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Commission DéchetsJeudi 4 novembre 2010A la Salle du Conseil <strong>de</strong> la CAMYSous la Prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> Monsieur Dominique BRAYE,Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la CAMY, Sénateur <strong>de</strong>s YvelinesEvolution <strong>de</strong> la réglementation et g<strong>est</strong>ion <strong>de</strong>s déchetsInstallations <strong>de</strong> compostage : nuisances et mise en conformitéCollectivités et industriels :Quel accompagnement <strong>de</strong> l’ADEME dans la prévention <strong>de</strong>s déchets ?- Compte <strong>rendu</strong> -


SOMMAIREOrdre du jour .............................................................................................................................. 3Liste <strong>de</strong>s part<strong>ici</strong>pants.................................................................................................................. 4Introduction, par Monsieur Dominique BRAYE, Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la CAMY, Sénateur <strong>de</strong>sYvelines.......................................................................................................................... 8I - Evolution <strong>de</strong> la réglementation et politique <strong>de</strong> g<strong>est</strong>ion <strong>de</strong>s déchetsPrésentation <strong>de</strong> la nouvelle nomenclature et <strong>de</strong> la prochaine circulaire d’application,par Monsieur Eric GAUCHER, Adjoint au chef du bureau <strong>de</strong> la planification et <strong>de</strong> lag<strong>est</strong>ion <strong>de</strong>s déchets, MEEDDM. .................................................................................. 12Présentation <strong>de</strong>s Plans régionaux d’élimination <strong>de</strong>s déchets (PREDD, PREDMA,PREDAS et le prochain PREDEC), par Monsieur Pierre-Loïc BERTAGNA, Chargé<strong>de</strong> mission déchets au Conseil Régional d’Ile <strong>de</strong> France. ............................................ 18II – Mise en conformité <strong>de</strong>s installations <strong>de</strong> compostage<strong>Le</strong>s exigences <strong>de</strong> la réglementation en matière <strong>de</strong> compostage, par Madame DelphineDUBOIS, Inspecteur <strong>de</strong>s installations classées à l’UT78 <strong>de</strong> la DRIEE....................... 29Témoignage <strong>de</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s nuisances olfactives dans l’installation<strong>de</strong> compostage SEPUR à Thiverval, par Madame Caroline HENRY, Chef <strong>de</strong> l'UnitéTerritoriale <strong>de</strong>s Yvelines, DRIEE, en l'absence <strong>de</strong> Monsieur VENOT, responsabled'exploitation………………………………………………………..………………...35Dispositifs <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s nuisances olfactives dans l’installation <strong>de</strong> compostageGENERIS à Champagne sur Oise, par Monsieur Arnaud CAILLOL, Directeurd’exploitation................................................................................................................ 34III – La prévention <strong>de</strong>s déchets : quel accompagnement <strong>de</strong> l’ADEME ?Présentation <strong>de</strong>s différents dispositifs d’accompagnement <strong>de</strong> l’ADEME <strong>de</strong>stinés auxindustriels et collectivités territoriales pour la prévention <strong>de</strong>s déchets, parMadame Valérie PLET, Chargée <strong>de</strong> mission déchets à l’ADEME Ile <strong>de</strong> France........ 44Clôture, par Dominique BRAYE, Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la CAMY, Sénateur <strong>de</strong>s Yvelines ..... 492


Ordre du jour♦ Introduction par Monsieur Dominique BRAYE, Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la CAMY,Sénateur <strong>de</strong>s Yvelines.I - Evolution <strong>de</strong> la réglementation et politique <strong>de</strong> g<strong>est</strong>ion <strong>de</strong>s déchets♦ La nouvelle nomenclature <strong>de</strong>s déchets et ses conséquences.Présentation <strong>de</strong> la nouvelle nomenclature et <strong>de</strong> la prochaine circulaired’application par Monsieur Eric GAUCHER, Adjoint au chef du bureau <strong>de</strong> laplanification et <strong>de</strong> la g<strong>est</strong>ion <strong>de</strong>s déchets, MEEDDM.♦ Planification régionale <strong>de</strong> l’élimination <strong>de</strong>s déchets.Présentation <strong>de</strong>s Plans régionaux d’élimination <strong>de</strong>s déchets (PREDD,PREDMA, PREDAS et le prochain PREDEC) par Monsieur Pierre-LoïcBERTAGNA, Chargé <strong>de</strong> mission au Conseil Régional d’Ile <strong>de</strong> France.II - Mise en conformité <strong>de</strong>s installations <strong>de</strong> compostage♦ <strong>Le</strong>s exigences <strong>de</strong> la réglementation en matière <strong>de</strong> compostage parMadame Delphine DUBOIS, Inspecteur <strong>de</strong>s installations Classées à l’UT78<strong>de</strong> la DRIEE.♦ Témoignage <strong>de</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s nuisances olfactives dansl’installation <strong>de</strong> compostage SEPUR à Thiverval parMonsieur Maxime VENOT, Responsable d’exploitation.♦ Dispositifs <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s nuisances olfactives dans l’installation <strong>de</strong>compostage GENERIS à Champagne sur Oise par Monsieur ArnaudCAILLOL, Directeur d’exploitation.III - La prévention <strong>de</strong>s déchets : quel accompagnement <strong>de</strong> l’ADEME ?♦ Présentation <strong>de</strong>s différents dispositifs d’accompagnement <strong>de</strong> l’ADEME<strong>de</strong>stinés aux industriels et collectivités territoriales pour la prévention<strong>de</strong>s déchets par Madame Valérie PLET, Chargée <strong>de</strong> mission déchets àl’ADEME Ile <strong>de</strong> France.3


CARRIERE MichelCAUCHI ChristopheCHAPUIS Clau<strong>de</strong>MAIRIE DES MUREAUXEMTA (VEOLIA PROPRETÉ)Union <strong>de</strong>s Amis Parc Naturel régionalHaute Vallée <strong>de</strong> ChevreuseCHATEAUZEL Claire COMMUNAUTÉ D'AGGLO DES 2RIVES DE LA SEINECHEVAMCE ClaudineCHUZEL Jean-PascalCLAVIER FlorentCOELHO DavidCOQUIN Marie-CatherineCOURTOIS CaroleDELAUNAY CatherineDOUARD VincentDRACOULI KatiaMAIRIE DE FOLLAINVILLE-DENNEMONTPRISM'O SASMAIRIE DE POISSYFCI MICROCONNECTIONSFrance PLASTIQUES RECYCLAGEITON SEINEMAIRIE D'AULNAY SUR MAULDRERENAULT FLINSMAIRIE DE POISSYDUBOIS Delphine Intervenante DRIEE IDF – UT 78DUBOURDEAU Pierre-LouisDUJARDIN RolandDUPILLE RoselyneDUTRU Clau<strong>de</strong>FAIVRE JackFIX Marie-FranceFONTANET ChristopheFOURNIÉ DenisFRANCOIS PauleGALLONE TonyDRIEE IDFINERISSARL P. DUPILLEMAIRIE DE BUCHELAYSITA/NOVERGIEMAIRIE DE FONTENAY MAUVOISINSITRUSEPURMAIRIE DE ROSNY/SEINERENAULT GUYANCOURT5


GAUCHER EricGHERDANE MehdiGIACOMONI JacquesGRANDCLÉMENT StéphaneHENRY CarolineHUGUET RichardIntervenant Ministère <strong>de</strong> l’EcologieLE PARISIENVALENEDUNLOPILLOReprésentante DRIEE /UT78AQUEREMHUILIO Marie-Christine DRIEE IDF – UT 78JOLIVEL JoëlLABALLERY NicolasLAMAS RosalbaLAVIGOGNE AlexandreLAVIGOGNE CynthiaLE BIHAN PaulLECOZ Clau<strong>de</strong>LESÉNÈCAL Clau<strong>de</strong>LEVREL MarcLOISEAU Clau<strong>de</strong>MADALENO ElisabethMAUREY DanielMIGEON VincentMAIRIE DE ROSNY/SEINEGSMALPACAMYMAIRIE DE LIMAYMAIRIE DE PORCHEVILLEMAIRIE DE BREUIL BOIS ROBERTGUERNES ENVIRONNEMENTFrance PLASTIQUES RECYCLAGECOMITÉ SAUVEGARDECHANTELOUP - IDFESARPSIVOM Arnouville-les-MantesUnion <strong>de</strong>s Maires <strong>de</strong>s YvelinesMORONVAL Fabrice DDT 78OBRY MichelORY MoniqueOSWALD AnnePrési<strong>de</strong>nt Communauté Communes Portesd'IDF/Maire Limetz-VillezCAPESA - DEF'SITSPI VALLÉE DE SEINE6


PALMEIRA EmmanuelPARISOT Jean-Clau<strong>de</strong>PARROT LucienPAVOT StéphanePHILIPPE ChristianPLET ValérieRAYMOND MarcROSATI CristinaRUPP NicolasSALAMITOU JacquesSAUQUES ValentinSMANIO Jean-LucSUAREZ HectorTEYSSIER ChristianTHERAUD ElodieTOMBAL DelphineTREMEL DanielTROGNON CatherineVENOT MaximeVILLERIO ThierryZAINO <strong>Le</strong>tiziaZLATIC NathalieFCI MICROCONNECTIONSCADEBCADEBMAIRIE DES MUREAUXMAIRIE DE MÉZIERES/SEINEIntervenante ADEMEMAIRIE D'ACHÈRESRADIO LFMNOVERGIE ILE DE FranceAFINEGEORDIFCAMYU.F.C. QUE CHOISIR - RÉGIONMANTAISESARL P. DUPILLECAMYOFFICE DÉVELOPPEMENT DURABLEMAIRIE DES MUREAUXCADEBMAIRIE DE FOLLAINVILLE-DENNEMONTIntervenant SEPUREMTA (VEOLIA PROPRETÉ)ALPAMAIRIE DE FAVRIEUX7


IntroductionPar Monsieur Dominique BRAYE, Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la CAMY, Sénateur <strong>de</strong>s YvelinesAvant <strong>de</strong> commencer notre Commission Déchets, je voudrais saluer toutes les personnes <strong>ici</strong>présentes.Cette Commission Déchets que j’ai le plaisir <strong>de</strong> prési<strong>de</strong>r a essentiellement pour objet <strong>de</strong>permettre aux membres du Secrétariat permanent pour la Prévention <strong>de</strong>s PollutionsIndustrielles <strong>de</strong> la Vallée <strong>de</strong> Seine (SPI Vallée <strong>de</strong> Seine) <strong>de</strong> se réunir et <strong>de</strong> débattre <strong>de</strong>squ<strong>est</strong>ions relatives aux déchets. Cette structure permet <strong>de</strong> mettre en relation lesprofessionnels, les élus, les associations, et tous les autres acteurs, <strong>de</strong> façon à pouvoir débattreensemble en toute transparence, et à pouvoir éclairer la connaissance <strong>de</strong> ceux qui l’ont un peumoins.Fin 2007, le Conseil d’orientation du SPI Vallée <strong>de</strong> Seine s’<strong>est</strong> tenu et a fixé les principauxaxes <strong>de</strong> travail <strong>de</strong> chaque <strong>commission</strong>, puisque le SPI Vallée <strong>de</strong> Seine <strong>est</strong> composé <strong>de</strong> quatre<strong>commission</strong>s. Dans le cadre <strong>de</strong> ce programme <strong>de</strong> travail, la Commission déchets d’octobre2007 a traité <strong>de</strong> la nouvelle politique <strong>de</strong> g<strong>est</strong>ion <strong>de</strong>s sites et sols pollués. Celle <strong>de</strong> mars 2009 aprésenté la nouvelle directive cadre déchets, ainsi que les filières innovantes <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>déchets dans les Yvelines. Par ailleurs, le SPI Vallée <strong>de</strong> Seine a produit en 2009 un nouveaugui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s déchets <strong>de</strong>s Yvelines, recensant les différentes filières <strong>de</strong> traitement disponibles surle département. Pour ceux qui n’auraient pas ce nouveau gui<strong>de</strong>, il <strong>est</strong> à votre disposition àl’entrée <strong>de</strong> la salle.Avec le Grenelle <strong>de</strong> l’Environnement et la transposition <strong>de</strong> la directive européenne du19 novembre 2008, l’actualité réglementaire concernant les déchets s’<strong>est</strong> beaucoup enrichie.Au cours <strong>de</strong> la Commission d’aujourd’hui, nous ne pourrons naturellement pas parler <strong>de</strong> tousles éléments <strong>de</strong> <strong>cette</strong> directive très riche et très <strong>de</strong>nse, mais nous abor<strong>de</strong>rons plusparticulièrement la modification <strong>de</strong> la nomenclature <strong>de</strong>s installations classées <strong>de</strong> traitement<strong>de</strong>s déchets. En effet, ces activités ne sont plus classées en fonction <strong>de</strong> la provenance <strong>de</strong>sdéchets, mais en fonction <strong>de</strong> leur nature et <strong>de</strong> leur dangerosité d’une part, et <strong>de</strong> leur mo<strong>de</strong> <strong>de</strong>traitement d’autre part.Monsieur GAUCHER, Adjoint au chef du Bureau <strong>de</strong> la Planification et <strong>de</strong> la G<strong>est</strong>ion <strong>de</strong>sdéchets du MEEDDM, nous exposera ce nouveau classement, ainsi que la prochainecirculaire d’application qui précisera les contraintes particulières pour chaque type <strong>de</strong>traitement <strong>de</strong>s déchets.<strong>Le</strong> Grenelle <strong>de</strong> l’Environnement préconise une réduction <strong>de</strong>s déchets à la source, et unediminution <strong>de</strong> 15% <strong>de</strong>s déchets <strong>de</strong>stinés à l’enfouissement ou à l’incinération, en renforçantles objectifs <strong>de</strong> recyclage et <strong>de</strong> valorisation. Ceci <strong>est</strong> très important, et vous savez que lesParlementaires travaillent actuellement sur la nouvelle TGAP pour essayer <strong>de</strong> faire en sortequ’elle n’augmente pas. Nous avons eu un large débat il y a 48 heures sur ce problèmepuisque <strong>cette</strong> taxe a une répercussion immédiate et évi<strong>de</strong>nte sur ce que payent les collectivitéslocales, donc sur ce que payent les administrés et les citoyens. Je le dis aux uns et aux autres,et je l’ai dit à Jean-Louis BORLOO et à Chantal JOUANNO, nous parlementaires avonsessayé <strong>de</strong> ménager le ren<strong>de</strong>ment indispensable avec une incitation à une conduite plusvertueuse <strong>de</strong>s différents acteurs.Ce sujet me tient d’autant plus à cœur que j’ai été personnellement le rapporteur <strong>de</strong> ce projet<strong>de</strong> loi du Grenelle sur toute la partie déchets, en plus <strong>de</strong>s autres parties sur l’habitat et les8


âtiments. L’objectif à atteindre <strong>est</strong> <strong>de</strong> limiter le traitement en installation <strong>de</strong> stockage oud’incinération à 60% <strong>de</strong>s déchets produits sur le territoire.Je profite <strong>de</strong> <strong>cette</strong> occasion pour vous informer que j’ai été prési<strong>de</strong>nt d’une missiond’information sénatoriale sur les traitements <strong>de</strong>s déchets en France. Nous avons souhaitéremettre les choses à plat parce que, dans notre pays, nous fonctionnons d’une façoncomplètement différente <strong>de</strong>s autres pays européens. L’ADEME a d’ailleurs attiré l’attentiondu Ministre sur le fait que s’il n’y a pas d’augmentation du nombre d’unités <strong>de</strong> traitement, soitd’incinération, soit <strong>de</strong> stockage, certains départements se trouveront dans <strong>de</strong>s situations trèsdiff<strong>ici</strong>les. J’attire l’attention <strong>de</strong>s uns et <strong>de</strong>s autres sur le fait que nous payons aujourd’hui leserreurs du passé en termes d’installations <strong>de</strong> valorisation énergétique, en un motd’incinération. Nous avons une <strong>de</strong>s réglementations les plus sévères d’Europe et toutes lesétu<strong>de</strong>s récentes prouvent que l’incinération <strong>est</strong> totalement inoffensive. Or, un certain nombred’associations r<strong>est</strong>e sur <strong>de</strong>s positionnements totalement idéologiques par rapport àl’incinération, et excessivement dommageables.Dans le cadre <strong>de</strong> <strong>cette</strong> mission, nous avons étudié la position <strong>de</strong> la Suè<strong>de</strong>, <strong>de</strong> l’Allemagne etdu Danemark. <strong>Le</strong>s Danois considèrent les usines d’incinération, qui sont d’ailleurs trèssouvent en plein milieu urbain, comme <strong>de</strong> simples chaufferies. Quel que soit le combustiblequ’on y met, que ce soit du déchet ou autre, l’essentiel pour eux <strong>est</strong> <strong>de</strong> chauffer, <strong>de</strong> produire<strong>de</strong> l’énergie et d’émettre naturellement <strong>de</strong>s effluents totalement inoffensifs pour la santéhumaine. Selon moi, dans ce domaine, il faut être pragmatique. Je sais bien qu’il y a eu Gillysur-Isèreet tous les problèmes que nous avons connus, et les responsabilités sont totalementpartagées à ce niveau, mais les acteurs que vous êtes doivent absolument transmettre cemessage <strong>de</strong> l’innocuité <strong>de</strong> l’incinération quand celle-ci respecte la législation.En termes <strong>de</strong> déchets, il faut d’abord en produire le moins possible. Sur ce point, je me batstous les jours pour la mise en place <strong>de</strong> filières métiers, notamment <strong>de</strong>s éco-organismes, mais ilfaut que l’eco-conception et l’éco-production soient au ren<strong>de</strong>z-vous. Il faut que l’on incite unpeu plus les acteurs <strong>de</strong> produits manufacturés afin qu’ils prennent en <strong>compte</strong> <strong>cette</strong> écoconceptionet <strong>cette</strong> éco-production <strong>de</strong> façon à ce que les déchets, une fois qu’ils sont sur lemarché, puissent être valorisés en fin <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> la meilleure façon. Il s’agit donc <strong>de</strong> préventiond’abord, ensuite d’éco-conception, d’éco-production, <strong>de</strong> valorisation matière et <strong>de</strong>valorisation énergétique.De toute façon, une fois que l’on a fait <strong>de</strong> la valorisation matière et <strong>de</strong> l’énergie au maximum,il r<strong>est</strong>e un reliquat qu’il faut mettre en centre <strong>de</strong> stockage. Il nous faut donc <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong>stockage, <strong>de</strong> la même façon qu’il nous faut <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> valorisation énergétique. Celarelève <strong>de</strong> la responsabilité <strong>de</strong> tous les acteurs sur les déchets, c’<strong>est</strong> très important. Sans cela, letraitement <strong>de</strong>s déchets pour nos administrés <strong>de</strong>viendra insupportable économiquement. Denombreux Prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> syndicats m’ont saisi sur le refus <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> voir leursfactures déchets augmenter alors que l’on leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> déjà d’être acteurs en triant leursdéchets. <strong>Le</strong>s Prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> syndicats disent que plus ils trient, plus ils payent et plus c’<strong>est</strong>lourd pour les ménages, et cela <strong>de</strong>vient totalement inacceptable.Je tenais, à <strong>cette</strong> occasion, à vous transmettre ce message car il me semble que cela relève <strong>de</strong>l’intérêt général et <strong>de</strong> l’intérêt sociétal. Nous voyons <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> Prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong>syndicats <strong>de</strong> traitement d’ordures ménagères en gran<strong>de</strong> difficulté pour faire voter leur budget.J’ai attiré l’attention du Ministre sur ce point, notamment au niveau <strong>de</strong> la TGAP. Cette taxecontribue certes au financement <strong>de</strong> l’ADEME qui en a certainement besoin, mais iln’empêche qu’en <strong>cette</strong> pério<strong>de</strong>, où l’on a une diminution du pouvoir d’achat <strong>de</strong>s ménages, ilfaut que les contraintes que l’on fait porter à nos concitoyens ne soient pas insupportables.9


Je tenais à faire <strong>cette</strong> digression, vous m’en excuserez, mais cela m’apparaissait être <strong>de</strong> maresponsabilité.La loi Grenelle I a prévu <strong>de</strong> limiter à 60% <strong>de</strong>s déchets produits sur le territoire la capacitémaximale <strong>de</strong>s usines d’incinération.Cet objectif passe notamment par un renforcement <strong>de</strong> la planification. Sur ce point,Monsieur Bertagna, chargé <strong>de</strong> mission déchets au Conseil régional d’Ile-<strong>de</strong>-France, nousprésentera les plans régionaux d’élimination <strong>de</strong>s déchets (PREDMA, PREDD, PREDAS,PREDEC, etc.) et il nous éclairera sur la signification <strong>de</strong> tous ces acronymes.Ces plans sont importants car, pour les zones où ils sont applicables, les décisions prises parles personnes morales <strong>de</strong> droit public doivent être compatibles avec ces plans, et lesprescriptions applicables aux installations existantes doivent être <strong>rendu</strong>es compatibles.<strong>Le</strong> compostage <strong>de</strong>s déchets organiques <strong>est</strong> une valorisation à encourager pour réduire la part<strong>de</strong> déchets à incinérer ou à enfouir. Dans une <strong>de</strong>uxième partie, Madame Dubois, Inspectrice<strong>de</strong>s installations classées à l’Unité territoriale <strong>de</strong>s Yvelines <strong>de</strong> la Direction RégionaleInterdépartementale <strong>de</strong> l’Environnement et <strong>de</strong> l’Energie (DRIEE), nous exposera lesexigences réglementaires qui s’appliquent aux installations <strong>de</strong> compostage.Par ailleurs, Monsieur Venot, responsable d’exploitation <strong>de</strong> la société SEPUR à Thiverval-Grignon, <strong>est</strong> souffrant et n’a pu être présent. Aussi, la DRIEE nous présentera les procédésmis en œuvre sur la plate-forme <strong>de</strong> compostage <strong>de</strong> déchets verts, pour lutter contre lesnuisances olfactives et produire un compost conforme à la norme. Il s’agit <strong>de</strong> <strong>cette</strong> fameusenorme NFU 44-051 dont tous les spécialistes d’Europe disent qu’elle va évoluer. Commetoujours, certains exploitants souhaitent un durcissement <strong>de</strong> la norme, d’autres souhaitent sonallègement. C’<strong>est</strong> un vaste débat que nous n’ouvrirons pas <strong>ici</strong> car ce serait bien trop long.Ensuite, Monsieur Caillol, Directeur d’exploitation <strong>de</strong> la société Généris à Champagne surOise, chez nos voisins du Val d’Oise, nous présentera le process mis en œuvre dans soninstallation <strong>de</strong> compostage d’ordures ménagères et les projets d’amélioration envisagés.Enfin, Madame Plet, chargée <strong>de</strong> mission déchets, présentera les dispositifs que proposel’ADEME pour l’accompagnement à la prévention <strong>de</strong>s déchets. Cela a été une gran<strong>de</strong> batailleque j’ai menée moi-même au Sénat afin <strong>de</strong> faire en sorte que le produit <strong>de</strong> la TGAP soitintégralement consacré aux politiques territoriales, notamment pour les plans <strong>de</strong> prévention.<strong>Le</strong> Ministre m’a assuré, encore hier, que ce serait bien le cas, mais il nous faudra cependantêtre vigilant lors <strong>de</strong> la prochaine loi <strong>de</strong> finances.Certains <strong>de</strong>s dispositifs <strong>de</strong> l’ADEME sont <strong>de</strong>stinés aux entreprises. Ils comprennent <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>sfinancières aux diagnostics <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>s déchets ou à l’inv<strong>est</strong>issement ciblé. D’autres,<strong>de</strong>stinés aux collectivités territoriales, encouragent notamment les plans et programmeslocaux <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>s déchets. Nous le faisons à la Communauté d’agglomération puisquenous avons un plan <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>s déchets.Ces présentations seront ponctuées par <strong>de</strong>s échanges avec la salle, que j’espère les plus richeset les plus ouverts possibles, et je souhaite que <strong>cette</strong> Commission soit l’occasion <strong>de</strong> nombreuxéchanges et que personne n’hésite à poser les qu<strong>est</strong>ions que ces sujets pourraient susciter.10


