneuriale.La formation <strong>de</strong> l'intention exige donc <strong>de</strong> formuler une idée ou un projet, plus oumoins structurés, qui expliqueraient les attitu<strong>de</strong>s entrepeneuriales <strong>de</strong>s étudiants. Lapossession d'une idée ou d’un projet est une étape centrale dans la formation <strong>de</strong> l'intentionentrepreneuriale <strong>de</strong>s étudiants. On peut donc énoncer notre première hypothèse :l’entrepreneur du futur désiré. La vision se forme <strong>de</strong> différents éléments "dispositionnels" (l’expérience, lesrelations, les motivations et les aspirations…) et "situationnels" (le contexte économique, politique et social).L’article <strong>de</strong> C. FONROUGE (2002) apporte un bon éclairage <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> vision dans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>sphénomènes entrepreneuriaux.326 "Obviously, no one will start a business without an i<strong>de</strong>a… Thus, it is the contention of this paper that theexistence of an i<strong>de</strong>a and the evaluation of that i<strong>de</strong>a is an important part of the new venture <strong>de</strong>cision-makingprocess".327 "The creation and validation of a business i<strong>de</strong>a should be incorporated as a central part of any program<strong>de</strong>signed to assist aspiring entrepreneurs and promote interest in self-employment".328 "Nearly 52 percent of those who preferred self-employment said they had a business i<strong>de</strong>a as opposed to26.8 percent of those who wanted to work in small business, 16.5 percent of those who preferred work in thepublic sector… Finally, the possessing of a business i<strong>de</strong>a is perhaps the strongest influence on careeraspiration".329 "About half of the respon<strong>de</strong>nts in the household survey reported having thought about starting a business,and almost 90% of these have a specific line of business in mind".330" The <strong>de</strong>pen<strong>de</strong>nt variable (intentionality) is measured as follows… We asked whether the respon<strong>de</strong>nt willinvolve in various pre-start-up actions such as actively look for business i<strong>de</strong>as, make experiments to producea product, <strong>de</strong>velop a new product or service, look for business partners, or apply for a patent for a product".184


hypothèse 1 : l'existence d'une idée ou d'un projet d'entreprise plus ou moinsformalisé influence positivement l'intention entrepreneuriale <strong>de</strong>s étudiants.6.1.1.2. La recherche d’informationsDans leur "traité" sur les problèmes que pose l'"action organisée", sur les conditions quila ren<strong>de</strong>nt possible et les contraintes qu’elle impose, M. CROZIER et E. FRIEDBERG(1977, p. 460-461) suggèrent que les attitu<strong>de</strong>s sont développées non pas uniquement enfonction du passé (la socialisation, les expériences passées), mais aussi en fonction <strong>de</strong>sopportunités présentes et futures. Elles correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s "orientations stratégiques" queles acteurs adoptent en tenant compte <strong>de</strong>s ressources et <strong>de</strong>s contraintes qui pèsent sur eux.Les attitu<strong>de</strong>s reflètent alors le choix d'une orientation d'action face aux risques etopportunités <strong>de</strong>s jeux auxquels les acteurs participent dans leurs univers sociaux. Elles sontdonc utilisées comme <strong>de</strong>s révélateurs <strong>de</strong>s stratégies d'acteur.L'intention implique l'action (K.E. LEARNED, 1992, p. 42). L'engagement personneldans le processus <strong>de</strong> création d'entreprise distingue les individus qui ont l'intention <strong>de</strong> créeret ceux qui manifestent seulement une propension à entreprendre 331 . Selon M.E. TUBBS etS.E. EKEBERG (1991, p. 184), l’intention s’exprime par <strong>de</strong>s objectifs mais aussi par unplan d’action <strong>de</strong>stiné à la concrétiser. A.F. DE NOBLE et alii (1999) affirment que larecherche <strong>de</strong>s ressources nécessaires à la mise en œuvre d'opportunités d'affaires distingueessentiellement les individus qui entreprennent <strong>de</strong>s actions en vue <strong>de</strong> concrétiser leursidées 332 .Pour E.-M. HERNANDEZ (1999, p. 64), "Elle (l'intention) reflète l'objectif ou lesobjectifs du ou <strong>de</strong>s créateurs. En général, elle se traduit par la recherche <strong>de</strong> l'informationutile pour agir". T. VOLERY et alii (1997, p. 277) 333 ainsi que R. RAIJMAN (2001, p.331" Intention implies action… Individuals with intention have a higher likelihood of founding than doindividual with only propensity, because they have committed themselves to attempting to found".332 "Such a measure (mesure <strong>de</strong> la fiabilité et <strong>de</strong> validité <strong>de</strong> l'auto-efficacité entrepreneuriale) can be used toi<strong>de</strong>ntify individuals who actually commit to marshalling the necessary financial and human resources nee<strong>de</strong>dto pursue a venture opportunity. These individuals would be quite distinct from those who merely think aboutsetting up their own business but never initiate the necessary actions".333 "Individuals with the intention to start a business not only have a propensity to start, but also a rationalbehaviour to reach their goal. They have therefore already taken some steps (e.g. gathered some information,established a business plan and saved some money) toward this goal".185


398) 334 notent que les individus qui ont l’intention <strong>de</strong> créer leur entreprise ont, nonseulement une propension entrepreneuriale, mais franchissent certaines étapes pourparvenir à leurs objectifs. Ils recherchent les ressources et les informations nécessairespour mettre en œuvre leurs projets.D'après N.F. KRUEGER et D.V. BRAZEAL (1994, p. 97), la recherche d'informationsimplique que l'intention est plus forte car on entame un processus à travers lequel oncherche à surmonter les obstacles relatifs à la création d'entreprise 335 . Une idée ou un projetne sont donc pas suffisants à eux seuls dans le processus <strong>de</strong> création d’entreprise.L’intention exige donc <strong>de</strong>s actions qui conforteraient ou fragiliseraient les choix <strong>de</strong>sindividus. Ces <strong>de</strong>rnières se manifestent par la recherche d'informations sur le marché, leproduit et la formalisation <strong>de</strong> certains aspects <strong>de</strong> l’idée ou du projet <strong>de</strong> création. Cesactions et ces orientations permettent <strong>de</strong> percevoir et <strong>de</strong> mesurer l'intentiond’entreprendre <strong>de</strong>s étudiants 336 . Il nous est ainsi possible <strong>de</strong> poser l'hypothèse suivante :hypothèse 2 : la recherche d'informations dans le but <strong>de</strong> formaliser certains aspects<strong>de</strong> l'idée ou du projet d'entreprise influence positivement l'intention entrepreneuriale<strong>de</strong>s étudiants.6.1.2. Les normes subjectivesPour R.-J. VALLERAND (1994, p. 571, 622, 671 et 672), les normes sont <strong>de</strong>s attentesgénéralisées concernant le comportement adopté au cours d’un processus <strong>de</strong> socialisation.Elles sont <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> conduite dictées par la société. Les normes constituent <strong>de</strong>s modèlesd'approbation ou <strong>de</strong> désapprobation sociale. Dans les sociétés d'aujourd'hui, les normes334 "Once the i<strong>de</strong>a of starting business exists, the following stage is to take steps to accomplish the <strong>de</strong>siredgoal. The search for sources of financial capital and information were other common steps taken by latententrepreneurs".335 "They (entrepreneurs potentiels) are likely to see obstacles that are simply not there and not see very realobstacles. Someone with well-<strong>de</strong>veloped intentions toward starting business is more likely to haveinvestigated obstacles than someone for whom intentions are not salient".336 Ceci dit, il n'est nullement besoin que le projet soit ficelé par un plan d'affaires soli<strong>de</strong> pour montrerl'existence <strong>de</strong> l'intention. A ce titre, N.F. KRUEGER et A.L. CARSRUD (1993, op.cit., p. 322) note que"One need not a formal business plan to have an intention to start a business or to <strong>de</strong>monstrate thatintention".186


subjectives s’acquièrent principalement par le biais <strong>de</strong> la famille, <strong>de</strong> l'école et du milieuprofessionnel.L’auteur constate que la norme subjective constitue un concept voisin <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>l’influence sociale. Elle précise l'effet <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong>s autres et <strong>de</strong> leurs comportementscomme source d'influence sur nos propres comportements. "En somme, les individuscherchent à se conformer aux normes <strong>de</strong> leur groupe et <strong>de</strong> la société".K.-J. GERGEN et alii (1992, p. 214 et 288) mettent aussi en exergue "la proximité" <strong>de</strong>s<strong>de</strong>ux concepts. L’influence sociale peut amener les individus à changer leurscomportements ou leurs attitu<strong>de</strong>s selon les schémas dominants <strong>de</strong> la culture dans laquelleils sont immergés 337 . L’influence sociale est fonction <strong>de</strong>s "croyances normatives". Ces<strong>de</strong>rnières sont relatives à la perception <strong>de</strong>s autres sur ce que nous <strong>de</strong>vrions faire.Plusieurs étu<strong>de</strong>s montrent l'importance <strong>de</strong>s phénomènes d’influence sociale sur lescomportements <strong>de</strong>s individus. Quelles formes prennent concrètement ces normessubjectives dans le cadre <strong>de</strong> notre problématique ?Dans un premier temps, les normes subjectives peuvent s’exprimer sous forme <strong>de</strong>motivations. En effet, leur théorisation est réalisée autour d'un cadre <strong>de</strong> référence cultureldonné. Les motivations tiennent, selon D. DRILLON (1995, p. 10 et 44) à la pression quepeut exercer l’environnement dans le rapport qu’entretient avec lui l’individu. Lamotivation concerne l'individu dans son ensemble, et dans les relations qu'il entretient avecson environnement. Elle est soumise à <strong>de</strong>ux formes d'influence : une interne et une autreissue <strong>de</strong> l'interaction individu-environnement. La motivation est certes influencée à divers<strong>de</strong>grés par nos valeurs, besoins, attentes et performances. Mais à ces éléments personnelss'ajoutent, poursuit l’auteur, le rôle <strong>de</strong> la société et <strong>de</strong> l'organisation dans lesquelless’inscrivent les actions individuelles.Dans un second temps, les normes subjectives se concrétisent par la propension à laprise <strong>de</strong> risque. Une société ou un entourage favorisant cette <strong>de</strong>rnière sont plus enclins à337Les auteurs notent trois formes d'influences sociales qui produisent la similarité <strong>de</strong>s comportements : ""l'uniformité" : repose sur le fait que l'on accepte le postulat tacite qui veut qu'il est désirable d'êtrecomme les autres ; "le conformisme" : une forme <strong>de</strong> similarité qui se produit lorsqu'on cè<strong>de</strong> à la pression sociale qui nousoblige à être comme les autres ; "la soumission" : repose sur l'acquiescement à une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> faite par une autorité".187


inciter leurs membres vers la voie entrepreneuriale, contrairement à un groupe socialmanifestant une aversion au risque.Enfin, les normes subjectives peuvent se matérialiser à travers la connaissance <strong>de</strong>modèles d’entrepreneur et le souhait <strong>de</strong> les imiter. Le fait <strong>de</strong> se trouver dans un milieuculturel donné peut amener un individu à agir différemment, par l’observation ducomportement <strong>de</strong>s autres. Selon J. MAISONNEUVE (1971, p. 39), tout individu membred’un groupe subit l’influence <strong>de</strong> modèles collectifs et respecte certaines normes explicitesou implicites, se conforme à ce qu’on attend <strong>de</strong> lui.6.1.2.1. Les motivations <strong>de</strong> l'intention entrepreneurialePour C. BRUYAT (1993, p. 120), "Il est naturel qu'un champ se constituant à partir <strong>de</strong>l'affirmation <strong>de</strong> l'individu comme source principale <strong>de</strong> la création <strong>de</strong> valeur, tente <strong>de</strong>décrire et <strong>de</strong> mettre… les facteurs intra-individuels prédictifs <strong>de</strong> l'acte entrepreneurial et<strong>de</strong> sa réussite… Les étu<strong>de</strong>s empiriques <strong>de</strong> type hypothético-déductif tentent <strong>de</strong> différencierles entrepreneurs d'autres populations avec comme objectif, au moins implicite, <strong>de</strong> testerun modèle prédictif <strong>de</strong> l'acte entrepreneurial".Les approches <strong>de</strong>scriptive et comportementale ont été dominées, entre autres, par lestravaux sur les motivations <strong>de</strong>s porteurs <strong>de</strong> projets, <strong>de</strong>s créateurs d’entreprise et <strong>de</strong>sentrepreneurs. Ces <strong>de</strong>rnières ne fournissent pas directement <strong>de</strong>s éléments tangibles, maiselles ont, tout au moins, contribué à mieux faire comprendre les phénomènesentrepreneuriaux en mettant en exergue leur diversité, leur complexité et leur contingence.D’après M. SAFAVIAN-MARTINON (1998, p. 262-263), il est difficile <strong>de</strong> distinguerles concepts <strong>de</strong> "motivations", "mobiles", "valeurs", "préférences", "objectifs" et "besoins"les uns <strong>de</strong>s autres, surtout quand on se réfère aux carrières. Pour D. DRILLON (1995, p.13-14), "Parler <strong>de</strong> la motivation c'est prendre le risque <strong>de</strong> ne pas se comprendre". Il s'agitd'un thème ar<strong>de</strong>mment exploré et décrit <strong>de</strong>puis fort longtemps. L'auteur note qu'il existerait140 définitions différentes <strong>de</strong> la motivation, qui reste un concept flou, un "fourre tout". Ilen conclut que les débats soulèvent plus <strong>de</strong> questions que <strong>de</strong> réponses.S'agissant d'une "entité non matérialisable", la motivation serait "une force qui poussel'individu à agir". Elle est activée ou inhibée selon la pertinence et l'intensité d'un188


changement pour l'individu. Celui-ci pondère ce changement et le filtre selon ces valeurs,son image <strong>de</strong> soi, ses perceptions et ses attentes. Le comportement qui en découle reflèteen partie l'image <strong>de</strong> cette motivation ; l’autre partie étant fonction <strong>de</strong>s différencesindividuelles et culturelles qui atténuent ou amplifient ce comportement.D’après L.-J. FILION (1997, p. 135), la motivation est ce que la personne perçoitcomme menant à son bien être ; elle inclut l'estimation du <strong>de</strong>gré d'importance d'un but oud'un comportement. La motivation, selon K.-G. GERGEN et alii (1992, p. 476), désigneles forces (besoins, tendances…) qui poussent un individu à agir. Elle "implique unevolonté concrétisée <strong>de</strong> bien faire, <strong>de</strong> mobiliser tous ses efforts, et <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong> son mieux,selon ses capacités, le travail qui est confié" (J. IGALENS, P. ROUSSEL, 1998, p. 107).Pour M. WEBER (1964) [1905], les motivations qui structurent les attitu<strong>de</strong>s, s’expliquentfondamentalement par le système <strong>de</strong> valeurs.Bien que les motivations soient rarement mises en relation avec le concept d’intention,la multiplicité <strong>de</strong>s éléments retenus dans la littérature (gain d'argent, réalisation <strong>de</strong>soi, recherche du pouvoir et du succès, désir d'autonomie…) fait certainement que leschoix que nous opérons ci-<strong>de</strong>ssous feront l’objet d’interrogations "légitimes".L'approche comportementale présentée au chapitre premier <strong>de</strong> cette thèse a mis enévi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> façon marquée le besoin d'accomplissement comme motivation distinctive <strong>de</strong>scréateurs d’entreprise 338 . Il a été associé à l'entrepreneuriat <strong>de</strong>puis que D.C. McCLELLAND (1961) a publié ses travaux sur les liens entre le protestantisme, ledéveloppement économique et le besoin d'accomplissement (n Ach) 339 . L'auteur repose surla thèse que les entrepreneurs sont psychologiquement différents <strong>de</strong>s non-entrepreneurs etqu'ils sont à la base du développement économique. D.C. Mc CLELLAND (1961, p. 411 ;1962, p. 101 et 110) affirme que le besoin d'accomplissement trouve ses sources les plusimportantes dans les valeurs, les croyances et l'idéologie 340 . Il reflète les rêves, les pensées338 Cf. supra., p. 33-57, "1.2.2 L'approche comportementale : l'amorce <strong>de</strong> l'entrepreneuriat comme véritablechamp <strong>de</strong> recherche".339 E.-G. DE PILLIS (1998) révèle que le concept a été défini par H.A. MURRAY ("The concept of Need forAchievement was originated by Henry Murray in 1938 ").340 "Where does strong achievement motivation come from ? Values, beliefs, i<strong>de</strong>ology - these are the reallyimportant sources of a strong concern for achievement in a country".189


et les souvenirs qui nous renseignent sur les inquiétu<strong>de</strong>s intimes <strong>de</strong>s individus 341 . Le besoind'accomplissement présente les aspects suivants : la définition d’un problème ; la volonté <strong>de</strong> le résoudre ; la réflexion aux moyens à mettre en œuvre, aux difficultés que l'on peut rencontrer etaux personnes qui peuvent nous ai<strong>de</strong>r à trouver la solution ; l’anticipation du succès ou <strong>de</strong> l'échec <strong>de</strong> l'idée à concrétiser 342 .Il nous a semblé d'autant plus judicieux <strong>de</strong> retenir le concept <strong>de</strong> besoind'accomplissement car D.C. Mc CLELLAND (1962, p. 109) tisse un lien direct avec leconcept d'opportunité (existence d'une idée d'affaire) que nous retenons dans notre modèle.En effet, note-t-il, une opportunité d'affaire incite à l'acte, surtout les individus possédantdéjà une certaine motivation à réussir 343 .J.A. STARR et N. FONDAS (1992, p. 70) notent qu'il a été démontré que le besoind'accomplissement constitue une force motrice dans le processus <strong>de</strong> création d'entreprise 344 .Il ressort comme une variable discriminante dans divers travaux 345 . Pour K.G. SHAVER etL.R. SCOTT (1991, p. 31), il est peut être la seule variable psychologique dontl'association avec la création d'entreprise est convaincante. 346Cependant, P. DAVIDSSON (1995) signale que le besoin d’accomplissement est certesle concept psychologique le plus utilisé dans les recherches entrepreneuriales, mais aussi leplus critiqué. E.G. DE PILLIS (1998) signale que les résultats <strong>de</strong>s recherches sur lacorrélation entre l'entrepreneuriat et le besoin d'accomplissement sont mitigés, voire341 "It (le besoin d'accomplissement) is the fantasies of the person, his thoughts and associations, which giveus his real "inner concerns" at the time he is working" .342 "… These all represent different aspects of a complete achievement sequence - <strong>de</strong>fining the problem,wanting to solve it, thinking of means of solving it, thinking of difficulties that get in the way of solving it(either in one's self or in the environment). Thinking of people who might help in solving it, and anticipatingwhat would happen if one succeed or failed".343 "Opportunity is part of the story, of course. It does arouse people to act, but it arouses precisely thosewho have some need for achievement already…Opportunity challenges those who are achievementoriented".344 "In the entrepreneurial context, Need for achievement (Nach) motivation has been <strong>de</strong>monstrated to be adriving force in the start-up process".345 Nous citons, entre autre, E. AUTIO et alii (1997, op.cit.), O.C. BRENNER et alii (1991, op.cit., p. 66),W.D. BYGRAVE (1989a, op.cit. ; 1989b, op.cit ; 1990), W.G. DYER (1994, p. 9, op.cit.), J.A. KATZ(1992), L. KOLVEREID (1996, op.cit., p. 29 ; 1997, p. 51), J.-P. SABOURIN et Y. GASSE (1989, op.cit.),H.H STEVENSON et J.C. JARILLO (1990, op.cit., p. 18) et A. TKACHEV et L. KOLVEREID (1999op.cit.).346 "Remarkably, although that quest is now thought quixotic, achievement motivation remains perhaps theonly personological whose association with new venture creation appears convincing".190


contradictoires ; une étu<strong>de</strong> comparative menée sur <strong>de</strong>s étudiants Irlandais et Américainsmontre que le lien ainsi analysé est loin d’être clairement établi et qu'il peut être expliquépar <strong>de</strong>s différences culturelles 347 .Nous retenons le besoin d'accomplissement comme motivation distinctive qui peutagir sur l'intention entrepreneuriale, car les étudiants sont en fin d'étu<strong>de</strong>s, donc en phase <strong>de</strong>déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong> leur choix <strong>de</strong> carrière. Cette motivation est sans doute une voie <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong>soi dans la vie professionnelle. La première hypothèse relative aux motivations quiinfluencent l’intention entrepreneuriale s'énonce comme suit :hypothèse 3a : le besoin d'accomplissement influence positivement l’intentionentrepreneuriale <strong>de</strong>s étudiants.La <strong>de</strong>uxième variable, qui nous semble comme une motivation différenciant <strong>de</strong>sétudiants qui peuvent formuler une intention entrepreneuriale, est la recherche <strong>de</strong>l'autonomie. Celle-ci est synonyme d’être son propre chef, d’être indépendant et <strong>de</strong>travailler selon son propre désir. Selon P. DAVIDSSON (1995), la recherche <strong>de</strong>l’autonomie est l’un <strong>de</strong>s facteurs les plus fréquemment révélés dans les motivations menantà la création d’entreprise. Nous la retrouvons comme facteur déterminant dans plusieurs <strong>de</strong>travaux 348 . La <strong>de</strong>uxième hypothèse relative aux motivations qui influencent l'intentionentrepreneuriale peut donc être formulée comme suit :hypothèse 3b : la recherche <strong>de</strong> l'autonomie influence positivement l’intentionentrepreneuriale <strong>de</strong>s étudiants.347 "Research on entrepreneurship and achievement motivation has yiel<strong>de</strong>d uneven results… Some studiesshow that measures of need for achievement correlate strongly with entrepreneurial behavior. On otherresearch, however, these measures do not appear to be related to entrepreneurial behavior… Studiesperformed in the United States seem to show a positive relationship between entrepreneuring and need forachievement. Research from the United Kingdom and Ireland, on the other hand, finds little or no connectionbetween need for achievement and business venturing… The <strong>de</strong>bate on nAch is far from settled … Culturaldifferences may be responsible for some of the inconsistencies in findings on nAch".348 Nous faisons référence essentiellement à J.-M. AURIFEILLE et E.-M. HERNANDEZ (1991, op.cit.), E.AUTIO et alii (1997, op.cit.), O.C. BRENNER et alii (1991, op.cit.), E.J. DOUGLAS (1999, op.cit.), P.B.DUFFY et H.H. STEVENSON (1984, op.cit.), W.B. GARTNER (1990, op.cit.), J.A. KATZ (1992, op.cit.),L. KOLVEREID (1996, op.cit. ; 1997, op.cit.), N.F. KRUEGER (2000, op.cit.), J.-P. SABOURIN et Y.GASSE (1989, op.cit.), A. TKACHEV et L. KOLVEREID (1999, op.cit.) et J. VESALAINEN et T.PIHKALA (1999, op.cit.).191


6.1.2.2. La propension à la prise <strong>de</strong> risque : les perceptions <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> ladisparition <strong>de</strong> l’entrepriseDans le processus <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale, la prise <strong>de</strong> risque est unedimension <strong>de</strong>s normes subjectives qui peut être nourrie par <strong>de</strong>s influences sociales émanant<strong>de</strong> la société en général, et <strong>de</strong> l’entourage immédiat en particulier. La prise <strong>de</strong> risque, unedimension que nous avons retenue dans notre acception <strong>de</strong> l'entrepreneur 349 , est unecaractéristique psychologique qui ressort comme discriminante dans les recherches surl’intention entrepreneuriale, notamment les travaux <strong>de</strong> E.J. DOUGLAS (1999) et R.RAIJMAN (2001).Il ne peut y avoir d'entrepreneur qui ne veuille ou qui ne soit obligé <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>srisques. Quelle que soit l'époque envisagée dans le capitalisme, quelles que soient lesfigures d'entrepreneur dominant chaque époque, nous avons montré au <strong>de</strong>uxièmechapitre que le risque (combiné avec l'innovation et la direction) ressort comme unedimension distinguant à chaque fois l'entrepreneur 350 . R.H. BROCKHAUS (1982, p. 47)divise le risque entrepreneurial en trois composantes :1. la propension à la prise <strong>de</strong> risque en général (qu'il définit comme la probabilité perçuepar l'individu <strong>de</strong> recevoir les récompenses <strong>de</strong> sa future entreprise) ;2. la probabilité perçue <strong>de</strong> l'échec ;3. les conséquences perçues <strong>de</strong> l'échec 351 .Ainsi à partir <strong>de</strong> cette troisième dimension, nous "jumelons" donc la propension àla prise <strong>de</strong> risque avec les perceptions qu’ont les étudiants <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> ladisparition <strong>de</strong> l’entreprise qu’ils seraient amenés à créer. Ces perceptions peuvent349 Cf. supra., p. 86-87, "2.2.4. Une acception <strong>de</strong> l’entrepreneur en adéquation avec le positionnement <strong>de</strong> larecherche".350 Cf. supra., p. 80-86, "2.2. En synthèse <strong>de</strong> cette odyssée".351 "… Moreover, entrepreneurial risk can be divi<strong>de</strong>d into three components : the general risk takingpropensity of potential entrepreneur, the perceived probability of failure for specific venture, and theperceived consequences of failure".192


prendre la forme d’un échec 352 , et par là même diminuer peut être la propension aurisque.Du temps <strong>de</strong> A. SMITH (1991, p. 429) [1776], la banqueroute était fortementhumiliante. C'est pourquoi les hommes prenaient bien soin <strong>de</strong> l'éviter. Aujourd'hui encore,l’échec d’une entreprise signifie une incapacité à honorer ses engagements. Dans bonnombre <strong>de</strong> pays, l'échec est considéré comme une défaillance personnelle, sévèrementsanctionnée matériellement et juridiquement. En France et en Gran<strong>de</strong>-Bretagne, la failliteest souvent assimilée à un échec personnel et social (E.G. DE PILLIS, 1998 353 ; P.ALBERT, 1997, p. 32 ; J. BERANGER et alii, 1998, p. 18). Les perceptions socialesconstituent souvent une sanction morale <strong>de</strong> l’échec. Celui-ci peut avoir un coûtpsychologique et social élevé, qui découragerait selon toute vraisemblance, la prise <strong>de</strong>risque.Aux Etats-Unis en revanche, note E.G. DE PILLIS (1998), l’échec entrepreneurial estgénéralement considéré comme le résultat justifié d’une opération qui valait la peine d’êtretentée par celui qui incarne le choix et la liberté 354 . Une faillite n’est nullement jugéedégradante et la responsabilité n’en est pas automatiquement imputée au failli. L’échec<strong>de</strong>vrait témoigner d'une évolution sous-jacente, d'une expérience enrichissante, et par làmême, d'une nouvelle opportunité à saisir. "Un échec vécu comme un processusd'apprentissage", souligne à juste raison C. BRUYAT (1993, p. 296), "peut être, pourcertains, porteur <strong>de</strong> réussites ultérieures". Dans le processus complexe <strong>de</strong> la créationd'entreprise, le résultat <strong>de</strong> l'action <strong>de</strong>vrait être moins important que l'action elle même.L'échec en sera alors plus toléré.352 Les chercheurs en entrepreneuriat traduisent souvent les notions d'échec ou <strong>de</strong> réussite par la survieou les performances <strong>de</strong> l'entreprise créée. Implicitement, il est supposé que la satisfaction <strong>de</strong> l'entrepreneurest plus forte quand cette <strong>de</strong>rnière réussit et se développe. Si ce point <strong>de</strong> vue est légitime dans les approcheséconomiques pour lesquelles seul le résultat du processus compte, les chercheurs du domaine <strong>de</strong>l’entrepreneuriat ne peuvent ignorer le point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l'acteur, comme l’indiquent C. BRUYAT (1993,op.cit, p. 92), L.-J. FILION (1997, op.cit, p. 153-154) et B. SAPORTA (1994, p. 79).353"Fear of failure plays a large role in British attitu<strong>de</strong>s toward business venturing… In sum, neither Irelandnor England appears to offer a hospitable climate toward entrepreneurship. Entrepreneurial venturing is nota prestigious or popular pursuit, neither financially nor socially rewarding… An unsuccessful en<strong>de</strong>avor mayreap ridicule… Ireland is an island country with a relatively small population, and word of failure spreadsquickly".354"Americans admire entrepreneurs for the individual expression and freedom of choice that they embody…Entrepreneurship, or any activity with uncertain outcome, carries with it the real possibility of failure.Americans accept this ; for them, initial setbacks may only make the final victory sweeter… In the UnitedStates, by contrast, failure is un<strong>de</strong>rstood to be part of an ambitious un<strong>de</strong>rtaking ".193


Les étudiants peuvent alors, à l’opposé <strong>de</strong> l’échec, percevoir les conséquences <strong>de</strong> ladisparition <strong>de</strong> l’entreprise comme un enrichissement profitable pour une autreaventure entrepreneuriale, ou pour la suite <strong>de</strong> leurs carrières professionnelles. De cefait, la propension au risque serait éventuellement renforcée. Nous cernons doncl’hypothèse correspondant à la propension au risque dans les termes suivants :hypothèse 4 : la propension à la prise <strong>de</strong> risque influence l’intention entrepreneuriale<strong>de</strong>s étudiants.6.1.2.3. La connaissance <strong>de</strong> modèles d'entrepreneurL'approche processuelle nous oblige à chercher l’origine <strong>de</strong>s normes subjectives dansles histoires individuelles <strong>de</strong>s étudiants. Ceci nous amène à nous interroger sur l'existenced'événements, passés ou présents, qui peuvent nous éclairer sur leurs intentions <strong>de</strong> <strong>de</strong>venirentrepreneurs.D'après K.-J. GERGEN et alii (1992, p. 44 et 239), "La perception sociale estégalement influencée par le contexte dans lequel on observe les actions d'autrui". Lesindividus cherchent à se conformer aux comportements <strong>de</strong> ceux considérés commemodèles, "Ceux qui sont déjà engagés malgré l'ambiguïté <strong>de</strong> la situation". Comme nousl'avons exposé au chapitre troisième 355 , la connaissance <strong>de</strong> modèles d'entrepreneur ausein <strong>de</strong> la famille, <strong>de</strong> l’entourage proche ou lointain, peut inciter les individus à vouloirprendre exemple en imitant les actes et comportements <strong>de</strong> ces modèles ; plusieurs auteursl’attestent 356 .Dans une recherche comparative sur les types <strong>de</strong> recrutement du patronat pendant larévolution industrielle, il apparaît clairement à H. KAELBLE (1979, p. 15) que lesentrepreneurs Allemands, Britanniques et Américains étaient issus pour plus <strong>de</strong> la moitié355 Cf. supra., p. 105-108, "3.1.3. Les mobiles socioculturels".356 Nous citons notamment J.-M. AURIFEILLE et E.-M. HERNANDEZ (1991, op.cit.), N.G. BOYD et G.S.VOZIKIS (1994, op.cit.), R.H. BROCKHAUS (1982, op.cit., p. 52), W.D. BYGRAVE (1989a, op.cit. ;1989b, op.cit.), J.M. CRANT (1996, op.cit., p. 44), P. DAVIDSSON (1995, op.cit.), W.G. DYER (1994,op.cit., p. 9), N.F. KRUEGER et A.L. CARSRUD (1993, op.cit.), N.F. KRUEGER et alii (2000, op.cit.),W.B. GARTNER (1990, op.cit.), J.-P. SABOURIN et Y. GASSE (1989, op.cit.), M.G. SCOTT et D.F.TWOMEY (1988, op.cit., p. 7), A. TKACHEV et L. KOLVEREID (1999, op.cit., p. 271) et T. VOLERY etalii (1997, op.cit., p. 281).194


<strong>de</strong> familles d'affaires. C'est alors, dit-il, le seul groupe <strong>de</strong> cette importance dont lesmembres possè<strong>de</strong>nt une origine sociale commune. "L'accession à l'élite <strong>de</strong>s affaires suitsensiblement les mêmes voies pendant la révolution industrielle et pendant la secon<strong>de</strong>industrialisation". R. TORSTENDAHL (1979) est arrivé aux mêmes conclusions en Suè<strong>de</strong>où plus <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>s chefs d'entreprises avaient un père, beau-père, frère ou oncle quiétaient leurs prédécesseurs ou propriétaires <strong>de</strong> leurs propres affaires. L'accès à la voieentrepreneuriale et patronale, au XIX ème siècle, n'était pas étranger à la famille.Dans un temps plus récent, A. SHAPERO et L. SOKOL (1982, p. 77) remarquent queplus <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>s créateurs d'entreprise américains ont un parent ou un autre membre <strong>de</strong>la famille dans les affaires 357 . M. BOUCHARD-D'AMOURS et Y. GASSE (1989, p. 16 et19) font le même constat dans une étu<strong>de</strong> portant sur un échantillon <strong>de</strong> créateurs canadiens.L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> R. RAIJMAN (2001, p. 398) a révélé aussi que plus <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>s immigrésmexicains <strong>de</strong> "Little Village" (Etats-Unis) ayant formulé l’intention d’entreprendre,possè<strong>de</strong>nt un parent ou un membre <strong>de</strong> famille qui sont chefs ou créateurs d’entreprise.En France, A. LETOWSKI et F. PEIGNE (1992, p. 3) relèvent que dans <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong>scas, le créateur a au moins un proche parent qui a fondé son entreprise. En 2000, uneenquête <strong>de</strong> l’APCE prouve que dans plus <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>s situations, le père du créateurtravaille lui-même pour son compte (APCE, 2000).L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> R. ABDESSELAM et alii (1999, p. 5) montre que l’environnemententrepreneurial du créateur-repreneur conditionne partiellement le passage à l’acted’entreprendre. En effet, plus <strong>de</strong> 40% <strong>de</strong>s créateurs-repreneurs ont un membre <strong>de</strong> la famillequi dirige une entreprise, un peu plus <strong>de</strong> 20% un ami qui dirige une entreprise et 10% les<strong>de</strong>ux. Selon ces auteurs, cette tendance est une caractéristique stable qu’ils retrouvent dansplusieurs étu<strong>de</strong>s faites à <strong>de</strong>s époques et dans <strong>de</strong>s cultures différentes.Le processus <strong>de</strong> création d’entreprise, dans divers endroits du mon<strong>de</strong>, n'échappe doncpas à une certaine "pesanteur sociale". Il connaît même une certaine "reproductionfamiliale". L’hypothèse relative à l'impact <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur sur l’intentionentrepreneuriale peut être formulée comme suit :357"Fifty to 58 percent of company foun<strong>de</strong>rs in the United States had parents who were company owners,free professionals, in<strong>de</strong>pen<strong>de</strong>nt artisans, farmers".195


hypothèse 5 : la connaissance par les étudiants <strong>de</strong> modèles d'entrepreneur qu’ilssouhaiteraient imiter agit positivement sur leur intention entrepreneuriale.6.1.3. Les perceptions du contrôle comportementalD'après K.-G. GERGEN et alii (1992, p. 477), "La perception est un processus cognitifactif". Cette définition nous a particulièrement intéressée car elle s’inscrit dans notreacception <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale 358 . Selon nous, et replacée dans notreproblématique, les perceptions du contrôle comportemental impliquent lesperceptions <strong>de</strong> ses propres aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales 359 , <strong>de</strong>s ressources et obstacles<strong>de</strong> l’environnement qui peuvent favoriser ou entraver l’intention entrepreneuriale. Ilest question ici <strong>de</strong>s perceptions <strong>de</strong> faisabilité du comportement auquel on aspire.N.F. KRUEGER et D.V. BRAZEAL (1994, p. 94) affirment qu'en l'absence <strong>de</strong>sperceptions du contrôle comportemental, il ne peut y avoir <strong>de</strong> comportement. Selon eux,les modèles hypothético-déductifs fondés sur ces perceptions sont un outil précieux pourcomprendre les intentions 360 . T. ERIKSON (1998) a montré que plus fortes sont lesperceptions du contrôle comportemental, meilleure sera l'intention entrepreneuriale 361 .Comment se manifestent les perceptions du contrôle comportemental dans leprocessus <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale d’étudiants suivant <strong>de</strong>sprogrammes ou <strong>de</strong>s formations en entrepreneuriat ? L’entrepreneuriat est un processusoù <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s élevées sont exigées. Plusieurs auteurs insistent sur les aptitu<strong>de</strong>sentrepeneuriales <strong>de</strong> l'individu dans le passage à l’acte <strong>de</strong> création 362 .Cependant les perceptions du contrôle comportemental ne sont pas seulementconditionnées par les perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales, mais aussi par les358 Cf. supra., p.57-59, "1.4.2.2. Un processus cognitif".359 Cf. infra., p. 197, "6.1.3.1. Les perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales".360 "To be blunt : no self-efficacy, no behavior… Formal theory driven mo<strong>de</strong>ls of intentions, anchored byperceived self-efficacy, are invaluable to un<strong>de</strong>rstanding toward planned, intentional behaviors likeentrepreneurship".361 "… Consequently, in this study it is argued that the higher the belief in one's capability to start a newbusiness, that is, entrepreneurial self-efficacy, the stronger the entrepreneurial intentions".362 Nous pensons notamment à E. AUTIO et alii (1997, op.cit.), B.J. BIRD (1992, op.cit.), R.H.BROCKHAUS (1982, op.cit., p. 50), W.D. BYGRAVE (1989a, op.cit. ; 1989b, op.cit.), L. HERRON et H.J.SAPIENZA (1992, op.cit., p. 50), J.A. KATZ (1992, op.cit.), N.F. KRUEGER et A.L. CARSRUD (1993,op.cit.), W.G. DYER (1994, op.cit., p. 9), D.M. RAY (1993, op.cit.), J.-P. SABOURIN et Y. GASSE (1989,op.cit.), et H.H. STEVENSON et J.C. JARILLO (1990, op.cit., p. 21).196


perceptions <strong>de</strong> la facilité (ou la difficulté !) d'accès aux ressources du milieu (informations,conseils et finances). En effet, pour M. CROZIER et E. FRIEDBERG (1977), lecomportement <strong>de</strong> l'acteur ne peut se comprendre et s'expliquer que dans un contexte donné,avec ses propres ressources et contraintes. Le contexte influence les "perceptions" dans laconstruction <strong>de</strong>s "logiques d'acteurs". Celles-ci établissent la manière avec laquelle lesindividus choisissent leurs stratégies en fonction <strong>de</strong> la perception qu'ils ont <strong>de</strong>s ressourceset <strong>de</strong>s contraintes qui pèsent sur eux. En effet, confirment-ils, ce sont les perceptions quicomptent.6.1.3.1. Les perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneurialesAvant d’aller plus en profon<strong>de</strong>ur dans les perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s, que signifie leconcept d’"aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales" ? Dans une recherche où il cerne le débat sur lesaptitu<strong>de</strong>s entrepeneuriales, il subsiste selon A. GIBB (1999, p. 2-3), un manque certaindans la clarification du concept 363 . Ceci, poursuit-il, est le fait d’abondance et <strong>de</strong> confusiondans les définitions. Il substitue aux aptitu<strong>de</strong>s entrepeneuriales, le concept <strong>de</strong> capacitésentrepreneuriales. Celui-ci rend mieux compte <strong>de</strong> l’effet <strong>de</strong> l’environnement professionnelet culturel 364 .Cela étant, cette abondance et confusion ne doit pas nous empêcher <strong>de</strong> nous positionnerpour ancrer davantage notre démarche dans la modélisation <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale.Pour notre part, nous entendons par "aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales" une tripledimension. Conceptuelle tout d’abord, elle regroupe les connaissances et savoirsthéoriques que les étudiants acquièrent avec les enseignements magistraux et lestravaux dirigés. Il est question <strong>de</strong>s enseignements <strong>de</strong> marketing, comptabilité, gestionfinancière, droit… qui fournissent les matériaux indispensables pour mieux comprendre les363 "Yet there remains a substantial lack of clarity as to what is meant by entrepreneurial skills".364 Le concept d’aptitu<strong>de</strong> renvoie, selon l’auteur, plus à l’individu, et occulte <strong>de</strong> ce fait l’environnement. Leconcept d’aptitu<strong>de</strong> est défini comme le potentiel à se comporter d’une certaine façon. Les capacitésentrepreneuriales, quant à elles, sont associées à <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s, connaissances et attitu<strong>de</strong>s. Elles constituentpour lui les conditions <strong>de</strong> base, nécessaires et suffisantes, pour la réalisation <strong>de</strong> comportementsentrepreneuriaux, que cela soit sur les plans individuel, organisationnel ou sociétal.("Combining, therefore, the various contexts leads towards a proposed <strong>de</strong>finition on entrepreneurialcapacities as :those capacities that constitute the basic, necessary, and sufficient conditions for the pursuit of effectiveentrepreneurial behaviour individually, organizationally and societally in an increasingly turbulent andglobal environment").197


diverses dimensions d'un projet. Instrumentale ensuite, elle représente les savoir-faireet compétences que les étudiants intègrent avec <strong>de</strong>s programmes et formationsspécialisés en entrepreneuriat. Il s’agit <strong>de</strong> formaliser <strong>de</strong>s projets et éventuellement lesconcrétiser. Il est question d’agréger la spécialisation et le découpage fonctionnel <strong>de</strong> lacomposante conceptuelle. Dans une optique <strong>de</strong> vision globale, la transversalité mobilised’autres formes pédagogiques telles que les pédagogies par projets 365 . Expérientielle enfin,elle prend la forme <strong>de</strong> savoir-être et comportements "entrepreneuriaux" qui sont leproduit <strong>de</strong> différentes expériences (professionnelles, associatives...).Les résultats <strong>de</strong> l’enquête <strong>de</strong> J. VESALAINEN et T. PIHKALA (1999) confirment que<strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s favorables à l'entrepreneuriat ne suffisent pas à elles seules pour la formation<strong>de</strong>s intentions entrepreneuriales. Elles doivent s’accompagner <strong>de</strong> perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>squi permettent d'envisager la faisabilité <strong>de</strong> l'acte 366 . L'intention entrepreneuriale, selon B.J.BIRD (1992, p. 12), exige la volonté personnelle mais aussi <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s qui permettent<strong>de</strong> vérifier la faisabilité d'une idée d'affaire et d’extrapoler sur les aspects futurs <strong>de</strong>l'entreprise 367 .Déclinées selon le triptyque que nous avons défini, les perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>sentrepreneuriales sont mieux à même <strong>de</strong> renforcer les perceptions <strong>de</strong>s étudiants sur lafaisabilité <strong>de</strong> leurs projets ou idées. Elles trouvent leurs sources dans les formations etprogrammes en entrepreneuriat et en création d’entreprise et dans les expériencesprofessionnelles et associatives.A. Les formations et programmes spécifiques en entrepreneuriat ou en création d’entrepriseD.B. GREENBERGER et D.L. SEXTON (1988, p. 5) notent que même si l'individupossè<strong>de</strong> les qualités psychologiques nécessaires, et détient une opportunité d'entreprise,365 Cf. supra., p. 144-145, "4.5.1. Les approches d’enseignement : transversalité versus fonctionnalité".366 "Here we have a possibility to observe the importance of perceptions on personal skills : just merefavourable attitu<strong>de</strong>s towards entrepreneurship are not enough, the person has to be capable to actaccordingly, otherwise the attitu<strong>de</strong>s do not lead to entrepreneurial intentions. For an entrepreneurial careerchoice, the person needs to see both that the choice brings him the rewards he values, and that the choicewould be feasible for him".367 "Specifically, intention requires the individual's ability and willingness to sustain temporal tension, tostretch between a vision of what could be and current conditions. Temporal tension bridges the intervalbetween the i<strong>de</strong>a for a new business and the existence of some approximation of that business".198


l'acquisition <strong>de</strong> connaissances nécessaires et du savoir liés à la concrétisation d'un projetrestent indispensables 368 . A ce titre, W.G. DYER (1994, p. 11) affirme que <strong>de</strong>senseignements <strong>de</strong> spécialisation en entrepreneuriat sont susceptibles <strong>de</strong> nourrir la confiancedont on a besoin pour passer à l'acte 369 . N.F. KRUEGER et A.L. CARSRUD (1993, p. 326)écrivent que les perceptions du contrôle comportemental incluent les aptitu<strong>de</strong>s àentreprendre, que l'on acquiert notamment par le biais d'une formation et <strong>de</strong>s expériences<strong>de</strong> travail antérieures 370 .Des formations ou programmes en entrepreneuriat ou en création d’entreprise,notamment en phases <strong>de</strong> spécialisation et d’accompagnement, sont <strong>de</strong>s évènements quipeuvent renforcer les perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales <strong>de</strong>s étudiants. Ainsi, nouspouvons formuler l'hypothèse suivante :hypothèse 6a : les perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales que les étudiantsacquièrent avec les programmes et les formations <strong>de</strong> spécialisation oud’accompagnement en entrepreneuriat ou en création d’entreprise influencentpositivement l’intention entrepreneuriale.B. Les expériences professionnelles et associativesAu troisième chapitre, nous avons montré que les expériences professionnelles sont<strong>de</strong>s facteurs contingents qui peuvent renforcer, au sein du processus entrepreneurialamont, l’intention et éventuellement conduire à l’acte <strong>de</strong> création 371 . Selon I. AJZEN(1991, p. 202), les expériences passées <strong>de</strong> comportements similaires à un comportementfutur sont les meilleurs prédicteurs <strong>de</strong> celui-ci 372 . Souvent, les entreprises créées revêtent unlien avec les expériences antérieures <strong>de</strong>s individus (O.C. BRENNER et alii, 1991, p. 62 ; P.DAVIDSSON, 1995).368 "There are many examples of individuals who possess the appropriate personality and a meaningful i<strong>de</strong>aabout a new venture, and who, because of their business background, may even possess the knowledgerequired to initiate the venture".369 "Specialized courses in entrepreneurship or training in how to start a business may give some people theconfi<strong>de</strong>nce they need to start their own companies".370 "Proven antece<strong>de</strong>nts of self-efficacy (and thus intentions behaviour) inclu<strong>de</strong> actual "hands-on" mastery(e.g., acquiring business skills) and vicarious learning (e.g., prior exposure to entrepreneurial activity)".371 Cf. supra., p. 108-109, "3.2.1. L’expérience professionnelle", p. WW.372 "Past behavior is the best predictor of future behavior".199


L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> J.-M. AURIFEILLE et E.-M. HERNANDEZ (1991, p. 47-48) montre qu'ilexiste une corrélation positive entre le désir <strong>de</strong> créer et le nombre d'entreprises fréquentées.Aussi, plus les expériences en entreprise ont été convaincantes, plus les étudiantsexpriment une intention <strong>de</strong> créer leur entreprise. Les résultats <strong>de</strong> l’enquête <strong>de</strong> M.BOUCHARD-D'AMOURS et Y. GASSE (1989, p. 19) indiquent que plus <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux tiers<strong>de</strong>s créateurs d'entreprise ont eu <strong>de</strong>s expériences <strong>de</strong> travail en étant élèves.E. AUTIO et alii (1997) ont construit leur modèle <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale enintégrant les expériences passées <strong>de</strong> travail. M.G. SCOTT et D.F. TWOMEY (1988, p.10) 373 , L. KOLVEREID (1997), A. TKACHEV et L. KOLVEREID (1999, p. 272) 374 et T.ERIKSON (1998) 375 soutiennent que les expériences <strong>de</strong> travail affectent les intentions <strong>de</strong>carrière.Pour notre part, les dimensions qui nous importent dans les expériences <strong>de</strong> travail et <strong>de</strong>stages sont la prise <strong>de</strong> responsabilité et <strong>de</strong> décisions importantes ainsi que la conduite ou laparticipation à <strong>de</strong>s projets dans <strong>de</strong>s petites ou moyennes structures. Ces dimensions sontmieux à même <strong>de</strong> consoli<strong>de</strong>r les aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales <strong>de</strong>s étudiants. Lesresponsabilités prises dans <strong>de</strong>s activités associatives peuvent également être un terraind’acquisition d’aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales. Nous considérerons donc que :hypothèse 6b : les aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales que les étudiants acquièrent avec lesresponsabilités, la conduite ou la participation dans <strong>de</strong>s projets et la prise individuelle<strong>de</strong> décisions importantes lors d’expériences professionnelles (travail ou stage)influencent positivement l’intention entrepreneuriale ;hypothèse 6c : les aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales que les étudiants acquièrent avec lesresponsabilités associatives influencent positivement l’intention entrepreneuriale.373 "Work experience is another crucial factor which helps shape career aspirations ".374 "Prior entrepreneurial experience is another factor that may affect employment status choice intentions".375"The acquisition of skills through past achievements reinforces self-efficacy and contributes to higheraspirations and future performance".200


6.1.3.2. Les perceptions <strong>de</strong> l’accessibilité aux ressourcesSi les attitu<strong>de</strong>s et les aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales sont indispensables pour la faisabilitéd'idées d'affaire ou <strong>de</strong> projets d'entreprise, elles resteront sans effet si les étudiants peuventpercevoir <strong>de</strong>s obstacles insurmontables qui les compliquent et les ren<strong>de</strong>nt risqués, et doncnon désirables.La faisabilité exige <strong>de</strong>s perceptions que les obstacles soient surmontables et que lesressources soient disponibles (N.F. KRUEGER, D.V. BRAZEAL, 1994, p. 100) 376 . Eneffet, selon M. CROZIER et E. FRIEDBERG (1977), une ressource potentielle ne <strong>de</strong>vientmobilisable que si elle est perçue. Les perceptions qu’ont les étudiants <strong>de</strong>s facilités ou <strong>de</strong>sdifficultés d’accès aux informations, conseils et moyens financiers pour affiner etéventuellement concrétiser leurs idées ou leurs projets sont <strong>de</strong>s composantes <strong>de</strong>sperceptions du contrôle comportemental qui peuvent agir sur l'intention entrepreneuriale.Ces ressources, que nous avons étayées dans les facteurs contingents du processusentrepreneurial (chapitre troisième) 377 ren<strong>de</strong>nt possible <strong>de</strong> poser l’hypothèse ci-<strong>de</strong>ssous :hypothèse 7 : les perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressources (informations et conseils,finances) influencent positivement l’intention entrepreneuriale.6.2. Un modèle explicatif <strong>de</strong> l'intention entrepreneurialeN.F. KRUEGER et D.V. BRAZEAL (1994, p. 93) affirment que les modèleshypothético-déductifs élaborés sur l’intention entrepreneuriale ont apporté la preuve <strong>de</strong>leur validité prédictive et expliquent mieux la formation <strong>de</strong> celle-ci 378 . Dans le même esprit,N.F. KRUEGER et alii (2000, p. 413 et 415) soutiennent que ces modèles sont compatiblesavec les principales conclusions <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s travaux effectués dans le champ <strong>de</strong>l'entrepreneuriat 379 .376 "Perceived feasibility requires perceptions that obstacles are surmountable and that resources areavailable".377 Cf. supra., p. 111-121, "3.2.3. Les systèmes d'appui et d’accompagnement à la création d'entreprise".378 "Formal, theory driven mo<strong>de</strong>ls of intentions have proven remarkably robust in predictive validity".379 "These arguments (recherches antérieures) strongly support testing intentionality-driven mo<strong>de</strong>ls ofentrepreneurship".201


Les modèles élaborés sur l'intention tiennent leur succès, d’après ces auteurs, du fait queles comportements soient intentionnels 380 . Auparavant, N.F. KRUEGER et A.L.CARSRUD (1993, p. 316) ont conclu pareillement 381 .Grâce aux hypothèses que nous avons pu formuler, nous cherchons donc à expliquerl'impact <strong>de</strong> facteurs liés aux attitu<strong>de</strong>s associées au comportement, aux normes subjectiveset aux perceptions du contrôle comportemental sur l'intention d’entreprendre. Ceshypothèses nous permettent <strong>de</strong> proposer le modèle <strong>de</strong> recherche (hypothético-déductif).Inspiré du cadre <strong>de</strong>s dimensions sociales <strong>de</strong> l'entrepreneuriat <strong>de</strong> A. SHAPERO et L.SOKOL (1982) et fondé sur la théorie du comportement planifié <strong>de</strong> I. AJZEN (1991), cemodèle prend la forme suivante :LES ATTITUDESASSOCIEES AUCOMPORTEMENTExistence d’une idée ou d’unprojet plus ou moins formaliséRecherche d’informationsBesoin d’accomplissementLES NORMESSUBJECTIVESRecherche d'autonomiePropension à la prise <strong>de</strong> risqueConnaissance <strong>de</strong> modèlesd'entrepreneurINTENTION<strong>ENTREPRENEURIALE</strong>Formations et programmes enentrepreneuriatLES PERCEPTIONSDUCONTRÔLECOMPORTEMENTALExpériences professionnellesExpériences associativesPerceptions <strong>de</strong> la (non)disponibilité <strong>de</strong>s ressources :informations et conseilsRessources financièresFigure 15 - Modèle explicatif <strong>de</strong> l'intention entrepreneuriale d’étudiants <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>troisième cycle suivant <strong>de</strong>s programmes ou <strong>de</strong>s formations en entrepreneuriat380 "Although it is possible that some will argue otherwise, it seems evi<strong>de</strong>nt that much of what we consi<strong>de</strong>r"entrepreneurial" activity is intentionally planned behavior".381 "Intentions-based mo<strong>de</strong>ls <strong>de</strong>rive their success from two sources. First, planned behaviour is intentional.These mo<strong>de</strong>ls are thus congruent with what we already know about human cognition…".202


Nous considérons ce modèle comme instable, non-séquentiel et répondant à <strong>de</strong>ssituations hétérogènes. Instable, car on ne peut reposer, comme nous l’avons signaléprécé<strong>de</strong>mment 382 , sur la stabilité temporelle <strong>de</strong> l'intention et <strong>de</strong> ses variables constitutives.Le processus <strong>de</strong> création d’entreprise est dynamique, compliqué et complexe. W.D.BYGRAVE (1989a, p. 13) ne se réserve pas <strong>de</strong> généraliser que les modèles enentrepreneuriat sont fragiles et leurs paramètres sont en continuel changement 383 .Non-séquentiel, car les facteurs qui affectent l’intention entrepreneuriale ne sont paschronologiques et successifs. Enfin répondant à <strong>de</strong>s situations hétérogènes, car il faitémerger <strong>de</strong>s variables pertinentes qui englobent <strong>de</strong>s contextes et <strong>de</strong>s histoires personnellesdifférents.Conclusion du chapitre 6La recherche documentaire basée sur le cadre général <strong>de</strong> l’évènement entrepreneurial <strong>de</strong>A. SHAPERO et L. SOKOL (1982) et sur la théorie du comportement planifié <strong>de</strong> I.AJZEN (1991), la présentation <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux modèles américain et scandinave construits surl’intention entrepreneuriale, <strong>de</strong>s explorations en psychologie sociale, <strong>de</strong>s réflexions ainsique <strong>de</strong>s choix personnels nous ont permis d'analyser les variables explicatives <strong>de</strong>l'intention entrepreneuriale et d’en donner <strong>de</strong>s acceptions.Toute modélisation suppose un processus <strong>de</strong> sélection et d’élimination <strong>de</strong>variables ; ceci est lié à <strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong> recherche et temporelles. Les premières sontimputées à la problématique et à l’objet <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>. Les secon<strong>de</strong>s trouvent une explicationclassique dans l'échéance <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong> la thèse qui conditionne en partie le propre<strong>de</strong>venir professionnel du doctorant.La revue <strong>de</strong> la littérature 384 et les objectifs <strong>de</strong> recherche imposent <strong>de</strong> combiner dans lemodèle trois groupes <strong>de</strong> variables (les attitu<strong>de</strong>s associées au comportement, les normes382 Cf. supra., p. 59-61, "1.4.2.3. Le décalage entre les logiques d'intention et d'action dans le processus <strong>de</strong>création d'entreprise".383 "Entrepreneurship mo<strong>de</strong>ls are fragile and parameters are always changing".384 Notamment les travaux <strong>de</strong> E. AUTIO et alii (1997, op.cit.), P. DAVIDSSON (1995, op.cit.), T. ERIKSON(1998, op.cit.), E.-M. HERNANDEZ (1995 op.cit. ; 1999, op.cit.), N.F. KRUEGER et D.V. BRAZEAL(1994, op.cit.), N.F. KRUEGER et A.L. CARSRUD (1993, op.cit.), L. KOLVEREID (1997, op.cit.), N.F.KRUEGER et alii (2000, op.cit.), A. TKACHEV et L. KOLVEREID (1999, op.cit.) et J. VESALAINEN etT. PIHKALA (1999, op.cit.).203


subjectives et les perceptions du contrôle comportemental) pour décrire et expliquerl'intention entrepreneuriale. Celle-ci est le résultat d'un processus cognitif dicté parl’influence <strong>de</strong> plusieurs facteurs : l’existence d’une idée ou d’un projet d’affaire ; larecherche d’informations en vue <strong>de</strong> formaliser cette idée ou ce projet ; <strong>de</strong>s motivations àentreprendre (besoin d’accomplissement et la recherche <strong>de</strong> l’autonomie) ; un traitpsychologique (la propension à la prise <strong>de</strong> risque) ; la connaissance <strong>de</strong> modèlesd’entrepreneur ; les perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales qui naissent avec le suivi<strong>de</strong> programmes ou formations en entrepreneuriat ; <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquisespar le biais d’expériences professionnelles et associatives ; les perceptions <strong>de</strong> disponibilité<strong>de</strong>s informations, conseils ainsi que <strong>de</strong>s ressources financières.La souplesse et l'adaptabilité <strong>de</strong>s modèles basés sur l'intention entrepreneuriale<strong>de</strong>vraient encourager les chercheurs en entrepreneuriat à s'appuyer sur ce type <strong>de</strong> modèlesprocessuels qui ouvrent <strong>de</strong> nouvelles voies pour la création d'entreprise (N.F. KRUEGERet A.L. CARSRUD, 1993, p. 318, 326 385 ; N.F. KRUEGER et alii, 2000, p. 426 386 ).Le modèle que nous proposons élabore <strong>de</strong>s hypothèses qui nous assurent latransition d'une question à un projet <strong>de</strong> recherche cohérent. Novateur par son unicité"française", il est susceptible d'enrichir les travaux anglo-saxons sur l’intentionentrepreneuriale. Il sera soumis à validation à travers <strong>de</strong>ux enquêtes quantitatives(comparatives) et <strong>de</strong>s tests statistiques qui feront l'objet <strong>de</strong> la troisième partie <strong>de</strong> cettethèse. Mais auparavant, la rigueur scientifique exige d’opérationnaliser nos variablesexplicatives et à expliquer en les traduisant par <strong>de</strong>s items "mesurables". Pour ce faire, uneinvestigation documentaire combinée à <strong>de</strong>s réflexions personnelles sera renforcée par <strong>de</strong>sconsultations d’experts en entrepreneuriat. Celle-ci constitue la première étape <strong>de</strong> notreapproche empirique.385 "Intentions-based mo<strong>de</strong>ls of entrepreneurial activity are compatible with existing research results andopen new approaches to studying venture initiation… The versatility and robustness of intentions-basedmo<strong>de</strong>ls should hearten proponents of process mo<strong>de</strong>ls of entrepreneurship and should encourage furtherprocess-based research".386 "Intention based mo<strong>de</strong>ls appear most promising for research and for teaching and practice".204


PARTIE III - METHODOLOGIE EMPIRIQUE, RESULTATSET ANALYSES205


INTRODUCTIONCette partie "Méthodologie empirique, résultats et analyses" est structurée en troischapitres. Le chapitre sept a pour objet <strong>de</strong> décrire et <strong>de</strong> justifier notre méthodologieempirique. Nous débutons l’exposé par les justifications <strong>de</strong> la démarche hypothéticodéductiveet <strong>de</strong> la logique quantitative consolidées par une enquête qualitative. Nousadoptons et adaptons la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> G.A. CHURCHILL (1979) aux impératifs <strong>de</strong> larecherche.Nous présentons, plus concrètement, le déroulement <strong>de</strong> l’enquête qualitative <strong>de</strong>sconsultations d’experts. Leur apport est indéniable dans l’épuration du projet <strong>de</strong>questionnaire. Le double test <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier poursuit l’objectif <strong>de</strong> l’amélioration <strong>de</strong> sacompréhension et la vérification <strong>de</strong> sa pertinence et <strong>de</strong> sa qualité. Nous détaillons laconstruction du questionnaire en mettant l’accent sur la modalité d’échantillonnage, lestailles et compositions <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux échantillons et la question <strong>de</strong> l’optimalité qui en découle.Avant <strong>de</strong> conclure, nous expliquons la procédure <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong> données.Le chapitre huit comprend les analyses <strong>de</strong>scriptives et les traitements d’homogénéité.Nous débutons par les résultats concernant les données socio-démographiques (triscroisés). Nous exposons les concepts <strong>de</strong> dimensionnalité et <strong>de</strong> fiabilité. Dans un premierniveau d’analyse, nous procédons aux tests d’homogénéité <strong>de</strong>s échelles par le biais <strong>de</strong>sanalyses factorielles et <strong>de</strong> l’alpha <strong>de</strong> Cronbach. Ces tests sont indispensables avantd’effectuer les calculs concernant la validation <strong>de</strong>s hypothèses.Le chapitre neuf procè<strong>de</strong> au <strong>de</strong>uxième niveau d'analyse. Il contient les analyses <strong>de</strong>vérification d’hypothèses (ANOVA à un facteur, régressions simple et multiple ainsi que lacorrélation multiple) qui portent sur les influences <strong>de</strong>s variables explicatives (celles quiinterviennent dans la formation <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale) sur la variable à expliquer(l'intention entrepreneuriale). Ces analyses permettent alors <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r certaines hypothèseset d'en rejeter d'autres.206


Chapitre 7 - La méthodologie empirique : une démarche hypothéticodéductiveinscrite au sein <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> G.A. CHURCHILL (1979)"A l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces sciences expérimentales actives, l’homme <strong>de</strong>vient un inventeur <strong>de</strong>phénomènes, un véritable contremaître <strong>de</strong> la création".Clau<strong>de</strong> BERNARDLa méthodologie empirique consiste à connecter le théorique au terrain. Il est question<strong>de</strong> stratégies opératoires qui permettent <strong>de</strong> relier les aspects théoriques et le recueil<strong>de</strong> données par <strong>de</strong>s choix méthodologiques. C’est aussi, pour F. WACHEUX (1996, p.48, 86 et 258), l’appréhension <strong>de</strong>s faits en relation avec la problématique et les logiques etoutils adoptés pour l’observation et la collecte <strong>de</strong>s informations.Selon ce même auteur, le chercheur peut construire sa propre méthodologie ou opterlibrement pour déterminer celle qui convient à son projet. Spécifique à l’objet théorique etempirique <strong>de</strong> la recherche, elle doit répondre à ses objectifs et à ses contraintes. Nousavons adopté et adapté la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> G.A. CHURCHILL (1979) en nous inspirant <strong>de</strong> J.IGALENS et P. ROUSSEL (1998, p. 11).G.A. CHURCHILL (1979) a élaboré une métho<strong>de</strong> permettant <strong>de</strong> construirerigoureusement <strong>de</strong>s instruments <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> type questionnaire à échelles multiples.Celle-ci permet d’appréhen<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s faits et <strong>de</strong> formuler <strong>de</strong>s résultats. Cette démarche estsurtout utilisée en sciences <strong>de</strong> gestion dans les disciplines du marketing, et à un <strong>de</strong>grémoindre en GRH, où il est question d'images, <strong>de</strong> perceptions, d'attitu<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> croyances et<strong>de</strong> comportements. Dans ce type <strong>de</strong> recherches, cette métho<strong>de</strong> permet <strong>de</strong> réduire lesdifficultés que posent l'élaboration <strong>de</strong>s questionnaires ainsi que les problèmes <strong>de</strong>dimensionnalité et <strong>de</strong> fiabilité <strong>de</strong>s mesures.La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> G.A. CHURCHILL (1979) se prête bien à notre recherche car nousétudions un phénomène non directement observable (l'intention entrepreneuriale), pourlequel il n’existe pas <strong>de</strong> travaux dans le contexte français. La génération <strong>de</strong> questions et207


d’items concernant les attitu<strong>de</strong>s, les normes subjectives et les perceptions d’étudiantssuivant <strong>de</strong>s formations ou <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> spécialisation ou d’accompagnement enentrepreneuriat et en création d’entreprise s’en trouve facilitée.Un <strong>de</strong> nos objectifs <strong>de</strong> recherche est <strong>de</strong> vérifier si ces formations ou programmesinfluencent l’intention entrepreneuriale. Il est indiqué <strong>de</strong> comparer cette intention à celled’individus ne suivant pas ce type d’enseignement. Nous avons alors intégré dans notreprotocole empirique cette comparaison modulant <strong>de</strong> la sorte la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> G.A.CHURCHILL (1979).La stratégie comparative, dans le cas <strong>de</strong> notre recherche, est essentiellement unmo<strong>de</strong> d’analyse particulier et non une finalité ; l’objectif étant <strong>de</strong> confronter <strong>de</strong>uxcontextes comportant quelques similitu<strong>de</strong>s pour mettre en évi<strong>de</strong>nce d’éventuellesdifférences et les expliquer.Après avoir choisi la méthodologie empirique, F. WACHEUX (1996, p. 86) conseille<strong>de</strong> fournir les éléments et arguments permettant <strong>de</strong> l’évaluer, notamment en spécifiant lesconditions <strong>de</strong> réalisation sur le terrain. Celles-ci peuvent être schématisées <strong>de</strong> la façonsuivante :208


Définition <strong>de</strong>s principaux construitsTraduction <strong>de</strong>s questions <strong>de</strong> recherche en variablesmesurablesElaboration du projet <strong>de</strong> questionnaireQuestionnaire5 moutures avantla versiondéfinitiveValidité <strong>de</strong> contenuEpurationSuppression, modification et génération d’itemsEnquête qualitative auprès <strong>de</strong> 9 chercheurs et 3professionnels experts en entrepreneuriatPremier test du projet <strong>de</strong> questionnaire auprès <strong>de</strong> 23étudiants en 1 ère année à l'ESC LyonDeuxième test du projet <strong>de</strong> questionnaire auprès <strong>de</strong> 42étudiants en Maîtrise IUP Management et gestion <strong>de</strong>l'université <strong>de</strong> RouenRecueil <strong>de</strong> donnéesEnquêtes auto-administrées auprès <strong>de</strong> 178 étudiants suivant<strong>de</strong>s programmes ou <strong>de</strong>s formations en entrepreneuriat ou encréation d’entreprise (5 DESS IAE et 6 écoles <strong>de</strong>management et gestion) et <strong>de</strong> 176 étudiants dans 5 DESSCAAECodification <strong>de</strong>s variables avec le logiciel SPSSSaisie <strong>de</strong>s réponsesRegroupement <strong>de</strong> certaines modalités <strong>de</strong> réponseEpuration <strong>de</strong>s items - Tests <strong>de</strong> fiabilitéTests <strong>de</strong> validité <strong>de</strong>s itemsRésultats, analyses et interprétationFigure 16 - Les phases <strong>de</strong> la méthodologie empirique209


