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Etats généraux de l'enseignement du français en Afrique ...

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LES ÉTATS GÉNÉRAUX DE L’ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE FRANCOPHONEd’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t était <strong>de</strong> nature à permettre <strong>de</strong>s améliorations substantielles dans laposition <strong>de</strong>s structures fondam<strong>en</strong>tales <strong>du</strong> français.Les séminaires <strong>de</strong> Libreville et <strong>de</strong> Ouagadougou ont donné un large écho à cetteaperception sans toutefois évoquer explicitem<strong>en</strong>t la complexité <strong>de</strong> la sociolinguistiqueafricaine qui peut <strong>en</strong> raison <strong>de</strong>s contextes soit favoriser considérablem<strong>en</strong>tl’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t/appr<strong>en</strong>tissage <strong>du</strong> français <strong>en</strong> milieu multilingue soit le compliquer.L’abs<strong>en</strong>ce d’informations éclairantes sur les situations <strong>de</strong> communication <strong>en</strong> <strong>Afrique</strong> estsusceptible <strong>de</strong> compromettre l’élaboration <strong>de</strong>s procé<strong>du</strong>res pédagogiques converg<strong>en</strong>tes.Dans cette perspective <strong>en</strong> vue <strong>de</strong> donner un prolongem<strong>en</strong>t aux débats initiés par lesparticipants aux séminaires préparatoires, il y a lieu <strong>de</strong> relever que les meilleursanalystes <strong>de</strong>s situations sociolinguistiques africaines i<strong>de</strong>ntifi<strong>en</strong>t, au-<strong>de</strong>là d’unehétérogénéité linguistique complexe et foisonnante, trois types fondam<strong>en</strong>taux <strong>de</strong>situation qui détermin<strong>en</strong>t les différ<strong>en</strong>ts rapports <strong>en</strong>tre les langues <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce.I – États UnilinguesIl y a <strong>de</strong>s États qui sont pratiquem<strong>en</strong>t unilingues. C’est à dire qu’ils ont effectivem<strong>en</strong>tune langue africaine dominante à côté <strong>du</strong> français. Ces langues dominantes rempliss<strong>en</strong>t<strong>de</strong>s fonctions sociales spécifiques. C’est le cas notamm<strong>en</strong>t <strong>du</strong> kinyarwanda au Rwandaet <strong>du</strong> kirundi au Burundi. S’agissant <strong>du</strong> Burundi, par exemple, on note que laconstitution <strong>de</strong> ce pays clarifie ses choix politiques <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> régulationfonctionnelle <strong>de</strong>s langues <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce.Deux étapes sont à distinguer ici. En 1974, la constitution <strong>du</strong> Burundi reconnaît <strong>en</strong> sonarticle 3 que : « le Burundi a pour langues officielles le kirundi et le français ». Par ailleurs,il faut signaler qu’<strong>en</strong> 1992 intervi<strong>en</strong>t une évolution particulièrem<strong>en</strong>t significative qui fait<strong>du</strong> kirundi la seule langue nationale officielle par rapport aux autres langues dont lestatut est déterminé par la loi. La constitution dispose <strong>en</strong> son article 7 que : « langu<strong>en</strong>ationale est le kirundi. Les langues officielles sont le kirundi et d’autres languesdéterminées par la loi ».Le français fait donc partie <strong>de</strong> ces autres langues. En même temps l’on dénote un sil<strong>en</strong>cesur la langue swahili qui pourtant serait la langue <strong>du</strong> commerce.Le Rwanda connaît une situation similaire dans la mesure où la constitution <strong>de</strong> ce paysdispose <strong>en</strong> son article 4 que : « la langue nationale est le kinyarwanda. Les languesofficielles sont le kinyarwanda et le français ».Au regard <strong>de</strong> ces dispositions, on compr<strong>en</strong>d que les langues nationales jou<strong>en</strong>t un rôleirremplaçable dans la structuration <strong>de</strong>s i<strong>de</strong>ntités <strong>de</strong> ce pays. L’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> base yest disp<strong>en</strong>sé <strong>en</strong> langues nationales tandis que le français, progressivem<strong>en</strong>t, apparaîtdans les autres niveaux d’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t. La justice se donne dans les <strong>de</strong>ux langues toutcomme la presse se lit <strong>en</strong> français et <strong>en</strong> langues nationales.Ces <strong>de</strong>ux pays, <strong>en</strong> référ<strong>en</strong>ce à leur politique linguistique, sont manifestem<strong>en</strong>t à même <strong>de</strong>mettre <strong>en</strong> place une pédagogie converg<strong>en</strong>te liée aux rapports dynamiques <strong>en</strong>tre le50LIBREVILLE (GABON), 17 AU 20 MARS 2003

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