I - Evolution <strong>de</strong> la réglementation et politique <strong>de</strong> g<strong>est</strong>ion <strong>de</strong>s déchets11


La nouvelle nomenclature <strong>de</strong>s déchets et ses conséquencesPrésentation <strong>de</strong> la nouvelle nomenclature et <strong>de</strong> la prochaine circulaire d’application parMonsieur Eric GAUCHER, Adjoint au chef du bureau <strong>de</strong> la planification et <strong>de</strong> la g<strong>est</strong>ion <strong>de</strong>sdéchets, MEEDDM.Avant d’abor<strong>de</strong>r la présentation, je souhaiterais dire quelques mots sur la TGAP. Instituée parla loi <strong>de</strong> finances 2009, elle a connu une augmentation importante et programmée sur lesdécharges. Par ailleurs, <strong>est</strong> instituée une nouvelle TGAP sur l’incinération. Comme vous ledisiez justement, il a été convenu que l’ensemble <strong>de</strong>s re<strong>cette</strong>s perçues par l’Etat dans ce cadresoit reversé par l’ADEME aux collectivités territoriales pour qu’elles puissent mettre enœuvre, le plus facilement et le plus sereinement possible, les orientations du Grenelle <strong>de</strong>l’Environnement dans la perspective d’une augmentation du recyclage <strong>de</strong>s déchets.Cette TGAP fait l’objet d’une évaluation et d’un suivi assez renforcés du ministère <strong>de</strong>l’Ecologie puisque le bilan <strong>de</strong> la TGAP 2009 sera présenté lundi prochain au Conseil national<strong>de</strong>s déchets. L’ADEME et les services <strong>de</strong>s Douanes, qui perçoivent <strong>cette</strong> TGAP, viendrontdresser le bilan du premier exercice opéré en 2009.<strong>Le</strong> grand chantier sur la nomenclature <strong>de</strong>s installations classées <strong>est</strong> ouvert <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxans et <strong>de</strong>mi et concerne la révision <strong>de</strong> la nomenclature pour la rendre compatible avec lesprincipes mêmes d’appréciation <strong>de</strong>s dangers et <strong>de</strong>s inconvénients que génère une installationclassée.Je rappelle que la nomenclature <strong>de</strong>s installations classées <strong>est</strong> instituée par l’article L.511-2 duCo<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’Environnement. Il s’agit d’une liste <strong>de</strong> différentes activités et <strong>de</strong> différentessubstances utilisées dans le mon<strong>de</strong> industriel, <strong>cette</strong> liste hiérarchisant ces activités et cessubstances en fonction <strong>de</strong>s dangers et <strong>de</strong>s inconvénients que présente leur utilisation pourl’environnement.Quatre régimes existent aujourd’hui dans <strong>cette</strong> nomenclature :• un régime <strong>de</strong> déclaration : un régime <strong>de</strong> droit, le plus simple possible,• un régime d’enregistrement institué en 2009,• un régime d’autorisation quand un exploitant ou un industriel a besoin d’uneautorisation préfectorale avant <strong>de</strong> pouvoir exercer son activité,• un régime d’autorisation avec servitu<strong>de</strong> d’utilité publique qui couvre essentiellementles autorisations préfectorales pour les établissements représentant <strong>de</strong> grands risquesindustriels, notamment les établissements SEVESO.Cette nomenclature définit la clé d’entrée dans la législation <strong>de</strong>s installations classées, et lesprocédures administratives que chaque prétendant à une activité classée doit suivre avantd’exercer <strong>cette</strong> activité. Cela permet, dans le cadre d’une autorisation, <strong>de</strong> savoir quel <strong>est</strong> lepérimètre <strong>de</strong> consultation du public qui doit intervenir dans le cadre <strong>de</strong> l’instruction du dossier<strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’autorisation. Enfin, accessoirement, <strong>cette</strong> nomenclature fixe les coeff<strong>ici</strong>entsaffectés pour le calcul <strong>de</strong> la taxe à l’exploitation qui concerne exclusivement les installationssoumises à autorisation ou à autorisation avec servitu<strong>de</strong> d’utilité publique.12


La nomenclature se divise en <strong>de</strong>ux grosses parties avec <strong>de</strong>s rubriques à quatre chiffrescommençant par 1000. Toutes les rubriques 1000 concernent <strong>de</strong>s substances, l’on <strong>est</strong> plutôt làdans <strong>de</strong> la manipulation, du stockage et <strong>de</strong> l’emploi <strong>de</strong> substances qui présentent un risqueparticulier pour l’environnement. <strong>Le</strong>s rubriques 2000 concernent plutôt les secteursd’activités. Je ne les listerai pas toutes, mais il <strong>est</strong> à noter qu’une rubrique 27XX <strong>est</strong> prévuepour les activités du secteur <strong>de</strong>s déchets. Cette rubrique ne renfermait jusque là que très peud’activités puisque <strong>cette</strong> structuration <strong>de</strong> la nomenclature en co<strong>de</strong>s à quatre chiffres date <strong>de</strong>1992 et qu’à <strong>cette</strong> époque, les activités du secteur <strong>de</strong>s déchets avaient été exclues <strong>de</strong> la refonteglobale <strong>de</strong> la nomenclature. Jusqu’au 12 avril <strong>de</strong> <strong>cette</strong> année, persistaient pour les activités dusecteur <strong>de</strong>s déchets <strong>de</strong>s anciens co<strong>de</strong>s <strong>de</strong> nomenclature à trois chiffres, les plus connus étantle 322 pour le traitement <strong>de</strong>s résidus urbains et le 167 pour le traitement <strong>de</strong>s déchetsprovenant d’installations classées.Nous avons lancé la refonte <strong>de</strong> la nomenclature pour achever la révision engagée en 1992,sachant que les rubriques à trois chiffres avaient été créées en 1953. Ceci montre le délai quis’<strong>est</strong> écoulé entre ces <strong>de</strong>ux modifications <strong>de</strong> nomenclature, sachant que les installationsclassées <strong>de</strong> 1953 ne mettaient évi<strong>de</strong>mment pas en œuvre les mêmes procédés que cellesd’aujourd’hui. C’était donc une nécessité, tant sur le fond que sur la forme.Depuis 1992, nous avions quand même essayé <strong>de</strong> rajeunir <strong>cette</strong> nomenclature du secteur <strong>de</strong>sdéchets, nous nous étions toujours heurtés à <strong>de</strong>s difficultés parasites à ce travail <strong>de</strong> refonte,notamment <strong>de</strong>s difficultés <strong>de</strong> sémantique. Qu’<strong>est</strong>-ce qu’un déchet ? Qu’<strong>est</strong>-ce qu’un sousproduit? Qu’<strong>est</strong>-ce qu’un co-produit ? Tout cela rendait très complexe la classification <strong>de</strong>sinstallations qui prenaient en charge ce type <strong>de</strong> substances.En parallèle, en 1997-1998, nous avons eu les travaux d’élaboration <strong>de</strong> la codificationeuropéenne <strong>de</strong>s déchets, et nous avons dû suspendre nos travaux sur la nomenclature.Puis, beaucoup <strong>de</strong> directives sectorielles sont apparues et n’étaient pas tout à fait en accordavec notre ancienne nomenclature, ni même avec notre projet <strong>de</strong> nouvelle nomenclature, cequi a généré <strong>de</strong> nouvelles réflexions.Cette révision <strong>de</strong> nomenclature était nécessaire car les activités classées sous trois chiffres necouvraient pas l’ensemble <strong>de</strong>s déchets. Je vous ai cité les déchets urbains et les déchets <strong>de</strong>sinstallations classées, mais se posait la qu<strong>est</strong>ion <strong>de</strong>s déchets <strong>de</strong>s activités économiques quandceux-ci n’étaient pas tout à fait assimilables ni aux déchets urbains, ni aux déchets d’activitésclassées. Se posait aussi la qu<strong>est</strong>ion <strong>de</strong>s installations qui exerçaient leur activité sur <strong>de</strong>sdéchets très spécifiques, notamment les déchets <strong>de</strong> type sédiments, terres polluées,dangereuses ou non, les installations qui recyclaient les huiles alimentaires usagées. Tout celaavait bien du mal à trouver sa place dans l’ancienne nomenclature <strong>de</strong> 1953.<strong>Le</strong>s anciennes rubriques n’intégraient pas non plus l’évolution <strong>de</strong>s connaissances et <strong>de</strong>sprocédés industriels intervenue <strong>de</strong>puis 1953. Il n’y avait pas <strong>de</strong> rubrique pour laméthanisation, pour l’<strong>est</strong>érification d’huiles alimentaires usagées, pour le compostage <strong>de</strong>sdéchets, et la liste <strong>est</strong> bien plus longue que ces trois exemples. Ceci montre aussi que certainesactivités exercées, qui présentaient <strong>de</strong>s enjeux environnementaux assez importants, netrouvaient pas d’accroche pour entrer dans le champ <strong>de</strong> la législation <strong>de</strong>s installationsclassées.Enfin, les régimes administratifs attachés à ces anciennes rubriques apparaissaient quandmême peu proportionnés par rapport aux enjeux réels liés à l’environnement, et apparaissaientcontraignants pour les porteurs <strong>de</strong> projets. Si nous reprenons les rubriques 167 et 322, lerégime administratif par défaut était un régime d’autorisation préfectorale. Ceci conduisait àla mise en place d’une procédure relativement lour<strong>de</strong> avec la création d’un dossier <strong>de</strong>13


La nomenclature n’<strong>est</strong> qu’un catalogue, et il faut savoir comment l’appliquer <strong>de</strong> façon àgarantir une harmonisation sur le territoire et éviter <strong>de</strong>s distorsions <strong>de</strong> concurrence entre lesopérateurs.Une circulaire d’application <strong>est</strong> en cours <strong>de</strong> rédaction. A ce jour, elle fait une cinquantaine <strong>de</strong>pages et a été concertée <strong>de</strong>puis mai 2010. Elle ne <strong>de</strong>vrait pas tar<strong>de</strong>r à être signée.Cette circulaire essaye d’abord <strong>de</strong> lever une ambigüité. Ainsi, elle prend le principe <strong>de</strong> direqu’une installation <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> résidus <strong>de</strong> production implantée sur le site même <strong>de</strong>l’installation qui génère ces résidus n’<strong>est</strong> pas une installation <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> déchets, doncn’entre pas dans le champ <strong>de</strong> <strong>cette</strong> nouvelle nomenclature, sauf si l’installation <strong>de</strong> traitementprend en charge <strong>de</strong>s résidus d’autres provenances que l’installation génératrice ou si elleréalise une opération d’élimination. On reconnait par <strong>cette</strong> disposition qu’un producteur <strong>de</strong>résidus n’abandonne pas ses résidus lorsqu’il procè<strong>de</strong> in situ à leur traitement. Ses résidus neprennent donc pas la qualification <strong>de</strong> déchets, et c’<strong>est</strong> par l’application <strong>de</strong> la définition <strong>de</strong> ladirective Déchets que l’on arrive à ce raisonnement.De la même façon, les aires d’entreposage <strong>de</strong>s déchets sur les sites <strong>de</strong> leur production initialene sont pas soumises aux rubriques 27XX, notamment les aires <strong>de</strong> transit, d’entreposagetemporaires ou regroupements. Encore une fois, ce sont <strong>de</strong>s utilités d’entreposage temporaire<strong>de</strong> déchets générés par le producteur qui en gar<strong>de</strong> la maîtrise tant que les déchets sont dans lepérimètre <strong>de</strong> l’installation qu’il exploite. Nous considérons que ces installations ne sont passoumises aux rubriques du secteur <strong>de</strong>s déchets, sauf si la durée d’entreposage s’allonge et<strong>de</strong>vient supérieure à un ou trois ans selon que le déchet <strong>est</strong> <strong>de</strong>stiné à être éliminé ou valorisé,ce qui témoignerait <strong>de</strong> la transformation d’un site <strong>de</strong> production en un lieu <strong>de</strong> stockage <strong>de</strong>déchets quasiment définitif.La première clé pour savoir comment appliquer <strong>cette</strong> nomenclature <strong>est</strong> <strong>de</strong> bien connaître lacomposition du déchet. Celle-ci <strong>est</strong> dépendante <strong>de</strong>s inv<strong>est</strong>igations que feront les producteurs<strong>de</strong> déchets pour caractériser les déchets. Puisque nous raisonnons en termes <strong>de</strong> dangers et <strong>de</strong>potentiels <strong>de</strong> dangers, il faut que les producteurs <strong>de</strong> déchets prennent pleinement en charge leprincipe <strong>de</strong> responsabilité du contrôle <strong>de</strong>s filières auxquelles ils font appel. Il faut qu’ils soientcapables <strong>de</strong> communiquer à leurs pr<strong>est</strong>ataires <strong>de</strong> g<strong>est</strong>ion <strong>de</strong> déchets la composition <strong>de</strong>sdéchets. Comme <strong>cette</strong> nomenclature comporte <strong>de</strong>s régimes d’autorisation avec servitu<strong>de</strong>d’utilité publique pour les installations <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> déchets, quand ces installationsreçoivent <strong>de</strong>s déchets comportant <strong>de</strong>s substances SEVESO, il faudra que le producteur <strong>de</strong>sdéchets soit capable <strong>de</strong> dire que, dans ses déchets, il y a telle ou telle substance éligible à unclassement SEVESO, et dans telle concentration. Par <strong>cette</strong> nouvelle nomenclature, nousimposons une meilleure caractérisation <strong>de</strong>s déchets à la source dès le site <strong>de</strong> production.Cela signifie aussi, <strong>de</strong> façon complémentaire, que le traiteur qui prendra en charge ces déchetséligibles à un classement SEVESO doit s’assurer en permanence que les déchets et la quantité<strong>de</strong> substances SEVESO qu’il y a sur son site ne le fassent pas basculer d’un régime nonSEVESO à un régime SEVESO. Il faut donc que ce traiteur soit capable <strong>de</strong> mettre en placeune comptabilité « matières » <strong>de</strong>s substances SEVESO présentes sur son site. Ceci permettra<strong>de</strong> toujours statuer que l’installation <strong>est</strong> bien couverte par le régime administratif pour lequelelle a été autorisée.Cela part<strong>ici</strong>pe aussi à une plus gran<strong>de</strong> transparence <strong>de</strong>s informations puisque toutes cesinformations seront portées à la connaissance du public au travers <strong>de</strong>s enquêtes publiquesquand les installations sont soumises à autorisation, et <strong>de</strong>s CLIS quand les installations sontsoumises à l’obligation d’une <strong>commission</strong> locale d’information et <strong>de</strong> surveillance.15


La composition du déchet <strong>est</strong> un élément clé pour l’application correcte <strong>de</strong> <strong>cette</strong>nomenclature. Il faudra donc que les producteurs <strong>de</strong> déchets connaissent les substancesprésentes dans les déchets, en quelle concentration, et sachent s’il y a <strong>de</strong>s substancescancérogènes, mutagènes ou toxiques. Cela ira naturellement vers un étiquetage spécifique<strong>de</strong>s déchets pour bien repérer si ces déchets sont toxiques pour la santé, très toxiques,dangereux pour l’environnement, etc.Il n’y a rien <strong>de</strong> plus hétérogène qu’un déchet. Aussi, pour évaluer la présence <strong>de</strong> substancesSEVESO dans un déchet qui <strong>est</strong> finalement une matière très composite, nous sommesconscients <strong>de</strong>s difficultés. Nous sommes sur <strong>de</strong>s substances en mélange, souvent à <strong>de</strong>sconcentrations assez faibles. Aussi, nous avons mis en place <strong>de</strong>puis 2008 un groupe <strong>de</strong> travailavec les représentants <strong>de</strong>s professionnels concernés pour établir un gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> classementSEVESO qui sera <strong>de</strong>stiné à être appliqué par l’ensemble <strong>de</strong>s professionnels éligibles à unclassement SEVESO. Ce gui<strong>de</strong> a été assez compliqué à élaborer, et nous avons soumis uneversion avant-projet à l’été 2010, ce gui<strong>de</strong> spécifiant un protocole d’analyse <strong>de</strong>s déchetssusceptibles d’être classés SEVESO. En Europe, nous sommes le premier Etat membre àlancer le développement d’un protocole standard et homogène pour caractériser lacomposition d’un déchet, quel que soit son état physique (soli<strong>de</strong>, liqui<strong>de</strong>, gazeux, mixte). Toutcela <strong>est</strong> assez compliqué et nous avons eu malheureusement peu d’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> nos homologueseuropéens, ce qui explique aussi les réactions post-concertation où les entités concertées nousont souligné que le document était diff<strong>ici</strong>le d’appropriation et que son caractère opérationneln’était pas avéré. Nous avons pris en <strong>compte</strong> ces remarques, et nous rédigeons actuellementune nouvelle version <strong>de</strong> ce gui<strong>de</strong> avec un objectif <strong>de</strong> pragmatisme et d’opérabilité. Ceci dit, lesujet SEVESO <strong>est</strong> un sujet complexe par lui-même, et l’accrocher aux déchets le complexifieencore plus, mais nous ne désespérons pas d’arriver prochainement à la publication d’uneversion 1 <strong>de</strong> ce gui<strong>de</strong> assez facile à appliquer.Pour cela, nous avons i<strong>de</strong>ntifié trois familles <strong>de</strong> déchets :• les déchets dangereux, petits, conditionnés et provenant <strong>de</strong> déchetteries. Nous nepouvons pas <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r aux collectivités locales <strong>de</strong> faire une caractérisation poussée<strong>de</strong>s déchets. Aussi, nous avons pris le principe <strong>de</strong> définir <strong>de</strong>s ratios <strong>de</strong> substancesprésentes dans certains types <strong>de</strong> déchets reçus en déchetterie. Cette approche <strong>est</strong>validée. <strong>Le</strong> projet <strong>de</strong> gui<strong>de</strong> qui sortira marquera la validation <strong>de</strong> <strong>cette</strong> approche parratios.• <strong>Le</strong>s déchets conditionnés provenant <strong>de</strong> laboratoires, <strong>de</strong>s déchets un peu spécifiques oùles professionnels nous ont proposé une approche par ratios sans toutefois nousjustifier la validité <strong>de</strong> ces ratios. Nous avons engagé une expertise avec l’ INERIS quinous ai<strong>de</strong> sur ce travail, et à qui nous avons posé <strong>de</strong>ux qu<strong>est</strong>ions : le bien-fondé d’uneapproche par ratios et, dans le cas où nous retiendrions <strong>cette</strong> approche par ratios, lafaçon <strong>de</strong> garantir le caractère raisonnable <strong>de</strong>s ratios proposés.• <strong>Le</strong>s déchets reçus en vrac où la première idée était <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r une analysesystématique à chaque réception <strong>de</strong>s déchets. Nous avons bien compris que c’étaitlourd <strong>de</strong> conséquences, tant en termes opérationnels qu’en termes financiers. Aussi,nous proposons une approche graduée en réservant l’analyse en <strong>de</strong>rnier ressort, c’<strong>est</strong>à-direque lorsque nous n’aurons pas d’éléments suffisamment démonstrateurs par labibliographie et les données communiquées par les producteurs du déchet, et que nousn’aurons pas réussi à savoir exactement la composition du déchet, nous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ronsque l’analyse soit faite à la réception du déchet.Pour mettre en œuvre <strong>cette</strong> nouvelle nomenclature, il faut tenir <strong>compte</strong> du bénéfice <strong>de</strong>l’antériorité, une disposition réglementaire prévue par le Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’Environnement. <strong>Le</strong>s16