L’objet <strong>de</strong> ce chapitre est d’expliciter concrètement les stratégies opératoires. Avantd’aller plus finement dans le protocole empirique, nous <strong>de</strong>vons justifier et légitimer lechoix <strong>de</strong> la démarche hypothético-déductive jumelée avec une logique quantitative. Nousprésentons la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> G.A. CHURCHILL (1979) et les aménagements opérés dans lecadre <strong>de</strong> notre travail. Nous distinguons les phases exploratoire et <strong>de</strong> validation. Pour <strong>de</strong>sraisons didactiques, nous exposons d’abord les sections relatives à l’enquête qualitative etaux tests du projet <strong>de</strong> questionnaire, avant <strong>de</strong> développer la construction du questionnairelui-même 387 . Nous souhaitons montrer les diverses modifications (génération, modificationet suppression d’items) qu’a connues celui-ci suite aux consultations d’experts et au doubletest.Notre objectif dans ce chapitre est par ailleurs <strong>de</strong> rendre compte <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong>d’échantillonnage adoptée. Celle-ci est accompagnée <strong>de</strong> la composition <strong>de</strong> notreéchantillon <strong>de</strong> référence. Notre perspective comparative nous amène à rechercher unehomogénéité dans la constitution d’un échantillon témoin. Nous analysons l’optimalité <strong>de</strong>séchantillons qui interroge les chercheurs en sciences sociales. Nous terminons ce chapitreen évoquant le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong>s observations.7.1. Pourquoi avoir choisi une démarche hypothético-déductive appuyéesur une approche qualitative ?Le clivage traditionnel dans les sciences <strong>de</strong> gestion distingue les approches quantitativeet qualitative, et les logiques déductive et inductive 388 . La déduction est l’expressioncourante du positivisme. Elle implique <strong>de</strong> partir d’une(<strong>de</strong>) question(s) "précise(s)". Aprèsavoir défini les concepts <strong>de</strong> façon rigoureuse et traduit les analyses théoriques enhypothèses "testables", le chercheur conçoit alors, à partir d’un échantillon représentatif,une enquête empirique pour confirmer ou infirmer la validité <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières.387 Pour l’analyse comparative, nous avons élaboré <strong>de</strong>ux projets <strong>de</strong> questionnaire. Le premier concerne <strong>de</strong>sétudiants ayant suivi <strong>de</strong>s formations ou programmes en entrepreneuriat ou création d’entreprise ; le seconds’adresse à <strong>de</strong>s étudiants en DESS CAAE. Ces <strong>de</strong>ux questionnaires sont quasiment i<strong>de</strong>ntiques (à <strong>de</strong>uxdifférences près que nous exposons dans les sections "7.5.2.4. Le cursus entrepreneurial" et "7.5.3. La fichesignalétique"). Ainsi, dans la suite <strong>de</strong> ce chapitre, nous utilisons les termes "projet <strong>de</strong> questionnaire" et"questionnaire" au singulier.388 La logique inductive consiste à enquêter sur un fragment <strong>de</strong> réalité sociale aux caractéristiques a priori peuconnues.210


La démarche hypothético-déductive, combinée à une approche quantitative, cherche àdéterminer si les variables explicatives possè<strong>de</strong>nt bien les propriétés et les relationsanticipées par le modèle. L’objectif principal <strong>de</strong> la recherche est <strong>de</strong> décrire l’intentionentrepreneuriale en vue <strong>de</strong> lui donner un caractère explicatif et prédictif. Trois raisonsmajeures expliquent donc le choix <strong>de</strong> cette démarche.La première tient à l’abondance <strong>de</strong> travaux sur les facteurs et les influences menantles individus à la création d’entreprise, sans pour autant qu’ils soient "connectés"directement à l’intention entrepreneuriale 389 .La secon<strong>de</strong> raison trouve son argument dans l’existence <strong>de</strong> travaux anglo-saxons etscandinaves sur l’intention entrepreneuriale. Celle-ci a été mesurée empiriquementpar <strong>de</strong>s questionnaires fermés, sous forme dichotomique et à échelles 390 . En tenantcompte <strong>de</strong>s différences culturelles et en prenant les précautions spécifiques au contextefrançais, ces travaux peuvent être "transposables" dans celui-ci.La <strong>de</strong>rnière raison s’explique par la théorie du comportement planifié <strong>de</strong> I. AJZEN(1991) qui stipule que l’influence <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s perceptions sur l’intention estmieux perçue grâce à la formulation préalable d’un système d’hypothèses. Celles-cidoivent être testées à travers <strong>de</strong> larges et pertinents échantillons.Le caractère scientifique <strong>de</strong> toute recherche est notamment subordonné au dispositifméthodologique d’opérationnalisation <strong>de</strong>s hypothèses. En plus <strong>de</strong>s recherchesdocumentaires et <strong>de</strong>s réflexions personnelles, nous avons procédé à une enquête"qualitative" <strong>de</strong> consultations d’experts, directement ou indirectement intéressés parl’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat. Il s’agit "<strong>de</strong> réduire en permanence les incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>situations <strong>de</strong> recherche" (F. WACHEUX, 1996, p. 32). Notre but est <strong>de</strong> faire émerger leserreurs liées à la conception <strong>de</strong>s questions et <strong>de</strong>s échelles.389Nous voulons dire par là que ces travaux ne distinguent pas les phases amont du processusentrepreneurial. Les auteurs exposent <strong>de</strong>s approches et <strong>de</strong>s résultats sur les processus menant à la créationd’entreprise sans que ceux-ci ne soient liés à l’une <strong>de</strong>s phases amont que nous avons présentées en figure 9dans le premier chapitre (Cf. supra., p. 47-50, "1.4. L’intention entrepreneuriale : une phase en amont duprocessus entrepreneurial)".390 Parmi les travaux ayant opérationnalisé l’intention entrepreneuriale et ses variables explicatives, nouscitons E. AUTIO et alii (1997, op.cit.), T.M. BEGLEY et alii (1997, op.cit.), J.M. CRANT (1996, op.cit.),P. DAVIDSSON (1995, op.cit.), A.F. DE NOBLE et alii (1999, op.cit.), E.J. DOUGLAS (1999, op.cit.), T.ERIKSON (1998, op.cit.), L. KOLVEREID (1996, op.cit. ; 1997, op.cit.), N.F. KRUEGER et A.L.CARSRUD (1993, op.cit.), N.F. KRUEGER et alii (2000, op.cit.), R. RAIJMAN (2001, op.cit.), A.TKACHEV et L. KOLVEREID (1999, op.cit.) et T. VOLERY et alii (1997, op.cit.).211


7.2. Une adaptation <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> G.A. CHURCHILL (1979)Cette métho<strong>de</strong> peut être considérée comme une définition d'échelles multiples enplusieurs étapes. Elle constitue "une démarche méthodologique qui s'applique seulementau processus <strong>de</strong> création et <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s échelles d'attitu<strong>de</strong>s multiples ou multiitems…Cette métho<strong>de</strong> consiste à élaborer <strong>de</strong>s échelles où plusieurs énoncés mesurent unseul indicateur" (J. IGALENS, P. ROUSSEL, 1998, p. 113, 114) 391 .Un grand débat en méthodologie empirique, notent J. IGALENS et P. ROUSSEL (1998,p. 49) et Y. EVRARD et alii (1997), concerne les résultats <strong>de</strong>s données recueillies parquestionnaire avec <strong>de</strong>s échelles d'attitu<strong>de</strong>s. Ces résultats sont souvent sujets à <strong>de</strong>s erreurs<strong>de</strong> dimensionnalité et <strong>de</strong> fiabilité. La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> G.A. CHURCHILL (1979) estparticulièrement appropriée pour y remédier dans notre projet <strong>de</strong> recherche. Toutd’abord, nos variables (explicatives et à expliquer) sont en gran<strong>de</strong> partie traduites enéchelles multi-items. Ensuite, l’inexistence <strong>de</strong> travaux dans le contexte françaisopérationnalisant nos hypothèses nous y incite davantage.Cette métho<strong>de</strong>, présentée ci-<strong>de</strong>ssous, propose un cadre <strong>de</strong> travail et une démarche quipermettent d’élaborer avec rigueur <strong>de</strong>s instruments <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> type questionnaire àéchelles multi-items. N.F. KRUEGER et alii (2000, p. 425) affirment que l'utilisation <strong>de</strong>ces <strong>de</strong>rnières pour mesurer les construits d'un modèle "intentionnel" réduit les erreurs <strong>de</strong>mesure 392 .391 La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> G.A. CHURCHILL (1979) s'inscrit dans le modèle <strong>de</strong> la vraie valeur, "connu aussi sous lenom <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong> l’erreur <strong>de</strong> mesure (Roehrich, 1993)", qui vise à tester la qualité <strong>de</strong>s instruments telsque les échelles d'attitu<strong>de</strong>s. Cette théorie est formalisée comme suit : "mesure obtenue = vraie valeur +erreur systématique + erreur aléatoire". Elle repose sur l'hypothèse qui veut que si un questionnaire respecteles critères <strong>de</strong>s validités convergente et discriminante, les erreurs systématique et aléatoire seront alors peuimportantes.La phase exploratoire <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> tente <strong>de</strong> réduire l'erreur aléatoire, "c’est-à-dire l’exposition <strong>de</strong>l’instrument aux "aléas tels que les circonstances, l’humeur <strong>de</strong>s personnes interrogées… Elle a donc pourobjectif <strong>de</strong> limiter les réponses aléatoires ne correspondant pas à la véritable position <strong>de</strong> la personneinterrogée" (Y. EVRARD et alii, 1997, op.cit, p. 288). La phase <strong>de</strong> validation tente <strong>de</strong> réduire non seulementl'erreur aléatoire, mais aussi l'erreur systématique liée à la conception <strong>de</strong>s échelles.392 "It would equally valuable if future studies would employ multiple-item measures of key construct toreduce measurement error. Although research into intentions and self-efficacy has often used multi-itemmeasures, multiple items would increase confi<strong>de</strong>nce of researchers at little cost".212


21Specify domain of constructRecommen<strong>de</strong>d Coefficients or TechniquesLiterature search3Generate sample of itemsCollect dataLiterature searchExperience surveyInsight stimulating examplesCritical inci<strong>de</strong>ntsFocus groups45Purify measureCollect dataCoefficient alphaFactor analysis67Assess reliabilityAssess validityCoefficient alphaSplit-half reliabilityMultitrait-multimethod matrixCriterion validity8Develop normsAverage and other statisticssummarizing distribution of scoresFigure 17 - Suggested procedure for <strong>de</strong>veloping better measures (G.A. CHURCHILL,1979, p. 66)Précisons d'emblée que cette métho<strong>de</strong> n’est pas un cadre méthodologique rigi<strong>de</strong> etséquentiel. Elle tolère <strong>de</strong>s aménagements en s'adaptant au contexte et aux objectifs <strong>de</strong> larecherche. Alors que G.A. CHURCHILL (1979) préconise une double collecte <strong>de</strong> données(les étapes 3 et 5), nous n’en avons opéré qu’une seule sur laquelle a porté l’ensemble <strong>de</strong>nos analyses 393 .393 La première collecte sert à un premier niveau d’analyse <strong>de</strong> dimensionnalité et <strong>de</strong> fiabilité (i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>structures factorielles). La <strong>de</strong>uxième permet d’administrer le même questionnaire mais purifié <strong>de</strong> ces itemsinadaptés. Les conséquences prévisibles pour notre recherche seraient d’opérer <strong>de</strong>s analyses sur <strong>de</strong>s variablesdont la fiabilité et les validités convergente et discriminante ne sont pas stables.213


Les propos suivants décrivent la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> G. A. CHURCHILL (1979) en insistant surson adaptation à notre cadre <strong>de</strong> recherche. Elle se subdivise en <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s phases :exploratoire et <strong>de</strong> validation. A chacune <strong>de</strong>s étapes <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>rnière, il est possible d'opérer<strong>de</strong>s itérations avec la phase exploratoire pour modifier tout ou une partie du questionnaire.7.2.1. La phase exploratoireCette phase est importante car <strong>de</strong> la définition et <strong>de</strong> la traduction <strong>de</strong>s concepts en itemsdépendra en partie la qualité <strong>de</strong> la mesure. La phase exploratoire se décompose en quatreétapes : la spécification du domaine du construit, la génération d’un échantillon d’items, lacollecte <strong>de</strong>s données et la purification <strong>de</strong> l’instrument <strong>de</strong> mesure.7.2.1.1. Spécification du domaine du construitLa première étape du cadre méthodologique <strong>de</strong> G.A. CHURCHILL (1979) estconsacrée à la définition <strong>de</strong>s construits 394 . Dans un premier temps, il s'agit d'i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>façon exhaustive, l'ensemble <strong>de</strong>s construits et variables utiles à la compréhension duproblème étudié. Dans un second temps, il est question <strong>de</strong> retenir pour chaque variableexplicative une définition précise, ou d’en proposer une si la littérature n’en fournit pas. Laconceptualisation, note M. GRAWITZ (1996, p. 348), doit gui<strong>de</strong>r la recherche en luiprocurant au départ un point <strong>de</strong> vue.Il convient par ailleurs, poursuit G.A. CHURCHILL (1979), <strong>de</strong> présenter les courantsthéoriques qui ont étudié le problème, <strong>de</strong> s'inscrire dans l'un d'eux en justifiant son choix.Ensuite, le chercheur doit confirmer les premières idées sur les caractéristiques duphénomène étudié à travers l'analyse <strong>de</strong> cas précis. Cette <strong>de</strong>rnière permet alors unemeilleure compréhension du phénomène étudié et ai<strong>de</strong> à l'élaboration <strong>de</strong>s items 395 .La revue <strong>de</strong> la littérature et les réflexions personnelles que nous avons menéesrépon<strong>de</strong>nt à cette première étape. Nous avons défini tous nos concepts en empruntant à <strong>de</strong>s394 Le terme "construit" est utilisé, selon Y. EVRARD et alii (1997, op.cit, p. 304), du fait que l'on considèreles mesures comme <strong>de</strong>s constructions élaborées sur la base <strong>de</strong>s concepts qui conditionnent notrereprésentation du sujet étudié.395 Les consultations d’experts que nous avons menées répon<strong>de</strong>nt à cette exigence.214


auteurs ou en proposant nos propres acceptions 396 ; nous avons argumenté notre cadrethéorique et justifié le rejet <strong>de</strong>s autres théories qui étaient susceptibles <strong>de</strong> nous servir <strong>de</strong>bases 397 .7.2.1.2. Génération d'un échantillon d'itemsL'objectif ici est d'élaborer un projet <strong>de</strong> questionnaire. Tout d’abord, le chercheur puisedans la littérature afin d'i<strong>de</strong>ntifier toutes les échelles qui ont été élaborées et qui peuventêtre adaptées à ses construits. Il est souvent appelé à construire ses propres échelles, surtoutpour <strong>de</strong>s sujets à caractère exploratoire.Ensuite, la finalité <strong>de</strong> cette étape est <strong>de</strong> tester "la validité <strong>de</strong> contenu" 398 pour améliorerla construction <strong>de</strong>s échelles, c'est-à-dire s'assurer que les items élaborés dans le projet <strong>de</strong>questionnaire pour mesurer le problème étudié appréhen<strong>de</strong>nt bien ses différents aspects (J.IGALENS et P. ROUSSEL, 1998, p. 104). La validation du contenu implique, dans notrecas, comme le recomman<strong>de</strong> G.A. CHURCHILL (1979), <strong>de</strong> soumettre le projet <strong>de</strong>questionnaire à <strong>de</strong>s experts directement impliqués dans <strong>de</strong>s problématiquesentrepreneuriales en général, et l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat en particulier. Nousavons mené <strong>de</strong>s entretiens avec <strong>de</strong>s universitaires et <strong>de</strong>s professionnels 399 .7.2.1.3. Collecte <strong>de</strong>s donnéesA ce sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong>, le chercheur doit arrêter le mo<strong>de</strong> d'administration duquestionnaire et la taille <strong>de</strong> l'échantillon. Les techniques d'analyses statistiquesrecommandées par G.A. CHURCHILL (1979), notamment l'ACP (Analyse en ComposantePrincipale), conditionnent en partie la taille <strong>de</strong> l'échantillon. Selon la rigueur scientifiquequ'il veut imposer à ses résultats, le chercheur définit un échantillon dont la taille peut396Cf. supra., p. 178-201, "6.1. Définitions et acceptions <strong>de</strong>s variables explicatives <strong>de</strong> l'intentionentrepreneuriale et hypothèses <strong>de</strong> recherche".397 Cf. supra., p. 159-171, "5.1. Le cadre théorique <strong>de</strong> la recherche".398 C'est la "validité <strong>de</strong> consensus" <strong>de</strong> Y. EVRARD et alii (1997, op.cit, p. 294).399 Cf. infra, p. 218-219, "7.3. L’enquête qualitative : les consultations d’experts".215


comprendre 5 à 10 fois plus d'individus qu'il n'y a d'items introduits dans une même ACP.L’auteur note qu’il est préférable <strong>de</strong> choisir l’ACP contenant le plus grand nombre d’items.7.2.1.4. Purification <strong>de</strong> l'instrument <strong>de</strong> mesureCette ultime étape <strong>de</strong> la phase exploratoire se propose <strong>de</strong> purifier les échelles <strong>de</strong> mesure<strong>de</strong> façon quantitative au cours d'un processus par itérations. Dans une première itérationoù le chercheur teste la fiabilité et opère <strong>de</strong>s analyses factorielles, les items qui nuisentà la cohérence interne <strong>de</strong>s échelles, c'est-à-dire à l'i<strong>de</strong>ntification d'une structure factorielleclaire, sont éliminés ou modifiés. La modification d'un énoncé est nécessaire lorsque l'itemnuit faiblement à la cohérence interne et qu'il procure une information importante.Dans une <strong>de</strong>uxième itération où il aura supprimé les items inadaptés, le chercheursoumettra à nouveau les données recueillies au test <strong>de</strong> fiabilité, notamment à l'alpha <strong>de</strong>Cronbach et aux analyses factorielles.Une fois terminée la purification <strong>de</strong>s instruments <strong>de</strong> mesure, une nouvelle version duquestionnaire est alors rédigée si besoin est. Celle-ci est soumise à une <strong>de</strong>uxième collecte<strong>de</strong> données ainsi qu’aux analyses statistiques <strong>de</strong> la phase <strong>de</strong> validation.7.2.2. La phase <strong>de</strong> validationAu-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la réduction <strong>de</strong> l'erreur aléatoire qui doit se poursuivre dans la phase <strong>de</strong>validation, il est question aussi <strong>de</strong> réduire l'erreur systématique liée à une mauvaiseconception <strong>de</strong>s instruments <strong>de</strong> mesure. Cette phase regroupe quatre étapes qui nous mènentà la confirmation ou à l’infirmation <strong>de</strong>s hypothèses <strong>de</strong> recherche 400 .7.2.2.1. Collecte <strong>de</strong>s donnéesCe second recueil <strong>de</strong> données doit respecter <strong>de</strong>ux conditions au regard <strong>de</strong>scaractéristiques <strong>de</strong> l'échantillon. Pour ce qui est <strong>de</strong> la taille, le chercheur doit reconduire lesnormes observées à l'étape 3 <strong>de</strong> la phase exploratoire. Concernant la composition, il est400 Pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> présentation, nous avons regroupé les étapes 6 et 7 <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong>.216


souhaitable <strong>de</strong> choisir un nouvel échantillon afin d'éviter différents biais tels que les effets<strong>de</strong> maturité et <strong>de</strong> désirabilité sociale.Comme nous l’avons déjà signalé, nous n’avons opéré qu’une seule collecte <strong>de</strong>données sur laquelle a porté l’ensemble <strong>de</strong> nos analyses (les étapes 6 à 8 <strong>de</strong> lamétho<strong>de</strong>) 401 ; les impératifs <strong>de</strong> temps ont rendu quasiment impossible une doublecollecte 402 .7.2.2.2. Estimation <strong>de</strong> la fiabilité et <strong>de</strong> la validitéLors <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux étapes, l'objectif principal consiste à tester la stabilité <strong>de</strong>s validitésconvergente et discriminante du questionnaire dans le temps et sur un autre échantillon. S'ilse révèle que <strong>de</strong>s items nuisent à l'homogénéité 403 et à la cohérence interne <strong>de</strong>s échelles, lechercheur doit envisager leur élimination définitive.Le test <strong>de</strong> validité discriminante concerne non seulement les instruments <strong>de</strong> mesureutilisés, mais aussi les construits théoriques développés dans le modèle d'analyse. Cettevalidité permet <strong>de</strong> savoir si les différents items censés mesurer une variable dumodèle ne mesurent effectivement que celle-ci (et pas une autre).Si cela est vérifié, l'échelle à laquelle appartiennent ces items présente <strong>de</strong>s qualités <strong>de</strong>validité discriminante. Du même coup, les construits théoriques sont clairement i<strong>de</strong>ntifiéset indépendants les uns <strong>de</strong>s autres. La validité discriminante occupe l'essentiel <strong>de</strong>s travauxd'analyse dans les tests <strong>de</strong> validation <strong>de</strong> questionnaire. Le plus souvent, elle est fondée surles analyses factorielles.7.2.2.3. Développement <strong>de</strong> normesUne fois la fiabilité et la validité du questionnaire vérifiées, le chercheur opère <strong>de</strong>scalculs <strong>de</strong>s scores pour chaque échelle du questionnaire. Les analyses statistiques401 Cf. supra., p. 212-214, "7.2. Une adaptation <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> G.A. CHURCHILL (1979)".402 Pour réaliser un <strong>de</strong>uxième recueil <strong>de</strong> donnés, il fallait attendre l’entrée universitaire suivante, c’est-à-dire2002-2003. Notre collecte comme, nous le verrons plus loin, s’est étalée <strong>de</strong> mars à juin 2002.403 Ce concept est exposé au chapitre huit, cf. infra., p. 257-260, "8.2.L’homogénéité <strong>de</strong>s échelles".217


adéquates ont pour objet <strong>de</strong> confirmer ou d’infirmer les hypothèses. Le développement <strong>de</strong>s"normes" trouve un intérêt principal dans les comparaisons que l’on peut opérer avec <strong>de</strong>sétu<strong>de</strong>s empiriques antérieures ou postérieures.Si la présence (ou l'absence) <strong>de</strong> liens entre certaines variables <strong>de</strong> la recherche estconforme aux résultats et prédictions issus <strong>de</strong>s théories fondées sur les travaux antérieurs,alors "la validité nomologique" (Y. EVRARD et alii, 1997, p. 294), appelée aussi validitéexterne, <strong>de</strong> tout ou partie <strong>de</strong>s concepts développés sera établie.Précisons que cette validité est fonction <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> la comparaison, laquelledoit tenir compte <strong>de</strong>s différences contextuelles et culturelles. En outre, il est nécessaire queles modèles théoriques testés soient similaires et que les techniques utilisées pour obtenirles résultats soient voisines. Ces difficultés propres à l’analyse comparative expliquent lafaiblesse <strong>de</strong> la validité externe <strong>de</strong> certaines étu<strong>de</strong>s, les résultats ainsi obtenus n’étant pastoujours i<strong>de</strong>ntiques. Pire encore, il n’est pas rare <strong>de</strong> se retrouver en situation <strong>de</strong>contradiction.7.3. L’enquête qualitative : les consultations d’expertsAprès la recherche documentaire et les réflexions personnelles pour élaborer le projet <strong>de</strong>questionnaire, G.A. CHURCHILL (1979) recomman<strong>de</strong> <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r les instruments <strong>de</strong>mesure (items) en vérifiant la validité <strong>de</strong>s construits. Il s’agit <strong>de</strong> consoli<strong>de</strong>r, à travers <strong>de</strong>sconsultations d’experts, la validité <strong>de</strong> contenu <strong>de</strong> notre projet <strong>de</strong> questionnaire pouraméliorer la construction <strong>de</strong>s échelles 404 . Ceci constitue une précaution nécessaire avant<strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à toute analyse <strong>de</strong> dimensionnalité et <strong>de</strong> fiabilité, et aux traitements sur lesliaisons entre notre variable à expliquer et les variables explicatives.Cette enquête qualitative a donc pour objectif <strong>de</strong> juger la pertinence <strong>de</strong>s items à mesurerchacune <strong>de</strong>s variables retenues dans notre modèle. Autrement dit, il est question <strong>de</strong> lavalidité <strong>de</strong> ces instruments qui doivent opérationnaliser le mieux possible ces variables. Ils'agit <strong>de</strong> répondre à la question, notent Y. EVRARD et alii (1997, p. 294), "Mesure-t-on cequ'on cherche à mesurer ?".404 C’est le cas par exemple <strong>de</strong> T.M. BEGLEY et alii (1997, op.cit). Ils ont consulté <strong>de</strong>s experts asiatiquesdans le domaine <strong>de</strong> l’entrepreneuriat pour générer <strong>de</strong>s items sur les variables explicatives <strong>de</strong> l’intentionentrepreneuriale.218


Concrètement, cette enquête que nous qualifions d’"épuration du questionnaire",nous permettra d'améliorer la compréhensibilité et l’intelligibilité <strong>de</strong>s items en modifiantceux qui sont mal adaptés. Elle doit aussi éliminer ceux qui ne sont pas pertinents etgénérer <strong>de</strong>s items que la littérature ou nos réflexions personnelles n'ont pas dévoilés.Notre enquête qualitative se matérialise par <strong>de</strong>s consultations d’experts directementconcernés par <strong>de</strong>s thématiques entrepreneuriales, notamment l’enseignement <strong>de</strong>l’entrepreneuriat. Leurs expériences et leurs connaissances <strong>de</strong> diverses problématiquesentrepreneuriales constituent un apport indéniable dans l’opérationnalisation <strong>de</strong> noshypothèses. Cette enquête revêt donc une importance <strong>de</strong> premier ordre dans notreprotocole empirique car elle consoli<strong>de</strong> la rigueur scientifique <strong>de</strong> notre projet.Nos consultations ont eu lieu en septembre 2001 et janvier 2002, c’est-à-dire avant etaprès le premier test du projet <strong>de</strong> questionnaire. Nous avons contacté 13 universitaires et 4professionnels, mais l’échantillon final se compose <strong>de</strong> 12 individus. En effet, 9universitaires, professeurs, habilités à diriger <strong>de</strong>s recherches et maîtres <strong>de</strong> conférence ensciences <strong>de</strong> gestion, et 3 professionnels ont pris soin <strong>de</strong> nous répondre. Il est généralementnécessaire, selon les recommandations <strong>de</strong> G.A. CHURCHILL (1979), <strong>de</strong> réunir <strong>de</strong>séchantillons <strong>de</strong> 10 à 30 personnes.Nous avons joint pour chaque (groupe <strong>de</strong>) question(s) ou échelle(s) l’hypothèsecorrespondante. Ainsi, les experts peuvent mieux apprécier l’opérationnalisation <strong>de</strong> cette<strong>de</strong>rnière selon sa formulation et son sens. Ces consultations ont été fructueuses tant auniveau du contenu que <strong>de</strong>s recommandations sur les précautions à prendre pour faciliter lacodification informatique préalable aux analyses statistiques. Cependant, cette enquêten’a pas remis fondamentalement en cause les intitulés et les items <strong>de</strong> nos questions.Notons enfin, dans le volet <strong>de</strong>s consultations, qu’une collègue PRAG d’anglais, nous aaidé dans la traduction <strong>de</strong>s échelles anglo-saxonnes.7.4. Le double test du projet <strong>de</strong> questionnaireLe test, nous indique M. GRAWITZ (1996, p. 501), permet d’explorer le problème àétudier sur un échantillon réduit présentant quelques caractéristiques <strong>de</strong> la population <strong>de</strong>219


l’enquête. Il a pour objectif <strong>de</strong> vérifier la qualité et la pertinence d’un questionnaire. Cetteétape du protocole empirique a pour finalité d’assurer que les questions, tellesqu’elles sont formulées et conçues, sont bien comprises et assimilées par les étudiants,<strong>de</strong>stinataires finaux <strong>de</strong> notre enquête.Le premier test du projet <strong>de</strong> questionnaire s’est déroulé en novembre 2001 auprès <strong>de</strong> 23étudiants <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième année <strong>de</strong> l’ESC Lyon. Nous l’avons opéré en classe, à la fin d’uncours. Nous avons <strong>de</strong>mandé à chaque individu d’expliquer les raisons <strong>de</strong>s choix <strong>de</strong> sesréponses, et d’indiquer les questions qu'il avait mal comprises. Nous avons appréhendé lamanière dont les étudiants interprétaient ces <strong>de</strong>rnières, et vérifié éventuellement celles quiprésentaient <strong>de</strong>s ambiguïtés.Ce premier test a révélé quelques mauvaises formulations et "incompréhensions". Aprèsavoir remédié à ces faiblesses en modifiant ou en éliminant certains énoncés, nous avonsélaboré une <strong>de</strong>uxième version <strong>de</strong> notre projet <strong>de</strong> questionnaire. Soumis à une secon<strong>de</strong>consultations d’experts, nous l’avons testé à nouveau, à la fin d’un cours en février 2002,auprès <strong>de</strong> 42 étudiants en Maîtrise IUP Management et Gestion <strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong> Rouen.Pour la taille <strong>de</strong>s échantillons du test, nous répondons largement à un critère formulépar Y. EVRARD et alii (1997, p. 245). Ces auteurs indiquent qu’elle doit être compriseentre 12 et 30 individus.Le test d’un projet <strong>de</strong> questionnaire offre, en outre, l’avantage d’estimer la durée<strong>de</strong> son administration. De manière générale, les répondants ont trouvé celle-ci "correcte".Des chronométrages ont montré que le temps moyen <strong>de</strong> réponse avoisinait 20 minutes.Cette information sera reprise dans la présentation <strong>de</strong> l’objet du questionnaire en vue <strong>de</strong>rassurer les étudiants qui surestiment cette durée à cause <strong>de</strong> l’effet visuel (le questionnairecontient sept pages).Au final, les tests du projet <strong>de</strong> questionnaire n’ont pas révélé <strong>de</strong> problèmesmajeurs. Nous nous adressions à <strong>de</strong>s populations estudiantines familiarisées avec levocabulaire utilisé. Notre questionnaire a ainsi pris sa forme et son contenu définitifs suiteaux modifications induites par l’enquête qualitative et le double test. Les propos suivants leprésentent en insistant sur les modifications les plus marquantes.220


7.5. Elaboration du questionnaireLa formulation <strong>de</strong> la problématique et le cadre théorique sont indispensables pourdéfendre une thèse. Cette <strong>de</strong>rnière consiste à délimiter, concevoir et définir ce que lechercheur souhaite mesurer. Dans une optique hypothético-déductive, le questionnairereprésente, par excellence, l’instrument <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong>(<strong>de</strong>s) l’objectif(s) <strong>de</strong> recherche.Il est le maillon intermédiaire entre la théorie et le terrain ; il construit les outils <strong>de</strong> mesuredu pan théorique.L’élaboration du questionnaire exige une rigueur scientifique et un soin extrême.La construction <strong>de</strong> la première version s’est étalée d’avril à juillet 2001, soit un peu plus <strong>de</strong>3 mois. Entre le projet initial du questionnaire, épuré avec le double test et lesconsultations d’experts, et la version finale, six mois se sont écoulés et cinq mouturesdifférentes se sont succédées.Notre questionnaire est bâti à partir <strong>de</strong> huit thèmes cohérents. Il s’appuie sur un plan quiest agencé non pas selon l’ordre croissant d’émission <strong>de</strong>s hypothèses, mais en respectant<strong>de</strong>ux critères 405 . Le premier est dicté par une progressivité qui implique d’aller du plussimple au plus compliqué. Le second est imposé par une succession logique dans l’ordre<strong>de</strong>s questions. Au début, l’interviewé doit se familiariser avec le sujet <strong>de</strong> façon générale,avant <strong>de</strong> réfléchir et se prononcer sur <strong>de</strong>s questions plus difficiles. Ainsi par exemple, nousavons délibérément laissé en <strong>de</strong>rnier les questions relatives aux mesures <strong>de</strong> l’intentionentrepreneuriale et à la prise <strong>de</strong> risque.L’intégralité du questionnaire est joint en annexe 2 406 . Il compte 34 questions dont uncertain nombre a été repris par B. SAPORTA et A. FAYOLLE (2003) 407 . Nous avons tentéd’atténuer l'effet "optique" <strong>de</strong> longueur en opérant une numérotation par thème (au nombre405 Pour exemple, la première rubrique a pour objet d’opérationnaliser la variable explicative <strong>de</strong> l’hypothèse6b.406Cf. infra, p. 415-421, "Annexe 2 : Questionnaire Ecoles <strong>de</strong> management et gestion et DESSentrepreneuriat et création d’entreprise".407 Ce questionnaire concerne les étudiants ayant suivi <strong>de</strong>s programmes et formations <strong>de</strong> spécialisation oud’accompagnement en entrepreneuriat ou création d’entreprise. Notre démarche comparative nous amène àélaborer un <strong>de</strong>uxième questionnaire pour <strong>de</strong>s étudiants n’ayant pas suivi ce type d’enseignement (DESSCAAE). Ce <strong>de</strong>rnier, repris en annexe 3, comprend 36 questions Cf. infra, p. 422-428, "Annexe 3 :Questionnaire DESS CAAE". Il présente <strong>de</strong>ux différences avec le premier questionnaire (Cf. infra, p. 228-230, "7.5.2.4. Le cursus entrepreneurial" et p. 239-240, "7.5.3. La fiche signalétique").221


<strong>de</strong> 8) et non par question. Le motif est <strong>de</strong> ne pas afficher le nombre total <strong>de</strong>s questions quipourrait éventuellement décourager les répondants.L’importance du questionnaire en tant qu’instrument <strong>de</strong> mesure et la recherchepermanente <strong>de</strong> la rigueur méthodologique nous incitent à détailler, dans lescommentaires suivants, la construction <strong>de</strong> notre questionnaire rubrique par rubrique. Lebut est <strong>de</strong> permettre au lecteur d’apprécier sa fiabilité et ses limites. Nous faisons part,dans ses gran<strong>de</strong>s lignes, <strong>de</strong> l’épuration qui a résulté <strong>de</strong>s consultations d’experts et dudouble test. Avant <strong>de</strong> présenter les instruments <strong>de</strong> mesure et la fiche signalétique,reprenons la rubrique présentant l’objet <strong>de</strong> notre enquête.7.5.1. Présentation <strong>de</strong> l’objet <strong>de</strong> l’enquêteSelon M. GRAWITZ (1996, p. 502), il est important <strong>de</strong> ne pas négliger la présentation<strong>de</strong> l’objet <strong>de</strong> l’enquête. L’interviewer doit être conscient que son travail peut souvent"transgresser" l’intimité et les secrets <strong>de</strong>s enquêtés. Il est utile, poursuit-elle, <strong>de</strong> sensibiliserles interviewés sur le caractère académique <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>. En effet, parmi ceux-ci, certainsréagiront davantage au sujet, s’il leur paraît indiscret, au fait même d’être interrogés.Nous présentons l’objet <strong>de</strong> l’enquête <strong>de</strong> façon "imprécise". Pour ne pas biaiser lesréponses et éviter tout effet <strong>de</strong> "désirabilité sociale", une pratique bien connue consiste à nepas informer les sujets sur les buts réels <strong>de</strong> l'étu<strong>de</strong> à laquelle ils participent. Nous avonssimplement signalé son caractère académique et l’impact <strong>de</strong> la formation et <strong>de</strong>sexpériences personnelles sur les projets professionnels <strong>de</strong>s étudiants.Nous nous sommes engagés à fournir les résultats <strong>de</strong> notre recherche. Dans le souci<strong>de</strong> réduire les non-réponses, nous avons indiqué la durée approximative <strong>de</strong> l’enquête.Ceci est fort souhaitable, indique M. GRAWITZ (1996, p. 502). Il en est <strong>de</strong> même pourl’assurance <strong>de</strong> la confi<strong>de</strong>ntialité <strong>de</strong>s réponses, celle-ci étant une règle déontologiquerelevant <strong>de</strong> l'honnêteté intellectuelle. En outre, il semblerait que les sujets soient plusrassurés. L’introduction à notre enquête est formulée <strong>de</strong> la façon suivante :222


Cette enquête est réalisée dans le cadre d'une recherche doctorale. Elle vise àcomprendre l'impact <strong>de</strong> votre formation, ainsi que <strong>de</strong> vos expériences personnelles, survotre projet professionnel.Nous vous tiendrons informés <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> par le biais <strong>de</strong> votreassociation <strong>de</strong>s étudiants ou du BDE. Le temps que vous consacrerez à ce questionnairen’excé<strong>de</strong>ra pas 20 minutes. Nous vous assurons que la confi<strong>de</strong>ntialité totale <strong>de</strong> vosréponses sera préservée.7.5.2. Les instruments <strong>de</strong> mesure : <strong>de</strong>s emprunts et <strong>de</strong>s constructions personnellesLes instruments <strong>de</strong> mesure traduisent nos hypothèses en variables, circonscrites par <strong>de</strong>squestions <strong>de</strong> différentes natures, en vue <strong>de</strong> les confirmer ou <strong>de</strong> les infirmer. Notredémarche hypothético-déductive repose sur un ensemble <strong>de</strong> construits articulés au seind’un modèle qui reproduirait une interprétation vali<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'intention entrepreneuriale.Il n’est pas rare, comme pour notre recherche, <strong>de</strong> se retrouver en présence <strong>de</strong> construitsnon définis. En effet, note T.M. BEGLEY et alii (1997), parce que peu d’étu<strong>de</strong>s ont étéconduites sur l’intention entrepreneuriale, qu’il existe peu <strong>de</strong> construits opérationnalisés 408 .La génération <strong>de</strong>s items a conjugué à la littérature nos réflexions personnelles et les apports<strong>de</strong>s experts. Le principe <strong>de</strong> base est que, <strong>de</strong>rrière toute hypothèse, il y a une (<strong>de</strong>s)question(s) qui doit(doivent) l’éclairer avec concision.Avant d’entamer la présentation <strong>de</strong>s huit rubriques du questionnaire, nous <strong>de</strong>vons faireau préalable quatre remarques d’ensemble pour nous entourer d’un maximum <strong>de</strong>précautions méthodologiques. La première tient à la (l’im)parité <strong>de</strong>s échelles. Nousn’avons pas trouvé <strong>de</strong> règle absolue dans la littérature. Nous avons exclu la réponsemédiane pour la totalité <strong>de</strong>s échelles ; nous avons choisi un nombre <strong>de</strong> points pairs (quatre)pour éliminer les sans opinions et les positions neutres. Nous voulons impliquer à chaquefois l’interviewé dans ses perceptions, ses attitu<strong>de</strong>s et ses (dés)accords 409 .La <strong>de</strong>uxième remarque concerne l’intégration <strong>de</strong> l’item "Autre (merci <strong>de</strong> préciser)"pour toutes les échelles et les questions multichotomiques à réponse unifiée ou à choixmultiples. Le but étant <strong>de</strong> pallier un éventuel oubli d’une modalité <strong>de</strong> réponse.408 "Since few studies have been conducted in this area, few measures exist for the constructs of interest".409 Il en est <strong>de</strong> même pour P. DAVIDSSON (1995, op.cit.) dans le test <strong>de</strong> son modèle <strong>de</strong> l’intentionentrepreneuriale ("All attitu<strong>de</strong>s were measured by four category agree-disagree statements").223


La troisième remarque s’interroge sur le sens <strong>de</strong>s modalités <strong>de</strong>s échelles. Faut-ill’alterner ou gar<strong>de</strong>r le même ? Là encore, la littérature, notamment M. GRAWITZ (1996),M. GAUTHY-SINECHAL et M. VANDERCAMMEN (1998) et Y. EVRARD et alii(1997), révèle <strong>de</strong>s contradictions. Pour éviter l'effet <strong>de</strong> halo, certains auteurs préconisentd’inverser les continuums <strong>de</strong>s échelles, s’agissant <strong>de</strong>s questions qui se suivent. L’intérêt estd'éviter un alignement <strong>de</strong>s réponses sur une même modalité. Les défenseurs <strong>de</strong> l’unicité dusens <strong>de</strong>s échelles évoquent le fait qu’il convient <strong>de</strong> ne pas "déstabiliser" le répondant. Nousavons pris cette option. Les consultations d’experts nous ont conforté dans cette voie.La <strong>de</strong>rnière remarque regar<strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> présentation <strong>de</strong>s items dans les questions àéchelles, multichotomiques à réponse unifiée ou à choix multiples. Celui-ci pourraitinfluencer les choix <strong>de</strong>s réponses dans la mesure où les items placés au début pourrontavoir une plus forte fréquence d’apparition. Le double test n'a globalement pas montré <strong>de</strong>biais induits par cet effet.7.5.2.1. Les expériences <strong>de</strong> travailL’objectif <strong>de</strong> cette première rubrique est d’opérationnaliser la variable explicative <strong>de</strong>l’hypothèse 6b ("les aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales que les étudiants acquièrent avec lesresponsabilités et la prise individuelle <strong>de</strong> décisions importantes lors d’expériencesprofessionnelles (travail ou stage) influencent positivement l’intention entrepreneuriale").Ceci est fait à travers la question 1.9 pour laquelle nous avons créé la totalité <strong>de</strong>s itemsAccessoirement, nous avons formulé <strong>de</strong>s questions (1.1 à 1.8.) pour circonscrire mieuxencore les expériences professionnelles. Nous voulons savoir leur nombre, la nature ducontrat <strong>de</strong> travail, l’effectif <strong>de</strong> l’entreprise, le secteur d’activité, la durée et le lieu <strong>de</strong>ces expériences. Cette première rubrique contient les questions ci-après :1. Les expériences <strong>de</strong> travail1.1. Avez-vous travaillé en entreprise ?Oui Non (veuillez aller à la question 2.1.)1.2. Dans combien d’entreprises avez-vous travaillé ?…….TRES IMPORTANT POUR LA SUITE DU QUESTIONNAIRE : MERCI DE LIRELE PARAGRAPHE CI-DESSOUS EN ENTIER224


Si vous avez travaillé dans plusieurs entreprises, veuillez nous renseigner, pour lesquestions 1.3. jusqu’à 1.9. sur l’expérience professionnelle qui vous semble la plussignificative en termes <strong>de</strong> prises <strong>de</strong> responsabilité et <strong>de</strong> décision, et d'implication dansun ou une partie d'un projet.1.3. Quelle était la nature <strong>de</strong> votre contrat <strong>de</strong> travail ?CDD CDI Stages Intérim Autre (merci <strong>de</strong> préciser) ……………...1.4. Dans quel type d'entreprise ?TPE (-10 salariés) PE (10 à 49 salariés) PME/PMI (50 à 249 salariés) Gran<strong>de</strong> entreprise (250 et +) Autre (organismes publics, parapublics,… : merci <strong>de</strong> préciser le nombre <strong>de</strong> salariés)………1.5. Dans quel secteur d'activité ?SecteurServices Industrie Nouvelles technologies Autre (merci <strong>de</strong> préciser) Merci <strong>de</strong> préciser1.6. Combien <strong>de</strong> mois a duré votre travail ?…………1.7. Où avez-vous effectué ce travail ?France Etranger 1.8. Si vous avez répondu "Etranger" à la question 1.7., pour quelles raisons étiez-vousparti ?1. Opportunité dans le cadre <strong>de</strong> la formation Oui Non 2. Opportunité professionnelle Oui Non 3. Rejoindre <strong>de</strong> la famille Oui Non 4. Rejoindre <strong>de</strong>s amis Oui Non 5. Découvrir un autre pays Oui Non 6. Autre (merci <strong>de</strong> préciser)1.9. Dans le cadre <strong>de</strong> votre travail (cochez une case pour chacune <strong>de</strong>s modalitéssuivantes) :1. Vous aviez <strong>de</strong>s responsabilités sur <strong>de</strong>s Aucunement Partiellement Pour une part Totalementhommesimportante2. Vous aviez <strong>de</strong>s responsabilités sur un Aucunement Partiellement Pour une part Totalementbudgetimportante3. Vous aviez <strong>de</strong>s responsabilités sur <strong>de</strong>s Aucunement Partiellement Pour une part Totalementmoyens matérielsimportante4. Vous aviez à charge <strong>de</strong> mener ou Aucunement Partiellement Pour une part Totalementparticiper à un projetimportante5. Vous preniez <strong>de</strong>s décisions importantes Aucunement Partiellement Pour une part Totalementseulimportante6. Autre (merci <strong>de</strong> préciser)225


Les questions 1.7. et 1.8 nous ont été inspirées par le modèle <strong>de</strong> l’intentionentrepreneuriale <strong>de</strong> P. DAVIDSSON (1995). L’auteur pose l’hypothèse que les individusqui voyagent sont plus enclins à créer leur entreprise 410 .Deux aménagements majeurs ont été opérés suite aux consultations d’experts et audouble test. Nous avons ajouté le commentaire précédant la question 1.3. et transformé laquestion 1.6 en numérique ouverte au lieu <strong>de</strong> codée.7.5.2.2. Les centres d’intérêt associatifsCette <strong>de</strong>uxième rubrique traduit la variable explicative <strong>de</strong> l’hypothèse 6c par lesquestions 2.3. et 2.4 ("les aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales que les étudiants acquièrent avec lesresponsabilités associatives influencent positivement l’intention entrepreneuriale"). Lesresponsabilités associatives comme un parcours favorable à la formation <strong>de</strong> l’intentionentrepreneuriale sont opérationnalisées comme suit :2. Les centres d'intérêt associatifs2.1. Dans combien <strong>de</strong> structures associatives êtes (et étiez)-vous engagé ?……….(Si vous répon<strong>de</strong>z "0" à cette question, veuillez aller à la question 3.1.)2.2. Dans quel type <strong>de</strong> structures associatives êtes (et étiez)-vous engagé ? (Vous pouvezcocher plusieurs réponses selon le nombre <strong>de</strong> vos activités)Association au sein <strong>de</strong> votre établissement (B.D.E, …) Syndicat Association en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> votre établissement Parti politique Conseil d'établissement (lycée, école, université,…) Autre (merci <strong>de</strong> préciser) ………………………………………………………………..2.3. Vous occupez (occupiez) le statut <strong>de</strong> ? (Vous pouvez cocher les <strong>de</strong>ux réponses si vousoccupez (occupiez) les <strong>de</strong>ux statuts)Membre simple Responsable 2.4. Si vous occupez (occupiez) le statut <strong>de</strong> responsable, lequel ? (Vous pouvez cocherplusieurs réponses selon vos différents statuts)Prési<strong>de</strong>nt Vice-prési<strong>de</strong>nt Secrétaire Trésorier Membre du bureau Membre du Conseil d'administration Autre (merci <strong>de</strong> préciser) ………………………………………………………………410 “… However, if experience with radical change increases the probability of founding one’s own firm, thennative Swe<strong>de</strong>s who have lived in several different places should be more prone to found businesses than thosewho have stayed in the same place their entire life”.226


L’avis d’un expert nous a permis <strong>de</strong> transformer la question 2.4., qui était ouverte, enmultichotomique à choix multiples.7.5.2.3. Les modèles d’entrepreneurA travers cette thématique, nous voulons opérationnaliser l’influence <strong>de</strong> modèlesd’entrepreneur sur l’intention entrepreneuriale ("hypothèse 5 : la connaissance par lesétudiants <strong>de</strong> modèles d'entrepreneur qu’ils souhaiteraient imiter agit positivement sur leurintention entrepreneuriale").Nous avons trouvé dans la littérature <strong>de</strong>ux travaux qui traduisent cette influence. T.M.BEGLEY et alii (1997), et T. VOLERY et alii (1997, p. 282) proposent respectivement"S’intéresser à ceux qui dirigent leurs propres entreprises" 411 , et "Suivre l’exemple d’unepersonne que j’admire" 412 . Ces items nous ont semblé "réducteurs" pour recueillir lesinformations nécessaires aux analyses <strong>de</strong> notre hypothèse. Nous avons alors développénos propres questions (3.1. et 3.4).Secondairement, nous avons cherché à connaître le nombre <strong>de</strong>s entrepreneurs, àl’intérieur ou à l’extérieur <strong>de</strong> l’entourage immédiat (questions 3.2. et 3 .5.), que lesétudiants souhaiteraient imiter. Nous voulons aussi nous informer sur le lien <strong>de</strong> parentéavec l’entourage immédiat (questions 3.3.) et avoir quelques exemples d’entrepreneuren <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> cet entourage (questions 3.6.). Enfin, il nous a semblé importantd’approfondir l’analyse en considérant les supports médiatiques sur lesquels les étudiantsont pris connaissance <strong>de</strong> ces exemples d’entrepreneurs (questions 3.7). Cette thématiquerenferme les questions ci-<strong>de</strong>ssous :3. Les modèles d’entrepreneur3.1. Y a-t-il <strong>de</strong>s entrepreneurs (professions libérales, indépendants, chefs d'entreprise,créateurs d'entreprise) dans votre entourage que vous souhaiteriez imiter ?Oui Non (veuillez aller à la question 3.4.)3.2. Combien sont-ils ?……..411 "People look up to those who run own firms".412 "To follow the example of a person I admire".227


3.3. Qui sont-ils ? (Vous pouvez cocher plusieurs réponses selon le nombred’entrepreneurs)Parents Frères ou sœurs Autres membres <strong>de</strong> la famille Amis Autre (merci <strong>de</strong> préciser) …………………. ……………………………..3.4. Y a-t-il <strong>de</strong>s entrepreneurs (professions libérales, indépendants, chefs d'entreprise,créateurs d'entreprise) en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> votre entourage, que vous souhaiteriez imiter ?Oui Non (veuillez aller à la question 4.1.)3.5. Combien sont-ils ?……..3.6. Veuillez nous donner <strong>de</strong>s exemples……...……………………………………………..3.7. Dans quels types <strong>de</strong> médias les avez-vous connus ? (Vous pouvez cocher plusieursréponses)1. Ecrits nationaux 2. Ecrits étrangers 3. Chaînes radios nationales 4. Chaînes radios étrangères 5. Chaînes télévisées nationales 6. Chaînes télévisées étrangères Le(s)quel(s) ?Les consultations d’experts nous ont conduit à intégrer la question 3.7. Les tests nousont révélé qu’il fallait préciser les termes <strong>de</strong> la question 3.4. Nous avons ainsi reformulé "Ya-t-il <strong>de</strong>s entrepreneurs en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> votre entourage, que vous souhaiteriez imiter ?" en "Ya-t-il <strong>de</strong>s entrepreneurs (professions libérales, indépendants, chefs d'entreprise,créateurs d'entreprise) en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> votre entourage, que vous souhaiteriez imiter ?".7.5.2.4. Le cursus entrepreneurialCette quatrième thématique a pour but <strong>de</strong> traduire la variable explicative <strong>de</strong>l’hypothèse 6a en échelle ("les perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales que lesétudiants acquièrent avec les programmes et les formations <strong>de</strong> spécialisation oud’accompagnement en entrepreneuriat ou en création d’entreprise influencent positivementl’intention entrepreneuriale"). Mais avant, notre optique comparative nous amène à filtreret à éliminer dans notre échantillon témoin les étudiants qui auraient suivi <strong>de</strong>s programmes228


et formations <strong>de</strong> spécialisation ou d’accompagnement en entrepreneuriat ou créationd’entreprise 413 . Nous les avons à cet effet interrogé <strong>de</strong> la façon suivante :4. Le cursus entrepreneurial4.1. Avez-vous suivi <strong>de</strong>s enseignements obligatoires en entrepreneuriat ou encréation d'entreprise ?Oui Lesquels ?…………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………….Non 4.2. Avez-vous suivi <strong>de</strong>s enseignements optionnels en entrepreneuriat ou encréation d'entreprise ?Oui Lesquels ?…………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………….Non Si vous avez répondu par Non aux questions 4.1. et 4.2., veuillez aller directement à laquestion 5.1.. Si vous avez répondu par Oui à la questions 4.1. et/ou à la question 4.2,veuillez répondre à la question 4.3.L’ensemble <strong>de</strong>s questions ci-<strong>de</strong>ssus concerne uniquement les étudiants n’ayant passuivi <strong>de</strong>s programmes et formations <strong>de</strong> spécialisation ou d’accompagnement enentrepreneuriat ou création d’entreprise (DESS CAAE). Il constitue (avec unemodalité <strong>de</strong> réponse dans une thématique que nous présenterons plus loin) lapremière <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux différences dans le contenu <strong>de</strong> nos <strong>de</strong>ux questionnaires.Pour opérationnaliser la variable indépendante <strong>de</strong> l’hypothèse 6a, nous nous sommesinspirés <strong>de</strong> l’échelle <strong>de</strong> L. KOLVEREID (1997 p. 52) et A. TKACHEV et L.KOLVEREID (1999 p. 276-277) 414 que nous avons traduite comme suit :413 Cet échantillon se compose d’étudiants en DESS CAAE. Cf. infra., p. 244-245, "7.6.2. L’échantillontémoin : la quête d’une homogénéité comparative".414 "Perceived behavioral control was measured using the following six, 7-point rating scales : (1) "For me,being self-employed would be (1 = very easy, 7 = very difficult)". (2) "If I wanted to, I could easily pursue acareer as self-employed (1 = strongly agree, 7 = strongly disagree)". (3) "As self-employed, how muchcontrol would you have over the situation ? (1 = absolutely no control, 7 = complete control)". (4) "Thenumber of events outsi<strong>de</strong> my control which could prevent me from being self-employed are (1 = very few, 7 =numerous)". (5) "If I become self-employed, the chances to success would be (1 = very low, 7 = very high)".(6) "If I pursue a career as self-employed, the chances of failure would be (1 = very low, 7 = very high)".414 "If I pursue a career as self-employed, the chances of failure would be".229


4.3. Les enseignements spécifiques à la création d'entreprise que vous avez suivis font que(cochez une case pour chacune <strong>de</strong>s modalités suivantes) :1. <strong>de</strong>venir créateur d'entreprise me serait Très difficile Difficile Facile Très facile2. si je voulais, je pourrais facilement poursuivreune carrière <strong>de</strong> créateur d'entreprise3. comme créateur d'entreprise, j'aurais uncontrôle <strong>de</strong> la situationPas du toutd'accordAbsolumentaucunPlutôt pasd'accordPeu <strong>de</strong>contrôlePlutôtd'accordBeaucoup<strong>de</strong> contrôleTout à faitd'accordContrôletotal4. le nombre d'événements qui ne seraient passous mon contrôle, et qui pourraientm'empêcher <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir créateur d'entreprise est5. si je <strong>de</strong>viens créateur d'entreprise, les chances<strong>de</strong> réussite <strong>de</strong> mon entreprise serontTrès peu élevé Peu élevé Elevé Très élevéTrès fortes Fortes Faibles TrèsfaiblesSuite aux résultats <strong>de</strong> consultations d’experts, nous avons éliminé l’item 6 "si je <strong>de</strong>vienscréateur d'entreprise, les chances d’échec <strong>de</strong> mon entreprise seront…" 415 car il sembleredondant avec l’item 5.7.5.2.5. Les attitu<strong>de</strong>s entrepreneurialesDans un premier temps, cette cinquième rubrique souhaite opérationnaliser le facteurexplicatif <strong>de</strong> l’hypothèse 1 par l’intermédiaire <strong>de</strong> la question 5.1 ("l'existence d'uneidée, ou d'un projet d'entreprise plus ou moins formalisé influence positivement l'intentionentrepreneuriale <strong>de</strong>s étudiants"). Il nous a semblé utile <strong>de</strong> nous enquérir <strong>de</strong> l’origine <strong>de</strong>l’idée ou du projet (question 5.3.) et <strong>de</strong> savoir si ceux-ci sont nés avant ou aprèsl’intégration <strong>de</strong> la formation entrepreneuriale (question 5.2.).Dans un second temps, cette rubrique se donne pour finalité <strong>de</strong> transcrire les questionset les échelles (5.4. et 5.5) capables d’appréhen<strong>de</strong>r la variable indépendante <strong>de</strong>l’hypothèse 2 ("la recherche d'informations dans le but <strong>de</strong> formaliser certains aspects <strong>de</strong>l'idée ou du projet d'entreprise influence positivement l'intention entrepreneuriale <strong>de</strong>sétudiants"). Nous les avons créées nous-même.415 "If I pursue a career as self-employed, the chances of failure would be".230


La question 5.6. conduit les étudiants à nous renseigner sur quelques aspects <strong>de</strong> leursidées ou projets. Il s’agit <strong>de</strong> vérifier la véracité <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers comme prolongementlogique à la question 5.1. La question 5.7. sert à appréhen<strong>de</strong>r l’échéance <strong>de</strong>concrétisation <strong>de</strong>s idées ou projets détenus par les étudiants. Le groupe <strong>de</strong> questionsqui renvoie aux attitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales est formulé <strong>de</strong> la façon suivante :5. Les attitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales5.1. Avez-vous une idée ou un projet d'entreprise ?Oui Non (veuillez aller à la question 8.1.)5.2. Cette idée ou projet d'entreprise est-il(elle) né(e) avant ou après que vous ayez suiviles enseignements spécifiques à l’entrepreneuriat et à la création d’entreprise ?Avant Après 5.3. Comment cette idée ou projet est-il(elle) né(e) ?1. Suite à <strong>de</strong>s rencontres avec <strong>de</strong>s entrepreneurs Oui Non 2. Suite à un projet mené pendant votre formation antérieure Oui Non 3. Suite à un projet mené pendant votre formation actuelle Oui Non 4. Suite à un emploi, à un stage Oui Non 5. En lisant la presse spécialisée Oui Non 6. Suite à un séjour à l'étranger Oui Non 7. Autre (merci <strong>de</strong> préciser)5.4. Consacrez-vous actuellement du temps à la recherche d’informations pour mieuxformaliser les aspects suivants <strong>de</strong> votre idée ou projet d'entreprise ? (Cochez une casepour chacune <strong>de</strong>s modalités suivantes)1. Le marché Pas du tout Peuconséquent2. Le produit (bien ou service) Pas du tout Peuconséquent3. Le montage du plan d'affaires Pas du tout Peuconséquent4. Autre (merci <strong>de</strong> préciser)5.5. Auprès <strong>de</strong> qui ?ConséquentConséquentConséquentTrèsconséquentTrèsconséquentTrèsconséquent1. Organismes spécialisés dans l'ai<strong>de</strong> à la création et à la reprised'entrepriseOui Non 2. CCI Oui Non 3. Agence Pour la Création d'Entreprise Oui Non 4. Chambre <strong>de</strong>s métiers Oui Non 5. Organisations professionnelles Oui Non 6. Enseignants <strong>de</strong> votre établissement Oui Non 7. Autre (merci <strong>de</strong> préciser)231


5.6. Pourriez-vous nous renseigner sur les aspects suivants <strong>de</strong> votre idée ou projetd'entreprise ? (Cochez une case pour chacune <strong>de</strong>s modalités suivantes)1. Avez-vous une idée <strong>de</strong> vos futurs clients ? Pas du toutPrécise2. Avez-vous une idée <strong>de</strong> vos besoins financiers au Pas du toutdémarrage ?Précise3. Avez-vous une idée <strong>de</strong> vos concurrents ? Pas du toutPrécise4. Avez-vous une idée <strong>de</strong> vos besoins en ressources Pas du touthumaines au démarrage ?PrécisePlutôt pasprécisePlutôt pasprécisePlutôt pasprécisePlutôt pasprécisePlutôtprécisePlutôtprécisePlutôtprécisePlutôtpréciseTout à faitpréciseTout à faitpréciseTout à faitpréciseTout à faitprécise5.7. Dans combien <strong>de</strong> temps pensez-vous concrétiser votre idée ou projet en créant votreentreprise ?Moins d’un an Entre 1 et moins <strong>de</strong> 3 ans Entre 3 et 5 ans Plus <strong>de</strong> 5 ans Un expert nous a aidé à transformer la question 5.6. Complètement ouverte au départ,elle s’énonçait dans les terme suivants : "Veuillez nous décrire votre idée ou projetd’entreprise…………".7.5.2.6. Les motivations <strong>de</strong> concrétisationCette sixième thématique a pour objet <strong>de</strong> traduire en échelle les facteurs explicatifs<strong>de</strong>s hypothèses 3a ("le besoin d'accomplissement est une motivation qui influencepositivement l’intention entrepreneuriale <strong>de</strong>s étudiants") et 3b ("la recherche <strong>de</strong>l'autonomie est une motivation psychologique qui influence positivement l’intentionentrepreneuriale <strong>de</strong>s étudiants")."Pour appréhen<strong>de</strong>r la motivation", note D. DRILLON (1995, p. 26 et 45), "il faut viser<strong>de</strong>s informations profon<strong>de</strong>s et complexes difficiles à exprimer et donc à saisir". Lesmotivations sont une composante essentielle <strong>de</strong> notre modèle. Elles peuvent être perçues àtravers <strong>de</strong>s facteurs capables <strong>de</strong> l'activer. Le premier d’entre eux que nous avons retenu estle besoin d’accomplissement pour lequel il existe plusieurs échelles. R. J. BRADLEY(1990, p. 41-43) note que huit échelles ont été développées pour mesurer le n Ach <strong>de</strong>sentrepreneurs. Ce nombre atteste <strong>de</strong> la différence dans la mesure du construit 416 .416 "The number of different measures attests to the popularity of the study of the motive, but, moreimportantly, to the variability of <strong>de</strong>finition and disagreement about measurement … In the studies, reviewedfor this paper is a consi<strong>de</strong>rable variability in the "entrepreneurial" samples studied, differentoperationalizations of achievement motivation, and a lack of consistency in the measurement of theachievement motive".232


Pour notre part, nous avons recensé les échelles <strong>de</strong> E. AUTIO et alii (1997, p. 147) 417 , <strong>de</strong>P. DAVIDSSON (1995) 418 et R. LYNN (1969, p. 529) 419 . Cette <strong>de</strong>rnière, souvent utilisée enGRH, s’applique aux choix et à la gestion <strong>de</strong>s carrières ; elle est mal adaptée pour <strong>de</strong>spopulations en cours d'étu<strong>de</strong>s. Nous n’avons pas non plus retenu les <strong>de</strong>ux premières car,telles qu’elles sont formulées, elles ne paraissent pas répondre à <strong>de</strong>s motivations <strong>de</strong>concrétisation <strong>de</strong> projet. Celle <strong>de</strong> P. DAVIDSSON (1995) nous semble particulièrementmal conçue car l’enquêté doit se référer à une "moyenne" (average) qu’il ne peut pastoujours apprécier.R.J. BRADLEY (1990, p. 47) relève que les échelles TAT (Thematic ApperceptionTest) <strong>de</strong> D.C. Mc CLELLAND et EPPS (The Edwards Personal Preference Schedule) <strong>de</strong>A.L. EDWARDS sont les plus utilisées pour mesurer le n Ach dans le champ <strong>de</strong>l’entrepreneuriat 420 . Appliqué à une population d’entrepreneurs, le TAT <strong>de</strong> D.C. McCLELLAND (1961, p. 207) montre que ceux possédant un "fort" besoind'accomplissement manifestent les caractéristiques suivantes :1. la prise <strong>de</strong> risque comme une fonction <strong>de</strong> compétence ;2. l'activité contribuant au dynamisme et/ou à l'originalité ;3. la responsabilité individuelle ;4. la connaissance <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>s décisions, l'argent étant la mesure <strong>de</strong> ces résultats ;5. l'anticipation du futur 421 .417 “I like to take initiative, and make things happen, even if this would mean greater stress and longerworking hours.I am always trying to accomplish new things, to do better than the average”.418 “I find it hard to un<strong>de</strong>rstand people who always keep on striving towards new goals although they havealready achieved all the success they could possibly have imagined (rev).To face new challenges and to manage to cope with them is extremely important to me.I always try to succeed and accomplish something more than average.I ‘m probably a bit pushing and try to improve all the time”.419 "Do you find it easy to relax completely when you are on holiday ?Do you feel annoyed when people are not punctual for appointments ?Do you dislike seeing things wasted ?Do you like getting drunk ?Do you find it easy to forget about your work outsi<strong>de</strong> normal working hours ?Would you prefer to work with a congenital but incompetent partner, rather than with a difficult highlycompetent one ?Does inefficiency make you angry ?420 “Mc Clelland's TAT has been more used extensively than any other single measure… The achievementsubscales of the Edwards Personal Preference Schedule (EPPS) is the second most frequently used measureof achievement motivation in entrepreneurship research (Edwards, 1959)".421 " Mo<strong>de</strong>rn risk-taking as a function of skill not chance ;energetic and/or novel instrumental activity ;Individual responsibility ;233


Nous avons retenu parmi celles-ci la troisième (la responsabilité individuelle) et laquatrième (la connaissance <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>s décisions, l'argent étant la mesure <strong>de</strong> cesrésultats) 422 . Gagner plus d’argent est une motivation qui revient souvent comme facteuramenant les individus à se vouloir entrepreneurs (L.-J. FILION, 1997 ; T. VOLERY et alii,1997, p. 283).Ainsi, nous avons construit notre propre échelle en conjuguant les <strong>de</strong>ux caractéristiques<strong>de</strong> D.C. Mc CLELLAND (1961) avec les motivations <strong>de</strong> vouloir aller au bout d’une idéeou d’un projet, d’avoir du pouvoir 423 et <strong>de</strong> relever un défi. Cette échelle renferme les 5items suivants :6.1. Dans quelles mesures les affirmations suivantes vous motiveraient-elles pour la miseen œuvre <strong>de</strong> votre projet ? (Cochez une case pour chacune <strong>de</strong>s modalités suivantes)1. Je prendrai <strong>de</strong>s responsabilités2. Je gagnerai plus d'argent3. Je me réaliserai en tant qu'être humain (j’iraisjusqu'au bout <strong>de</strong> mon idée ou <strong>de</strong> mon projet)4. J’aurai du pouvoir5. J’ai à cœur <strong>de</strong> relever un défiPas du toutd'accordPlutôt pasd'accordPlutôtd'accordTout à faitd'accordCette thématique souhaite aussi opérationnaliser la variable explicative <strong>de</strong>l’hypothèse 3b. Là encore, plusieurs échelles ont été développées pour mesurer larecherche <strong>de</strong> l’autonomie, notamment celles <strong>de</strong> E. AUTIO et alii (1997, p. 147) 424 et P.DAVIDSSON (1995) 425 . Nous ne les avons pas adoptées car nous pensons que tellesknowledge of results of <strong>de</strong>cisions ; money as a measure of results ; andanticipation of future possibilities".422 La première caractéristique (la prise <strong>de</strong> risque comme une fonction <strong>de</strong> compétence) se retrouve sous uneautre forme dans l’hypothèse 4.423 Notre acception du pouvoir rejoint celle <strong>de</strong> R.-J. VALLERAND (1994, p. 683). Il implique une formed’épanouissement. Selon cet auteur, il est associé à l'idée <strong>de</strong> force ; c'est la capacité d'influencer autrui mêmecontre son gré.424 "Working for an established employer is more important for me than freedom to pursue my own i<strong>de</strong>as.I prefer employment security, even if I would have less autonomy".425 “ When I am in a group I am happy to let someone else take the lead (rev).I think I’ve found it har<strong>de</strong>r than others to let authorities like parents, teachers, and superiors control me.I usually do what is expected of me and follow instructions (rev).I usually trust my own judgement and do not care much about what others say or think”.234


qu’elles sont énoncées, elles ne contiennent pas <strong>de</strong>s motivations <strong>de</strong> concrétisation <strong>de</strong>projet.Selon T. VOLERY et alii (1997, p. 282), l’autonomie d’un entrepreneur reflète savolonté d’être indépendant, son désir d’être son propre chef 426 . En tenant compte <strong>de</strong> cetteforme d’expression <strong>de</strong> la recherche d’autonomie, nous l’avons opérationnalisée par les<strong>de</strong>ux items suivants :6.1. Dans quelles mesures les affirmations suivantes vous motiveraient-elles pour la miseen œuvre <strong>de</strong> votre projet ? (Cochez une case pour chacune <strong>de</strong>s modalités suivantes)6. Je serai autonome (être mon propre chef)7. J’aspire à plus <strong>de</strong> liberté8. Autre (merci <strong>de</strong> préciser)Pas du toutd'accordPlutôt pasd'accordPlutôtd'accordTout à faitd'accord7.5.2.7. La disponibilité <strong>de</strong>s ressourcesCette septième rubrique souhaite traduire en items la variable explicative <strong>de</strong>l’hypothèse 7 ("les perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressources - informations et conseils,finances - influencent positivement l’intention entrepreneuriale"). Nous avons construitnotre propre échelle en nous appuyant sur <strong>de</strong>s facteurs contingents analysés autroisième chapitre 427 . Nous avons alors distingué les ressources financières subdivisées entrois catégories (financement bancaire, capital-risque et fonds <strong>de</strong> proximité : items 1, 2et 3), et les ressources en informations et conseils en vue <strong>de</strong> mettre en œuvre l’idée ou leprojet d’entreprise (items 4 et 5). L’échelle relative aux perceptions <strong>de</strong>s ressources estformulée par les items suivants :426 “Autonomy reflects the willingness of entrepreneurs to be in<strong>de</strong>pen<strong>de</strong>nt… The <strong>de</strong>sire to be one’s own bossfurther reflects this autonomy”.427 Cf. supra., p. 111-121, "3.2.3. Les systèmes d’appui et <strong>de</strong> soutien à la création d’entreprise".235