Planification <strong>de</strong> l’élimination <strong>de</strong>s déchetsPrésentation <strong>de</strong>s Plans régionaux d’élimination <strong>de</strong>s déchets (PREDD, PREDMA,PREDAS et le prochain PREDEC) par Monsieur Pierre-Loïc BERTAGNA, Chargé <strong>de</strong>mission déchets au Conseil Régional d’Ile <strong>de</strong> France.Bonjour à tous,Je suis Pierre-Loïc Bertagna, Chargé <strong>de</strong> mission déchets au Conseil régional d’Ile-<strong>de</strong>-France,au sein <strong>de</strong> la Direction <strong>de</strong> l’Environnement, et particulièrement pour les départements du Vald’Oise, <strong>de</strong>s Yvelines et <strong>de</strong> l’Essonne.Je vais vous présenter les différentes compétences en matière <strong>de</strong> planification <strong>de</strong> déchets quela Région a menées ces trois ou quatre <strong>de</strong>rnières années.<strong>Le</strong> PREDMA (Plan régional <strong>de</strong> planification <strong>de</strong>s déchets ménagers et assimilés), le PREDD(Plan régional d’élimination <strong>de</strong>s déchets dangereux), le PREDAS (Plan régional d’élimination<strong>de</strong>s déchets d’activités <strong>de</strong> soins) sont les trois planifications approuvées par les élus finnovembre 2009. S’ajoutera un prochain plan en cours <strong>de</strong> délibération sur les déchets <strong>de</strong>chantiers, le PREDEC. En parallèle, a été signé avec l’ADEME un accord-cadre <strong>de</strong> cinq ansautour d’un plan régional <strong>de</strong> prévention. L’objectif <strong>de</strong> ce plan <strong>est</strong> d’accompagner lescollectivités qui se lanceraient dans <strong>de</strong>s programmes d’actions <strong>de</strong> prévention conventionnésavec l’ADEME.L’objectif <strong>de</strong>s trois plans, PREDMA, PREDD et PREDAS, était <strong>de</strong> faire une photographie àun instant T, l’année 2005 en l’occurrence, <strong>de</strong>s gisements <strong>de</strong> déchets produits sur le territoirefrancilien et <strong>de</strong>s installations <strong>de</strong> traitement disponibles.Sur <strong>cette</strong> base, ont été dressées <strong>de</strong>s prospectives en prenant en <strong>compte</strong> les évolutionsréglementaires, l’amélioration <strong>de</strong>s objectifs fixés sur les déchets, notamment les objectifs duGrenelle, l’évolution <strong>de</strong> la démographie et <strong>de</strong> l’activité économique, et ce à l’horizon <strong>de</strong> dixans, soit 2019 pour les trois plans. En fonction <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>s gisements et <strong>de</strong>s objectifs àatteindre, il s’agissait <strong>de</strong> voir comment réagir sur le parc d’installations <strong>de</strong> traitement en place,c’<strong>est</strong>-à-dire i<strong>de</strong>ntifier les besoins <strong>de</strong> créations <strong>de</strong> filières ou d’installations et encadrer <strong>de</strong>sfilières ayant vocation à être développées.Pour chacun <strong>de</strong>s trois plans, a été établi un programme d’actions pour favoriser l’atteinte <strong>de</strong>sobjectifs inscrits, ceux-ci étant <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> prévention, <strong>de</strong> valorisation matière etorganique, <strong>de</strong> valorisation énergétique au niveau incinération, et <strong>de</strong> stockage <strong>de</strong>s déchets.Ces plans sont opposables à toutes les décisions publiques, et notamment lors du dépôt <strong>de</strong>dossiers <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’autorisation d’exploiter. <strong>Le</strong>s services <strong>de</strong> l’Etat doivent vérifier lacompatibilité <strong>de</strong>s projets avec les dispositions inscrites dans les plans, mais nous verronsultérieurement comment cela peut se matérialiser concrètement.• <strong>Le</strong> PREDMAPour ce qui <strong>est</strong> du PREDMA, je vous propose un bref rappel <strong>de</strong>s quantités concernées.En Ile-<strong>de</strong>-France, la production <strong>de</strong> déchets ménagers et assimilés était environ <strong>de</strong> 5,5 millions<strong>de</strong> tonnes en 2005, soit un ratio <strong>de</strong> 490 kilos par habitant et par an. Cela concernait les déchetsménagers et assimilés, c’<strong>est</strong>-à-dire tous les déchets collectés par le service public, notamment18


ceux <strong>de</strong>s ménages et une petite partie <strong>de</strong>s activités du territoire. Dans le PREDMA, sontcompris également les déchets dangereux produits par les ménages ou par les activités duterritoire, notamment au niveau <strong>de</strong>s déchetteries, les déchets d’activités <strong>de</strong> soins produits parles ménages, notamment par les particuliers en auto-traitement, avec <strong>de</strong>s difficultés d’offres<strong>de</strong> collecte pour ces particuliers. Sur 5,5 millions <strong>de</strong> tonnes <strong>de</strong> déchets, un peu moins <strong>de</strong> 2,5millions <strong>de</strong> tonnes concernent les déchets d’activités assimilées.<strong>Le</strong>s plans ont été élaborés selon <strong>de</strong>s approches filières, c’<strong>est</strong>-à-dire que chaque plan concernel’ensemble <strong>de</strong>s gisements et <strong>de</strong>s filières <strong>de</strong> traitement selon les spécif<strong>ici</strong>tés <strong>de</strong>s déchets. Ainsi,le PREDMA concerne la filière <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s déchets non dangereux, le PREDD la filière<strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s déchets dangereux, le PREDAS la filière <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s déchetsd’activités <strong>de</strong> soins à risques infectieux. <strong>Le</strong> futur PREDEC concernera les déchets <strong>de</strong>chantiers et sera plutôt concentré sur la g<strong>est</strong>ion <strong>de</strong>s inertes, notamment les installations <strong>de</strong>stockage <strong>de</strong>s déchets inertes.Dans le PREDMA, sont aussi concernés les déchets d’activités non collectées dans le cadredu service public, représentant toutefois <strong>de</strong>s volumes importants, mais aussi les résidus <strong>de</strong>l’assainissement.Sur les 5,5 millions <strong>de</strong> tonnes <strong>de</strong> déchets ménagers et assimilés en 2005, environ 65% étaientenvoyés vers les filières d’incinération et <strong>de</strong> valorisation.Trois axes d’objectifs ont été inscrits dans le PREDMA : <strong>de</strong>s objectifs en matière <strong>de</strong>prévention <strong>de</strong> la production et <strong>de</strong> la nocivité <strong>de</strong>s déchets, <strong>de</strong>s objectifs en termes <strong>de</strong>valorisation matière, <strong>de</strong>s objectifs en matière <strong>de</strong> valorisation organique, que ce soit <strong>de</strong> manièreautonome, notamment le compostage dom<strong>est</strong>ique, mais aussi par <strong>de</strong>s installations collectives<strong>de</strong> type plateformes <strong>de</strong> compostage et autres. Ces trois axes d’objectifs débouchent surl’objectif final du PREDMA qui <strong>est</strong> <strong>de</strong> réduire la quantité d’ordures ménagères résiduelles àéliminer.Je vous détaille maintenant l’ensemble <strong>de</strong>s objectifs inscrits dans le PREDMA.En matière <strong>de</strong> prévention quantitative, le PREDMA a fait l’évaluation <strong>de</strong>s gisements produitsen 2005, soit 490 kilos par habitant et par an, et a fixé l’objectif <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> <strong>cette</strong>production à 440 kilos par habitant en 2019. Cet objectif sera notamment atteint par la miseen place <strong>de</strong> programmes <strong>de</strong> prévention, d’actions <strong>de</strong> compostage dom<strong>est</strong>ique, <strong>de</strong> réemploi <strong>de</strong>sencombrants, etc.En matière <strong>de</strong> prévention qualitative, l’objectif du PREDMA <strong>est</strong> <strong>de</strong> séparer <strong>de</strong> manièreefficace les déchets dangereux produits par les ménages <strong>de</strong>s ordures ménagères résiduelles.Pour l’instant, au regard du foncier <strong>de</strong> l’Ile-<strong>de</strong>-France et du faible nombre <strong>de</strong> déchetteries,nous avons un captage assez faible sur <strong>cette</strong> typologie <strong>de</strong> déchets qui présentent pourtant <strong>de</strong>srisques environnementaux et sanitaires, notamment pour les opérateurs <strong>de</strong> collecte.<strong>Le</strong> PREDMA a <strong>de</strong>s objectifs ambitieux sur les déchets dangereux <strong>de</strong>s ménages et la réduction<strong>de</strong>s déchets <strong>de</strong>s ménages. Je pense notamment aux inci<strong>de</strong>nts pouvant se produire sur <strong>de</strong>schaînes <strong>de</strong> tri car les particuliers, n’ayant pas beaucoup <strong>de</strong> collectes pour séparer leursseringues, les mettent dans <strong>de</strong>s bouteilles en plastique. Celles-ci se retrouvent sur une chaîne<strong>de</strong> tri et les opérateurs, triant à la main, peuvent se piquer, ce qui peut entraîner <strong>de</strong>sconséquences importantes.Par rapport à ces objectifs <strong>de</strong> prévention, le périmètre n’<strong>est</strong> pas i<strong>de</strong>ntique à celui inscrit dansle Grenelle, notamment au niveau <strong>de</strong>s programmes locaux <strong>de</strong> prévention. Ceci dit, ils sontcompatibles et le PREDMA englobe un périmètre un peu plus large que celui du Grenelle qui19


concernait uniquement la collecte <strong>de</strong>s OMR (ordures ménagères résiduelles) et la collectesélective.Un <strong>de</strong>s objectifs du PREDMA en matière <strong>de</strong> valorisation matière porte sur le taux <strong>de</strong>recyclage <strong>de</strong>s emballages. Cet objectif <strong>est</strong> compatible avec le Grenelle, mais nous mettronsdavantage <strong>de</strong> temps pour y parvenir. Concrètement, notre objectif <strong>est</strong> <strong>de</strong> 75% <strong>de</strong> taux <strong>de</strong>recyclage <strong>de</strong>s emballages à l’horizon 2019, le Grenelle l’imposant à l’horizon 2012. Ceci dit,au regard du contexte francilien, <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong>nses et <strong>de</strong>s difficultés <strong>de</strong> collecte et <strong>de</strong>recyclage, nous nous donnerons plus <strong>de</strong> temps pour atteindre cet objectif national.Un autre objectif porte sur les installations, notamment au niveau du taux <strong>de</strong> refus <strong>de</strong> tri surles collectes sélectives, du taux <strong>de</strong> valorisation, du taux <strong>de</strong>s déchets occasionnels, collectésnotamment par les déchetteries, du taux <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong>s DEEE (déchets d’équipementsélectriques et électroménagers) et <strong>de</strong> valorisation <strong>de</strong>s mâchefers. Par rapport à ces objectifs,au niveau <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> tri <strong>de</strong>s emballages, journaux, revues et magazines, les capacités sontsuffisantes et il n’<strong>est</strong> pas nécessaire <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s installations supplémentaires. En revanche,pour les DEEE et les déchets occasionnels, il <strong>est</strong> nécessaire <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> tri,et pas seulement <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> transfert et <strong>de</strong> massification.Pour ce qui <strong>est</strong> <strong>de</strong> la valorisation organique, l’objectif du PREDMA <strong>est</strong> <strong>de</strong> doubler lescomposts produits en Ile-<strong>de</strong>-France. Nous étions à 200 000 tonnes en 2005, et visons400 000 tonnes en 2019. Cela passera par <strong>de</strong>s solutions <strong>de</strong> compostage dom<strong>est</strong>ique, mais aussipar <strong>de</strong>s solutions collectives et <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> compostage. Au niveau <strong>de</strong>s installations,l’objectif <strong>est</strong> que les composts en sortie <strong>de</strong>s installations répon<strong>de</strong>nt à la norme NFU 44-051,et que les taux d’extraction <strong>de</strong> la part organique <strong>de</strong>s OMR, pour ce qui <strong>est</strong> <strong>de</strong>s installationsrecevant <strong>de</strong>s OMR, soient au moins <strong>de</strong> 40%.Pour ce qui <strong>est</strong> <strong>de</strong>s installations, l’on pourra développer <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> compostage <strong>de</strong> déchetsvégétaux et <strong>de</strong> déchets, notamment sur la petite couronne. Par ailleurs, nous <strong>est</strong>imons que lesinstallations <strong>de</strong> compostage <strong>de</strong>s ordures ménagères résiduelles sont suffisantes, car il peut yavoir <strong>de</strong>s problèmes sur la norme <strong>de</strong>s composts par la suite. De même, les capacités <strong>de</strong>méthanisation sont suffisantes sur l’Ile-<strong>de</strong>-France.Concernant la valorisation énergétique, les types d’installations concernées sont l’incinérationvia les UIOM (usine d’incinération d’ordures ménagères), la méthanisation et le stockage <strong>de</strong>sdéchets non dangereux. L’objectif <strong>est</strong> d’augmenter la valorisation énergétique, notamment surl’incinération, par le développement <strong>de</strong> réseaux <strong>de</strong> chaleur donc l’augmentation <strong>de</strong> débouchés,ceci en accord avec les dispositions <strong>de</strong> la directive cadre <strong>de</strong> 2008 qui ten<strong>de</strong>nt, pour cesinstallations, vers un ren<strong>de</strong>ment supérieur à 60% en termes <strong>de</strong> génération électrique et <strong>de</strong>chaleur. Pour ce qui <strong>est</strong> du stockage <strong>de</strong>s déchets non dangereux, un objectif <strong>est</strong> <strong>de</strong> développerla g<strong>est</strong>ion du biogaz, ce qui peut se faire sur les installations <strong>de</strong> stockage <strong>de</strong> déchets nondangereux.Nous avons également <strong>de</strong>s objectifs en matière <strong>de</strong> transport alternatif <strong>de</strong> déchets : transporterplus <strong>de</strong> quantité par voie d’eau ou par voie ferrée. L’objectif en 2019 <strong>est</strong> <strong>de</strong> doubler lesquantités transportées en 2005, soit + 500 000 tonnes <strong>de</strong> déchets ménagers transportés parvoie d’eau ou voie ferrée. En matière <strong>de</strong> transport <strong>de</strong>s déchets on ne fonctionne pas <strong>de</strong> façonoptimale par voie ferrée.Par ailleurs, en rapport avec le Grenelle <strong>de</strong> l’Environnement, il y a un objectif <strong>de</strong>généralisation <strong>de</strong> la re<strong>de</strong>vance spéciale pour les activités économiques, mais aussi un objectif<strong>de</strong> généralisation et <strong>de</strong> mise en place <strong>de</strong> la re<strong>de</strong>vance incitative visant à faire payer en fonction<strong>de</strong> la production <strong>de</strong> déchets.20


Je vous présente un cas précis par rapport à la faisabilité <strong>de</strong>s plans, notamment sur les usinesd’incinération d’ordures ménagères. <strong>Le</strong> PREDMA n’a souligné aucun besoin <strong>de</strong> nouvellesusines d’incinération à horizon 2019. Concrètement, si un exploitant présentait un dossier <strong>de</strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’autorisation d’exploiter pour un incinérateur, il y aurait incompatibilité avec leplan et ce dossier ne pourrait pas être accepté. Ceci signifie qu’en Ile-<strong>de</strong>-France, la capacitéglobale technique annuelle d’incinération ne pourra pas augmenter jusqu’en 2019.Concernant le stockage <strong>de</strong>s déchets non dangereux, nous aurons besoin d’une certaine réserve<strong>de</strong> capacité en stockage pour faire face aux aléas. Aussi, nous procé<strong>de</strong>rons à un rééquilibrageterritorial en Ile-<strong>de</strong>-France. Beaucoup <strong>de</strong> capacités sont installées en Seine et Marne donc, àl’horizon 2019, <strong>de</strong> nouvelles capacités ne pourront être acceptées que sur les départements duVal d’Oise <strong>de</strong>s Yvelines ou <strong>de</strong> l’Essonne.• <strong>Le</strong> PREDDNous avons vu que 5,5 millions <strong>de</strong> tonnes <strong>de</strong> déchets ménagers et assimilés étaient collectéesdans le cadre du service public, mais dans le cadre du PREDD et du PREDAS, la production<strong>de</strong>s déchets dangereux <strong>est</strong> <strong>de</strong> 750 000 tonnes en Ile-<strong>de</strong>-France. Nous ne sommes donc pas surles mêmes échelles <strong>de</strong> gisements. En allant plus loin dans l’évaluation <strong>de</strong> ces tonnages, sur750 000 tonnes, environ 250 000 tonnes proviennent d’activités <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s déchets. Cesont <strong>de</strong>s déchets secondaires créés par <strong>de</strong>s activités ayant déjà pour but <strong>de</strong> traiter soit <strong>de</strong>sdéchets ménagers, soit <strong>de</strong>s déchets dangereux. Un autre tonnage important (200 000 tonnes)concerne les terres polluées, et c’<strong>est</strong> une spécif<strong>ici</strong>té <strong>de</strong> la Région Ile-<strong>de</strong>-France. Finalement,les déchets dangereux issus <strong>de</strong>s activités industrielles (industries, traitements <strong>de</strong> surfaces,chimie) sont assez peu importants par rapport aux autres.Une particularité par rapport aux déchets dangereux concerne les gisements <strong>de</strong> déchetsdangereux diffus. Ils ont été évalués à environ 130 000 tonnes, soit 15 à 20% du gisementtotal. Ces gisements proviennent soit <strong>de</strong>s ménages, donc issus d’activités <strong>de</strong> bricolage ou <strong>de</strong>jardinage, soit d’activités économiques <strong>de</strong> type PME-PMI qui ont parfois du mal à séparer <strong>de</strong>manière conforme leurs déchets dangereux. La problématique rési<strong>de</strong> dans la faiblesse <strong>de</strong>soffres <strong>de</strong> collecte, et beaucoup <strong>de</strong> ces déchets partent soit dans les réseaux d’assainissement,soit en mélange avec les ordures ménagères.Dans le spectre <strong>de</strong>s différentes natures <strong>de</strong> déchets dangereux produits en Ile-<strong>de</strong>-France, il y aune prédominance <strong>de</strong>s terres polluées (30%), les autres déchets soli<strong>de</strong>s (20%) sont notamment<strong>de</strong>s déchets <strong>de</strong> stabilisation, c’<strong>est</strong>-à-dire les déchets dangereux, qui avant d’être enfouis encentres <strong>de</strong> stockage, sont stabilisés. Il y a également une part importante <strong>de</strong> résidusd’épuration <strong>de</strong>s fumées, notamment <strong>de</strong>s fumées d’incinérateurs d’ordures ménagères.Pour faire le lien avec les techniques <strong>de</strong> traitements utilisées, environ 40% <strong>de</strong>s déchetsdangereux produits en Ile-<strong>de</strong>-France sont traités par stockage. La filière arrivant <strong>de</strong>rrière <strong>est</strong>celle du traitement <strong>de</strong>s terres polluées.En Ile-<strong>de</strong>-France, par rapport au traitement <strong>de</strong>s déchets dangereux, nous avons une largeautosuffisance sur les installations d’élimination, c’<strong>est</strong>-à-dire stockage et incinération. Enrevanche, nous trouvons peu <strong>de</strong> filières <strong>de</strong> valorisation <strong>de</strong>s déchets dangereux <strong>de</strong> type huiles,solvants, les installations <strong>de</strong> valorisation <strong>de</strong> ces déchets étant disposées aux franges <strong>de</strong> l’Ile<strong>de</strong>-France.Il faut gar<strong>de</strong>r à l’esprit que 40% <strong>de</strong>s déchets dangereux traités en Ile-<strong>de</strong>-France neproviennent pas d’Ile-<strong>de</strong>-France. Pour les filières <strong>de</strong> déchets dangereux, nous rendons serviceà certaines régions voisines qui ne sont pas forcément bien dotées en matière d’installations.21


<strong>Le</strong>s différents objectifs inscrits dans le PREDD portent aussi sur l’utilisation <strong>de</strong> transportsalternatifs à la route pour certaines natures <strong>de</strong> déchets dangereux qui pourraient s’y prêter, <strong>de</strong>sdéchets transportables en conteneurs notamment.Au niveau <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> traitement, un objectif <strong>est</strong> qu’au moins 80% <strong>de</strong>s déchetsdangereux qui arrivent sur les installations <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s déchets dangereux en Ile-<strong>de</strong>-France proviennent soit <strong>de</strong> la région Ile-<strong>de</strong>-France, soit <strong>de</strong>s régions limitrophes, ceci afin quela région Ile-<strong>de</strong>-France ne <strong>de</strong>vienne pas une solution <strong>de</strong> traitement pour les déchets dangereuxfrançais qui arriveraient <strong>de</strong> plus loin. Sinon, en termes <strong>de</strong> bilans environnementaux <strong>de</strong>sfilières, le transport ne serait pas forcément très intéressant.Nous avons aussi <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> valorisation matière sur certaines natures <strong>de</strong> déchetsdangereux qui s’y prêtent bien, et surtout <strong>de</strong>s objectifs ambitieux en matière <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong>sdéchets diffus qui posent <strong>de</strong>s problèmes environnementaux car ils sont mal collectés.L’objectif <strong>est</strong> <strong>de</strong> passer d’une situation <strong>de</strong> collecte très faible en 2005 à <strong>de</strong>s taux plus élevésen 2019, non pas <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> 100% comme le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rait la réglementation, mais nousvisons un point d’étape en 2019 pour améliorer la situation.• <strong>Le</strong> PREDASPour le PREDAS, en termes <strong>de</strong> gisement, la production en Ile-<strong>de</strong>-France <strong>est</strong> d’environ32 000 tonnes. Il s’agit <strong>de</strong>s déchets d’activités <strong>de</strong> soins à risques et infectieux, c’<strong>est</strong>-à-diretous les déchets qui présentent un risque infectieux, notamment les déchets produits par lesétablissements <strong>de</strong> soins, les particuliers en auto-traitement à dom<strong>ici</strong>le et les professionslibérales <strong>de</strong> santé. Sur la totalité du gisement, environ 27 000 tonnes sont produites par <strong>de</strong>gros établissements <strong>de</strong> soins où, concrètement, la situation <strong>est</strong> plutôt bonne puisqu’il y a <strong>de</strong>scircuits bien i<strong>de</strong>ntifiés <strong>de</strong> collecte et <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s déchets. Il r<strong>est</strong>e un effort à faire sur lag<strong>est</strong>ion <strong>de</strong>s déchets provenant <strong>de</strong>s professionnels libéraux <strong>de</strong> santé et <strong>de</strong>s particuliers. L’onretrouve encore trop souvent les déchets à risques infectieux en mélange avec les autresdéchets produits que sont les ordures ménagères.<strong>Le</strong>s filières <strong>de</strong> traitement sont <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux sortes en Ile-<strong>de</strong>-France : l’incinération qui <strong>est</strong> soit enco-incinération avec les ordures ménagères, soit spécifique, et le prétraitement pardésinfection qui, pour simplifier, <strong>est</strong> une grosse autoclave où les déchets sont broyés, montésen température et en pression. Ensuite, les déchets peuvent être assimilés à <strong>de</strong>s orduresménagères.En termes d’installations, nous avons une large autosuffisance en terme <strong>de</strong> capacité <strong>de</strong>traitement <strong>de</strong>s DASRI (Déchets d'Activité <strong>de</strong> Soins à Risques Infectieux) installées en Ile-<strong>de</strong>-France. Nous constatons <strong>de</strong>s imports limités <strong>de</strong>s régions voisines, et <strong>de</strong>s exports qui ten<strong>de</strong>nt àdisparaitre.En termes d’objectifs relatifs aux installations, malgré la large autosuffisance franciliennepour le traitement <strong>de</strong> ces déchets, nous souhaitons laisser la possibilité d’une diversificationd’offres <strong>de</strong> traitement. Nous voulons permettre notamment le développement <strong>de</strong> prétraitementpar désinfection qui, pour les établissements <strong>de</strong> soins, peut parfois présenter une solution <strong>de</strong>traitement plus locale, avec plus <strong>de</strong> proximité.Nous avons <strong>de</strong>ux types d’objectifs par rapport aux producteurs <strong>de</strong> DASRI.Pour les établissements <strong>de</strong> soins où la g<strong>est</strong>ion <strong>de</strong>s déchets se réalise plutôt bien, l’enjeu portesur la réduction <strong>de</strong>s déchets par une plus gran<strong>de</strong> rigueur dans le tri. En effet, dans cesétablissements <strong>de</strong> soins, notamment par principe <strong>de</strong> précaution, la tendance <strong>est</strong> <strong>de</strong> mettre dansla poubelle DASRI plus <strong>de</strong> déchets qu’il ne faudrait. In fine, cela renchérit les coûts <strong>de</strong>22


traitement pour les établissements <strong>de</strong> soins puisque les coûts <strong>de</strong> la filière DASRI ne sont pasles mêmes que ceux <strong>de</strong> la filière <strong>de</strong>s déchets ménagers.L’autre objectif porte sur le captage <strong>de</strong>s DASRI produits par les particuliers en autotraitementet par les professionnels libéraux <strong>de</strong> santé. Pour les particuliers en auto-traitement,en 2005, le taux <strong>de</strong> collecte était <strong>de</strong> 5%. Ainsi, les seringues utilisées par les diabétiques oupour tout autre type <strong>de</strong> pathologies peuvent se retrouver sur <strong>de</strong>s chaînes en centre <strong>de</strong> tri oudans <strong>de</strong>s sacs poubelles OMR, avec <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> piqures pour les opérateurs <strong>de</strong> collecte.• <strong>Le</strong> PREDEC<strong>Le</strong> PREDEC <strong>est</strong> un plan en préfiguration. Il concerne les déchets <strong>de</strong> chantiers. <strong>Le</strong> Grenellenous permettra notamment <strong>de</strong> constituer une <strong>commission</strong> consultative et <strong>de</strong> commencerformellement l’élaboration du plan et les phases <strong>de</strong> consultation.Il s’agit d’une nouvelle compétence attribuée au Conseil régional. Actuellement, <strong>de</strong>s plansdépartementaux et un plan interdépartemental pour la petite couronne couvrent le territoire.La principale différence <strong>est</strong> que ces plans ne sont pas opposables alors que le PREDEC lesera.En termes <strong>de</strong> programmation, un séminaire régional se tiendra fin novembre prochain, avecnotamment <strong>de</strong>s visites organisées sur différents sites <strong>de</strong> valorisation <strong>de</strong> déchets <strong>de</strong> chantiers. Ily aura ensuite la constitution d’un comité technique et <strong>de</strong> groupes <strong>de</strong> travail pour avancerconcrètement sur l’élaboration et l’écriture du plan. Si cela se mettait en place début 2011,nous pourrions aboutir début 2012 vers une première version du PREDEC.Pour finir, les différents plans fixent <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> prévention soit quantitatifs, par la baisse<strong>de</strong> production <strong>de</strong> déchets, soit qualitatifs, par une meilleure captation <strong>de</strong>s déchets dangereuxet <strong>de</strong>s déchets d’activités <strong>de</strong> soins. L’un <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> ces objectifs <strong>est</strong> ledispositif <strong>de</strong>s programmes locaux <strong>de</strong> prévention que certaines collectivités mettent en place.Dans ce territoire du SPI Vallée <strong>de</strong> Seine, la CAMY, <strong>Le</strong>s Mureaux et Conflans-Sainte-Honorine se sont engagées dans la mise en œuvre <strong>de</strong> tels programmes. Ces programmeslocaux <strong>de</strong> prévention déclinent <strong>de</strong>s actions permettrant d’atteindre les objectifs <strong>de</strong>s plans.La Région Ile-<strong>de</strong>-France a été missionnée par l’ADEME pour accompagner les porteurs <strong>de</strong>programmes locaux <strong>de</strong> prévention. Pour cela, nous recevons une subvention <strong>de</strong> l’ADEME.Notre objectif <strong>de</strong> performance <strong>est</strong> que 80% <strong>de</strong> la population francilienne soit couverte par unprogramme local <strong>de</strong> prévention à l’horizon 2014. Fin 2010, nous <strong>de</strong>vrions être à 50% <strong>de</strong> lapopulation. Du travail r<strong>est</strong>e à faire, mais cela a plutôt bien commencé.En termes d’objectifs d’activités, nous avons une mobilisation et un accompagnement <strong>de</strong>scollectivités et <strong>de</strong>s programmes locaux <strong>de</strong> prévention. Cela passe par <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> mise enréseau, <strong>de</strong>s ateliers techniques entre techn<strong>ici</strong>ens et référents <strong>de</strong>s programmes dans lescollectivités et la mise à disposition <strong>de</strong> contenus <strong>de</strong> formation.23


Qu<strong>est</strong>ions / remarques <strong>de</strong>s part<strong>ici</strong>pantsChristophe FONTANET (SITRU).- Je n’ai pas entendu parler <strong>de</strong>s déchets <strong>de</strong>s vétérinaires,notamment <strong>de</strong>s cadavres d’animaux.Pierre-Loïc BERTAGNA.- Nous sommes là sur une filière spécifique qui concernenotamment l’équarrissage, et qui <strong>est</strong> hors périmètre du PREDAS.Christophe FONTANET (SITRU).- Ce n’<strong>est</strong> donc pas une bonne qu<strong>est</strong>ion.Dominique BRAYE.- C’<strong>est</strong> une bonne qu<strong>est</strong>ion puisque c’<strong>est</strong> un vrai problème. La réponse aété apportée bien avant car, déjà en 1995, le problème <strong>de</strong> l’équarrissage avait été soulevé.Pour les animaux, il existe <strong>de</strong>s crématoriums et même <strong>de</strong>s cimetières. En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> cela, lescadavres d’animaux relèvent <strong>de</strong> la filière équarrissage.Grégory BLIN (SITREVA).- Concernant le PREDMA, où en <strong>est</strong>-on <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> centres<strong>de</strong> stockage <strong>de</strong> déchets prévus à Allainville et à Saint-Escobille ?Caroline HENRY.- Il y a en effet un projet pour Saint-Escobille (Essonne) pour lequel, mesemble-t-il, l’enquête publique a eu lieu. Je ne sais pas où en <strong>est</strong> le Préfet <strong>de</strong> l’Essonne sur ceprojet. Dans les Yvelines, un dossier a été déposé en 2004 par la Société SITA pour un projet<strong>de</strong> centre sur Allainville. Ce projet <strong>est</strong> aujourd’hui retiré car la Société SITA se concentre surle projet <strong>de</strong> Saint-Escobille.Tony GALLONE (Responsable industriel Renault Environnement).- Ma premièrequ<strong>est</strong>ion porte sur le nombre relativement faible <strong>de</strong> déchetteries dans la région, ma <strong>de</strong>uxièmesur le taux <strong>de</strong> collecte avoisinant 30% pour les activités industrielles. Dans un horizon àcourt, moyen et long terme, avez-vous un plan pour développer le nombre <strong>de</strong> déchetteries etles lieux <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong> certaines matières premières secondaires, donc <strong>de</strong>s déchets nondangereux, qui permettraient une meilleure valorisation dans les secteurs industriels dédiés ?Pierre-Loïc BERTAGNA.- Nous comptons 150 déchetteries en Ile-<strong>de</strong>-France, et l’objectif<strong>de</strong>s plans départementaux <strong>est</strong> <strong>de</strong> 300 déchetteries. Il <strong>est</strong> vrai que nous avons un sérieux déf<strong>ici</strong>tsur ces équipements. Dans le même temps, <strong>de</strong>s problématiques <strong>de</strong> foncier font qu’il <strong>est</strong>compliqué pour les collectivités d’en implanter. Dans <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong>nses où il <strong>est</strong> diff<strong>ici</strong>led’implanter <strong>de</strong>s installations fixes, nous voyons s’implanter <strong>de</strong>s solutions plutôt mobiles quipermettent notamment aux particuliers, et parfois aux activités artisanales et aux PME-PMI,<strong>de</strong> se séparer en priorité <strong>de</strong>s déchets dangereux. L’objectif fort <strong>est</strong> <strong>de</strong> doubler les déchetteriesen place et nous y parviendrons aussi par le développement <strong>de</strong> systèmes complémentaires telsque <strong>de</strong>s déchetteries mobiles voire <strong>de</strong>s déchetteries professionnelles qui sont plutôt sousmaîtrise d’ouvrage privée. Ceci dit, nous ne voyons pas beaucoup <strong>de</strong> projets émerger en Ile<strong>de</strong>-France.Dominique BRAYE.- Pour la CAMY, nous avons un projet <strong>de</strong> création <strong>de</strong> déchetterie à l’<strong>est</strong>sur Guerville. Nous avons eu la mauvaise surprise <strong>de</strong> découvrir que les sols étaientextrêmement pollués, le projet <strong>de</strong> déchetterie <strong>est</strong> donc en suspens <strong>compte</strong> tenu du coûtinsupportable induit. Au regard <strong>de</strong> l’activité qui sera produite, il nous faut étudier s’il y apossibilité <strong>de</strong> faire une dépollution correcte et correspondant à l’usage <strong>de</strong> la déchetterie.24


Ceci dit, il <strong>est</strong> vrai que nous rencontrons beaucoup <strong>de</strong> problématiques <strong>de</strong> ce type. Unedéchetterie, pour être attractive, doit être située le plus près possible <strong>de</strong>s déposants. <strong>Le</strong> rayond’attractivité doit être <strong>de</strong> quatre ou cinq kilomètres. Nous avons une déchetterie quifonctionne très bien, avec 55 000 déposants par an, ce qui <strong>est</strong> considérable. Nous avons aussiune déchetterie pour les professionnels qu’ils utilisent d’ailleurs <strong>de</strong> façon assidue plutôt que<strong>de</strong> venir masqués dans la déchetterie ouverte aux particuliers.Pierre-Loïc BERTAGNA.- Pour la création <strong>de</strong> ces équipements, notamment le projet animépar la CAMY, le Conseil régional peut apporter <strong>de</strong>s subventions.Dominique BRAYE.- Y compris pour la dépollution <strong>de</strong>s sols ? L’ADEME <strong>de</strong>vrait se lancerdans ce type d’ai<strong>de</strong>.Valérie PLET.- Il existe un service « sites et sols pollués » à l’ADEME, ce serait donc unequ<strong>est</strong>ion à poser. Pour ma part, je m’occupe <strong>de</strong> trois départements : les Yvelines, la Seine-et-Marne et le Val-<strong>de</strong>-Marne.Dominique BRAYE.- J’invite mon Directeur qui <strong>est</strong> dans la salle à saisir le service « Sites etsols pollués » <strong>de</strong> l’ADEME, et nous regar<strong>de</strong>rons cela avec attention.Dominique BRAYE.- J’aimerais poser quelques qu<strong>est</strong>ions puisque j’ai la chance d’avoir <strong>de</strong>sprofessionnels autour <strong>de</strong> moi. Toutes les collectivités ont fait la promotion du compostagedom<strong>est</strong>ique, la CAMY la première en proposant un prix attractif pour les composteursindividuels. Toutes les étu<strong>de</strong>s prouvent que c’<strong>est</strong> le type même <strong>de</strong> fausses bonnes idées. Eneffet, pour faire un bon compostage dom<strong>est</strong>ique, il faut y passer du temps, être motivé et avoirun minimum <strong>de</strong> connaissances. Très peu <strong>de</strong> personnes font correctement leur compostagedom<strong>est</strong>ique et, selon les étu<strong>de</strong>s, dans 92% <strong>de</strong>s cas, il <strong>est</strong> prouvé que cela produit du méthanequi, en termes <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre, <strong>est</strong> vingt fois supérieur au CO2. Je l’ai dit à messervices mais comme nous avions un certain nombre <strong>de</strong> composteurs sur les bras, je ne saispas s’ils sont allés dans le sens vertueux pour l’écologie ou vertueux pour les finances <strong>de</strong> laCAMY en continuant à les distribuer. Il n’en r<strong>est</strong>e pas moins que nous avons découvert cela,il faudrait donc peut-être revoir ce point.Pierre-Loïc BERTAGNA.- Vous mettez le doigt sur la qu<strong>est</strong>ion <strong>de</strong> l’accompagnement <strong>de</strong>shabitants par <strong>de</strong>s relais qui pourraient être <strong>de</strong>s associations, <strong>de</strong>s jardiniers, etc. Il faudraitréunir les pratiquants du compostage dom<strong>est</strong>ique afin d’améliorer les pratiques. Nombre <strong>de</strong>composteurs sont distribués aux habitants mais, au bout d’un moment, ils ne sont plus utilisés,notamment en raison <strong>de</strong>s o<strong>de</strong>urs. Or, normalement, avec une bonne utilisation, il n’y auraitpas ce type <strong>de</strong> souci.Dominique BRAYE.- Quand je vois <strong>de</strong>s villes, comme Lille qui mettent à disposition <strong>de</strong>sparticuliers toute une armée <strong>de</strong> maîtres composteurs, je me dis qu’il ne faut pas oublier queles choses qui fonctionnent bien sont les choses simples.Eric GAUCHER.- Au ministère, nous nous sommes posé la qu<strong>est</strong>ion et avons <strong>de</strong>mandé uneévaluation à l’ADEME sur le compostage dom<strong>est</strong>ique, tant d’un point <strong>de</strong> vue financier quetechnique. L’on peut aussi se poser la qu<strong>est</strong>ion <strong>de</strong> la légitimité <strong>de</strong> l’extension massive <strong>de</strong> lacollecte sélective, les bio-déchets en particulier. Je rappelle que le compostage <strong>est</strong> une activité<strong>de</strong> g<strong>est</strong>ion <strong>de</strong> déchets et qu’il faut un minimum <strong>de</strong> professionnalisme pour gérer correctementles déchets. Il faut aussi <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> contrôle pour vérifier que le compost produit <strong>est</strong> <strong>de</strong>qualité. Nous parlions précé<strong>de</strong>mment <strong>de</strong> conformité à la norme NFU 44-051 et il sembleraitdiff<strong>ici</strong>le <strong>de</strong> dire que les industriels se doivent <strong>de</strong> respecter <strong>cette</strong> norme <strong>de</strong> qualité minimale, et25


<strong>de</strong> laisser tout un chacun faire son compost <strong>de</strong> moindre qualité et le remettre au sol dans <strong>de</strong>sconditions non maîtrisées.Valérie PLET.- <strong>Le</strong>s opérations <strong>de</strong> promotion du compostage dom<strong>est</strong>ique sont d’actualité enIle-<strong>de</strong>-France et nous traitons beaucoup <strong>de</strong> dossiers <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> subventions. Noussommes vigilants sur l’accompagnement <strong>de</strong>s habitants car ils sont maîtres d’œuvre. S’ilsdéci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> ne pas composter, le composteur ne fonctionnera pas seul. Ce n’<strong>est</strong> pas un bac oùl’on met les déchets, mais un bac où l’on doit composter ses déchets. Au sein <strong>de</strong> <strong>cette</strong>assemblée, sont présentes <strong>de</strong>s collectivités pionnières qui ont mis <strong>de</strong>s moyens humains pouraccompagner les habitants. L’ADEME ne subventionne pas la mise à disposition <strong>de</strong>composteurs, mais l’accompagnement pour que les habitants soient formés aux bonnespratiques du compostage dom<strong>est</strong>ique par un accompagnement <strong>de</strong> la collectivité dans la durée.Nous avons <strong>de</strong>s organismes <strong>de</strong> formation prêts à nous ai<strong>de</strong>r, et la Région met en place <strong>de</strong>sformations spécifiques pour l’habitat collectif. Des moyens sont donc mis en œuvre pour vousaccompagner et pour que les habitants se retrouvent. Cela amène aussi du lien social, celarend <strong>de</strong> la vie aux communes, notamment par le biais <strong>de</strong> rencontres, et <strong>de</strong>s communesprésentes au sein <strong>de</strong> l’assemblée sont pionnières en ce sens.Monique ORY (Prési<strong>de</strong>nte du CAPESA – Collectif d’Association pour la Protection <strong>de</strong>l’Environnement en Seine Aval).- Je voudrais revenir sur le problème <strong>de</strong>s inertes car, selonmoi, il n’<strong>est</strong> pas traité. Si j’ai bien compris, les déchets inertes n’étaient pas traités par lesICPE. Derrière les inertes, nous voyons bien qu’il s’agit <strong>de</strong>s déchets <strong>de</strong>s travaux publics etpersonne ne sait quoi faire <strong>de</strong> ces déchets. <strong>Le</strong>s établissements classés ne s’en occuperont plusdonc qui contrôlera tous ces déchets ? J’ai entendu parler du plan PREDEC, mais ilconcerne apparemment la valorisation <strong>de</strong>s déchets <strong>de</strong> démolition. Que vont <strong>de</strong>venir tous cesdéchets <strong>de</strong>s travaux publics dont on ne sait que faire ?Caroline HENRY.- En effet, ces déchets ne seront pas suivis par les installations classées,mais ils ne l’ont jamais été. Certaines exploitations <strong>de</strong> carrières qui ont l’obligation <strong>de</strong>réaménagement acceptaient <strong>de</strong> traiter les déchets inertes, c’<strong>est</strong>-à-dire les déchets produits lors<strong>de</strong> construction <strong>de</strong> routes ou <strong>de</strong> bâtiments. Une nouvelle réglementation a mis en place lesinstallations <strong>de</strong> stockage <strong>de</strong> déchets inertes qui sont gérées par la Direction départementale<strong>de</strong>s Territoires. Celle-ci propose <strong>de</strong>s autorisations préfectorales et contrôle ces installations.De plus, à partir du moment où l’on fait un aménagement, on peut réutiliser les terres. Si c’<strong>est</strong>pour un aménagement précis, alors ce n’<strong>est</strong> plus du tout soumis à une installation <strong>de</strong> stockage<strong>de</strong> déchets inertes.Auparavant, quand il n’y avait pas <strong>cette</strong> réglementation d’installations <strong>de</strong> stockage <strong>de</strong>sdéchets inertes, que faisait-on <strong>de</strong> ces déchets ? Quand vous vous promenez sur <strong>de</strong>s routes,vous voyez ce que l’on appelle <strong>de</strong>s collines antibruit. Or, ce n’était pas du tout antibruit, maiscela donnait un exutoire pour mettre ces terres car on ne savait pas où les mettre. Aujourd’hui,nous essayons <strong>de</strong> tracer un peu plus pour ne pas faire n’importe quoi en aménagementspaysagers.Dominique BRAYE.- Avant <strong>de</strong> passer la parole aux orateurs suivants, je voudrais dire quepour les élus qui sont nombreux dans la salle, la mise en place <strong>de</strong>s filières REP(Responsabilité Elargie du Producteur) <strong>est</strong> très importante. Il s’agit <strong>de</strong> la mise en place <strong>de</strong> laresponsabilité élargie au producteur <strong>de</strong> façon à ce que le consommateur paye le traitement<strong>de</strong>s produits en fin <strong>de</strong> vie plutôt que le contribuable. Sur ce point, nous comptons sur les gensdu Ministère en charge <strong>de</strong> l’Ecologie. Je parle par exemple <strong>de</strong> la filière sur les déchets diffus26


spécifiques, cela <strong>de</strong>vait se mettre en place au 1 er janvier 2010, cela a été reporté au1 er janvier 2011 et l’on dit déjà au ministère que le décret ne sera pas prêt pour le 1 er janvier2011.Par ailleurs, il y a la filière DASRI et, à ce propos, quand vous parlez <strong>de</strong>s DASRI <strong>de</strong>sménages, parlez-vous uniquement <strong>de</strong>s piquants et <strong>de</strong>s coupants ou parlez-vous aussi <strong>de</strong>spansements et autres ? C’<strong>est</strong> un vrai problème, d’autant que la collecte n’<strong>est</strong> pas du tout lamême.Il ne faut pas oublier non plus la filière sur l’ameublement pour laquelle nous avons aussivoté un amen<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> façon à ce qu’il y ait une vraie responsabilité élargie auxproducteurs. Je r<strong>est</strong>e persuadé que c’<strong>est</strong> la seule façon <strong>de</strong> pousser les producteurs à faire <strong>de</strong>l’éco-conception et <strong>de</strong> l’éco-production. Tant qu’ils n’auront pas à part<strong>ici</strong>per au traitement<strong>de</strong> leurs produits en fin <strong>de</strong> vie, ils seront moins motivés. Tout le mon<strong>de</strong> <strong>est</strong> d’accord surl’objectif et la philosophie, encore faut-il faire réellement ce qu’il faut pour parvenir à leconcrétiser.Eric GAUCHER.- C’<strong>est</strong> aussi une volonté du ministère d’aller vers le développement <strong>de</strong> cetype <strong>de</strong> filières et d’organisations. Ceci dit, le constat <strong>est</strong> qu’il y a quatre filières REPexistantes, quatre organisations différentes et quatre montages financiers et techniquesdifférents. Notre souhait <strong>est</strong> d’arriver à harmoniser le fonctionnement <strong>de</strong> ces différentesfilières <strong>de</strong> façon à les rendre plus transparentes et plus opérationnelles, avant d’envisagerl’extension <strong>de</strong>s filières REP à d’autres flux spécifiques <strong>de</strong> déchets.Dominique BRAYE.- Pour les DEEE (Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques),il y a même trois éco-organismes concurrents sur la même filière !27