7.1. Dans quelle mesure les facteurs suivants feraient-ils obstacles à la mise en œuvre <strong>de</strong>votre idée ou projet d’entreprise ? (cochez une case pour chacune <strong>de</strong>s modalités suivantes)1. La difficulté à obtenir un financement bancaire2. La difficulté à attirer les capital-risqueurs3. La difficulté à réunir <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> proximité (amis,famille)4. La difficulté à trouver les informations dont j’auraisbesoin pour mieux formaliser mon idée ou mon projet5. La difficulté à trouver les conseils dont j’auraisbesoin pour mieux formaliser mon idée ou mon projet6. Autre (merci <strong>de</strong> préciser)Pas du toutd'accordPlutôt pasd'accordPlutôtd'accordTout à faitd'accordInitialement, nous voulions que les interviewés classent ces 5 obstacles par ordrecroissant <strong>de</strong> difficulté pour la mise en œuvre <strong>de</strong> leurs projets. La question 7.1. s’énonçaitalors : "Classez par ordre d'importance les facteurs suivants selon la difficulté qu’ilsreprésenteraient pour la mise en œuvre <strong>de</strong> votre projet (notez 1 pour le plus important <strong>de</strong>scinq, et 5 pour le moins important <strong>de</strong>s cinq) ?". Le premier test auprès <strong>de</strong>s étudiants <strong>de</strong>l'ESC Lyon a montré les difficultés qu’il y a à classer ces 5 items. Nous avons éliminé leclassement par ordre d’importance.7.5.2.8. Le choix <strong>de</strong> carrièreCette thématique est le champ d’exploration <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux objectifs. Le premier estd’appréhen<strong>de</strong>r la variable à expliquer, l’intention entrepreneuriale. Comme nousl'avons souligné lors <strong>de</strong> l'approche du concept <strong>de</strong> l’intention, celle-ci est <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types : lesintentions d’adopter un comportement souhaité et les intentions <strong>de</strong> choix 428 . Le but ici estd’opérationnaliser ces <strong>de</strong>rnières, c’est-à-dire les intentions <strong>de</strong> choix <strong>de</strong> carrière <strong>de</strong>sétudiants. Celles-ci peuvent être entrepreneuriales ou salariales.Nous avons relevé dans la littérature plusieurs opérationnalisations <strong>de</strong> l’intentionentrepreneuriale. Nous citerons entre autres, T.M. BEGLEY et alii (1997) 429 , J.M. CRANT428 Cf. supra., p. 53-59, "1.4.2. Le questionnement principal <strong>de</strong> la recherche : l'intention entrepreneuriale".429 "I intend to start my own business firm within the next ten years" ; "I have no intention of starting my ownfirm in the future (the latter was reverse scored)".236


(1996, p. 45) 430 , P. DAVIDSSON (1995) 431 , A.F. DE NOBLE et alii (1999) 432 , L.KOLVEREID (1997, p. 50-51) 433 et R. RAIJMAN (2001, p. 401) 434 . Exceptée cette<strong>de</strong>rnière, celles-ci sont toutes <strong>de</strong>s "variantes" <strong>de</strong> celle utilisée par I. AJZEN et M.FISHBEIN (1980) 435 . L’échelle <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux auteurs a donc fait la preuve <strong>de</strong> sadimensionnalité et <strong>de</strong> sa fiabilité dans ces diverses étu<strong>de</strong>s. Nous l’avons adoptée et traduite<strong>de</strong> la manière suivante :8.1. Dans les cinq prochaines années (Cochez une case pour chacune <strong>de</strong>s modalitéssuivantes)1. la probabilité que vous créiez votre entrepriseest2. la probabilité que vous poursuiviez unecarrière <strong>de</strong> salarié est3. si vous <strong>de</strong>vez choisir entre créer votreentreprise et être salarié, vous préféreriezTrès Faible Faible Forte Très forteTrès Faible Faible Forte Très forteCertainementêtre salariéPlutôtêtresalariéPlutôt créermonentrepriseCertainementcréer monentrepriseLe <strong>de</strong>uxième objectif <strong>de</strong> cette rubrique est d’opérationnaliser la variable explicative<strong>de</strong> l’hypothèse 4 ("la propension à la prise <strong>de</strong> risque influence l’intention entrepreneuriale<strong>de</strong>s étudiants"). La revue documentaire nous a révélé une seule opérationnalisation <strong>de</strong> la430 "Entrepreneurial intentions : three items, including "I will probably own my own business one day" and"It is likely that I will personally own a small business in the relatively future", were <strong>de</strong>veloped to measurethis variable using a seven-point Likert format".431 “It should be ad<strong>de</strong>d here that the ultimate <strong>de</strong>pen<strong>de</strong>nt variable, intention, was measured by an in<strong>de</strong>x ofthree questions : “Have you ever consi<strong>de</strong>red founding your own firm?” (with three response categories from“never occurred to me” to “have seriously consi<strong>de</strong>red”) and “How likely do you consi<strong>de</strong>r it to be, that one[five] year[s] from now you run your own firm?“ (five response categories “not likely at all” to “<strong>de</strong>adcertain”)”.432"We also measured participants' intention to start their own business using a four-item scale <strong>de</strong>veloped byKrueger, and al. (1999). An example of one item is : "How likely it is that you are going to start your ownbusiness in the next five years ? All four items were measured based on a 5-point scale ranging fromExtremely unlikely (1) to Extremely likely (5)".433 L’auteur a repris l’échelle <strong>de</strong> I. AJZEN et M. FISHBEIN (1980) dans son intégralité. Il cite : "As Ajzenand Fishbein (1980) have pointed out, choice intentions of this kind can be explained in terms of theintentions to perform each of the alternatives involved".434 "On a scale form 1 to 5, where 5 is the most <strong>de</strong>sirable and 1 is the least <strong>de</strong>sirable, tell me how each of thefollowing activities rank in your mind :"Working for the government" ; "Working for a large company" ; "Having your own business" ; "Being aFarmer" ; "Working for a small company" ; "Working in hospital "".435 "(1) "If you would to choose between running your own business and being self-employed by someone,what would you prefer ? (1 = Would prefer to be employed by someone ; 7 = Would prefer to be selfemployed); (2) "How likely is that you would pursue a career as self-employed?" (unlikely – likely. (3) "Howlikely is it that you will pursue a career as employed in organization ?" (likely – unlikely)".237


propension au risque, en l’occurrence celle <strong>de</strong> R. RAIJMAN (2001, p. 401) 436 . Nousl’avons rejetée car elle nous semble assez "pauvre" pour appréhen<strong>de</strong>r les différentesfacettes <strong>de</strong> notre hypothèse.Nous avons bâti notre propre échelle pour mesurer la propension à la prise <strong>de</strong> risque.Nous avons traduit cette <strong>de</strong>rnière par les perceptions qu’ont les étudiants <strong>de</strong>sconséquences <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong> l’entreprise qu’ils seraient amenés à créer. Cecinous a été inspiré, comme nous l’avons signalé précé<strong>de</strong>mment, par R.H. BROCKHAUS(1982, p. 47) 437 .Ces perceptions peuvent se manifester <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux manières. La première serait l’échec quise déclinerait en trois aspects. Financier tout d'abord (item 1), car créer exige d'engager<strong>de</strong>s ressources propres, et éventuellement celles <strong>de</strong> ses proches. En cas <strong>de</strong> faillite, laconséquence en serait le remboursement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ttes <strong>de</strong>s années durant. Social ensuite (item2), car souvent la société française sanctionne négativement les créateurs qui "échouent".Personnel enfin (item 3), car les étudiants qui n’auraient pas su mener à terme oupérenniser un projet peuvent avoir <strong>de</strong>s perceptions négatives d’eux-mêmes.Aux antipo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’échec, une <strong>de</strong>uxième forme <strong>de</strong> perceptions, qualifiées <strong>de</strong> "positives",peut se développer suite à une faillite ; ses conséquences peuvent être perçues par lesétudiants <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux manières. La première serait une expérience enrichissante pourrenouer avec d’autres aventures entrepreneuriales (item 4). La secon<strong>de</strong> serait un vécuprofessionnel à faire valoir pour la suite <strong>de</strong> leur carrière (item 5), comme le signalentA. SHAPERO et L. SOKOL (1982, p. 85) 438 . Ainsi, les items relatifs aux perceptions <strong>de</strong> ladisparition <strong>de</strong>s entreprises en tant que conséquence <strong>de</strong> la prise <strong>de</strong> risque sont formuléscomme suit :436 ""Would you be willing to risk your possessions to start a business ? (Willing - Very Willing)" ;"To start your own business is a risk thing (Disagree - Strongly Disagree)".437 Cf. supra., p. 192-194, "6.1.2.2. La propension à la prise <strong>de</strong> risque : les perceptions <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> ladisparition <strong>de</strong> l’entreprise".438"Failures apparently do not shake the credibility of the company formation act, but may even reinforce itscredibility and serve as a learning experience".238


8.2. Si un jour vous créez votre entreprise, pour vous, son échec éventuel serait avant tout(Cochez une case pour chacune <strong>de</strong>s modalités suivantes) :1. Un échec financier2. Un échec social3. Un échec personnel4. Une expérience utile pour une autre aventureentrepreneuriale5. Une expérience utile pour la suite <strong>de</strong> votrecarrière professionnelle6. Autre (merci <strong>de</strong> préciser)Pas du toutd'accordPlutôt pasd'accordPlutôtd'accordTout à faitd'accord7.5.3. La fiche signalétiqueIl est d’usage que les renseignements signalétiques soient laissés à la fin duquestionnaire. Les variables que nous avons sélectionnées sont essentiellement <strong>de</strong>scriptiveset se répartissent en trois groupes. Le premier concerne les données d’i<strong>de</strong>ntification.L’intérêt est d’opérer <strong>de</strong>s analyses socio-démographiques et <strong>de</strong>s segmentations (souséchantillonnages).Ce groupe contient le nom et le prénom dans la perspective d’uneétu<strong>de</strong> longitudinale sur le lien intention-acte <strong>de</strong> création 439 , le sexe, l’âge, la nationalité, letype <strong>de</strong> formation (initiale ou continue) et enfin l’établissement fréquenté.Dans un <strong>de</strong>uxième groupe, nous interrogeons les étudiants sur le diplôme obtenu avantd’intégrer les formations actuelles ("L'admission à cette formation s’est faite après : … ").Enfin, dans le <strong>de</strong>rnier groupe, sous une forme dichotomique, nous avons voulu connaîtreles motivations qui les ont poussés à choisir ces formations <strong>de</strong> troisième cycle("Pourquoi avez-vous intégré ce diplôme ?").Dans ce <strong>de</strong>rnier groupe, nous avons ajouté une modalité <strong>de</strong> réponse uniquement pour lesétudiants suivant <strong>de</strong>s programmes et formations <strong>de</strong> spécialisation ou d’accompagnement enentrepreneuriat ou création d’entreprise. Il s’agit <strong>de</strong> "4. Me donner les connaissances439 Tout en garantissant la confi<strong>de</strong>ntialité, nous pourrons retrouver les individus à l’ai<strong>de</strong>, par exemple, <strong>de</strong>sfichiers d’associations d'anciens élèves.239


nécessaires pour développer mes aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales". Celle-ci constitue lasecon<strong>de</strong> différence <strong>de</strong> contenu entre les <strong>de</strong>ux questionnaires. Notre fiche signalétiquereprend donc les intitulés suivants :Nom (facultatif) :…………………. Prénom (facultatif) :………………………….Sexe : M F Age :…… Nationalité :…………………….……Type <strong>de</strong> formation : initiale continue Etablissement :…………………………..L'admission à cette formation s’est faite après :1. Obtention d’une maîtrise 2. Obtention d’un diplôme d’ingénieur 3. Validation d’acquis professionnels 4. Autre (merci <strong>de</strong> préciser)La(les)quelle(les)Pourquoi avez-vous intégré ce diplôme ?1. Compléter une formation technique par une formation en gestion Oui Non 2. Approfondir mes connaissances en gestion Oui Non 3. Découvrir une discipline qui m’intéresse Oui Non 4. Me donner les connaissances nécessaires pour développer mes aptitu<strong>de</strong>sentrepreneurialesOui Non 5. Autre (merci <strong>de</strong> préciser)La construction et la composition du questionnaire ainsi détaillées, nous allons procé<strong>de</strong>rà la présentation <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s opératoires d’échantillonnage et <strong>de</strong> recueil <strong>de</strong>s données.7.6. Métho<strong>de</strong> d’échantillonnage et composition <strong>de</strong>s populations observéesL’une <strong>de</strong>s difficultés majeures <strong>de</strong> notre méthodologie empirique consiste à définir lescaractéristiques <strong>de</strong> notre base <strong>de</strong> sondage. L’interrogation porte sur le choix entre <strong>de</strong>uxpopulations. La première est composée <strong>de</strong> jeunes entrepreneurs et <strong>de</strong> salariés quiauraient suivi, il y a cinq ans au plus, un programme ou une formation <strong>de</strong> spécialisation oud’accompagnement en entrepreneuriat ou création d’entreprise. La secon<strong>de</strong> populationcomporte un ensemble d’étudiants <strong>de</strong> troisième cycle (bac+5) suivant le même type <strong>de</strong>cursus. Ces sujets sont à quelques mois, voire quelques semaines, d’entamer leur carrièreprofessionnelle, donc manifestent une large variété d'intentions <strong>de</strong> carrière.240


Nous avons rejeté la première alternative car les attitu<strong>de</strong>s, normes subjectives etperceptions sont susceptibles d’évoluer dans le temps. Les effets <strong>de</strong>s socialisationsprofessionnelle et organisationnelle ne sont souvent pas neutres 440 . En outre, décrire etexpliquer <strong>de</strong>s événements qui se seraient produits il y a cinq ans peut représenter unsérieux handicap pour la mémoire <strong>de</strong>s enquêtés. A cet effet, N.F. KRUEGER et A.L.CARSRUD (1993, p. 327) nous confortent dans le choix <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> population enindiquant qu’une démarche rétrospective n’est pas pertinente pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’intentioncomportementale 441 .Le choix d’étudiants <strong>de</strong> troisième cycle suivant <strong>de</strong>s formations et <strong>de</strong>s programmesà dominante "entrepreneuriale" s’explique par le fait que ces <strong>de</strong>rniers sont <strong>de</strong>s contextesqui laissent supposer que les attitu<strong>de</strong>s, les normes subjectives et les perceptions peuvent sedévelopper et renforcer l’intention entrepreneuriale.En France, les écoles <strong>de</strong> management et <strong>de</strong> gestion, les écoles d'ingénieurs et, à un <strong>de</strong>grémoindre, les établissements universitaires (Instituts d’Administration <strong>de</strong>s Entreprises,départements <strong>de</strong> Sciences Economiques et d’Administration Economique et Sociale), sontles structures qui ont le plus instauré <strong>de</strong>s programmes ou <strong>de</strong>s formations en entrepreneuriat.En nous attachant à repérer <strong>de</strong>s similitu<strong>de</strong>s à l’intérieur <strong>de</strong> groupes "homogènes",nous avons exclu <strong>de</strong> nos enquêtes les écoles d’ingénieurs. Non pas que le "goût" pourl'innovation et la création d'entreprise soit l’apanage <strong>de</strong>s seuls étudiants <strong>de</strong> gestion ou <strong>de</strong>sciences économiques et d’administration économique et sociale, mais il se trouve quel’accès au terrain nous était plus facile dans ces conditions. En outre, intervenant nousmêmedans le DESS "Entrepreneuriat et nouvelles activités" <strong>de</strong> l’IAE <strong>de</strong> Rouen, il nous aparu opportun <strong>de</strong> tester notre modèle et vérifier l’impact <strong>de</strong> la formation sur nos propresétudiants.440 Le modèle <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale que nous avons élaboré aurait été bien évi<strong>de</strong>mment différent.Cf. supra., p. 201-203, "6.2. Un modèle explicatif <strong>de</strong> l'intention entrepreneuriale inspiré du cadre <strong>de</strong>sdimensions sociales <strong>de</strong> l'entrepreneuriat <strong>de</strong> A. SHAPERO et L. SOKOL (1982) et fondé sur la théorie ducomportement planifié <strong>de</strong> I. AJZEN (1991)".441 "For intentional behaviors, hindsight is not perfect".241


7.6.1. La population <strong>de</strong> référence : un échantillon <strong>de</strong> convenanceLa possibilité <strong>de</strong> vérifier <strong>de</strong>s hypothèses à partir <strong>de</strong> faits observés est caractéristique <strong>de</strong>toute démarche scientifique. Il est question d’obtenir <strong>de</strong>s résultats généralisables ayant laportée la plus vaste possible (M. GRAWITZ, 1996, p. 500). Ainsi, nous avons visél’exhaustivité. Notre base <strong>de</strong> sondage est constituée <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s établissementsuniversitaires - IAE et départements Sciences Economiques et AES - et <strong>de</strong>s écoles <strong>de</strong>management et gestion assurant <strong>de</strong>s programmes et <strong>de</strong>s formations <strong>de</strong> spécialisation oud’accompagnement en entrepreneuriat ou création d’entreprise (niveau bac+5). Ceux-cipeuvent être diplômants (DESS pour les établissements universitaires, mastères pour lesécoles <strong>de</strong> management et gestion), ou non ("programmes", "majeures" ou "options" pourles écoles <strong>de</strong> management et gestion).Dans un premier temps, nous avons recherché toutes les composantes universitaires etles écoles <strong>de</strong> management et gestion assurant ce type d’enseignement. La requête s’est faiteessentiellement sur Internet. Sur dix formations universitaires (DESS) 442 , la moitié <strong>de</strong>leurs responsables a bien voulu donner suite à notre <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.Pour les écoles <strong>de</strong> management et gestion, nous avons localisé sur les sites <strong>de</strong> "LaConférence <strong>de</strong>s Gran<strong>de</strong>s Ecoles" et <strong>de</strong> la "FNEGE", 28 établissements dispensant unenseignement en entrepreneuriat ou en création d’entreprise. 17 répon<strong>de</strong>nt auxcaractéristiques que nous recherchons (bac+5 ; formations diplômantes, "programmes","majeures" et "options"). Mais seuls 6 (35,3%) responsables <strong>de</strong> diplôme ont répondufavorablement à notre sollicitation.Au total nous avons recueilli 178 questionnaires entièrement exploitables. 76(42,7%) proviennent d’établissements universitaires et 102 (57,3%) d’écoles <strong>de</strong>management et gestion. La ventilation <strong>de</strong> notre échantillon <strong>de</strong> référence par intitulé etcomposante <strong>de</strong> diplôme se décline <strong>de</strong> la manière suivante :442 Cf. supra., p. 137, "Tableau 2 : DESS <strong>de</strong> Gestion orientés entrepreneuriat ou création d'entreprise".242


Intitulés et composantes <strong>de</strong>s DESS à dominante entrepreneuriat oucréation d’entrepriseNombre <strong>de</strong>questionnairesexploitablesCréation d'entreprise et gestion <strong>de</strong> projets innovants (IAE Bor<strong>de</strong>aux IV) 13Entrepreneuriat et nouvelles activités (IAE Rouen) 13Gestion et Management <strong>de</strong>s PME (IAE Nantes) 14Entrepreneuriat et Développement <strong>de</strong> PME (IAE Metz) 15Création et Gestion <strong>de</strong>s PME (Faculté <strong>de</strong> droit, Paris V) 21Total 76Intitulés et composantes <strong>de</strong>s diplômes "Ecoles <strong>de</strong> management etgestion"Mastère "Entrepreneurs" (ESC Paris-EAP) 6"Majeure Entrepreneur" (EDHEC Nice) 8Mastère "Création d’entreprise et Entrepreneuriat" (ESC Lille) 10Programme ESC (EM Lyon) 22Mastère "Entrepreneurs" (ESC Grenoble) 23Option "Entrepreneurs" (ESC Le Havre) 33Total 102Tableau 3 - Répartition <strong>de</strong> l’échantillon <strong>de</strong> référence par intitulé et composante <strong>de</strong>sdiplômes18 questionnaires ont été administrés aux étudiants <strong>de</strong> l’IAE <strong>de</strong> Nantes et 25 à ceux <strong>de</strong>l’EM Lyon. Respectivement 4 et 3 étaient peu ou pas du tout exploitables. La composition<strong>de</strong> notre échantillon "cible" présente, nous semble-il, une bonne diversité entre universités(5 établissements) et écoles <strong>de</strong> management (6 établissements). Cette population observéeest qualifiée d’échantillon <strong>de</strong> convenance car tous les établissements qui recèlent lescaractéristiques recherchées ont été sollicités. L’exhaustivité n’a pas été réalisée à cause<strong>de</strong>s non-réponses ou du refus pur et simple <strong>de</strong> responsables <strong>de</strong> diplôme.243


7.6.2. L’échantillon témoin : la quête d’une homogénéité comparativeL’adoption <strong>de</strong> la démarche comparative nous amène à constituer un <strong>de</strong>uxièmeéchantillon, appelé échantillon témoin. Le critère distinctif par rapport à l’échantillon<strong>de</strong> référence est le non-suivi d’un programme ou d’une formation <strong>de</strong> spécialisation oud’accompagnement en entrepreneuriat ou création d’entreprise.Pour respecter une certaine homogénéité dans la comparaison, nous avons pris unéchantillon témoin présentant globalement <strong>de</strong>s caractéristiques similaires à l’échantillon <strong>de</strong>référence. Celles-ci sont le niveau <strong>de</strong> diplôme (bac+5), les disciplines enseignées (sciences<strong>de</strong> gestion) et les débouchés professionnels. Il s'agit <strong>de</strong> rechercher une contingence ausein <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux "univers sociaux semblables". Notre choix s’est porté sur <strong>de</strong>sétudiants en DESS CAAE.Nous avons répertorié, sur le site Internet du réseau <strong>de</strong>s IAE, 27 CAAE. Nous avonseffectué un sondage aléatoire avec un tirage au sort sans remise. Nous sommes donc enprésence d’"un échantillon aléatoire simple", selon Y. EVRARD et alii (1997, p. 177).La quête d’homogénéité nous a conduit aussi à constituer une population témoin <strong>de</strong>taille équivalente à celle <strong>de</strong> l’échantillon <strong>de</strong> référence (178). Les cinq premiersétablissements tirés au sort ont suffi pour répondre à cette exigence. En effet, nous avonsarrêté le recueil <strong>de</strong> données dès que l’échantillon a atteint une taille voisine <strong>de</strong> 178. Nousavons collecté 183 questionnaires, dont 176 exploitables. La répartition <strong>de</strong> notreéchantillon par composante se présente comme suit :244


Composantes (IAE) <strong>de</strong>s DESS CAAE Nombre <strong>de</strong> questionnaires exploitablesAmiens 13Tours 26Rouen 28Nantes 48Caen 61Total 176Tableau 4 - Répartition <strong>de</strong> l’échantillon témoin par intitulé et composante <strong>de</strong>sdiplômesNous avons reçu 15 questionnaires <strong>de</strong> l’IAE d’Amiens et 29 <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> Tours.Respectivement 2 et 3 questionnaires étaient peu ou totalement inexploitables. Nous avonséliminé 2 questionnaires <strong>de</strong> l’IAE <strong>de</strong> Caen car les étudiants concernés avaient suivi <strong>de</strong>senseignements <strong>de</strong> sensibilisation ou <strong>de</strong> spécialisation en création d’entreprise.En résumé, nos échantillons <strong>de</strong> référence et témoin se présentent comme suit :DIPLOMENombre en %d’étudiantsDESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et 178 50,3%gestion en création d’entreprise ou en entrepreneuriatDESS CAAE 176 49,7%Total 354 100,0%Tableau 5 - Composition <strong>de</strong>s échantillons <strong>de</strong> référence et témoin7.6.3. L’optimalité <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong>s échantillonsAprès la présentation <strong>de</strong> la composition <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux échantillons, on ne peut faire fi <strong>de</strong>l’"optimalité" <strong>de</strong> leur taille qui <strong>de</strong>meure un débat en sciences sociales. Cependant,plusieurs auteurs essaient <strong>de</strong> s’accor<strong>de</strong>r sur <strong>de</strong>s seuils minima pour lesquels les donnéesrecueillies peuvent avoir une "significativité" quantitative et statistique.Lors <strong>de</strong> la présentation <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> G.A. CHURCHILL (1979), nous avons signaléque les techniques statistiques recommandées, notamment l'ACP, conditionnent245


partiellement la taille <strong>de</strong> l'échantillon 443 . La rigueur méthodologique <strong>de</strong> cette métho<strong>de</strong>voudrait que le chercheur définisse un échantillon comportant 5 à 10 fois plus d'individusqu'il n’y a d'items introduits dans une même ACP. Cette <strong>de</strong>rnière doit regrouper le plusgrand nombre d'items 444 .Pour les <strong>de</strong>ux questionnaires, cette ACP contient au maximum 8 items - c’est laquestion 6.1 -. Les tailles <strong>de</strong> nos échantillons <strong>de</strong> référence et témoin sont respectivement <strong>de</strong>178 et 176. Elles représentent 22 fois l’ACP contenant le plus d’items. Nous remplissonsdonc largement le critère fixé par G.A. CHURCHILL (1979).7.7. Procédure <strong>de</strong> recueil <strong>de</strong>s données : une auto-administration assistéeD’après F. WACHEUX (1996, p. 202), avant d’être une étape dans le processus <strong>de</strong>validation et d’explication <strong>de</strong>s hypothèses, la collecte <strong>de</strong>s données coïnci<strong>de</strong> d’abord avecune confrontation entre les constructions théoriques et les réalités empiriques. La naturemême <strong>de</strong>s informations qu’il convient <strong>de</strong> recueillir pour atteindre les objectifs <strong>de</strong>recherche, écrit M. GRAWITZ (1996, p. 455), comman<strong>de</strong> les moyens à employer pour lefaire.Le premier sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> notre stratégie <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong>s données a consisté à obtenir une prise<strong>de</strong> contact avec les responsables <strong>de</strong> diplôme. Nous avons opéré par courrier électroniqueou par téléphone. Après plusieurs relances, nous réussissons à obtenir un premier entretientéléphonique au cours duquel nous nous efforçons <strong>de</strong> convaincre notre interlocuteur <strong>de</strong>l’intérêt <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong>. En cas d’avis favorable, nous expliquons l’objet <strong>de</strong> notre enquête,et convenons, <strong>de</strong> suite ou plus tard, du moment et <strong>de</strong>s modalités d’administration <strong>de</strong>squestionnaires.Concernant ces <strong>de</strong>rnières, trois voies étaient envisageables. Les <strong>de</strong>ux premières sontle courrier postal ou électronique. Ces <strong>de</strong>ux modalités nous ont été plusieurs foisproposées par <strong>de</strong>s responsables <strong>de</strong> diplômes. Nous nous sommes appliqués à les en443 Cf. supra, p. 215-216, "7.2.1.3. Collecte <strong>de</strong>s données".444 Cependant, d’après J. IGALENS et P. ROUSSEL (1998, p. 120), il est considéré que <strong>de</strong> telles normespeuvent être exceptionnellement révisées à la baisse. Ils citent que "Pedhazur et Pedhazur Schmelkin (1991),dans leur ouvrage d'analyse <strong>de</strong>s données, font état <strong>de</strong> recherches empiriques qui ont dû limiter l'échantillonà 150 personnes pour <strong>de</strong>s ACP sur 40 items".246


dissua<strong>de</strong>r. Le caractère impersonnel qu’elles revêtent peut générer un risque important <strong>de</strong>non-réponse.Le taux <strong>de</strong> réponse <strong>de</strong>s enquêtes est fortement lié à leur organisation, à l'adhésion et àl'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s responsables <strong>de</strong> formation ainsi qu’à la collaboration <strong>de</strong>s étudiants 445 . Pour"optimiser" ce taux, nous avons choisi comme mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> recueil <strong>de</strong> données l’autoadministration,en classe à la fin d’un cours, avec l’assistance d’un enseignant ou parnos propres soins. Chaque fois, les objectifs <strong>de</strong> l’enquête étaient expliqués et les étudiantssensibilisés aux points difficiles <strong>de</strong>s questionnaires.Cette modalité nécessitait bien entendu une implication plus importante <strong>de</strong>sresponsables <strong>de</strong> diplôme et <strong>de</strong>s enseignants, dont certains nous ont accueilli au sein <strong>de</strong> leurclasse ; nous avons pu nous-même administrer <strong>de</strong>s questionnaires auprès <strong>de</strong>s étudiants duDESS "Entrepreneuriat et activités nouvelles" (IAE Rouen), <strong>de</strong>s Mastères "Créationd’entreprise et Entrepreneuriat" (ESC Lille) et "Entrepreneurs" (ESC Paris-EAP), <strong>de</strong>l’Option "Entrepreneurs" (ESC Le Havre), du "Programme ESC" (EM Lyon) et <strong>de</strong>sDESS CAAE <strong>de</strong>s IAE <strong>de</strong> Rouen et Caen.L’administration <strong>de</strong>s questionnaires s’est déroulée entre mars et juin 2002. La longueur<strong>de</strong> cette pério<strong>de</strong> s’explique essentiellement par l’indisponibilité <strong>de</strong> certaines promotionsqui étaient en stage, et <strong>de</strong>s responsables <strong>de</strong> diplôme pris par leurs engagementsprofessionnels.Conclusion du chapitre 7Ce chapitre a en toile <strong>de</strong> fond la justification <strong>de</strong>s choix et stratégies opératoires. Larigueur méthodologique nous incite à fournir au lecteur les éléments d’évaluation <strong>de</strong>sforces et faiblesses <strong>de</strong> chaque étape du protocole empirique.L’abondance <strong>de</strong>s recherches analysant les facteurs menant les individus à la créationd’entreprise, l’existence <strong>de</strong> travaux anglo-saxons et scandinaves portant sur l’intentionentrepreneuriale, ainsi que la théorie du comportement planifié <strong>de</strong> I. AJZEN (1991) qui445 Le vocabulaire "taux <strong>de</strong> réponse" tel qu’utilisé dans les recherches quantitatives est peu approprié ici, cartous les étudiants présents aux cours ont pris soin <strong>de</strong> nous répondre.247


stipule que celle-ci ne peut être décrite et expliquée qu’à travers <strong>de</strong> larges échantillons,justifient l’adoption <strong>de</strong> la démarche hypothético-déductive. En prenant en considérationles spécificités du contexte français dans lequel nous testons notre modèle, nous adaptonsla métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> G.A. CHURCHILL (1979) qui structure notre méthodologie empirique.L’élaboration d’un questionnaire, intermédiaire entre nos hypothèses et les vérificationsstatistiques, exige du bons sens, <strong>de</strong> la réflexion, <strong>de</strong> la créativité, <strong>de</strong> l'intuition et une bonnedose d'expérience. Il est le fruit d’emprunts à la littérature, <strong>de</strong> consultations d’experts, <strong>de</strong>réflexions personnelles et d’un double test.Notre perspective comparative nous amène à enquêter sur <strong>de</strong>ux populations dont lecritère distinctif est le (non)suivi <strong>de</strong> programmes ou <strong>de</strong> formations <strong>de</strong> spécialisation oud’accompagnement en entrepreneuriat ou création d’entreprise. Recherchant une certainehomogénéité dans la comparaison (niveau <strong>de</strong> diplôme, disciplines enseignées etdébouchés professionnels), les difficultés d’accès aux terrains ont largement déterminé lataille <strong>de</strong> nos <strong>de</strong>ux échantillons. Il n’en <strong>de</strong>meure pas moins que celle-ci respecte le critère <strong>de</strong>"significativité" suggéré par G.A. CHURCHILL (1979).L’auto-administration assistée par un enseignant ou par nous-même est le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong>recueil <strong>de</strong>s informations qui nous a semblé le plus opportun en termes <strong>de</strong> taux et <strong>de</strong> facilité<strong>de</strong> réponse pour les étudiants. Il permet un climat <strong>de</strong> sérieux entretenu par la réponsesimultanée en présentiel.Ayant déterminé le protocole empirique dans sa globalité, l’objectif du chapitre suivantest <strong>de</strong> présenter les propriétés socio-démographiques <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux populations enquêtées et lestraitements statistiques <strong>de</strong> dimensionnalité et <strong>de</strong> fiabilité.248


Chapitre 8 - Caractéristiques <strong>de</strong>scriptives et analyses d’homogénéité"Ce n'est pas dans la science qu'est le bonheur, mais dans l'acquisition <strong>de</strong> la science".E. A. POE (1809-1849)Avant <strong>de</strong> saisir les questionnaires à l’ai<strong>de</strong> du logiciel <strong>de</strong> traitements statistiques SPSS,nous avons codifié toutes les variables au sein d’une base <strong>de</strong> données structurellementconstituée pour faciliter les calculs souhaités.L’objet <strong>de</strong> ce chapitre est d’exposer les analyses <strong>de</strong>scriptives et les tests d’homogénéité<strong>de</strong>s construits. Nous réalisons tout d’abord <strong>de</strong>s tris croisés concernant les caractéristiquessocio-démographiques. Ensuite, nous passons en revue les concepts <strong>de</strong> dimensionnalité et<strong>de</strong> fiabilité. Ceux-ci nous permettent, à travers l’analyse factorielle et le test <strong>de</strong> l’alpha <strong>de</strong>Cronbach, <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à l’agrégation, et si nécessaire à l’épuration, <strong>de</strong>s items composantsles différentes échelles du questionnaire. A cet effet, la perspective comparative <strong>de</strong> larecherche conduit à distinguer parallèlement <strong>de</strong>ux échantillons lors <strong>de</strong>s calculs : celui <strong>de</strong>s"DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriatou en création d’entreprise" et celui <strong>de</strong>s "DESS CAAE". Nous comparons, chaque fois quepossible, les résultats obtenus à ceux issus <strong>de</strong>s travaux américains et scandinaves 446 .8.1. Les données socio-démographiquesAvant d’entamer les tests d’homogénéité indispensables à la validation <strong>de</strong>s hypothèses,il est opportun <strong>de</strong> spécifier les propriétés <strong>de</strong>s données que nous avons recueillies par lebiais <strong>de</strong> la fiche signalétique du questionnaire. Ainsi, nous décrivons les caractéristiques<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux échantillons par le biais <strong>de</strong>s variables suivantes : le sexe, l’âge, le pays ou larégion d’origine, le cursus antérieur, le type <strong>de</strong> formation et les raisons d’intégration <strong>de</strong>sformations.446 En ayant à l’esprit la diversité culturelle, les différences dans les techniques d’échantillonnage et la taille<strong>de</strong>s populations étudiées, la comparaison ne peut s’opérer que pour <strong>de</strong>s échelles i<strong>de</strong>ntiques, c’est-à-direcomposées <strong>de</strong>s mêmes items.249


8.1.1. Le sexeLa répartition par sexe indique que l’échantillon "DESS, formations ou programmes enécoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise" contientun tiers <strong>de</strong> femmes (34,3%) et <strong>de</strong>ux tiers d’hommes (65,7%). L’échantillon "DESSCAAE" est composé à parité d’hommes et <strong>de</strong> femmes (respectivement 48,0% et 52,0%).Le tableau 6 présente le détail <strong>de</strong> cette répartition.SEXEDIPLOMEDESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> managementet gestion en entrepreneuriat ou en création d’entrepriseDESS CAAEnb en % nb en %Masculin 115 65,7 83 48,0Féminin 60 34,3 90 52,0Total 175 447 100,0 173 100,0Tableau 6 - Tri croisé "sexe-échantillons"8.1.2. L’âgeLe croisement <strong>de</strong> l’âge et du diplôme laisse apparaître que l’âge moyen est i<strong>de</strong>ntiquedans les <strong>de</strong>ux populations examinées, soit 24,7 ans (tableau 7). Cependant, l’écart-typemontre une différence <strong>de</strong> 1,1 point en faveur <strong>de</strong> l’échantillon "DESS, formations ouprogrammes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en créationd’entreprise". En effet, dans la composition détaillée <strong>de</strong> l’âge (annexe 4 448 ), cet écart peuts’expliquer <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux manières : premièrement, cet échantillon contient plus d’individusayant 21 ou 22 ans, soit 38 (22,5%) contre 26 (15,2%) pour l’échantillon "DESS CAAE".En outre, celui-ci connaît une plus gran<strong>de</strong> concentration d’étudiants ayant 24 ou 25 ans,soit 59 (34,5%) contre 48 (28,4%) pour l’échantillon <strong>de</strong> référence. Deuxièmement, latranche d’âge supérieure à 34 ans révèle que ce <strong>de</strong>rnier renferme 10 individus (6%) contre7 (4,2%) pour l’échantillon témoin.447 Pour ce tableau et ceux qui suivent dans les chapitres 8 et 9, les totaux <strong>de</strong>s répondants dans les <strong>de</strong>uxéchantillons <strong>de</strong> référence et témoin peuvent être inférieurs à la taille <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers (respectivement 178 et176). Cela résulte <strong>de</strong>s "non-réponses" ou <strong>de</strong>s questions "filtres" introduites dans le questionnaire.448 Cf. infra., p. 429, "Annexe 4 : Répartition <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux échantillons selon l’âge".250


Dans un horizon <strong>de</strong> cinq ans, échéance retenue pour prédire l’intention entrepreneuriale<strong>de</strong>s étudiants, la moyenne d’âge <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux échantillons avoisinera la trentaine. Or, la plupart<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s indiquent que l'âge moyen <strong>de</strong>s créateurs en France se situe entre 30 et 35 ans 449 .A ce titre, les <strong>de</strong>ux populations se trouvent donc dans une tranche d’âge proche <strong>de</strong> cellequi est empiriquement validée.DIPLOMEÂGEDESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et DESS CAAEgestion en entrepreneuriat ou en création d’entrepriseMoyenne 24,7 24,7Nb 169 171Ecart-type 4,971 3,883Tableau 7 - Tri croisé "âge-échantillons"8.1.3. Le pays ou la région d’origineLa répartition par pays ou région d’origine est largement dominée par la France dans les<strong>de</strong>ux échantillons (tableau 8). En effet, 90% <strong>de</strong>s individus <strong>de</strong> chacun d’eux sont Français.Pour une part négligeable n’excédant pas à chaque fois 4% dans chaque population, nousretrouvons <strong>de</strong>s Maghrébins, <strong>de</strong>s Africains, <strong>de</strong>s Européens et <strong>de</strong>s Sud-Américains. Nousrelevons cependant que la population "DESS CAAE" comporte 5% <strong>de</strong> Chinois. Il estpermis <strong>de</strong> penser que les programmes <strong>de</strong> coopération engagés avec la Chine par <strong>de</strong>s IAEcomposant l’échantillon témoin expliquent cette fréquence, qui reste toutefois peusignificative.La supériorité numérique <strong>de</strong>s individus <strong>de</strong> nationalité française contribue àl’homogénéité <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux populations ; ceci peut atténuer les effets éventuels <strong>de</strong>s variablesculturelles spécifiques aux pays ou aux régions. Nous pensons notamment aux variablesayant opérationnalisé les hypothèses 3a, 3b, 4, 5 et 6c.449 Cf. supra., p. 108-109, "3.2.1. L'expérience professionnelle".251


PAYS OU REGIOND’ORIGINEDIPLOMEDESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> managementet gestion en entrepreneuriat ou en création d’entrepriseDESS CAAEnb en % nb en %France 160 91,4 155 89,1Maghreb 7 4,0 3 1,7Afrique noire 5 2,9 5 2,9Chine 2 1,1 9 5,2Europe et Amérique du Sud 1 0,6 2 1,1Total 175 100,0 174 100,0Tableau 8 - Tri croisé "pays ou régions d’origine-échantillons"8.1.4. Le cursus antérieurAvant d’intégrer les formations actuelles, les cursus antérieurs suivis par les étudiants<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux échantillons présentent une large variété (tableau 9). Presque un quart (23,2%)<strong>de</strong>s étudiants <strong>de</strong> la population <strong>de</strong> référence provient <strong>de</strong>s écoles préparatoires 450 . Environ uncinquième (18%) est issu <strong>de</strong>s filières qualifiées <strong>de</strong> sciences "dures" (7,3% titulaires <strong>de</strong>maîtrises, 5,6% d’ingénieurs et 5,1% en <strong>de</strong>rnière année d’ingéniorat). Pour une partlégèrement inférieure (environ 15%), les étudiants ont acquis une maîtrise <strong>de</strong> gestion ou<strong>de</strong> sciences sociales.Dans <strong>de</strong>s proportions égales (7,9%), ces étudiants ont obtenu <strong>de</strong>s diplômes <strong>de</strong> maîtrise"AES" ou validé leurs acquis professionnels. Loin <strong>de</strong>rrière, et pour <strong>de</strong>s valeurs nedépassant guère 5%, nous retrouvons <strong>de</strong>s étudiants titulaires d’une maîtrise en scienceséconomiques, droit ou LEA, d’un DEA, DESS et d’une licence en sciences sociales.Pour les étudiants en DESS CAAE, presque un tiers (29,9%) est titulaire d’une maîtriseen sciences dites "dures" et un cinquième (19,0%) <strong>de</strong> maîtrise <strong>de</strong> droit. Les diplômés <strong>de</strong>maîtrises en sciences sociales et les ingénieurs représentent plus d’un dixième <strong>de</strong>l’échantillon (soit 13,2% et 10,3%). Le "CAAE" ayant pour vocation une formation àdouble compétence, la dominance <strong>de</strong> ces filières pourrait s’expliquer par la sélection àl’entrée où ce type <strong>de</strong> profil est particulièrement recherché par les responsables <strong>de</strong> diplôme.450 Un sous échantillonnage <strong>de</strong> cette population montre que ces étudiants appartiennent exclusivement auxformations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion.252


Tout comme la population <strong>de</strong> référence, <strong>de</strong> façon marginale mais plus diversifiée, lereste <strong>de</strong> l’échantillon est composé d’étudiants titulaires <strong>de</strong> DEA ou <strong>de</strong> DESS en sciencessociales ou "dures", <strong>de</strong> maîtrises <strong>de</strong> gestion, <strong>de</strong> sciences économiques, d’AES et <strong>de</strong> LEA,d’étudiants suivant parallèlement une <strong>de</strong>rnière année <strong>de</strong> pharmacie et d’ingéniorat ou ayantvalidé <strong>de</strong>s acquis professionnels.DIPLOMEDESS, formations ou programmes en DESS CAAECURSUS ANTERIEURécoles <strong>de</strong> management et gestion enentrepreneuriat ou en création d’entreprisenb en % Nb en %"Prépa" 41 23,2Maîtrise en gestion 451 25 14,1 5 2,9Maîtrise en "sciences sociales" 452 23 13,0 23 13,2Maîtrise AES 14 7,9 1 0,6Validation d’acquis professionnels 14 7,9 8 4,6Maîtrises en sciences "dures" 13 7,3 52 29,9Diplôme d’ingénieur 10 5,6 18 10,3Dernière année en école d’ingénieur 9 5,1 4 2,3Maîtrise en sciences économiques 9 5,1 2 1,1DEA en "sciences sociales" 5 2,8 4 2,3Licence en sciences sociales 5 2,8Maîtrise en droit 4 2,3 33 19,0DESS en sciences sociales 4 2,3 1 0,6Maîtrise LEA 453 1 0,6 9 5,2DEA en sciences "dures" 6 3,4DESS en sciences "dures" 3 1,7Dernière année <strong>de</strong> pharmacie 5 2,9Total 177 100,0 174 100,0Tableau 9 - Tri croisé "cursus antérieur-échantillons451 Sous ce vocable, nous avons regroupé toutes les maîtrises à dominante Gestion (MSG, Management etGestion <strong>de</strong>s Entreprise <strong>de</strong> l’Economie Sociale, Management du Sport, Commerce International,Administration <strong>de</strong>s Affaires, Communication …).452 Nous avons regroupé dans cette rubrique les maîtrise d’histoire, <strong>de</strong> géographie, <strong>de</strong> psychologie, <strong>de</strong>musique et <strong>de</strong> musicologie et d’environnement.453 Langues Etrangères Appliquées.253


8.1.5. Le type <strong>de</strong> formationDans le type <strong>de</strong> formation, nous distinguons les formations continues et initiales. Nousconstatons dans le tableau ci-<strong>de</strong>ssous que ces <strong>de</strong>rnières sont majoritaires et présentes <strong>de</strong>façon égale dans les <strong>de</strong>ux échantillons (94%).TYPE DEFORMATIONDIPLOMEDESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> managementet gestion en entrepreneuriat ou en création d’entrepriseDESS CAAEnb en % nb en %Initiale 167 93,8 164 93,7Continue 11 6,2 11 6,3Total 178 100,0 175 100,0Tableau 10 - Tri croisé "type <strong>de</strong> formation-échantillons"8.1.6. Les raisons <strong>de</strong> l’intégration <strong>de</strong>s formationsLes raisons qui ont motivé les répondants <strong>de</strong> l’échantillon <strong>de</strong> référence à intégrer cesformations sont multiples (tableau 11). Vouloir se donner les connaissances nécessairespour développer <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales et approfondir son savoir en gestion sontles <strong>de</strong>ux causes majoritairement évoquées (dans 90% <strong>de</strong>s cas pour chacune d’elle 454 ). Ladécouverte d’une discipline pour laquelle les étudiants manifestent un intérêt et chercher àcompléter une formation technique par une formation en gestion, représentent dans l’ordre,plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux tiers (76,3%) et plus d’un cinquième (22%) <strong>de</strong>s raisons citées. De manièremoins significative, les étudiants mettent en avant la vision globale <strong>de</strong> l'entreprise, lediplôme comme carte <strong>de</strong> visite, l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la faisabilité d’un projet, l’accès au secteur duconseil en création, l’apport d’un réseau professionnel en matière <strong>de</strong> création, lapréparation psychologique à la création d'entreprise et l’intégration du réseau <strong>de</strong> l'ESCP.Concernant la population témoin, les raisons annoncées sont souvent les mêmes quecelles évoquées ci-<strong>de</strong>ssus, mais les fréquences observées sont sensiblement différentes.Ainsi, vouloir découvrir une discipline qui intéresse les étudiants occupe largement la454 Les totaux dépassent 100% car les interviewés ont répondu simultanément <strong>de</strong> façon dichotomique àplusieurs énoncés. Cf. supra., p. 239-240, "7.5.3. La fiche signalétique".254


première position avec une fréquence <strong>de</strong> 80%. Dans <strong>de</strong>s proportions équivalentes (60%),les étudiants déclarent qu’ils souhaitent compléter une formation technique par uneformation en gestion et approfondir leurs connaissances en gestion. Dans <strong>de</strong>s fréquencesbeaucoup plus faibles, les étudiants évoquent différentes autres raisons : avoir une visionglobale <strong>de</strong> l'entreprise, envisager la création d’une entreprise avoir un troisième cycle,s'ouvrir <strong>de</strong>s perspectives d'évolution <strong>de</strong> carrière, <strong>de</strong> rachat ou <strong>de</strong> création d'entreprise etélargir les possibilités sur le marché du travail.RAISON DE L’INTEGRATION DE LAFORMATIONDESS, formations ou programmes enécoles <strong>de</strong> management et gestion enentrepreneuriat ou en création d’entrepriseDESS CAAEnb en % nb en %Me donner les connaissances nécessaires pour Oui 159 89,8développer mes aptitu<strong>de</strong>s entrepreneurialesNon 18 10,2Total 177 455 100,0Approfondir mes connaissances en gestion Oui 158 89,3 104 59,8Non 19 10,7 70 40,2Total 177 100,0 174 100,0Découvrir une discipline qui m’intéresse Oui 135 76,3 140 80,5Non 42 23,7 34 19,5Total 177 100,0 174 100,0Compléter une formation technique par une Oui 39 22,0 106 60,9formation en gestionNon 138 78,0 68 39,1Total 177 100,0 174 100,0Avoir une vision globale <strong>de</strong> l'entreprise Oui 3 1,7 2 1,1Non 174 98,3 172 98,8Total 177 100,0 174 100,0Diplôme comme carte <strong>de</strong> visite Oui 2 1,1Non 175 98,9Total 177 100,0455 Deux fiches signalétiques n’ont pas été remplies dans chacun <strong>de</strong>s échantillons.255


RAISON D’INTEGRATION DE LAFORMATIONDESS, formations ou programmes enécoles <strong>de</strong> management et gestion enentrepreneuriat ou en création d’entrepriseDESS CAAEnb en % nb en %Etudier la faisabilité <strong>de</strong> mon projet en suivant Oui 1 0,6une formation spécifiqueNon 176 99,4Total 177 100,0Accé<strong>de</strong>r au secteur du conseil en création Oui 1 0,6Non 176 99,4Total 177 100,0M'apporter un réseau professionnel <strong>de</strong> la création Oui 1 0,6Non 176 99,4Total 177 100,0Me préparer psychologiquement à la création Oui 1 0,6d'entrepriseNon 176 99,4Total 177 100,0Intégrer le réseau <strong>de</strong> l'ESCP Oui 1 0,6Non 176 99,4Total 177 100,0Dans l'objectif <strong>de</strong> création <strong>de</strong> mon entreprise Oui 1 0,6Non 173 99,4Total 174 100,0Avoir un troisième cycle Oui 1 0,6Non 173 99,4Total 174 100,0M'ouvrir <strong>de</strong>s perspectives d'évolution <strong>de</strong> carrière, Oui 1 0,6<strong>de</strong> rachat ou <strong>de</strong> création d'entrepriseNon 173 99,4Total 174 100,0Elargir les possibilités sur le marché du travail Oui 1 0,6Non 173 99,4Total 174 100,0Tableau 11 - Tri croisé "raison d’intégration <strong>de</strong> la formation-échantillons"256


8.2. L’homogénéité <strong>de</strong>s échellesL’homogénéité, appelée aussi validité, est la capacité <strong>de</strong>s échelles à mesurer"précisément et uniquement" les concepts définis dans les hypothèses <strong>de</strong> recherche (J.IGALENS et P. ROUSSEL, 1998, p. 104). Il s’agit <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r <strong>de</strong> façon complémentaireaux tests <strong>de</strong> dimensionnalité et <strong>de</strong> fiabilité. Dans le premier cas, il est question <strong>de</strong> "vérifiersi les mesures <strong>de</strong> construits différents obtenues avec un ou plusieurs instruments ne sontpas corrélées (ou le sont faiblement)". Dans le second cas, il est question d'examiner si "lamesure d'un construit obtenue avec un instrument est corrélée avec celle produite par unou plusieurs autres instruments".La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> G.A. CHURCHILL (1979) recomman<strong>de</strong> particulièrement les traitementsd’homogénéité dans la mesure où ils permettent d’épurer les échelles si besoin est. Ladimensionnalité se réalise grâce à l’analyse factorielle. La fiabilité s’opère par le biais ducoefficient alpha (α) <strong>de</strong> Cronbach utilisé comme instrument <strong>de</strong> mesure dans les travaux lesplus récents, notamment ceux traitant <strong>de</strong> l'intention entrepreneuriale 456 . Examinons ces<strong>de</strong>ux concepts.8.2.1. La dimensionnalitéLa dimensionnalité repose sur l’analyse factorielle. Les possibilités qu’offre l’analyseen composantes principales (ACP) pour l’épuration et la validation <strong>de</strong>s échelles en ont faitune <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong>scriptives les plus utilisées (Y. EVRARD et alii, 1997, p. 376 ; J.IGALENS et P. ROUSSEL, 1998, p. 152). Cette métho<strong>de</strong> doit être établiepréalablement au calcul <strong>de</strong> fiabilité.L’ACP i<strong>de</strong>ntifie la(les) dimension(s) d’une variable construite a priori en i<strong>de</strong>ntifiantle(s) facteur(s) sous-jacent(s) <strong>de</strong> son échelle. Ceci implique <strong>de</strong> vérifier si cette <strong>de</strong>rnière456 Selon Y. EVRARD et alii (1997, op.cit, p. 290-291), il existe principalement trois techniques pour lestests <strong>de</strong> fiabilité. "La technique du test/retest" consiste à administrer <strong>de</strong>ux fois le même questionnaire à lamême population. "La technique <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux moitiés" scin<strong>de</strong> la population en <strong>de</strong>ux et vérifie que les réponsessont similaires au sein <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux sous-populations. "La technique <strong>de</strong>s formes alternatives" utilise plusieurséchelles pour appréhen<strong>de</strong>r la même variable ; elle a pour inconvénient d’alourdir le questionnaire.L'utilisation <strong>de</strong> l’alpha <strong>de</strong> Cronbach s’est tardivement généralisée en marketing dans la <strong>de</strong>uxième moitié <strong>de</strong>la décennie 90. En effet, la première publication <strong>de</strong> L.J. CRONBACH traitant <strong>de</strong> la cohérence interne date <strong>de</strong>1951 (L.J. CRONBACH, "Coefficient alpha and the internal structure of tests", Psychometrika, 1951, vol. 16,n° 3, p. 297-334. Non lu).257


mesure précisément et exclusivement le construit qu'elle est censée mesurer. A cet égard,l’ACP révèle une structure factorielle à travers laquelle la (les) composante(s) i<strong>de</strong>ntifiée(s)est(sont) clairement reliée(s) à <strong>de</strong>s items.Si la variable est unidimensionnelle, tous les items servant à l’évaluer forment un seul etmême facteur. Dans ce cas, ces <strong>de</strong>rniers se rapportent au même axe factoriel ; l'échelleformant ces items ne mesure qu'une seule dimension <strong>de</strong> la variable étudiée. Dans le cascontraire, nous sommes en présence d’une structure factorielle à au moins 2 facteurs, et lavariable est alors bi ou multidimensionnelle.L’ACP est donc une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s données qui sélectionne parmi lesvariables initiales (items), celles qui interviennent le plus dans la <strong>de</strong>scription duphénomène étudié. Nous obtenons ainsi <strong>de</strong>s variables composites (facteurs) au sein<strong>de</strong>squelles ne sont conservées pour les tests <strong>de</strong> validation d’hypothèses que les variablesinitiales fortement corrélées avec les facteurs jugés les plus importants. Mais quels sontles critères qui permettent d’une part, d’éliminer les items d’une échelle, et d’autrepart <strong>de</strong> choisir le nombre <strong>de</strong> facteurs à retenir ?La suppression d’un item, le nombre <strong>de</strong> facteurs et l’interprétation <strong>de</strong> leur significationsont déterminés en fonction <strong>de</strong> "références empiriques". Quatre critères sont fréquemmentretenus dans les travaux <strong>de</strong> validation <strong>de</strong> questionnaire à échelles multiples. Ils révèlent "lecaractère arbitraire, subjectif" <strong>de</strong> la procédure d’épuration (J. IGALENS et P. ROUSSEL,1998, p. 155). Ces critères 457 s’appuient sur l’importance <strong>de</strong>s items initiaux dans laformation <strong>de</strong>s axes factoriels. Le principe <strong>de</strong> base est d’éliminer les items ne se rapportantà aucun facteur ou ayant <strong>de</strong> faibles coefficients <strong>de</strong> contribution factorielle 458 .Le premier critère prescrit <strong>de</strong> supprimer les items dont les contributions factoriellessont supérieures à 0,30 sur plusieurs facteurs, ou n’ayant aucune contributionatteignant ce score sur l’un <strong>de</strong>s facteurs principaux retenus. Le <strong>de</strong>uxième critèrerecomman<strong>de</strong> d’éliminer les items n’ayant aucune contribution supérieure ou égale à 0,50sur ces mêmes facteurs. C’est en fonction <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> l’ACP que l’une ou l’autreoption est prise "sans préférence a priori". Le troisième critère consiste à sélectionner les457 Les auteurs utilisent le terme <strong>de</strong> "règles" qui nous semble "fort" car s’appuyant seulement sur <strong>de</strong>s résultatsempiriques.458 Ces coefficients représentent la corrélation entre l’item et le facteur retenu.258


facteurs dont les valeurs propres initiales sont supérieures à 1 459 . Enfin, le <strong>de</strong>rniercritère recomman<strong>de</strong> <strong>de</strong> retenir un nombre d’axes restituant un pourcentage <strong>de</strong> la variancetotale au moins égal à 50% (Y. EVRARD et alii, 1997, p. 383-384 ; J. IGALENS J et P.ROUSSEL, 1998, p. 154).Ainsi, en respectant ces critères, il <strong>de</strong>vient possible grâce aux coefficients <strong>de</strong> corrélationles plus élevés obtenus pour un facteur donné, <strong>de</strong> trouver les variables initiales quicontribuent le plus à sa formation, et donc <strong>de</strong> l’interpréter.8.2.2. La fiabilitéLa fiabilité (appelée aussi cohérence interne : "Internal consistency reliability") apportela confirmation <strong>de</strong> l’homogénéité d’une échelle dont le construit peut être unidimensionnelou multidimensionnel. La fiabilité est une condition nécessaire mais non suffisante <strong>de</strong>la validité (Y. EVRARD et alii, 1997, p. 292 et 294 ; J. IGALENS J et P. ROUSSEL,1998, p. 144). Elle a pour objectif <strong>de</strong> réduire l’erreur aléatoire 460 .La cohérence interne nous informe, à travers l’alpha <strong>de</strong> Cronbach, sur le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong>corrélation <strong>de</strong> chaque item d'une échelle avec au moins un autre item <strong>de</strong> celle-ci. Ainsi, cesitems mesurent précisément et uniquement le construit analysé et partagent par là même,une notion commune. Le coefficient <strong>de</strong> l’alpha estime la variance du score total <strong>de</strong>sfacteurs communs propres aux items <strong>de</strong> l'échelle testée.Cependant, ce score soulève <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> seuil. Il n'existe pas, selon J. IGALENSet P. ROUSSEL (1998, p. 49 et 142), <strong>de</strong> "bonne règle" concernant les valeurs minimales<strong>de</strong> ce coefficient (comprises entre –1 et +1). Les normes les plus souples servent <strong>de</strong>référence en la matière. Le choix <strong>de</strong> ce seuil "joue un rôle essentiel dans le processusd'épuration d'un questionnaire. Fixer un seuil à 0,50, 0,60 ou 0,70 peut changerconsidérablement le processus <strong>de</strong> con<strong>de</strong>nsation, c'est-à-dire, le nombre d'items àéliminer". Toutefois, ces auteurs indiquent que ce seuil doit au moins dépasser 0,70 pour<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s confirmatoires. Y. EVRARD et alii (1997, p. 292) considèrent que "pour uneétu<strong>de</strong> exploratoire, l'α est acceptable s'il est compris entre 0,6 et 0,8 ; pour une étu<strong>de</strong>459 Celles-ci représentent la variation expliquée par les facteurs communs restitués par l’ACP.460 Cf. supra., p. 216, "7.2. Une adaptation <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> G.A. CHURCHILL (1979)".259


confirmatoire, une valeur supérieure à 0,8 est recommandée". Les valeurs du coefficient<strong>de</strong> l’alpha dans les recherches sur l'intention entrepreneuriale se situent entre 0,49 et 0,94.Les résultats <strong>de</strong> A.F. DE NOBLE et alii (1999) indiquent un coefficient avec une borneinférieure égale à 0,66 et une borne supérieure égale à 0,69 461 . L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> T.M. BEGLEYet alii (1997) laisse apparaître <strong>de</strong>s valeurs comprises entre 0,69 et 0,91 ; les résultats <strong>de</strong> T.VOLERY et alii (1997, p. 281) et L. KOLVEREID (1997, p. 51) recouvrent <strong>de</strong>s scoresproches, soit respectivement les intervalles [0,65;0,91] et [0,68;0,90]. Il en est <strong>de</strong> mêmepour E. AUTIO et alii (1997, p. 137) et P. DAVIDSSON (1995), soit dans l’ordre lesintervalles [0,49;0,75] et [0,52;0,77]. Les valeurs qui bornent l’alpha <strong>de</strong>s recherches <strong>de</strong>E.G. DE PILLIS (1998) et N.F. KRUEGER et alii (2000, p. 421-422) sont respectivementestimées à 0,62 et 0,83, et à 0,69 et 0,83. Les calculs <strong>de</strong> A. TKACHEV et L. KOLVEREID(1999 p. 275-276) se situent entre 0,50 et 0,89. Enfin, l’enquête <strong>de</strong> T. ERIKSON (1998) estcelle qui présente la valeur <strong>de</strong> l’alpha la plus élevée, soit 0,94 (la valeur minimale étant0,74).Le modèle que nous souhaitons vérifier n’a pas été testé dans le contexte français. De cepoint <strong>de</strong> vue, il revêt un caractère exploratoire. Cependant, les valeurs recensées ci<strong>de</strong>ssus,l’emprunt à <strong>de</strong>s auteurs scandinaves et américains <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux échelles dont la fiabilitéa été confirmée 462 , et la valeur la plus faible relevée dans nos calculs, soit 0,68, nousconduisent à retenir cette <strong>de</strong>rnière comme un seuil minimum significatif du coefficientalpha. Ce seuil est largement supérieur à 0,6, valeur recommandée par Y. EVRARD et alii(1997, p. 292) et J. IGALENS et P. ROUSSEL (1998, p. 49).8.3. Les tests et les analyses <strong>de</strong> con<strong>de</strong>nsation <strong>de</strong>s échellesAvant d’entamer le premier niveau d’analyse indispensable à la validation <strong>de</strong>shypothèses, quelques remarques s’imposent. Concernant l’analyse factorielle, si l’ACPinitiale (orthogonale), comme nous le verrons pour certaines échelles, ne fait pas ressortir461"Reliabilities of four out of seven scales exceed the recommen<strong>de</strong>d cut-off point .70 for a newly created measure(Nunnally, 1978). Reliabilities of the remaining three scales (Core purposes, Unexpected challenges, and Critical humanresources) also were close to the cut-off point ranging between .66 and .69".462 Il s’agit <strong>de</strong>s échelles opérationnalisant les hypothèses 6a et la variable à expliquer (l’intentionentrepreneuriale) que nous avons empruntées respectivement à L. KOLVEREID (1997, op.cit., p. 52) et A.TKACHEV et L. KOLVEREID (1999, op.cit., p. 276-277) et I. AJZEN et M. FISHBEIN (1980, op.cit.).260


une structure factorielle claire en raison d’items ayant <strong>de</strong>s contributions supérieures à 0,30sur plusieurs facteurs, il est souhaitable d'introduire une rotation pour "ajuster" la structureproposée (Y. EVRARD et alii, 1997, p. 384 ; J. IGALENS et P. ROUSSEL, 1998, p. 155-156). La rotation nous ai<strong>de</strong> à interpréter les facteurs en augmentant la valeur <strong>de</strong>scoefficients <strong>de</strong> corrélation <strong>de</strong> certains items avec les nouveaux axes <strong>de</strong> représentation.Parmi les différentes métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> rotation proposées, les plus répandues sont en nombre <strong>de</strong>cinq : varimax, quartimax, equamax et promax, toutes <strong>de</strong> type orthogonal, et la rotationoblique dite oblimin directe.Le choix <strong>de</strong> la rotation la plus pertinente est, tant du point <strong>de</strong> vue conceptuel questatistique, d’ordre méthodologique. Il peut induire <strong>de</strong>s résultats différents pour lesanalyses factorielles, et par là même, influencer les tests <strong>de</strong> validation d’hypothèses. "Larevue <strong>de</strong> la littérature indique que les rotations varimax et oblique sont les plus utilisées"(J. IGALENS et P. ROUSSEL, 1998, p. 155-156 et 158). La rotation varimax a pour objet<strong>de</strong> réduire le nombre d’items qui ont <strong>de</strong>s fortes contributions sur un axe afin <strong>de</strong> simplifierles facteurs 463 . "La rotation <strong>de</strong> type oblique est conseillée lorsqu’il y a anticipation d’uncertain <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> chevauchement entre les dimensions à i<strong>de</strong>ntifier". Contrairement auxrotations dites orthogonales, l’oblimin tolère <strong>de</strong>s inter-corrélations entre facteurs tout enrespectant leur indépendance. Elle ne maintient pas les axes <strong>de</strong> l’espace factoriel en angledroit.Les items <strong>de</strong> chaque échelle opérationnalisant les construits que nous avons définis nesont pas complètement indépendants les uns <strong>de</strong>s autres. Nous retenons donc la rotationoblique car elle a, en outre, l’avantage <strong>de</strong> mieux rendre compte <strong>de</strong> situations oùplusieurs facteurs sont composés d’items ayant <strong>de</strong>s contributions élevées dans plusd’un facteur.Concernant l’alpha <strong>de</strong> Cronbach, celui-ci s’emploie essentiellement dans les échellesmétriques, <strong>de</strong> proportion ou d'intervalle. Toutefois, Y. EVRARD et alii (1997, p. 298 et377), ainsi que J. IGALENS J et P. ROUSSEL (1998, p. 139, p. 144-146), notent quecertaines échelles non métriques, <strong>de</strong> types ordinal ou Likert comme c'est notre cas, sont leplus souvent traitées comme <strong>de</strong>s échelles métriques.463 Elle est fondée sur la maximisation <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> corrélation <strong>de</strong>s variables les plus corrélées.261


Selon ces auteurs, il a été démontré à plusieurs reprises que les scores <strong>de</strong> fiabilité lesplus élevés sont à l’actif d’échelles dont le nombre d’items et <strong>de</strong> modalités est élevé. Deplus, le coefficient α tend à être plus fort pour les construits unidimensionnels par rapport àceux qui sont multidimensionnels.Lorsque l’α d’une échelle est sensiblement inférieur au seuil retenu, il faut s’intéresseraux scores <strong>de</strong> chaque item (corrélation entre l'item et le score <strong>de</strong> l'échelle) en vérifiant si lescore total <strong>de</strong> l’échelle augmente au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> ce seuil, après suppression <strong>de</strong> l’item ou <strong>de</strong>sitems qui lui sont le moins corrélés. Dans l’affirmative, nous pouvons éliminer le ou lesitems en question et la cohérence globale s’en trouvera améliorée. Néanmoins, si lecoefficient α d’un item représentant une information importante est légèrement inférieur auseuil retenu - et donc nuit faiblement à la fiabilité <strong>de</strong> l’échelle -, il ne faudrait pas lesupprimer.Par ordre croissant <strong>de</strong>s hypothèses, nous allons appliquer les tests d’homogénéité auxdonnées recueillies dans les échantillons <strong>de</strong> référence et témoin. La perspectivecomparative que nous avons adoptée nous contraint à retenir, dans ces <strong>de</strong>uxéchantillons, le même nombre <strong>de</strong> facteurs avec <strong>de</strong>s compositions similaires (les mêmesitems).8.3.1. La variable "recherche d’informations"Nous avons conçu une échelle multiple à 3 items pour mesurer cette variable. Pourtester sa dimensionnalité, nous avons effectué une analyse factorielle reprise dans letableau 12. La procédure <strong>de</strong> résolution permet d’i<strong>de</strong>ntifier les axes factoriels, <strong>de</strong>calculer la variance qui leur est associée et les contributions factorielles <strong>de</strong> chaqueitem. L’ACP indique que la variable "recherche d’informations" ainsi constituée estunidimensionnelle pour les "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> managementet gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise". Les items "RINFOMAR"(recherche d’informations sur le marché), "RINFOPRO" (recherche d’informations sur lebien ou le service) et "RINFOBP" (recherche d’informations pour le montage du pland’affaires) se rapportent <strong>de</strong> manière significative à la même composante. Ils ont tous un262


coefficient <strong>de</strong> contribution factorielle (matrice <strong>de</strong>s composantes) supérieur à 0,80. De plus,74,7% <strong>de</strong> l’information recueillie est représentée par le seul facteur contenant ces items.Qualité <strong>de</strong> représentationInitial ExtractionRINFOMAR 1,000 ,799RINFOPRO 1,000 ,778RINFOBP 1,000 ,665Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Variance totale expliquéeValeurs propres initiales Extraction Sommes <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s facteurs retenusComposante Total % <strong>de</strong> la % cumulés Total % <strong>de</strong> la variance % cumulésvariance1 2,242 74,749 74,749 2,242 74,749 74,7492 ,477 15,914 90,6623 ,280 9,338 100,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Matrice <strong>de</strong>s composantes aComposante1RINFOMAR ,894RINFOPRO ,882RINFOBP ,816Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.a : 1 composante extraite.Tableau 12 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "recherche d’informations"(échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestionen entrepreneuriat ou en création d’entreprise")La fiabilité étant une condition nécessaire d’homogénéité, nous avons procédé au test <strong>de</strong>cohérence interne pour approfondir les résultats <strong>de</strong> l’ACP. Celui-ci calcule, d’une part, lacorrélation <strong>de</strong> chaque item avec l’échelle globale (quatrième colonne) ; d’autre part,l’α est calculé en enlevant à chaque fois un item <strong>de</strong> l’échelle (cinquième colonne). L’αglobal est égal à 0,8297, ce qui est une valeur largement supérieure à la norme retenue, soit0,68. L’échelle présente donc une bonne cohérence interne.263


Echelle multiple "recherche d’informations" : cohérence interneStatistiques pour l’échelleMoy7,5364Variance6,6913Ecart type2,5868Variables3Moy échelle si itemsuppriméVariance échelle siitem suppriméCorrélation item-totalcorrigéAlpha si itemsuppriméRINFOMAR 4,8909 3,1807 ,7389 ,7151RINFOPRO 4,8818 3,0960 ,7148 ,7375RINFOBP 5,3000 3,4046 ,6151 ,8356Coefficient <strong>de</strong> fiabiliténbre <strong>de</strong> cases = 110,0 nbre d’items = 3Alpha = ,8297Tableau 13 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "recherche d’informations"(échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestionen entrepreneuriat ou en création d’entreprise")Pour l’échantillon témoin, l’ACP fait ressortir les résultats reportés dans le tableau ci<strong>de</strong>ssous.Elle montre que la variable "recherche d’informations", comme pour l’échantillon<strong>de</strong> référence, est unidimensionnelle. Les trois items se rapportent <strong>de</strong> façon importante àune seule composante. Ils ont tous un coefficient <strong>de</strong> contribution supérieur à 0,75. Enoutre, les items restituent 71,4% <strong>de</strong> la variance <strong>de</strong> l’information. Nous vérifions ainsi queles items se regroupent bien entre eux suivant la dimension qu’ils sont censés représenter.Qualité <strong>de</strong> représentationInitial ExtractionRINFOMAR 1,000 ,889RINFOPRO 1,000 ,682RINFOBP 1,000 ,572Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Variance totale expliquéeValeurs propres initiales Extraction Sommes <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s facteursretenusComposante Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés1 2,142 71,409 71,409 2,142 71,409 71,4092 ,672 22,386 93,7953 ,186 6,205 100,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.264


Matrice <strong>de</strong>s composantes aComposante1RINFOMAR ,943RINFOPRO ,826RINFOBP ,756Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.a : une composante extraite.Tableau 14 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "recherche d’informations"(échantillon "DESS CAAE")De même que pour l’échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong>management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise", les donnéescollectées sur les étudiants "DESS CAAE" concernant la variable "recherched’informations" présente une valeur très satisfaisante <strong>de</strong> l’α, soit 0,7938 (tableau 15).L’échelle <strong>de</strong> cette variable présente donc une bonne cohérence interne. Elle est pertinentepour mesurer la nouvelle variable agrégeant les items "RINFOMAR", "RINFOPRO" et"RINFOBP". Celle-ci est nommée "RINFO".Echelle multiple "recherche d’informations" : cohérence interneStatistiques pour l’échelleMoy5,4694Variance4,5459Ecart type2,1321Variables3Moy échelle si itemsuppriméVariance échelle siitem suppriméCorrélation item-totalcorrigéAlpha si itemsuppriméRINFOMAR 3,5510 1,9192 ,8296 ,5007RINFOPRO 3,5510 2,3359 ,5892 ,7681RINFOBP 3,8367 2,4311 ,5145 ,8458Coefficient <strong>de</strong> fiabiliténbre <strong>de</strong> cases = 49,0 nbre d’items = 3Alpha = ,7938Tableau 15 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "recherche d’informations"(échantillon "DESS CAAE")265


8.3.2. La variable "aspects <strong>de</strong> l’idée ou du projet d’entreprise"L’échelle du tableau 16 a pour objectif <strong>de</strong> recueillir <strong>de</strong>s informations concernant <strong>de</strong>saspects <strong>de</strong>s idées ou <strong>de</strong>s projets d’entreprise émanant <strong>de</strong>s étudiants. Il s’agit <strong>de</strong> s’enquérir<strong>de</strong> la véracité <strong>de</strong> leur existence. Le test <strong>de</strong> dimensionnalité exécuté sur l’échantillon <strong>de</strong>référence indique que les énoncés "IDECLIEN" (renseignements sur les futurs clients),"IDEFINAN" (renseignements sur les besoins financiers <strong>de</strong> démarrage), "IDECONCU"(renseignements sur la concurrence) et "IDEGRH" (renseignements sur les besoins enressources humaines) sont rattachés à un seul facteur. Ils contribuent tous pour une valeursupérieure à 0,78 pour sa formation, à l’exception du <strong>de</strong>rnier item qui possè<strong>de</strong> uncoefficient factoriel légèrement supérieur au critère <strong>de</strong> contribution <strong>de</strong> 0,50 (0,58). De plus,les items restituent 54,5% <strong>de</strong> la variance <strong>de</strong> l’information. L’échelle ainsi constituée estunidimensionnelle.Qualité <strong>de</strong> représentation aInitial ExtractionIDECLIEN 1,000 ,613IDEFINAN 1,000 ,618IDECONCU 1,000 ,613IDEGRH 1,000 ,336Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Variance totale expliquée aValeurs propres initiales Extraction Sommes <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s facteursComposanteretenusTotal % <strong>de</strong> la variance % cumulés Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés1 2,181 54,515 54,515 2,181 54,515 54,5152 ,953 23,825 78,3403 ,482 12,055 90,3954 ,384 9,605 100,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Matrice <strong>de</strong>s composantes aComposante1IDECLIEN ,783IDEFINAN ,786IDECONCU ,783IDEGRH ,580Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.a : 1 composante extraite.Tableau 16 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "aspects <strong>de</strong> l’idée ou du projet"(échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestionen entrepreneuriat ou en création d’entreprise")266


Le test <strong>de</strong> fiabilité fait apparaître que cette échelle est homogène (tableau 17). En effet,les caractéristiques <strong>de</strong> cohérence interne montrent que la valeur <strong>de</strong> l’α est égal à 0,7164.Ce <strong>de</strong>rnier ainsi que l’analyse factorielle nous amènent donc à retenir, pour l’échantillon"DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriatou en création d’entreprise"), la totalité <strong>de</strong>s items <strong>de</strong> l’échelle mesurant la variable "aspects<strong>de</strong> l’idée ou du projet d’entreprise".Echelle multiple "aspects <strong>de</strong> l’idée ou du projet d’entreprise" : cohérence interneStatistiques pour l’échelleMoy11,0818Variance6,6997Ecart type2,5884Variables4Moy échelle si itemsuppriméVariance échelle siitem suppriméCorrélation item-totalcorrigéAlpha si itemsuppriméIDECLIEN 8,1727 4,2176 ,5516 ,6294IDEFINAN 8,5909 3,7852 ,5821 ,6042IDECONCU 8,2636 3,8473 ,5336 ,6360IDEGRH 8,2182 4,6492 ,3613 ,7335Coefficient <strong>de</strong> fiabiliténbre <strong>de</strong> cases = 110 nbre d’items = 4Alpha = ,7164Tableau 17 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "aspects <strong>de</strong> l’idée ou du projet"(échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestionen entrepreneuriat ou en création d’entreprise")Mais avant <strong>de</strong> con<strong>de</strong>nser cette échelle, les contraintes <strong>de</strong> comparaison nous oblige àvérifier son unidimensionnalité et sa fiabilité auprès <strong>de</strong> l’échantillon "DESS CAAE".L’analyse factorielle, détaillée dans le tableau suivant, montre que la variable comprendune seule composante, avec une contribution supérieure à 0,62 <strong>de</strong> tous les items.Qualité <strong>de</strong> représentationInitial ExtractionIDECLIEN 1,000 ,468IDEFINAN 1,000 ,395IDECONCU 1,000 ,577IDEGRH 1,000 ,656Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.267


Variance totale expliquéeValeurs propres initiales Extraction Sommes <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s facteursretenusComposante Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés1 2,096 52,408 52,408 2,096 52,408 52,4082 ,884 22,102 74,5093 ,560 13,994 88,5044 ,460 11,496 100,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Matrice <strong>de</strong>s composantes aComposante1IDECLIEN ,684IDEFINAN ,629IDECONCU ,759IDEGRH ,810Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.a : 1 composante extraite.Tableau 18 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "aspects <strong>de</strong> l’idée ou du projet"(échantillon "DESS CAAE")De plus, l’échelle multiple présente pour cette population un α acceptable, soit 0,6961(tableau 19). Nous gardons donc les items "IDECLIEN", "IDEFINAN", "IDECONCU" et"IDEGRH" que nous regroupons sous une nouvelle variable nommée "IDEPROJ".Echelle multiple "aspects <strong>de</strong> l’idée ou du projet d’entreprise" : cohérence interneStatistiques pour l’échelleMoy10,2449Variance7,2721Ecart type2,6967Variables4Moy échelle si itemsuppriméVariance échelle siitem suppriméCorrélation item-totalcorrigéAlpha si itemsuppriméIDECLIEN 7,5510 4,6276 ,4355 ,6599IDEFINAN 8,1020 5,0935 ,3870 ,6851IDECONCU 7,5510 4,4192 ,5213 ,6061IDEGRH 7,5306 3,8793 ,5848 ,5590Coefficient <strong>de</strong> fiabiliténbre <strong>de</strong> cases = 49 nbre d’items = 4Alpha = ,6961Tableau 19 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "aspects <strong>de</strong> l’idée ou du projet"(échantillon "DESS CAAE")268


8.3.3. La variable "besoin d’accomplissement"L’opérationnalisation du besoin d’accomplissement implique que l’intentionentrepreneuriale <strong>de</strong>s étudiants est influencée par les motivations suivantes : la prise <strong>de</strong>responsabilité ("PRISRESP"), la recherche du gain financier ("PLUSARGE"), la volonté<strong>de</strong> se réaliser ("REALIS"), le pouvoir ("POUVOIR") et le défi ("DEFI"). Une premièreanalyse factorielle sur l’échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong>management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise" met en évi<strong>de</strong>ncel’existence <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux facteurs (annexe 5). Cependant la structure factorielle n’est pas claire.L’item "REALIS" a une contribution factorielle supérieure à 0,30 et i<strong>de</strong>ntique dans les<strong>de</strong>ux facteurs (0,48) ; il <strong>de</strong>vrait être éliminé. Il convient <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à une rotation oblimin(annexe 6).Cette <strong>de</strong>rnière a permis <strong>de</strong> mettre au jour une structure qui fait sens. L’examen <strong>de</strong> lamatrice <strong>de</strong>s types indique <strong>de</strong>ux composantes bien distinctes. La première, qui regroupe lesitems "PRISRESP", "PLUSARGE" et "POUVOIR", met en jeu <strong>de</strong>s variablesenvironnementales (prendre <strong>de</strong>s responsabilités et exercer du pouvoir sur <strong>de</strong>s individus).Elle rejoint la conception <strong>de</strong> D.C. Mc CLELLAND (1961) du besoin d’accomplissement.La <strong>de</strong>uxième est constituée <strong>de</strong>s items "REALIS" et "DEFI" et se rapporte davantage àl’individu en tant que tel.Les résultats <strong>de</strong> l’analyse factorielle sur l’échantillon "DESS CAAE" indique, commepour l’échantillon <strong>de</strong> référence, une bidimensionnalité (annexe 7). La première composantecontient <strong>de</strong>s items renvoyant à <strong>de</strong>s motivations psychologiques ("PRISRESP", "REALIS","POUVOIR" et "DEFI"). La secon<strong>de</strong> est d’ordre financier et contient un seul item("PLUSARGE").Les analyses factorielles sur les <strong>de</strong>ux échantillons font apparaître que les <strong>de</strong>ux axesfactoriels dégagés dans chacun d’eux ne contiennent pas les mêmes items. Lacomparaison que nous souhaitons effectuer entre ces échantillons exige <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r unestructure factorielle composée <strong>de</strong>s mêmes items. Le choix <strong>de</strong> la solution à retenir ne secontente pas seulement <strong>de</strong> trouver le ou les facteurs "interprétables", mais tientcompte <strong>de</strong>s contraintes <strong>de</strong> similarité entre les structures factorielles composantchaque échantillon. A cet égard, les calculs suggèrent qu’il convient <strong>de</strong> retirer les items"PLUSARGE" et "DEFI". Ainsi seuls sont conservés les items qui discriminent le mieux le269


esoin d’accomplissement ("PRISRESP", "REALIS" et "POUVOIR"). Sur cette base, nousavons exécuté à nouveau les opérations d’homogénéité.L’analyse factorielle <strong>de</strong> l’échantillon <strong>de</strong> référence (tableau 20) montrel’unidimensionnalité du besoin d’accomplissement. Bien que l’axe factoriel ne ren<strong>de</strong>compte que d’une valeur minimale <strong>de</strong> la variance totale (49,6%), les items "PRISRESP","REALIS" et "POUVOIR" ont <strong>de</strong>s contributions factorielles satisfaisantes (toutessupérieures à 0,57).Qualité <strong>de</strong> représentationInitial ExtractionPRISRESP 1,000 ,584REALIS 1,000 ,335POUVOIR 1,000 ,478Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Variance totale expliquée aValeurs propres initiales Extraction Sommes <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s facteurs retenusComposante Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés1 1,397 49,575 49,575 1,397 46,575 49,5752 ,893 29,779 79,3543 ,709 20,646 100,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Matrice <strong>de</strong>s composantes aComposante1PRISRESP ,764REALIS ,579POUVOIR ,691Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.a : 1 composante extraite.Tableau 20 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "besoin d’accomplissement" sans lesitems "PLUSARGE" et "DEFI" (échantillon "DESS, formations ou programmes enécoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise")La dimensionnalité <strong>de</strong> l’échelle est globalement acceptable. Le faible nombre <strong>de</strong>s itemsla constituant et l’importance <strong>de</strong>s informations qu’ils contiennent nous incite à les gar<strong>de</strong>r,d’autant plus que leur cohérence interne, détaillée dans le tableau suivant, est satisfaisante(0,6848).270


Echelle multiple "besoin d’accomplissement sans les items PLUSARGE et DEFI" : cohérence interneStatistiques pour l’échelleMoy9,5818Variance2,4872Ecart type1,754Variables3Moy échelle siitem suppriméVariance échelle siitem suppriméCorrélation itemtotalcorrigéAlpha si itemsuppriméPRISRESP 6,2273 1,3914 ,5788 ,46023REALIS 6,0909 1,7379 ,4554 ,6891POUVOIR 6,8455 1,4744 ,5568 ,5880Coefficient <strong>de</strong> fiabiliténbre <strong>de</strong> cases = 110,0 nbre d’items = 3Alpha = ,6848Tableau 21 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "besoin d’accomplissement" sans lesitems "PLUSARGE" et "DEFI" (échantillon "DESS, formations ou programmes enécoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise")Le test <strong>de</strong> dimensionnalité sur l’échantillon DESS "CAAE" conforte l’unicité factorielledu "besoin d’accomplissement" (tableau 22). Tous les items contribuent à la formation <strong>de</strong>sa composante avec <strong>de</strong> bons coefficients (supérieurs à 0,65). De plus, le facteur représenteune variance acceptable <strong>de</strong> l’information recueillie (52,6%).Qualité <strong>de</strong> représentationInitial ExtractionPRISRESP 1,000 ,556REALIS 1,000 ,591POUVOIR 1,000 ,432Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Variance totale expliquée aValeurs propres initiales Extraction Sommes <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s facteurs retenusComposante Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés1 1,578 52,607 52,607 1,578 52,607 52,6072 ,785 26,177 78,7843 ,636 21,216 100,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Matrice <strong>de</strong>s composantes aComposante1PRISRESP ,746REALIS ,769POUVOIR ,657Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.A : 1 composante extraite.Tableau 22 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "besoin d’accomplissement" sans lesitems "PLUSARGE" et "DEFI" (échantillon "DESS CAAE")271


Les statistiques <strong>de</strong> cohérence interne indiquent que l’homogénéité du facteur retenu estvérifiée pour l’échantillon témoin (tableau 23). En effet, le coefficient <strong>de</strong> l’alpha estsatisfaisant (0,7175). Ainsi, nous con<strong>de</strong>nsons les items "PRISRESP", "REALIS" et"POUVOIR" sous une nouvelle variable appelée "ACCOMPLI".Echelle multiple "besoin d’accomplissement sans les items PLUSARGE et DEFI" : cohérence interneStatistiques pour l’échelleMoy9,7959Variance2,6575Ecart type1,7676Variables3Moy échelle si itemsuppriméVariance échelle siitem suppriméCorrélation item-totalcorrigéAlpha si itemsuppriméPRISRESP 6,1837 1,8114 ,5592 ,6063REALIS 6,1837 1,6031 ,5796 ,5479POUVOIR 7,2245 1,2527 ,5050 ,7250Coefficient <strong>de</strong> fiabiliténbre <strong>de</strong> cases = 49,0 nbre d’items = 3Alpha = ,7175Tableau 23 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "besoin d’accomplissement" sans lesitems "PLUSARGE" et "DEFI" (échantillon "DESS CAAE")8.3.4. La variable "recherche <strong>de</strong> l’autonomie"La variable "recherche <strong>de</strong> l’autonomie" contient les items "AUTONOME" (êtreautonome) et "LIBERTE" (aspirer à plus <strong>de</strong> liberté). L’analyse factorielle concernantl’échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion enentrepreneuriat ou en création d’entreprise" met en évi<strong>de</strong>nce l’unidimensionnalité duconstruit. La matrice <strong>de</strong>s composantes, reprise dans le tableau ci-<strong>de</strong>ssous, montre que lescoefficients <strong>de</strong> contribution factorielle <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux items sont très bons (0,81). De plus, lavariance totale du nuage <strong>de</strong> points, concentré sur un seul axe, restitue une bonne valeur <strong>de</strong>l’information totale (66,3%).272


Qualité <strong>de</strong> représentationInitial ExtractionAUTONOME 1,000 ,663LIBERTE 1,000 ,663Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Variance totale expliquée aComposante Valeurs propres initiales Extraction Sommes <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s facteurs retenusTotal % <strong>de</strong> la variance % cumulés Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés1 1,326 66,279 66,279 1,326 66,279 66,2792 ,674 33,721 100,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Matrice <strong>de</strong>s composantes aComposante1AUTONOME ,814LIBERTE ,814Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.A : 1 composante extraites.Tableau 24 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable " recherche <strong>de</strong> l’autonomie"(échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestionen entrepreneuriat ou en création d’entreprise")Examinons la fiabilité pour se prononcer sur l’homogénéité <strong>de</strong> cette échelle (tableau25). Le calcul <strong>de</strong> l’α révèle un coefficient au-<strong>de</strong>ssus du seuil retenu (0,6852), d’autant plusque cette <strong>de</strong>rnière est réduite au nombre minimum d’items (<strong>de</strong>ux). Ceux-ci sont corrélésentre eux et mesurent bien la variable "recherche <strong>de</strong> l’autonomie".Echelle multiple "recherche <strong>de</strong> l’autonomie" : cohérence interneStatistiques pour l’échelleMoy6,6545Variance1,5126Ecart type1,2299Variables2Moy échelle siitem suppriméVariance échelle siitem suppriméCorrélation itemtotalcorrigéAlpha si itemsuppriméAUTONOME 3,2000 ,6752 ,5256 .LIBERTE 3,4545 ,4704 ,5256 .Coefficient <strong>de</strong> fiabiliténbre <strong>de</strong> cases = 110,0 nbre d’items = 2Alpha = ,6852Tableau 25 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "recherche <strong>de</strong> l’autonomie"(échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestionen entrepreneuriat ou en création d’entreprise")273


L’ACP <strong>de</strong> l’échantillon "DESS CAAE" détaillée dans le tableau 26 donne <strong>de</strong>scaractéristiques voisines <strong>de</strong> celles <strong>de</strong> l’échantillon <strong>de</strong> référence. Chaque item possè<strong>de</strong> unecontribution factorielle égale à 0,83 et la variance totale est bonne (69,2%). Le construitest donc unidimensionnel.Qualité <strong>de</strong> représentationInitial ExtractionAUTONOME 1,000 ,692LIBERTE 1,000 ,692Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Variance totale expliquée aComposante Valeurs propres initiales Extraction Sommes <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s facteurs retenusTotal % <strong>de</strong> la variance % cumulés Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés1 1,384 69,216 69,216 1,384 69,216 69,2162 ,616 30,784 100,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Matrice <strong>de</strong>s composantes aComposante1AUTONOME ,832LIBERTE ,832Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.a : 1 composante extraite.Tableau 26 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable " recherche <strong>de</strong> l’autonomie"(échantillon "DESS CAAE")Le calcul du coefficient <strong>de</strong> fiabilité indique un α supérieur à celui <strong>de</strong> l’échantillon <strong>de</strong>référence, soit 0,7217 (tableau 27). Nous conservons donc cette échelle sous sa formeactuelle et additionnons ses <strong>de</strong>ux items. Nous créons ainsi la variable "RECHAUTO" quirenvoie à la recherche <strong>de</strong> l’autonomie.Echelle multiple "recherche <strong>de</strong> l’autonomie" : cohérence interneStatistiques pour l’échelleMoy6,7959Variance1,2908Ecart type1,1361Variables2Moy échelle siitem suppriméVariance échelle siitem suppriméCorrélation itemtotalcorrigéAlpha si itemsuppriméAUTONOME 3,2041 ,6658 ,5843 .LIBERTE 3,5918 ,2883 ,5843 .Coefficient <strong>de</strong> fiabiliténbre <strong>de</strong> cases = 49,0 nbre d’items = 2Alpha = ,7217Tableau 27 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "recherche <strong>de</strong> l’autonomie"(échantillon "DESS CAAE")274


8.3.5. La variable "propension à la prise <strong>de</strong> risque"Selon les développements argumentant l’hypothèse correspondante 464 , la propension aurisque, qui se manifeste à travers les perceptions <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong>l’entreprise que les étudiants seraient amenés à créer, contient <strong>de</strong>ux aspects. Le premier estl’échec qui peut être financier "ECHECFIN", social "ECHECSOC" ou personnel"ECHECPER". A l’opposé, le second traduit l’utilité d’une expérience pour une autreaventure entrepreneuriale "UTIAVENT" ou pour la suite <strong>de</strong> la carrière professionnelle"UTISUICA". L’ACP <strong>de</strong>vrait donc révéler <strong>de</strong>ux facettes <strong>de</strong> la propension au risque.Concernant l’échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> managementet gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise", la rotation initiale ne fait pasapparaître <strong>de</strong> structure factorielle claire (tableau 28). Les items "ECHECSOC" et"ECHECPER" ont <strong>de</strong>s contributions factorielles supérieures à 0,30 sur les <strong>de</strong>ux axesfactoriels.Qualité <strong>de</strong> représentationInitial ExtractionECHECFIN 1,000 ,342ECHECSOC 1,000 ,676ECHECPER 1,000 ,567UTIAVENT 1,000 ,775UTISUICA 1,000 ,751Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Variance totale expliquée aValeurs propres initiales Extraction Sommes <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s facteursComposanteretenusTotal % <strong>de</strong> la variance % cumulés Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés1 1,666 33,325 33,325 1,666 33,325 33,3252 1,445 28,895 62,220 1,445 28,895 62,2203 ,864 17,283 79,5034 ,585 11,701 91,2045 ,440 8,796 100,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.464 Cf. supra., pp. 192-194, "6.1.2.2. La propension à la prise <strong>de</strong> risque : les perceptions <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong>la disparition <strong>de</strong> l’entreprise".275


Matrice <strong>de</strong>s composantes aComposantes1 2ECHECFIN ,518 ,272ECHECSOC ,517 ,639ECHECPER ,467 ,591UTIAVENT -,670 ,571UTISUICA -,681 ,536Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.a : 2 composantes extraites.Tableau 28 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "propension à la prise <strong>de</strong> risque"(échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestionen entrepreneuriat ou en création d’entreprise")Le tableau 29 approfondit l’analyse <strong>de</strong> bidimensionnalité <strong>de</strong> cette échelle en exécutantune rotation oblimin. L’interprétation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux axes factoriels <strong>de</strong>vient plus nuancée etconforte les <strong>de</strong>ux dimensions précé<strong>de</strong>ntes. La matrice <strong>de</strong>s types met au jour <strong>de</strong> façon trèsclaire une double facette <strong>de</strong> la propension au risque.Qualité <strong>de</strong> représentationInitial ExtractionECHECFIN 1,000 ,342ECHECSOC 1,000 ,676ECHECPER 1,000 ,567UTIAVENT 1,000 ,775UTISUICA 1,000 ,751Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Variance totale expliquée aValeurs propres initiales Extraction Sommes <strong>de</strong>s carrés Somme <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s facteursComposante<strong>de</strong>s facteurs retenus retenus pour la rotationTotal % <strong>de</strong> la % Total % <strong>de</strong> la %Totalvariance cumulésvariance cumulés1 1,666 33,325 33,325 1,666 33,325 33,325 1,5782 1,445 28,895 62,220 1,445 28,895 62,220 1,5553 ,864 17,283 79,5034 ,585 11,701 91,2045 ,440 8,796 100,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.a : lorsque les composantes sont corrélées, les sommes <strong>de</strong>s carrés chargés ne peuvent pas être additionnéspour obtenir une variance totale.Matrice <strong>de</strong>s composantes aComposantes1 2ECHECFIN ,518ECHECSOC ,517 ,639ECHECPER ,467 ,591UTIAVENT -,670 ,571UTISUICA -,681 ,536Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.a : 2 composantes extraites.276


Matrice <strong>de</strong>s types aComposantes1 2ECHECFIN ,540ECHECSOC ,827ECHECPER ,757UTIAVENT -,882UTISUICA -,865Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> rotation : oblimin avec normalisation <strong>de</strong> Kaiser.a : la rotation a convergé en 6 itérations.Matrice <strong>de</strong> structureComposantes1 2ECHECFIN ,558ECHECSOC ,818ECHECPER ,748UTIAVENT -,880UTISUICA -,866Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> rotation : oblimin avec normalisation <strong>de</strong> Kaiser.Matrice <strong>de</strong> corrélation <strong>de</strong>s composantesComposante 1 21 1,000 ,1042 ,104 1,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> rotation : oblimin avec normalisation <strong>de</strong> Kaiser.Tableau 29 - Analyse factorielle après rotation oblimin directe <strong>de</strong> la variable"propension à la prise <strong>de</strong> risque" (échantillon "DESS, formations ou programmes enécoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise")Les items "UTIAVENT" et "UTISUICA" expriment <strong>de</strong>s perceptions positives (utilité)quant aux conséquences <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong> l’entreprise que les étudiants créeraient ; ilscontribuent fortement au premier facteur (coefficients factoriels supérieurs à 0,86). Lesitems "ECHECFIN" et "ECHECSOC" et "ECHECPER" forment le <strong>de</strong>uxième facteur ; ilsrenvoient à <strong>de</strong>s perceptions négatives (échec) <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong>l’entreprise et possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> contribution factorielle satisfaisants. Lespremier et <strong>de</strong>uxième facteurs restituent respectivement 33,3% et 28,9% <strong>de</strong> l’informationrecueillie ; le plan factoriel qu’ils constituent rend compte <strong>de</strong> 62,2% <strong>de</strong> l’information <strong>de</strong>départ.Procédons aux tests <strong>de</strong> fiabilité sur chacune <strong>de</strong>s dimensions dégagées par la rotationoblimin pour pouvoir se prononcer sur leur homogénéité. La valeur <strong>de</strong> l’α pour la277


dimension renvoyant à <strong>de</strong>s perceptions positives <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong>l’entreprise est <strong>de</strong> 0,7078 (tableau 30).Echelle multiple "perceptions positives <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong> l’entreprise" : cohérence interneStatistiques pour l’échelleMoy6,6836Variance1,7175Ecart type1,3105Variables2Moy échelle siitem suppriméVariance échelle siitem suppriméCorrélation itemtotalcorrigéAlpha si itemsuppriméUTIAVENT 3,3785 ,5434 ,5490 .UTISUICA 3,3051 ,5655 ,5490 .Coefficient <strong>de</strong> fiabiliténbre <strong>de</strong> cases = 177,0 nbre d’items = 2Alpha = ,7078Tableau 30 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "perceptions positives <strong>de</strong>sconséquences <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong> l’entreprise" (échantillon "DESS, formations ouprogrammes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en créationd’entreprise")Ce score est convenable pour une échelle exploratoire. Il en est <strong>de</strong> même pour lacohérence interne <strong>de</strong> la dimension exprimant <strong>de</strong>s perceptions négatives <strong>de</strong>s conséquences<strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong> l’entreprise dont les caractéristiques sont présentées dans le tableausuivant (α = 0,7078).Echelle multiple "perceptions négatives <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong> l’entreprise" : cohérenceinterneStatistiques pour l’échelleMoyVarianceEcart type Variables7,71753,45381,8585Moy échelle si Variance échelle si Corrélation itemtotalitem supprimé item supprimécorrigéECHECFIN 4,8701 4,0910 ,4294 ,7652ECHECSOC 5,7175 3,8516 ,6358 ,4393ECHECPER 4,8475 3,7891 ,5289 ,6065Coefficient <strong>de</strong> fiabiliténbre <strong>de</strong> cases = 177,0 nbre d’items = 33Alpha si itemsuppriméAlpha = ,7108Tableau 31 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "perceptions négatives <strong>de</strong>sconséquences <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong> l’entreprise" (échantillon "DESS, formations ouprogrammes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en créationd’entreprise")278


Etudions l’échantillon témoin pour s’enquérir <strong>de</strong> la bidimensionnalité révélée dansl’échantillon <strong>de</strong> référence. Comme pour ce <strong>de</strong>rnier, la première ACP reprise dans le tableau32 n’indique pas <strong>de</strong> structure factorielle claire dans la mesure où les items "UTIAVENT"et "UTISUICA" ont <strong>de</strong>s contributions factorielles supérieures à 0,30 sur les <strong>de</strong>ux facteurs.Qualité <strong>de</strong> représentationInitial ExtractionECHECFIN 1,000 ,370ECHECSOC 1,000 ,667ECHECPER 1,000 ,555UTIAVENT 1,000 ,752UTISUICA 1,000 ,722Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Variance totale expliquée aValeurs propres initiales Extraction Sommes <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s facteursComposanteretenusTotal % <strong>de</strong> la variance % cumulés Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés1 1,771 35,430 35,430 1,771 35,430 35,4302 1,294 25,884 61,314 1,294 25,884 61,3143 ,904 18,070 79,3844 ,614 12,273 91,6575 ,417 8,343 100,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Matrice <strong>de</strong>s composantes aComposantes1 2ECHECFIN 4,983 E -02 ,606ECHECSOC -,457 ,677ECHECPER -,583 ,464UTIAVENT ,810 ,311UTISUICA ,751 ,397Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.a : 2 composantes extraites.Tableau 32 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "propension à la prise <strong>de</strong> risque"(échantillon "DESS CAAE")C’est pourquoi nous avons réalisé une rotation oblimin qui met au jour les mêmesfacteurs i<strong>de</strong>ntifiés dans l’échantillon <strong>de</strong> référence (tableau 33). Ceux-ci expliquent 61,3%<strong>de</strong> la variance totale <strong>de</strong> l’information collectée. Cependant, l’item "ECHECFIN" a unecontribution factorielle supérieure à 0,30 sur les <strong>de</strong>ux composantes. Le test <strong>de</strong> cohérenceinterne renseignera sur la position à adopter en ce qui le concerne (le gar<strong>de</strong>r ou lesupprimer).279


Qualité <strong>de</strong> représentationInitial ExtractionECHECFIN 1,000 ,370ECHECSOC 1,000 ,667ECHECPER 1,000 ,555UTIAVENT 1,000 ,752UTISUICA 1,000 ,722Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Variance totale expliquée aValeurs propres initiales Extraction Sommes <strong>de</strong>s carrés Somme <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s facteursComposante<strong>de</strong>s facteurs retenus retenus pour la rotationTotal % <strong>de</strong> la % cumulés Total % <strong>de</strong> la % cumulés Totalvariancevariance1 1,771 35,430 35,430 1,771 35,430 35,430 1,6662 1,294 25,884 61,314 1,294 25,884 61,314 1,4143 ,904 18,070 79,3844 ,614 12,273 91,6575 ,417 8,343 100,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.a : lorsque les composantes sont corrélées, les sommes <strong>de</strong>s carrés chargés ne peuvent pas être additionnéspour obtenir une variance totale.Matrice <strong>de</strong>s composantes aComposantes1 2ECHECFIN ,606ECHECSOC -,457 ,677ECHECPER -,583 ,464UTIAVENT ,810 ,311UTISUICA ,751 ,397Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.a : 2 composantes extraites.Matrice <strong>de</strong>s types aComposantes1 2ECHECFIN ,347 ,512ECHECSOC ,813ECHECPER ,684UTIAVENT ,857UTISUICA ,850Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> rotation : oblimin avec normalisation <strong>de</strong> Kaiser.a : la rotation a convergé en 7 itérations.Matrice <strong>de</strong> structureComposantes1 2ECHECFIN ,329 ,499ECHECSOC ,815ECHECPER ,693UTIAVENT ,861UTISUICA ,850Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> rotation : oblimin avec normalisation <strong>de</strong> Kaiser.280


Matrice <strong>de</strong> corrélation <strong>de</strong>s composantesComposante 1 21 1,000 -3,533E-022 -3,533 E -02 1,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> rotation : oblimin avec normalisation <strong>de</strong> Kaiser.Tableau 33 - Analyse factorielle après rotation oblimin directe <strong>de</strong> la variable"propension à la prise <strong>de</strong> risque" (échantillon "DESS CAAE")Au sein <strong>de</strong> l’échantillon "DESS CAAE", le score <strong>de</strong> fiabilité <strong>de</strong> la dimension renvoyantaux perceptions positives <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong> l’entreprise que lesétudiants créeraient éventuellement possè<strong>de</strong> une valeur qui satisfait largement au seuilminimum retenu, soit 0,7274 (tableau 34). Les items ont une bonne mesure <strong>de</strong> la cohérenceinterne <strong>de</strong> cette composante ; ils sont corrélés entre eux.Echelle multiple "perceptions positives <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong> l’entreprise" : cohérence interneStatistiques pour l’échelleMoy6,3920Variance1,9883Ecart type1,4101Variables2Moy échelle siitem suppriméVariance échelle siitem suppriméCorrélation itemtotalcorrigéAlpha si itemsuppriméUTIAVENT 3,2727 ,5652 ,5748 .UTISUICA 3,1193 ,7000 ,5748 .Coefficient <strong>de</strong> fiabiliténbre <strong>de</strong> cases = 176,0 nbre d’items = 2Alpha = ,7274Tableau 34 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "perceptions positives <strong>de</strong>sconséquences <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong> l’entreprise" (échantillon "DESS CAAE")Selon l’interprétation <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> cohérence interne <strong>de</strong> la dimension renvoyant auxperceptions négatives <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong> l’entreprise, il n’est pasenvisagé <strong>de</strong> supprimer l’item "ECHECFIN" (tableau 35). Premièrement, il apporte uneinformation importante dans la composition <strong>de</strong> ce facteur. Deuxièmement, la qualité ducoefficient <strong>de</strong> fiabilité renseigne sur la satisfaction du critère <strong>de</strong> cohérence interne <strong>de</strong> cefacteur (0,7106).281


Echelle multiple "perceptions négatives <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong> l’entreprise" : cohérenceinterneStatistiques pour l’échelleMoy8,5795Variance2,7365Ecart type1,6542Variables3Moy échelle siitem suppriméVariance échelle siitem suppriméCorrélation itemtotalcorrigéAlpha si itemsuppriméECHECFIN 5,6307 3,9828 ,4098 ,8288ECHECSOC 6,0739 3,3602 ,6757 ,3525ECHECPER 5,4545 3,3808 ,5671 ,5740Coefficient <strong>de</strong> fiabiliténbre <strong>de</strong> cases = 176,0 nbre d’items = 3Alpha = ,7106Tableau 35 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "perceptions négatives <strong>de</strong>sconséquences <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong> l’entreprise" (échantillon "DESS CAAE")Ainsi, sur la base <strong>de</strong>s rotations oblimin et <strong>de</strong>s tests <strong>de</strong> l’α sur les <strong>de</strong>ux échantillons, nouscon<strong>de</strong>nsons l’échelle initiale en passant <strong>de</strong> 5 items à <strong>de</strong>ux variables représentant les <strong>de</strong>uxaxes factoriels. Renvoyant à <strong>de</strong>s perceptions négatives <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> la disparition<strong>de</strong> l’entreprise que les étudiants auraient créées, la variable "ECHEC" regroupe les items"ECHECFIN", "ECHECSOC" et "ECHECPERSO". Révélant <strong>de</strong>s perceptions positives <strong>de</strong>sconséquences <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong> l’entreprise, la variable "UTI" rassemble les items"UTIAVENT" et "UTISUICA".8.3.6. La variable "perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises par le biais <strong>de</strong> laformation"Pour opérationnaliser cette variable, nous avons traduit l’échelle utilisée par L.KOLVEREID (1997 p. 52) et A. TKACHEV et L. KOLVEREID (1999 p. 276-277) 465 .Celle-ci a été testée uniquement auprès <strong>de</strong> l’échantillon <strong>de</strong> référence. En effet, le suivi d’unenseignement en entrepreneuriat ou en création d’entreprise différencie les <strong>de</strong>uxpopulations <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>.465 Cf. supra, p. 228-230, "7.5.2.4. Le cursus entrepreneurial".282


Composée <strong>de</strong> cinq items, cette échelle renvoie aux perceptions qu’ont les étudiants <strong>de</strong>saptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales qu’ils peuvent acquérir par le biais <strong>de</strong>s programmes et <strong>de</strong>sformations en entrepreneuriat ou en création d’entreprise. Le premier item("DEVECREA") traduit les perceptions <strong>de</strong>s étudiants quant aux difficultés (facilités) <strong>de</strong><strong>de</strong>venir créateur d’entreprise ; le <strong>de</strong>uxième item ("POURCARR") représente la difficulté(facilité) <strong>de</strong> poursuivre une carrière <strong>de</strong> créateur d’entreprise ; le troisième item("ENSCONT") renvoie au contrôle <strong>de</strong> la situation en qualité <strong>de</strong> créateur d’entreprise ; lequatrième item ("ENSNCONT") porte sur le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s événements qui peuventêtre un obstacle pour <strong>de</strong>venir créateur ; enfin le <strong>de</strong>rnier item ("ENSREUSS") énonce lesperceptions <strong>de</strong>s chances <strong>de</strong> réussite ou d’échec nées à la suite <strong>de</strong>s formations et <strong>de</strong>sprogrammes.Cette échelle est unidimensionnelle et fiable auprès d’étudiants en managementnorvégiens et russes (avec un alpha <strong>de</strong> 0,72 et 0,75). Qu’en est-il <strong>de</strong>s scores d’homogénéité<strong>de</strong> cette échelle dans le contexte culturel français ?L’ACP, présentée dans le tableau suivant, met en évi<strong>de</strong>nce l’unidimensionnalité <strong>de</strong> lavariable "perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises par le biais <strong>de</strong> la formation"auprès <strong>de</strong> l’échantillon <strong>de</strong> référence. Tous les items se rapportent <strong>de</strong> manière significative àun seul facteur (contributions factorielles supérieures à 0,54). Cependant, la variance totalerestituée par le facteur est égale à 47,9%, ce qui représente un score légèrement inférieur àla moyenne requise.Qualité <strong>de</strong> représentationInitial ExtractionDEVECREA 1,000 ,590POURCARR 1,000 ,463ENSCONT 1,000 ,448ENSNCONT 1,000 ,297ENSREUSS 1,000 ,397Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Variance totale expliquée aValeurs propres initiales Extraction Sommes <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s facteurs retenusComposante Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés1 2,195 47,899 43,899 2,195 47,899 47,8992 ,927 17,532 65,4313 ,714 13,283 78,7144 ,681 12,614 91,3285 ,484 8,672 100,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.283


Matrice <strong>de</strong>s composantes aComposante1DEVECREA ,768POURCARR ,680ENSCONT ,669ENSNCONT ,545ENSREUSS ,630Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.a : 1 composante extraite.Tableau 36 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>sentrepreneuriales acquises par le biais <strong>de</strong> la formation" (échantillon "DESS,formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ouen création d’entreprise")Avant <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong> regrouper les cinq items <strong>de</strong> l’échelle au sein d’une seule variable,nous avons procédé au test <strong>de</strong> cohérence interne dont les caractéristiques sont reprises dansle tableau ci-<strong>de</strong>ssous. Le score <strong>de</strong> l’α est acceptable (0,6869), mais il reste faible parrapport à ceux <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> L. KOLVEREID (1997 p. 52) et A. TKACHEV et L.KOLVEREID (1999 p. 276-277). De plus, l’élimination d’un <strong>de</strong>s cinq items réduit àchaque fois sa valeur.Echelle multiple "perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises par le biais <strong>de</strong> la formation" :cohérence interneStatistiques pour l’échelleMoyVarianceEcart type Variables13,85963,73721,9332Moy échelle si Variance échelle si Corrélation itemtotalitem supprimé item supprimécorrigéDEVECREA 11,2865 2,3751 ,5431 ,5563POURCARR 11,0449 2,3821 ,4304 ,6134ENSCONT 10,9270 2,7234 ,4384 ,6104ENSNCONT 11,2416 2,6023 ,3240 ,6660ENSREUSS 10,9382 2,8719 ,4063 ,6260Coefficient <strong>de</strong> fiabiliténbre <strong>de</strong> cases = 178,0 nbre d’items = 55Alpha si itemsuppriméAlpha = ,6869Tableau 37 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>sentrepreneuriales acquises par le biais <strong>de</strong> la formation" (échantillon "DESS,formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ouen création d’entreprise")284


L’analyse factorielle indique que la variable ainsi constituée est unidimensionnelle ;l’échelle est fiable. Nous la conservons telle quelle et agrégeons ses cinq items pour formerla variable "PERCFOR".8.3.7. La variable "perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises par le biais <strong>de</strong>sexpériences professionnelles"Cette variable est opérationnalisée par cinq items. Les trois premiers renvoient àl’exercice <strong>de</strong> responsabilités sur <strong>de</strong>s hommes "RESPHOM", sur un budget "RESPBUD" etsur du matériel "RESPMAT". Les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers traduisent la conduite ou la participationdans <strong>de</strong>s projets "MENPART" et la prise <strong>de</strong> décisions importantes <strong>de</strong> manière solitaire"DECISEUL".Concernant l’échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> managementet gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise", les statistiques <strong>de</strong> l’ACPmontrent que ce construit est undimensionnel (annexe 8). Tous les items se rapportent à lamême composante. Cependant, la contribution factorielle <strong>de</strong> l’item "MENPART" estinférieure à 0,50. En outre, seulement 46,1% <strong>de</strong> l’information recueillie est représentée parle facteur en question.Pour ce qui est <strong>de</strong> l’échantillon témoin, les contributions factorielles <strong>de</strong>s items"RESPBUD" et "RESPMAT" sont supérieures à 0,30 pour les <strong>de</strong>ux facteurs contenantcette variable (annexe 9). L’ACP nécessite donc une rotation oblimin, laquelle indique quela variable est bidimensionnelle (annexe 10). La première facette regroupe les items"RESPHOM", "MENPART" et "DECISEUL". La <strong>de</strong>uxième est formée par les items"RESPBUD" et "RESPMAT".L’optique comparative nous oblige à retenir le même nombre <strong>de</strong> facteurs avec <strong>de</strong>sitems i<strong>de</strong>ntiques pour chacun d’eux. Des calculs simultanés sur les <strong>de</strong>ux échantillonsnous informent qu’il faut supprimer l’item "MENPART". Le tableau 38 reprend lespropriétés <strong>de</strong> l’ACP <strong>de</strong> la population <strong>de</strong> référence sans ce <strong>de</strong>rnier. Les contributionsfactorielles <strong>de</strong>s quatre items restant (toutes supérieures à 0,69) sont améliorées <strong>de</strong> façonimportante. De plus, la variance totale augmente pour s’établir à hauteur <strong>de</strong> 53,9%.285


Qualité <strong>de</strong> représentationInitial ExtractionRESPHOM 1,000 ,484RESPBUD 1,000 ,639RESPMAT 1,000 ,511DECISEUL 1,000 ,523Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principalesVariance totale expliquée aValeurs propres initiales Extraction Sommes <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s facteurs retenusComposante Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés1 2,157 53,932 53,932 2,157 53,932 53,9322 ,726 18,155 72,0883 ,624 15,602 87,6904 ,492 12,310 100,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Matrice <strong>de</strong>s composantes aComposante1RESPHOM ,696RESPBUD ,799RESPMAT ,715DECISEUL ,724Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.a : 1 composante extraite.Tableau 38 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>sentrepreneuriales acquises par le biais <strong>de</strong>s expériences professionnelles" sans l’item"MENPART" (échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong>management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise")Le calcul <strong>de</strong> l’α révèle un coefficient acceptable pour l’échelle initiale (annexe 11).Cependant, le tableau ci-<strong>de</strong>ssous indique que l’élimination <strong>de</strong> l’item "MENPART" permetd’améliorer ce score <strong>de</strong> 0,1 point (0,7144).286


Echelle multiple "perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises par le biais <strong>de</strong>s expériencesprofessionnelles sans l’item MENPART" : cohérence interneStatistiques pour l’échelleMoy8,2759Variance8,1431Ecart type2,8536Variables4Moy échelle siitem suppriméVariance échelle siitem suppriméCorrélation itemtotalcorrigéAlpha si itemsuppriméRESPHOM 6,3678 5,1125 ,4607 ,6767RESPBUD 6,5000 4,5867 ,5810 ,6007RESPMAT 6,1034 5,1222 ,4792 ,6652DECISEUL 5,8563 5,2451 ,4870 ,6609Coefficient <strong>de</strong> fiabiliténbre <strong>de</strong> cases = 174,0 nbre d’items = 4Alpha = ,7144Tableau 39 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>sentrepreneuriales acquises par le biais <strong>de</strong>s expériences professionnelles" sans l’item"MENPART" (échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong>management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise")Ainsi donc, au regard <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> l’ACP et <strong>de</strong> l’α, nous épurons l’échelle <strong>de</strong> l’item"MENPART" pour la population <strong>de</strong> référence. Qu’en est il pour la population témoin ? Lasuppression <strong>de</strong> cet item conduit à un construit unidimensionnel (tableau 40). Bien que lavariance totale soit inférieure à 50%, les contributions factorielles <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s facteurs àl’axe principal sont satisfaisantes.Qualité <strong>de</strong> représentationInitial ExtractionRESPHOM 1,000 ,340RESPBUD 1,000 ,471RESPMAT 1,000 ,263DECISEUL 1,000 ,570Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principalesVariance totale expliquée aValeurs propres initiales Extraction Sommes <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s facteurs retenusComposante Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés1 1,644 46,098 46,098 1,644 46,098 46,0982 ,967 22,184 68,2823 ,742 17,539 85,8214 ,647 14,179 100,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.287


Matrice <strong>de</strong>s composantes aComposante1RESPHOM ,583RESPBUD ,686RESPMAT ,513DECISEUL ,755Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.a : 1 composante extraite.Tableau 40 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>sentrepreneuriales acquises par le biais <strong>de</strong>s expériences professionnelles" sans l’item"MENPART" (échantillon "DESS CAAE")Le coefficient <strong>de</strong> fiabilité après suppression <strong>de</strong> l’item "MENPART" est quasimenti<strong>de</strong>ntique à celui <strong>de</strong> l’échelle le contenant, soit respectivement 0,6846 (tableau 41) et0,6861 (annexe 12). Si la fiabilité <strong>de</strong> l’échelle n’est pas améliorée, il n’en <strong>de</strong>meure pasmoins que l’élimination <strong>de</strong> l’item "MENPART" produit, comme pour l’échantillon <strong>de</strong>référence, un construit unidimensionnel.Echelle multiple "perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises par le biais <strong>de</strong>s expériencesprofessionnelles sans l’item MENPART" : cohérence interneStatistiques pour l’échelleMoy7,0373Variance4,1861Ecart type2,1060Variables4Moy échelle siitem suppriméVariance échelle siitem suppriméCorrélation itemtotalcorrigéAlpha si itemsuppriméRESPHOM 5,4224 2,7705 ,4498 ,6774RESPBUD 5,6770 2,9950 ,5443 ,6069RESPMAT 5,0497 2,8850 ,4116 ,7110DECISEUL 4,9627 2,3236 ,6088 ,5170Coefficient <strong>de</strong> fiabiliténbre <strong>de</strong> cases = 161,0 nbre d’items = 4Alpha = ,6846Tableau 41 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>sentrepreneuriales acquises par le biais <strong>de</strong>s expériences professionnelles" sans l’item"MENPART" (échantillon "DESS CAAE")Ainsi, après suppression <strong>de</strong> l’item "MENPART" pour obtenir un construitunidimensionnel dans les <strong>de</strong>ux échantillons, nous con<strong>de</strong>nsons l’échelle afférente aux288


perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises par le biais <strong>de</strong>s expériencesprofessionnelles ("RESPHOM", "RESPBUD", "RESPMAT", et "DECISEUL") pourformer la nouvelle variable dont le nom est "PERCEXP".La suppression <strong>de</strong> l’item "MENPART" qui traduit la conduite ou la participation dans<strong>de</strong>s projets a pour conséquence <strong>de</strong> reformuler les termes <strong>de</strong> l’hypothèse 6b qui contientcette dimension. Ainsi, celle-ci s’exprime <strong>de</strong> la manière suivante :hypothèse 6b : les aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales que les étudiants acquièrent avec lesresponsabilités et la prise individuelle <strong>de</strong> décisions importantes lors d’expériencesprofessionnelles (travail ou stage) influencent positivement l’intentionentrepreneuriale 466 .8.3.8. La variable "perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressources"Les perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressources s’expriment à travers <strong>de</strong>ux aspects 467 . Lepremier est d’ordre financier : la difficulté d’obtention d’un financement bancaire"DIFFINBA" ; la difficulté à attirer les capital-risqueurs "DIFFINRI" et la difficulté àréunir <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> proximité "DIFFINPR". Le second relève du conseil et <strong>de</strong>l’information : la difficulté à trouver les informations pour mieux formaliser l’idée ou leprojet "DIFINFO" ; la difficulté à trouver les conseils pour mieux formaliser l’idée ou leprojet "DIFCONSE".Ainsi l’échelle que nous avons construite <strong>de</strong>vrait mener à une structure factoriellebidimensionnelle. L’examen <strong>de</strong> l’ACP initiale au sein <strong>de</strong> l’échantillon "DESS, formationsou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en créationd’entreprise" révèle en effet <strong>de</strong>ux axes factoriels (tableau 42). Cependant, la matrice <strong>de</strong>scomposantes n’est pas claire ; en effet les trois premiers items ("DIFFINBA","DIFFINRI" et "DIFFINPR") ont <strong>de</strong>s contributions factorielles supérieures à 0,30 sur les<strong>de</strong>ux dimensions. Pour pouvoir interpréter plus clairement ces facteurs, une rotationoblimin s’impose.466 Précé<strong>de</strong>mment, celle-ci s’énonçait <strong>de</strong> la façon suivante : les aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales que les étudiantsacquièrent avec les responsabilités, la conduite ou la participation dans <strong>de</strong>s projets et la prise individuelle <strong>de</strong>décisions importantes lors d’expériences professionnelles (travail ou stage) influencent positivementl’intention entrepreneuriale (Cf. supra., p. 199, "B. Les expériences professionnelles et associatives").467 Cf. supra., p. 201, "6.1.3.2. Les perceptions <strong>de</strong> l’accessibilité aux ressources".289


Qualité <strong>de</strong> représentationInitial ExtractionDIFFINBA 1,000 ,708DIFFINRI 1,000 ,665DIFFINPR 1,000 ,431DIFINFO 1,000 ,843DIFCONSE 1,000 ,832Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Variance totale expliquée aValeurs propres initiales Extraction Sommes <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s facteurs retenusComposante Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés1 1,800 35,990 35,990 1,800 35,990 35,9902 1,679 33,576 69,566 1,679 33,576 69,5663 ,762 15,245 84,8114 ,456 9,127 93,9385 ,303 6,062 100,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Matrice <strong>de</strong>s composantes aComposantes1 2DIFFINBA ,585 ,605DIFFINRI ,734 ,356DIFFINPR ,444 ,484DIFINFO -,603 ,692DIFCONSE -,598 ,688Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.A : 2 composantes extraites.Tableau 42 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>sressources" (échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong>management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise")Cette rotation fait nettement ressortir les liens entre les facteurs et leurs composantes carles contributions factorielles ont <strong>de</strong>s valeurs plus élevées (tableau 43). Tous les itemscontribuent fortement (contribution supérieure à 0,65) et essentiellement (aucunecontribution supérieure ou égale à 0,30 sur un autre facteur) à la dimension qu’ilscomposent. De plus, les <strong>de</strong>ux axes restituent chacun plus d’un tiers <strong>de</strong> l’informationcollectée et le total <strong>de</strong> leur variance est égal à 69,5%.Qualité <strong>de</strong> représentationInitial ExtractionDIFFINBA 1,000 ,708DIFFINRI 1,000 ,665DIFFINPR 1,000 ,431DIFINFO 1,000 ,843DIFCONSE 1,000 ,832Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.290


Variance totale expliquée aValeurs propres initiales Extraction Sommes <strong>de</strong>s carrés Somme <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s facteursComposante<strong>de</strong>s facteurs retenus retenus pour la rotationTotal % <strong>de</strong> la % Total % <strong>de</strong> la %Totalvariance cumulés variance cumulés1 1,800 35,990 35,990 1,800 35,990 35,990 1,7492 1,679 33,576 69,566 1,679 33,576 69,566 1,7313 ,762 15,245 84,8114 ,456 9,127 93,9385 ,303 6,062 100,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.a : lorsque les composantes sont corrélées, les sommes <strong>de</strong>s carrés chargés ne peuvent pas être additionnéspour obtenir une variance totale.Matrice <strong>de</strong>s composantes aComposantes1 2DIFFINBA ,585 ,605DIFFINRI ,734 ,356DIFFINPR ,444 ,484DIFINFO -,603 ,692DIFCONSE -,598 ,688Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.a : 2 composantes extraites.Matrice <strong>de</strong>s types a Composantes1 2DIFFINBA ,839DIFFINRI ,786DIFFINPR ,653DIFINFO ,918DIFCONSE ,912Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> rotation : oblimin avec normalisation <strong>de</strong> Kaiser.a : la rotation a convergé en 4 itérations.Matrice <strong>de</strong>s structures aComposantes1 2DIFFINBA ,837DIFFINRI ,790DIFFINPR ,651DIFINFO ,918DIFCONSE ,912Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> rotation : oblimin avec normalisation <strong>de</strong> Kaiser.291


Matrice <strong>de</strong> corrélation <strong>de</strong>s composantesComposante 1 21 1,000 -1,880 E -022 -1,880E-02 1,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> rotation : oblimin avec normalisation <strong>de</strong> Kaiser.Tableau 43 - Analyse factorielle après rotation oblimin directe <strong>de</strong> la variable"perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressources" (échantillon "DESS, formations ouprogrammes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en créationd’entreprise")La première dimension regroupe les perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressourcesfinancières ("DIFFINBA", "DIFFINRI" et "DIFFINPR"). La secon<strong>de</strong> est composée <strong>de</strong>sperceptions <strong>de</strong>s ressources en informations et conseils ("DIFINFO" et "DIFCONSE"). Pourconfirmer l’homogénéité <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong> ces dimensions, nous avons exécuté le test <strong>de</strong>l’alpha.S’agissant du premier axe factoriel, le tableau suivant indique que le coefficient <strong>de</strong>fiabilité α est légèrement supérieur au seuil retenu (0,6899) ; il est d’autant plus acceptableque cette échelle est exploratoire.Echelle multiple "perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressources financières" : cohérence interneStatistiques pour l’échelleMoy7,5909Variance4,3907Ecart type2,1854Variables3Moy échelle siitem suppriméVariance échelle siitem suppriméCorrélation itemtotalcorrigéAlpha si itemsuppriméDIFFINBA 4,8818 2,3437 ,5973 ,4714DIFFINRI 5,0273 2,0818 ,5239 ,5668DIFFINPR 5,2727 ,3961 ,7325Coefficient <strong>de</strong> fiabiliténbre <strong>de</strong> cases = 110,0 nbre d’items = 3Alpha = ,6899Tableau 44 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>sressources financières" (échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong>management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise")292


Les caractéristiques <strong>de</strong> fiabilité du <strong>de</strong>uxième facteur sont reprises dans le tableau ci<strong>de</strong>ssous.Elles indiquent un bon score <strong>de</strong> l’α (0,8165) d’autant plus que l’échelle est réduiteà son nombre le plus faible (<strong>de</strong>ux items).Echelle multiple "perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s informations et conseils": cohérence interneStatistiques pour l’échelleMoy4,4182Variance2,4107Ecart type1,5526Variables3Moy échelle siitem suppriméVariance échelle siitem suppriméCorrélation itemtotalcorrigéAlpha si itemsuppriméDIFINFO 2,1455 ,6575 ,6920 .DIFCONSE 2,2727 ,7690 ,6920 .Coefficient <strong>de</strong> fiabiliténbre <strong>de</strong> cases = 110,0 nbre d’items = 3Alpha = ,8165Tableau 45 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>sinformations et conseils" (échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles<strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise")La bidimensionnalité révélée dans l’échantillon "DESS, formations ou programmes enécoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise" seconfirmera-t-elle pour l’échantillon DESS "CAAE" ? Les résultats <strong>de</strong> l’analyse factorielleinitiale montrent en fait une double composante (tableau 46). Cependant, comme pourl’échantillon <strong>de</strong> référence, la structure factorielle proposée n’est pas claire car l’item"DIFINRI" a une contribution factorielle supérieure à 0,30 sur les <strong>de</strong>ux facteurs. Ceci nousoblige à procé<strong>de</strong>r à une rotation oblimin en vue d’obtenir <strong>de</strong>s axes qui puissent êtreinterprétables.Qualité <strong>de</strong> représentationInitial ExtractionDIFFINBA 1,000 ,690DIFFINRI 1,000 ,739DIFFINPR 1,000 ,551DIFINFO 1,000 ,889DIFCONSE 1,000 ,881Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.293


Variance totale expliquée aValeurs propres initiales Extraction Sommes <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s facteurs retenusComposante Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés1 1,983 39,670 39,670 1,983 39,670 39,6702 1,766 35,322 74,992 1,766 35,322 74,9923 ,634 12,687 87,6794 ,399 7,971 95,6505 ,217 4,350 100,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Matrice <strong>de</strong>s composantes aComposantes1 2DIFFINBA ,821 ,124DIFFINRI ,825 ,302DIFFINPR ,694 ,263DIFINFO -,301 ,894DIFCONSE -,237 ,908Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.a : 2 composantes extraites.Tableau 46 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>sressources" (échantillon "DESS CAAE")En effet, avec cette rotation, nous retrouvons au sein <strong>de</strong> l’échantillon témoin la mêmestructure factorielle que dans l’échantillon <strong>de</strong> référence (tableau 47). Deux facteurs sontclairement distingués avec <strong>de</strong>s contributions factorielles élevées (toutes supérieures à0,74). En outre, les <strong>de</strong>ux composantes présentent une variance totale très satisfaisante(74,9%).Qualité <strong>de</strong> représentationInitial ExtractionDIFFINBA 1,000 ,690DIFFINRI 1,000 ,739DIFFINPR 1,000 ,551DIFINFO 1,000 ,889DIFCONSE 1,000 ,881Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Variance totale expliquée aValeurs propres initiales Extraction Sommes <strong>de</strong>s Somme <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s facteursComposantecarrés <strong>de</strong>s facteurs retenus retenus pour la rotationTotal % <strong>de</strong> la % Total % <strong>de</strong> la %Totalvariance cumulés variance cumulés1 1,983 39,670 39,670 1,983 39,670 39,670 1,9682 1,766 35,322 74,992 1,766 35,322 74,992 1,7843 ,634 12,687 87,6794 ,399 7,971 95,6505 ,217 4,350 100,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.a : lorsque les composantes sont corrélées, les sommes <strong>de</strong>s carrés chargés ne peuvent pas être additionnéspour obtenir une variance totale.294


Matrice <strong>de</strong>s composantes aComposantes1 2DIFFINBA ,821DIFFINRI ,825 302DIFFINPR ,694DIFINFO -,301 ,894DIFCONSE ,908Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.a : 2 composantes extraites.Matrice <strong>de</strong>s types a Composantes1 2DIFFINBA ,823DIFFINRI ,860DIFFINPR ,741DIFINFO ,942DIFCONSE ,939Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> rotation : oblimin avec normalisation <strong>de</strong> Kaiser.a : la rotation a convergé en 3 itérations.Matrice <strong>de</strong>s structures aComposantes1 2DIFFINBA ,825DIFFINRI ,859DIFFINPR ,739DIFINFO ,942DIFCONSE ,938Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> rotation : oblimin avec normalisation <strong>de</strong> Kaiser.Matrice <strong>de</strong> corrélation <strong>de</strong>s composantesComposante 1 21 1,000 -2,308E-022 -2,308E-02 1,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> rotation : oblimin avec normalisation <strong>de</strong> Kaiser.Tableau 47 - Analyse factorielle après rotation oblimin directe <strong>de</strong> la variable"perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressources" (échantillon "DESS CAAE")Pour s’enquérir <strong>de</strong> l’homogénéité <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s axes factoriels, nous allons procé<strong>de</strong>raux calculs <strong>de</strong> fiabilité. S’agissant <strong>de</strong> la dimension regroupant les perceptions <strong>de</strong>disponibilité <strong>de</strong>s ressources financières, le tableau 48 indique que le score <strong>de</strong> l’α estsatisfaisant (0,7174). Aucune suppression d’items ne permet <strong>de</strong> l’améliorer <strong>de</strong> manièreconséquente.295


Echelle multiple "perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressources financières" : cohérence interneMoy8,6939Moy échelle siitem suppriméStatistiques pour l’échelleVarianceEcart type4,25852,0636Variance échelle si Corrélation itemtotalitem supprimécorrigéVariables3Alpha si itemsuppriméDIFFINBA 5,4286 2,5833 ,5693 ,6274DIFFINRI 5,7143 1,9167 ,6131 ,5288DIFFINPR 6,2449 1,9804 ,4774 ,7265Coefficient <strong>de</strong> fiabiliténbre <strong>de</strong> cases = 49 nbre d’items = 3Alpha = ,7174Tableau 48 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>sressources financières" (échantillon "DESS CAAE")Le score <strong>de</strong> fiabilité du facteur contenant les aspects <strong>de</strong> conseils et d’informationsprésente une très bonne valeur (0,8712) pour cette échelle (tableau 49).Echelle multiple "perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s informations et conseils" : cohérence interneMoy4,5918Moy échelle siitem suppriméStatistiques pour l’échelleVarianceEcart type2,74661,6573Variance échelle si Corrélation itemtotalitem supprimécorrigéVariables2Alpha si itemsuppriméDIFINFO 2,3061 ,8002 ,7722 .DIFCONSE 2,2857 ,7500 ,7722 .Coefficient <strong>de</strong> fiabiliténbre <strong>de</strong> cases = 49 nbre d’items = 2Alpha = ,8712Tableau 49 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>sinformations et conseils" (échantillon "DESS CAAE")Les calculs d’homogénéité dans les <strong>de</strong>ux échantillons révèlent donc l’existence <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxdimensions dans les perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressources. La dimension relative aufinancement con<strong>de</strong>nse les items "DIFFINBA", "DIFFINRI" et "DIFFINPR" ; elle estreprésentée par une nouvelle variable appelée "DIFFI". La dimension afférente aux296


conseils et aux informations rassemble les items "DIFINFO" et "DIFCONSE". Nous luiaffectons la variable qui portera le nom <strong>de</strong> "DIFINFCO".8.3.9. La variable "intention entrepreneuriale"L’opérationnalisation <strong>de</strong> la variable à expliquer, l’intention entrepreneuriale, s’inspire<strong>de</strong> l’échelle <strong>de</strong> I. AJZEN et M. FISHBEIN (1980) 468 . A travers trois items, celle-ci vise àmesurer, sur une échéance <strong>de</strong> cinq ans, la probabilité que les étudiants créent leursentreprises ("PROBACRE"), la probabilité qu’ils poursuivent une carrière <strong>de</strong> salarié("PROBASAL") et leur propension à choisir entre la création d’entreprise et le salariat("CHCREASA").Cette échelle a été utilisée par L. KOLVEREID (1997 p. 52), A.F. DE NOBLE et alii(1999) et A. TKACHEV et L. KOLVEREID (1999, p. 276-277). Les résultats <strong>de</strong> cesétu<strong>de</strong>s prouvent l’unidimensionnalité et la fiabilité <strong>de</strong> cette échelle auprès d’étudiantsNorvégiens, Américains et Russes suivant <strong>de</strong>s cours en entrepreneuriat (au sein <strong>de</strong> cursus<strong>de</strong> management). Respectivement, les scores <strong>de</strong> l’α étaient <strong>de</strong> 0,89, 0,70 et 0,83. La miseen perspective dans le contexte français conduira-t-elle à une même unidimensionnalité etune même fiabilité alors que le cadre culturel est différent ?L’analyse factorielle sur l’échantillon <strong>de</strong> référence indique que l’unidimensionnalité estrespectée dans le contexte français (tableau 50). Les trois items présentent <strong>de</strong> très bonnescontributions factorielles (toutes supérieures à 0,87). La variance totale expliquée est elleaussi très satisfaisante (77,3%).Qualité <strong>de</strong> représentation aInitial ExtractionPROBACRE 1,000 ,780PROBASAL 1,000 ,757CHCREASA 1,000 ,781Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.468 Cf. supra., p. 236-239, "7.5.2.8. Choix <strong>de</strong> carrières".297