II – Mise en conformité <strong>de</strong>s installations <strong>de</strong> compostage28


<strong>Le</strong>s exigences <strong>de</strong> la réglementation en matière <strong>de</strong> compostagepar Madame Delphine DUBOIS, Inspecteur <strong>de</strong>s installations classées à l’UT78 <strong>de</strong> la DRIEEEn fait, la réglementation et l’évolution <strong>de</strong> la nomenclature montrent que l’on souhaite faire<strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> valorisation <strong>de</strong>s déchets, et les rendre les plus utiles possible avant <strong>de</strong> s’enséparer. Ceci rejoint l’idée <strong>de</strong> faire d’un produit un déchet. Il y a donc <strong>de</strong>ux logiques, unelogique déchet qui, en termes <strong>de</strong> compostage, impliquera l’obligation d’avoir un pland’épandage, et une logique produit qui permet <strong>de</strong> faire d’un déchet un compost normé ouhomologué. C’<strong>est</strong> vers cela que tend la législation.Il <strong>est</strong> possible <strong>de</strong> faire du compostage <strong>de</strong> différents types <strong>de</strong> déchets : déchets verts, boues <strong>de</strong>stations d’épuration d’eaux urbaines, certaines boues <strong>de</strong> stations d’épuration industrielle(agroalimentaire ou papeterie), fraction fermentescible <strong>de</strong>s ordures ménagères et certainssous-produits animaux. Ces déchets peuvent être seuls ou en mélange.La nomenclature <strong>de</strong>s installations classées a été modifiée en premier lieu en octobre 2009, et acréé une rubrique <strong>de</strong> compostage, la rubrique 2780. Elle vise les installations <strong>de</strong> traitementaérobie <strong>de</strong> déchets non dangereux ou <strong>de</strong> matières végétales brutes ayant, le cas échéant, subiune étape <strong>de</strong> méthanisation. Cette rubrique <strong>est</strong> divisée en trois :• la 2780-1 concerne le compostage <strong>de</strong> matières végétales brutes, d’effluents d’élevagesou <strong>de</strong> matières stercoraires, c’<strong>est</strong>-à-dire l’intérieur <strong>de</strong>s appareils dig<strong>est</strong>ifs <strong>de</strong>s animaux.Cette rubrique comporte <strong>de</strong>s seuils. Ainsi, on <strong>est</strong> en autorisation si on <strong>est</strong> en quantité<strong>de</strong> matières traitées supérieure à 30 tonnes par jour, ou en déclaration si la quantité <strong>est</strong>inférieure à 30 tonnes par jour et supérieure à 3 tonnes par jour. En-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong>3 tonnes par jour, l’on n’<strong>est</strong> pas une installation classée.• La 2780-2 concerne le compostage <strong>de</strong> la fraction fermentescible <strong>de</strong>s orduresménagères, <strong>de</strong> <strong>de</strong>nrées végétales déclassées, <strong>de</strong> boues <strong>de</strong> stations d’épuration ou <strong>de</strong>boues d’industries diverses, issues <strong>de</strong> l’agroalimentaire par exemple. Ces déchetspeuvent être seuls ou en mélange avec d’autres déchets <strong>de</strong> type végétaux ou effluentsd’élevages. Là aussi, il y a <strong>de</strong>ux régimes : l’autorisation si l’on <strong>est</strong> supérieur à20 tonnes par jour en quantité <strong>de</strong> matières traitées, la déclaration si l’on <strong>est</strong> entre 2 et20 tonnes par jour.• La 2780-3 concerne tous les autres types <strong>de</strong> compostage, et <strong>est</strong> soumise au régimed’autorisation sans seuil.L’activité <strong>de</strong> compostage nécessite d’autres activités qui ont pour but <strong>de</strong> préparer la matière,<strong>de</strong> la stocker ou <strong>de</strong> préparer les mélanges. En principe, une installation qui fait du compostage<strong>est</strong> également classée suivant d’autres rubriques comme la 2260 qui traite <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong>broyage, la 1532 qui traite <strong>de</strong>s dépôts <strong>de</strong> bois qui servent <strong>de</strong> structurants, la 2171 qui concerneles dépôts <strong>de</strong> fumiers, engrais, supports <strong>de</strong> culture et la 2170 qui concerne la fabricationd’engrais.L’on peut être classé en 2780 pour une activité <strong>de</strong> compostage, et il <strong>est</strong> possible que l’activitén’aille pas à la fin du processus <strong>de</strong> compostage, fasse autre chose <strong>de</strong>s matières entrantes etfasse juste <strong>de</strong> l’amen<strong>de</strong>ment.29


Au niveau <strong>de</strong>s textes réglementant <strong>cette</strong> activité, il y a <strong>de</strong>ux arrêtés. <strong>Le</strong> premier du22 avril 2008 concerne les activités soumises à autorisation, le <strong>de</strong>uxième du 7 janvier 2002concerne les activités soumises à déclaration. Ensuite, l’arrêté du 18 mars 2004 a imposél’application obligatoire <strong>de</strong> certaines normes, notamment la NFU 44-095 qui concerne lecompostage <strong>de</strong> boues. L’arrêté du 21 août 2007 a imposé l’application <strong>de</strong> la NFU 44-051 quiconcerne le compostage <strong>de</strong>s déchets verts.En matière <strong>de</strong> compostage, certains sous-produits animaux peuvent aussi être compostés etceci <strong>est</strong> encadré par <strong>de</strong>s règlements communautaires. <strong>Le</strong> règlement CE n° 1774 <strong>de</strong> 2002 fixeles exigences en matière <strong>de</strong> valorisation <strong>de</strong> sous-produits animaux. Il <strong>est</strong> suivi par lerèglement CE n° 181 <strong>de</strong> 2006 qui fixe les modalités d’application <strong>de</strong> ce règlement. Enfin, unarrêté du 28 février 2008 concerne les modalités <strong>de</strong> délivrance <strong>de</strong> l’agrément sanitairenécessaire dans ce cas.L’arrêté du 22 avril 2008 concernant les installations classées en autorisation pourcompostage précise d’abord ce qu’il <strong>est</strong> interdit d’accepter. Ainsi, l’on ne peut pas accepterles déchets dangereux, les sous-produits animaux <strong>de</strong> catégorie 1 qui sont les plus impactantsd’un point <strong>de</strong> vue sanitaire, les bois termités, les déchets radioactifs et les déchets d’activités<strong>de</strong> soins.<strong>Le</strong> compostage <strong>est</strong> un procédé biologique aérobie qui <strong>est</strong> contrôlé. Une montée <strong>de</strong>température permet une hygiénisation <strong>de</strong> la matière et sa stabilisation. Il y a plusieurs étapes :une phase <strong>de</strong> fermentation aérobie avec aération par retournements ou aération forcée qui duretrois à quatre semaines, une phase <strong>de</strong> maturation, <strong>de</strong> criblage et d’affinage, et une phase <strong>de</strong>stockage.La fraction fermentescible <strong>de</strong>s ordures ménagères <strong>est</strong> une partie <strong>de</strong>s ordures ménagères soitcollectée <strong>de</strong> façon séparée, soit triée au niveau <strong>de</strong> l’exploitation. Il s’agit d’en dégageruniquement les déchets d’aliments et les déchets biodégradables.L’arrêté du 22 avril 2008 a plusieurs exigences, notamment en termes d’organisation. Laplateforme <strong>de</strong> compostage doit être organisée avec <strong>de</strong>s aires dédiées rassemblant lesopérations <strong>de</strong> compostage (la réception <strong>de</strong>s matières, le tri, la préparation, la fermentation et l<strong>est</strong>ockage du compost). Ces aires doivent être imperméabilisées et équipées d’une collecte <strong>de</strong>sjus qui pourraient provenir <strong>de</strong>s matières.L’arrêté comporte aussi <strong>de</strong>s exigences en matière <strong>de</strong> distance d’isolement <strong>de</strong> l’installation parrapport aux tiers et par rapport à la limite <strong>de</strong> propriété.Il comporte <strong>de</strong>s exigences importantes en termes <strong>de</strong> vérification <strong>de</strong>s entrants et <strong>de</strong> traçabilité.En matière <strong>de</strong> vérification <strong>de</strong>s entrants, il <strong>est</strong> <strong>de</strong>mandé aux exploitants <strong>de</strong> définir leur cahier<strong>de</strong>s charges, c’<strong>est</strong>-à-dire <strong>de</strong> définir ce qu’ils acceptent <strong>de</strong> traiter et <strong>de</strong> recevoir, et <strong>de</strong> préciserleurs critères d’admission <strong>de</strong>s déchets. Ensuite, ils doivent mettre en place une procédure pourvérifier que les déchets qu’ils reçoivent sont compatibles avec leur cahier <strong>de</strong>s charges. Il y aune exigence <strong>de</strong> pesée et <strong>de</strong> contrôle visuel à réception, et <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> non-radioactivité siles déchets ne sont pas <strong>de</strong>s déchets végétaux ou <strong>de</strong>s déjections animales. Tout cela donne lieuà enregistrement, à la tenue d’un registre d’entrée rassemblant l’ensemble <strong>de</strong>s données sur lesdéchets reçus et sur les dates prévisionnelles <strong>de</strong> traitement, et à la tenue d’un registre <strong>de</strong> refus.La traçabilité <strong>est</strong> un élément important, mais contraignant pour l’exploitant. En effet,l’exploitant doit être capable <strong>de</strong> gérer la production lot par lot. A partir <strong>de</strong> son registre <strong>de</strong>réception jusqu’à la mise sur le marché du compost, il doit être capable <strong>de</strong> remonter et <strong>de</strong> direquelles matières ont composé quels lots. L’exploitant <strong>est</strong> soumis à la tenue d’un registre <strong>de</strong>sortie qui finalise la traçabilité exigée.30


La principale nuisance du compostage que l’on peut répertorier <strong>est</strong> l’o<strong>de</strong>ur. Pour cela, l’arrêtéa défini <strong>de</strong>s règles quant aux exigences à respecter sur ce sujet. Il <strong>est</strong> d’abord <strong>de</strong>mandé àl’exploitant <strong>de</strong> faire une analyse <strong>de</strong>s étapes <strong>de</strong> son process qui pourraient amener à l’émission<strong>de</strong> composés odorants, <strong>de</strong> prévoir les fréquences, d’<strong>est</strong>imer la quantité d’o<strong>de</strong>urs et, sur la base<strong>de</strong> cet état <strong>de</strong>s lieux, <strong>de</strong> faire une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> dispersion atmosphérique et <strong>de</strong> déterminer un débitd’o<strong>de</strong>ur. L’arrêté ministériel fixe un objectif selon lequel la concentration d’o<strong>de</strong>ur doit êtreinférieure à 5 unités d’o<strong>de</strong>ur dans un rayon <strong>de</strong> 3 kilomètres, pas plus <strong>de</strong> 175 heures par anpour une concentration plus élevée, soit 98% du temps.La concentration d’o<strong>de</strong>ur <strong>est</strong> un niveau <strong>de</strong> dilution qu’il faut appliquer à un effluent pour qu’ilne soit plus ressenti comme odorant par 50% <strong>de</strong>s personnes constituant un échantillon <strong>de</strong>population. Nous sommes dans le ressenti, et il a bien fallu que le législateur détermine unefaçon <strong>de</strong> mesurer ce ressenti. C’<strong>est</strong> donc <strong>cette</strong> définition qui <strong>est</strong> donnée dans la législation. Laconcentration d’o<strong>de</strong>ur s’exprime en unités d’o<strong>de</strong>ur par m3, <strong>est</strong> déterminée selon une norme etla valeur <strong>de</strong> 5 unités d’o<strong>de</strong>ur donnée par l’arrêté ministériel <strong>est</strong> un paramètre <strong>de</strong> contrôle et <strong>de</strong>justification donné par rapport à la modélisation que l’exploitant fait sur l’exploitation <strong>de</strong> saplateforme. C’<strong>est</strong> un objectif à atteindre, sachant que, <strong>de</strong> façon pratique, l’exploitant doitsuivre <strong>cette</strong> gêne soit en mettant <strong>de</strong>s indices <strong>de</strong> nuisance avec un panel <strong>de</strong> riverains, soit enfaisant appel à un jury <strong>de</strong> nez.<strong>Le</strong>s matières produites par la plateforme <strong>de</strong> compostage sont soit <strong>de</strong>s matières fertilisantes ou<strong>de</strong>s supports <strong>de</strong> culture conformes à une norme ou homologués, soit <strong>de</strong>s déchets. Ceux-cipeuvent être <strong>de</strong>s produits intermédiaires utilisés dans une autre installation <strong>de</strong> compostagetout en liant l’exigence <strong>de</strong> respecter les valeurs limites imposées par la NFU 44-051 pour lecompostage <strong>de</strong>s déchets verts, par exemple.Je vous ai parlé <strong>de</strong> la norme NFU 44-051 qui porte sur les amen<strong>de</strong>ments organiques, maisnous avons aussi <strong>de</strong>s exigences sur les éléments traces métalliques. Un certain nombre <strong>de</strong>paramètres listent les métaux avec <strong>de</strong>s valeurs seuils qui doivent être respectées, et pourlesquels l’exploitant doit fournir les analyses prouvant que ces seuils sont respectés. <strong>Le</strong>svaleurs sont définies en milligrammes par kilo <strong>de</strong> matière sèche.Nous avons <strong>de</strong>s exigences sur les inertes et impuretés, ce qui <strong>est</strong> important pour les déchetsverts puisque nous pouvons y retrouver <strong>de</strong>s films, <strong>de</strong>s céramiques, <strong>de</strong>s morceaux <strong>de</strong> métal,etc. <strong>Le</strong>s seuils sur le pourcentage à respecter sur la matière sèche sont assez sévères.Par ailleurs, nous avons aussi <strong>de</strong>s exigences sur les composés <strong>de</strong> traces organiques, ainsi que<strong>de</strong>s exigences <strong>de</strong> respect <strong>de</strong> limite en agents pathogènes.La NFU 44-095 porte plutôt sur les composts faits à partir <strong>de</strong> boues <strong>de</strong> terres. L’on retrouve<strong>de</strong>s exigences sur les ETM (éléments traces métalliques) avec exactement les mêmes seuilsque ceux <strong>de</strong> la NFU 44-051. Pour les composés <strong>de</strong> traces organiques, ce sont aussi les mêmesseuils. Il y a aussi <strong>de</strong>s exigences sur les agents pathogènes et d’autres indicateurs <strong>de</strong>traitement. En revanche, il n’y a pas d’exigences sur les inertes tels que les films et lesplastiques dont je parlais précé<strong>de</strong>mment.La NFU 44-551 concerne les supports <strong>de</strong> culture, c’<strong>est</strong>-à-dire <strong>de</strong>s terres végétales, <strong>de</strong>s écorces<strong>de</strong> pins ou <strong>de</strong>s terres dites <strong>de</strong> bruyère que certains voient apparaître sur le marché et quipeuvent être <strong>de</strong>s mélanges <strong>de</strong> terre avec du compost. Nous avons là uniquement <strong>de</strong>s exigencessur les éléments <strong>de</strong> traces métalliques.Quand les installations sont soumises à déclaration, c’<strong>est</strong>-à-dire lorsqu’elles sont en-<strong>de</strong>ssousdu seuil <strong>de</strong> 30 tonnes par jour, l’arrêté du 7 janvier 2002 institue <strong>de</strong>s exigences similaires àcelles que je vous présentais concernant les installations à autorisation, notamment en termes31


d’organisation, <strong>de</strong> traçabilité, <strong>de</strong> contrôle, <strong>de</strong> g<strong>est</strong>ion par lots. C’<strong>est</strong> en matière <strong>de</strong> maîtrise <strong>de</strong>ssources odorantes que l’approche <strong>est</strong> un peu différente. En effet, l’exigence <strong>de</strong> l’arrêtéministériel <strong>de</strong> 2002 impose <strong>de</strong>s niveaux d’o<strong>de</strong>ur suivant la distance d’éloignement par rapportaux tiers. C’<strong>est</strong> toujours exprimé en termes d’unités d’o<strong>de</strong>ur, et les techniques pourdéterminer le niveau d’o<strong>de</strong>ur sont les mêmes.Je vous propose maintenant un zoom rapi<strong>de</strong> sur la valorisation <strong>de</strong>s sous-produits animaux.Certains peuvent être compostés, d’autres non. <strong>Le</strong>s sous-produits animaux <strong>de</strong> catégorie 1 nepeuvent pas être compostés puisqu’il y a <strong>de</strong>s risques trop élevés pour la santé humaine etanimale. En revanche, les catégories 2 et 3 peuvent faire l’objet <strong>de</strong> compostage. Cela concernenotamment le lisier, le contenu <strong>de</strong>s appareils dig<strong>est</strong>ifs, le lait, certaines parties d’animaux, lesdéchets <strong>de</strong> poissons, etc.Pour ces sous-produits animaux, la réglementation impose <strong>de</strong>s exigences quant aux modalités<strong>de</strong> valorisation. L’important <strong>est</strong> qu’il y a matière à agrément sanitaire sur ce type <strong>de</strong> déchets etque la valorisation prévoit la possibilité <strong>de</strong> faire vali<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s alternatives aucompostage en production <strong>de</strong> biogaz. Par ailleurs, certains épandages peuvent être directs,notamment pour le lisier ou l’appareil dig<strong>est</strong>if.Enfin, il existe <strong>de</strong>s r<strong>est</strong>rictions spécifiques en termes <strong>de</strong> sols qui reçoivent ce type <strong>de</strong> déchets,en particulier sur les pâturages où <strong>de</strong>s animaux mangent et sont <strong>de</strong>stinés ensuite à laconsommation.32


Témoignage <strong>de</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s nuisances olfactivesdans l’installation <strong>de</strong> compostage SEPUR à Thivervalpar Madame Caroline HENRY, Chef <strong>de</strong> l’Unité Territoriale <strong>de</strong>s Yvelines, DRIEEMonsieur Venot, Responsable <strong>de</strong> l’exploitation, <strong>est</strong> malheureusement hospitalisé et ne peutdonc pas faire sa présentation. Je ne ferai pas la présentation complète, mais je dirai quelquesmots <strong>de</strong> <strong>cette</strong> installation car elle <strong>est</strong> exemplaire dans les Yvelines.Il s’agit d’une installation <strong>de</strong> compostage <strong>de</strong> déchets verts située à Thiverval dans lesYvelines sur laquelle nous avions <strong>de</strong> nombreuses plaintes pour ce qui concerne les o<strong>de</strong>urs. Iln’y a que <strong>de</strong>ux installations soumises à autorisation pour la valorisation <strong>de</strong>s déchets verts dansles Yvelines, et nous avons aussi un souci sur l’autre installation en termes d’o<strong>de</strong>urs.Cette installation a l’obligation <strong>de</strong> se conformer à l’arrêté ministériel du 22 avril 2008, et amodifié son système d’aération.Comme le disait Delphine Dubois, sur les installations, les aires doivent être dédiées etrepérées. Sur <strong>cette</strong> installation, les aires sont imperméabilisés.Pour comprendre le fonctionnement du compostage, nous avons d’abord la réception <strong>de</strong>sdéchets verts. Il existe <strong>de</strong>ux catégories <strong>de</strong> déchets verts : les déchets verts classiques et lesdéchets <strong>de</strong> tonte. Ces <strong>de</strong>rniers nécessitent un traitement particulier. En effet, il faut rajouter<strong>de</strong>s structurants (bois, branchages, etc.) car les déchets <strong>de</strong> tonte sont plus odorants. Ensuite, ily a une phase <strong>de</strong> tri où on enlève tout ce qui n’<strong>est</strong> pas déchets verts. <strong>Le</strong>s déchets sont ensuitebroyés. Après cela, ils mélangent les déchets verts et <strong>de</strong>s structurants. Ensuite, ils mettent lesdéchets en fermentation. Après <strong>cette</strong> phase <strong>de</strong> fermentation qui peut durer <strong>de</strong> quatre à huitsemaines, suivant la méthodologie, il y a une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> maturation <strong>de</strong>s déchets. Ensuite, lesdéchets sont stockés avant d’être livrés sur site.La méthodologie <strong>de</strong> SEPUR, durant la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> fermentation, était <strong>de</strong> placer les déchetsverts en andins. Pour faire un traitement aérobie, il faut apporter <strong>de</strong> l’air. Aussi, les andinsétaient régulièrement retournés à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> pelleteuses. Chaque fois que l’on fait <strong>cette</strong>manipulation, cela génèrent <strong>de</strong>s problèmes d’o<strong>de</strong>urs assez importants.L’exploitant s’<strong>est</strong> donc équipé d’une dalle où il y a une insufflation d’air intégrée dans ladalle, donc sous les andins. Il y a un contrôle régulier par son<strong>de</strong> <strong>de</strong> la température et <strong>de</strong>l’oxygène qui se trouve dans les andins. Cela permet <strong>de</strong> régler l’insufflation d’air dans lesandins, et il n’y a plus ce système <strong>de</strong> retournement <strong>de</strong>s andins qui pouvait créer <strong>de</strong>s problèmesd’o<strong>de</strong>urs.Je ne vais pas entrer dans le détail <strong>de</strong> la présentation qu’avait prévu <strong>de</strong> faire Monsieur Venot,mais je souhaitais dire qu’il existe <strong>de</strong>s techniques pour limiter les o<strong>de</strong>urs. De plus, l’avantage<strong>de</strong> ce système <strong>est</strong> que la fermentation <strong>de</strong>s andins ne dure que quatre semaines avant qu’ilssoient mis en maturation.A notre niveau, nous constatons que nous n’avons plus <strong>de</strong> plaintes sur ce site, notammentdurant la pério<strong>de</strong> d’été qui correspond pourtant à la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>s tontes où les o<strong>de</strong>urs sont plusimportantes et à la pério<strong>de</strong> où les gens sont <strong>de</strong>hors. Il <strong>est</strong> à noter également que les premièreshabitations sont quand même à 500 mètres.33


Dispositifs <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s nuisances olfactives dans l’installation <strong>de</strong>compostage GENERIS à Champagne sur Oisepar Monsieur Arnaud CAILLOL, Directeur d’exploitationBonjour à tous,Je vous présenterai rapi<strong>de</strong>ment le site, et vous donnerai les conclusions <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> menée dansle cadre <strong>de</strong> l’arrêté du 22 avril 2008 et les propositions techniques qui en ont découlé pourrégler le problème <strong>de</strong>s o<strong>de</strong>urs. Par ailleurs, je ferai un focus sur les améliorations immédiatesapportées sur le site et sur les essais en cours sur d’autres procédés.Il s’agit d’un site syndical qui regroupe 28 communes pour un peu plus <strong>de</strong> 80 000 habitants.Ce site <strong>est</strong> relativement compact, nous avons très peu <strong>de</strong> place et nous avons trois activités :une activité <strong>de</strong> déchetterie, une activité <strong>de</strong> tri et une unité <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s ordures ménagèrespar compostage. Nous n’avons pas la fraction fermentescible <strong>de</strong>s ordures ménagères, mais lerésiduel, les OM (Ordures Ménagères) directes, ce qui complique la tâche notamment auniveau du respect <strong>de</strong> la norme.En termes <strong>de</strong> process, nous recevons les ordures en fosse. Ces ordures sont introduites dans<strong>de</strong>s tubes que l’on appelle <strong>de</strong>s BRS (bio-réacteur stabilisateur), <strong>de</strong>s grands tubes vi<strong>de</strong>s quitournent permettant le mélange <strong>de</strong>s ordures. <strong>Le</strong> temps <strong>de</strong> séjour y <strong>est</strong> environ <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux jours.Pendant ce temps <strong>de</strong> séjour, les réactions du compostage s’amorcent, ce qui permet uneréduction <strong>de</strong> la granulométrie <strong>de</strong> la matière organique fermentescible.En sortie, le produit <strong>est</strong> dirigé vers un trommel en mailles <strong>de</strong> 30mm. Pour parlerschématiquement, d’un côté, nous éliminons les vieilles chaussures, les boîtes <strong>de</strong> conserve etpots <strong>de</strong> yaourts et, <strong>de</strong> l’autre côté, nous avons un produit qui ressemble déjà à du compostavec <strong>de</strong>s indésirables inférieurs à 30mm.Ce produit ressemblant déjà à du compost <strong>est</strong> acheminé dans un hall <strong>de</strong> fermentationfonctionnant selon le procédé SILODA. Nous disposons <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux séries <strong>de</strong> six couloirs, leproduit <strong>est</strong> déversé dans un premier couloir et une sorte <strong>de</strong> grosse roue pelleteuse permet <strong>de</strong>transvaser le produit d’un couloir à l’autre. <strong>Le</strong> temps <strong>de</strong> séjour par couloir <strong>est</strong> <strong>de</strong> quatre jours,ce qui fait un total <strong>de</strong> vingt-quatre jours pour les six couloirs. En y ajoutant les week-ends, letemps <strong>de</strong> fermentation <strong>est</strong> d’un gros mois. Ces couloirs sont aérés, suivant le même principeque chez SEPUR. L’aération n’<strong>est</strong> pas très bien conçue mais elle sera modifiée. En fait, nousavons un ventilateur pour <strong>de</strong>ux couloirs, ce qui ne permet pas un contrôle optimal. Nousaspirons l’air dans un couloir, et il <strong>est</strong> soufflé dans le couloir d’à côté. Ce système a le mérited’exister et nous permet quand même <strong>de</strong> composter mais ne permet pas <strong>de</strong> gérer l’apportd’air sur chaque couloir.En fin <strong>de</strong> fermentation, le produit <strong>est</strong> acheminé vers un hall d’affinage qui <strong>est</strong> composé d’unsecond trommel en mailles <strong>de</strong> 12mm, et d’une table <strong>de</strong>nsimétrique qui permet <strong>de</strong> retirer lescailloux et les morceaux <strong>de</strong> verre r<strong>est</strong>ants. Cette table <strong>de</strong>nsimétrique <strong>est</strong> couplée à unesoufflerie avec cyclones et filtre à manche pour tout ce qui <strong>est</strong> plastique léger et plastique dur.Enfin, le compost <strong>est</strong> mis à l’extérieur en maturation pour une pério<strong>de</strong> maximale <strong>de</strong> troismois.34


En 2010, nous <strong>de</strong>vrions recevoir pas moins <strong>de</strong> 28 000 tonnes d’ordures ménagères. Au niveaudu trommel en mailles <strong>de</strong> 30mm, nous produisons 44% <strong>de</strong> refus. Notre refus secondaire,c’<strong>est</strong>-à-dire celui produit par le trommel en mailles <strong>de</strong> 12mm et par la table <strong>de</strong>nsimétrique, <strong>est</strong><strong>de</strong> 12% du tonnage qui entre. Nous ne produisons que 22% <strong>de</strong> compost.Pour mémoire, nous avons du transit d’encombrants pour 4 500 tonnes par an.Si vous faites le total <strong>de</strong>s pourcentages précé<strong>de</strong>mment énoncés, vous n’arriverez pas à 100%.En fait, par tonne d’ordures ménagères qui entre, nous avons 220 kilos <strong>de</strong> perte sous forme <strong>de</strong>vapeur, sous forme <strong>de</strong> gaz carbonique puisque les bactéries du compostage respirent etrejettent du gaz carbonique, et sous forme <strong>de</strong> gaz odorants.<strong>Le</strong>s types <strong>de</strong> produits que nous sortons sont <strong>de</strong>s refus primaires, <strong>de</strong>s refus secondaires encoreassez riches en matières organiques qui auraient pu faire du compost, (mais c’<strong>est</strong> le prix àpayer pour être à la norme) et du compost. <strong>Le</strong>s agriculteurs viennent chercher directement lecompost, et nous avons la chance <strong>de</strong> dire que nous n’avons pas suffisamment <strong>de</strong> compost. Aune époque, nous en avions trop. Aujourd’hui, nous n’en avons pas assez.<strong>Le</strong> prix du compost <strong>est</strong> <strong>de</strong> 1 euro la tonne, mais ce prix r<strong>est</strong>e vraiment symbolique. Il vise àdonner une valeur au compost, les agriculteurs payent 1 euro la tonne et transportent lecompost immédiatement, et cet euro <strong>est</strong> reversé à la collectivité. Dans mon contrat, tous lesproduits <strong>de</strong> vente sont reversés à la collectivité.Pour information, bien que cela ne soit pas l’objet <strong>de</strong> mon exposé, je vous ai indiqué lesanalyses moyennes et cela rejoint l’exposé précé<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Madame Dubois. Nous sommesplutôt conformes à la norme, mais nous avons un paramètre diff<strong>ici</strong>le à respecter, à savoirles inertes en plastiques supérieurs à 5mmn. Nous avons fait <strong>de</strong>s travaux pour parvenir à êtreen-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong>s 0,8% mais nous sommes encore trop tangeants.En termes <strong>de</strong> traçabilité, nous ne prenons que les ordures ménagères <strong>de</strong>s 28 communes, nousn’avons pas le droit <strong>de</strong> prendre autre chose.Dans le cadre <strong>de</strong> l’arrêté du 22 avril 2008, nous avons fait une étu<strong>de</strong> sur les o<strong>de</strong>urs et leurdispersion. Cette étu<strong>de</strong> a été menée au mois <strong>de</strong> mars 2009, en pério<strong>de</strong> hivernale. <strong>Le</strong>s pointscritiques du site sont indiqués : la fosse <strong>de</strong> réception, les entrées et sorties <strong>de</strong>s BRS, lebâtiment principal, celui dans lequel il y a le trommel primaire en mailles <strong>de</strong> 30 avec lesconvoyeurs associés pour acheminer le produit, le bâtiment <strong>de</strong> fermentation, c’<strong>est</strong>-à-dire lebâtiment SILODA, et le bâtiment d’affinage secondaire, celui où il y a le trommel secondaireet la table <strong>de</strong>nsimétrique.En fait, nous avons <strong>de</strong>ux points durs que sont les BRS, sorties et entrées, et le bâtimentSILODA, notamment au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s couloirs les plus productifs en termes d’émissiond’o<strong>de</strong>urs. A noter que les prélèvements faits dans le cadre <strong>de</strong> <strong>cette</strong> étu<strong>de</strong> ont été faits à2 mètres au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s couloirs les plus productifs en termes d’émission d’o<strong>de</strong>urs. Nous noussommes peut-être un peu pénalisés, mais c’<strong>est</strong> ainsi. Par ailleurs, l’andain <strong>de</strong> maturation neproduisait pas grand-chose. Il <strong>est</strong> vrai que c’était l’hiver, il faisait froid, les bactéries nebougeaient pas beaucoup.Nous ne <strong>de</strong>vons pas dépasser 5 unités d’o<strong>de</strong>ur par m3, du moins nous pouvons les dépasserpas plus <strong>de</strong> 175 heures par an. <strong>Le</strong>s endroits où vont les o<strong>de</strong>urs du site vous sont présentés, etce toutes sources confondues. Nous allons environ jusqu’à 1000 mètres, et nous dépassons leseuil non pas 175 heures par an, mais 287 heures. Nous avons donc un gap <strong>de</strong> 112 heures àrécupérer. Quand on regar<strong>de</strong> source par source, la part générée par le bâtiment <strong>de</strong>fermentation ressemble étrangement à ce que génèrent toutes les sources confondues.35


L’impact <strong>de</strong>s tubes <strong>est</strong> relativement important, mais faible en distance. Pour ce qui <strong>est</strong> <strong>de</strong> lamaturation, il n’y a pas grand-chose.D’un point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s flux, nous retrouvons ce que les concentrations laissaient prévoir, àsavoir que les plus importants sont liés au bâtiment <strong>de</strong> fermentation et aux <strong>de</strong>ux tubes.Suite à <strong>cette</strong> étu<strong>de</strong>, une solution a été proposée et consistait à prendre en <strong>compte</strong> toutes lessources d’émission d’o<strong>de</strong>ur. Ainsi, il était prévu d’acheminer la sortie <strong>de</strong>s BRS vers unsystème <strong>de</strong> traitement. Pour le bâtiment principal dans lequel il y a le trommel primaire et lesentrées <strong>de</strong> BRS, nous avions envisagé un captage d’air. Dans le hall <strong>de</strong> fermentation, nousavons un ventilateur pour <strong>de</strong>ux couloirs donc nous avions envisagé <strong>de</strong> mettre un ventilateurpar couloir et d’aspirer. L’ensemble (air provenant du bâtiment principal et air d’aspiration ducompostage avec un ventilateur par couloir) aurait été dirigé vers une tour <strong>de</strong> lavage, puis versun bio-filtre où nous prévoyions une charge organique. Par ailleurs, le hall <strong>de</strong> fermentationreprésente un gros volume donc nous avions envisagé <strong>de</strong> capter 4 volumes par heure <strong>de</strong> l’airambiant afin qu’il soit traité directement sur le bio-filtre.Nous sommes arrivés à un coût d’environ 4 M€. De plus, nous étions assistés d’un cabinetspécialisé qui nous conseillait <strong>de</strong> prévoir aussi quelque chose pour la maturation, <strong>de</strong> faire unbâtiment fermé sur trois côtés et un captage <strong>de</strong> plus. Nous avions mis cela en option, maiscela alourdissait le coût <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 1,4 M€.L’inconvénient <strong>est</strong> que nous avons sur le site les bennes à ordures ménagères donc si nousavions mené ce projet à terme, nous ne savions plus où les mettre. De l’autre côté, était prévuela <strong>de</strong>uxième partie du bio-filtre et nous avons là notre réservoir à bennes pour les déchetterieset une partie du stockage du compost. A ce sta<strong>de</strong>, nous ne savions plus comment faire pourune partie <strong>de</strong> nos activités.Pour résumer, <strong>cette</strong> solution était complexe. Il s’agissait d’un traitement classique, et noussavons que c’<strong>est</strong> une solution éprouvée. Ceci dit, l’inconvénient a été le coût. <strong>Le</strong> Prési<strong>de</strong>nt dusyndicat a <strong>est</strong>imé que le coût <strong>de</strong> 4 M€ pour un dépassement du seuil <strong>de</strong> 112 heures était tropimportant. De plus, nous n’avions plus <strong>de</strong> place pour les bennes et pour le stock.Aussi, nous avons cherché une autre solution et commencé par procé<strong>de</strong>r à une premièreamélioration. En fait, dans le hall <strong>de</strong> fermentation, il y avait une espèce <strong>de</strong> désodorisation parpulvérisation <strong>de</strong> masquant neutralisant par voie humi<strong>de</strong>. Ce bâtiment était arrosé enpermanence avec un produit odorant désodorisant et l’humidité permanente le dégradait. J’aidonc arrêté <strong>de</strong> pulvériser <strong>de</strong> l’eau et, comme j’avais une obligation dans mon contrat <strong>de</strong>maintenir un système, j’ai cherché une société capable <strong>de</strong> me faire la même chose enpulvérisation sèche. Dans la foulée, pour le même prix, <strong>cette</strong> société m’a proposé <strong>de</strong> traiter lasortie <strong>de</strong>s BRS. L’intérêt <strong>est</strong> qu’il y a moins d’humidité dans le bâtiment. Nous avonscomplètement assaini le bâtiment, nettoyé les murs, retrouvé la couleur du béton, et avonsaussi fait une économie d’eau. En effet, les bactéries du compostage ont besoin d’eau et àchaque retournement, il fallait arroser et nous n’avions pas suffisamment d’eau. Ainsi, l’eaugaspillée pour arroser le bâtiment a été remise dans le process donc nous avons aussi amélioréla fermentation. Dans le même temps, nous avons traité les BRS. Tout cela nous coûte 4 800 €par mois et cela comprend le produit et l’entretien du dispositif.Nous avons maintenant un compresseur, une petite cuve dans laquelle il y a un produithuileux qui <strong>est</strong> mis en suspension par <strong>de</strong>s têtes Venturi avec <strong>de</strong> l’air comprimé et une rampe<strong>de</strong> diffusion.36


En sortie <strong>de</strong>s BRS, nous avions beaucoup d’o<strong>de</strong>ur et nous avons été surpris car, avec cesystème, nous en avons beaucoup moins, voire parfois plus du tout. C’<strong>est</strong> à tel point que nimon personnel, ni mon client ne veulent que je retire ce système.Parallèlement, puisque le syndicat <strong>est</strong> contre le fait <strong>de</strong> payer 4 M€ pour désodoriserentièrement l’usine, il a pris un assistant à maîtrise d’ouvrage, le cabinet INDIGO. Ce cabineta pour mission <strong>de</strong> faire un état <strong>de</strong> l’art <strong>de</strong>s traitements d’o<strong>de</strong>ur, notamment pour voir s’il <strong>est</strong>possible <strong>de</strong> faire autre chose que tours <strong>de</strong> lavage et bio-filtre, et <strong>de</strong> réévaluer la solution surtoutes les sources, ou sur une, <strong>de</strong>ux ou trois sources, sachant que le bâtiment <strong>de</strong> fermentation<strong>est</strong> la source principale d’o<strong>de</strong>ur.De mon côté, j’ai mis en place <strong>de</strong>s pilotes pour faire <strong>de</strong>s t<strong>est</strong>s et j’ai retenu <strong>de</strong>ux procédés : duplasma froid et <strong>de</strong>s médias filtrants. Nous avons réalisé <strong>de</strong>s mesures physico-chimiques et <strong>de</strong>smesures d’o<strong>de</strong>ur à l’été 2009 et à l’été 2010 : les experts <strong>de</strong>s o<strong>de</strong>urs m’ont dit que j’avais <strong>de</strong>smesures en hiver, mais que cela sentirait davantage en été. En 2010, nous avons fait un jury<strong>de</strong> nez avec un laboratoire allemand certifié et selon toutes les normes en vigueur. Puis,comme nous avions constaté que la vapeur sèche semblait bien fonctionner en sortie <strong>de</strong>s BRS,nous avons décidé <strong>de</strong> vérifier l’efficacité réelle par <strong>de</strong>s mesures.<strong>Le</strong> plasma froid, produit <strong>de</strong> la société Paganetti, consiste à créer <strong>de</strong>s chocs électriques dans <strong>de</strong>l’air à traiter. <strong>Le</strong>s chocs électriques génèrent <strong>de</strong>s molécules avec <strong>de</strong>s radicaux libres trèsfortement oxydants. Du fait du pouvoir oxydant <strong>de</strong> ces radicaux libres, nous neutralisonscertaines molécules dont les molécules odorantes. L’inconvénient <strong>de</strong> ce procédé <strong>est</strong> que l’oncrée <strong>de</strong> l’ozone.C’<strong>est</strong> un procédé à <strong>de</strong>ux étages. En fait, nous aspirons <strong>de</strong> l’air propre, nous le chargeons enplasma, en créant <strong>de</strong>s chocs électriques, puis <strong>de</strong>s radicaux libres que nous injectons dans lebâtiment où l’air ambiant <strong>est</strong> à traiter. Tout cela se mélange, et c’<strong>est</strong> la première étape <strong>de</strong>traitement. Ensuite, nous aspirons ce mélange et, sur un <strong>de</strong>uxième étage, nous créons ànouveau <strong>de</strong>s chocs électriques et nous larguons cela à l’air. Pour ma part, j’avais un petitpilote et un grand bâtiment. J’ai donc été obligé d’installer un caisson maritime qui a simuléle bâtiment à l’échelle du pilote.Nous avons prévu <strong>de</strong>s piquages et <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> mesure pour faire <strong>de</strong>s prélèvements à tous lessta<strong>de</strong>s du process. Dans ce système, il y a <strong>de</strong>ux sorties finales, une sortie brute et une sortieavec un filtre pour piéger toutes les molécules générées par le plasma froid, notammentl’ozone et les radicaux libres qui peuvent r<strong>est</strong>er. Nous avons fait <strong>de</strong>s prélèvements pour le jury<strong>de</strong> nez, mais nous avons constaté que lorsque l’on met son nez en sortie <strong>de</strong>s tubes, l’on ne sentrien. En revanche, quand on met cela dans un sac plastique, au bout <strong>de</strong> dix minutes, les o<strong>de</strong>urssont encore plus violentes.En termes <strong>de</strong> résultats, sur le gaz brut et sur la sortie <strong>de</strong>uxième étage après filtre, l’abattement<strong>est</strong> <strong>de</strong> 95%. Si je fais sur gaz brut et avant filtre, je n’ai quasiment plus d’abattement parceque, comme j’introduis <strong>de</strong> l’air frais, j’ai pratiquement un effet lié uniquement à la dilution.Ceci serait lié au fait que, dans le sac, il y a une recombinaison car le plasma r<strong>est</strong>e actif. Cecisignifie que <strong>cette</strong> façon <strong>de</strong> prélever, pourtant normalisée, n’<strong>est</strong> pas forcément bonne pour tousles process. C’<strong>est</strong> ce que m’a expliqué le constructeur Paganetti, mais j’ai qu<strong>est</strong>ionné d’autresconstructeurs et ils m’ont dit exactement la même chose. Cela fait partie <strong>de</strong>s choses que jedois encore vali<strong>de</strong>r.Au niveau <strong>de</strong>s unités d’o<strong>de</strong>ur, pour ce qui <strong>est</strong> du gaz brut, je suis à 1 034 alors que j’étais à15 000. Pourtant, les experts m’avaient dit que j’aurai plus d’o<strong>de</strong>ur en été. Cela signifie qu’ily a une forte variation en fonction <strong>de</strong> la saison, mais aussi en fonction <strong>de</strong>s labos. Pour un37


même échantillon, nous avons une variation <strong>de</strong> 1 à 20 en unités d’o<strong>de</strong>ur selon les labos, ce quicomplique la tâche.Ceci dit, cela r<strong>est</strong>e une voie intéressante. Nous continuons les essais, et ferons <strong>de</strong>sprélèvements au cours <strong>de</strong> l’hiver qui vient.Pour traiter le hall <strong>de</strong> fermentation, l’inv<strong>est</strong>issement <strong>est</strong> <strong>est</strong>imé à 1,2 M€. L’intérêt <strong>est</strong> que celaoccupe 40m² au sol, cela ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aucun consommable, et cela consomme 25 à 30 KWd’électr<strong>ici</strong>té. De plus, le constructeur annonce 10 000 € d’entretien par an. <strong>Le</strong>s qu<strong>est</strong>ions queje me pose portent sur la nécessité d’un filtre <strong>de</strong> finition, et sur l’ozone. Nous avons fait <strong>de</strong>smesures d’ozone, nous sommes en-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la VME (valeurs moyenne d’exposition), maiscela nécessite que nous maîtrisions bien le process.<strong>Le</strong> <strong>de</strong>uxième pilote que nous avons mis en place <strong>est</strong> un traitement d’o<strong>de</strong>ur par absorption avec<strong>de</strong>s médias filtrants, un procédé « Carboklear ». J’ai <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> médias filtrants ; d’abord<strong>de</strong> l’argile enrichie en permanganate <strong>de</strong> potassium qui a la propriété <strong>de</strong> capter et d’oxy<strong>de</strong>r uncertain nombre <strong>de</strong> composés fortement odorants tels que les aldéhy<strong>de</strong>s, les cétones, les aci<strong>de</strong>sorganiques volatiles et puis les mercaptans. Au-<strong>de</strong>ssus, une couche <strong>de</strong> charbon finit letraitement.Ce pilote n’<strong>est</strong> pas très grand, il <strong>est</strong> composé d’un petit ventilateur pour pomper l’air dans lebâtiment, d’un filtre pour enlever la poussière, d’un dévésiculeur pour enlever l’humidité carle compostage dégage <strong>de</strong> la vapeur, d’un <strong>de</strong>uxième filtre à poussière et d’un laveur sec. Al’échelle industrielle, ce sera à peu près pareil, nous aurons toujours un mètre d’épaisseur <strong>de</strong>médias filtrants. <strong>Le</strong> but recherché <strong>est</strong> d’avoir <strong>de</strong> 1 à 3 secon<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vitesse <strong>de</strong> passage <strong>de</strong>s gaz.En termes <strong>de</strong> résultats, ce système fonctionne très bien, et j’ai 95% d’abattement. Là oùj’avais très peu d’unités d’o<strong>de</strong>ur, j’ai quasiment 67% d’abattement. Ceci s’explique par le faitque les médias filtrants génèrent eux-mêmes leur o<strong>de</strong>ur.Toutes ces mesures d’o<strong>de</strong>ur ont été doublées d’analyses physico-chimiques que je ne vousprésente pas aujourd’hui car nous les dépouillons actuellement. Mais ces analyses montrentqu’il y a très peu <strong>de</strong> gaz odorant <strong>de</strong> type ammoniac. Il était donc normal que nous retrouvionspeu d’unités d’o<strong>de</strong>ur.Je continue à t<strong>est</strong>er l’efficacité <strong>de</strong> ce procédé. <strong>Le</strong>s essais se poursuivront cet hiver, et nousferons une nouvelle campagne <strong>de</strong> mesures. Ma préoccupation <strong>est</strong> <strong>de</strong> savoir en combien <strong>de</strong>temps saturent les médias. Nous savons que certains médias filtrants fonctionnent très bien,mais s’il faut les changer tous les huit jours, d’un point <strong>de</strong> vue économique, ce n’<strong>est</strong> mêmepas la peine d’y penser. <strong>Le</strong>s résultats <strong>de</strong> nos analyses nous permettront donc <strong>de</strong> déterminer lecoût. <strong>Le</strong> constructeur, au regard <strong>de</strong> l’installation et <strong>de</strong> son expérience, dit que l’inv<strong>est</strong>issement<strong>de</strong>vrait se situer entre 200 et 500 k€. Nous sommes donc loin <strong>de</strong>s 4 M€ cités précé<strong>de</strong>mment.<strong>Le</strong>s qu<strong>est</strong>ions que je pose portent sur les consommables, le coût d’achat et <strong>de</strong> la manipulation.De plus, il faudra certainement ajouter un coût d’élimination <strong>de</strong>s médias quand ils serontsaturés.Pour finir, nous avons fait quelques mesures sur la vapeur sèche pour voir s’il y avait un réelabattement d’o<strong>de</strong>ur. Nous avions mis <strong>de</strong>s tuyaux partout, un poumon <strong>de</strong> prélèvement, ce quel’on appelle un piano, c’<strong>est</strong>-à-dire que nous avons essayé plusieurs types <strong>de</strong> produits pour voirsi certains étaient plus efficaces que celui que nous avions t<strong>est</strong>é avec la société qui nousfournit. Avec le produit que nous employons, nous avons obtenu 55% d’abattement d’o<strong>de</strong>ur.Nous en avons essayé d’autres, mais aucun n’a été aussi efficace que celui qui nous avait étémis d’emblée.38