Variance totale expliquéeValeurs propres initiales Extraction Sommes <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s facteurs retenusComposante Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés1 2,318 77,272 77,272 2,318 77,272 77,2722 ,361 12,037 89,3093 ,321 10,691 100,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Matrice <strong>de</strong>s composantes aComposante1PROBACRE ,883PROBASAL ,870CHCREASA ,884Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.a : 1 composante extraite.Tableau 50 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "intention entrepreneuriale"(échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestionen entrepreneuriat ou en création d’entreprise")Le test <strong>de</strong> Cronbach indique que l’échelle est très cohérente (tableau 51). Le score <strong>de</strong>l’α est très bon (0,8521) et tous les items sont corrélés à plus <strong>de</strong> 70% au score global <strong>de</strong>l’échelle (quatrième colonne).Echelle multiple "intention entrepreneuriale" : cohérence interneStatistiques pour l’échelleMoy8,1124Variance5,3884Ecart type2,3213Variables3Moy échelle siitem suppriméVariance échelle siitem suppriméCorrélation itemtotalcorrigéAlpha si itemsuppriméPROBACRE 5,3876 2,4082 ,7310 ,7872PROBASAL 5,7416 2,6560 ,7080 ,8068CHCREASA 5,0955 2,6518 ,7321 ,7855Coefficient <strong>de</strong> fiabiliténbre <strong>de</strong> cases = 178,0 nbre d’items = 3Alpha = ,8521Tableau 51 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "intention entrepreneuriale"(échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestionen entrepreneuriat ou en création d’entreprise")298


Les calculs d’homogénéité réalisés sur l’échantillon "DESS CAAE" vont dans le mêmesens que ceux effectués sur l’échantillon <strong>de</strong> référence. En effet, l’ACP dégage une seuledimension avec <strong>de</strong>s items ayant <strong>de</strong>s contributions factorielles au moins égale à 0,80(tableau 52). Le facteur restitue 68,6% <strong>de</strong> l’information collectée.Qualité <strong>de</strong> représentation aInitial ExtractionPROBACRE 1,000 ,643PROBASAL 1,000 ,739CHCREASA 1,000 ,677Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Variance totale expliquéeComposante Valeurs propres initiales Extraction Sommes <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s facteurs retenusTotal % <strong>de</strong> la variance % cumulés Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés1 2,059 68,649 68,649 2,059 68,649 68,6492 ,537 17,898 86,5473 ,404 13,453 100,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Matrice <strong>de</strong>s composantes aComposante1PROBACRE ,802PROBASAL ,860CHCREASA ,823Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.a : 1 composante extraite.Tableau 52 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "intention entrepreneuriale"(échantillon "DESS CAAE")Les caractéristiques <strong>de</strong> cohérence interne, présentées ci-après, montrent, parallèlement àl’échantillon <strong>de</strong> référence, un bon score <strong>de</strong> l’α (0,7547) ; l’échelle est donc fiable.299


Echelle multiple "intention entrepreneuriale" : cohérence interneStatistiques pour l’échelleMoy5,5795Variance3,3536Ecart type1,8313Variables3Moy échelle siitem suppriméVariance échelle siitem suppriméCorrélation itemtotalcorrigéAlpha si itemsuppriméPROBACRE 3,6761 1,6259 ,5578 ,7050PROBASAL 4,0000 1,9314 ,6553 ,6348CHCREASA 3,4830 1,4626 ,5841 ,6853Coefficient <strong>de</strong> fiabiliténbre <strong>de</strong> cases = 176,0 nbre d’items = 3Alpha = ,7547Tableau 53 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "intention entrepreneuriale"(échantillon "DESS CAAE")Les valeurs <strong>de</strong> l’α pour la variable "intention entrepreneuriale" calculées dans lecontexte français à travers les <strong>de</strong>ux échantillons <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> se situent dans l’intervalle <strong>de</strong>celles trouvées 469 par les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> L. KOLVEREID (1997, p. 52), A.F. DE NOBLE et alii(1999) et A. TKACHEV et L. KOLVEREID (1999, p. 276-277). L’échelle représentant lavariable à expliquer du modèle que nous souhaitons tester étant homogène, nousadditionnons ses trois items pour former une nouvelle variable appelée "INTENT".Conclusion du chapitre 8Les tris croisant successivement les <strong>de</strong>ux échantillons avec le sexe, l’âge, le pays ou larégion d’origine, le cursus antérieur, le type <strong>de</strong> formation et les raisons <strong>de</strong> l’intégration <strong>de</strong>sprogrammes et <strong>de</strong>s formations en entrepreneuriat ont permis <strong>de</strong> décrire et <strong>de</strong> spécifier <strong>de</strong>spropriétés socio-démographiques <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux populations <strong>de</strong> la recherche.Les critères d’homogénéité pour les traitements <strong>de</strong>s échelles s’appuient sur les métho<strong>de</strong>s<strong>de</strong> dimensionnalité et <strong>de</strong> cohérence interne. Celles-ci sont centrées sur le résumé <strong>de</strong>sdonnées et la structuration <strong>de</strong>s variables. En effet, l’analyse factorielle révèle les469 Soit [0,70 et 0,89].300


dimensions sous-jacentes <strong>de</strong>s hypothèses. L’alpha <strong>de</strong> Cronbach confirme ou infirme cesdimensions. Les composantes <strong>de</strong>s différentes variables sont mises au jour en factorisant lesitems pertinents et en supprimant ceux qui le sont moins.Ainsi, au terme <strong>de</strong> cette avant-<strong>de</strong>rnière étape <strong>de</strong> la recherche, nous avons con<strong>de</strong>nsé lesvariables initiales en un nombre réduit <strong>de</strong> variables composites en vue <strong>de</strong> pouvoir lesinterpréter. Les nouvelles variables créées sont <strong>de</strong>s opérationnalisations pertinentes <strong>de</strong>shypothèses. En effet, seuls trois items ont été supprimés et les dimensions mises au jourpar les ACP sont conformes aux différents aspects formulés dans les hypothèses.Les calculs d’homogénéité reposent sur <strong>de</strong>s "références empiriques". En tenant compte<strong>de</strong> considérations spécifiques aux différences culturelles, nous avons comparé les résultatsobtenus avec ceux <strong>de</strong>s travaux norvégien, américain et russe. Les résultats <strong>de</strong> larecherche dans le contexte français sont en adéquation avec ceux trouvés dansd’autres régions du mon<strong>de</strong>.L’homogénéité <strong>de</strong>s échelles étant vérifiée, nous allons procé<strong>de</strong>r dans un ultime chapitreaux tests <strong>de</strong> validation <strong>de</strong>s hypothèses. Dans cette perspective, notre démarche mobilise lesmétho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> ANOVA à un facteur, <strong>de</strong> régressions simple et multiple ainsi que lacorrélation multiple.301


Chapitre 9 - Un modèle <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale validé dans uncontexte <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat"Une vérité n'appartient pas à celui qui la trouve, mais à celui qui la prouve, et qui sait envoir les conséquences".J.-B. SAY (1972) [1803]Vali<strong>de</strong>r ou invali<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s hypothèses implique pour notre étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> vérifier l’influence<strong>de</strong>s variables explicatives du modèle sur la variable à expliquer : l’intentionentrepreneuriale. Il s’agit donc <strong>de</strong> soumettre les relations formulées dans les hypothèses à<strong>de</strong>s tests économétriques <strong>de</strong> manière à déterminer, lorsqu’elles existent, l’importance et lasignification <strong>de</strong>s contributions <strong>de</strong>s variables indépendantes sur les variations <strong>de</strong> lavariable dépendante.L’objectif <strong>de</strong> ce chapitre est par conséquent <strong>de</strong> tester la validité <strong>de</strong>s hypothèses.Parallèlement, chaque fois que les informations collectées le permettent, nous opérons <strong>de</strong>sanalyses <strong>de</strong>scriptives afférentes à certaines hypothèses. Ainsi, pour expliquer et prédirel’intention entrepreneuriale, nous procédons en trois étapes. Successivement, nouscherchons à montrer l’impact éventuel <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s associées au comportement, <strong>de</strong>snormes subjectives et <strong>de</strong>s perceptions du contrôle comportemental sur l’intentionentrepreneuriale. Nous recourrons, selon les cas, à <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> régressions simple etmultiple, à l’ANOVA à un facteur et à l’analyse <strong>de</strong> la corrélation. Celles-ci sont exposéespour faciliter la compréhension <strong>de</strong>s opérations effectuées. Avant <strong>de</strong> conclure, nousprésentons un modèle <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale validé auprès d’étudiants suivant <strong>de</strong>sformations ou <strong>de</strong>s programmes en entrepreneuriat ou en création d’entreprise.302


9.1. Les métho<strong>de</strong>s explicatives et prédictives utiliséesLes tests <strong>de</strong> vérification <strong>de</strong>s hypothèses font appel à <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s explicatives etprédictives 470 dont le choix est subordonné à trois critères : les objectifs <strong>de</strong> la rechercheexprimés à travers les hypothèses, les propriétés <strong>de</strong>s données (c’est-à-dire le niveau <strong>de</strong>svariables analysées qui peuvent être nominales, ordinales ou métriques) qui déterminent lestests mathématiques qu’il est pertinent <strong>de</strong> leur appliquer et le nombre <strong>de</strong> variables àexpliquer.9.1.1. L’analyse <strong>de</strong> régression simpleCette analyse est une <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s explicatives et prédictives les plus utilisées.Fréquemment fondée sur la problématique <strong>de</strong> l’ajustement linéaire 471 , elle permet <strong>de</strong>vérifier la relation <strong>de</strong> cause (variable explicative) à effet (variable à expliquer) entre <strong>de</strong>uxvariables quantitatives (métriques) dont on a postulé l’existence et le sens dansl’hypothèse correspondante (Y. EVRARD et alii, 1997, p. 449-450). L’analyse <strong>de</strong>régression linéaire simple permet d’i<strong>de</strong>ntifier les coefficients <strong>de</strong> l’équation <strong>de</strong> la droite quiminimisent la dispersion entre ordonnées observées et ordonnées ajustées 472 .A l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> cette équation, l’interprétation <strong>de</strong>s résultats d’une régression se fait à troisniveaux (Y. EVRARD et alii, 1997, p. 458 ; J.-L. GIANNELLONI et E. VERNETTE,2001, p. 356). L’intensité <strong>de</strong> la relation entre les <strong>de</strong>ux variables est calculée grâce aucoefficient <strong>de</strong> corrélation linéaire (R). Il en est <strong>de</strong> même pour la significativité <strong>de</strong> laliaison et la qualité <strong>de</strong> l’ajustement du modèle dont les indicateurs sont le coefficient <strong>de</strong>détermination linéaire (R 2 ) et le test F <strong>de</strong> FISHER-SNEDECOR. Enfin, la régressionpermet l’examen "<strong>de</strong>s résidus" en se prononçant sur la précision du modèle, c’est-à-direl’écart entre les valeurs prédites par le modèle et celles réellement observées 473 .470 Prédictives car à partir d’un certain nombre d’observations, on peut prédire pour chaque individu à partir<strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong> la variable explicative, la valeur correspondante <strong>de</strong> la variable à expliquer.471 L’analyse <strong>de</strong> régression ainsi que celle <strong>de</strong> la variance sont <strong>de</strong>s variantes du modèle linéaire général. Leplus souvent, la forme <strong>de</strong> la fonction choisie est linéaire car elle est la relation la plus simple.472 Cette équation détermine la droite "moyenne" qui résume un "nuage <strong>de</strong> points".473 La variation résiduelle est obtenue en considérant la différence entre la valeur réelle (observée) <strong>de</strong> lavariable à expliquer et la valeur recalculée (théorique) par le modèle. Ce <strong>de</strong>rnier est d’autant meilleur que ladifférence entre ces <strong>de</strong>ux valeurs est faible (Y. EVRARD et alii, 1997, p. 454). "Plus la somme <strong>de</strong>s carrés<strong>de</strong>s erreurs est faible, meilleure est la régression" (J.-L. GIANNELLONI et E. VERNETTE, 2001, op.cit., p.361). Ainsi, la variation résiduelle est aussi un indicateur <strong>de</strong> la qualité globale du modèle.303


9.1.2. L’analyse <strong>de</strong> la variance à 1 facteurContrairement à ce qu’indique son nom, l’analyse <strong>de</strong> la variance s’intéresse auxmoyennes. Selon J.-L. GIANNELLONI et E. VERNETTE (2001, p. 438), elle "permet <strong>de</strong>conclure objectivement s’il existe dans la population (dont on extrait l’échantillon) <strong>de</strong>sdifférences statistiquement discernables entre les valeurs moyennes <strong>de</strong> la variable àexpliquer dans les différents groupes que celle-ci permet <strong>de</strong> constituer".La variance à 1 facteur, appelée aussi ANOVA ("ANalysis Of Variance") à un facteur,est le cas le plus simple <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong> la variance. Elle a pour objet <strong>de</strong> vérifier si unevariable explicative nominale (qualitative) a une influence significative ou non sur unevariable à expliquer métrique (quantitative) 474 . La finalité est d’expliquer les variations<strong>de</strong> cette variable dépendante par la variable indépendante (J.-L. GIANNELLONI et E.VERNETTE, 2001, p. 437). Les variables explicatives peuvent donc être traduites envariables binaires suivant la présence ou l’absence du phénomène mesuré. De ce fait,l’analyse <strong>de</strong> la variance, dans le cadre du modèle linéaire général, est considérée comme"une extension <strong>de</strong> la régression" (Y. EVRARD et alii, 1997, p. 464-466).L’analyse <strong>de</strong> la variance est fondée sur la décomposition <strong>de</strong> la variance totale àexpliquer en <strong>de</strong>ux composantes : une variation entre les modalités, appelée varianceintergroupe, et une variation au sein <strong>de</strong>s modalités, nommée variance intragroupe. Letest statistique consiste à comparer ces <strong>de</strong>ux variances dont le rapport F suit une loi <strong>de</strong>FISHER-SNEDECOR. En tenant compte <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté et <strong>de</strong> confiance, la valeurcalculée <strong>de</strong> F ainsi que son <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> significativité vont indiquer si l’influence estsignificative, c’est-à-dire permettre <strong>de</strong> tester la variabilité (variance) d’un phénomènequantitatif à partir d’une variable indépendante qualitative.Parallèlement à la régression, l’analyse <strong>de</strong> la variance s’emploie pour atteindre troisobjectifs (Y. EVRARD et alii, 1997, p. 466 ; M. GAUTHY-SINECHAL et M.VANDERCAMMEN, 1998, p. 334). Le premier teste le caractère significatif <strong>de</strong>srésultats obtenus pour les différentes modalités <strong>de</strong> la variable explicative. Le <strong>de</strong>uxième474 Cette influence se formule, selon Y. EVRARD et alii (1997, op.cit., p. 466) par "l’hypothèse nullesuivante : la valeur moyenne <strong>de</strong> la variable à expliquer est la même pour toutes les modalités <strong>de</strong> la variableexplicative ; si cette hypothèse nulle est démentie par le test, l’existence d’une liaison est établie".304


i<strong>de</strong>ntifie la qualité globale <strong>de</strong> l’ajustement. Le <strong>de</strong>rnier objectif vérifie le poids <strong>de</strong> chaquemodalité dans l’explication apportée par la variable indépendante.9.1.3. La corrélationLa corrélation simple est une spécification <strong>de</strong> la relation entre <strong>de</strong>ux catégories <strong>de</strong>variables : une variable explicative et une variable à expliquer. Le coefficient <strong>de</strong>corrélation linéaire (r, compris entre -1 et +1) développé par K. PEARSON constituel’indicateur le plus utilisé pour en mesurer l’intensité (Y. EVRARD et alii, 1997, p. 341 ;J.-L. GIANNELLONI et E. VERNETTE, 2001, p. 364).Ce coefficient, évalué à partir du rapport entre la covariance et le produit <strong>de</strong>s écartstypes,requiert <strong>de</strong>s données métriques. Un signe positif indique que les <strong>de</strong>ux variablesévoluent dans le même sens : l’augmentation (la diminution) <strong>de</strong> l’une s’accompagne <strong>de</strong>l’augmentation (la diminution) <strong>de</strong> l’autre. Un signe négatif est synonyme d’une variationopposée : une variable augmente et l’autre diminue. Un coefficient dont la valeur absolueest proche <strong>de</strong> 1 signifie une très forte intensité <strong>de</strong> la relation. A l’opposé, une valeur proche<strong>de</strong> 0 en implique une très faible.La corrélation multiple quantifie l’association entre plusieurs variables et repose sur lesmêmes principes que la corrélation simple. Nous l’utiliserons après avoir procédé à larégression multiple pour vérifier qu’il n’existe pas <strong>de</strong> corrélations significatives entre lesvariables explicatives. En effet, celles-ci doivent être significativement indépendantes lesunes <strong>de</strong>s autres (Y. EVRARD et alii, 1997, p. 450) ; si leurs coefficients <strong>de</strong> corrélation sonttrès faibles, il n y a pas d’effet <strong>de</strong> multicolinéarité.Dans le cas contraire, J.-L. GIANNELLONI et E. VERNETTE (2001, p. 410-411)signalent une double conséquence : une "estimation imprécise <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong>régression, donc <strong>de</strong>s erreurs standard <strong>de</strong> régression élevées", et un "manque <strong>de</strong> stabilité"<strong>de</strong> ces coefficients dont la valeur variera sensiblement d’un échantillon à un autre. De cefait, l’estimation <strong>de</strong> la part relative <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s variables explicatives dans la "qualité"<strong>de</strong> la régression <strong>de</strong>vient délicate. Conséquemment, il est conseillé, chaque fois que cela estpossible, "<strong>de</strong> privilégier l’indépendance dans le choix <strong>de</strong>s variables explicativespotentielles".305


9.2. Les tests et les analyses <strong>de</strong> validation <strong>de</strong>s hypothèsesAccepter une hypothèse implique que les données recueillies au cours d’une enquête luisont compatibles. "Il serait plus juste <strong>de</strong> dire que l’hypothèse est "non rejetée" plutôtqu’"acceptée", car rien ne prouve que d’autres hypothèses ne seraient pas égalementacceptables" (Y. EVRARD et alii, 1997, p. 326). Cette précaution interprétative étantformulée, nous allons procé<strong>de</strong>r aux analyses statistiques pour confirmer ou infirmer leshypothèses envisagées une à une.9.2.1. Les effets <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s associées au comportement sur l’intention entrepreneurialeL’intention entrepreneuriale dépend <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s. Celles-ci s’expriment à travers lesactions <strong>de</strong>s étudiants qui sont orientées vers <strong>de</strong>s comportements qu’ils souhaitent adopter.Ces attitu<strong>de</strong>s se concrétisent par l’existence d’une idée ou d’un projet d’affaire ("hypothèse1 : l'existence d'une idée ou d'un projet d'entreprise plus ou moins formalisé influencepositivement l'intention entrepreneuriale <strong>de</strong>s étudiants") et par la recherche d’informationsdans le but <strong>de</strong> mieux les formaliser ("hypothèse 2 : la recherche d'informations dans le but<strong>de</strong> formaliser certains aspects <strong>de</strong> l'idée ou du projet d'entreprise influence positivementl'intention entrepreneuriale <strong>de</strong>s étudiants"). Nous allons vérifier l’impact que peuventexercer ces attitu<strong>de</strong>s sur l’intention entrepreneuriale. Nous étudions les différences quiexisteraient éventuellement entre les <strong>de</strong>ux populations <strong>de</strong> l’enquête.9.2.1.1. L’influence <strong>de</strong> l’existence d’une idée ou d’un projetL’influence <strong>de</strong> l’existence d’une idée ou d’un projet d’affaire sur l’intentionentrepreneuriale se vérifie par le biais <strong>de</strong> la technique <strong>de</strong> l’ANOVA à un facteurparticulièrement adaptée au cas d’une variable explicative qualitative 475 et d’une variable àexpliquer quantitative 476 .Le calcul se fait en transformant les <strong>de</strong>ux variations (intergroupe et intragroupe) en unrapport <strong>de</strong> variance qui s’obtient en divisant chacune d’elle par le nombre <strong>de</strong> <strong>de</strong>grés <strong>de</strong>liberté qui convient. Nous obtenons ainsi un coefficient F <strong>de</strong> FISHER-SNEDECOR dont475 Cf. supra., p. 230-232, "7.5.2.5. Les attitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales", la question 5.1.476 Cf. supra., p. 236-239, "7.5.2.8. Choix <strong>de</strong> carrières", la question 8.1.306


les propriétés statistiques sont connues. Nous comparons la valeur calculée <strong>de</strong> F à sa valeurcritique, à un seuil α fixé et pour le nombre <strong>de</strong> <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté correspondant.Pour l’échantillon <strong>de</strong> référence, la table <strong>de</strong> FISHER-SNEDECOR donne pour α = 0,05et 1 et 176 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté, une valeur <strong>de</strong> 3,84. Celle que nous avons calculée (33,089) luiest largement supérieure (tableau 54). Le calcul <strong>de</strong>s moyennes <strong>de</strong> l’intentionentrepreneuriale (notée sur une échelle <strong>de</strong> 1 à 4) indique que celle-ci est supérieure <strong>de</strong>0,63 chez les étudiants détenant une idée ou un projet d’affaire (soit 2,94 contre 2,31).Nous concluons donc que les donnés recueillies permettent <strong>de</strong> se prononcer en faveurd’une influence fortement significative (F = 33,089 et sig. 477 = 0,000) <strong>de</strong> l’existence <strong>de</strong>l’idée ou d’un projet <strong>de</strong> création d’entreprise sur l’intention entrepreneuriale. Plus lesétudiants formulent <strong>de</strong>s projets ou <strong>de</strong>s idées d’entreprises, plus forte est leur intentionentrepreneuriale.DescriptivesINTENTNbre Moyenne Ecart-type Erreur Intervalle <strong>de</strong> confiance à Minimum Maximumstandard 95% pour la moyenneBorneinférieureBornesupérieure0 110 2,945455 ,7031707 ,0670447 2,812574 3,078335 1,3333 4,00001 68 2,313725 ,7259290 ,0880318 2,138013 2,489438 1,0000 4,0000Total 178 2,704120 ,7737667 ,0579963 2,589667 2,818573 1,0000 4,0000ANOVAINTENTSomme <strong>de</strong>s carrés Ddl Moyenne <strong>de</strong>s carrés F SignificationInter-groupes 16,770 1 16,770 33,089 ,000Intra-groupes 89,202 176 ,507Total 105,973 177Tableau 54 - ANOVA à un facteur <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport àl’existence d’une idée ou d’un projet d’entreprise (échantillon "DESS, formations ouprogrammes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en créationd’entreprise")477 Dans la suite <strong>de</strong> ce chapitre, "sig." désigne la significativité <strong>de</strong> la relation.307


Ainsi, l’hypothèse 1 n’est pas rejetée pour l’échantillon "DESS, formations ouprogrammes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en créationd’entreprise". Qu’en est-il pour l’échantillon "DESS CAAE" ?L’analyse <strong>de</strong> la variance à 1 facteur, détaillée dans le tableau suivant, montre que lamoyenne <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale <strong>de</strong>s étudiants détenant une idée ou un projetd’entreprise est supérieure <strong>de</strong> 0,75 à celle <strong>de</strong> étudiants n’ayant pas d’idées ou <strong>de</strong> projets(soit respectivement 2,40 et 1,65). La table <strong>de</strong> FISHER-SNEDECOR indique uncoefficient F d’une valeur <strong>de</strong> 76,789, laquelle est largement supérieure à la valeur critique(F = 3,84, pour α = 0,05 et 1 et 174 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté). Il est ainsi mis en évi<strong>de</strong>nce un lienfortement significatif (F = 76,789 et sig. = 0,000) entre l’existence d’une idée ou d’unprojet d’entreprise et l’intention entrepreneuriale venant vali<strong>de</strong>r l’hypothèse 1 pourl’échantillon "DESS CAAE". Plus les individus possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s projets ou <strong>de</strong>s idéesd’entreprises, plus élevée est leur intention entrepreneuriale.DescriptivesINTENTNbre Moyenne Ecart-type Erreur Intervalle <strong>de</strong> confiance à Minimum Maximumstandard 95% pour la moyenneBorneinférieureBornesupérieure0 49 2,401361 ,5269566 ,0752795 2,250001 2,552720 1,0000 3,66671 127 1,650919 ,5037046 ,0446966 1,562465 1,739372 1,0000 3,3333Total 176 1,859848 ,6104312 ,0460130 1,769037 1,950660 1,0000 3,6667ANOVAINTENTSomme <strong>de</strong>s carrés ddl Moyenne <strong>de</strong>s carrés F SignificationInter-groupes 19,912 1 19,912 76,489 ,000Intra-groupes 45,297 174 ,260Total 65,209 175Tableau 55 - ANOVA à un facteur <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport àl’existence d’une idée ou d’un projet d’entreprise (échantillon "DESS CAAE")Ayant validé la première hypothèse au sein <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux échantillons, nous allons décrireles aspects <strong>de</strong>s idées ou <strong>de</strong>s projets que nous avons recueillis à travers le questionnaire. Letableau 56 montre que plus <strong>de</strong> 60% <strong>de</strong>s étudiants <strong>de</strong> l’échantillon "DESS, formations ouprogrammes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en création308


d’entreprise" déclarent possé<strong>de</strong>r une idée ou un projet d’entreprise (61,8%) 478 . Ce tauxbaisse <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> la moitié pour les étudiants <strong>de</strong> l’échantillon "DESS CAAE" (27,8%).DIPLÔMEEXISTENCE DE L’IDEE DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management DESS CAAEOU DU PROJET et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprisenb en % nb en %Oui 110 61,8 49 27,8Non 68 38,2 127 72,2Total 178 100,0 176 100,0Tableau 56 - Tri croisé "existence d’une idée ou d’un projet-échantillons"Le croisement entre les <strong>de</strong>ux populations <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> et le moment <strong>de</strong> naissance <strong>de</strong> l’idéeou du projet (tableau 57) indique que ces <strong>de</strong>rniers sont dans 80% <strong>de</strong>s cas nés avant que lesétudiants <strong>de</strong> l’échantillon <strong>de</strong> référence n’intègrent leurs formations (80,9%) 479 . Pour lapopulation témoin, la quasi-totalité (98%) <strong>de</strong>s idées ou <strong>de</strong>s projets sont antérieurs àl’intégration <strong>de</strong>s formations.MOMENT DENAISSANCE DE L’IDEEDIPLOMEDESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management DESS CAAEet gestion en entrepreneuriat ou en création d’entrepriseOU DU PROJET nb en % nb en %Avant 89 80,9 48 98,0Après 21 19,1 1 2,0Total 110 100,0 49 100,0Tableau 57 - Tri croisé "moment <strong>de</strong> naissance <strong>de</strong> l’idée ou du projet-échantillons"Une analyse poussée s’intéressant aux moyennes <strong>de</strong> l’intention entrepreneurialelaisse apparaître, au sein <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux échantillons, que celles-ci sont plus fortes <strong>de</strong> 0,6 pointpour les individus dont le projet ou l’idée est né(é) avant l’intégration <strong>de</strong>s formationsactuelles (tableau 58). Cependant, quel que soit le moment <strong>de</strong> naissance, ces moyennessont plus élevées <strong>de</strong> 0,6 point au sein <strong>de</strong> l’échantillon "DESS, formations ou programmes478 Cf. supra., p. 230-232, "7.5.2.5. Les attitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales", la question 5.1.479 Cf. supra., p. 230-232, "7.5.2.5. Les attitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales", la question 5.2.309


en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise". Lesdiagrammes reportés en annexe 13 illustrent ces différences.MOMENT DE NAISSANCEDE L’IDEE OU DU PROJETDIPLOMEformations en entrepreneuriatDESS CAAEINTENTION <strong>ENTREPRENEURIALE</strong>Moyenne 3,011236 2,409722Avant Nb 89 48Moyenne 2,666667 2,000000Après Nb 21 1Tableau 58 - Tri croisé "moment <strong>de</strong> naissance <strong>de</strong> l’idée ou du projet-moyenne <strong>de</strong>l’intention entrepreneuriale"Les événements à l’origine <strong>de</strong> la naissance <strong>de</strong>s idées ou <strong>de</strong>s projets émanant <strong>de</strong>sétudiants <strong>de</strong> l’échantillon <strong>de</strong> référence sont <strong>de</strong> diverses formes (tableau 59). L’expérienceprofessionnelle (emploi ou stage) et <strong>de</strong>s rencontres avec <strong>de</strong>s entrepreneurs sont les pluscitées avec environ 40% <strong>de</strong>s cas pour chacune d’elle (soit respectivement 42,7% et38,2% 480 ). La presse écrite spécialisée inspire les étudiants qui déclarent possé<strong>de</strong>r une idéeou un projet d’affaire dans presque un tiers <strong>de</strong>s cas (30,0%). Ceci est révélateur <strong>de</strong>l’intérêt qu’ils manifestent pour les médias dédiés à l’entrepreneuriat et à la créationd’entreprise. Dans <strong>de</strong>s fréquences égales (22,7%) et supérieures au cinquième, <strong>de</strong>sprojets menés pendant les formations actuelles ou antérieures sont à l’origine <strong>de</strong>s idées ou<strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> création d’entreprise. Ces <strong>de</strong>rniers sont aussi la conséquence, avec unefréquence relativement importante (17%), <strong>de</strong> voyages à l’étranger.De façon moins significative, les étudiants mettent en avant divers faits à l’origine <strong>de</strong>leur idée ou leur projet <strong>de</strong> création d’entreprise : "la passion" pour la création d’entreprise ;<strong>de</strong>s discussions et <strong>de</strong>s réflexions avec <strong>de</strong>s amis ; <strong>de</strong>s réflexions personnelles sur un besoinnon satisfait ; "les loisirs" consacrés à la création d’entreprise ; un cours suivi pendant laformation actuelle ; une idée concrétisée dans la ville natale et inexistante dans la ville oùles étudiants poursuivent leurs formation et enfin une "illumination".480 Les totaux dépassent 100% car les interviewés ont répondu simultanément <strong>de</strong> façon dichotomique àplusieurs énoncés (Cf. supra., p. 230-232, "7.5.2.5. Les attitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales", la question 5.3).310


Concernant l’échantillon "DESS CAAE", les événements cités par les étudiants sontquasiment i<strong>de</strong>ntiques à ceux annoncés ci-<strong>de</strong>ssus, mais les proportions enregistrées s’enéloignent sensiblement. Ainsi, l’expérience professionnelle (emploi et stage) et <strong>de</strong>srencontres avec <strong>de</strong>s entrepreneurs sont, comme dans l’échantillon <strong>de</strong> référence, les <strong>de</strong>uxorigines les plus citées avec respectivement 36,7% et 24,5%. Les séjours à l’étranger et lesprojets menés au cours <strong>de</strong> formations antérieures inspirent <strong>de</strong>s idées ou <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong>création d’entreprise dans presque un quart <strong>de</strong>s cas (soit 20,4% et 18,4%). Dans <strong>de</strong>sfréquences légèrement supérieures à 10%, les étudiants évoquent la presse spécialiséeécrite (14,3%), <strong>de</strong>s réflexions personnelles (12,2%) et <strong>de</strong>s discussions et <strong>de</strong>s réflexionsavec <strong>de</strong>s amis (10,2%).Dans <strong>de</strong>s proportions beaucoup plus faibles, les étudiants ont donné les sourcessuivantes : les projets menés pendant les formations antérieures ; la "passion" ; la volonté<strong>de</strong> vouloir concrétiser une idée ou un projet d’entreprise constaté(e) dans la ville natale etinexistant(e) dans la ville où ils suivent leur formation.DIPLOMEDESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> DESS CAAEORIGINE DE LA NAISSANCE DEmanagement et gestion en entrepreneuriat ou enL’IDEE OU DU PROJETcréation d’entreprisenb en % nb en %Suite à un emploi, à un stage Oui 47 42,7 18 36,7Non 63 57,8 31 63,3Total 110 100,0 49 100,0Suite à <strong>de</strong>s rencontres avec <strong>de</strong>s Oui 42 38,2 12 24,5entrepreneursNon 68 61,8 37 75,5Total 110 100,0 49 100,0En lisant la presse spécialisée Oui 33 30,0 7 14,3Non 77 70,0 42 85,7Total 110 100,0 49 100,0Suite à un projet mené pendant votre Oui 25 22,7 3 6,1formation actuelleNon 85 77,8 46 93,9Total 110 100,0 49 100,0311


ORIGINE DE LA NAISSANCE DEL’IDEE OU DU PROJETSuite à un projet mené pendant votreformation antérieureDIPLOMEDESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> DESS CAAEmanagement et gestion en entrepreneuriat ou encréation d’entreprisenb en % nb en %Oui 25 22,7 9 18,4Non 85 77,3 40 81,6Total 110 100,0 49 100,0Suite à un séjour à l'étranger Oui 19 17,3 10 20,4Non 91 82,7 39 79,6Total 110 100,0 49 100,0Suite à une passion Oui 8 7,3 1 2,0Suite à <strong>de</strong>s discussions et <strong>de</strong>sréflexions avec <strong>de</strong>s amisNon 102 92,7 48 98,0Total 110 100,0 49 100,0Oui 4 3,6 5 10,2Non 106 96,4 44 89,8Total 110 100,0 49 100,0Suite à <strong>de</strong>s réflexions personnelles sur Oui 3 2,7 6 12,2un besoin non satisfaitNon 107 97,3 43 87,2Total 110 100,0 49 100,0Projet en relation avec mes loisirs Oui 3 2,7Grâce à un cours suivi pendant cetteformationNon 107 97,3Total 110 100,0Oui 1 0,9Non 109 99,1Total 110 100,0Suite à une idée concrétisée dans ma Oui 1 0,9 1 2,0ville natale et inexistante dans la villeoù je fais mon DESSNon 109 99,1 48 98,0Total 110 100,0 49 100,0Grâce à une illumination Oui 1 2,0Non 48 98,0Total 49 100,0Tableau 59 - Tri croisé "origine <strong>de</strong> la naissance <strong>de</strong> l’idée ou du projet-échantillons"312


9.2.1.2. L’influence <strong>de</strong> la recherche d’informationsPour repérer les liens significatifs entre la recherche d’informations et l’intention entrepreneuriale, nous nous sommes fondés sur l’analyse <strong>de</strong>régression simple. En effet, cette technique convient au cas où les variables explicative 481 età expliquer sont quantitatives.Le R 2 , nommé coefficient <strong>de</strong> détermination linéaire, est le principal indicateur <strong>de</strong> laqualité d’une régression. Il est considéré comme la part <strong>de</strong> la variance <strong>de</strong> la variabledépendante expliquée par la variable indépendante. Il synthétise la capacité <strong>de</strong> la droite <strong>de</strong>régression à représenter le nuage <strong>de</strong>s valeurs observées. Plus ce coefficient se rapproche <strong>de</strong>1, plus la restitution <strong>de</strong> ces valeurs est bonne. Cependant, la signification du résultat doitêtre interprétée en fonction <strong>de</strong>s nombres d’observations et <strong>de</strong> variables explicatives quisont intégrés dans le calcul du R 2 ajusté (Y. EVRARD et alii, 1997, p. 458 et 462). "Le R 2ajusté est une mesure plus réaliste, donc souvent plus faible, que le R 2 "normal"" 482 .Le test <strong>de</strong> régression, dont les caractéristiques sont reprises dans le tableau 60, indiquepour la population <strong>de</strong> référence une bonne corrélation entre la recherche d’informationset l’intention entrepreneuriale. L’intensité <strong>de</strong> cette relation se traduit par un coefficient (<strong>de</strong>corrélation R) dont la valeur est 49,2%. Le R 2 ajusté présente un score acceptable <strong>de</strong>0,235 483 . Ce résultat indique que le modèle restitue 24% <strong>de</strong> la variation exprimée dans lesdonnées <strong>de</strong> départ.Pour évaluer la qualité <strong>de</strong> l’ajustement <strong>de</strong> cette régression, il est fait appel au test F <strong>de</strong>FISHER-SNEDECOR. Il s’agit <strong>de</strong> savoir si, pour le risque α considéré, le R 2 multiple estsignificativement différent <strong>de</strong> 0 dans l’échantillon étudié (J.-L. GIANNELLONI et E.VERNETTE, 2001, p. 413). La valeur critique <strong>de</strong> F, au seuil α = 0,05, pour 1 et 107 <strong>de</strong>grés<strong>de</strong> liberté, est égale à 3,92. Le F calculé (34,151, sig. = 0,000) étant nettement supérieur,nous pouvons conclure que la qualité <strong>de</strong> l’ajustement offert par la régression estsignificative. Il existe donc une dépendance significative entre le fait <strong>de</strong> rechercher <strong>de</strong>s481 Cf. supra., p. 230-232, "7.5.2.5. Les attitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales", la question 5.4.482 J.-L. GIANNELLONI et E. VERNETTE (2001, op.cit., p. 412-413).483 Il est "normal" que les valeurs <strong>de</strong>s R 2 ajustés soient faibles pour chacune <strong>de</strong>s régressions simples que nousallons effectuer. En effet, la somme algébrique <strong>de</strong> ces valeurs doit être "proche" <strong>de</strong> celle du R 2 ajusté si l’onrégressait conjointement (régression multiple) l’ensemble <strong>de</strong>s variables explicatives quantitatives.313


informations et l’intention entrepreneuriale. Plus les étudiants <strong>de</strong> l’échantillon "DESS,formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou encréation d’entreprise" sont en quête d’informations pour mieux formaliser certains aspects<strong>de</strong> leurs idées ou leurs projets, meilleure est leur intention entrepreneuriale. Ainsi, sur labase du test <strong>de</strong> la régression simple, l’hypothèse 2 n’est pas rejetée au sein <strong>de</strong> lapopulation <strong>de</strong> référence.La régression multiple confirmera ou infirmera ce résultat. Il en sera <strong>de</strong> mêmepour toutes les hypothèses dont les variables explicatives sont quantitatives. Lesrésultats <strong>de</strong> la régression multiple doivent corroborer ceux <strong>de</strong>s régressions simples pourpouvoir se prononcer définitivement sur la validité <strong>de</strong> ces hypothèses 484 .Variables introduites/éliminées bModèle Variables Variables Métho<strong>de</strong>introduites éliminées1 RINFO a , Introduirea : toutes variables requises introduites.b : variable dépendante : INTENT.Récapitulatif du modèleModèle R R-<strong>de</strong>ux R-<strong>de</strong>ux ajusté Erreur standard <strong>de</strong> l'estimation1 ,492 a ,242 ,235 ,6170490a : valeurs prédites : (constantes), RINFO.ANOVA bModèle Somme <strong>de</strong>s carrés Ddl Carré moyen F Signification1 Régression 13,003 1 13,003 34,151 ,000 aRésidu 40,740 107 ,381Total 53,743 108a : valeurs prédites : (constantes), RINFO.b : variable dépendante : INTENT.Coefficients aCoefficients non standardisés Coefficients standardisés T SignificationModèleB Erreur standard Bêta1 (constante) 1,936 ,182 10,639 ,000RINF0 ,401 ,069 ,492 5,844 ,000a : variable dépendante : INTENT.Tableau 60 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport à larecherche d’informations (échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles<strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise")484 Cf. infra., p. 364-366, "9.3. Un modèle explicatif et prédictif <strong>de</strong> l’intention entrepreneuiriale testé dans lecadre <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat".314


Pour savoir si l’hypothèse 2 ne peut être rejetée dans le cadre <strong>de</strong> l’échantillon "DESSCAAE", nous allons nous intéresser au score du R 2 ajusté (tableau 61). Celui-ci est quasinul (-0,020). Il n’existe pas <strong>de</strong> lien significatif entre la recherche d’informations etl’intention entrepreneuriale. Le coefficient F observé (0,051 ; sig. = 0,83) est inférieur au Fcalculé pour 1 et 47 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté (F = 4,000 ; sig. = 0,05). La régression simple nerévèle pas <strong>de</strong> liaison linéaire significative. En conséquence, l’hypothèse 2 est rejetée ausein <strong>de</strong> la population témoin.Variables introduites/éliminées bModèle Variables Variables Métho<strong>de</strong>introduites éliminées1 RINFO a , Introduirea : toutes variables requises introduites.b : variable dépendante : INTENT.Récapitulatif du modèleModèle R R-<strong>de</strong>ux R-<strong>de</strong>ux ajusté Erreur standard <strong>de</strong> l'estimation1 ,033 a ,001 -,020 ,5322466a : valeurs prédites : (constantes), RINFO.ANOVA bModèle Somme <strong>de</strong>s carrés ddl Carré moyen F Signification1 Régression ,014 1 ,014 ,051 ,823 aRésidu 13,314 47 ,283Total 13,329 48a : valeurs prédites : (constantes), RINFO.b : variable dépendante : INTENT.Coefficients aCoefficients non standardisés Coefficients standardiséstSignificationModèleB Erreur standard Bêta1 (constante) 2,357 ,211 11,159 ,000RINF0 2,432 E -02 ,108 ,033 ,225 ,823a : variable dépendante : INTENT.Tableau 61 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport à larecherche d’informations (échantillon "DESS CAAE")Ayant été validée par la régression au sein <strong>de</strong> l’échantillon <strong>de</strong> référence, la <strong>de</strong>uxièmehypothèse du modèle fera l’objet d’opérations <strong>de</strong>scriptives pour circonscrire certains <strong>de</strong> sesaspects. Dans un premier temps, nous allons exposer les sources d’informations <strong>de</strong>sétudiants déclarant possé<strong>de</strong>r un projet ou une idée d’affaire (tableau 62).315


Pour mieux formaliser ces <strong>de</strong>rniers, les étudiants ont consulté dans <strong>de</strong>s proportionsavoisinant 40% leurs enseignants, <strong>de</strong>s organisations professionnelles et <strong>de</strong>s organismesspécialisés dans l’ai<strong>de</strong> à la création et à la reprise d’entreprise (soit respectivement 46,9%,44,8% et 39,6% 485 ). Pour <strong>de</strong>s scores proches du tiers, ces étudiants se sont rapprochés <strong>de</strong>sChambres <strong>de</strong> Commerce et d’Industrie (CCI) et <strong>de</strong> l’Agence pour la Création d’Entreprise(APCE) pour recueillir les informations nécessaires à leurs projets ou leurs idées (soit35,4% et 32,3%). Dans 20% <strong>de</strong>s cas, la collecte d’informations s’est faite auprès <strong>de</strong>schambres <strong>de</strong>s métiers et sur Internet. Enfin, <strong>de</strong> façon marginale, avec une fréquence nedépassant guère 4%, les étudiants mentionnent les sources suivantes : l’entourage ; lapresse spécialisée ; les professionnels <strong>de</strong> la création d’entreprise ; un experts comptable ;l’INSEE ; la chambre d’agriculture et un "parrain".DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management etLES SOURCES D’INFORMATIONS gestion en entrepreneuriat ou en création d’entrepriseNb en %Enseignants <strong>de</strong> votre établissement Oui 45 46,9Non 51 53,1Total 96 100,0Organisations professionnelles Oui 43 44,8Non 53 55,2Total 96 100,0Organismes spécialisés dans l'ai<strong>de</strong> à la Oui 38 39,6création et à la reprise d'entrepriseNon 58 60,4Total 96 100,0Agence Pour la Création d'Entreprise Oui 34 35,4Non 62 64,6Total 96 100,0CCI Oui 31 32,3Non 65 67,7Total 96 100,0485 Les totaux dépassent 100% car les interviewés ont répondu simultanément <strong>de</strong> façon dichotomique àplusieurs énoncés (Cf. supra., p. 230-232, "7.5.2.5. Les attitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales", la question 5.5.).316


DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management etLES SOURCES D’INFORMATIONS gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprisenb en %Internet Oui 20 20,8Non 76 79,2Total 96 100,0Chambre <strong>de</strong>s métiers Oui 20 20,8Non 76 79,2Total 96 100,0Entourage Oui 4 4,2Non 92 95,8Total 96 100,0Presse spécialisée Oui 3 3,1Non 93 96,9Total 96 100,0Professionnels du métier Oui 3 3,1Non 93 96,9Total 96 100,0Expert comptable Oui 1 1,0Non 95 99,0Total 96 100,0INSEE Oui 1 1,0Non 95 99,0Total 96 100,0Parrain Oui 1 1,0Non 95 99,0Total 96 100,0Chambre d’agriculture Oui 1 1,0Non 95 99,0Total 96 100,0Tableau 62 - Tri croisé "sources d’informations-échantillon "DESS, formations ouprogrammes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en créationd’entreprise""Dans un second temps, nous allons nous consacrer au <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> renseignement aveclequel les étudiants décrivent leurs projets ou leurs idées d’entreprise. Le tableau <strong>de</strong>s317


correspondances suivant prouve que la moitié <strong>de</strong>s étudiants (53, soit 48%) présentent ces<strong>de</strong>rniers <strong>de</strong> façon "plutôt précise" ou "tout à fait précise" 486 . Au total, un tiers <strong>de</strong>s individus(38, soit 34,5%) décrivent leurs projets ou leurs idées <strong>de</strong> façon "plutôt précise" ou "tout àfait précise" et manifestent, en même temps, une forte intention entrepreneuriale ; cette<strong>de</strong>rnière prend les valeurs les plus fortes (3 et 4).RENSEIGNEMENT DES ASPECTSL’INTENTION <strong>ENTREPRENEURIALE</strong> DE L’IDEE OU DU PROJET1 2 3 4 Total1 2 4 2 0 82 7 19 13 0 393 1 19 32 1 534 1 4 5 0 10Total 11 46 52 1 110Tableau 63 - Tableau <strong>de</strong>s correspondances "intention entrepreneurialerenseignement<strong>de</strong>s aspects <strong>de</strong> l’idée ou du projet" (échantillon "DESS, formations ouprogrammes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en créationd’entreprise")Dans un troisième temps, nous analysons l’horizon auquel les étudiants pensentconcrétiser leurs projets ou leurs idées d’entreprise 487 . L’analyse <strong>de</strong> ANOVA à un facteur,reprise dans le tableau suivant, indique une influence significative du terme auquel lesétudiants souhaitent concrétiser leurs idées ou leurs projets sur l’intention entrepreneuriale.La table <strong>de</strong> FISHER-SNEDECOR donne pour α = 0,05 et 3 et 106 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté, unevaleur <strong>de</strong> 2,68, laquelle est inférieure à celle que nous avons calculée (F = 30,504 ; sig. =0,000).486 Cf. supra., p. 230-232, "7.5.2.5. Les attitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales", la question 5.6.487 Cf. supra., p. 230-232, "7.5.2.5. Les attitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales", la question 5.7.318


DescriptivesINTENTNbre Moyenne Ecart-type Erreur Intervalle <strong>de</strong> confiance à Minimum Maximumstandard 95% pour la moyenneBorneinférieureBornesupérieure1 21 3,555556 ,4260064 ,0929622 3,361640 3,749471 2,6667 4,00002 38 3,210526 ,4131550 ,0670226 3,074726 3,346327 2,6667 4,00003 29 2,747126 ,7435179 ,1380678 2,464307 3,029946 1,3333 4,00004 22 2,166667 ,4082483 ,0870388 1,985660 2,347674 1,3333 2,6667Total 110 2,945455 ,7031707 ,0670447 2,812574 3,078335 1,3333 4,0000ANOVAINTENTSomme <strong>de</strong>s carrés ddl Moyenne <strong>de</strong>s carrés F SignificationInter-groupes 24,971 3 8,324 30,504 ,000Intra-groupes 28,924 106 ,273Total 53,895 109Tests post hocINTENTSous-ensembles homogènesDuncan a,bTPSCONCR Nbre Sous-ensemble pour alpha = .051 2 3 44 22 2,1666673 29 2,7471262 38 3,2105261 21 3,555556Signification 1,000 1,000 1,000 1,000Les moyennes <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong>s sous-ensembles homogènes sont affichées.a : utilise la taille d'échantillon <strong>de</strong> la moyenne harmonique = 25,996.b : les effectifs <strong>de</strong>s groupes ne sont pas égaux. La moyenne harmonique <strong>de</strong>s effectifs <strong>de</strong>s groupes est utilisée.Les niveaux <strong>de</strong>s erreurs <strong>de</strong> type I ne sont pas garantis.Tableau 64 - ANOVA à un facteur <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale sur l’horizon <strong>de</strong>concrétisation <strong>de</strong> l’idée ou du projet (échantillon "DESS, formations ou programmesen écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise")Ainsi, les statistiques reprises dans la rubrique <strong>de</strong>s "sous-ensembles homogènes" montreque plus proche est le terme auquel les étudiants souhaitent concrétiser leurs idées ouprojets, plus forte est la moyenne <strong>de</strong> leur intention entrepreneuriale. Comme l’illustre lafigure 18, les moyennes <strong>de</strong> l’intention sont <strong>de</strong> 3,55 et 3,21 pour les individus manifestantrespectivement <strong>de</strong>s termes <strong>de</strong> moins d’un an et entre 1 et moins <strong>de</strong> 3 ans. Ces moyennesbaissant à 2,74 et 2,16 pour <strong>de</strong>s horizons <strong>de</strong> concrétisation respectifs entre 3 et 5 ans et plus<strong>de</strong> 5 ans.319


3,83,63,43,23,0Moyenne <strong>de</strong> INTENT2,82,62,42,22,01234TPSCONCRFigure 18 - Diagramme croisant la moyenne <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale etl’échéance <strong>de</strong> concrétisation (échantillon "DESS, formations ou programmes enécoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise")Légen<strong>de</strong> : INTENT : l’intention entrepreneuriale.TPSCONCR : échéance <strong>de</strong> concrétisation <strong>de</strong> l’idée ou du projet.Sur l’axe <strong>de</strong>s abscisses :1 : moins d’un an.2 : entre 1 et moins <strong>de</strong> 3 ans.3 : entre 3 et 5 ans.4 : plus <strong>de</strong> 5 ans.Les tests <strong>de</strong>s hypothèses relatives aux attitu<strong>de</strong>s associées au comportement étanteffectués, nous cherchons à vérifier dans la section suivante la validité statistique <strong>de</strong>shypothèses concernant les normes subjectives.9.2.2. Les effets <strong>de</strong>s normes subjectives sur l’intention entrepreneurialeLes influences <strong>de</strong>s normes subjectives sont formulées à travers les motivationspsychologiques, la propension à la prise <strong>de</strong> risque et la connaissance <strong>de</strong> modèlesd’entrepreneur. Nous allons successivement tester la validité <strong>de</strong>s hypothèses y afférentes.320


9.2.2.1. L’influence <strong>de</strong>s motivations psychologiquesL’impact <strong>de</strong>s motivations psychologiques sur l’intention entrepreneuriale est formulé àtravers <strong>de</strong>ux hypothèses. La première renvoie au besoin d’accomplissement ("hypothèse 3a: le besoin d'accomplissement influence positivement l’intention entrepreneuriale <strong>de</strong>sétudiants"). La <strong>de</strong>uxième concerne la recherche <strong>de</strong> l’autonomie ("hypothèse 3b : larecherche <strong>de</strong> l'autonomie influence positivement l’intention entrepreneuriale <strong>de</strong>sétudiants"). Ces <strong>de</strong>ux facteurs explicatifs et prédictifs sont opérationnalisés sous forme <strong>de</strong>variables quantitatives 488 , il convient donc <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong> régression simple.Cette <strong>de</strong>rnière, détaillée dans le tableau suivant, indique pour l’échantillon "DESS,formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou encréation d’entreprise", une corrélation satisfaisante entre le besoin d’accomplissement etl’intention entrepreneuriale. La force <strong>de</strong> cette relation est évaluée à 26,7% (R). La part <strong>de</strong>la variance <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale expliquée par le besoin d’accomplissement estégale à 6,2% ; la qualité <strong>de</strong> l’ajustement <strong>de</strong> la relation obtenue par la régression simple estdonc acceptable et le lien s’en trouve significatif (la valeur calculée <strong>de</strong> F est supérieure àla valeur critique observée sur la table statistique : F calculé = 8,261 ; sig. = 0,05 ; Fcritique = 3,92, au seuil α = 0,05 pour 1 et 108 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté).Variables introduites/éliminées bModèle Variables Variables Métho<strong>de</strong>introduites éliminées1 ACCOMPLI a , Introduirea : toutes variables requises introduites.b : variable dépendante : INTENT.Récapitulatif du modèleModèle R R-<strong>de</strong>ux R-<strong>de</strong>ux ajusté Erreur standard <strong>de</strong> l'estimation1 ,267 a ,071 ,062 ,6808581a : valeurs prédites : (constantes), ACCOMPLI.ANOVA bModèle Somme <strong>de</strong>s carrés ddl Carré moyen F Signification1 Régression 3,830 1 3,830 8,261 ,005Résidu 50,065 108 ,464Total 53,895 109a : valeurs prédites : (constantes), ACCOMPLI.b : variable dépendante : INTENT.488 Cf. supra., p. 232-235, "7.5.2.6. Les motivations <strong>de</strong> concrétisation", les questions 6.1 et 6.2.321


Coefficients aCoefficients non standardisés Coefficients standardiséstSignificationModèleB Erreur standard Bêta1 (constante) 1,742 ,424 4,111 ,000ACCOMPLI ,377 ,131 ,267 2,874 ,005a : variable dépendante : INTENT.Tableau 65 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport au besoind’accomplissement (échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong>management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise")Vouloir s’accomplir à travers la création d’entreprise a donc un impact significatif surl’intention entrepreneuriale. Plus les étudiants souhaitent un accomplissement à travers laconcrétisation <strong>de</strong> leurs projets ou <strong>de</strong> leurs idées, plus forte est leur intentionentrepreneuriale. Ainsi, en se fondant sur le test <strong>de</strong> la régression simple, l’hypothèse 3an’est pas rejetée au sein <strong>de</strong> l’échantillon <strong>de</strong> référence.Etudions l’échantillon témoin pour s’enquérir <strong>de</strong> la validité statistique <strong>de</strong> cettehypothèse. L’analyse <strong>de</strong> régression (tableau 66) laisse apparaître que la corrélation entre lebesoin d’accomplissement et l’intention entrepreneuriale est faible (16,8%). Le coefficient<strong>de</strong> détermination linéaire ajusté est aussi très faible (R 2 ajusté = 0,008). En fait, le lienunissant ces <strong>de</strong>ux variables n’est pas significatif (la valeur calculée <strong>de</strong> F est inférieure à lavaleur critique observée sur la table statistique : F calculé = 1,373 ; sig. = 0,247 ; Fcritique = 4,00, au seuil α = 0,05 pour 1 et 47 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté). L’hypothèse 3a est ainsirejetée au sein <strong>de</strong> l’échantillon "DESS CAAE".Variables introduites/éliminées bModèle Variables Variables Métho<strong>de</strong>introduites éliminées1 ACCOMPLI a , Introduirea : toutes variables requises introduites.b : variable dépendante : INTENT.Récapitulatif du modèleModèle R R-<strong>de</strong>ux R-<strong>de</strong>ux ajusté Erreur standard <strong>de</strong> l'estimation1 ,168 a ,028 ,008 ,5249211a : valeurs prédites : (constantes), ACCOMPLI.322


ANOVA bModèle Somme <strong>de</strong>s carrés ddl Carré moyen F Signification1 Régression ,378 1 ,378 1,373 ,247 aRésidu 12,950 47 ,276Total 13,329 48a : valeurs prédites : (constantes), ACCOMPLI.b : variable dépendante : INTENT.Coefficients aCoefficients non standardisés Coefficients standardiséstSignificationModèleB Erreur standard Bêta1 (constante) 1,847 ,479 3,852 ,000ACCOMPLI ,170 ,145 ,168 1,172 ,247a : variable dépendante : INTENT.Tableau 66 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport au besoind’accomplissement (échantillon "DESS CAAE")Concernant la recherche <strong>de</strong> l’autonomie, le test <strong>de</strong> la régression laisse apparaître uncoefficient <strong>de</strong> corrélation acceptable (R = 30%) pour la population ("DESS, formationsou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en créationd’entreprise"). La proportion <strong>de</strong> la variance <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale expliquée par larecherche <strong>de</strong> l’autonomie est égale à 8,1% ; la qualité <strong>de</strong> l’ajustement obtenue par larégression est significativement acceptable et est évaluée à 10,666 pour un sig. = 0,001.En effet, la valeur observée <strong>de</strong> F est supérieure à la valeur critique (F = 3,92, au seuil α =0,05 pour 1 et 108 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté).Variables introduites/éliminées bModèle Variables Variables Métho<strong>de</strong>introduites éliminées1 RECHAUTO a , Introduirea : toutes variables requises introduites.b : variable dépendante : INTENT.Récapitulatif du modèleModèle R R-<strong>de</strong>ux R-<strong>de</strong>ux ajusté Erreur standard <strong>de</strong> l'estimation1 ,300 a ,090 ,081 ,6739246a : valeurs prédites : (constantes), RECHAUTO.ANOVA bModèle Somme <strong>de</strong>s carrés ddl Carré moyen F Signification1 Régression 4,844 1 4,844 10,666 ,001 aRésidu 49,051 108 ,454Total 53,895 109a : valeurs prédites : (constantes), RECHAUTO.b : variable dépendante : INTENT.323


Coefficients aCoefficients non standardisés Coefficients standardiséstSignificationModèleB Erreur standard Bêta1 (constante) 1,805 ,355 5,082 ,000RECHAUTO ,343 ,105 ,300 3,266 ,001a : variable dépendante : INTENT.Tableau 67 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport à larecherche <strong>de</strong> l’autonomie (échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles<strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise")Ainsi, conformément à notre hypothèse, la recherche <strong>de</strong> l’autonomie exerce uneinfluence sur l’intention entrepreneuriale. Plus les individus sont guidés par la recherche <strong>de</strong>l’autonomie pour concrétiser leurs projets ou idées, meilleure est leur intentionentrepreneuriale. Donc l’hypothèse 3b n’est pas rejetée au sein <strong>de</strong> la population"DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion enentrepreneuriat ou en création d’entreprise". Réalisons ces mêmes analyses pour nousprononcer sur la validité statistique <strong>de</strong> cette hypothèse pour la population témoin.Les statistiques <strong>de</strong> régression, dont les caractéristiques sont contenues dans le tableauci-<strong>de</strong>ssous, montrent que la corrélation entre la recherche <strong>de</strong> l’autonomie et l’intentionentrepreneuriale est quasiment nulle (-0,5%). Le coefficient F <strong>de</strong> FISHER-SNEDECORest égal à 0,784 pour un sig. = 0,381. La valeur du F critique est <strong>de</strong> 4,00, au seuil α = 0,05pour 1 et 47 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté. L’hypothèse 3b est donc rejetée au sein <strong>de</strong> l’échantillontémoin.Variables introduites/éliminées bModèle Variables Variables Métho<strong>de</strong>introduites éliminées1 RECHAUTO a , Introduirea : toutes variables requises introduites.b : variable dépendante : INTENT.Récapitulatif du modèleModèle R R-<strong>de</strong>ux R-<strong>de</strong>ux ajusté Erreur standard <strong>de</strong> l'estimation1 ,128 a ,016 -,005 ,5281480a : valeurs prédites : (constantes), RECHAUTO.324


ANOVA bModèle Somme <strong>de</strong>s carrés ddl Carré moyen F Signification1 Régression ,219 1 ,219 ,784 ,381 aRésidu 13,110 47 ,279Total 13,329 48a : valeurs prédites : (constantes), RECHAUTO.b : variable dépendante : INTENT.Coefficients aCoefficients non standardisés Coefficients standardiséstSignificationModèleB Erreur standard Bêta1 (constante) 1,998 ,462 4,322 ,000RECHAUTO ,119 ,134 ,128 ,885 ,381a : variable dépendante : INTENT.Tableau 68 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport à larecherche <strong>de</strong> l’autonomie (échantillon "DESS CAAE")9.2.2.2. L’influence <strong>de</strong> la propension à la prise <strong>de</strong> risqueSelon les arguments <strong>de</strong> l’hypothèse 4 y afférente 489 ("la propension à la prise <strong>de</strong> risqueinfluence l’intention entrepreneuriale <strong>de</strong>s étudiants"), l’impact <strong>de</strong> la prise <strong>de</strong> risque surl’intention entrepreneuriale se manifeste par <strong>de</strong>s perceptions positives (utilité) ou négatives(échec) <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong> l’entreprise que les étudiants seraient amenésà créer. L’ACP a fait émerger cette double composante que nous avons représentée par lesvariables "ECHEC" et "UTI" 490 . Celles-ci étant <strong>de</strong> nature quantitative, nous allons régresserl’intention entrepreneuriale sur chacune d’elles.Pour l’échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management etgestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise", il est mis en évi<strong>de</strong>nce unecorrélation négative entre l’échec en tant que perceptions <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> ladisparition <strong>de</strong> l’entreprise et l’intention entrepreneuriale (tableau 69). Le coefficient <strong>de</strong>corrélation présente une valeur négative acceptable <strong>de</strong> -27,2%, synonyme d’unecovariation négative. Si la valeur <strong>de</strong>s perceptions négatives augmente, celle <strong>de</strong> l’intentiondiminue et vice versa. Cette influence négative <strong>de</strong> l’échec en tant que perceptions <strong>de</strong>sconséquences <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong> l’entreprise sur l’intention entrepreneuriale est489 Cf. supra., p. 192-194, "6.1.2.2. La propension à la prise <strong>de</strong> risque : les perceptions <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> ladisparition <strong>de</strong> l’entreprise".490 Cf. supra., p. 275-282, "8.3.4. La variable "propension à la prise <strong>de</strong> risque"".325


significative car la valeur observée du coefficient F (13,996 pour un sig. = ,000) estnettement supérieure à la valeur critique (3,84 au seuil α = 0,05, pour 1 et 175 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong>liberté).Variables introduites/éliminées bModèle Variables Variables Métho<strong>de</strong>introduites éliminées1 ECHEC a , Introduirea : toutes variables requises introduites.b : variable dépendante : INTENT.Récapitulatif du modèleModèle R R-<strong>de</strong>ux R-<strong>de</strong>ux ajusté Erreur standard <strong>de</strong> l'estimation1 -,272 a ,074 ,069 ,7483198a : valeurs prédites : (constantes), ECHEC.ANOVA bModèle Somme <strong>de</strong>s carrés ddl Carré moyen F Signification1 Régression 7,837 1 7,837 13,996 ,000 aRésidu 97,997 175 ,560Total 105,834 176a : valeurs prédites : (constantes), ECHEC.b : variable dépendante : INTENT.Coefficients aCoefficients non standardisés Coefficients standardisésTSignificationModèleB Erreur standard Bêta1 (constante) 3,583 ,241 14,872 ,000ECHEC -,341 ,091 -,272 -3,741 ,000a : variable dépendante : INTENT.Tableau 69 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport auxperceptions négatives <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong> l’entreprise (échantillon"DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion enentrepreneuriat ou en création d’entreprise")La régression <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport à l’utilité <strong>de</strong> la créationd’entreprise en tant que perceptions <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong> l’entrepriseindique une corrélation positive <strong>de</strong> 18,8% (tableau 70). La qualité <strong>de</strong> l’ajustementobtenue par cette relation linéaire est significativement acceptable et est évaluée à 6,381pour un sig. = 0,012. En effet, la valeur observée <strong>de</strong> F est supérieure à la valeur critique (F= 3,84 au seuil α = 0,05, pour 1 et 175 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté).326


Variables introduites/éliminées bModèle Variables Variables Métho<strong>de</strong>introduites éliminées1 UTI a , Introduirea : toutes variables requises introduites.b : variable dépendante : INTENT.Récapitulatif du modèleModèle R R-<strong>de</strong>ux R-<strong>de</strong>ux ajusté Erreur standard <strong>de</strong> l'estimation1 ,188 a ,035 ,030 ,7638662a : valeurs prédites : (constantes), UTI.ANOVA bModèle Somme <strong>de</strong>s carrés ddl Carré moyen F Signification1 Régression 3,723 1 3,723 6,381 ,012 aRésidu 102,111 175 ,583Total 105,834 176a : valeurs prédites : (constantes), UTI.b : variable dépendante : INTENT.Coefficients aCoefficients non standardisés Coefficients standardisésTSignificationModèleB Erreur standard Bêta1 (constante) 1,964 ,299 6,566 ,000UTI ,222 ,088 ,188 2,526 ,012a : variable dépendante : INTENT.Tableau 70 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport auxperceptions positives <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong> l’entreprise (échantillon"DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion enentrepreneuriat ou en création d’entreprise")Les perceptions négatives <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong> l’entreprise influencentnégativement l’intention entrepreneuriale. Des perceptions positives exercent l’effetinverse. Plus les individus perçoivent les conséquences <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong> l’entreprisenégativement, plus faible est leur intention entrepreneuriale. Plus ils perçoiventpositivement ces conséquences, meilleure est leur intention entrepreneuriale. Il en résulteque l’hypothèse 4 n’est pas rejetée au sein <strong>de</strong> la population <strong>de</strong> référence. La validitéstatistique <strong>de</strong> cette hypothèse se confirmera-t-elle dans le cadre <strong>de</strong> l’échantillon DESSCAAE ?Les calculs économétriques affichés dans le tableau suivant indiquent une corrélationnégative entre l’échec en tant que perceptions négatives <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> la disparition327