Ces essais se poursuivront. J’ai un syndicat qui <strong>est</strong> plutôt intéressé par le plasma froid parceque ce n’<strong>est</strong> pas cher, qu’il n’y a pas <strong>de</strong> consommables et que cela n’occupe pas <strong>de</strong> place.Ceci dit, nous prendrons le temps <strong>de</strong> vérifier. En fait, dans les semaines à venir, je vaisinstaller un troisième pilote avec un autre procédé <strong>de</strong> plasma froid.Qu<strong>est</strong>ions / remarques <strong>de</strong>s part<strong>ici</strong>pantsClau<strong>de</strong> LOISEAU (CAPESA).- Quel <strong>est</strong> l’avenir <strong>de</strong> l’usine <strong>de</strong> compost du SIVATRU <strong>de</strong>Triel-sur-Seine ? Par ailleurs, où sont traités et où vont les fermentescibles qui ne sont pastraités en compost ?Delphine DUBOIS.- Concernant l’installation du SIVATRU <strong>de</strong> Triel-sur-Seine, <strong>de</strong>puis avril,l’unité <strong>de</strong> compostage <strong>est</strong> arrêtée puisqu’elle ne produisait pas un compost conforme à lanorme NFU 44-051. Par ailleurs, le SIVATRU avait fait une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pour un pland’épandage qui a été largement cont<strong>est</strong>é, ce qui s’<strong>est</strong> soldé par un mini plan d’épandage qui aduré <strong>de</strong>ux mois. Ils sont en train <strong>de</strong> transformer l’unité en centre <strong>de</strong> transit d’orduresménagères afin d’évacuer les ordures ménagères vers d’autres usines <strong>de</strong> traitement,principalement d’incinération.Clau<strong>de</strong> CHAPUIS (Union <strong>de</strong>s Amis Parc Naturel régional Haute Vallée <strong>de</strong> Chevreuse).-Que <strong>de</strong>viennent les refus ? Je suppose qu’ils passent en incinération.Arnaud CAILLOL.- J’ai <strong>de</strong>s installations VEOLIA d’incinération et d’enfouissement. Nousremplissons prioritairement le vi<strong>de</strong> <strong>de</strong> four et dès que le four voisin nécessite du produit, nouslui en envoyons. Lorsqu’il y a <strong>de</strong>s arrêts techniques ou lorsque ce four <strong>est</strong> saturé, je mets enenfouissement, et ce pour un prix équivalent pour l’instant. Lorsque le four <strong>est</strong> en manqued’ordures, ce qui arrive puisque notre four a une gran<strong>de</strong> capacité, c’<strong>est</strong> très embêtant pour lebon fonctionnement du four. Il <strong>est</strong> donc préférable que nous apportions ces refus dans le four,même à un prix inférieur à ce qu’il faudrait payer pour le faire fonctionner, car cela permet <strong>de</strong>le maintenir.Dominique BRAYE.- On a dit que les usines d’incinération étaient <strong>de</strong>s aspirateurs à déchets.C’<strong>est</strong> vrai si l’on a une surcapacité en termes d’incinération, et il <strong>est</strong> vrai que les Yvelines sontparticulièrement bien dotées. Ceci dit, ce n’<strong>est</strong> pas vrai si les choses sont bien faites. Auniveau européen, on s’aperçoit que les pays qui trient le mieux sont ceux qui incinèrent leplus. Il importe cependant <strong>de</strong> ne pas faire <strong>de</strong>s usines d’incinération trop importantes, ce quiexplique que dans le Grenelle, nous ayons voté le fait qu’une usine d’incinération ne puisseavoir une capacité supérieure à 60% <strong>de</strong>s ordures ménagères produites sur le territoire, et ceparce qu’il faut privilégier la valorisation matière. L’incinération diminue car il y a moins <strong>de</strong>déchets, un tri sélectif en amont et une valorisation plus importante. Si l’incinération etl’enfouissement sont <strong>de</strong>s étapes encore indispensables pour le moment, elles doivent aller endiminuant. C’<strong>est</strong> d’ailleurs toute la politique souhaitée par le législateur avec la mise en place<strong>de</strong> la TGAP.Clau<strong>de</strong> CHAPUIS.- Par ailleurs, vous produisez en gros 6 500 tonnes <strong>de</strong> compost que vousrépan<strong>de</strong>z sur les terres, ce qui <strong>est</strong> le bout <strong>de</strong> la chaîne.39


A l’entrée <strong>de</strong> la chaîne, vous passez <strong>de</strong>s ordures ménagères qui peuvent être <strong>de</strong>s produitsp<strong>est</strong><strong>ici</strong><strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s thermomètres au mercure et autres. Que <strong>de</strong>viennent tous ces produits auniveau du compost ?Arnaud CAILLOL.- La norme définit <strong>de</strong>s seuils maximaux pour un certain nombre <strong>de</strong>produits polluants. Madame Dubois parlait <strong>de</strong> métaux lourds, <strong>de</strong> composés <strong>de</strong> tracesmétalliques. Si un thermomètre au mercure était cassé dans un <strong>de</strong> mes lots, j’aurais undépassement du taux <strong>de</strong> mercure. Aussi, je mettrai ce lot en décharge.Dominique BRAYE.- Vous venez <strong>de</strong> poser un problème qui <strong>est</strong> totalement d’actualité. Enfait, ce que nous venons <strong>de</strong> vous présenter <strong>est</strong> le tri mécano-biologique qui <strong>est</strong> en train <strong>de</strong> segénéraliser, car c’<strong>est</strong> la gran<strong>de</strong> mo<strong>de</strong>. Il existe sept ou huit usines <strong>de</strong> méthanisation en France,et aucune ne produit plus d’électr<strong>ici</strong>té qu’elle n’en consomme. C’<strong>est</strong> très clair, cela nefonctionne pas pour l’instant, pourtant <strong>de</strong>s sommes très importantes sont dépensées pour cela.La France n’a pas été l’aiguillon fort au niveau <strong>de</strong> l’Europe sur la sortie <strong>de</strong> la directive <strong>de</strong>ssols, elle a même été un frein considérable car <strong>cette</strong> directive <strong>de</strong>s sols sera contraignante.Pour notre part, nous avons une usine d’incinération à lit fluidisé qui fonctionne bien, et nenous coûte pas trop cher, même si elle coûte certainement plus cher à l’exploitant. Ceci dit, jedois reconnaître qu’avec notre exploitant, chacun a pris ses responsabilités. Nous avons prisun risque politique, mais à condition que l’exploitant prenne le risque financier. Il l’assumepour l’instant et <strong>de</strong>vra l’assumer encore longtemps.Arnaud CAILLOL.- Pour rebondir, je vous disais que le trommel secondaire était en mailles<strong>de</strong> 12. Auparavant, il était en mailles <strong>de</strong> 15. Une façon d’abaisser le taux <strong>de</strong> plastique dur en<strong>de</strong>ssous<strong>de</strong> 0,8 a été <strong>de</strong> passer en mailles <strong>de</strong> 12, mais la conséquence immédiate a été uneaugmentation <strong>de</strong> 5% <strong>de</strong>s refus. Nous avons fait un compromis, j’aurai pu opter pour unemaille plus petite, mes résultats auraient été encore meilleurs, mais j’aurais eu davantage <strong>de</strong>refus.Aujourd’hui, je fais <strong>de</strong>s t<strong>est</strong>s sur du tri optique car nous envisageons <strong>de</strong> mettre une machine<strong>de</strong> tri optique avant la fermentation, avant que la roue ne casse tous les bouts <strong>de</strong> verre et <strong>de</strong>plastique. J’ai eu <strong>de</strong>s retours ce matin d’essais faits en Allemagne et en Belgique, et celasemble très efficace sauf que cela génèrera encore beaucoup plus <strong>de</strong> refus.Jacques SALAMITOU (AFINEGE).- <strong>Le</strong> compostage n’<strong>est</strong>-il pas aussi une fausse bonneidée ?Dominique BRAYE.- C’<strong>est</strong> vrai pour le compostage d’ordures brutes. Pour ma part, jepréfère avoir une usine d’incinération plutôt qu’un <strong>de</strong>s systèmes qui nous ont été présentés.Ceci dit, ils ont choisi un procédé, et je fél<strong>ici</strong>te Monsieur Caillol car il essaye <strong>de</strong> le fairefonctionner. En revanche, en tant qu’élu, quand <strong>de</strong>s choix sont à faire, il faut vraiment bienréfléchir à tout, et ne pas réfléchir uniquement pour aujourd’hui, mais aussi pour <strong>de</strong>main.Jacques SALAMITOU.- L’ADEME a-t-elle fait <strong>de</strong>s écobilans ?Dominique BRAYE.- L’ADEME a sorti un très beau document sur le tri mécano-biologiquepour ai<strong>de</strong> à la décision <strong>de</strong>s élus, elle ne s’y engage pas beaucoup mais elle a raison. Ceci dit,dans le cadre <strong>de</strong> la norme NFU 44-051, Monsieur Caillol nous a dit qu’il avait dû passer à <strong>de</strong>smailles plus fines, et si les exigences <strong>de</strong> la norme augmentent <strong>de</strong>main, il sera obligé d’êtreencore plus r<strong>est</strong>rictif ou il fera du mélange, comme certains le font. Il existe <strong>de</strong>s endroits enFrance où l’on <strong>est</strong> contraint <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s mélanges pour atteindre la norme.J’aimerais <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à Monsieur Caillol quel <strong>est</strong> le prix <strong>de</strong> la tonne pour les gens dusyndicat ?40


Arnaud CAILLOL.- <strong>Le</strong> prix <strong>est</strong> <strong>de</strong> 92 €. J’ajoute que dans les consignes données par lesyndicat, dans les ordures ménagères, sont comprises les tontes <strong>de</strong> pelouse et les feuilles.Caroline HENRY.- Si le SIVATRU a arrêté son usine <strong>de</strong> compostage, c’<strong>est</strong> aussi parce queles inv<strong>est</strong>issements étaient trop importants.Daniel TREMEL (CADEB).- Je suis un « jury <strong>de</strong> nez », et je souhaitais vous parler du site<strong>de</strong> compostage <strong>de</strong> la commune <strong>de</strong> Montesson qui doit se mettre aux normes. Est-il prévu <strong>de</strong>sutilisations comme à SEPUR ou comme à GENERIS ? En tout cas, nous ne voulons plus <strong>de</strong>so<strong>de</strong>urs.Caroline HENRY.- Aujourd’hui, la société qui fait le compost vert sur la commune <strong>de</strong>Montesson ne s’<strong>est</strong> pas encore engagée sur la métho<strong>de</strong> employée pour être conforme. Il fautque le syndicat s’engage sur les inv<strong>est</strong>issements et sur le renouvellement du marché qu’il aavec <strong>cette</strong> société.Dominique BRAYE.- Selon moi, pour les élus, il faut quand même être simple et plein <strong>de</strong>bon sens. Je suis allé visiter, avec un groupe <strong>de</strong> travail, l’unité <strong>de</strong> méthanisation Amétyst àMontpellier. Quand vous mettez en place <strong>de</strong>s installations <strong>de</strong> ce type, il faut faire attention àl’endroit où vous envisagez <strong>de</strong> les installer. Madame Henry nous précisait précé<strong>de</strong>mment queles premières habitations étaient à 500 mètres. Selon moi, le plus simple r<strong>est</strong>e quand même <strong>de</strong>les installer à distance <strong>de</strong>s habitations. A Angers, il y a aussi un beau projet mais si voussouhaitez mettre en place l’installation en milieu urbain, vous être contraint <strong>de</strong> mettre en place<strong>de</strong>s installations contre les o<strong>de</strong>urs très performantes. A Montpellier, c’était un siteexpérimental gran<strong>de</strong>ur nature très intéressant pendant quelque temps. Il faut un peu <strong>de</strong> bonsens, et si ces installations sont situées suffisamment loin <strong>de</strong>s habitations, elles sont d’un coûtbeaucoup plus faibles tant en inv<strong>est</strong>issement qu’en fonctionnement.Je ne parle pas du problème du respect <strong>de</strong>s normes par rapport aux entrants. Ceci dit, peut-êtreque la mise en place <strong>de</strong>s collectes sélectives <strong>de</strong>s déchets diffus spécifiques permettra d’obtenirune meilleure qualité <strong>de</strong>s ordures ménagères entrantes, qui seront beaucoup moins polluées, etalors la fraction organique qui en sera extraite sera <strong>de</strong> bien meilleure qualité.Nous sommes sur <strong>de</strong>s sujets sur lesquels tout le mon<strong>de</strong> travaille. A la CAMY, nous avonschoisi quelque chose <strong>de</strong> très simple. Nous faisons du compost sur déchets verts,éventuellement sur bio-déchets mais qui sont mis avec les déchets verts. <strong>Le</strong>s zones <strong>de</strong>compostage sont entretenues normalement, nous sortons un compost correct et cela se passetrès bien. Nous avons peu d’inv<strong>est</strong>issements, cela ne coûte pas cher et cela donne entièrementsatisfaction.Eric GAUCHER.- L’exposé <strong>de</strong> Monsieur Caillol montre l’intérêt <strong>de</strong> la complémentarité <strong>de</strong>smo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s déchets. Nous ne pouvons pas dire que nous traiterons toutes lesordures ménagères uniquement par compostage, méthanisation ou incinération. Il faut avoirune g<strong>est</strong>ion globale <strong>de</strong>s déchets, et c’<strong>est</strong> tout l’intérêt <strong>de</strong> la planification sur la g<strong>est</strong>ion <strong>de</strong>sdéchets.Dans le cadre <strong>de</strong> la transposition <strong>de</strong> la directive cadre sur les déchets, nous transformerons lesplans <strong>de</strong> g<strong>est</strong>ion <strong>de</strong>s déchets ménagers et assimilés en plan <strong>de</strong> prévention et <strong>de</strong> g<strong>est</strong>ion <strong>de</strong>sdéchets non dangereux sur un territoire donné. L’idée <strong>est</strong> <strong>de</strong> voir comment les installationspeuvent s’imbriquer les unes avec les autres avec, pour le cas particulier <strong>de</strong> la méthanisationet du compostage, un objectif <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> la matière sortante. Pour le compostage, il s’agit<strong>de</strong> la norme NFU 44-051 ou <strong>de</strong> la norme NFU 44-095 en cas <strong>de</strong> compostage <strong>de</strong> boues.Il y aura <strong>de</strong>main une autre réflexion sur la qualité du dig<strong>est</strong>at que l’on <strong>de</strong>stine à un retour ausol, car nous avons vraiment ce souci <strong>de</strong> remettre dans le milieu terr<strong>est</strong>re une matière <strong>de</strong>41


qualité. Il faut regar<strong>de</strong>r, en termes <strong>de</strong> g<strong>est</strong>ion locale, quels sont les avantages et inconvénients<strong>de</strong> chaque mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> traitement.Dominique BRAYE.- <strong>Le</strong>s élus ne sont pas <strong>de</strong>s experts, et sont souvent livrés à <strong>de</strong>sspécialistes qui connaissent bien leur affaire, mais qui savent aussi très bien ce qu’ils veulentvendre. Cela r<strong>est</strong>e le véritable problème <strong>de</strong>s élus. Pour ma part, j’ai du mal à comprendrepourquoi l’on n’arrive pas à mieux standardiser les choses, et j’ai souvent regretté quel’ADEME ne soit pas le centre <strong>de</strong> ressources pour tous les élus. Si l’ADEME ne subventionnepas le tri mécano-biologique, cela signifie quand même qu’elle <strong>est</strong>ime que ce procédé <strong>est</strong>encore incertain. Il n’empêche que les élus sont amenés à prendre <strong>de</strong>s décisions importantesqui engagent pour un temps très long les finances <strong>de</strong> leur collectivité, donc <strong>de</strong> leursadministrés. Il faudrait quand même que <strong>de</strong>s spécialistes puissent les conseiller, leur indiquerles bonnes techniques et les mauvaises, et il faudrait parvenir à régler cela une bonne foispour toutes.Eric GAUCHER.- Nous partageons ce même souci <strong>de</strong> ne pas orienter les politiques locales<strong>de</strong> g<strong>est</strong>ion <strong>de</strong>s déchets vers <strong>de</strong>s solutions qui ne seraient techniquement pas viables, et quiseraient financièrement coûteuses. L’ADEME <strong>est</strong> quand même prête à intervenir pourapporter son expertise sur <strong>de</strong>s procédés <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> déchets. <strong>Le</strong> ministère apporteégalement son expertise puisque, sur le cas évoqué par Monsieur Braye, il a commandité uneexpertise technique <strong>de</strong> l’installation pour essayer d’apporter un soutien à la collectivité, etfaire en sorte que les améliorations apportées soient les <strong>de</strong>rnières.42


III – La prévention <strong>de</strong>s déchets : quel accompagnement <strong>de</strong> l’ADEME ?43


Présentation <strong>de</strong>s différents dispositifs d’accompagnement <strong>de</strong>l’ADEME <strong>de</strong>stinés aux industriels et collectivités territoriales pour laprévention <strong>de</strong>s déchetspar Madame Valérie PLET, Chargée <strong>de</strong> mission déchets à l’ADEME Ile <strong>de</strong> FranceAu niveau <strong>de</strong> l’ADEME, vous avez trois référents en Ile-<strong>de</strong>-France. Pour ce qui me concerne,je suis référent sur le département <strong>de</strong>s Yvelines.Mon intervention porte sur l’accompagnement technique et financier <strong>de</strong> l’ADEME envers lesentreprises, les associations et les collectivités. C’<strong>est</strong> un champ assez vaste, et je souhaitaisfaire un zoom sur la prévention <strong>de</strong> la production <strong>de</strong>s déchets qui a été remise sur le <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>la scène par le Grenelle <strong>de</strong> l’Environnement.<strong>Le</strong>s tonnages <strong>de</strong> déchets annuels en France ont été évalués à 868 millions <strong>de</strong> tonnes en 2006,avec une répartition entre les déchets <strong>de</strong>s ménages, les déchets d’entreprises, les déchets duBTP.<strong>Le</strong> Grenelle <strong>de</strong> l’Environnement a remis la prévention <strong>de</strong>s déchets sur le <strong>de</strong>vant <strong>de</strong> la scène. Ilaffiche la préconisation <strong>de</strong> diminuer <strong>de</strong> 7% les ordures ménagères et assimilés d’<strong>ici</strong> cinq ans,et nous sommes tous acteurs pour atteindre cet objectif.<strong>Le</strong> Grenelle <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que le recyclage matière et organique <strong>de</strong>s déchets d’entreprises,actuellement <strong>de</strong> 68%, atteigne 75% d’<strong>ici</strong> 2012, et qu’il y ait moins <strong>de</strong> 15% <strong>de</strong> déchets envoyésen décharge et en incinération d’<strong>ici</strong> 2012.La prévention <strong>de</strong>s déchets vise à réduire la quantité <strong>de</strong>s déchets produits et leur nocivité. Ceciétait déjà inscrit dans la loi <strong>de</strong> 1992, or nous sommes tous partis sur la collecte et le tri <strong>de</strong>sdéchets. Aussi, les collectivités s’attachent maintenant à mettre en place <strong>de</strong>s programmeslocaux <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>s déchets pour travailler en ce sens.Nous avons tous une action à mettre en place pour ce qui <strong>est</strong> <strong>de</strong> la prévention <strong>de</strong>s déchets <strong>de</strong>l’amont jusqu’à l’aval. Nous désignons la réduction à la source plutôt au niveau du champindustriel, <strong>de</strong>s entreprises. Pour ce qui <strong>est</strong> <strong>de</strong> l’éco-consommation, chaque consommateur peutagir en achetant moins <strong>de</strong> produits sur-emballés, en achetant <strong>de</strong>s produits en vrac. Au lieu <strong>de</strong>jeter son canapé, il peut le faire r<strong>est</strong>aurer. Il y a ainsi différents messages à faire passer.Vous, collectivités, qui avez la compétence collecte et traitement <strong>de</strong>s déchets, vous êtes auplus près <strong>de</strong>s habitants, vous les sensibilisez déjà au tri <strong>de</strong>s emballages ménagers. Pour laprévention <strong>de</strong>s déchets, ce sont bien les collectivités qui doivent sensibiliser leurs habitants. Ilne s’agit pas <strong>de</strong> faire passer un message culpabilisateur, mais <strong>de</strong> donner les bonnesinformations pour que les bons choix soient faits. Ce sont beaucoup d’actions <strong>de</strong>communication pour amener à un changement <strong>de</strong>s comportements.Lorsque l’objet <strong>est</strong> abandonné, il <strong>est</strong> mis sur la voie publique et <strong>de</strong>vient alors un déchet, etc’<strong>est</strong> bien la collectivité qui a en charge la collecte et le traitement <strong>de</strong> ce déchet. La préventionse situe donc bien en amont <strong>de</strong> l’objet qui <strong>de</strong>vient par la suite un déchet.44