<strong>de</strong> l’entreprise et l’intention entrepreneuriale ; le coefficient <strong>de</strong> cette association s’élève à24,5% et signifie une variation opposée entre ces <strong>de</strong>ux variables.Il est mis au jour un impact négatif <strong>de</strong> ces perceptions sur l’intention entrepreneuriale.Celui-ci est significatif ; en effet la valeur observée du coefficient F (11,153 pour un sig. =,001) dépasse largement la valeur critique repérée dans la table statistique (F= 3,84 au seuilα = 0,05, pour 1 et 174 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté).Variables introduites/éliminées bModèle Variables Variables Métho<strong>de</strong>introduites éliminées1 ECHEC a , Introduirea : toutes variables requises introduites.b : variable dépendante : INTENT.Récapitulatif du modèleModèle R R-<strong>de</strong>ux R-<strong>de</strong>ux ajusté Erreur standard <strong>de</strong> l'estimation1 -,245 a ,060 ,055 ,5934586a : valeurs prédites : (constantes), ECHEC.ANOVA bModèle Somme <strong>de</strong>s carrés Ddl Carré moyen F Signification1 Régression 3,928 1 3,928 11,153 ,001 aRésidu 61,282 174 ,352Total 65,210 175a : valeurs prédites : (constantes), ECHEC.b : variable dépendante : INTENT.Coefficients aCoefficients non standardisés Coefficients standardiséstSignificationModèleB Erreur standard Bêta1 (constante) 2,637 ,237 11,129 ,000ECHEC -,272 ,081 -,245 -3,340 ,001a : variable dépendante : INTENT.Tableau 71 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport auxperceptions négatives <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong> l’entreprise (échantillon"DESS CAAE")Les résultats <strong>de</strong> la régression <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport à <strong>de</strong>sperceptions positives <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong> l’entreprise donnent une trèsfaible corrélation dont le coefficient est estimé à 3,5% (tableau 72). La qualité <strong>de</strong>l’ajustement obtenue par cette relation linéaire, évaluée à 0,219 pour un sig. = 0,641, n’estpas significative. La valeur critique <strong>de</strong> F (3,84 au seuil α = 0,05, pour 1 et 174 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong>328


liberté) lui est supérieure. L’hypothèse 4, sur la base <strong>de</strong> la régression simple, est doncrejetée au sein <strong>de</strong> l’échantillon "DESS CAAE".Variables introduites/éliminées bModèle Variables Variables Métho<strong>de</strong>introduites éliminées1 UTI a , Introduirea : toutes variables requises introduites.b : variable dépendante : INTENT.Récapitulatif du modèleModèle R R-<strong>de</strong>ux R-<strong>de</strong>ux ajusté Erreur standard <strong>de</strong> l'estimation1 ,035 a ,001 -,004 ,6117984a : valeurs prédites : (constantes), UTI.ANOVA bModèle Somme <strong>de</strong>s carrés ddl Carré moyen F Signification1 Régression ,082 1 ,082 ,219 ,641 aRésidu 65,128 174 ,374Total 65,210 175a : valeurs prédites : (constantes), UTI.b : variable dépendante : INTENT.Coefficients aCoefficients non standardisés Coefficients standardiséstSignificationModèleB Erreur standard Bêta1 (constante) 1,762 ,215 8,207 ,000UTI 3,068 E -02 ,066 ,035 ,468 ,641a : variable dépendante : INTENT.Tableau 72 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport auxperceptions positives <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong> l’entreprise (échantillon"DESS CAAE")9.2.2.3. L’influence <strong>de</strong> la connaissance <strong>de</strong> modèles d’entrepreneurPour mettre en exergue le lien significatif entre la connaissance <strong>de</strong> modèlesd’entrepreneur que les étudiants souhaiteraient imiter et l’intention entrepreneuriale("hypothèse 5 : la connaissance par les étudiants <strong>de</strong> modèles d'entrepreneur qu’ilssouhaiteraient imiter agit positivement sur leur intention entrepreneuriale"), nous noussommes fondés sur l’analyse <strong>de</strong> ANOVA à un facteur. Nous avons réparti ces modèlesd’entrepreneur selon qu’ils font ou non partie <strong>de</strong> l’entourage immédiat. En ce qui concerne329


ceux qui en font partie 491 , la table <strong>de</strong> FISHER-SNEDECOR donne pour l’échantillon <strong>de</strong>référence au seuil α = 0,05 pour 1 et 176 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté, une valeur <strong>de</strong> 3,84, laquelle estinférieure à celle calculée et reprise dans le tableau 73 (F = 4,854 pour un sig. = ,029). Cesrésultats permettent <strong>de</strong> conclure, au vu <strong>de</strong>s données collectées dans l’échantillon <strong>de</strong>référence, à l’influence significative <strong>de</strong> la connaissance <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur dansl’entourage immédiat que les étudiants souhaiteraient imiter sur l’intentionentrepreneuriale. Le test <strong>de</strong> variance va-t-il conforter cette validité statistique au sein <strong>de</strong>l’échantillon témoin ?DescriptivesINTENTNbre Moyenne Ecart-type Erreur Intervalle <strong>de</strong> confiance à Minimum Maximumstandard 95% pour la moyenneBorneinférieureBornesupérieure0 105 2,809524 ,7068909 ,0689855 2,672723 2,946325 1,3333 4,00001 73 2,552511 ,8429431 ,0986590 2,355838 2,749185 1,0000 4,0000Total 178 2,704120 ,7737667 ,0579963 2,589667 2,818573 1,0000 4,0000ANOVAINTENTSomme <strong>de</strong>s carrés ddl Moyenne <strong>de</strong>s carrés F SignificationInter-groupes 2,844 1 2,844 4,854 ,029Intra-groupes 103,128 176 ,586Total 105,973 177Tableau 73 - ANOVA à un facteur <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport à laconnaissance <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur dans l’entourage immédiat (échantillon"DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion enentrepreneuriat ou en création d’entreprise")Les calculs, dont le détail est présenté dans le tableau ci-<strong>de</strong>ssous, indiquent uneinfluence significative <strong>de</strong> la connaissance et la volonté d’imiter <strong>de</strong>s modèlesd’entrepreneur dans l’entourage immédiat sur l’intention entrepreneuriale. En effet, lavaleur critique <strong>de</strong> F pour α = 0,05 et 1 et 174 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté est égale à 3,84. La valeurobservée <strong>de</strong> F lui est largement supérieure (F = 12,422 ; sig. = ,001).491 Cf. supra., p. 227-228, "7.5.2.3. Les modèles d’entrepreneur", la question 3.1.330


DescriptivesINTENTNbre Moyenne Ecart-type Erreur Intervalle <strong>de</strong> confiance à Minimum Maximumstandard 95% pour la moyenneBorneinférieureBornesupérieure0 64 2,067708 ,6234107 ,0779263 1,911985 2,223432 1,0000 3,66671 112 1,741071 ,5724923 ,0540954 1,633878 1,848265 1,0000 2,6667Total 176 1,859848 ,6104312 ,0460130 1,769037 1,950660 1,0000 3,6667ANOVAINTENTSomme <strong>de</strong>s carrés ddl Moyenne <strong>de</strong>s carrés F SignificationInter-groupes 4,345 1 4,345 12,422 ,001Intra-groupes 60,864 174 ,350Total 65,210 175Tableau 74 - ANOVA à un facteur <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport à laconnaissance <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur dans l’entourage immédiat (échantillon"DESS CAAE")Nous allons effectuer les mêmes opérations pour la connaissance <strong>de</strong> modèlesd’entrepreneur en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’entourage immédiat que les étudiants souhaiteraient imiter.L’analyse ANOVA à un facteur (tableau 75) laisse apparaître une influence significative<strong>de</strong> la connaissance <strong>de</strong> ces modèles et du souhait <strong>de</strong> poursuivre la même carrière qu’eux surl’intention <strong>de</strong>s étudiants. La table statistique donne pour α = 0,05 et 1 et 176 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong>liberté, une valeur <strong>de</strong> F égale à 3,84 ; celle-ci est inférieure à la valeur observée <strong>de</strong> cetindicateur (F = 8,045 ; sig. = 0,005).DescriptivesINTENTNbre Moyenne Ecart-type Erreur Intervalle <strong>de</strong> confiance à Minimum Maximumstandard 95% pour la moyenneBorneinférieureBornesupérieure0 81 2,880658 ,6568203 ,0729800 2,735424 3,025893 1,0000 4,00001 97 2,556701 ,8343350 ,0847139 2,388545 2,724857 1,0000 4,0000Total 178 2,704120 ,7737667 ,0579963 2,589667 2,818573 1,0000 4,0000331


ANOVAINTENTSomme <strong>de</strong>s carrés Ddl Moyenne <strong>de</strong>s carrés F SignificationInter-groupes 4,632 1 4,632 8,045 ,005Intra-groupes 101,340 176 ,576Total 105,973 177Tableau 75 - ANOVA à un facteur <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport à laconnaissance <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’entourage immédiat(échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestionen entrepreneuriat ou en création d’entreprise")Cet effet se retrouve au sein <strong>de</strong> l’échantillon "DESS CAAE" dont les caractéristiques <strong>de</strong>l’analyse <strong>de</strong> la variance sont détaillées dans le tableau ci-<strong>de</strong>ssous. L’influence surl’intention entrepreneuriale <strong>de</strong> la connaissance <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>l’entourage immédiat et le désir <strong>de</strong> les imiter est significative. La valeur observée ducoefficient <strong>de</strong> FISHER-SNEDECOR (F = 11,175 ; sig. = 0,001) est nettement supérieure àla valeur critique (3,84 au seuil α = 0,05, pour 1 et 174 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté).DescriptivesINTENTNbre Moyenne Ecart-type Erreur Intervalle <strong>de</strong> confiance à Minimum Maximumstandard 95% pour la moyenneBorneinférieureBornesupérieure0 32 2,177083 ,5078903 ,0897832 1,993969 2,360197 1,3333 3,00001 144 1,789352 ,6103822 ,0508652 1,688807 1,889897 1,0000 3,6667Total 176 1,859848 ,6104312 ,0460130 1,769037 1,950660 1,0000 3,6667ANOVAINTENTSomme <strong>de</strong>s carrés ddl Moyenne <strong>de</strong>s carrés F SignificationInter-groupes 3,936 1 3,936 11,177 ,001Intra-groupes 61,274 174 ,352Total 65,210 175Tableau 76 - ANOVA à un facteur <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport à laconnaissance <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’entourage immédiat(échantillon "DESS CAAE")332


Ainsi, quel que soit l’échantillon et le fait que les modèles d’entrepreneur font ou nonpartie <strong>de</strong> l’entourage immédiat, plus les étudiants en connaissent avec une volonté <strong>de</strong> lesimiter, plus forte est leur intention entrepreneuriale. Nous concluons, sur la base <strong>de</strong>sanalyses <strong>de</strong> la variance et conformément à nos attentes, que l’hypothèse 5 n’est pasrejetée au sein <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux échantillons. Celle-ci étant validée, nous mettons en évi<strong>de</strong>nce<strong>de</strong>s aspects liés à la connaissance <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur que nous avons collectés àtravers le questionnaire.Le tri croisant l’existence <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur dans l’entourage immédiat que lesétudiants souhaiteraient imiter avec les <strong>de</strong>ux populations <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> (tableau 77) recenseque presque 60% <strong>de</strong>s étudiants <strong>de</strong> l’échantillon <strong>de</strong> référence affichent leur souhaitd’emprunter les mêmes voies que ces modèles (59%). Ce taux se réduit à un peu plusd’un tiers pour les individus <strong>de</strong> l’échantillon "DESS CAAE" (36,4%).CONNAISSANCE DE MODELESD’ENTREPRENEUR DANSL’ENTOURAGE IMMEDIATDIPLOMEDESS, formations ou programmes en écoles<strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriatou en création d’entrepriseDESS CAAEnb en % nb en %Oui 105 59,0 64 36,4Non 73 41,0 112 63,6Total 178 100,0 176 100,0Tableau 77 - Tri croisé "connaissance <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur dans l’entourageimmédiat-échantillons"Une analyse détaillant les moyennes <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale montre, au sein<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux échantillons, que celles-ci sont plus fortes d’environ 0,25 point pour lesindividus connaissant <strong>de</strong>s modèles d’entrepreneur et désireux <strong>de</strong> les imiter (tableau 78).Cependant, qu’ils connaissent ou pas <strong>de</strong> tels modèles, ces moyennes sont plus élevées <strong>de</strong>presque 0,8 point au sein <strong>de</strong>s étudiants "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong>management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise". Les diagrammesjoints en annexe 14 illustrent ces différences.333


CONNAISSANCE DE MODELESD’ENTREPRENEUR DANSL’ENTOURAGE IMMEDIATDIPLOMEDESS, formations ou programmes enécoles <strong>de</strong> management et gestion enentrepreneuriat ou en création d’entrepriseDESS CAAEINTENTION <strong>ENTREPRENEURIALE</strong>OuiMoyenne 2,81 2,07Nb 105 64NonMoyenne 2,55 1,74Nb 73 112Tableau 78 - Tris croisé "connaissance <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur dans l’entourageimmédiat-moyenne <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale"Une étu<strong>de</strong> plus fine recensant le nombre <strong>de</strong> ces modèles d’entrepreneur pour lesquelsles étudiants manifestent le vœu d’emprunter les mêmes parcours montre que plus <strong>de</strong> 60%<strong>de</strong>s individus <strong>de</strong> l’échantillon "DESS CAAE" connaissent au moins un entrepreneur dansleur entourage contre moins <strong>de</strong> 40% pour ceux <strong>de</strong> l’échantillon <strong>de</strong> référence (soitrespectivement 60,9% et 38,1%) 492 . Il est important <strong>de</strong> signaler que la totalité <strong>de</strong>s étudiants<strong>de</strong> l’échantillon témoin citent au plus 4 entrepreneurs, alors que plus du dixième (12,4%)<strong>de</strong> ceux <strong>de</strong> l’échantillon <strong>de</strong> référence en connaissent plus <strong>de</strong> 4.DIPLOMENOMBRE DE MODELESD’ENTREPRENEUR DANSDESS, formations ou programmes enécoles <strong>de</strong> management et gestion enDESS CAAEL’ENTOURAGE IMMEDIAT entrepreneuriat ou en création d’entreprisenb en % %cumulénb en % %cumulé1 40 38,1 38,1 39 60,9 60,92 35 33,3 71,4 13 20,3 81,33 17 16,2 87,6 7 10,9 92,24 6 5,7 93,3 5 7,8 100,05 et + 7 6,7 100,0Total 105 100,0 64 100,0Tableau 79 - Tri croisé "nombre <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur dans l’entourageimmédiat-échantillons"492 Cf. supra., p. 227-228, "7.5.2.3. Les modèles d’entrepreneur", la question 3.2.334


Pour obtenir une estimation synthétique <strong>de</strong> ces nombres, nous avons calculé <strong>de</strong>sindicateurs <strong>de</strong> position et <strong>de</strong> dispersion (tableau 80). Il ressort <strong>de</strong>s enquêtes que le score<strong>de</strong>s moyennes du nombre <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur que les étudiants connaissent etqu’ils désirent imiter est assez proche dans les <strong>de</strong>ux populations (soit respectivement 2,10et 1,66 dans les échantillons <strong>de</strong> référence et témoin).Cependant, l’écart-type <strong>de</strong> l’échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles<strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise" est supérieur <strong>de</strong>0,23 point à celui <strong>de</strong> l’échantillon témoin. Cette différence peut s’interpréter, comme nousl’avons mis en relief plus haut (tableau 79), par les fréquences <strong>de</strong>s valeurs extrêmes (1, 4 et5 et +) du nombre <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur dans l’échantillon <strong>de</strong> référence.DIPLOMEDESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et DESS CAAEgestion en entrepreneuriat ou en création d’entrepriseMoyenne 2,10 1,66Nb 105 64Ecart-type 1,200 ,963Tableau 80 - Tri croisé "indicateurs <strong>de</strong> position et <strong>de</strong> dispersion du nombre <strong>de</strong>modèles d’entrepreneur dans l’entourage immédiat-échantillons"Nous avons affiné davantage l’analyse en i<strong>de</strong>ntifiant les liens <strong>de</strong> parenté ou d’amitiéentre les individus <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux échantillons et les modèles d’entrepreneur qu’ils veulentimiter. Présentées dans le tableau suivant, les données recueillies dans l’échantillon <strong>de</strong>référence placent les parents en première position avec près <strong>de</strong> 60% (soit 57,1%). Juste<strong>de</strong>rrière, les amis sont cités avec plus <strong>de</strong> 45% 493 . Pour plus d’un tiers (35,2%), lesétudiants connaissent d’"autre membres <strong>de</strong> leur famille" qui représentent <strong>de</strong>s modèles àsuivre. Les frères et sœurs se détachent en <strong>de</strong>rnière place avec une fréquence inférieure à10% (8,6%).493 Les totaux dépassent 100% car les interviewés ont répondus simultanément <strong>de</strong> façon dichotomique àplusieurs énoncés (Cf. supra., p. 227-228, "7.5.2.3. Les modèles d’entrepreneur", la question 3.3).335


S’agissant <strong>de</strong> l’échantillon "DESS CAAE", ce sont les amis qui, avec un scoresupérieur à 50%, attirent le plus les étudiants vers les chemins <strong>de</strong> l’entrepreneuriat(53,1%). Les parents sont cités dans <strong>de</strong>s proportions dépassant 45% (soit 45,3%). Les"autres membres <strong>de</strong> la famille" représentent près d’un tiers (29,7%) <strong>de</strong>s modèlesd’entrepreneur que les étudiants souhaitent imiter. Les frères et sœurs figurent avec unefaible part excédant à peine 10% (12,5%).LIEN DE PARENTE OUD’AMITIEDIPLOMEDESS, Formations ou programmes en Ecoles <strong>de</strong>Commerce en création d’entreprise ou en entrepreneuriatDESS CAAENb en % nb en %Parents Oui 60 57,1 29 45,3Non 45 42,9 35 54,7Total 105 100,0 64 100,0Amis Oui 49 46,7 34 53,1Non 56 53,3 30 46,9Total 105 100,0 64 100,0Autres membres <strong>de</strong> la famille Oui 37 35,2 19 29,7Non 68 64,8 45 70,3Total 105 100,0 64 100,0Frères ou sœurs Oui 9 8,6 8 12,5Non 96 91,4 56 87,5Total 105 100,0 64 100,0Tableau 81 - Tri croisé "lien <strong>de</strong> parenté ou d’amitié avec les modèles d’entrepreneur<strong>de</strong> l’entourage immédiat-échantillons"Nous allons respecter les mêmes étapes <strong>de</strong> calcul concernant la connaissance <strong>de</strong>modèles d’entrepreneur en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’entourage immédiat. Le tableau suivant montre queplus du double <strong>de</strong>s étudiants <strong>de</strong> l’échantillon <strong>de</strong> référence, par rapport à l’échantillontémoin, déclarent connaître <strong>de</strong>s entrepreneurs en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> leur entourage et qu’ils désirentles prendre comme exemples (soit respectivement 45,5% et 18,2%) 494 .494 Cf. supra., p. 227-228, "7.5.2.3. Les modèles d’entrepreneur", la question 3.4.336


CONNAISSANCE DE MODELESD’ENTREPRENEUR EN DEHORSDE L’ENTOURAGE IMMEDIATDIPLOMEDESS, formations ou programmes en DESS CAAEécoles <strong>de</strong> management et gestion enentrepreneuriat ou en création d’entrepriseNb en % nb en %Oui 81 45,5 32 18,2Non 97 54,5 144 81,8Total 178 100,0 176 100,0Tableau 82 - Tri croisé "connaissance <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>l’entourage immédiat-échantillons"Une répartition selon la connaissance ou non <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur indique quedans les <strong>de</strong>ux échantillons, les moyennes <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale sont plusélevées d’environ 0,3 point chez les individus connaissant <strong>de</strong>s modèles d’entrepreneur(tableau 83). Respectivement, elles affichent <strong>de</strong>s scores <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 2,88 et 2,18 au sein<strong>de</strong>s échantillons "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestionen entrepreneuriat ou en création d’entreprise" et "DESS CAAE". Dans l’ordre, ces valeurschutent à 2,56 et 1,79. L’annexe 15 schématise cette baisse.CONNAISSANCE DE MODELESD’ENTREPRENEUR EN DEHORSDE L’ENTOURAGE IMMEDIATDIPLOMEDESS, formations ou programmes en écoles<strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriatou en création d’entrepriseDESS CAAEINTENTION <strong>ENTREPRENEURIALE</strong>OuiMoyenne 2,88 2,18Nb 81 32NonMoyenne 2,56 1,79Nb 97 144Tableau 83 - Tris croisé "connaissance <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>l’entourage immédiat-moyenne <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale"Les résultats concernant le nombre <strong>de</strong> ces modèles laissent apparaître dans l’échantillon"DESS CAAE" que 90% <strong>de</strong>s individus connaissent au plus 2 entrepreneurs (tableau84) 495 . Ce score est réduit <strong>de</strong> 20% chez les étudiants <strong>de</strong> l’échantillon "DESS, formations495 Cf. supra., p. 227-228, "7.5.2.3. Les modèles d’entrepreneur", la question 3.5.337


ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en créationd’entreprise" (soit respectivement 90,6% et 70,4%). Seul un dixième (10%) <strong>de</strong> lapopulation témoin connaît 3 entrepreneurs et plus, contre un peu moins d’un tiers pourla population <strong>de</strong> référence (29,6%).NOMBRE DE MODELESD’ENTREPRENEUR ENDEHORS DEDIPLOMEDESS, formations ou programmes enécoles <strong>de</strong> management et gestion enDESS CAAEL’ENTOURAGE IMMEDIAT entrepreneuriat ou en création d’entreprisenb en % % cumulé nb en % % cumulé1 25 30,9 30,9 14 43,8 43,82 32 39,5 70,4 15 46,9 90,63 13 16,0 86,5 1 3,1 93,84 8 9,9 96,35 et + 3 3,7 100,0 2 6,3 100,0Total 81 100,0 32 100,0Tableau 84 - Tri croisé "nombre <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’entourageimmédiat-échantillons"Pour compléter l’analyse sur le nombre <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur hors entourageimmédiat, nous présentons <strong>de</strong>s indicateurs <strong>de</strong> position et <strong>de</strong> dispersion (tableau 85). Lescoefficients <strong>de</strong>s moyennes sont assez proches dans les <strong>de</strong>ux échantillons (soitrespectivement 2,18 et 1,78 dans les échantillons <strong>de</strong> référence et témoin). Il n y a pas <strong>de</strong>différence notable entre les <strong>de</strong>ux écarts-types <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux échantillons <strong>de</strong> l’enquête.DIPLOMEDESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et DESS CAAEgestion en entrepreneuriat ou en création d’entrepriseMoyenne 2,18 1,78Nb 81 32Ecart-type 1,174 1,008Tableau 85 - Tri croisé "indicateurs <strong>de</strong> position et <strong>de</strong> dispersion du nombre <strong>de</strong>modèles d’entrepreneur en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’entourage immédiat-échantillons"338


Nous avons <strong>de</strong>mandé aux étudiants <strong>de</strong> nous citer les noms <strong>de</strong> modèles d’entrepreneurqu’ils désirent imiter 496 . L’annexe 16 montre que la primauté ne revient pas à <strong>de</strong>sentrepreneurs <strong>de</strong> renom, mais plutôt aux entrepreneurs chez lesquels ces étudiants onttravaillé ou effectué un stage. Ces entrepreneurs sont cités dans presque un tiers <strong>de</strong>s cas(30,8%). B. GATES, J.-M. MESSIER, F. PINAULT et B. TAPIE sont relégués au secondrang ; chacun d’eux occupe une fréquence dépassant légèrement le dixième (13,5%).Dans <strong>de</strong>s parts négligeables n’excédant pas à chaque fois 5%, les étudiants font notammentréférence à R. BRANSON, J.-M. FOLTZ, L. SCHWEITZER et à <strong>de</strong>s entrepreneursintervenant dans leur Mastère 497 .Enfin, nous ne pouvons exploiter les questions relatives aux supports médiatiquesdans lesquels les étudiants ont pris connaissance <strong>de</strong> ces modèles 498 . En effet, seule unevingtaine d’étudiants <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux échantillons ont, à cet égard, fait acte <strong>de</strong> réponse. Cenombre n’est pas quantitativement (d’un point <strong>de</strong> vue statistique) significatif.Les quatre hypothèses concernant les normes subjectives étant <strong>de</strong> la sorte vérifiées ausein <strong>de</strong> la population <strong>de</strong> référence, nous allons procé<strong>de</strong>r à l’examen <strong>de</strong> l’influence <strong>de</strong>sperceptions du contrôle comportemental sur l’intention entrepreneuriale.9.2.3. Les effets <strong>de</strong>s perceptions du contrôle comportemental sur l’intentionentrepreneurialeLes impacts <strong>de</strong>s perceptions du contrôle comportemental sur l’intention entrepreneurialesont appréhendés à travers les aptitu<strong>de</strong>s que les étudiants acquièrent par le biais <strong>de</strong>sprogrammes et <strong>de</strong>s formations <strong>de</strong> spécialisation ou d’accompagnement en entrepreneuriat,les aptitu<strong>de</strong>s qu’ils développent par l’exercice <strong>de</strong> responsabilités et la prise <strong>de</strong> décisionsimportantes lors d’expériences professionnelles ainsi que les responsabilités associatives.Nous allons successivement examiner la validité statistique <strong>de</strong>s hypothèsescorrespondantes.496 Cf. supra., p. 227-228, "7.5.2.3. Les modèles d’entrepreneur", la question 3.6. Les résultats concernantl’échantillon "DESS CAAE" ne sont pas reportés car seuls 9 étudiants ont répondu.497 Les totaux dépassent 100% car les étudiants peuvent cités plusieurs noms en même temps.498 Cf. supra., p. 227-228, "7.5.2.3. Les modèles d’entrepreneur", la question 3.7.339


9.2.3.1. L’influence <strong>de</strong>s perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises par le biais<strong>de</strong> la formationL’effet <strong>de</strong>s perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales que les étudiants acquièrent avecla formation sur l’intention entrepreneuriale est exprimé par l’hypothèse 6a ("lesperceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales que les étudiants acquièrent avec lesprogrammes et les formations <strong>de</strong> spécialisation ou d’accompagnement en entrepreneuriatou en création d’entreprise influencent positivement l’intention entrepreneuriale").Rappelons que celle-ci est à vérifier uniquement au sein <strong>de</strong> l’échantillon <strong>de</strong> référence car lesuivi <strong>de</strong> programmes ou <strong>de</strong> formations en entrepreneuriat est ce qui le différencie <strong>de</strong> lapopulation témoin. Ces perceptions étant opérationnalisées sous forme <strong>de</strong> variablequantitative 499 , il convient <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à une régression simple.Cette <strong>de</strong>rnière, détaillée dans le tableau 86, montre une corrélation satisfaisante entre lesperceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises par la formation et l’intentionentrepreneuriale. L’intensité <strong>de</strong> cette relation est évaluée à 35,6% (R). La part <strong>de</strong> lavariance <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale expliquée par ces perceptions est égale à 12,2% ;la qualité <strong>de</strong> l’ajustement <strong>de</strong> la relation obtenue par la régression simple est doncacceptable et le lien en est significatif. En effet, la valeur observée du coefficient F(25,542 pour un sig. = ,000) est largement supérieure à la valeur critique (3,84, au seuil α =0,05, pour 1 et 176 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté).Variables introduites/éliminées bModèle Variables Variables Métho<strong>de</strong>introduites éliminées1 PERCFOR a , Introduirea : toutes variables requises introduites.b : variable dépendante : INTENT.Récapitulatif du modèleModèle R R-<strong>de</strong>ux R-<strong>de</strong>ux ajusté Erreur standard <strong>de</strong> l'estimation1 ,356 a ,127 ,122 ,7251260a : valeurs prédites : (constantes), PERCFOR.499 Cf. supra., p. 228-230, "7.5.2.4. Le cursus entrepreneurial", la question 4.3.340


ANOVA bModèle Somme <strong>de</strong>s carrés ddl Carré moyen F Signification1 Régression 13,430 1 13,430 25,542 ,000 aRésidu 92,542 176 ,526Total 105,973 177a : valeurs prédites : (constantes), PERCFOR.b : variable dépendante : INTENT.Coefficients aCoefficients non standardisés Coefficients standardiséstSignificationModèleB Erreur standard Bêta1 (constante) -4,834 E -02 ,547 -,088 ,930PERCFOR 1,034 ,205 ,356 5,054 ,000a : variable dépendante : INTENT.Tableau 86 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport auxperceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises par le biais <strong>de</strong> la formation(échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestionen entrepreneuriat ou en création d’entreprise")Les perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales que développent les étudiants grâce auxprogrammes et formations en entrepreneuriat ou en création d’entreprise ont donc un effetsignificatif sur leur intention entrepreneuriale. Plus les étudiants perçoivent ces aptitu<strong>de</strong>sentrepreneuriales, meilleure est leur intention entrepreneuriale. L’hypothèse 6a n’est pasrejetée au sein <strong>de</strong> l’échantillon <strong>de</strong> référence.9.2.3.2. L’influence <strong>de</strong>s perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises par le biais<strong>de</strong>s expériences professionnellesL’impact <strong>de</strong>s perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales que les étudiants acquièrentavec les expériences professionnelles sur l’intention entrepreneuriale s’exprime parl’hypothèse 6b ("les aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales que les étudiants acquièrent avec lesresponsabilités et la prise individuelle <strong>de</strong> décisions importantes lors d’expériencesprofessionnelles (travail ou stage) influencent positivement l’intention entrepreneuriale").Ces perceptions sont opérationnalisées sous forme <strong>de</strong> variable quantitative 500 , nous allonsdonc effectuer une analyse <strong>de</strong> régression linéaire simple.500 Cf. supra., p. 224-226, "7.5.2.1. Les expériences <strong>de</strong> travail", la question 1.9.341


Celle-ci laisse apparaître un coefficient <strong>de</strong> corrélation acceptable (R = 25,7%). Laproportion <strong>de</strong> la variance <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale expliquée par les perceptions <strong>de</strong>saptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises avec les expériences professionnelles est égale à6,1%. La qualité <strong>de</strong> l’ajustement obtenue par la régression est évaluée à 12,167 pour unsig. = 0,01. Cette valeur observée est supérieure à la valeur critique <strong>de</strong> F (3,84, au seuil α =0,05 pour 1 et 172 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté).Variables introduites/éliminées bModèle Variables Variables Métho<strong>de</strong>introduites éliminées1 PERCEXP a , Introduirea : toutes variables requises introduites.b : variable dépendante : INTENT.Récapitulatif du modèleModèle R R-<strong>de</strong>ux R-<strong>de</strong>ux ajusté Erreur standard <strong>de</strong> l'estimation1 ,257 a ,066 ,061 ,7392438a : valeurs prédites : (constantes), PERCEXP.ANOVA bModèle Somme <strong>de</strong>s carrés Ddl Carré moyen F Signification1 Régression 6,649 1 6,649 12,167 ,001 aRésidu 93,995 172 ,546Total 100,644 173a : valeurs prédites : (constantes), PERCEXP.b : variable dépendante : INTENT.Coefficients aCoefficients non standardisés Coefficients standardiséstSignificationModèleB Erreur standard Bêta1 (constante) 2,110 ,172 12,239 ,000PERCEXP ,275 ,079 ,257 3,488 ,001a : variable dépendante : INTENT.Tableau 87 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport auxperceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises par le biais <strong>de</strong>s expériencesprofessionnelles (échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong>management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise")Ainsi, les perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises avec les expériencesprofessionnelles ont une influence significative sur l’intention entrepreneuriale <strong>de</strong>sétudiants. Plus ceux-ci perçoivent ces aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales, plus élevée est leur342


intention entrepreneuriale. L’hypothèse 6b n’est pas rejetée au sein <strong>de</strong> l’échantillon <strong>de</strong>référence.Pour savoir si elle ne l’est pas au sein <strong>de</strong> l’échantillon "DESS CAAE", nous allons nousintéresser au score du R 2 ajusté (tableau 88). Celui-ci est quasi nul (-0,003). En outre, lecoefficient F observé (0,463 ; sig. = 0,497) est inférieur au F calculé pour 1 et 159 <strong>de</strong>grés<strong>de</strong> liberté (F = 3,84 ; sig. = 0,05). Il n’existe donc pas <strong>de</strong> lien significatif entre lesperceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises avec les expériences professionnelleset l’intention entrepreneuriale. La régression simple ne révèle pas <strong>de</strong> liaison linéairesignificative. En conséquence, l’hypothèse 6b est rejetée au sein <strong>de</strong> la populationtémoin.Variables introduites/éliminées bModèle Variables Variables Métho<strong>de</strong>introduites éliminées1 PERCEXP a , Introduirea : toutes variables requises introduites.b : variable dépendante : INTENT.Récapitulatif du modèleModèle R R-<strong>de</strong>ux R-<strong>de</strong>ux ajusté Erreur standard <strong>de</strong> l'estimation1 ,054 a ,003 -,003 ,6031929a : valeurs prédites : (constantes), PERCEXP.ANOVA bModèle Somme <strong>de</strong>s carrés Ddl Carré moyen F Signification1 Régression ,168 1 ,168 ,463 ,497 aRésidu 57,851 159 ,364Total 58,019 160a : valeurs prédites : (constantes), PERCEXP.b : variable dépendante : INTENT.Coefficients aCoefficients non standardisés Coefficients standardiséstSignificationModèleB Erreur standard Bêta1 (constante) 1,729 ,171 10,125 ,000PERCEXP 6,344E-02 ,093 ,054 ,681 ,497a : variable dépendante : INTENT.Tableau 88 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport auxperceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises par le biais <strong>de</strong>s expériencesprofessionnelles (échantillon "DESS CAAE")343


Ayant été validée par la régression linéaire simple au sein <strong>de</strong> l’échantillon <strong>de</strong> référence,nous allons mettre en exergue <strong>de</strong>s aspects <strong>de</strong> l’hypothèse 6b qui décrivent les expériencesprofessionnelles <strong>de</strong>s étudiants. Dans un premier temps, nous allons exposer leur nombre.Sur 178 étudiants, 174 déclarent avoir une expérience professionnelle 501 . Parmi ceux-ci(tableau 89) 502 , presque la moitié en a eu <strong>de</strong>ux ou trois (soit respectivement 23,0% et20,7%). Un tiers (33,9%) ont travaillé dans cinq entreprises ou plus. Le reste (uncinquième) a travaillé dans une ou quatre entreprises (soit dans l’ordre 9,2% et 13,2%).DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management etNOMBREgestion en entrepreneuriat ou en création d’entrepriseD’ENTREPRISES nb en % % cumulé1 9,2 9,2 9,22 23,0 23,0 32,23 20,7 20,7 52,94 13,2 13,2 66,15 et + 33,9 33,9 100,0Total 174 100,0Tableau 89 - Tri croisé "nombre d’entreprises - échantillon "DESS, formations ouprogrammes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en créationd’entreprise""Nous avons <strong>de</strong>mandé aux étudiants <strong>de</strong> nous renseigner sur l’expérience professionnellequi leur a semblé la plus significative en termes <strong>de</strong> prises <strong>de</strong> responsabilité et <strong>de</strong> décision.Dans une première analyse portant sur la nature du contrat <strong>de</strong> travail (tableau 90) 503 , ilressort que le stage, avec <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong>s cas (64,4%), est l’expérience <strong>de</strong> travail la pluscontractée par les étudiants. Les CDD (Contrat à Durée Déterminée) et les CDI (Contrat àDurée Indéterminée) en représentent chacun environ 15% (soit respectivement 17,8% et14,4%). De façon très marginale, les étudiants ont réalisé <strong>de</strong>s missions sous formed’intérim, <strong>de</strong> contrats d’apprentissage, <strong>de</strong> qualification ou d’adaptation.501 Cf. supra., p. 224-226, "7.5.2.1. Les expériences <strong>de</strong> travail", la question 1.1.502 Cf. supra., p. 224-226, "7.5.2.1. Les expériences <strong>de</strong> travail", la question 1.2.503 Cf. supra., p. 224-226, "7.5.2.1. Les expériences <strong>de</strong> travail", la question 1.3.344


NATURE DU CONTRAT DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> managementDE TRAVAILet gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprisenb en %Stages 112 64,4CDD 31 17,8CDI 25 14,4Contrat d'apprentissage 3 1,7Contrat <strong>de</strong> qualification 1 0,6Contrat d'adaptation 1 0,6Intérim 1 0,6Total 174 100,0Tableau 90 - Tri croisé "nature du contrat <strong>de</strong> travail - échantillon "DESS, formationsou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en créationd’entreprise""Parmi les types d’organisation où ont été effectuées ces expériences professionnelles,repris dans le tableau suivant, prédominent les gran<strong>de</strong>s entreprises (34,5%) 504 . LesPME/PMI viennent en second rang avec plus d’un quart <strong>de</strong>s cas (26,4%). Les PE (PetitesEntreprises) et les TPE (Très Petites Entreprises) sont citées dans <strong>de</strong>s proportionsinférieures au cinquième (soit respectivement 19,5% et 13,8%). Marginalement, lesétudiants ont effectué leur expérience professionnelle au sein <strong>de</strong>s organisations suivantes :organisme public ou parapublic, association <strong>de</strong> moins 49 salariés et organisme public <strong>de</strong>plus <strong>de</strong> 250 salariés et plus.504 Cf. supra., p. 224-226, "7.5.2.1. Les expériences <strong>de</strong> travail", la question 1.4.345


DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> managementTYPE D’ORGANISATIONet gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprisenb en %Gran<strong>de</strong> entreprise (250 et +) 60 34,5PME/PMI (50 à 249 salariés) 46 26,4PE (10 à 49 salariés) 34 19,5TPE (-10 salariés) 24 13,8Organisme public ou parapublic (nombre <strong>de</strong> 4 2,3salariés non indiqué)Organisme public ou parapublic (-10 salariés) 3 1,7Association <strong>de</strong> moins 49 salariés 2 1,1Organisme public (250 et +) 1 0,6Total 174 100,0Tableau 91 - Tri croisé "type d’organisation - échantillon "DESS, formations ouprogrammes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en créationd’entreprise""Le croisement <strong>de</strong> l’expérience professionnelle avec le secteur d’activité laisseapparaître que les services, dans plus <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>s cas (54,0%), dominent largement(tableau 92) 505 . L’industrie et les nouvelles technologies y sont représentées chacune pourun cinquième (soit respectivement 20,1% et 17,2%). Loin <strong>de</strong>rrière, les étudiants citent lessecteurs d’activité suivants : la distribution, la culture, le commerce, la créationd’entreprise et le BTP.505 Cf. supra., p. 224-226, "7.5.2.1. Les expériences <strong>de</strong> travail", la question 1.5.346


DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> managementSECTEUR D’ACTIVITE et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprisenb en %Services 94 54,0Industrie 35 20,1Nouvelles technologies 30 17,2Distribution 6 3,4Culture 4 2,3Commerce 2 1,1Création d'entreprise 2 1,1BTP 1 0,6Total 174 100,0Tableau 92 - Tri croisé "secteur d’activité - échantillon "DESS, formations ouprogrammes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en créationd’entreprise""Concernant la durée <strong>de</strong>s expériences professionnelles, il ressort nettement du tableauci-<strong>de</strong>ssous que 6 mois est un temps médian qui scin<strong>de</strong> l’échantillon en <strong>de</strong>ux moitiés (soitrespectivement 51,1% et 48,9%) 506 .DUREE DE LAPERIODE DEDESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management etgestion en entrepreneuriat ou en création d’entrepriseTRAVAIL (EN MOIS) Nb en % % cumulé1 4 2,3 2,32 18 10,3 12,63 43 24,7 37,44 20 11,5 48,95 4 2,3 51,16 et + 85 48,9 100,0Total 174 100,0Tableau 93 - Tri croisé "durée <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> travail - échantillon "DESS,formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ouen création d’entreprise""506 Cf. supra., p. 224-226, "7.5.2.1. Les expériences <strong>de</strong> travail", la question 1.6.347


Enfin, nous allons terminer la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s expériences <strong>de</strong> travail en mettant en reliefleur lieu <strong>de</strong> réalisation 507 . Un peu plus d’un dixième (13,8%) <strong>de</strong>s étudiants les onteffectuées à l’étranger (tableau 93). Une subdivision <strong>de</strong> l’échantillon montre que latotalité <strong>de</strong> ces individus provient d’écoles <strong>de</strong> management et gestion. Ce score ne nouspermet pas d’exploiter les motifs <strong>de</strong> ces départs à l’extérieur <strong>de</strong> l’Hexagone car le nombred’individus (24) n’est pas quantitativement significatif 508 .LIEU DE TRAVAIL DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> managementet gestion en entrepreneuriat ou en création d’entrepriseNb en %Pays d’origine 150 86,2Etranger 24 13,8Total 174 100,0%Tableau 93 - Tri croisé "lieu <strong>de</strong> travail - échantillon "DESS, formations ouprogrammes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en créationd’entreprise""9.2.3.3. Influence <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises avec les responsabilitésassociativesL’impact <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises par le biais <strong>de</strong>s responsabilitésassociatives sur l’intention entrepreneuriale est formulé au sein <strong>de</strong> l’hypothèse 6c ("lesaptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales que les étudiants acquièrent avec les responsabilitésassociatives influencent positivement l’intention entrepreneuriale"). Pour appréhen<strong>de</strong>r cetteinfluence, nous nous sommes fondés sur la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> ANOVA à un facteur car lavariable explicative est qualitative 509 .Au sein <strong>de</strong> l’échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> managementet gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise", l’analyse <strong>de</strong> la variance, dont lescaractéristiques sont reprises dans le tableau ci-<strong>de</strong>ssous, donne une valeur du coefficient F507 Cf. supra., p. 224-226, "7.5.2.1. Les expériences <strong>de</strong> travail", la question 1.7.508 Cf. supra., p. 224-226, "7.5.2.1. Les expériences <strong>de</strong> travail", la question 1.8.509 Cf. supra., p. 226-227, "7.5.2.2. Les centres d’intérêts associatifs", la question 2.3.348


égale à 0,216, pour un sig. = 0,643. La table <strong>de</strong> FISHER-SNEDECOR en indique une quilui est supérieure (pour α = 0,05 et 1 et 116 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté, F critique = 3,92).DescriptivesINTENTNbre Moyenne Ecart-type Erreur Intervalle <strong>de</strong> confiance à Minimum Maximumstandard 95% pour la moyenneBorneinférieureBornesupérieure0 81 2,786008 ,7998414 ,0888713 2,609149 2,962868 1,0000 4,00001 37 2,711712 ,8208779 ,1349515 2,438017 2,985406 1,0000 4,0000Total 118 2,762712 ,8037208 ,0739885 2,616182 2,909242 1,0000 4,0000ANOVAINTENTSomme <strong>de</strong>s carrés ddl Moyenne <strong>de</strong>s carrés F SignificationInter-groupes ,140 1 ,140 ,216 ,643Intra-groupes 75,438 116 ,650Total 75,578 117Tableau 94 - ANOVA à un facteur <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport auxaptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises avec les responsabilités associatives (échantillon"DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion enentrepreneuriat ou en création d’entreprise")Nous concluons donc sur la base <strong>de</strong>s informations collectées et contrairement à nosattentes, qu’il n y a pas d’influence significative <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales que lesétudiants acquièrent avec les responsabilités associatives sur l’intention entrepreneuriale.Ainsi, l’hypothèse 6c est rejetée au sein <strong>de</strong> l’échantillon <strong>de</strong> référence. Qu’en est-il <strong>de</strong> lapopulation témoin ?Les résultats <strong>de</strong> ANOVA à un facteur prouvent que l’hypothèse 6c est aussi rejetée ausein <strong>de</strong> l’échantillon "DESS CAAE" (tableau 95). En effet, la valeur calculée ducoefficient <strong>de</strong> FISHER-SNEDECOR (F = 0,243 ; sig = 0,624) est inférieure à celle donnéepar la table statistique (F = 3,92, au seuil α = 0,05, pour 1 et 77 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté). Ainsi, iln’existe pas d’influence significative <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises avec lesresponsabilités associatives sur l’intention entrepreneuriale.349


DescriptivesINTENTNbre Moyenne Ecart-type ErreurstandardIntervalle <strong>de</strong> confiance à95% pour la moyenneMinimum MaximumBorneinférieureBornesupérieure0 47 1,950355 ,6215872 ,0906678 1,767850 2,132859 1,0000 3,66671 32 2,020833 ,6275486 ,1109360 1,794578 2,247089 1,0000 3,0000Total 79 1,978903 ,6209582 ,0698633 1,839816 2,117990 1,0000 3,6667ANOVAINTENTSomme <strong>de</strong>s carrés Ddl Moyenne <strong>de</strong>s carrés F SignificationInter-groupes ,095 1 ,095 ,243 ,624Intra-groupes 29,981 77 ,389Total 30,076 78Tableau 95 - ANOVA à un facteur <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport auxaptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises avec les responsabilités associatives (échantillon"DESS CAAE")Des réflexions plausibles peuvent étayer le rejet <strong>de</strong> l’hypothèse 6c au sein <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxpopulations. Sur 178 étudiants en "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong>management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise" et 176 en "DESSCAAE", respectivement 118 (66,3%) et 79 (44,8%) ont été engagés dans <strong>de</strong>s structuresassociatives. Parmi ceux-là, le tableau ci-<strong>de</strong>ssous montre que 81 (68,6%) et 47 (59,5%) <strong>de</strong>sétudiants <strong>de</strong>s échantillons <strong>de</strong> référence et témoin ont occupé un statut <strong>de</strong> responsabledans le mon<strong>de</strong> associatif 510 .510 Cf. supra., p. 226-227, "7.5.2.2. Les centres d’intérêts associatifs", la question 2.3.350


STATUTDIPLOMEDESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> managementet gestion en entrepreneuriat ou en création d’entrepriseDESS CAAEnb en % nb en %Membre simpleOui 60 50,8 47 59,5Non 58 49,2 32 40,5Total 118 100,0 79 100,0ResponsableOui 81 68,6 47 59,5Non 37 31,4 32 40,5Total 118 100,0 79 100,0Tableau 96 - Tri croisé "statut associatif - échantillons"Cependant, une analyse plus approfondie permet <strong>de</strong> mieux saisir les structuresassociatives à l’intérieur <strong>de</strong>squelles les étudiants ont assuré <strong>de</strong>s responsabilités (tableau97). Il ressort au sein <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux échantillons, qu’ils les ont majoritairement exercées ausein <strong>de</strong> structures scolaires (Bureau Des Elèves, Conseil d’établissement…) 511 . La faibleactivité caractérisant ces <strong>de</strong>rnières (rythme <strong>de</strong>s réunions, engagement exigé, compétencesrequises…), comparativement à d’autres structures (telles que les partis politiques ou lessyndicats), suggère que les étudiants, dans <strong>de</strong> telles fonctions, ne développent pasréellement <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s pouvant influencer leur intention entrepreneuriale.511 Les totaux dépassent 100% car les interviewés ont répondu simultanément <strong>de</strong> façon dichotomique àplusieurs énoncés (Cf. supra., p. 226-227, "7.5.2.2. Les centres d’intérêts associatifs", la question 2.2.).351


TYPES DE STRUCTUREASSOCIATIVEDIPLOMEDESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> managementet gestion en entrepreneuriat ou en création d’entrepriseDESS CAAEnb en % nb En %Association au sein <strong>de</strong> votre Oui 80 67,8 40 50,6établissement (B.D.E…)Non 38 32,2 39 49,4Total 118 100,0 79 100,0Association en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> Oui 32 29,6 25 32,1votre établissementNon 76 70,4 53 67,9Total 108 100,0 78 100,0Conseil d'établissement Oui 9 7,6 5 6,3(lycée, école, université…)Non 109 92,4 74 93,7Total 79 100,0 79 100,0Parti politique Oui 5 4,2 1 1,3Non 113 95,8 78 98,7Total 118 100,0 79 100,0Syndicat Oui 2 1,7 1 1,3Non 116 98,3 78 98,8Total 118 100,0 79 100,0Tableau 97 - Tri croisé "type <strong>de</strong> structure associative - échantillons"Ayant examiné la validité <strong>de</strong>s trois hypothèses relatives aux perceptions du contrôlecomportemental, nous allons procé<strong>de</strong>r aux estimations économétriques relatives àl’influence <strong>de</strong>s perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressources sur l’intention entrepreneuriale.9.2.4. Influence <strong>de</strong>s perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressources sur l’intentionentrepreneurialeSelon les arguments développés dans l’hypothèse 7 512 ("les perceptions <strong>de</strong> disponibilité<strong>de</strong>s ressources - informations et conseils, finances - influencent positivement l’intentionentrepreneuriale"), <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> perceptions sont distingués : les perceptions <strong>de</strong>512 Cf. supra., p. 201, "6.1.3.2. Les perceptions <strong>de</strong> l’accessibilité aux ressources".352


disponibilité <strong>de</strong>s ressources financières et les perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s informationset conseils. Les résultats <strong>de</strong> l’analyse en composantes principales ont mis au jour cettedouble composante que nous avons respectivement représentée par les variables "DIFFI" et"DIFINFCO" 513 . Celles-ci étant d’essence quantitative, nous allons donc procé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>sanalyses <strong>de</strong> régression linéaire simple.Les résultats <strong>de</strong> la régression <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport aux perceptions<strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressources financières affichent au sein <strong>de</strong> l’échantillon "DESS,formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou encréation d’entreprise" une corrélation négative dont le coefficient est évalué à -9,6%(tableau 98). Le score du R 2 ajusté est nul. La qualité <strong>de</strong> l’ajustement obtenue par cetterelation linéaire, évaluée à 1,009 pour un sig. = 0,317, n’est pas significative. La valeurcritique <strong>de</strong> F (3,92 au seuil α = 0,05, pour 1 et 108 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté) lui est supérieure.Variables introduites/éliminées bModèle Variables Variables Métho<strong>de</strong>introduites éliminées1 DIFFI a , Introduirea : toutes variables requises introduites.b : variable dépendante : INTENT.Récapitulatif du modèleModèle R R-<strong>de</strong>ux R-<strong>de</strong>ux ajusté Erreur standard <strong>de</strong> l'estimation1 -,096 a ,009 ,000 ,7031404a : valeurs prédites : (constantes), DIFFI.ANOVA bModèle Somme <strong>de</strong>s carrés ddl Carré moyen F Signification1 Régression ,499 1 ,499 1,009 ,317 aRésidu 53,396 108 ,494Total 53,895 109a : valeurs prédites : (constantes), DIFFI.b : variable dépendante : INTENT.513 Cf. supra., p. 289-297, "8.3.7. La variable "perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressources"".353


Coefficients aCoefficients non standardisés Coefficients standardiséstSignificationModèleB Erreur standard Bêta1 (constante) 3,191 ,253 12,610 ,000DIFFI -9,688 E -02 ,096 -,096 -1,005 ,317a : variable dépendante : INTENT.Tableau 98 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport auxperceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressources financières (échantillon "DESS,formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ouen création d’entreprise")Les perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressources financières n’influencent donc pasl’intention entrepreneuriale. Qu’en est-il <strong>de</strong>s perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s informationset conseils ?L’analyse <strong>de</strong> régression exposée dans le tableau suivant indique <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong>corrélation et <strong>de</strong> détermination linéaire quasi nuls (R = -1,5% et R 2 = -0,9%). En outre,le coefficient F observé (0,025 ; sig. = 0,874) est inférieur au F calculé pour 1 et 108<strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté (F = 3,92 ; sig. = 0,05). Il en résulte que les perceptions <strong>de</strong> disponibilité<strong>de</strong>s informations et conseils n’ont pas d’impact sur l’intention entrepreneuriale.Variables introduites/éliminées bModèle Variables Variables Métho<strong>de</strong>introduites éliminées1 DIFINFCO a , Introduirea : toutes variables requises introduites.b : variable dépendante : INTENT.Récapitulatif du modèleModèle R R-<strong>de</strong>ux R-<strong>de</strong>ux ajusté Erreur standard <strong>de</strong> l'estimation1 -,015 a ,000 -,009 ,7063356a : valeurs prédites : (constantes), DIFINFCO.ANOVA bModèle Somme <strong>de</strong>s carrés ddl Carré moyen F Signification1 Régression ,013 1 ,013 ,025 ,874 aRésidu 53,882 108 ,499Total 53,895 109a : valeurs prédites : (constantes), DIFINFCO.b : variable dépendante : INTENT.354


Coefficients aCoefficients non standardisés Coefficients standardiséstSignificationModèleB Erreur standard Bêta1 (constante) 2,976 ,204 14,592 ,000DIFINFCO -1,389E-02 ,087 -,015 -,159 ,874a : variable dépendante : INTENT.Tableau 99 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport auxperceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s informations et conseils (échantillon "DESS,formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ouen création d’entreprise")Contrairement à l’hypothèse <strong>de</strong> départ et au vu <strong>de</strong>s données recueillies, les régressionssimples ne révèlent pas <strong>de</strong> liaisons linéaires significatives entre les perceptions <strong>de</strong>disponibilité <strong>de</strong>s ressources (financières, informations et conseils) et l’intentionentrepreneuriale. En conséquence, l’hypothèse 7 est rejetée au sein <strong>de</strong> la population <strong>de</strong>référence.Au sein <strong>de</strong> l’échantillon témoin, l’examen <strong>de</strong> l’effet <strong>de</strong>s perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>sressources financières sur l’intention entrepreneuriale mis en évi<strong>de</strong>nce par l’analyse <strong>de</strong>régression laisse apparaître <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> corrélation et <strong>de</strong> détermination linéairequasi nuls (R = 0,7% et R 2 = -2,1%). La qualité <strong>de</strong> l’ajustement obtenue n’est passignificative. En effet, la valeur critique du coefficient <strong>de</strong> FISHER-SNEDECOR (F = 3,92au seuil α = 0,05, pour 1 et 108 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté) est supérieure à celle observée (F =0,002 pour un sig. = 0,963).Variables introduites/éliminées bModèle Variables Variables Métho<strong>de</strong>introduites éliminées1 DIFFI a , Introduirea : toutes variables requises introduites.b : variable dépendante : INTENT.Récapitulatif du modèleModèle R R-<strong>de</strong>ux R-<strong>de</strong>ux ajusté Erreur standard <strong>de</strong> l'estimation1 ,007 a ,000 -,021 ,5325208a : valeurs prédites : (constantes), DIFFI.355


ANOVA bModèle Somme <strong>de</strong>s carrés ddl Carré moyen F Signification1 Régression ,001 1 ,001 ,002 ,963 aRésidu 13,328 47 ,284Total 13,329 48a : valeurs prédites : (constantes), DIFFI.b : variable dépendante : INTENT.Coefficients aCoefficients non standardisés Coefficients standardiséstSignificationModèleB Erreur standard Bêta1 (constante) 2,386 ,333 7,174 ,000DIFFI 5,192E-03 ,112 ,007 ,046 ,963a : variable dépendante : INTENT.Tableau 100 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport auxperceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressources financières (échantillon "DESS CAAE")Nous en déduisons que les perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressources financièresn’exercent pas d’influence sur l’intention entrepreneuriale. Nous allons réaliser lesmêmes calculs pour s’enquérir <strong>de</strong> l’effet <strong>de</strong>s perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s informationset conseils sur l’intention entrepreneuriale.Le test <strong>de</strong> la régression montre que la corrélation entre les perceptions <strong>de</strong> disponibilité<strong>de</strong>s informations et conseils et l’intention entrepreneuriale est très faible (7,8%). Laproportion <strong>de</strong> la variance <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale expliquée par ces perceptions estquasi nulle (-1,6%). La qualité <strong>de</strong> l’ajustement obtenue par la régression n’est donc passignificative. En fait, le lien unissant ces <strong>de</strong>ux variables n’est pas significatif ; la valeurcritique <strong>de</strong> F (4,08, au seuil α = 0,05 pour 1 et 47 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté) est supérieure à lavaleur observée (F = 0,246 ; sig. = 0,662). Nous en concluons que les perceptions <strong>de</strong>disponibilité <strong>de</strong>s informations et conseils n’ont pas d’effet sur l’intention entrepreneuriale.Variables introduites/éliminées bModèle Variables Variables Métho<strong>de</strong>introduites éliminées1 DIFINFCO a , Introduirea : toutes variables requises introduites.b : variable dépendante : INTENT.356


Récapitulatif du modèleModèle R R-<strong>de</strong>ux R-<strong>de</strong>ux ajusté Erreur standard <strong>de</strong> l'estimation1 ,072 a ,005 -,016 ,5311426a : valeurs prédites : (constantes), DIFINFCO.ANOVA bModèle Somme <strong>de</strong>s carrés ddl Carré moyen F Signification1 Régression ,070 1 ,070 ,246 ,662 aRésidu 13,259 47 ,282Total 13,329 48a : valeurs prédites : (constantes), DIFINFCO.b : variable dépendante : INTENT.Coefficients aCoefficients non standardisés Coefficients standardiséstSignificationModèleB Erreur standard Bêta1 (constante) 2,296 ,226 10,179 ,000DIFINFCO 4,592E-02 ,093 ,072 ,496 ,622a : variable dépendante : INTENT.Tableau 101 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport auxperceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s informations et conseils (échantillon "DESS CAAE")Les résultats statistiques ne montrent pas <strong>de</strong> liaisons linéaires significatives entre lesperceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressources (financières, informations et conseils) etl’intention entrepreneuriale. En conséquence, l’hypothèse 7 est aussi rejetée au sein <strong>de</strong> lapopulation témoin.Il est possible que ce rejet soit le fait que les idées ou les projets <strong>de</strong>s étudiants ne sontpas à une phase poussée <strong>de</strong> formalisation permettant <strong>de</strong> s’enquérir <strong>de</strong>s ressourcesnécessaires à leur concrétisation 514 . De ce fait, ils ne perçoivent pas les entraves relatives àla création d’entreprise.Pour se prononcer sur la qualité et la contribution apportées par chacune <strong>de</strong>s variablesquantitatives à l’explication et la prédiction <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale, nous réalisonsune régression multiple qui rend compte <strong>de</strong> la qualité du modèle que nous avons élaboré.514 Cf. infra., p. 317-318, "9.2.1.2. L’influence <strong>de</strong> la recherche d’informations tableau 63".357


9.2.5. Les effets concomitants <strong>de</strong>s variables quantitatives sur l’intention entrepreneurialeL’influence simultanée <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s variables explicatives métriques surl’intention entrepreneuriale se teste grâce à la régression multiple. Celle-ci est uneextension <strong>de</strong> la régression linéaire simple faisant intervenir plusieurs variablesindépendantes. Les objectifs <strong>de</strong> la régression multiple sont globalement les mêmes queceux <strong>de</strong> la régression simple. Premièrement, il s’agit, d’expliquer les variations <strong>de</strong> lavariable dépendante à partir <strong>de</strong> celles <strong>de</strong> plusieurs variables indépendantes supposées être àl’origine <strong>de</strong> ces variations. Deuxièmement, le but est aussi <strong>de</strong> déterminer l’intensité <strong>de</strong>cette relation. Enfin, comparativement à la régression simple, celle qualifiée <strong>de</strong> multipleoffre l’avantage d’analyser les contributions apportées par chacune <strong>de</strong>s variablesexplicatives dans l’interprétation du phénomène étudié 515 .Par ailleurs, l’analyse <strong>de</strong> régression multiple, notent Y. EVRARD et alii (1997, p. 457),a pour objet d’i<strong>de</strong>ntifier un modèle qui soit "parcimonieux… A niveaux <strong>de</strong> pouvoirexplicatif comparables (c’est-à-dire non significativement différents du point <strong>de</strong> vuestatistique), on préférera le modèle le plus simple", c’est-à-dire celui qui inclut le plus petitnombre <strong>de</strong> variables explicatives.Pour l’échantillon <strong>de</strong> référence, les variables quantitatives qui sont censées expliquer etprédire l’intention entrepreneuriale ("INTENT") sont : la recherche d'informations dans lebut <strong>de</strong> formaliser certains aspects <strong>de</strong> l'idée ou du projet d'entreprise ("RINFO") ; le besoind’accomplissement ("ACCOMPLI") ; la recherche <strong>de</strong> l'autonomie ("RECHAUTO") ; lapropension à la prise <strong>de</strong> risque qui se manifeste par <strong>de</strong>s perceptions négatives ("ECHEC")ou positives ("UTI") <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong> l’entreprise que les étudiantsseraient amenés à créer ; les perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales que les étudiantsacquièrent avec les programmes et les formations <strong>de</strong> spécialisation ou d’accompagnementen entrepreneuriat ("PERCFOR") ; les aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales que les étudiantsacquièrent avec les responsabilités et la prise individuelle <strong>de</strong> décisions importantes lorsd’expériences professionnelles ("PERCEXP") et enfin, les perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>sressources financières ("DIFFI") et <strong>de</strong>s informations et conseils ("DIFINFCO") 516 .515 J.-L. GIANNELLONI et E. VERNETTE (2001, op.cit., p. 410-411).516 Deux variables qualitatives explicatives ne sont pas intégrées dans le modèle <strong>de</strong> régression : l’existenced’une idée ou d’un projet d’affaire et la connaissance <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur.358


Pour estimer l’influence conjointe <strong>de</strong> ces variables sur l’intention entrepreneuriale, nousprocédons à une régression multiple dont les résultats économétriques sont exposés dans letableau 102. Ceux-ci indiquent une bonne corrélation multiple (R = 72,3%) entre"INTENT" et "RINFO", "ACCOMPLI", "RECHAUTO", "ECHEC", "UTI", "PERCFOR","PERCEXP", "DIFFI" ainsi que "DIFINFCO" 517 . Le coefficient <strong>de</strong> détermination linéaireR 2 multiple ajusté présente un score très acceptable égal à 0,48. Le modèle est <strong>de</strong> qualitésatisfaisante puisque les neuf variables indépendantes expliquent la moitié <strong>de</strong> la variance<strong>de</strong> la variable dépendante exprimée dans les données <strong>de</strong> départ.L’estimation <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’ajustement du modèle est confirmée par le coefficientF <strong>de</strong> FISHER-SNEDECOR qui est égal à 11,872 (sig. = 0,000), ce qui est largementsupérieur à la valeur critique donnée par la table statistique (F = 1,96 pour α = 0,05 et 9 et97 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté). Nous en concluons, par conséquent, que la qualité <strong>de</strong> l’ajustementobtenue par la régression multiple est significative.Variables introduites/éliminées bModèle Variables Variables Métho<strong>de</strong>introduites éliminées1 DIFINFCO, , IntroduireACCOMPLI aUTI,RINFO,RECHAUTO,ECHEC,PERCEXP,DIFFI,PERCFOR,A : toutes variables requises introduitesb : variable dépendante : INTENT.Récapitulatif du modèleModèle R R-<strong>de</strong>ux R-<strong>de</strong>ux ajusté Erreur standard <strong>de</strong> l'estimation1 0,723 a ,523 ,480 ,5473843A : valeurs prédites : (constantes), DIFINFCO, UTI, RINFO, RECHAUTO, ECHEC, PERCEXP, DIFFI,PERCFOR, ACCOMPLI.ANOVA bModèle Somme <strong>de</strong>s carrés Ddl Carré moyen F Signification1 Régression 27,609 9 3,067 11,872 ,000 aRésidu 25,064 97 ,258Total 52,673 106A : valeurs prédites : (constantes), DIFINFCO, UTI, RINFO, RECHAUTO, ECHEC, PERCEXP, DIFFI,PERCFOR, ACCOMPLI.b : variable dépendante : INTENT.517 Alors que le coefficient <strong>de</strong> corrélation simple mesure le sens et l’intensité <strong>de</strong> la relation entre la variable àexpliquer et chacun <strong>de</strong>s régresseurs pris séparément, le coefficient <strong>de</strong> corrélation multiple R mesure ce senset cette intensité entre la variable à expliquer et l’ensemble <strong>de</strong>s régresseurs.359


Coefficients aCoefficients non standardisés Coefficients standardisésTSignificationModèleB Erreur standard Bêta1 (constante) -,688 ,781 -,880 ,381RINFO ,349 ,062 ,431 5,636 ,000ACCOMPLI ,174 ,116 ,184 1,495 ,051RECHAUTO ,234 ,093 ,206 2,529 ,013ECHEC -,174 ,091 -,152 -1,904 ,040UTI ,144 ,083 ,141 1,725 ,048PERCFOR ,484 ,237 ,164 2,038 ,044PERCEXP ,128 ,075 ,133 1,716 ,049DIFFI -7,195 E -02 ,082 -,070 -,874 ,384DIFINFCO -2,391 E -02 ,070 -,026 -,341 ,734A : variable dépendante : INTENTTableau 102 - Régression multiple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport àtoutes les variables quantitatives (échantillon "DESS, formations ou programmes enécoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise")Les résultats statistiques qui viennent d’être évoqués sont <strong>de</strong>s indicateurs <strong>de</strong> la liaisonglobale entre la variable à expliquer et les variables explicatives. Pour évaluer lescontributions <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières à l’explication globale du modèle, nouscalculons les valeurs du coefficient partiel <strong>de</strong> régression Bêta. Celui-ci représente lavariation attendue <strong>de</strong> la variable à expliquer lorsque une variable explicative "changed’une unité" et que les autres variables explicatives "sont maintenues constantes oucontrôlées" 518 . C’est le coefficient <strong>de</strong> régression standardisé qui importe (rubrique <strong>de</strong>s"Coefficients" du tableau précé<strong>de</strong>nt), il est calculé sur les mêmes bases que le coefficientnon standardisé, mais il est supposé que "toutes les variables prise en compte dansl’analyse aient été centrées-réduites", c’est-à-dire ramenées à une moyenne nulle et unécart-type égal à 1.L’examen <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> ce coefficient indique que la recherche d’informations("RINFO") est la variable qui explique le mieux l’intention entrepreneuriale (0,431). Lesvariables concernant les motivations psychologiques, "RECHAUTO" et "ACCOMPLI",contribuent chacune avec <strong>de</strong>s scores <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 0,206 et 0,184 à l’explication globale dumodèle. Les variables concernant les perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales,"PERCFOR" et "PERCEXP", y contribuent avec <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong> régressionrespectivement égaux à 0,164 et 0,133. Les variables renvoyant à la propension à la prise<strong>de</strong> risque, "ECHEC" et "UTI", présentent <strong>de</strong>s contributions successives égales à -0,152 et518 J.-L. GIANNELLONI et E. VERNETTE (2001, op.cit., p. 412).360


0,141. Les variables relatives aux perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressources, "DIFFI" et"DIFINFCO", indiquent respectivement <strong>de</strong>s valeurs -0,874 et -0,341.Pour s’enquérir sur les variables qui influencent significativement l’intentionentrepreneuriale, nous avons effectué un test <strong>de</strong> STUDENT sur chaque coefficient <strong>de</strong>régression. Ce test permet, le cas échéant, d’éliminer les variables explicatives dont lacontribution au modèle <strong>de</strong> régression ne serait pas significative 519 . Ainsi le test <strong>de</strong> T <strong>de</strong>STUDENT conduit à un modèle "plus parcimonieux" (Y. EVRARD et alii, 1997, p. 460).Il découle <strong>de</strong>s valeurs affichées par T que les variables "RINFO", "ACCOMPLI","RECHAUTO", "ECHEC", "UTI", "PERCFOR" et "PERCEXP" contribuentsignificativement à l’explication <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale avec un risque d’erreurmaximum <strong>de</strong> 0,051 pour chacune d’elles. Par contre, l’influence <strong>de</strong>s variables "DIFFI" et"DIFINFCO" n’est pas significative.Au <strong>de</strong>meurant, pour être pleinement opératoire, la régression multiple doits’accompagner d’une indépendance significative entre les variables explicatives. Il ne doitpas y avoir <strong>de</strong>s corrélations significatives entre ces <strong>de</strong>rnières. Dans le cas contraire, lamulticolinéarité qui en découle peut impliquer ce que J.-L. GIANNELLONI et E.VERNETTE (2001, p. 413-414) qualifie <strong>de</strong> "corrélations fallacieuses" 520 . La matrice <strong>de</strong>scorrélations (annexe 17) prouve qu’il n y a pas <strong>de</strong> corrélations significatives entre lesvariables explicatives <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale.Les résultats <strong>de</strong>s différents tests économétriques exposés ci-<strong>de</strong>ssus permettent <strong>de</strong>conclure, au vu <strong>de</strong>s données collectées dans l’échantillon <strong>de</strong> référence, que "RINFO","RECHAUTO" et "ACCOMPLI", "PERCFOR", "ECHEC", "UTI" et "PERCEXP"influencent significativement l’intention entrepreneuriale. "DIFFI" et "DIFINFCO"n’exercent pas d’impact significatif. Ainsi, la régression multiple vali<strong>de</strong> et rejette lesmêmes hypothèses que les régressions simples.519 Leur élimination <strong>de</strong> la régression ne changera pas <strong>de</strong> façon significative la qualité <strong>de</strong> l’ajustement globaldu modèle, c’est-à-dire la valeur du R 2 ajusté.520 On pourrait calculer une corrélation significative (donc un R 2 significatif aussi) entre la variableexplicative et la variable à expliquer, alors qu’il n’existe aucune relation entre celles-ci. Cette relation seraitdue à une troisième variable, incluse ou non dans le modèle.361


Au sein <strong>de</strong> l’échantillon témoin, nous allons effectuer les mêmes calculséconométriques pour estimer l’influence conjointe et la contribution <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>svariables indépendantes à l’explication <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale (tableau 103). Lesfacteurs introduits dans la régression multiple sont les mêmes que ceux concernantl’échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion enentrepreneuriat ou en création d’entreprise", à l’exception <strong>de</strong> la variable relative auxperceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales que les étudiants acquièrent avec lesprogrammes et les formations <strong>de</strong> spécialisation ou d’accompagnement en entrepreneuriat("PERCFOR") ; cette <strong>de</strong>rnière différencie les <strong>de</strong>ux populations <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>.Les résultats statistiques montrent une corrélation acceptable (R = 37,1%) entre"INTENT" et "RINFO", "ACCOMPLI", "RECHAUTO", "ECHEC", "UTI", "PERCEXP","DIFFI" ainsi que "DIFINFCO". Par contre, le coefficient <strong>de</strong> détermination R 2 multipleajusté présente un score quasi nul (-0,044). La qualité du modèle est nulle car les 8variables indépendantes n’ont aucun pouvoir explicatif et prédictif sur l’intentionentrepreneuriale. L’estimation <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> l’ajustement du modèle donne une valeur<strong>de</strong> F égale à 0,759 (sig. = 0,640). Celle-ci est inférieure à la valeur critique reprise dans latable statistique (F = 2,18, pour α = 0,05 et 8 et 38 <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> liberté). Cette qualité obtenuepar la régression multiple n’est donc pas significative.Variables introduites/éliminées bModèle Variables Variables Métho<strong>de</strong>introduites éliminées1 DIFINFCO, , IntroduireUTI aDIFFI,RECHAUTO,RINFO,PERCEXP,ACCOMPLI,ECHEC,A : toutes variables requises introduitesb : variable dépendante : INTENT.Récapitulatif du modèleModèle R R-<strong>de</strong>ux R-<strong>de</strong>ux ajusté Erreur standard <strong>de</strong> l'estimation1 ,371 a ,138 -,044 ,5483874A : valeurs prédites : (constantes), DIFINFCO, DIFFI, RECHAUTO, RINFO, PERCEXP, ACCOMPLI,ECHEC, UTI.362


ANOVA bModèle Somme <strong>de</strong>s carrés ddl Carré moyen F Signification1 Régression 1,825 8 ,228 ,759 ,640 aRésidu 11,428 38 ,301Total 13,253 46A : valeurs prédites : (constantes), DIFINFCO, DIFFI, RECHAUTO, RINFO, PERCEXP, ACCOMPLI,ECHEC, UTI.b : variable dépendante : INTENT.Coefficients aCoefficients non standardisés Coefficients standardiséstSignificationModèleB Erreur standard Bêta1 (constante) 2,178 ,908 2,398 ,022RINFO 1,460E-02 ,123 ,019 ,119 ,906ACCOMPLI ,112 ,180 ,111 ,625 ,536RECHAUTO 8,326E-02 ,167 ,087 ,499 ,621ECHEC -,137 ,173 -,141 -,793 ,433UTI ,104 ,143 ,143 ,722 ,475PERCEXP -,292 ,151 -,313 -1,932 ,061DIFFI -2,067E-02 ,123 -,026 -,169 ,867DIFINFCO 7,452E-02 ,106 ,114 ,702 ,487A : variable dépendante : INTENTTableau 103 - Régression multiple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport àtoutes les variables quantitatives (échantillon "DESS CAAE")Les contributions <strong>de</strong>s variables explicatives prises séparément affichent <strong>de</strong> faiblesvaleurs pour le coefficient Bêta, excepté pour les variables "UTI" et "ECHEC"(respectivement 0,143 et -0,141). Le test <strong>de</strong> STUDENT estime qu’aucune variableexplicative quantitative ne contribue significativement à l’explication et la prédiction <strong>de</strong>l’intention entrepreneuriale.Les résultats <strong>de</strong>s tests statistiques permettent <strong>de</strong> conclure, au vu <strong>de</strong>s informationsrecueillies dans l’échantillon témoin, qu’aucune variable explicative quantitative n’ad’impact significatif sur l’intention entrepreneuriale. La régression multiple confirmeainsi les résultats <strong>de</strong>s régressions simples en rejetant toutes les hypothèses pourlesquelles les variables dépendantes sont métriques.Sur la base <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s calculs que nous avons effectués, nous pouvons enfinprésenter un modèle <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale validé au sein d’étudiants suivant unenseignement à dominante "entrepreneuriat".363


9.3. Un modèle explicatif et prédictif <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale testédans le cadre <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriatAu fil <strong>de</strong> cette <strong>de</strong>uxième étape <strong>de</strong> l’analyse quantitative, nous avons testé le modèle bâti.S’agissant <strong>de</strong> l’échantillon <strong>de</strong> référence, il ressort <strong>de</strong>s tests économétriques que huithypothèses sur dix ne sont pas rejetées. Seules sont invalidées les hypothèses 6c (lesaptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales que les étudiants acquièrent avec les responsabilitésassociatives influencent positivement l’intention entrepreneuriale) et 7 (les perceptions <strong>de</strong>disponibilité <strong>de</strong>s ressources (informations et conseils, finances) influencent positivementl’intention entrepreneuriale).Le modèle validé et représenté par la figure 19 montre que la moyenne (Moy) <strong>de</strong>l’intention entrepreneuriale chez les étudiants détenant une idée ou un projet d’entrepriseplus ou moins formalisé est égale à 2,94 (F = 33,089 ; α = 0,000). Ce score reste prochepour les étudiants connaissant <strong>de</strong>s modèles d’entrepreneur, à l’intérieur ou en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>leur entourage immédiat et souhaitant les imiter (Moy = 2,81 ; F = 4,854 ; α = 0,029 ; Moy= 2,88 ; F = 8,045 ; α = 0,005). La recherche d’informations dans le but <strong>de</strong> formalisercertains aspects <strong>de</strong> l'idée ou du projet d'entreprise ("RINFO") est la variable quantitativequi explique le mieux l’intention entrepreneuriale. Les facteurs renvoyant à <strong>de</strong>smotivations psychologiques ("RECHAUTO" et "ACCOMPLI") arrivent au second rang.Par ailleurs, les variables concernant la propension à la prise <strong>de</strong> risque ("ECHEC" et"UTI") contribuent <strong>de</strong> manière nettement significative à l’explication <strong>de</strong> l’intention. Enfin,les variables concernant les perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales ("PERCFOR" et"PERCEXP") présentent <strong>de</strong>s contributions proches <strong>de</strong>s précé<strong>de</strong>ntes.364


LES ATTITUDESASSOCIEES AUCOMPORTEMENTExistence d’une idée ou d’unprojet plus ou moinsformaliséRecherche d’informationsMoy =2,94 ;F = 33,089 ; α = 0,000Besoin d’accomplissementB = 0,431B = 0,184Recherche d'autonomieLES NORMESSUBJECTIVESPropension à la prise <strong>de</strong>risqueB = 0,206B = -0,152 ; B = 0,141INTENTION<strong>ENTREPRENEURIALE</strong>Connaissance <strong>de</strong> modèlesd'entrepreneurMoy = 2,81 ; F = 4,854 ; α = 0,029Moy = 2,88 ; F = 8,045 ; α = 0,005LES PERCEPTIONSDUCONTRÔLECOMPORTEMENTALFormations et programmes enentrepreneuriatB = 0,164Expériences professionnelles B = 0,133Figure 19 - Un modèle explicatif et prédictif <strong>de</strong> l'intention entrepreneuriale validé auprès d’étudiants suivant <strong>de</strong>s programmes ou<strong>de</strong>s formations en entrepreneuriat365


Concernant l’échantillon témoin, seules <strong>de</strong>ux hypothèses sont validées. Il s’agit <strong>de</strong>shypothèses 1 (l'existence d'une idée ou d'un projet d'entreprise plus ou moins formaliséinfluence positivement l'intention entrepreneuriale <strong>de</strong>s étudiants) et 5 (la connaissance parles étudiants <strong>de</strong> modèles d'entrepreneur qu’ils souhaiteraient imiter agit positivement surleur intention entrepreneuriale). Les variables explicatives exprimant ces hypothèses sonttoutes <strong>de</strong>ux qualitatives. Aucune variable quantitative n’a une influence significative surl’intention entrepreneuriale.Conclusion du chapitre 9Pour tester la validité du modèle <strong>de</strong> recherche, nous avons employé <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong>régression simple et multiple, <strong>de</strong> corrélation et le test ANOVA à un facteur. Ceux-ci ontpermis <strong>de</strong> mettre au jour <strong>de</strong>s facteurs explicatifs et prédictifs <strong>de</strong> l’intentionentrepreneuriale. Chaque fois que les données et le questionnaire le permettaient, nousavons procédé à <strong>de</strong>s analyses quantitatives pour mieux cerner et décrire ces facteurs quiinfluencent significativement l’intention entrepreneuriale.L’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat est, parmi d’autres facteurs contextuels, une <strong>de</strong>svariables explicatives et prédictives <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale. Combinés au sein d’unmodèle, ces facteurs se sont révélés pertinents dans le cadre <strong>de</strong> l’échantillon <strong>de</strong> référence.Les variables quantitatives relatives aux attitu<strong>de</strong>s et aux traits psychologiques sont cellesqui contribuent le plus à l’explication et à la prédiction <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale.Celles relatives aux perceptions y contribuent dans une moindre mesure.Cependant, les hypothèses 6c et 7 n’ont pas été validées dans le modèle. Notrerecherche a, certes, une démarche "positive" <strong>de</strong> validation d’hypothèses. Mais lavérification n’est pas synonyme <strong>de</strong> démonstration. Etablir qu’une hypothèse est invalidéeest en soi un résultat intéressant qui peut éclairer <strong>de</strong>s recherches ultérieures traitant <strong>de</strong>l’intention en tant que phase importante en amont du processus entrepreneurial.Ainsi, s’agissant <strong>de</strong> l’hypothèse 6c, nous avons signalé que la faible activité <strong>de</strong>sstructures associatives scolaires laisse penser que les étudiants ne sont pas confrontés à <strong>de</strong>ssituations où ils acquièrent <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s pouvant influencer leur intention entrepreneuriale.366


Une étu<strong>de</strong> intégrant le type <strong>de</strong>s structures associatives en tant que critère (lieu)d’acquisition d’aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales "associatives" pourrait venir moduler cetteconclusion.Concernant l’hypothèse 7, nous n’avons pas réussi à mettre au jour <strong>de</strong>s facteurspertinents et significatifs relatifs aux perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressources quiinfluencent l’intention entrepreneuriale. Une explication plausible serait que les idées oules projets <strong>de</strong>s étudiants ne sont pas à un sta<strong>de</strong> suffisamment avancé <strong>de</strong> formalisationpour s’interroger sur les ressources nécessaires à leur concrétisation. De ce fait, ils nepercevraient pas encore les obstacles liés à la création d’entreprise.La validation d’un modèle <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale apporte <strong>de</strong> nouvellesconnaissances au champ <strong>de</strong> l’entrepreneuriat. Le processus <strong>de</strong> recherche que nous avonsmené contient d’autres apports théoriques et pratiques, mais présente aussi <strong>de</strong>s limites touten ouvrant la voie à <strong>de</strong>s prolongements qu’il semble nécessaires d’explorer. La conclusiongénérale reprend chacun <strong>de</strong> ses aspects.367


CONCLUSION GENERALE"Le cours <strong>de</strong> la rivière qui va jamais ne s’interrompt, et pourtant ce n’est déjà plus lamême eau".Kamo No CHÔMEL, "Notes <strong>de</strong> mon ermitage".L’objectif <strong>de</strong> notre thèse est <strong>de</strong> décrire, d’expliquer et <strong>de</strong> prédire, dans un contexte <strong>de</strong>l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat, une phase majeure du processus entrepreneurialamont : l’intention entrepreneuriale. Dans une perspective processuelle, celle-ci préditl'acte d'entreprendre susceptible <strong>de</strong> se concrétiser.En situant la problématique <strong>de</strong> recherche au sein d'un cadre très répandu et appliquédans les recherches en entrepreneuriat, à savoir le modèle <strong>de</strong>s dimensions sociales <strong>de</strong>l'entrepreneuriat <strong>de</strong> A. SHAPERO et L. SOKOL (1982), en se basant sur une théoriepsychosociale <strong>de</strong> prédiction comportementale, la théorie du comportement planifié <strong>de</strong> I.AJZEN (1991), notre recherche confirme que l'entrepreneuriat est au carrefour <strong>de</strong>plusieurs disciplines.L’intention entrepreneuriale est appréhendée à partir d’un modèle hypothéticodéductifau sein duquel trois groupes <strong>de</strong> variables sont retenus. Le premier groupe contientles attitu<strong>de</strong>s associées au comportement spécifiées par l’existence d’une idée ou d’unprojet d’affaire et la recherche d’informations. Le <strong>de</strong>uxième groupe se compose <strong>de</strong>snormes subjectives exprimées par le besoin d’accomplissement, la recherche <strong>de</strong>l’autonomie, la propension à la prise <strong>de</strong> risque et l’existence <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur. Le<strong>de</strong>rnier groupe, enfin, renferme les perceptions du contrôle comportemental contenuespar les expériences professionnelles et associatives, l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat etla disponibilité <strong>de</strong>s ressources (financières, informations et conseils) 521 .Ce modèle trouve un domaine d’application dans un contexte français d’enseignement<strong>de</strong> l’entrepreneuriat. En effet, en mobilisant la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> G.A. CHURCHILL (1979)521 Cf. supra., p. 201-203., "6.2. Un modèle explicatif <strong>de</strong> l'intention entrepreneuriale".368


dans le cadre d’une démarche hypothético-déductive appuyée sur une approchequalitative <strong>de</strong> consultations d’experts, le modèle <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale estvalidé auprès <strong>de</strong> populations étudiantes (universités et écoles <strong>de</strong> management et gestion <strong>de</strong>niveau bac+5) suivant <strong>de</strong>s formations ou <strong>de</strong>s programmes à dominante "entrepreneuriat" 522 .Cette validation implique <strong>de</strong>s apports théoriques et pratiques, <strong>de</strong>s limites et <strong>de</strong>sperspectives <strong>de</strong> recherche qu’il convient d’exposer.1. Les apports <strong>de</strong> la rechercheEtudier l’intention permet d’appréhen<strong>de</strong>r comment et pourquoi un individu est engagédans un processus pouvant le mener à la création d'entreprise. L'intention représente lemeilleur prédicteur <strong>de</strong>s comportements futurs (L. KOLVEREID, 1997, p. 49 ; N.F.KRUEGER, D.V. BRAZEAL, 1994, p. 93 ; N.F. KRUEGER et alii, 2000, p. 412).L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce concept central dans le champ <strong>de</strong> l’entrepreneuriat a <strong>de</strong>s implicationsthéoriques et pratiques dont les apports concernent plusieurs domaines <strong>de</strong> ce champ.Bilan théoriqueLe bilan théorique recense <strong>de</strong>s acceptions <strong>de</strong> plusieurs concepts et <strong>de</strong>ux cadresd’analyse permettant d’éclairer <strong>de</strong>s travaux ultérieurs. Le processus <strong>de</strong> recherche quenous avons suivi exige au préalable une compréhension <strong>de</strong> l’entrepreneuriat et unpositionnement dans le champ. Le contenu <strong>de</strong> ce concept ne fait pas l'unanimité. Il n y apas <strong>de</strong> définition consensuelle <strong>de</strong> l’entrepreneuriat, mais <strong>de</strong>s approches qui conviennent à<strong>de</strong>s problématiques et <strong>de</strong>s thématiques <strong>de</strong> recherche. Ainsi, la première contribution estd’en donner une acception. En mettant l’accent sur la dynamique et la complexitéprocessuelle, l’entrepreneuriat est une conjonction <strong>de</strong> facteurs psychologiques,sociaux, culturels, politiques et économiques 523 . Dans un contexte précis, il s’exprime àtravers <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s perceptions, <strong>de</strong>s motivations et <strong>de</strong>s comportements.Cependant, la création d'entreprise en constitue la manifestation la plus visible.522 Cf. supra., p. 364-366, "9.3. Un modèle explicatif et prédictif <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale testé dans lecadre <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat".523 Cf. supra., p. 29-30, "1.1.2. Le positionnement <strong>de</strong> la recherche : une perspective processuelle".369


Malgré l’abondance <strong>de</strong>s travaux sur le processus entrepreneurial amont, la littérature nedistingue pas facilement les différents sta<strong>de</strong>s le composant. Ce travail différencie lesphases du processus entrepreneurial amont, dénombre et spécifie le continuum suivant :la propension, l’intention, la décision et l’acte (figure 7) 524 . Cette organisation linéaire etséquentielle <strong>de</strong>s savoirs a pour objectif <strong>de</strong> rendre le phénomène intelligible et non"disjoint". Elle permet ainsi aux chercheurs <strong>de</strong> mieux se positionner dans le champ <strong>de</strong>l’entrepreneuriat.Après avoir "désarticulé" le processus entrepreneurial, le cheminement <strong>de</strong> la recherchesuppose <strong>de</strong> fournir une acception <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale. Celle-ci s’exprime parune volonté personnelle au sein d’un processus cognitif influencé par le contextesocioculturel et économique 525 .Ce cheminement accor<strong>de</strong> un intérêt tout particulier au principal acteur du phénomèneentrepreneurial : l’entrepreneur. Pour le saisir, nous conjuguons une perspectivehistorique et une vision dynamique qui mettent en relief sa métamorphose. Laconception <strong>de</strong> l'entrepreneur évolue avec le temps, selon la complexité <strong>de</strong> l'organisation et<strong>de</strong> l'activité économique. Les changements sociaux et économiques conditionnent lescomportements et les activités <strong>de</strong> l'entrepreneur.Ainsi, sous la forme d’une grille <strong>de</strong> lecture et d’analyse, nous synthétisons lesprincipales figures <strong>de</strong> l’entrepreneur selon les évolutions socio-économiques (figure9) 526 . En distinguant trois dimensions (le risque, la direction et l’innovation) et quatregran<strong>de</strong>s époques du capitalisme (marchand, libéral, managérial et entrepreneurial), lemarchand, le commerçant et le négociant, le manufacturier et le technicien, le manager, lesentrepreneurs virtuel et social dominent selon l’une ou l’autre époque.En cohérence avec notre approche du concept d’entrepreneuriat, nous présentons uneacception <strong>de</strong> l’entrepreneur tout en étant conscient que celle-ci est en continuellemétamorphose. C'est en combinant le risque <strong>de</strong> J.-B. SAY et l'innovation <strong>de</strong> J.SCHUMPETER que nous le saisissons. De façon rationnelle, celui-ci réunit et emploie524 Cf. supra., p. 47-49, "1.4. L’intention entrepreneuriale : une phase en amont du processus entrepreneurial".525 Cf. supra., p. 57-59, "1.4.2.2. Un processus cognitif".526Cf. supra., p. 85-86, "2.2.3. Les principales figures d’entrepreneur selon les évolutions socioéconomiques".370


les diverses ressources pour concrétiser une opportunité, en assumant les risques quien découlent et en assurant la pérennité <strong>de</strong> son organisation 527 .La diversité <strong>de</strong>s caractéristiques comportementales et psychologiques <strong>de</strong>s entrepreneurs,<strong>de</strong>s porteurs <strong>de</strong> projets, <strong>de</strong>s créateurs, <strong>de</strong> leurs buts ainsi que <strong>de</strong> leurs projets rend vaine larecherche d'un modèle général <strong>de</strong> l’entrepreneur. Il n’en <strong>de</strong>meure pas moins qu’uneanalyse fine <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>s constructions typologiques <strong>de</strong> l’entrepreneur permet <strong>de</strong>distinguer <strong>de</strong>s conceptions statiques et dynamiques 528 . En dépassant la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>l'entrepreneur en tant qu’acteur individuel, les typologies doivent intégrer <strong>de</strong> plus en plusles variables psychologiques, sociologiques et managériales régissant le processusentrepreneurial.Après avoir i<strong>de</strong>ntifié et mis en perspective <strong>de</strong>s mobiles et <strong>de</strong>s facteurs contingentspouvant ai<strong>de</strong>r à la formulation <strong>de</strong>s hypothèses <strong>de</strong> recherche, notre réflexion sur un facteurcontextuel susceptible d’influencer l’intention entrepreneuriale, l’enseignement <strong>de</strong>l’entrepreneuriat, a abouti à <strong>de</strong>ux contributions essentielles. La première consiste en uneacception <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat permettant d’éclaircir certainesambiguïtés dans le cadre d’une thématique pour laquelle il n’existe pas beaucoup <strong>de</strong>travaux en France. Ainsi, tout enseignement (programmes ou formations <strong>de</strong>sensibilisation, <strong>de</strong> spécialisation et d’accompagnement et d’appui) dont le but est <strong>de</strong>préparer et <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s perceptions, <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>sentrepreneuriales, est qualifié d’"entrepreneurial" 529 .La <strong>de</strong>uxième contribution renvoie à un cadre général d’analyse <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong>l’entrepreneuriat en France. Ce cadre conjugue les phases d’intervention <strong>de</strong> cetenseignement (sensibilisation, spécialisation, accompagnement et appui), ses objectifs etles métho<strong>de</strong>s pédagogiques en œuvre. Il représente un outil pour réfléchir sur <strong>de</strong>nouvelles innovations pédagogiques 530 .527 Cf. supra., p. 86-87., "2.2.4. Une acception <strong>de</strong> l’entrepreneur en adéquation avec le positionnement <strong>de</strong> larecherche".528 Cf. supra., p. 89-97, "2.3.2. … au dynamisme <strong>de</strong>s typologies".529 Cf. supra., p. 128-129, "Chapitre 4 - Un cadre général d'analyse <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat enFrance".530Cf. supra., p. 151-154., "4.7.2. Elaboration d’un cadre général d'analyse <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong>l’entrepreneuriat combinant les phases d’enseignement, les objectifs et les pédagogies".371


Pour ancrer davantage notre démarche dans la modélisation <strong>de</strong> l’intentionentrepreneuriale, le processus <strong>de</strong> recherche exige <strong>de</strong> formuler une acception <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>set <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales. Le débat académique laisse subsister un manquecertain dans la définition <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux concepts. Selon le point <strong>de</strong> vue qui intéresse laproblématique, nous retenons <strong>de</strong> l’attitu<strong>de</strong> sa dimension conative : les actions <strong>de</strong>l’individu sont orientées vers le comportement souhaité ; l’attitu<strong>de</strong> gui<strong>de</strong> l’action 531 .La clarification <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales se décline en une triple dimension 532 .Conceptuelle, elle se compose <strong>de</strong>s connaissances et savoirs théoriques que les étudiantsacquièrent avec les enseignements magistraux et les travaux dirigés. Instrumentale, ellecontient les savoir-faire et compétences que les étudiants peuvent retirer <strong>de</strong>s programmeset formations spécialisés en entrepreneuriat. Expérientielle enfin, elle se concrétise par <strong>de</strong>ssavoir-être et <strong>de</strong>s comportements "entrepreneuriaux" qui sont le produit <strong>de</strong> différentesexpériences (professionnelles, associatives...).Dans le protocole empirique, la traduction <strong>de</strong>s construits en variables mesurables a trèspeu emprunté à la littérature ; notre contribution a <strong>de</strong> fait consisté à développer la plupart<strong>de</strong>s échelles et <strong>de</strong>s questions opérationnalisant les variables à expliquer et la variableexplicative (l’intention entrepreneuriale). Caractérisées par <strong>de</strong> bons, voire <strong>de</strong> très bonsscores d’homogénéité 533 , ces échelles <strong>de</strong> mesure se sont révélées pertinentes pourappréhen<strong>de</strong>r l'intention entrepreneuriale. Elles peuvent servir <strong>de</strong> matériau à d’autresétu<strong>de</strong>s susceptibles <strong>de</strong> les vali<strong>de</strong>r 534 .Enfin, le <strong>de</strong>rnier apport théorique <strong>de</strong> cette thèse se caractérise par la singularité dumodèle proposé au regard <strong>de</strong> la littérature existante dans le cas <strong>de</strong> la France. Testéauprès d’étudiants suivant <strong>de</strong>s programmes ou <strong>de</strong>s formations en entrepreneuriat, le modèle<strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale contribue à l'organisation et au développement <strong>de</strong>sconnaissances en vue <strong>de</strong> mieux éclairer les cheminements au sein du processusentrepreneurial amont. Les résultats <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> régressions simple et multiple, <strong>de</strong>531 Cf. supra., p. 181-183, "6.1.1. Les attitu<strong>de</strong>s associées au comportement".532 Cf. supra., p. 197-198, "6.1.3.1. Les perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales".533 En tenant compte <strong>de</strong> considérations spécifiques aux différences culturelles, nous avons comparé lesrésultats obtenus avec ceux <strong>de</strong>s travaux norvégien, américain et russe. Les résultats trouvés dans lecontexte français sont conformes à ceux trouvés dans d’autres endroits du mon<strong>de</strong>.534 Cf. supra., p. 260-300, "8.3. Les tests et les analyses <strong>de</strong> con<strong>de</strong>nsation <strong>de</strong>s échelles".372


corrélation et du test ANOVA à un facteur ont montré <strong>de</strong>s facteurs explicatifs etprédictifs pertinents <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale 535 .En effet, au sein <strong>de</strong> l’échantillon <strong>de</strong> référence ("DESS, formations ou programmes enécoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise"),l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat est, parmi d’autres facteurs contextuels et personnels,une <strong>de</strong>s variables explicatives et prédictives <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale 536 . Les variablesquantitatives relatives aux attitu<strong>de</strong>s (existence d’une idée ou d’un projet plus ou moinsformalisé ; recherche d’informations) et aux traits psychologiques (recherche <strong>de</strong>l’autonomie ; besoin d’accomplissement ; propension à la prise <strong>de</strong> risque et connaissance<strong>de</strong> modèles d’entrepreneur) sont celles qui contribuent le plus à l’explication et à laprédiction <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale. Celles relatives aux perceptions y contribuent lemoins.Eu égard à la stratégie comparative que nous avons adoptée, nous avons confronté cemodèle à une population témoin ("DESS CAAE") ne suivant pas d’enseignement enentrepreneuriat mais comportant <strong>de</strong>s similitu<strong>de</strong>s avec l’échantillon <strong>de</strong> référence. Nousavons mis en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s différences notables car seules les hypothèses 1 (l'existenced'une idée ou d'un projet d'entreprise plus ou moins formalisé influence positivementl'intention entrepreneuriale <strong>de</strong>s étudiants) et 5 (la connaissance par les étudiants <strong>de</strong> modèlesd'entrepreneur qu’ils souhaiteraient imiter agit positivement sur leur intentionentrepreneuriale) ont été validées dans le cadre <strong>de</strong> l’échantillon témoin.Au-<strong>de</strong>là du caractère académique <strong>de</strong> production <strong>de</strong>s connaissances, notre thèse a parailleurs pour objectif d’améliorer les pratiques dans divers domaines <strong>de</strong> l’entrepreneuriaten apportant <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> gestion et <strong>de</strong>s formes d’opérationnalité aux acteurs concernés.535 Cf. supra., p. 364-366, "9.3. Un modèle explicatif et prédictif <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale testé dans lecadre <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneur".536Seules les hypothèses 6c ("les aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales que les étudiants acquièrent avec lesresponsabilités associatives influencent positivement l’intention entrepreneuriale") et 7 ("les perceptions <strong>de</strong>disponibilité <strong>de</strong>s ressources - informations et conseils, finances - influencent positivement l’intentionentrepreneuriale") ont été rejetées.373


Bilan pratiqueLes principales conclusions <strong>de</strong> notre travail proposent <strong>de</strong>s instruments capables <strong>de</strong>faciliter les pratiques <strong>de</strong>s différents acteurs impliqués au niveau du processus amont <strong>de</strong> lacréation d’entreprise.Un <strong>de</strong> nos principaux objectifs <strong>de</strong> recherche est <strong>de</strong> vérifier si <strong>de</strong>s programmes ou <strong>de</strong>sformations en entrepreneuriat influencent l’intention entrepreneuriale. En France, <strong>de</strong>puis lemilieu <strong>de</strong>s années 1990, les établissements et les écoles <strong>de</strong> l’enseignement supérieurintègrent <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong>s programmes et <strong>de</strong>s formations en entrepreneuriat en réponse à<strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s sociales émanant <strong>de</strong> la part d’étudiants et <strong>de</strong> différentes institutionsintervenant dans l’appui et le soutien à la création d’entreprise.Notre recherche apporte <strong>de</strong>s connaissances confortant les investissements pédagogiques,matériels et humains engagés par l'Etat, les universités (notamment les IAE et les UFR <strong>de</strong>Droit, Sciences Economiques et Gestion), les écoles <strong>de</strong> management et gestion et lesorganismes consulaires. Lorsque l’intention entrepreneuriale se forme, qu'elle se concrétise(<strong>de</strong> suite ou <strong>de</strong> façon différée) ou non, une réponse positive est fournie sur l’influence <strong>de</strong>sprogrammes et formations en entrepreneuriat sur le processus <strong>de</strong> passage à l'acte.Les formations et programmes en entrepreneuriat, combinés avec <strong>de</strong>s variablescontextuelles et personnelles pertinentes, renforcent les perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>sentrepreneuriales qui à leur tour, influencent positivement l’intentionentrepreneuriale. L’existence d’une idée ou d’un projet et la recherche d’informations envue <strong>de</strong> les formaliser et éventuellement <strong>de</strong> les concrétiser sont les facteurs qui contribuentle plus à l’explication et à la prédiction <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale. Ils expriment unréel engagement <strong>de</strong>s étudiants dans le processus entrepreneurial amont. Cetengagement a pour effet opérationnel <strong>de</strong> détecter parmi les populations estudiantines lesindividus possédant une intention entrepreneuriale.Ce processus <strong>de</strong> détection constitue un outil <strong>de</strong> gestion mis à la disposition <strong>de</strong>sresponsables en charge <strong>de</strong>s systèmes d’appui et <strong>de</strong> soutien à la création d‘entreprise. Ainsi,il sera plus facile d’accompagner et d’appuyer, par les moyens classiques que l’on connaît(informations, conseils personnalisés, ai<strong>de</strong>s financières et logistiques), <strong>de</strong>s projets et <strong>de</strong>sidées vers une formalisation et une maturité nécessaires à leur concrétisation.374


Une autre forme d’opérationnalité <strong>de</strong> ce processus <strong>de</strong> sélection est <strong>de</strong> fournir un cadred’analyse à la disposition <strong>de</strong>s responsables <strong>de</strong> diplômes visant à recruter essentiellement<strong>de</strong>s candidats potentiellement entrepreneurs. Décelant <strong>de</strong>s variables représentatives <strong>de</strong>l’engagement dans le processus <strong>de</strong> création d’entreprise, ce modèle représente ainsi uninstrument facilitant l’analyse <strong>de</strong>s profils pour le recrutement d’étudiants désireuxd’emprunter la voie entrepreneuriale.Le cadre général d’analyse <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat que nous avonsélaboré est un outil aidant les responsables <strong>de</strong> formations souhaitant mettre en placeun enseignement en entrepreneuriat. En effet, en tenant compte <strong>de</strong>s publics concernés,<strong>de</strong>s niveaux d’intervention <strong>de</strong> cet enseignement (sensibilisation et information,spécialisation, accompagnement et appui) et <strong>de</strong>s objectifs pédagogiques, ce cadre permet<strong>de</strong> choisir <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s pédagogiques appropriées.Nos apports sont <strong>de</strong> nature à consoli<strong>de</strong>r les orientations adoptées par les différentsorganismes (chambres consulaires, associations, incubateurs…) dans la mise en place <strong>de</strong>programmes et <strong>de</strong> formations <strong>de</strong> spécialisation et d’accompagnement à la créationd’entreprise. Ces apports renforcent l’idée que le système éducatif supérieur peut agir entant qu’acteur à part entière dans la promotion <strong>de</strong> l’entrepreneuriat en assurant uneadéquation entre les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s sociales en création d’entreprise et les besoinséconomiques.De manière plus générale, cette thèse concerne les étudiants et diplômés d’universités,d’écoles <strong>de</strong> management et gestion et d’écoles d’ingénieurs désireux <strong>de</strong> suivre <strong>de</strong>sformations en entrepreneuriat ou en création d’entreprise. Elle s’adresse également auxprofesseurs et responsables pédagogiques <strong>de</strong> ces établissements souhaitant répondre aux<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s croissantes <strong>de</strong>s étudiants dans ce domaine.Les implications théoriques et pratiques ayant été présentées, nous allons exposer lesprincipales limites <strong>de</strong> notre thèse.375


2. Les limites <strong>de</strong> la rechercheLes principales limites <strong>de</strong> cette thèse sont <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux catégories : théoriques inhérentes à lanature même du sujet (l’intention entrepreneuriale) et plus générales concernant ladémarche empirique adoptée.Limites inhérentes au sujetBien que s’inscrivant dans une perspective processuelle intégrant <strong>de</strong>s dimensionsrétrospective 537 et prospective 538 , l’intention entrepreneuriale n'explique pas le <strong>de</strong>venir duprocessus entrepreneurial. L’une <strong>de</strong> ses principales limites est qu’elle rend compte d'"unephotographie" du processus entrepreneurial à un moment donné (quelques mois avantd’intégrer le marché du travail) et dans un contexte précis (suivi <strong>de</strong> formations ou <strong>de</strong>programmes en entrepreneuriat).La <strong>de</strong>uxième limite découle <strong>de</strong> la première. Même si l’état <strong>de</strong>s connaissances actuellespermet <strong>de</strong> poser l’hypothèse <strong>de</strong> stabilité temporelle <strong>de</strong> l'intention 539 , force est <strong>de</strong>constater que le décalage entre l’action et l’intention pourrait empêcher cette <strong>de</strong>rnière<strong>de</strong> se réaliser. En effet, la concrétisation d’une idée ou d’un projet d’entreprise ne peutêtre connue qu'ultérieurement avec l’acte <strong>de</strong> création.Le processus <strong>de</strong> création d’entreprise est dynamique et complexe. Il implique <strong>de</strong>schangements et le temps nécessaire pour que <strong>de</strong>s effets puissent se produire. L’intention estévolutive selon les circonstances 540 ; <strong>de</strong>s facteurs contingents sont susceptibles <strong>de</strong> lamodifier, et par là même d’agir sur la séquence intention-acte et "désorienter" <strong>de</strong> la sorte,la direction indiquée par l'intention. Ainsi, le passage d'une logique d'intention à unelogique d'action (l'acte <strong>de</strong> création) est difficile à appréhen<strong>de</strong>r.537L'intention entrepreneuriale est décrite et expliquée en combinant <strong>de</strong>s événements <strong>de</strong> l’histoire"entrepreneuriale" <strong>de</strong> l'étudiant - facteurs psychologiques et socioculturels - avec le contexte présent danslequel il évolue - formation et facteurs économiques -.538 Dans la mesure où l’intention prédit les comportements.539 L’intention est suffisamment stable dans le temps pour être isolée et étudiée. L’hypothèse est que lesattitu<strong>de</strong>s, les normes subjectives et les perceptions influencent, sur une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> cinq ans, l'intentionentrepreneuriale.540 Les trajectoires <strong>de</strong>s individus, les socialisations professionnelle et organisationnelle et le contexteéconomique peuvent avoir, entre autre, <strong>de</strong>s effets sur l’intention.376


Toute modélisation suppose un processus <strong>de</strong> sélection et <strong>de</strong> choix <strong>de</strong> facteursexplicatifs du sujet étudié. Les résultats économétriques ont montré, qu’au vu <strong>de</strong>sinformations collectées dans l’enquête, les hypothèses 6c et 7 n’ont pas été validées dans lecadre <strong>de</strong> notre modèle. Certes, toute recherche n’atteint pas obligatoirement l’objectifambitieux <strong>de</strong> vérification <strong>de</strong>s hypothèses, mais il est certain que nous n’avons pas réussià faire émerger <strong>de</strong>s variables pertinentes relatives aux aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales que lesétudiants acquièrent avec les responsabilités associatives et aux perceptions <strong>de</strong>disponibilité <strong>de</strong>s ressourcesUne étu<strong>de</strong> qualitative auprès d’étudiants ou <strong>de</strong> jeunes créateurs aurait peut être permisnon seulement <strong>de</strong> faire émerger <strong>de</strong>s facteurs pertinents concernant ces <strong>de</strong>ux aspects, maiséventuellement d’en mettre en évi<strong>de</strong>nce d’autres que la revue <strong>de</strong> la littérature, lesconsultations d’experts et nos réflexions personnelles pourraient avoir ignorés.Limites propres au protocole empiriqueLe cadre empirique que nous avons retenu, s’il comporte nombre d’intérêts, présenteégalement <strong>de</strong>s limites certaines. Malgré les précautions méthodologiques mises en place, larigueur scientifique nous invite à repérer les faiblesses <strong>de</strong>s choix et stratégies opératoiresadoptés. Les limites les plus importantes <strong>de</strong> la méthodologie empirique concernent <strong>de</strong>uxaspects. Le premier relève <strong>de</strong> la composition <strong>de</strong>s échantillons <strong>de</strong> référence et témoin etdonc, <strong>de</strong> la comparaison que nous avons effectuée entre ceux-ci. Le <strong>de</strong>uxième renvoie àla validité externe <strong>de</strong>s échelles.L’échantillon <strong>de</strong> référence contient <strong>de</strong>s étudiants en troisième cycle suivant <strong>de</strong>sformations ou <strong>de</strong>s programmes à dominante "entrepreneuriat" dans <strong>de</strong>s universités (IAE etdépartements Sciences Economiques et AES) et <strong>de</strong>s écoles <strong>de</strong> management et gestion. Cechoix est motivé par le fait que ces individus sont dans <strong>de</strong>s contextes qui laissent supposerque leurs attitu<strong>de</strong>s, leurs normes subjectives et leurs perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>sentrepreneuriales et <strong>de</strong> la disponibilité <strong>de</strong>s ressources (financières, informations etconseils) peuvent se développer et contribuer à la formation <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale.En effet, ces sujets sont à quelques mois, voire quelques semaines, d’entamer leur carrièreprofessionnelle, donc manifestent une large variété d'intentions <strong>de</strong> carrière.377


L’approche comparative nous amène à constituer un échantillon témoin dont le critèredistinctif par rapport à la population <strong>de</strong> référence est le non-suivi <strong>de</strong> programmes ou <strong>de</strong>formations <strong>de</strong> spécialisation ou d’accompagnement en entrepreneuriat. Dans l’objectif<strong>de</strong> maintenir une certaine homogénéité comparative et trouver une contingence au sein <strong>de</strong><strong>de</strong>ux "univers sociaux semblables", notre choix s’est porté sur <strong>de</strong>s étudiants en "DESSCAAE". Il s’agit <strong>de</strong> constituer une population estudiantine possédant <strong>de</strong>scaractéristiques globalement similaires à celles <strong>de</strong> l’échantillon "DESS, formations ouprogrammes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en créationd’entreprise" (le niveau <strong>de</strong> diplôme - bac+5 -, les disciplines enseignées - sciences <strong>de</strong>gestion- et la nature <strong>de</strong>s débouchés sur le marché du travail).Si la comparaison <strong>de</strong>meure possible d’un point <strong>de</strong> vue statistique 541 , il n’en <strong>de</strong>meurepas moins que sur le plan <strong>de</strong> la constitution <strong>de</strong>s populations observées, certaineslimites sont inéluctables. La première rési<strong>de</strong> dans le biais <strong>de</strong>s procédures <strong>de</strong>présélection ou <strong>de</strong> sélection <strong>de</strong>s candidats aux formations "entrepreneuriales". Eneffet, nous n’avons pas pris connaissance <strong>de</strong>s contenus <strong>de</strong>s dossiers <strong>de</strong> présélection ou <strong>de</strong>sélection. Ceux-ci peuvent contenir <strong>de</strong>s éléments qui renseignent sur le projet professionnel<strong>de</strong>s étudiants (création d’entreprise versus salariat : existence d’un projet ou d’une idée ;recherche d’informations pour le(la) formaliser), sur leurs motivations entrepreneuriales etleurs trajectoires individuelles (participation dans <strong>de</strong>s projets importants ou concours <strong>de</strong>création d’entreprise…).Même si nous avions procédé à cette étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s contenus <strong>de</strong>s dossiers, l’entrée danscertaines formations se fait aussi par entretiens. Dans ce cas, il nous est impossible <strong>de</strong>"détecter" les biais dans la sélection.En somme, le biais d’échantillonnage dans la population <strong>de</strong> référence subsiste dansla mesure où certains candidats manifestaient une intention entrepreneuriale avantmême d’intégrer leur formation.L’opérationnalisation <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s construits <strong>de</strong> notre enquête constitue certes,comme nous l’avons indiqué, un apport intéressant pour les recherches entrepreneuriales,mais présente cependant une limite liée à la validité externe <strong>de</strong>s échelles. Celle-ci ne peut541 Les nombres d’observations et <strong>de</strong> variables explicatives sont intégrés dans le calcul du R 2 ajusté.L’ANOVA à un facteur tient aussi compte du nombre d’observations.378


être vérifiée que par <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s portant sur <strong>de</strong>s échantillons <strong>de</strong> différents établissements et<strong>de</strong> différents pays. Leur reproduction consoli<strong>de</strong>ra ainsi cette validité et contribuera à leurgénéralisation.Une limite découlant directement <strong>de</strong> la validité externe renvoie à la difficulté <strong>de</strong>confronter les résultats obtenus à ceux émanant d’autres travaux (internationaux). Lacomparaison <strong>de</strong>s résultats n’est possible que si les modèles testés sont similaires et lesmétho<strong>de</strong>s déployées pour les analyses sont i<strong>de</strong>ntiques. En effet, en prenant les précautionsliées à la diversité culturelle, aux différences dans les techniques d’échantillonnage, à lataille <strong>de</strong>s populations et aux techniques <strong>de</strong> calcul, la comparaison ne peut s’opérer que pour<strong>de</strong>s échelles i<strong>de</strong>ntiques, c’est-à-dire composées <strong>de</strong>s mêmes items.Quelles suites donner au travail réalisé et aux résultats obtenus ?3. Les perspectives <strong>de</strong> la recherchePour progresser, une recherche doit renouveler <strong>de</strong>s problématiques, introduire <strong>de</strong>sapproches différentes et évaluer <strong>de</strong>s perspectives. Ouvrir le débat sur ces <strong>de</strong>rnièresimplique, notamment, d’apporter <strong>de</strong>s réponses en vue <strong>de</strong> pallier certaines limites évoquées.A ce titre, les explorations que nous souhaitons entreprendre sont <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux natures :nécessaires et envisageables.Prolongements indispensablesEn premier lieu s’imposera une étu<strong>de</strong> longitudinale sur le lien intention-acte <strong>de</strong>création, afin <strong>de</strong> vérifier la stabilité temporelle <strong>de</strong> l’intention. Les donnéesd’i<strong>de</strong>ntification que nous avons collectées dans la fiche signalétique (le nom, le prénom,le sexe, l’âge, la nationalité, le type <strong>de</strong> formation et l’établissement fréquenté) permettent<strong>de</strong> localiser les étudiants à travers les associations d’anciens élèves et "les bureaux <strong>de</strong>sélèves". En effet, ceux-ci tiennent à jour <strong>de</strong>s bases <strong>de</strong> données <strong>de</strong> leurs membres.L’objectif <strong>de</strong> cette recherche longitudinale est <strong>de</strong> s’enquérir, dans un délai <strong>de</strong> trois àquatre ans, du <strong>de</strong>venir professionnel <strong>de</strong>s étudiants ayant manifesté une intentionentrepreneuriale. Celle-ci a-t-elle été concrétisée ? Dans l’affirmative, y aurait-il <strong>de</strong>sfacteurs nouveaux influents que nous n’avons pas intégrés dans le modèle ? Dans le cas379


contraire, il sera intéressant d’appréhen<strong>de</strong>r les facteurs personnels et situationnels qui ontinhibé l’intention. Les opportunités d’emploi et l’inaccessibilité <strong>de</strong>s ressources notamment,sont <strong>de</strong>s variables qui peuvent se révéler pertinentes.Pour tester la validité externe <strong>de</strong>s échelles que nous avons développées, il estindispensable <strong>de</strong> varier les échantillons. Le modèle <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale seraitilvali<strong>de</strong> dans d’autres contextes, auprès <strong>de</strong> populations ne réunissant pas les mêmescaractéristiques ? Les variables que nous avons retenues et les opérationnalisations qui endécoulent seraient-elles pertinentes auprès d’étudiants ingénieurs ou d’individus désirantentreprendre dans le mon<strong>de</strong> associatif ? L’hétérogénéité <strong>de</strong>s trajectoires scolaires,familiales et professionnelles révélerait peut-être d’autres facteurs explicatifs <strong>de</strong> l’intentionentrepreneuriale.Les <strong>de</strong>rnières pistes <strong>de</strong> recherche qu’il nous semble nécessaire d’explorer concernent ledomaine <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat. Premièrement, nous souhaitons vali<strong>de</strong>rsur un échantillon plus large et varié le cadre général d’analyse <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong>l’entrepreneuriat en France. Testé auprès <strong>de</strong> dix formations "DESS" <strong>de</strong> gestion etsciences économiques (IAE et départements Sciences Economiques et AES) à dominante"entrepreneuriat", notre but est d’élargir ce cadre analytique à l’ensemble du systèmeéducatif supérieur.L’enquête <strong>de</strong> terrain consistera à recenser sur le territoire français l’ensemble <strong>de</strong>senseignements, <strong>de</strong>s programmes et <strong>de</strong>s formations en entrepreneuriat, les métho<strong>de</strong>spédagogiques en œuvre, les publics concernés et les objectifs fixés. Une distinction doitêtre opérée entre, d’une part les types d'établissement (public, para-public et privé) etd’autre part, les types <strong>de</strong> formation (gestion et management, scientifiques, autresformations).La confirmation <strong>de</strong> ce cadre d'analyse, susceptible d’aménagements, fournira une"cartographie" synthétique <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat conjuguant les aspectsci-<strong>de</strong>ssus. Ce cadre permettra notamment <strong>de</strong> consoli<strong>de</strong>r et d’enrichir les différentespratiques pédagogiques en France.Deuxièmement, sur la base du cadre d’analyse qui serait validé, il paraît nécessaire <strong>de</strong>s’interroger sur les pédagogies susceptibles d’être mobilisées pour agir sur les attitu<strong>de</strong>set les perceptions, et conséquemment sur l’intention entrepreneuriale.380


Prolongements envisageablesAu-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s perspectives directement liées à notre sujet, nous souhaitons approfondirnos connaissances sur le processus entrepreneurial amont, dans sa phase décisionnelle.Quels sont les enseignements du modèle <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale quipermettent d’abor<strong>de</strong>r et d’appréhen<strong>de</strong>r la décision <strong>de</strong> vouloir entreprendre ?Enfin, <strong>de</strong> façon plus large, nous projetons d’explorer l’analyse et la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>sactes <strong>de</strong> création d’entreprise, en tant que comportements initiant le processusentrepreneurial aval.381


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Annexes412


Annexe 1 - La théorie VIE <strong>de</strong> V.H. VROOM (1995)La théorie VIE (Valence, Instrumentality, Expectation) <strong>de</strong> V.H. VROOM (1995),communément traduite par théorie <strong>de</strong> l'attente, stipule que la tendance qu'a un individu àagir d'une certaine façon dépend <strong>de</strong> trois groupes <strong>de</strong> facteurs :l'attente par l'individu que l'acte va conduire à <strong>de</strong>s résultats auxquels il aspire ("Thestrength of the expectancy that act i will be followed by outcome j"). Cela peut être dansnotre cas pour l’étudiant, que la recherche d’informations pour mieux formaliser son idéeou son projet d’affaire, lui permettra <strong>de</strong> concrétiser son intention d’entreprendre. C'est ladimension "instrumentality" <strong>de</strong> la théorie VIE ;la probabilité perçue par l'individu que ces résultats provoqueront <strong>de</strong>s conséquencesou récompenses ("The cognized instrumentality of outcome j for the attainment ofoutcome k"). Dans notre cas, la concrétisation <strong>de</strong> l’intention permettra à l’individu <strong>de</strong>s’accomplir par exemple. Il s'agit <strong>de</strong> l'"expectation" du modèle VIE ;la valeur accordée par l'individu aux résultats et ses récompenses ("Valence ofoutcome"). C'est par exemple, qu'il soit important pour celui qui a concrétisé son intention<strong>de</strong> s’accomplir à travers la création d’entreprise. Cette valorisation représente la "valence"dans le modèle VIE.Past andpresentsituationalvariablesThe cognizedinstrumentality ofoutcome j for theattainment ofoutcome k(I JK )Valence ofoutcome k(V k)Valence ofoutcome j(V J)The strengthof theexpectancythat act i willbe followedby outcome j(E IJ)The Force to perform act iThe outcome kEmpirical coordinates of the mo<strong>de</strong>l (V.H. VROOM, 1995, p. 32) 542542 Version simplifiée.413


Ce modèle permet <strong>de</strong> prédire le comportement "i" ; il tente d’expliquer un choix ou uneintention. Il s'appuie sur les trois équations suivantes :F =Σ(E IJ *V J )F : la force motivationnelle à adopter le comportement i ("The force toperform act i").E IJ : l'attente que le comportement i conduira au résultat j ("The strength ofthe expectancy act i will be followed by outcome j").V J : la valence ou attractivité accordée au résultat j ("the valence ofoutcome j").V J =Σ(I JK *V k )I JK = l'instrumentalité du résultat j pour obtenir les récompenses k ("Thecognized instrumentality of outcome j for the attainment of outcome k").V k = la valence accordée aux récompenses k ("the valence of outcomek").P =F*A ;P : la performance, c'est-à-dire la réalisation effective du comportement i.A : les possibilités effectives (ressources, compétences et opportunités)<strong>de</strong> réussir le résultat k.414


Annexe 2 - Questionnaire Ecoles <strong>de</strong> management et gestion et DESS entrepreneuriatet création d’entrepriseQuestionnaire Ecoles <strong>de</strong> Management et Gestion et DESSEntrepreneuriat et création d’entrepriseCette enquête est réalisée dans le cadre d'une recherche doctorale. Elle vise àcomprendre l'impact <strong>de</strong> votre formation, ainsi que <strong>de</strong> vos expériences personnelles, survotre projet professionnel.Nous vous tiendrons informés <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> par le biais <strong>de</strong> votreassociation <strong>de</strong>s étudiants ou du BDE. Le temps que vous consacrerez à ce questionnairen’excé<strong>de</strong>ra pas 20 minutes. Nous vous assurons que la confi<strong>de</strong>ntialité totale <strong>de</strong> vosréponses sera préservée.1. Les expériences <strong>de</strong> travail1.1. Avez-vous travaillé en entreprise ?Oui Non (veuillez aller à la question 2.1.)1.2. Dans combien d’entreprises avez-vous travaillé ?…….TRES IMPORTANT POUR LA SUITE DU QUESTIONNAIRE : MERCI DE LIRELE PARAGRAPHE CI-DESSOUS EN ENTIERSi vous avez travaillé dans plusieurs entreprises, veuillez nous renseigner, pour lesquestions 1.3. jusqu’à 1.9. sur l’expérience professionnelle qui vous semble la plussignificative en termes <strong>de</strong> prises <strong>de</strong> responsabilité et <strong>de</strong> décision, et d'implication dansun ou une partie d'un projet.1.3. Quelle était la nature <strong>de</strong> votre contrat <strong>de</strong> travail ?CDD CDI Stages Intérim Autre (merci <strong>de</strong> préciser) ……………...1.4. Dans quel type d'entreprise ?TPE (-10 salariés) PE (10 à 49 salariés) PME/PMI (50 à 249 salariés) Gran<strong>de</strong> entreprise (250 et +) Autre (organismes publics, parapublics,… : merci <strong>de</strong> préciser le nombre <strong>de</strong> salariés)………1.5. Dans quel secteur d'activité ?SecteurServices Industrie Nouvelles technologies Autre (merci <strong>de</strong> préciser) Merci <strong>de</strong> préciser415


1.6. Combien <strong>de</strong> mois a duré votre travail ?…………1.7. Où avez-vous effectué ce travail ?France Etranger 1.8. Si vous avez répondu "Etranger" à la question 1.7., pour quelles raisons étiez-vousparti ?1. Opportunité dans le cadre <strong>de</strong> la formation Oui Non 2. Opportunité professionnelle Oui Non 3. Rejoindre <strong>de</strong> la famille Oui Non 4. Rejoindre <strong>de</strong>s amis Oui Non 5. Découvrir un autre pays Oui Non 6. Autre (merci <strong>de</strong> préciser)1.9. Dans le cadre <strong>de</strong> votre travail (cochez une case pour chacune <strong>de</strong>s modalitéssuivantes) :1. Vous aviez <strong>de</strong>s responsabilités sur <strong>de</strong>s Aucunement Partiellement Pour une parthommesimportante2. Vous aviez <strong>de</strong>s responsabilités sur un Aucunement Partiellement Pour une partbudgetimportante3. Vous aviez <strong>de</strong>s responsabilités sur <strong>de</strong>s Aucunement Partiellement Pour une partmoyens matérielsimportante4. Vous aviez à charge <strong>de</strong> mener ou participer Aucunement Partiellement Pour une partà un projetimportante5. Vous preniez <strong>de</strong>s décisions importantes seul Aucunement Partiellement Pour une partimportante6. Autre (merci <strong>de</strong> préciser)TotalementTotalementTotalementTotalementTotalement2. Les centres d'intérêt associatifs2.1. Dans combien <strong>de</strong> structures associatives êtes (et étiez)-vous engagé ?……….(Si vous répon<strong>de</strong>z "0" à cette question, veuillez aller à la question 3.1.)2.2. Dans quel type <strong>de</strong> structures associatives êtes (et étiez)-vous engagé ? (Vous pouvezcocher plusieurs réponses selon le nombre <strong>de</strong> vos activités)Association au sein <strong>de</strong> votre établissement (B.D.E, …) Syndicat Association en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> votre établissement Parti politique Conseil d'établissement (lycée, école, université,…) Autre (merci <strong>de</strong> préciser) ………………………………………………………………..2.3. Vous occupez (occupiez) le statut <strong>de</strong> ? (Vous pouvez cocher les <strong>de</strong>ux réponses si vousoccupez (occupiez) les <strong>de</strong>ux statuts)Membre simple Responsable 416


2.4. Si vous occupez (occupiez) le statut <strong>de</strong> responsable, lequel ? (Vous pouvez cocherplusieurs réponses selon vos différents statuts)Prési<strong>de</strong>nt Vice-prési<strong>de</strong>nt Secrétaire Trésorier Membre du bureau Membre du Conseil d'administration Autre (merci <strong>de</strong> préciser) ………………………………………………………………3. Les modèles d’entrepreneur3.1. Y a-t-il <strong>de</strong>s entrepreneurs (professions libérales, indépendants, chefs d'entreprise,créateurs d'entreprise) dans votre entourage que vous souhaiteriez imiter ?Oui Non (veuillez aller à la question 3.4.)3.2. Combien sont-ils ?……..3.3. Qui sont-ils ? (Vous pouvez cocher plusieurs réponses selon le nombred’entrepreneurs)Parents Frères ou sœurs Autres membres <strong>de</strong> la famille Amis Autre (merci <strong>de</strong> préciser) …………………. ……………………………..3.4. Y a-t-il <strong>de</strong>s entrepreneurs (professions libérales, indépendants, chefs d'entreprise,créateurs d'entreprise) en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> votre entourage, que vous souhaiteriez imiter ?Oui Non (veuillez aller à la question 4.1.)3.5. Combien sont-ils ?……..3.6. Veuillez nous donner <strong>de</strong>s exemples……...……………………………………………..3.7. Dans quels types <strong>de</strong> médias les avez-vous connus ? (Vous pouvez cocher plusieursréponses)1. Ecrits nationaux 2. Ecrits étrangers 3. Chaînes radios nationales 4. Chaînes radios étrangères 5. Chaînes télévisées nationales 6. Chaînes télévisées étrangères Le(s)quel(s) ?417


4. Le cursus entrepreneurial4.1. Les enseignements spécifiques à la création d'entreprise que vous avez suivis font que(cochez une case pour chacune <strong>de</strong>s modalités suivantes) :1. <strong>de</strong>venir créateur d'entreprise me serait Très difficile Difficile Facile Très facile2. si je voulais, je pourrais facilement poursuivreune carrière <strong>de</strong> créateur d'entreprise3. comme créateur d'entreprise, j'aurais uncontrôle <strong>de</strong> la situationPas du toutd'accordAbsolumentaucunPlutôt pasd'accordPeu <strong>de</strong>contrôlePlutôtd'accordBeaucoup<strong>de</strong> contrôleTout à faitd'accordContrôletotal4. le nombre d'événements qui ne seraient passous mon contrôle, et qui pourraientm'empêcher <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir créateur d'entreprise est5. si je <strong>de</strong>viens créateur d'entreprise, les chances<strong>de</strong> réussite <strong>de</strong> mon entreprise serontTrès peu élevé Peu élevé Elevé Très élevéTrès fortes Fortes Faibles Trèsfaibles5. Les attitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales5.1. Avez-vous une idée ou un projet d'entreprise ?Oui Non (veuillez aller à la question 8.1.)5.2. Cette idée ou projet d'entreprise est-il(elle) né(e) avant ou après que vous ayez suiviles enseignements spécifiques à l’entrepreneuriat et à la création d’entreprise ?Avant Après 5.3. Comment cette idée ou projet est-il(elle) né(e) ?1. Suite à <strong>de</strong>s rencontres avec <strong>de</strong>s entrepreneurs Oui Non 2. Suite à un projet mené pendant votre formation antérieure Oui Non 3. Suite à un projet mené pendant votre formation actuelle Oui Non 4. Suite à un emploi, à un stage Oui Non 5. En lisant la presse spécialisée Oui Non 6. Suite à un séjour à l'étranger Oui Non 7. Autre (merci <strong>de</strong> préciser)5.4. Consacrez-vous actuellement du temps à la recherche d’informations pour mieuxformaliser les aspects suivants <strong>de</strong> votre idée ou projet d'entreprise ? (Cochez une case pourchacune <strong>de</strong>s modalités suivantes)1. Le marché Pas du tout Peu conséquent Conséquent Très conséquent2. Le produit (bien ou service) Pas du tout Peu conséquent Conséquent Très conséquent3. Le montage du plan d'affaires Pas du tout Peu conséquent Conséquent Très conséquent4. Autre (merci <strong>de</strong> préciser)418


5.5. Auprès <strong>de</strong> qui ?1. Organismes spécialisés dans l'ai<strong>de</strong> à la création et à la reprise d'entreprise Oui Non 2. CCI Oui Non 3. Agence Pour la Création d'Entreprise Oui Non 4. Chambre <strong>de</strong>s métiers Oui Non 5. Organisations professionnelles Oui Non 6. Enseignants <strong>de</strong> votre établissement Oui Non 7. Autre (merci <strong>de</strong> préciser)5.6. Pourriez-vous nous renseigner sur les aspects suivants <strong>de</strong> votre idée ou projetd'entreprise ? (Cochez une case pour chacune <strong>de</strong>s modalités suivantes)1. Avez-vous une idée <strong>de</strong> vos futurs clients ? Pas du toutprécise2. Avez-vous une idée <strong>de</strong> vos besoins financiers au Pas du toutdémarrage ?précise3. Avez-vous une idée <strong>de</strong> vos concurrents ? Pas du toutprécise4. Avez-vous une idée <strong>de</strong> vos besoins en ressources Pas du touthumaines au démarrage ?précisePlutôt pasprécisePlutôt pasprécisePlutôt pasprécisePlutôt pasprécisePlutôtprécisePlutôtprécisePlutôtprécisePlutôtpréciseTout à faitpréciseTout à faitpréciseTout à faitpréciseTout à faitprécise5.7. Dans combien <strong>de</strong> temps pensez-vous concrétiser votre idée ou projet en créant votreentreprise ?Moins d’un an Entre 1 et moins <strong>de</strong> 3 ans Entre 3 et 5 ans Plus <strong>de</strong> 5 ans 6. Les motivations <strong>de</strong> concrétisation6.1. Dans quelles mesures les affirmations suivantes vous motiveraient-elles pour la miseen œuvre <strong>de</strong> votre projet ? (Cochez une case pour chacune <strong>de</strong>s modalités suivantes)1. Je prendrai <strong>de</strong>s responsabilités2. Je gagnerai plus d'argent3. Je me réaliserai en tant qu'être humain (j’iraisjusqu'au bout <strong>de</strong> mon idée ou <strong>de</strong> mon projet)4. J’aurai du pouvoir5. J’ai à cœur <strong>de</strong> relever un défi6. Je serai autonome (être mon propre chef)7. J’aspire à plus <strong>de</strong> liberté8. Autre (merci <strong>de</strong> préciser)Pas du toutd'accordPlutôt pasd'accordPlutôtd'accordTout à faitd'accord419


7. La disponibilité <strong>de</strong>s ressources7.1. Dans quelle mesure les facteurs suivants feraient-ils obstacles à la mise en œuvre <strong>de</strong>votre idée ou projet d’entreprise ? (cochez une case pour chacune <strong>de</strong>s modalités suivantes)1. La difficulté à obtenir un financement bancaire2. La difficulté à attirer les capital-risqueurs3. La difficulté à réunir <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> proximité (amis,famille)4. La difficulté à trouver les informations dont j’auraisbesoin pour mieux formaliser mon idée ou mon projet5. La difficulté à trouver les conseils dont j’auraisbesoin pour mieux formaliser mon idée ou mon projet6. Autre (merci <strong>de</strong> préciser)Pas du toutd'accordPlutôt pasd'accordPlutôtd'accordTout à faitd'accord8. Choix <strong>de</strong> carrières8.1. Dans les cinq prochaines années (Cochez une case pour chacune <strong>de</strong>s modalitéssuivantes)1. la probabilité que vous créiez votre entrepriseest2. la probabilité que vous poursuiviez une carrière<strong>de</strong> salarié est3. si vous <strong>de</strong>vez choisir entre créer votre entrepriseet être salarié, vous préféreriezTrès faible Faible Forte Très forteTrès faible Faible Forte Très forteCertainementêtre salariéPlutôt êtresalariéPlutôt créermonentrepriseCertainementcréer monentreprise8.2. Si un jour vous créez votre entreprise, pour vous, son échec éventuel serait avant tout(Cochez une case pour chacune <strong>de</strong>s modalités suivantes) :1. Un échec financier2. Un échec social3. Un échec personnel4. Une expérience utile pour une autre aventureentrepreneuriale5. Une expérience utile pour la suite <strong>de</strong> votre carrièreprofessionnelle6. Autre (merci <strong>de</strong> préciser)Pas du toutd'accordPlutôt pasd'accordPlutôtd'accordTout à faitd'accord420


Fiche signalétiqueNom (facultatif) :…………………. Prénom (facultatif) :………………………..Sexe : M F Age :…… Nationalité :……………………...Type <strong>de</strong> formation : initiale continue Etablissement :…………………………..L'admission à cette formation s’est faite après :1. Obtention d’une maîtrise 2. Obtention d’un diplôme d’ingénieur 3. Validation d’acquis professionnels 4. Autre (merci <strong>de</strong> préciser)La(les)quelle(les)Pourquoi avez-vous intégré ce diplôme ?1. Compléter une formation technique par une formation en gestion Oui Non 2. Approfondir mes connaissances en gestion Oui Non 3. Découvrir une discipline qui m’intéresse Oui Non 4. Me donner les connaissances nécessaires pour développer mes aptitu<strong>de</strong>sentrepreneurialesOui Non 5. Autre (merci <strong>de</strong> préciser)421


Annexe 3 - Questionnaire DESS CAAEQuestionnaire DESS CAAECette enquête est réalisée dans le cadre d'une recherche doctorale. Elle vise àcomprendre l'impact <strong>de</strong> votre formation, ainsi que <strong>de</strong> vos expériences personnelles, survotre projet professionnel.Nous vous tiendrons informés <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> par le biais <strong>de</strong> votreassociation <strong>de</strong>s étudiants ou du BDE. Le temps que vous consacrerez à ce questionnairen’excé<strong>de</strong>ra pas 20 minutes. Nous vous assurons que la confi<strong>de</strong>ntialité totale <strong>de</strong> vosréponses sera préservée.1. Les expériences <strong>de</strong> travail1.1. Avez-vous travaillé en entreprise ?Oui Non (veuillez aller à la question 2.1.)1.2. Dans combien d’entreprises avez-vous travaillé ?…….TRES IMPORTANT POUR LA SUITE DU QUESTIONNAIRE : MERCI DE LIRELE PARAGRAPHE CI-DESSOUS EN ENTIERSi vous avez travaillé dans plusieurs entreprises, veuillez nous renseigner, pour lesquestions 1.3. jusqu’à 1.9. sur l’expérience professionnelle qui vous semble la plussignificative en termes <strong>de</strong> prises <strong>de</strong> responsabilité et <strong>de</strong> décision, et d'implication dansun ou une partie d'un projet.1.3. Quelle était la nature <strong>de</strong> votre contrat <strong>de</strong> travail ?CDD CDI Stages Intérim Autre (merci <strong>de</strong> préciser) …………...1.4. Dans quel type d'entreprise ?TPE (-10 salariés) PE (10 à 49 salariés) PME/PMI (50 à 249 salariés) Gran<strong>de</strong> entreprise (250 et +) Autre (organismes publics, parapublics,… : merci <strong>de</strong> préciser le nombre <strong>de</strong> salariés)………1.5. Dans quel secteur d'activité ?SecteurServices Industrie Nouvelles technologies Autre (merci <strong>de</strong> préciser) Merci <strong>de</strong> préciser422


1.6. Combien <strong>de</strong> mois a duré votre travail ?…………1.7. Où avez-vous effectué ce travail ?France Etranger 1.8. Si vous avez répondu "Etranger" à la question 1.7., pour quelles raisons étiez-vousparti ?1. Opportunité dans le cadre <strong>de</strong> la formation Oui Non 2. Opportunité professionnelle Oui Non 3. Rejoindre <strong>de</strong> la famille Oui Non 4. Rejoindre <strong>de</strong>s amis Oui Non 5. Découvrir un autre pays Oui Non 6. Autre (merci <strong>de</strong> préciser)1.9. Dans le cadre <strong>de</strong> votre travail (cochez une case pour chacune <strong>de</strong>s modalitéssuivantes) :1. Vous aviez <strong>de</strong>s responsabilités sur <strong>de</strong>s Aucunement Partiellement Pour une parthommesimportante2. Vous aviez <strong>de</strong>s responsabilités sur un Aucunement Partiellement Pour une partbudgetimportante3. Vous aviez <strong>de</strong>s responsabilités sur <strong>de</strong>s Aucunement Partiellement Pour une partmoyens matérielsimportante4. Vous aviez à charge <strong>de</strong> mener ou participer Aucunement Partiellement Pour une partà un projetimportante5. Vous preniez <strong>de</strong>s décisions importantes seul Aucunement Partiellement Pour une partimportante6. Autre (merci <strong>de</strong> préciser)TotalementTotalementTotalementTotalementTotalement2. Les centres d'intérêt associatifs2.1. Dans combien <strong>de</strong> structures associatives êtes (et étiez)-vous engagé ?……….(Si vous répon<strong>de</strong>z "0" à cette question, veuillez aller à la question 3.1.)2.2. Dans quel type <strong>de</strong> structures associatives êtes (et étiez)-vous engagé ? (Vous pouvezcocher plusieurs réponses selon le nombre <strong>de</strong> vos activités)Association au sein <strong>de</strong> votre établissement (B.D.E, …) Syndicat Association en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> votre établissement Parti politique Conseil d'établissement (lycée, école, université,…) Autre (merci <strong>de</strong> préciser) ………………………………………………………………2.3. Vous occupez (occupiez) le statut <strong>de</strong> ? (Vous pouvez cocher les <strong>de</strong>ux réponses si vousoccupez (occupiez) les <strong>de</strong>ux statuts)Membre simple Responsable 423