La poubelle d’hier était plutôt une qu<strong>est</strong>ion <strong>de</strong> salubrité publique et posait un souci d’ordresanitaire. L’on avait très peu <strong>de</strong> connaissances sur le gisement, et l’on regardait plutôt la façond’éliminer ces déchets.Aujourd’hui, on connait mieux la poubelle au niveau <strong>de</strong>s gisements et <strong>de</strong>s tonnages, on aplutôt une vision géologique <strong>de</strong> la poubelle et on sait travailler sur la façon <strong>de</strong> traiterséparément les différents gisements, notamment par le tri et la valorisation matière.Pour ce qui <strong>est</strong> <strong>de</strong> la poubelle <strong>de</strong> <strong>de</strong>main, l’on considère que notre poubelle <strong>est</strong> constituée <strong>de</strong>différents objets qui peuvent connaître une secon<strong>de</strong> vie, et l’on peut faire <strong>de</strong>s g<strong>est</strong>es pouramener <strong>de</strong>s objets à connaître une secon<strong>de</strong> vie et diminuer ainsi la quantité <strong>de</strong> déchets àtraiter.Pour travailler sur <strong>cette</strong> thématique, l’ADEME a été retenue comme cheville ouvrièrepour mettre en place le Grenelle <strong>de</strong> l’Environnement. Nous soutenons les collectivités etles entreprises qui ont le souhait <strong>de</strong> réduire leur quantité <strong>de</strong> déchets, et avons <strong>de</strong>ux typesd’ai<strong>de</strong>.Nous aidons le Conseil régional à mettre en place son plan <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>s déchets, etl’objectif <strong>est</strong> <strong>de</strong> couvrir 80% <strong>de</strong> la population francilienne d’<strong>ici</strong> 2014 par <strong>de</strong>s programmeslocaux <strong>de</strong> prévention. Il y a donc un plan régional et, au niveau local, <strong>de</strong>s déclinaisons portéespar les collectivités locales pour mettre en œuvre <strong>de</strong>s actions sur le territoire. L’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>l’ADEME envers la Région <strong>est</strong> <strong>de</strong> 2 M€ par an, et la Région abon<strong>de</strong> ce forfait pour ai<strong>de</strong>r aussiles collectivités à travailler sur la prévention <strong>de</strong>s déchets. Ainsi, <strong>de</strong>ux organismes clé en Ile<strong>de</strong>-France,la Région et l’ADEME, vous accompagnent sur toutes les actions en matière <strong>de</strong>prévention <strong>de</strong>s déchets.En déclinaison, vous avez les programmes locaux <strong>de</strong> prévention portés par les communes ouEPCI à compétence collecte <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 20 000 habitants, et dont l’objectif <strong>est</strong> <strong>de</strong> diminuer <strong>de</strong>7% les ordures ménagères et assimilés d’<strong>ici</strong> cinq ans. L’ADEME verse un forfait d’environ1 € par habitant et par an pour mettre en place ces programmes. Nous signons un contratannuel <strong>de</strong> cinq ans puisque le programme dure cinq ans. Ensuite, nous signons <strong>de</strong>sconventions annuelles chaque année pour revoir l’atteinte <strong>de</strong>s objectifs, le versement <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong>ne se faisant que si les objectifs ont été atteints. Nous formons les collectivités avant qu’ellesposent leur candidature pour s’assurer qu’elles aient bien conscience <strong>de</strong>s engagements <strong>de</strong>l’ADEME, <strong>de</strong> la Région et <strong>de</strong> la collectivité elle-même pour mettre en place les différentesactions et atteindre les objectifs.Dans les Yvelines, la CAMY, les Mureaux et Conflans-Sainte-Honorine sont candidates poursigner avec l’ADEME en fin d’année. La première année, en 2011, elles auront en charge <strong>de</strong>réaliser un diagnostic initial du territoire afin <strong>de</strong> voir les forces et les faiblesses du territoirepour travailler sur la prévention <strong>de</strong>s déchets. Ce ne sont pas les collectivités qui porterontseules le programme, mais il s’agit bien <strong>de</strong> trouver les acteurs sur le territoire qui travaillerontavec elles (associations, CCI, etc.). Ensuite, <strong>de</strong>s objectifs seront fixés et un programme <strong>de</strong>prévention, <strong>de</strong>vant contenir a minima cinq actions, sera élaboré. La nature <strong>de</strong>s actions <strong>est</strong> <strong>de</strong>sensibiliser le grand public aux changements <strong>de</strong> comportements, et <strong>de</strong> travailler sur laprévention qualitative, c’<strong>est</strong>-à-dire que, par exemple, si l’on n’achète pas <strong>de</strong> produitsdangereux, il ne sera pas nécessaire <strong>de</strong> les éliminer. Des produits NF Environnementpermettent d’utiliser <strong>de</strong>s produits non dangereux. Au final, les collectivités ren<strong>de</strong>nt un rapportannuel à l’ADEME pour percevoir leur subvention.Depuis <strong>de</strong>ux ans, avec la Région, nous lançons <strong>de</strong>s appels à candidatures envers lescollectivités.45


En 2009, il n’y avait aucune collectivité <strong>de</strong>s Yvelines et nous sommes intervenus l’année<strong>de</strong>rnière lors <strong>de</strong>s universités <strong>de</strong>s Maires <strong>de</strong>s Yvelines pour mentionner ce fait. Il y avaitplusieurs candidats dans l’Essonne, la Seine-Saint-Denis et le Val-<strong>de</strong>-Marne. <strong>Le</strong> taux <strong>de</strong>population couverte par un programme local <strong>de</strong> prévention était alors <strong>de</strong> 17 %.Pour 2010, il y a trois candidatures <strong>de</strong>s Yvelines, et beaucoup <strong>de</strong> candidatures <strong>de</strong>s Hauts-<strong>de</strong>-Seine et du Val d’Oise. <strong>Le</strong> taux <strong>de</strong> population couverte sera alors <strong>de</strong> 56%.Pour terminer sur ce point, qui <strong>est</strong> un sujet d’actualité, l’ADEME organise <strong>de</strong>s formations. Ilne s’agit pas <strong>de</strong> signer un contrat et <strong>de</strong> ne se revoir qu’au bout d’un an. Nous avons aussi <strong>de</strong>sjournées techniques organisées avec la Région, <strong>de</strong>s formations, <strong>de</strong>s outils. L’ADEME <strong>est</strong>centre <strong>de</strong> ressources sur les outils techniques, et nous part<strong>ici</strong>pons aux comités <strong>de</strong> pilotage.C’<strong>est</strong> une grosse charge <strong>de</strong> travail pour nous aussi, mais c’<strong>est</strong> l’engagement qui <strong>est</strong> signé, <strong>de</strong>part et d’autre, via la convention.Pour information, certaines collectivités embauchent. C’<strong>est</strong> une bonne chose, elles mettent lesmoyens humains pour arriver à faire vivre ce programme local <strong>de</strong> prévention.<strong>Le</strong> système d’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’ADEME, <strong>de</strong> manière plus globale, ne concerne pas que lesprogrammes locaux <strong>de</strong> prévention portés par les collectivités, mais porte sur d’autr<strong>est</strong>hématiques.Ainsi, pour la mise en place <strong>de</strong> la re<strong>de</strong>vance incitative <strong>de</strong>mandée par le Grenelle <strong>de</strong>l’Environnement, nous aidons les étu<strong>de</strong>s, la mise en œuvre et l’inv<strong>est</strong>issement. Nous <strong>est</strong>imonsqu’il <strong>est</strong> nécessaire que <strong>de</strong>s pionniers s’y lancent, et les ai<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’ADEME sont toujours làpour couvrir un risque, pour ai<strong>de</strong>r les premiers à franchir le pas.Nous aidons la promotion du compostage dom<strong>est</strong>ique. Pour ma part, sur les troisdépartements que j’ai en charge, je traite beaucoup <strong>de</strong> dossiers sur ces opérations. Nousaidons l’inv<strong>est</strong>issement, mais aussi l’animation et l’accompagnement. Si vous faites travaillerune association <strong>de</strong> jardinage pour vous ai<strong>de</strong>r à sensibiliser vos habitants, nous aidons <strong>cette</strong>part<strong>ici</strong>pation. Nous aidons les formations que vous envisageriez sur votre territoire. Nousaidons l’achat d’un broyeur <strong>de</strong> végétaux puisqu’il faut du structurant avec les déchets vertspour faire le compostage.Comme le disait Monsieur Gaucher, toutes les filières <strong>de</strong> traitement doivent être considérées.<strong>Le</strong> compostage dom<strong>est</strong>ique revient à gar<strong>de</strong>r ses déchets chez soi, et assurer un retour à la terre<strong>de</strong>s déchets. <strong>Le</strong> compostage dom<strong>est</strong>ique <strong>est</strong> aussi pour nous une priorité car ce seront toujoursautant <strong>de</strong> déchets en moins à collecter et à traiter.Nous aidons l’optimisation et la rénovation <strong>de</strong>s déchetteries existantes, aussi bien pour lesétu<strong>de</strong>s préalables que pour l’inv<strong>est</strong>issement.Nous aidons les ressourceries, c’<strong>est</strong>-à-dire les équipements souvent adossés aux déchetterieset permettant <strong>de</strong> r<strong>est</strong>aurer <strong>de</strong>s objets encombrants. Il <strong>est</strong> possible <strong>de</strong> faire travailler uneentreprise d’insertion sur son territoire pour r<strong>est</strong>aurer <strong>de</strong>s objets (vélos, meubles, etc.). Pour cetype <strong>de</strong> projets, la Région apporte aussi un soutien.Au niveau <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> communication, l’ADEME a plusieurs supports : gui<strong>de</strong>s, panneauxd’information, kit d’animation, la Semaine européenne <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s déchets ayant lieu du20 au 28 novembre prochain. S’inscrivent à <strong>cette</strong> semaine les collectivités qui souhaitentmettre en place <strong>de</strong>s actions en direction <strong>de</strong> leurs concitoyens, mais aussi les entreprises quiauraient <strong>de</strong>s projets pour sensibiliser leurs salariés à la réduction <strong>de</strong>s déchets.46


Je vous présente maintenant la façon dont l’ADEME accompagne les entreprises enmatière <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s déchets.En 2004, l’ADEME avait lancé un appel à candidatures au niveau national pour accompagnercent entreprises volontaires sur la réduction <strong>de</strong>s déchets. L’objectif <strong>de</strong> l’ADEME, enaccompagnant les entreprises ou les collectivités, <strong>est</strong> d’avoir un retour d’expérience pour quecela puisse profiter à d’autres. Sur le site <strong>de</strong> l’ADEME, vous avez le recueil <strong>de</strong>s cent bonnesidées <strong>de</strong>s entreprises qui ont travaillé sur la réduction <strong>de</strong>s déchets. Cela passe par ladiminution <strong>de</strong>s chutes <strong>de</strong> production <strong>de</strong>s déchets, la réutilisation <strong>de</strong>s emballages in situ, etc.C’<strong>est</strong> riche d’enseignement, et cela va du garagiste à la Poste, en passant par l’entreprise <strong>de</strong>fabrication <strong>de</strong> pièces pour automobiles.Un nouvel appel à candidatures sera lancé fin novembre. <strong>Le</strong>s entreprises volontaires quivoudraient agir sur leur site <strong>de</strong> production pour réduire les déchets seront accompagnées parun bureau d’étu<strong>de</strong>s financé par l’ADEME pour les amener à réfléchir pas à pas. <strong>Le</strong>s bonnesidées viennent souvent <strong>de</strong>s opérateurs eux-mêmes. En effet, s’ils sont amenés à travailler <strong>de</strong> lamême façon <strong>de</strong>puis dix ans, les qu<strong>est</strong>ions qu’ils se posent permettent d’apporter <strong>de</strong>s réponses.Ce type d’initiative peut fédérer les salariés car nous les amenons à réfléchir sur la façon dontils travaillent au quotidien, et sur la façon dont ils pourraient réduire la quantité <strong>de</strong> déchets insitu.En termes d’ai<strong>de</strong>s techniques, il existe différentes publications en direction <strong>de</strong>s entreprisespour gérer et réduire leur quantité <strong>de</strong> déchets. Nous avons notamment une publication sortie ily a <strong>de</strong>ux ans qui parle d’elle-même puisqu’elle s’intitule « Réduire les déchets, ça marche, çarapporte, ça profite à tous ». Cette publication a été faite à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> retours d’expériencesd’entreprises qui ont réfléchi à la façon <strong>de</strong> réduire leur quantité <strong>de</strong> déchets, et ont fait <strong>de</strong>séconomies.Des témoignages en ligne figurent aussi sur le site <strong>de</strong> l’ADEME. Pour ce qui me concerne, jepeux vous faire part <strong>de</strong>s retours d’expériences, mais cela a encore plus <strong>de</strong> poids quand c’<strong>est</strong>une entreprise qui mentionne ses résultats. Figurent aussi <strong>de</strong>s témoignages <strong>de</strong> collectivités quiamènent <strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong> leur territoire à réfléchir sur <strong>cette</strong> thématique.Un outil a été créé par la CCI et l’ADEME : le clic ADEME entreprises. Il s’agit d’une boite àoutils <strong>de</strong> communication pour créer vos affiches et messages en matière <strong>de</strong> santé, sécurité,environnement sur le site <strong>de</strong> production.Il existe ainsi une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> publications sur les thématiques qui sont en lien avec lesmissions <strong>de</strong> l’ADEME.Par ailleurs, toujours en termes d’outils techniques, il existe une rubrique consacrée au cadreréglementaire. Peu <strong>de</strong> personnes la connaissent, mais ce n’<strong>est</strong> pas une liste à la Prévert <strong>de</strong> tousles arrêtés et décrets, mais bien une lecture facilitée <strong>de</strong> ces arrêtés et décrets. C’<strong>est</strong> une lectureà la portée <strong>de</strong> tous qui mentionne ensuite, en annexe, l’arrêté ou le décret en qu<strong>est</strong>ion.Il existe aussi le site environnement.ccip.fr, et le site sinoe.org qui référencient toutes lesdéchetteries communales, professionnelles et les collectivités locales <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>sdéchets.En termes d’ai<strong>de</strong>s, nous aidons les étu<strong>de</strong>s que vous souhaiteriez faire avant d’inv<strong>est</strong>ir. Nousaidons aussi les diagnostics <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>s déchets, les démarches d’éco-conception <strong>de</strong>produits. <strong>Le</strong> taux d’ai<strong>de</strong> varie selon que l’on <strong>est</strong> une gran<strong>de</strong> entreprise, une PME ou une petiteentreprise.47


Nous aidons également à l’inv<strong>est</strong>issement pour les équipements <strong>de</strong> prévention. Si, sur votresite <strong>de</strong> production, vous souhaitez changer <strong>de</strong> process pour réduire vos déchets, cela peut êtreaidé par l’ADEME. Notre ai<strong>de</strong> porte aussi sur les équipements <strong>de</strong> valorisation <strong>de</strong>s déchets nonvalorisés jusqu’à présent, le développement <strong>de</strong> capacités nouvelles, les équipements <strong>de</strong>g<strong>est</strong>ion biologique <strong>de</strong>s déchets organiques. Par ailleurs, lorsqu’il n’existe pas <strong>de</strong> filière <strong>de</strong>recyclage, nous aidons ces opérations innovantes.<strong>Le</strong>s ai<strong>de</strong>s ne sont pas automatiques, et <strong>de</strong>s critères ont été définis. Chaque dossier <strong>est</strong> étudié,et le volet économique <strong>est</strong> étudié <strong>de</strong> près pour définir le taux d’ai<strong>de</strong> ADEME adéquat.En matière <strong>de</strong> projets innovants, le <strong>de</strong>rnier projet que nous ayons aidé concernait lesentreprises EUROVIA qui fabrique <strong>de</strong>s routes, et SOPREMA qui pose <strong>de</strong>s membranesbitumineuses sur les toitures <strong>de</strong>s maisons pour isoler. EUROVIA et SOPREMA ont créé unesociété SOPREVIA qui a mis en place un système <strong>de</strong> broyage et recyclage <strong>de</strong>s membranesbitumineuses pour les recycler en sous-couche routière. Ce projet nous a paru intéressant carles membranes <strong>de</strong>s toitures, sans ce projet, <strong>de</strong>venaient <strong>de</strong>s déchets. Ainsi, un déchet d’uneentreprise A peut <strong>de</strong>venir une matière première secondaire d’une entreprise B.Je termine par la campagne nationale lancée par le ministère sur la prévention <strong>de</strong>s déchets etmatérialisée par le monstre Detritos, ce monstre représentant un peu l’ombre <strong>de</strong> chacun entermes <strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> déchets générés. Un sondage a été fait sur un panel <strong>de</strong> 1 125 Français,les entreprises ont été également sondées. <strong>Le</strong>s principaux résultats sont : 29% <strong>de</strong> personnesmotrices, 25% d’opportunistes qui voient plutôt une économie dans la réduction <strong>de</strong>s déchets.Cette campagne a été bien perçue par ce panel, et nous sommes amenés à la renouveler.Pour ce qui <strong>est</strong> <strong>de</strong>s contacts en Région Ile-<strong>de</strong>-France, je suis votre interlocutrice pour ce qui<strong>est</strong> <strong>de</strong> la thématique <strong>de</strong>s déchets. Pour les collectivités, il y a d’autres interlocuteurs sur lesplans climat territoriaux.Qu<strong>est</strong>ions / remarques <strong>de</strong>s part<strong>ici</strong>pantsMichel BROSSERON (Mairie <strong>de</strong> Menerville).- Est-il envisagé par L’ADEME ou un autreorganisme <strong>de</strong>s interventions en milieu scolaire ? Selon moi, plus nous éduquerons les enfantsjeunes, mieux cela fonctionnera.Valérie PLET.- <strong>Le</strong>s collectivités ont la compétence déchets, et ont embauché <strong>de</strong>sambassa<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> tri ayant vocation à <strong>de</strong>venir <strong>de</strong>s ambassa<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> la prévention. Cesambassa<strong>de</strong>urs sont à même d’organiser <strong>de</strong>s sessions <strong>de</strong> sensibilisation sur la prévention <strong>de</strong>sdéchets auprès <strong>de</strong>s scolaires.Dominique BRAYE.- Nous, en tant que Communauté d’agglomération ayant la compétencedéchets, avons <strong>de</strong>s ambassa<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> tri qui font <strong>de</strong>s opérations auprès <strong>de</strong>s jeunes, en milieuscolaire, dans les centres <strong>de</strong> loisirs, les jeunes étant toujours très intéressés et très motivés.<strong>Le</strong>s ambassa<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> tri sont maintenant les chevilles ouvrières <strong>de</strong>s politiques locales enmatière <strong>de</strong> déchets sur le terrain. Ils vont au contact <strong>de</strong>s habitants et ont une mission trèslarge. Nous prenions autrefois <strong>de</strong>s emplois aidés, mais nous prenons <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong>semplois qualifiés. <strong>Le</strong> sujet étant important, il <strong>est</strong> nécessaire que ces agents aient une formationminimale et soient capables <strong>de</strong> faire passer les messages <strong>de</strong> façon assez nette.48


ClôturePar Dominique BRAYE, Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la CAMY, Sénateur <strong>de</strong>s YvelinesJe tenais à remercier celles et ceux qui ont part<strong>ici</strong>pé à l’animation <strong>de</strong> cet après-midi au coursduquel un grand nombre <strong>de</strong> thèmes ont été abordés.Je repars avec beaucoup <strong>de</strong> qu<strong>est</strong>ions, notamment sur la tarification incitative dans l’habitatvertical. J’ai lu aussi que les containers enterrés étaient subventionnés, et je me <strong>de</strong>man<strong>de</strong>comment ils pourront s’adapter à la tarification incitative. On me répond qu’il suffitd’introduire une carte pour que la trappe s’ouvre, mais je me dis qu’il <strong>est</strong> fort probable quenous retrouvions la totalité <strong>de</strong>s sacs au sol ! Chantal Jouanno nous a informés que <strong>de</strong>nombreuses collectivités menaient <strong>de</strong>s expérimentations prometteuses. Nous sommes trèsintéressés, à condition que celles-ci concernent l’habitat vertical.Je vous remercie tous <strong>de</strong> votre présence.Caroline HENRYPour ma part, je vous remercie, Monsieur le Prési<strong>de</strong>nt, <strong>de</strong> nous avoir prêté <strong>cette</strong> salle.49

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