2.4. Si vous occupez (occupiez) le statut <strong>de</strong> responsable, lequel ? (Vous pouvez cocherplusieurs réponses selon vos différents statuts)Prési<strong>de</strong>nt Vice-prési<strong>de</strong>nt Secrétaire Trésorier Membre du bureau Membre du Conseil d'administration Autre (merci <strong>de</strong> préciser) ………………………………………………………………3. Les modèles d’entrepreneur3.1. Y a-t-il <strong>de</strong>s entrepreneurs (professions libérales, indépendants, chefs d'entreprise,créateurs d'entreprise) dans votre entourage que vous souhaiteriez imiter ?Oui Non (veuillez aller à la question 3.4.)3.2. Combien sont-ils ?……..3.3. Qui sont-ils ? (Vous pouvez cocher plusieurs réponses selon le nombred’entrepreneurs)Parents Frères ou sœurs Autres membres <strong>de</strong> la famille Amis Autre (merci <strong>de</strong> préciser) …………………. ……………………………..3.4. Y a-t-il <strong>de</strong>s entrepreneurs (professions libérales, indépendants, chefs d'entreprise,créateurs d'entreprise) en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> votre entourage, que vous souhaiteriez imiter ?Oui Non (veuillez aller à la question 4.1.)3.5. Combien sont-ils ?……..3.6. Veuillez nous donner <strong>de</strong>s exemples……...……………………………………………3.7. Dans quels types <strong>de</strong> médias les avez-vous connus ? (Vous pouvez cocher plusieursréponses)1. Ecrits nationaux 2. Ecrits étrangers 3. Chaînes radios nationales 4. Chaînes radios étrangères 5. Chaînes télévisées nationales 6. Chaînes télévisées étrangères Le(s)quel(s) ?4. Le cursus entrepreneurial4.1. Avez-vous suivi <strong>de</strong>s enseignements obligatoires en entrepreneuriat ou encréation d'entreprise ?Oui Lesquels ?…………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………….Non 424


4.2. Avez-vous suivi <strong>de</strong>s enseignements optionnels en entrepreneuriat ou encréation d'entreprise ?Oui Lesquels ?…………………………………………………………………………….……………………………………………………………………………………………………….Non Si vous avez répondu par Non aux questions 4.1. et 4.2., veuillez aller directement à laquestion 5.1.. Si vous avez répondu par Oui à la questions 4.1. et/ou à la question 4.2,veuillez répondre à la question 4.3.4.3. Les enseignements spécifiques à la création d'entreprise que vous avez suivis font que(cochez une case pour chacune <strong>de</strong>s modalités suivantes) :1. <strong>de</strong>venir créateur d'entreprise me serait Très difficile Difficile Facile Très facile2. si je voulais, je pourrais facilement poursuivreune carrière <strong>de</strong> créateur d'entreprise3. comme créateur d'entreprise, j'aurais un contrôle<strong>de</strong> la situationPas du toutd'accordAbsolumentaucunPlutôt pasd'accordPeu <strong>de</strong>contrôlePlutôtd'accordBeaucoup<strong>de</strong> contrôleTout à faitd'accordContrôletotal4. le nombre d'événements qui ne seraient pas sousmon contrôle, et qui pourraient m'empêcher <strong>de</strong><strong>de</strong>venir créateur d'entreprise est5. si je <strong>de</strong>viens créateur d'entreprise, les chances <strong>de</strong>réussite <strong>de</strong> mon entreprise serontTrès peu élevé Peu élevé Elevé Très élevéTrès fortes Fortes Faibles Trèsfaibles5. Les attitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales5.1. Avez-vous une idée ou un projet d'entreprise ?Oui Non (veuillez aller à la question 8.1.)5.2. Cette idée ou projet d'entreprise est-il(elle) né(e) avant ou après que vous ayez suiviles enseignements spécifiques à l’entrepreneuriat et à la création d’entreprise ?Avant Après 5.3. Comment cette idée ou projet est-il(elle) né(e) ?1. Suite à <strong>de</strong>s rencontres avec <strong>de</strong>s entrepreneurs Oui Non 2. Suite à un projet mené pendant votre formation antérieure Oui Non 3. Suite à un projet mené pendant votre formation actuelle Oui Non 4. Suite à un emploi, à un stage Oui Non 5. En lisant la presse spécialisée Oui Non 6. Suite à un séjour à l'étranger Oui Non 7. Autre (merci <strong>de</strong> préciser)425


5.4. Consacrez-vous actuellement du temps à la recherche d’informations pour mieuxformaliser les aspects suivants <strong>de</strong> votre idée ou projet d'entreprise ? (Cochez une case pourchacune <strong>de</strong>s modalités suivantes)1. Le marché Pas du tout Peu conséquent Conséquent Très conséquent2. Le produit (bien ou service) Pas du tout Peu conséquent Conséquent Très conséquent3. Le montage du plan d'affaires Pas du tout Peu conséquent Conséquent Très conséquent4. Autre (merci <strong>de</strong> préciser)5.5. Auprès <strong>de</strong> qui ?1. Organismes spécialisés dans l'ai<strong>de</strong> à la création et à la reprise d'entreprise Oui Non 2. CCI Oui Non 3. Agence Pour la Création d'Entreprise Oui Non 4. Chambre <strong>de</strong>s métiers Oui Non 5. Organisations professionnelles Oui Non 6. Enseignants <strong>de</strong> votre établissement Oui Non 7. Autre (merci <strong>de</strong> préciser)5.6. Pourriez-vous nous renseigner sur les aspects suivants <strong>de</strong> votre idée ou projetd'entreprise ? (Cochez une case pour chacune <strong>de</strong>s modalités suivantes)1. Avez-vous une idée <strong>de</strong> vos futurs clients ? Pas du toutprécisePlutôt pasprécisePlutôtpréciseTout à faitprécise2. Avez-vous une idée <strong>de</strong> vos besoins financiers audémarrage ?Pas du toutprécisePlutôt pasprécisePlutôtpréciseTout à faitprécise3. Avez-vous une idée <strong>de</strong> vos concurrents ? Pas du toutprécisePlutôt pasprécisePlutôtpréciseTout à faitprécise4. Avez-vous une idée <strong>de</strong> vos besoins en ressourceshumaines au démarrage ?Pas du toutprécisePlutôt pasprécisePlutôtpréciseTout à faitprécise5.7. Dans combien <strong>de</strong> temps pensez-vous concrétiser votre idée ou projet en créant votreentreprise ?Moins d’un an Entre 1 et moins <strong>de</strong> 3 ans Entre 3 et 5 ans Plus <strong>de</strong> 5 ans 6. Les motivations <strong>de</strong> concrétisation6.1. Dans quelles mesures les affirmations suivantes vous motiveraient-elles pour la miseen œuvre <strong>de</strong> votre projet ? (Cochez une case pour chacune <strong>de</strong>s modalités suivantes)1. Je prendrai <strong>de</strong>s responsabilités2. Je gagnerai plus d'argent3. Je me réaliserai en tant qu'être humain (j’iraisjusqu'au bout <strong>de</strong> mon idée ou <strong>de</strong> mon projet)4. J’aurai du pouvoir5. J’ai à cœur <strong>de</strong> relever un défi6. Je serai autonome (être mon propre chef)7. J’aspire à plus <strong>de</strong> liberté8. Autre (merci <strong>de</strong> préciser)Pas du toutd'accordPlutôt pasd'accordPlutôtd'accordTout à faitd'accord426


7. La disponibilité <strong>de</strong>s ressources7.1. Dans quelle mesure les facteurs suivants feraient-ils obstacles à la mise en œuvre <strong>de</strong>votre idée ou projet d’entreprise ? (cochez une case pour chacune <strong>de</strong>s modalités suivantes)1. La difficulté à obtenir un financement bancaire2. La difficulté à attirer les capital-risqueurs3. La difficulté à réunir <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> proximité (amis,famille)4. La difficulté à trouver les informations dont j’auraisbesoin pour mieux formaliser mon idée ou mon projet5. La difficulté à trouver les conseils dont j’aurais besoinpour mieux formaliser mon idée ou mon projet6. Autre (merci <strong>de</strong> préciser)Pas du toutd'accordPlutôt pasd'accordPlutôtd'accordTout à faitd'accord8. Choix <strong>de</strong> carrières8.1. Dans les cinq prochaines années (Cochez une case pour chacune <strong>de</strong>s modalitéssuivantes)1. la probabilité que vous créiez votre entrepriseest2. la probabilité que vous poursuiviez une carrière<strong>de</strong> salarié est3. si vous <strong>de</strong>vez choisir entre créer votre entrepriseet être salarié, vous préféreriezTrès faible Faible Forte Très forteTrès faible Faible Forte Très forteCertainementêtre salariéPlutôt êtresalariéPlutôt créermonentrepriseCertainementcréer monentreprise8.2. Si un jour vous créez votre entreprise, pour vous, son échec éventuel serait avant tout(Cochez une case pour chacune <strong>de</strong>s modalités suivantes) :1. Un échec financier2. Un échec social3. Un échec personnel4. Une expérience utile pour une autre aventureentrepreneuriale5. Une expérience utile pour la suite <strong>de</strong> votre carrièreprofessionnelle6. Autre (merci <strong>de</strong> préciser)Pas du toutd'accordPlutôt pasd'accordPlutôtd'accordTout à faitd'accord427


Fiche signalétiqueNom (facultatif) :…………………. Prénom (facultatif) :………………………..Sexe : M F Age :…… Nationalité :……………………...Type <strong>de</strong> formation : initiale continue Etablissement : IAE <strong>de</strong> …………………..L'admission à cette formation s’est faite après :1. Obtention d’une maîtrise 2. Obtention d’un diplôme d’ingénieur 3. Validation d’acquis professionnels 4. Autre (merci <strong>de</strong> préciser)La(les)quelle(les)Pourquoi avez-vous intégré ce DESS ?1. Compléter une formation technique par une formation en gestion Oui Non 2. Approfondir mes connaissances en gestion Oui Non 3. Découvrir une discipline qui m’intéresse Oui Non 4. Autre (merci <strong>de</strong> préciser)428


Annexe 4 - Répartition <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux échantillons selon l’âgeAGEDIPLOMEDESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> managementet gestion en entrepreneuriat ou en création d’entrepriseDESS CAAE Totalnb en % nb en % nb en %21 3 1,8 3 0,922 35 20,7 26 15,2 61 17,923 60 35,5 52 30,4 112 32,924 32 18,9 40 23,4 72 21,225 16 9,5 19 11,1 35 10,326 2 1,2 12 7,0 14 4,127 5 3,0 5 2,9 10 2,928 3 1,8 3 0,929 1 0,6 3 1,8 4 1,230 1 0,6 1 0,6 2 0,631 2 1,2 1 0,6 3 0,932 2 1,2 2 1,2 4 1,234 1 0,6 1 0,335 1 0,6 1 0,337 2 1,2 2 0,638 1 0,6 1 0,6 2 0,639 1 0,6 1 0,6 2 0,640 1 0,6 1 0,6 2 0,641 1 0,6 1 0,343 1 0,6 1 0,347 2 1,2 2 0,649 1 0,6 1 0,351 2 1,2 2 0,6Total 169 100,0 171 100,0 340 100,0429


Annexe 5 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "besoin d’accomplissement" (échantillon"DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion enentrepreneuriat ou en création d’entreprise")Qualité <strong>de</strong> représentationInitial ExtractionPRISRESP 1,000 ,530PLUSARGE 1,000 ,573REALIS 1,000 ,467POUVOIR 1,000 ,515DEFI 1,000 ,728Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Variance totale expliquée aComposante Valeurs propres initiales Extraction Sommes <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s facteurs retenusTotal % <strong>de</strong> la variance % cumulés Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés1 1,699 33,980 33,980 1,699 33,980 33,9802 1,114 22,278 56,258 1,114 22,278 56,2583 ,823 16,453 72,7114 ,709 14,174 86,8855 ,656 13,115 100,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Matrice <strong>de</strong>s composantes aComposantes1 2PRISRESP ,721 9,614 E -02PLUSARGE ,707 -,271REALIS ,482 ,485POUVOIR ,663 -,275DEFI 8,351E-02 ,849Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.a : 2 composantes extraites.430


Annexe 6 - Analyse factorielle après rotation oblimin directe <strong>de</strong> la variable "besoind’accomplissement" (échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong>management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise")Qualité <strong>de</strong> représentationInitial ExtractionPRISRESP 1,000 ,530PLUSARGE 1,000 ,573REALIS 1,000 ,467POUVOIR 1,000 ,515DEFI 1,000 ,728Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Variance totale expliquée aValeurs propres initiales Extraction Sommes <strong>de</strong>s carrés Somme <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s facteursComposante<strong>de</strong>s facteurs retenus retenus pour la rotationTotal % <strong>de</strong> la % cumulés Total % <strong>de</strong> la %Totalvariancevariance cumulés1 1,699 33,980 33,980 1,699 33,980 33,980 1,6622 1,114 22,278 56,258 1,114 22,278 56,258 1,1913 ,823 16,453 72,7114 ,709 14,174 86,8855 ,656 13,115 100,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.a : lorsque les composantes sont corrélées, les sommes <strong>de</strong>s carrés chargés ne peuvent pas être additionnéspour obtenir une variance totale.Matrice <strong>de</strong>s composantes aComposantes1 2PRISRESP ,721PLUSARGE ,707REALIS ,482 ,485POUVOIR ,663DEFI ,849Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.a : 2 composantes extraites.Matrice <strong>de</strong>s types aComposantes1 2PRISRESP ,642PLUSARGE ,762REALIS ,594POUVOIR ,723DEFI ,849Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> rotation : oblimin avec normalisation <strong>de</strong> Kaiser.a La rotation a convergé en 6 itérations.431


Matrice <strong>de</strong> structureComposante1 2PRISRESP ,674 ,352PLUSARGE ,752REALIS ,345 ,627POUVOIR ,711DEFI ,821Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> rotation : oblimin avec normalisation <strong>de</strong> Kaiser.Matrice <strong>de</strong> corrélation <strong>de</strong>s composantesComposante 1 21 1,000 ,1182 ,118 1,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> rotation : oblimin avec normalisation <strong>de</strong> Kaiser.432


Annexe 7 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "besoin d’accomplissement" (échantillon"DESS CAAE")Qualité <strong>de</strong> représentationInitial ExtractionPRISRESP 1,000 ,569PLUSARGE 1,000 ,875REALIS 1,000 ,588POUVOIR 1,000 ,457DEFI 1,000 ,508Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Variance totale expliquée aValeurs propres initiales Extraction Sommes <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s facteursretenusComposante Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés1 1,918 38,363 38,363 1,918 38,363 38,3632 1,079 21,584 59,947 1,079 21,584 59,9473 ,771 15,411 75,3574 ,765 15,304 90,6615 ,467 9,339 100,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Matrice <strong>de</strong>s composantes aComposantes1 2PRISRESP ,754 3,082 E -02PLUSARGE ,152 ,923REALIS ,629 -,440POUVOIR ,651 ,182DEFI ,713 -7,888 E -03Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.a : 2 composantes extraites.433


Annexe 8 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>sentrepreneuriales acquises par le biais <strong>de</strong>s expériences professionnelles" (échantillon"DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion enentrepreneuriat ou en création d’entreprise")Qualité <strong>de</strong> représentationInitial ExtractionRESPHOM 1,000 ,411RESPBUD 1,000 ,600RESPMAT 1,000 ,491MENPART 1,000 ,237DECISEUL 1,000 ,565Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Variance totale expliquée aValeurs propres initiales Extraction Sommes <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s facteurs retenusComposante Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés1 2,304 46,085 46,085 2,304 46,085 46,0852 ,982 19,643 65,7273 ,652 13,044 78,7724 ,572 11,445 90,2175 ,489 9,783 100,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Matrice <strong>de</strong>s composantes aComposante1RESPHOM ,641RESPBUD ,774RESPMAT ,701MENPART ,487DECISEUL ,752Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.a : 1 composante extraite.434


Annexe 9 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>sentrepreneuriales acquises par le biais <strong>de</strong>s expériences professionnelles" (échantillon"DESS CAAE")Qualité <strong>de</strong> représentationInitial ExtractionRESPHOM 1,000 ,499RESPBUD 1,000 ,452RESPMAT 1,000 ,776MENPART 1,000 ,641DECISEUL 1,000 ,653Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Variance totale expliquée aValeurs propres initiales Extraction Sommes <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s facteurs retenusComposante Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés Total % <strong>de</strong> la variance % cumulés1 1,998 39,958 39,958 1,998 39,958 39,9582 1,023 20,451 60,409 1,023 20,451 60,4093 ,809 16,188 76,5964 ,715 14,300 90,8965 ,455 9,104 100,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Matrice <strong>de</strong>s composantes aComposantes1 2RESPHOM ,582 -,401RESPBUD ,568 ,360RESPMAT ,385 ,792MENPART ,734 -,319DECISEUL ,806 -5,225E-02Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.a : 2 composantes extraites.435


Annexe 10 - Analyse factorielle après rotation oblimin directe <strong>de</strong> la variable"perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises par le biais <strong>de</strong>s expériencesprofessionnelles" (échantillon "DESS CAAE")Qualité <strong>de</strong> représentationInitial ExtractionRESPHOM 1,000 ,499RESPBUD 1,000 ,452RESPMAT 1,000 ,776MENPART 1,000 ,641DECISEUL 1,000 ,653Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Variance totale expliquée aValeurs propres initiales Extraction Sommes <strong>de</strong>s carrés Somme <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong>s facteursComposante<strong>de</strong>s facteurs retenus retenus pour la rotationTotal % <strong>de</strong> la % Total % <strong>de</strong> la % cumulés Totalvariance cumulésvariance1 1,998 39,958 39,958 1,998 39,958 39,958 1,8402 1,023 20,451 60,409 1,023 20,451 60,409 1,3663 ,809 16,188 76,5964 ,715 14,300 90,8965 ,455 9,104 100,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.a : lorsque les composantes sont corrélées, les sommes <strong>de</strong>s carrés chargés ne peuvent pas être additionnéspour obtenir une variance totale.Matrice <strong>de</strong>s composantes aComposantes1 2RESPHOM ,582 -,401RESPBUD ,568 ,360RESPMAT ,385 ,792MENPART ,734 -,319DECISEUL ,806Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.a : 2 composantes extraites.Matrice <strong>de</strong>s types aComposantes1 2RESPHOM ,723RESPBUD ,572RESPMAT ,902MENPART ,800DECISEUL ,697Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> rotation : oblimin avec normalisation <strong>de</strong> Kaiser.a : la rotation a convergé en 6 itérations.436


Matrice <strong>de</strong> structureComposantes1 2RESPHOM ,694RESPBUD ,375 ,627RESPMAT ,866MENPART ,801DECISEUL ,759 ,436Métho<strong>de</strong> d'extraction : analyse en composantes principales.Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> rotation : oblimin avec normalisation <strong>de</strong> Kaiser.Matrice <strong>de</strong> corrélation <strong>de</strong>s composantesComposante 1 21 1,000 ,2192 ,219 1,000Métho<strong>de</strong> d'extraction : Analyse en composantes principales.Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> rotation : oblimin avec normalisation <strong>de</strong> Kaiser.437


Annexe 11 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>sentrepreneuriales acquises par le biais <strong>de</strong>s expériences professionnelles" (échantillon"DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion enentrepreneuriat ou en création d’entreprise")Echelle multiple "perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises par le biais <strong>de</strong>s expériencesprofessionnelles" : cohérence interneStatistiques pour l’échelleMoy11,4655Variance10,1809Ecart type3,1907Variables5Moy échelle siitem suppriméVariance échelle siitem suppriméCorrélation itemtotalcorrigéAlpha si itemsuppriméRESPHOM 9,5575 7,0227 ,4175 ,6724RESPBUD 9,6897 6,2731 ,5659 ,6054RESPMAT 9,2931 6,8211 ,4825 ,6442MENPART 8,2759 8,1431 ,2907 ,7144DECISEUL 9,0460 6,7378 ,5439 ,6191Coefficient <strong>de</strong> fiabiliténbre <strong>de</strong> cases = 174,0 nbre d’items = 5Alpha = ,7030438


Annexe 12 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>sentrepreneuriales acquises par le biais <strong>de</strong>s expériences professionnelles" (échantillon"DESS CAAE")Echelle multiple "perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises par le biais <strong>de</strong>s expériencesprofessionnelles" : cohérence interneStatistiques pour l’échelleMoy9,6708Variance7,0097Ecart type2,6476Variables5Moy échelle siitem suppriméVariance échelle siitem suppriméCorrélation itemtotalcorrigéAlpha si itemsuppriméRESPHOM 8,0559 5,0906 ,3164 ,6545RESPBUD 8,3106 5,5780 ,3309 ,6505RESPMAT 7,6832 5,5553 ,1913 ,7147MENPART 7,0373 4,1861 ,4416 ,6846DECISEUL 7,5963 4,2297 ,5573 ,5177Coefficient <strong>de</strong> fiabiliténbre <strong>de</strong> cases = 161,0 nbre d’items = 5Alpha = ,6861439


Annexe 13 - Diagrammes croisant la moyenne <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale et lemoment <strong>de</strong> naissance <strong>de</strong> l’idée ou du projet3,13,02,9Moyenne <strong>de</strong> INTENT2,82,72,601IDEPROAAEchantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion enentrepreneuriat ou en création d’entreprise".2,52,42,32,2Moyenne <strong>de</strong> INTENT2,12,01,901IDEPROAAEchantillon "DESS CAAE".Légen<strong>de</strong> : INTENT : l’intention entrepreneuriale.IDEPROAA : moment <strong>de</strong> naissance <strong>de</strong> l’idée ou du projet.Sur l’axe <strong>de</strong>s abscisses :0 : naissance <strong>de</strong> l’idée ou du projet avant l’intégration <strong>de</strong>s formations actuelles.1: naissance <strong>de</strong> l’idée ou du projet après l’intégration <strong>de</strong>s formations actuelles.440


Annexe 14 - Diagrammes croisant la moyenne <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale et laconnaissance <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur dans l’entourage immédiat2,92,82,7Moyenne <strong>de</strong> INTENT2,62,501ENTRENTEchantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion enentrepreneuriat ou en création d’entreprise".2,12,01,9Moyenne <strong>de</strong> INTENT1,81,701ENTRENTEchantillon "DESS CAAE".Légen<strong>de</strong> : INTENT : l’intention entrepreneuriale.ENTRENT : connaissance <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur dans l’entourage immédiat.Sur l’axe <strong>de</strong>s abscisses :0 : Oui.1 : Non441


Annexe 15 - Diagrammes croisant la moyenne <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale et laconnaissance <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’entourage immédiat2,92,82,7Moyenne <strong>de</strong> INTENT2,62,501ENTRHENTEchantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion enentrepreneuriat ou en création d’entreprise".2,22,12,0Moyenne <strong>de</strong> INTENT1,91,81,701ENTRHENTEchantillon "DESS CAAE".Légen<strong>de</strong> : INTENT : l’intention entrepreneuriale.ENTRENT : connaissance <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’entourage immédiat.Sur l’axe <strong>de</strong>s abscisses :0 : Oui.1 : Non442


Annexe 16 – Exemples <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’entourage immédiatNOMS DE MODELESD’ENTREPRENEUR EN DEHORS DEL’ENTOURAGE IMMEDIATEntrepreneur ou chef d’entreprise chez quij'ai travaillé ou effectué mon stageDESS, formations ou programmes enécoles <strong>de</strong> management et gestion enentrepreneuriat ou en création d’entreprisenb en %Oui 16 30,8Non 36 69,2Total 52 100,0Bill GATES Oui 8 15,4Non 44 84,6Total 52 100,0Jean-Marie MESSIER Oui 7 13,5Non 45 86,5Total 52 100,0Bernard TAPIE Oui 7 13,5Non 45 86,5Total 52 100,0François PINAULT Oui 7 13,5Non 45 86,5Total 52 100,0Jean-Martin FOLTZ Oui 3 5,8Non 49 94,2Total 52 100,0Richard BRANSON Oui 3 5,8Non 49 94,2Total 52 100,0AULAS Oui 3 5,8Non 49 94,2Total 52 100,0Louis SCHWEITZER Oui 2 3,8%Non 50 96,2Total 52 100,0Entrepreneurs intervenants dans le Mastère Oui 2 3,8Non 50 96,2Total 52 100,0Autres Oui 13 543 25,0Non 39 75,0Total 52 100,0543 Les 13 entrepreneurs cités sont : Les créateurs d'AMAZON, <strong>de</strong> TATI et d'Easyjet, John DavisonROCKFELLER, Jean-Clau<strong>de</strong> DECAUX, Yves ROCHER, Francis MER, LAGARDERE, BUFFET, StoeJOBS, Maître VERGES, Marc ARAZI, Louis NICOLLIN.443


Annexe 17 – Corrélation multiple <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s variables quantitativesINTENT RINFO ACCOMPLI RECHAUTO ECHEC UTI PERCFOR PERCEXP DIFFI DIFINFCOINTENT Corrélation <strong>de</strong> Pearson 1 ,492** ,267** ,300** -,272** ,188* ,356** ,257** -,096 -,015Sig. (bilatérale) , ,000 ,005 ,001 ,000 ,012 ,000 ,001 ,317 ,874Nbre 178 109 110 110 177 177 178 174 110 110RINFO Corrélation <strong>de</strong> Pearson ,492** 1 ,113 ,051 -,067 ,040 ,012 ,070 -,055 ,050Sig. (bilatérale) ,000 , ,243 ,595 ,489 ,681 ,905 ,472 ,571 ,609Nbre 109 109 109 109 109 109 109 107 109 109ACCOMPLI Corrélation <strong>de</strong> Pearson ,267** ,113 1 ,120 ,133 ,109 ,110 ,048 -,035 -,003Sig. (bilatérale) ,005 ,243 , ,239 ,167 ,254 ,252 ,623 ,719 ,975Nbre 110 109 110 110 110 110 110 108 110 110RECHAUTOCorrélation <strong>de</strong> Pearson ,300** ,051 ,120 1 -,025 ,031 ,153 ,087 ,076 ,052Sig. (bilatérale) ,001 ,595 ,239 , ,794 ,749 ,111 ,373 ,428 ,587Nbre 110 109 110 110 110 110 110 108 110 110ECHEC Corrélation <strong>de</strong> Pearson -,272** -,067 ,133 -,025 1 -,084 -,079 ,004 ,191 -,012Sig. (bilatérale) ,000 ,489 ,167 ,794 , ,269 ,297 ,960 ,146 ,904Nbre 177 109 110 110 177 177 177 173 110 110UTI Corrélation <strong>de</strong> Pearson ,188* ,040 ,109 ,031 -,084 1 ,108 ,044 ,128 ,014Sig. (bilatérale) ,012 ,681 ,254 ,749 ,269 , ,151 ,564 ,184 ,883Nbre 177 109 110 110 177 177 177 173 110 110PERCFOR Corrélation <strong>de</strong> Pearson ,356** ,012 ,110 ,153 -,079 ,108 1 ,200 -,110 -,140Sig. (bilatérale) ,000 ,905 ,252 ,111 ,297 ,151 , ,018 ,251 ,143Nbre 178 109 110 110 177 177 178 174 110 110444


INTENT RINFO ACCOMPLI RECHAUTO ECHEC UTI PERCFOR PERCEXP DIFFI DIFINFCOPERCEXP Corrélation <strong>de</strong> Pearson ,257** ,070 ,048 ,087 ,004 ,044 ,200 1 -,020 -,054Sig. (bilatérale) ,001 ,472 ,623 ,373 ,960 ,564 ,018 , ,840 ,580Nbre 174 107 108 108 173 173 174 174 108 108DIFFI Corrélation <strong>de</strong> Pearson -,096 -,055 -,035 ,076 ,191 ,128 -,110 -,020 1 -,040Sig. (bilatérale) ,317 ,571 ,719 ,428 ,146 ,184 ,251 ,840 , ,678Nbre 110 109 110 110 110 110 110 108 110 110DIFINFCO Corrélation <strong>de</strong> Pearson -,015 ,050 -,003 ,052 -,012 ,014 -,140 -,054 -,040 1Sig. (bilatérale) ,874 ,609 ,975 ,587 ,904 ,883 ,143 ,580 ,678 ,Nbre 110 109 110 110 110 110 110 108 110 110** La corrélation est significative au niveau 0.01 (bilatéral).* La corrélation est significative au niveau 0.05 (bilatéral).445


Tables <strong>de</strong>s figuresFigure 1 - L’articulation du sujet, <strong>de</strong> l’objet d’étu<strong>de</strong> et <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s opératoires .................. 14Figure 2 - Justification du plan <strong>de</strong> la thèse .......................................................................... 21Figure 3 - Une forme générique du processus <strong>de</strong> création d'entreprise (C. BRUYAT, 1993,p. 260) ........................................................................................................................... 38Figure 4 - A mo<strong>de</strong>l of Start up Process (W.D. BYGRAVE, 1989b, p. 8)........................... 41Figure 5 - Proposition d’un modèle stratégique d’entrepreneuriat (E.-M. HERNANDEZ,1999, p. 72) ................................................................................................................... 44Figure 6 - Le modèle du développement <strong>de</strong>s entrepreneurs (J.-P. SABOURIN et Y.GASSE, 1989, p. 15) .................................................................................................... 46Figure 7 - Les différentes phases du processus entrepreneurial .......................................... 47Figure 8 - Hurdles to self-employment for wage-or-salaried workers - hypotheticalfrequencies (J.A. KATZ, 1990, p. 16) .......................................................................... 60Figure 9 - Les principales figures d'entrepreneur selon les évolutions socio-économiques 86Figure 10 - Un cadre général d'analyse <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l'entrepreneuriat en Francecombinant les phases d'intervention, les objectifs et les catégories <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>spédagogiques .............................................................................................................. 152Figure 11 - Entrepreneurial event Formation (A. SHAPERO et L. SOKOL, 1982, p. 83)163Figure 12 - Theory of planned behavior (I. AZJEN , 1991, p. 182).................................. 167Figure 13 - Intentions toward entrepreneurial behavior : the theory of planned behavior(simplified) (N.F. KRUEGER et A.L. CARSRUD, 1993, p. 323)............................. 172Figure 14 - Illustration of the final mo<strong>de</strong>l, relationships grouped (E. AUTIO et alii, 1997,p. 141) ......................................................................................................................... 174Figure 15 - Modèle explicatif <strong>de</strong> l'intention entrepreneuriale d’étudiants <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>troisième cycle suivant <strong>de</strong>s programmes ou <strong>de</strong>s formations en entrepreneuriat......... 202Figure 16 - Les phases <strong>de</strong> la méthodologie empirique ...................................................... 209Figure 17 - Suggested procedure for <strong>de</strong>veloping better measures (G.A. CHURCHILL,1979, p. 66) ................................................................................................................. 213Figure 18 - Diagramme croisant la moyenne <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale et l’échéance<strong>de</strong> concrétisation (échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong>management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise")................... 320Figure 19 - Un modèle explicatif et prédictif <strong>de</strong> l'intention entrepreneuriale validé auprèsd’étudiants suivant <strong>de</strong>s programmes ou <strong>de</strong>s formations en entrepreneuriat ............... 365446


Tables <strong>de</strong>s tableauxTableau 1 - Some of the key questions in the field (W.D. BYGRAVE et C.W. HOFER,1991, p. 16) ................................................................................................................... 36Tableau 2 - DESS <strong>de</strong> Gestion orientés entrepreneuriat ou création d'entreprise............... 137Tableau 3 - Répartition <strong>de</strong> l’échantillon <strong>de</strong> référence par intitulé et composante <strong>de</strong>sdiplômes...................................................................................................................... 243Tableau 4 - Répartition <strong>de</strong> l’échantillon témoin par intitulé et composante <strong>de</strong>s diplômes 245Tableau 5 - Composition <strong>de</strong>s échantillons <strong>de</strong> référence et témoin.................................... 245Tableau 6 - Tri croisé "sexe-échantillons" ........................................................................ 250Tableau 7 - Tri croisé "âge-échantillons" .......................................................................... 251Tableau 8 - Tri croisé "pays ou régions d’origine-échantillons"....................................... 252Tableau 9 - Tri croisé "cursus antérieur-échantillons........................................................ 253Tableau 10 - Tri croisé "type <strong>de</strong> formation-échantillons" ................................................. 254Tableau 11 - Tri croisé "raison d’intégration <strong>de</strong> la formation-échantillons"..................... 256Tableau 12 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "recherche d’informations" (échantillon"DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion enentrepreneuriat ou en création d’entreprise").............................................................. 263Tableau 13 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "recherche d’informations" (échantillon"DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion enentrepreneuriat ou en création d’entreprise").............................................................. 264Tableau 14 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "recherche d’informations" (échantillon"DESS CAAE") .......................................................................................................... 265Tableau 15 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "recherche d’informations" (échantillon"DESS CAAE") .......................................................................................................... 265Tableau 16 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "aspects <strong>de</strong> l’idée ou du projet" (échantillon"DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion enentrepreneuriat ou en création d’entreprise").............................................................. 266Tableau 17 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "aspects <strong>de</strong> l’idée ou du projet" (échantillon"DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion enentrepreneuriat ou en création d’entreprise").............................................................. 267Tableau 18 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "aspects <strong>de</strong> l’idée ou du projet" (échantillon"DESS CAAE") .......................................................................................................... 268Tableau 19 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "aspects <strong>de</strong> l’idée ou du projet" (échantillon"DESS CAAE") .......................................................................................................... 268Tableau 20 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "besoin d’accomplissement" sans les items"PLUSARGE" et "DEFI" (échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong>management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise")................... 270Tableau 21 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "besoin d’accomplissement" sans les items"PLUSARGE" et "DEFI" (échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong>management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise")................... 271Tableau 22 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "besoin d’accomplissement" sans les items"PLUSARGE" et "DEFI" (échantillon "DESS CAAE") ............................................ 271Tableau 23 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "besoin d’accomplissement" sans les items"PLUSARGE" et "DEFI" (échantillon "DESS CAAE") ............................................ 272447


Tableau 24 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable " recherche <strong>de</strong> l’autonomie" (échantillon"DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion enentrepreneuriat ou en création d’entreprise").............................................................. 273Tableau 25 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "recherche <strong>de</strong> l’autonomie" (échantillon"DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion enentrepreneuriat ou en création d’entreprise").............................................................. 273Tableau 26 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable " recherche <strong>de</strong> l’autonomie" (échantillon"DESS CAAE") .......................................................................................................... 274Tableau 27 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "recherche <strong>de</strong> l’autonomie" (échantillon"DESS CAAE") .......................................................................................................... 274Tableau 28 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "propension à la prise <strong>de</strong> risque"(échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestionen entrepreneuriat ou en création d’entreprise")......................................................... 276Tableau 29 - Analyse factorielle après rotation oblimin directe <strong>de</strong> la variable "propension àla prise <strong>de</strong> risque" (échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong>management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise")................... 277Tableau 30 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "perceptions positives <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong>la disparition <strong>de</strong> l’entreprise" (échantillon "DESS, formations ou programmes enécoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise") ... 278Tableau 31 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "perceptions négatives <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong>la disparition <strong>de</strong> l’entreprise" (échantillon "DESS, formations ou programmes enécoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise") ... 278Tableau 32 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "propension à la prise <strong>de</strong> risque"(échantillon "DESS CAAE") ...................................................................................... 279Tableau 33 - Analyse factorielle après rotation oblimin directe <strong>de</strong> la variable "propension àla prise <strong>de</strong> risque" (échantillon "DESS CAAE") ........................................................ 281Tableau 34 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "perceptions positives <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong>la disparition <strong>de</strong> l’entreprise" (échantillon "DESS CAAE") ...................................... 281Tableau 35 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "perceptions négatives <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong>la disparition <strong>de</strong> l’entreprise" (échantillon "DESS CAAE") ...................................... 282Tableau 36 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneurialesacquises par le biais <strong>de</strong> la formation" (échantillon "DESS, formations ou programmesen écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise").................................................................................................................................... 284Tableau 37 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneurialesacquises par le biais <strong>de</strong> la formation" (échantillon "DESS, formations ou programmesen écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise").................................................................................................................................... 284Tableau 38 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneurialesacquises par le biais <strong>de</strong>s expériences professionnelles" sans l’item "MENPART"(échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestionen entrepreneuriat ou en création d’entreprise")......................................................... 286Tableau 39 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneurialesacquises par le biais <strong>de</strong>s expériences professionnelles" sans l’item "MENPART"(échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestionen entrepreneuriat ou en création d’entreprise")......................................................... 287Tableau 40 - Analyse factorielle la variable "perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneurialesacquises par le biais <strong>de</strong>s expériences professionnelles" sans l’item "MENPART"(échantillon "DESS CAAE") ...................................................................................... 288448


Tableau 41 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneurialesacquises par le biais <strong>de</strong>s expériences professionnelles" sans l’item "MENPART"(échantillon "DESS CAAE") ...................................................................................... 288Tableau 42 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>sressources" (échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> managementet gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise") ........................................ 290Tableau 43 - Analyse factorielle après rotation oblimin directe <strong>de</strong> la variable "perceptions<strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressources" (échantillon "DESS, formations ou programmes enécoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise") ... 292Tableau 44 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressourcesfinancières" (échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> managementet gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise") ........................................ 292Tableau 45 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>sinformations et conseils" (échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong>management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise")................... 293Tableau 46 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>sressources" (échantillon "DESS CAAE")................................................................... 294Tableau 47 - Analyse factorielle après rotation oblimin directe <strong>de</strong> la variable "perceptions<strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressources" (échantillon "DESS CAAE")................................... 295Tableau 48 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressourcesfinancières" (échantillon "DESS CAAE").................................................................. 296Tableau 49 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>sinformations et conseils" (échantillon "DESS CAAE") ............................................. 296Tableau 50 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "intention entrepreneuriale" (échantillon"DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion enentrepreneuriat ou en création d’entreprise").............................................................. 298Tableau 51 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "intention entrepreneuriale" (échantillon"DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion enentrepreneuriat ou en création d’entreprise").............................................................. 298Tableau 52 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "intention entrepreneuriale" (échantillon"DESS CAAE") .......................................................................................................... 299Tableau 53 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "intention entrepreneuriale" (échantillon"DESS CAAE") .......................................................................................................... 300Tableau 54 - ANOVA à un facteur <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport à l’existenced’une idée ou d’un projet d’entreprise (échantillon "DESS, formations ou programmesen écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise").................................................................................................................................... 307Tableau 55 - ANOVA à un facteur <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport à l’existenced’une idée ou d’un projet d’entreprise (échantillon "DESS CAAE")......................... 308Tableau 56 - Tri croisé "existence d’une idée ou d’un projet-échantillons" ..................... 309Tableau 57 - Tri croisé "moment <strong>de</strong> naissance <strong>de</strong> l’idée ou du projet-échantillons" ........ 309Tableau 58 – Tri croisé "moment <strong>de</strong> naissance <strong>de</strong> l’idée ou du projet-moyenne <strong>de</strong>l’intention entrepreneuriale" ....................................................................................... 310Tableau 59 - Tri croisé "origine <strong>de</strong> la naissance <strong>de</strong> l’idée ou du projet-échantillons" ...... 312Tableau 60 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport à la recherched’informations (échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong>management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise")................... 314Tableau 61 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport à la recherched’informations (échantillon "DESS CAAE") ............................................................. 315449


Tableau 62 - Tri croisé "sources d’informations-échantillon "DESS, formations ouprogrammes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en créationd’entreprise"" .............................................................................................................. 317Tableau 63 - Tableau <strong>de</strong>s correspondances "intention entrepreneuriale-renseignement <strong>de</strong>saspects <strong>de</strong> l’idée ou du projet" (échantillon "DESS, formations ou programmes enécoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise") ... 318Tableau 64 - ANOVA à un facteur <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale sur l’horizon <strong>de</strong>concrétisation <strong>de</strong> l’idée ou du projet (échantillon "DESS, formations ou programmesen écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise").................................................................................................................................... 319Tableau 65 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport au besoind’accomplissement (échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong>management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise")................... 322Tableau 66 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport au besoind’accomplissement (échantillon "DESS CAAE") ...................................................... 323Tableau 67 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport à la recherche<strong>de</strong> l’autonomie (échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong>management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise")................... 324Tableau 68 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport à la recherche<strong>de</strong> l’autonomie (échantillon "DESS CAAE") ............................................................. 325Tableau 69 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport aux perceptionsnégatives <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong> l’entreprise (échantillon "DESS,formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ouen création d’entreprise")............................................................................................ 326Tableau 70 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport aux perceptionspositives <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong> l’entreprise (échantillon "DESS,formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ouen création d’entreprise")............................................................................................ 327Tableau 71 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport aux perceptionsnégatives <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong> l’entreprise (échantillon "DESSCAAE")....................................................................................................................... 328Tableau 72 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport aux perceptionspositives <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong> l’entreprise (échantillon "DESSCAAE")....................................................................................................................... 329Tableau 73 - ANOVA à un facteur <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport à laconnaissance <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur dans l’entourage immédiat (échantillon"DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion enentrepreneuriat ou en création d’entreprise").............................................................. 330Tableau 74 - ANOVA à un facteur <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport à laconnaissance <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur dans l’entourage immédiat (échantillon"DESS CAAE") .......................................................................................................... 331Tableau 75 - ANOVA à un facteur <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport à laconnaissance <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’entourage immédiat(échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestionen entrepreneuriat ou en création d’entreprise")......................................................... 332Tableau 76 - ANOVA à un facteur <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport à laconnaissance <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’entourage immédiat(échantillon "DESS CAAE") ...................................................................................... 332450


Tableau 77 - Tri croisé "connaissance <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur dans l’entourageimmédiat-échantillons" ............................................................................................... 333Tableau 78 - Tris croisé "connaissance <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur dans l’entourageimmédiat-moyenne <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale" .................................................. 334Tableau 79 - Tri croisé "nombre <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur dans l’entourage immédiatéchantillons"................................................................................................................334Tableau 80 - Tri croisé "indicateurs <strong>de</strong> position et <strong>de</strong> dispersion du nombre <strong>de</strong> modèlesd’entrepreneur dans l’entourage immédiat-échantillons"........................................... 335Tableau 81 - Tri croisé "lien <strong>de</strong> parenté ou d’amitié avec les modèles d’entrepreneur <strong>de</strong>l’entourage immédiat-échantillons"............................................................................ 336Tableau 82 - Tri croisé "connaissance <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’entourageimmédiat-échantillons" ............................................................................................... 337Tableau 83 - Tris croisé "connaissance <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’entourageimmédiat-moyenne <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale" .................................................. 337Tableau 84 - Tri croisé "nombre <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’entourageimmédiat-échantillons" ............................................................................................... 338Tableau 85 - Tri croisé "indicateurs <strong>de</strong> position et <strong>de</strong> dispersion du nombre <strong>de</strong> modèlesd’entrepreneur en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’entourage immédiat-échantillons" .............................. 338Tableau 86 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport aux perceptions<strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises par le biais <strong>de</strong> la formation (échantillon"DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion enentrepreneuriat ou en création d’entreprise").............................................................. 341Tableau 87 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport aux perceptions<strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises par le biais <strong>de</strong>s expériences professionnelles(échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestionen entrepreneuriat ou en création d’entreprise")......................................................... 342Tableau 88 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport aux perceptions<strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises par le biais <strong>de</strong>s expériences professionnelles(échantillon "DESS CAAE") ...................................................................................... 343Tableau 89 - Tri croisé "nombre d’entreprises - échantillon "DESS, formations ouprogrammes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en créationd’entreprise"" .............................................................................................................. 344Tableau 90 - Tri croisé "nature du contrat <strong>de</strong> travail - échantillon "DESS, formations ouprogrammes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en créationd’entreprise"" .............................................................................................................. 345Tableau 91 - Tri croisé "type d’organisation - échantillon "DESS, formations ouprogrammes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en créationd’entreprise"" .............................................................................................................. 346Tableau 92 - Tri croisé "secteur d’activité - échantillon "DESS, formations ou programmesen écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise"".................................................................................................................................... 347Tableau 93 - Tri croisé "lieu <strong>de</strong> travail - échantillon "DESS, formations ou programmes enécoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise""... 348Tableau 94 - ANOVA à un facteur <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport aux aptitu<strong>de</strong>sentrepreneuriales acquises avec les responsabilités associatives (échantillon "DESS,formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ouen création d’entreprise")............................................................................................ 349451


Tableau 95 - ANOVA à un facteur <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport aux aptitu<strong>de</strong>sentrepreneuriales acquises avec les responsabilités associatives (échantillon "DESSCAAE")....................................................................................................................... 350Tableau 96 - Tri croisé "statut associatif - échantillons"................................................... 351Tableau 97 - Tri croisé "type <strong>de</strong> structure associative - échantillons" .............................. 352Tableau 98 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport aux perceptions<strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressources financières (échantillon "DESS, formations ouprogrammes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en créationd’entreprise") .............................................................................................................. 354Tableau 99 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport aux perceptions<strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s informations et conseils (échantillon "DESS, formations ouprogrammes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en créationd’entreprise") .............................................................................................................. 355Tableau 100 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport auxperceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressources financières (échantillon "DESS CAAE").................................................................................................................................... 356Tableau 101 - Régression simple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport auxperceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s informations et conseils (échantillon "DESS CAAE").................................................................................................................................... 357Tableau 102 - Régression multiple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport à toutes lesvariables quantitatives (échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong>management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise")................... 360Tableau 103 - Régression multiple <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale par rapport à toutes lesvariables quantitatives (échantillon "DESS CAAE") ................................................. 363452


Tables <strong>de</strong>s annexesAnnexe 1 - La théorie VIE <strong>de</strong> V.H. VROOM (1995) ....................................................... 413Annexe 2 - Questionnaire Ecoles <strong>de</strong> management et gestion et DESS entrepreneuriat etcréation d’entreprise.................................................................................................... 415Annexe 3 - Questionnaire DESS CAAE ........................................................................... 422Annexe 4 - Répartition <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux échantillons selon l’âge................................................. 429Annexe 5 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "besoin d’accomplissement" (échantillon"DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion enentrepreneuriat ou en création d’entreprise").............................................................. 430Annexe 6 - Analyse factorielle après rotation oblimin directe <strong>de</strong> la variable "besoind’accomplissement" (échantillon "DESS, formations ou programmes en écoles <strong>de</strong>management et gestion en entrepreneuriat ou en création d’entreprise")................... 431Annexe 7 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "besoin d’accomplissement" (échantillon"DESS CAAE") .......................................................................................................... 433Annexe 8 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneurialesacquises par le biais <strong>de</strong>s expériences professionnelles" (échantillon "DESS, formationsou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en créationd’entreprise") .............................................................................................................. 434Annexe 9 - Analyse factorielle <strong>de</strong> la variable "perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneurialesacquises par le biais <strong>de</strong>s expériences professionnelles" (échantillon "DESS CAAE").................................................................................................................................... 435Annexe 10 - Analyse factorielle après rotation oblimin directe <strong>de</strong> la variable "perceptions<strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises par le biais <strong>de</strong>s expériences professionnelles"(échantillon "DESS CAAE") ...................................................................................... 436Annexe 11 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneurialesacquises par le biais <strong>de</strong>s expériences professionnelles" (échantillon "DESS, formationsou programmes en écoles <strong>de</strong> management et gestion en entrepreneuriat ou en créationd’entreprise") .............................................................................................................. 438Annexe 12 - Alpha <strong>de</strong> Cronbach <strong>de</strong> la variable "perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneurialesacquises par le biais <strong>de</strong>s expériences professionnelles" (échantillon "DESS CAAE").................................................................................................................................... 439Annexe 13 - Diagrammes croisant la moyenne <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale et le moment<strong>de</strong> naissance <strong>de</strong> l’idée ou du projet ............................................................................. 440Annexe 14 - Diagrammes croisant la moyenne <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale et laconnaissance <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur dans l’entourage immédiat ........................ 441Annexe 15 - Diagrammes croisant la moyenne <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale et laconnaissance <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’entourage immédiat ........... 442Annexe 16 – Exemples <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’entourage immédiat.. 443Annexe 17 – Corrélation multiple <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s variables quantitatives................... 444453


TABLE DES MATIERESREMERCIEMENTS................................................................................................................. 1SOMMAIRE .......................................................................................................................... 3INTRODUCTION GENERALE........................................................................................ 4PARTIE I - COMPREHENSION DU PROCESSUS ENTREPRENEURIAL ETPROBLEMATIQUE DE RECHERCHE........................................................................ 22INTRODUCTION............................................................................................................ 23CHAPITRE 1 - POSITIONNEMENT DE LA RECHERCHE DANS LE CHAMP DEL’ENTREPRENEURIAT ET PROBLEMATIQUE ........................................................................ 251.1. Un concept multiforme et controversé................................................................... 261.1.1. Des approches et <strong>de</strong>s définitions ..................................................................... 261.1.2. Le positionnement <strong>de</strong> la recherche : une perspective processuelle ................. 291.2. La "trilogie" <strong>de</strong> la recherche dans le champ <strong>de</strong> l'entrepreneuriat ........................ 301.2.1. L'approche <strong>de</strong>scriptive : les limites "économistes" dans l'élaboration du champ<strong>de</strong> l'entrepreneuriat .................................................................................................... 311.2.2. L'approche comportementale : l'amorce <strong>de</strong> l'entrepreneuriat comme véritablechamp <strong>de</strong> recherche ................................................................................................... 331.2.3. L'approche processuelle : un affranchissement "rationnel" et irréversible duchamp <strong>de</strong> l’entrepreneuriat ........................................................................................ 351.3. Des modèles processuels d'entrepreneuriat........................................................... 371.3.1. La forme générique du processus <strong>de</strong> création d’entreprise <strong>de</strong> C. BRUYAT(1993) ........................................................................................................................ 381.3.2. Le modèle du processus <strong>de</strong> création d'entreprise <strong>de</strong> W.D. BYGRAVE (1989a,1989b)........................................................................................................................ 401.3.3. Le modèle stratégique d'entrepreneuriat <strong>de</strong> E.-M. HERNANDEZ (1999) ..... 421.3.4. Le modèle systémique du processus individuel d'émergence <strong>de</strong>s entrepreneurs<strong>de</strong> J.-P. SABOURIN et Y. GASSE (1989 )............................................................... 451.4. L’intention entrepreneuriale : une phase en amont du processus entrepreneurial471.4.1. La problématique............................................................................................. 501.4.2. Le questionnement principal <strong>de</strong> la recherche : l'intention entrepreneuriale .... 531.4.2.1. Une volonté personnelle............................................................................ 551.4.2.2. Un processus cognitif................................................................................ 571.4.2.3. Le décalage entre les logiques d'intention et d'action dans le processus <strong>de</strong>création d'entreprise ............................................................................................... 591.4.2.4. L'hypothèse <strong>de</strong> base : la stabilité à moyenne échéance <strong>de</strong> l'intention....... 61Conclusion du chapitre 1.............................................................................................. 62CHAPITRE 2 - L’ENTREPRENEUR : DES THEORIES ECONOMIQUES AUX APPROCHESINTERDISCIPLINAIRES ........................................................................................................ 652.1. Les pérégrinations socio-économiques <strong>de</strong> l’entrepreneur..................................... 672.1.1. Du personnage mythique …............................................................................ 682.1.1.1. L’organisateur <strong>de</strong> J.-B. SAY..................................................................... 702.1.1.2. Le preneur <strong>de</strong> risque.................................................................................. 722.1.2. ... qui s’estompe au détriment <strong>de</strong> l’organisation …......................................... 742.1.3. … et qui renaît avec J. SCHUMPETER.......................................................... 772.2. En synthèse <strong>de</strong> cette odyssée.................................................................................. 802.2.1. Une position confortée par une légitimité socio-économique......................... 81454


2.2.2. Vers <strong>de</strong>ux nouvelles figures d'entrepreneur .................................................... 832.2.3. Les principales figures d’entrepreneur selon les évolutions socio-économiques................................................................................................................................... 852.2.4. Une acception <strong>de</strong> l’entrepreneur en adéquation avec le positionnement <strong>de</strong> larecherche.................................................................................................................... 862.3. L’intégration <strong>de</strong>s approches interdisciplinaires : <strong>de</strong> l’analyse statique et disjointeà l’analyse dynamique et contingente........................................................................... 872.3.1. D'une conjonction <strong>de</strong> caractéristiques… ......................................................... 882.3.2. … au dynamisme <strong>de</strong>s typologies..................................................................... 892.3.2.1. Les typologies statiques ............................................................................ 912.3.2.2. Les typologies dynamiques ....................................................................... 93Conclusion du chapitre 2.............................................................................................. 97CHAPITRE 3 - LE PROCESSUS ENTREPRENEURIAL AMONT : MOBILES ET FACTEURSCONTINGENTS.................................................................................................................. 1003.1. L'imbrication <strong>de</strong>s mobiles du processus entrepreneurial .................................... 1013.1.1. Les mobiles économiques.............................................................................. 1013.1.2. Les mobiles psychologiques.......................................................................... 1023.1.3. Les mobiles socioculturels ............................................................................ 1053.2. Des facteurs contingents...................................................................................... 1083.2.1. L'expérience professionnelle ......................................................................... 1083.2.2. L'ancrage territorial ....................................................................................... 1093.2.3. Les systèmes d'appui et <strong>de</strong> soutien à la création d'entreprise ........................ 1113.2.3.1. Un appui financier dépendant <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong> l'activité et <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong>l'entreprise ............................................................................................................ 112A. Le financement <strong>de</strong> proximité ....................................................................... 113B. Le capital-risque........................................................................................... 115C. Une singulière entrée dans le système éducatif............................................ 1173.2.3.2. Les conseils et les formations : une intégration graduelle dansl’enseignement supérieur ..................................................................................... 1183.2.3.3. Le soutien logistique : un requis organisationnel.................................... 1193.2.3.4. Les perspectives d’évolution................................................................... 121Conclusion du chapitre 3............................................................................................ 123PARTIE II - UN MODELE DE <strong>L'INTENTION</strong> <strong>ENTREPRENEURIALE</strong> ATRAVERS UN PROCESSUS MARQUE PAR DES PROGRAMMES OU DESFORMATIONS EN ENTREPRENEURIAT................................................................ 125INTRODUCTION.......................................................................................................... 126CHAPITRE 4 - UN CADRE GENERAL D'ANALYSE DE L’ENSEIGNEMENT DEL’ENTREPRENEURIAT EN FRANCE.................................................................................... 1284.1. Dualité du système d’enseignement supérieur français : diversité <strong>de</strong>s valeurssociales et "marchan<strong>de</strong>s" <strong>de</strong>s diplômes ...................................................................... 1304.1.1. Le diplôme <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s écoles : un système <strong>de</strong> différence sociale............... 1314.1.2. L’accès aux fonctions dirigeantes et à responsabilité <strong>de</strong>s diplômés en gestion................................................................................................................................. 1334.2. Une adaptation croissante du système éducatif supérieur à l’enseignement <strong>de</strong>l’entrepreneuriat......................................................................................................... 1344.3. Un historique <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat dans les établissementssupérieurs français ..................................................................................................... 1354.4. Des objectifs et <strong>de</strong>s pédagogies à un triple niveau d'intervention....................... 138455


4.4.1. Les enseignements d’éveil et <strong>de</strong> sensibilisation ............................................ 1394.4.2. Les programmes et les formations <strong>de</strong> spécialisation ..................................... 1404.4.3. Accompagnement et appui <strong>de</strong>s porteurs <strong>de</strong> projets ....................................... 1424.5. Vers <strong>de</strong>s approches transversales déployant <strong>de</strong>s pédagogies par projet ............ 1434.5.1. Les approches d’enseignement : transversalité versus fonctionnalité........... 1444.5.2. Les pédagogies par projet axées sur les attitu<strong>de</strong>s et les perceptions ............. 1464.6. Pour un corps enseignant universitaire spécialisé .............................................. 1474.7. Analyse <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat dans les établissements <strong>de</strong> gestion<strong>de</strong> l’enseignement supérieur en France...................................................................... 1494.7.1. Le cadre d’analyse <strong>de</strong> J.-P. BECHARD (2000) ............................................ 1494.7.2. Elaboration d’un cadre général d'analyse <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong>l’entrepreneuriat combinant les phases d’enseignement, les objectifs et lespédagogies ............................................................................................................... 151Conclusion du chapitre 4............................................................................................ 154CHAPITRE 5 - LE CADRE THEORIQUE DE REFERENCE ....................................................... 1575.1. Le cadre théorique <strong>de</strong> la recherche ..................................................................... 1595.1.1. Le cadre général <strong>de</strong> la recherche : le modèle <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> l'événemententrepreneurial <strong>de</strong> A. SHAPERO et L. SOKOL (1982).......................................... 1625.1.1.1. Les perceptions <strong>de</strong> désirabilité ................................................................ 1645.1.1.2. Les perceptions <strong>de</strong> faisabilité .................................................................. 1645.1.2. La théorie du comportement planifié <strong>de</strong> I. AJZEN (1991)............................ 1655.1.2.1. Les attitu<strong>de</strong>s associées au comportement................................................ 1675.1.2.2. Les normes subjectives ........................................................................... 1685.1.2.3. Les perceptions du contrôle comportemental ......................................... 1685.2. Deux modèles intégratifs <strong>de</strong> l'intention entrepreneuriale fondés sur la théorie ducomportement planifié ................................................................................................ 1715.2.1. Le modèle <strong>de</strong> N.F. KRUEGER et A.L. CARSRUD (1993).......................... 1725.2.2. Le modèle <strong>de</strong> E. AUTIO et alii (1997).......................................................... 173Conclusion du chapitre 5............................................................................................ 175CHAPITRE 6 - PROPOSITION D'UN MODELE DE <strong>L'INTENTION</strong> <strong>ENTREPRENEURIALE</strong>............. 1776.1. Définitions et acceptions <strong>de</strong>s variables explicatives <strong>de</strong> l'intention entrepreneurialeet hypothèses <strong>de</strong> recherche ......................................................................................... 1786.1.1. Les attitu<strong>de</strong>s associées au comportement ...................................................... 1816.1.1.1. L'idée ou le projet d’affaire..................................................................... 1836.1.1.2. La recherche d’informations ................................................................... 1856.1.2. Les normes subjectives.................................................................................. 1866.1.2.1. Les motivations <strong>de</strong> l'intention entrepreneuriale ...................................... 1886.1.2.2. La propension à la prise <strong>de</strong> risque : les perceptions <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> ladisparition <strong>de</strong> l’entreprise..................................................................................... 1926.1.2.3. La connaissance <strong>de</strong> modèles d'entrepreneur ........................................... 1946.1.3. Les perceptions du contrôle comportemental................................................ 1966.1.3.1. Les perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales ..................................... 197A. Les formations et programmes spécifiques en entrepreneuriat ou en créationd’entreprise ....................................................................................................... 198B. Les expériences professionnelles et associatives ......................................... 1996.1.3.2. Les perceptions <strong>de</strong> l’accessibilité aux ressources .................................. 2016.2. Un modèle explicatif <strong>de</strong> l'intention entrepreneuriale .......................................... 201Conclusion du chapitre 6............................................................................................ 203456


PARTIE III - METHODOLOGIE EMPIRIQUE, RESULTATS ET ANALYSES.. 205INTRODUCTION.......................................................................................................... 206CHAPITRE 7 - LA METHODOLOGIE EMPIRIQUE : UNE DEMARCHE HYPOTHETICO-DEDUCTIVEINSCRITE AU SEIN DE LA METHODE DE G.A. CHURCHILL (1979) ................................. 2077.1. Pourquoi avoir choisi une démarche hypothético-déductive appuyée sur uneapproche qualitative ? ................................................................................................ 2107.2. Une adaptation <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> G.A. CHURCHILL (1979) ............................. 2127.2.1. La phase exploratoire .................................................................................... 2147.2.1.1. Spécification du domaine du construit.................................................... 2147.2.1.2. Génération d'un échantillon d'items ........................................................ 2157.2.1.3. Collecte <strong>de</strong>s données ............................................................................... 2157.2.1.4. Purification <strong>de</strong> l'instrument <strong>de</strong> mesure.................................................... 2167.2.2. La phase <strong>de</strong> validation ................................................................................... 2167.2.2.1. Collecte <strong>de</strong>s données ............................................................................... 2167.2.2.2. Estimation <strong>de</strong> la fiabilité et <strong>de</strong> la validité................................................ 2177.2.2.3. Développement <strong>de</strong> normes...................................................................... 2177.3. L’enquête qualitative : les consultations d’experts ............................................. 2187.4. Le double test du projet <strong>de</strong> questionnaire............................................................ 2197.5. Elaboration du questionnaire .............................................................................. 2217.5.1. Présentation <strong>de</strong> l’objet <strong>de</strong> l’enquête............................................................... 2227.5.2. Les instruments <strong>de</strong> mesure : <strong>de</strong>s emprunts et <strong>de</strong>s constructions personnelles................................................................................................................................. 2237.5.2.1. Les expériences <strong>de</strong> travail ....................................................................... 2247.5.2.2. Les centres d’intérêt associatifs .............................................................. 2267.5.2.3. Les modèles d’entrepreneur .................................................................... 2277.5.2.4. Le cursus entrepreneurial ........................................................................ 2287.5.2.5. Les attitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales................................................................ 2307.5.2.6. Les motivations <strong>de</strong> concrétisation........................................................... 2327.5.2.7. La disponibilité <strong>de</strong>s ressources................................................................ 2357.5.2.8. Le choix <strong>de</strong> carrière................................................................................. 2367.5.3. La fiche signalétique...................................................................................... 2397.6. Métho<strong>de</strong> d’échantillonnage et composition <strong>de</strong>s populations observées.............. 2407.6.1. La population <strong>de</strong> référence : un échantillon <strong>de</strong> convenance.......................... 2427.6.2. L’échantillon témoin : la quête d’une homogénéité comparative ................. 2447.6.3. L’optimalité <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong>s échantillons....................................................... 2457.7. Procédure <strong>de</strong> recueil <strong>de</strong>s données : une auto-administration assistée................ 246Conclusion du chapitre 7............................................................................................ 247CHAPITRE 8 - CARACTERISTIQUES DESCRIPTIVES ET ANALYSES D’HOMOGENEITE .......... 2498.1. Les données socio-démographiques .................................................................... 2498.1.1. Le sexe........................................................................................................... 2508.1.2. L’âge.............................................................................................................. 2508.1.3. Le pays ou la région d’origine....................................................................... 2518.1.4. Le cursus antérieur......................................................................................... 2528.1.5. Le type <strong>de</strong> formation...................................................................................... 2548.1.6. Les raisons <strong>de</strong> l’intégration <strong>de</strong>s formations................................................... 2548.2. L’homogénéité <strong>de</strong>s échelles ................................................................................. 2578.2.1. La dimensionnalité ........................................................................................ 2578.2.2. La fiabilité .................................................................................................... 259457


8.3. Les tests et les analyses <strong>de</strong> con<strong>de</strong>nsation <strong>de</strong>s échelles ........................................ 2608.3.1. La variable "recherche d’informations" ........................................................ 2628.3.2. La variable "aspects <strong>de</strong> l’idée ou du projet d’entreprise".............................. 2668.3.3. La variable "besoin d’accomplissement" ...................................................... 2698.3.4. La variable "recherche <strong>de</strong> l’autonomie" ........................................................ 2728.3.5. La variable "propension à la prise <strong>de</strong> risque" ................................................ 2758.3.6. La variable "perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises par le biais<strong>de</strong> la formation" ....................................................................................................... 2828.3.7. La variable "perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises par le biais<strong>de</strong>s expériences professionnelles" ........................................................................... 2858.3.8. La variable "perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressources"............................ 2898.3.9. La variable "intention entrepreneuriale"........................................................ 297Conclusion du chapitre 8............................................................................................ 300CHAPITRE 9 - UN MODELE DE L’INTENTION <strong>ENTREPRENEURIALE</strong> VALIDE DANS UNCONTEXTE DE L’ENSEIGNEMENT DE L’ENTREPRENEURIAT............................................... 3029.1. Les métho<strong>de</strong>s explicatives et prédictives utilisées ............................................... 3039.1.1. L’analyse <strong>de</strong> régression simple...................................................................... 3039.1.2. L’analyse <strong>de</strong> la variance à 1 facteur .............................................................. 3049.1.3. La corrélation................................................................................................. 3059.2. Les tests et les analyses <strong>de</strong> validation <strong>de</strong>s hypothèses......................................... 3069.2.1. Les effets <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s associées au comportement sur l’intentionentrepreneuriale ....................................................................................................... 3069.2.1.1. L’influence <strong>de</strong> l’existence d’une idée ou d’un projet.............................. 3069.2.1.2. L’influence <strong>de</strong> la recherche d’informations ............................................ 3139.2.2. Les effets <strong>de</strong>s normes subjectives sur l’intention entrepreneuriale ............... 3209.2.2.1. L’influence <strong>de</strong>s motivations psychologiques .......................................... 3219.2.2.2. L’influence <strong>de</strong> la propension à la prise <strong>de</strong> risque.................................... 3259.2.2.3. L’influence <strong>de</strong> la connaissance <strong>de</strong> modèles d’entrepreneur.................... 3299.2.3. Les effets <strong>de</strong>s perceptions du contrôle comportemental sur l’intentionentrepreneuriale ....................................................................................................... 3399.2.3.1. L’influence <strong>de</strong>s perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises par lebiais <strong>de</strong> la formation............................................................................................. 3409.2.3.2. L’influence <strong>de</strong>s perceptions <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises par lebiais <strong>de</strong>s expériences professionnelles ................................................................. 3419.2.3.3. Influence <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s entrepreneuriales acquises avec les responsabilitésassociatives........................................................................................................... 3489.2.4. Influence <strong>de</strong>s perceptions <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s ressources sur l’intentionentrepreneuriale ....................................................................................................... 3529.2.5. Les effets concomitants <strong>de</strong>s variables quantitatives sur l’intentionentrepreneuriale ....................................................................................................... 3589.3. Un modèle explicatif et prédictif <strong>de</strong> l’intention entrepreneuriale testé dans lecadre <strong>de</strong> l’enseignement <strong>de</strong> l’entrepreneuriat ............................................................ 364Conclusion du chapitre 9............................................................................................ 366CONCLUSION GENERALE......................................................................................... 368BIBLIOGRAPHIE............................................................................................................... 382ANNEXES ........................................................................................................................ 412TABLES DES FIGURES....................................................................................................... 446TABLES DES TABLEAUX................................................................................................... 447458


TABLES DES ANNEXES..................................................................................................... 453459

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