- 67 -<strong>le</strong>s voies de communication habituel<strong>le</strong>s sont souvent coupées et rendent inaccessib<strong>le</strong>s <strong>le</strong>szones sinistrées. En effet, <strong>le</strong>s routes sont souvent détruites et <strong>le</strong>s conditions atmosphériquesrendent <strong>par</strong>fois impossib<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s survols aériens <strong>par</strong> hélicoptère ou avion. Le lancement dusatellite ALOS visait au premier chef de pouvoir effectuer <strong>le</strong>s observations dans <strong>le</strong>s cas decatastrophes naturel<strong>le</strong>s.Le satellite ALOS fait donc <strong>par</strong>tie de satellite d’observation terrestres <strong>par</strong> distinction avec <strong>le</strong>ssatellites d’observation maritime et atmosphérique, d’où son nom d’ALOS (Advance LandObservation Satellite).JAXA, l’agence spatia<strong>le</strong> japonaise, a ainsi constitué <strong>le</strong> système de support à la gestion descatastrophes naturel<strong>le</strong>s ou DMSSO (Disaster Management Support Systems Office ). Sonobjet est aussi de limiter <strong>le</strong>s dommages à travers une prévention des sinistres, et lapré<strong>par</strong>ation/la planification des actions. De même ce système doit permettre de mieuxdistribuer l’information afin d’agir plus efficacement et plus rapidement dans <strong>le</strong>s actions deréduction des impacts et de reconstruction.1.2.2. Cartographie (‘’mapping’’)Le principal objectif de Daichi est la réalisation de cartes. Ces cartes indiquent <strong>le</strong>s routespermettant <strong>le</strong>s transports d’urgence et font l’inventaire des lieux permettant <strong>par</strong> exemp<strong>le</strong> desopérations héliportées. En outré, en com<strong>par</strong>ant <strong>le</strong>s images ante et post désastre peuvent êtreidentifiées <strong>le</strong>s destructions et mesurées l’état des atteintes notamment aux des ouvrages d’artet aux immeub<strong>le</strong>s. Le capteur du Daichi est capab<strong>le</strong> de fournir des images 3D.Préventivement, Daichi fournit régulièrement des images 3D à tous <strong>le</strong>s ministères quitravail<strong>le</strong>nt sur <strong>le</strong>s problématiques de catastrophes naturel<strong>le</strong>s. JAXA développe éga<strong>le</strong>ment desmodè<strong>le</strong>s de détection des phénomènes naturels tels que <strong>le</strong>s éruptions volcaniques, desmouvements dans la croûte terrestre, des catastrophes affectant <strong>le</strong> <strong>le</strong>s côtes ; <strong>le</strong> plateaucontinental et l’espace marin profond, ainsi que <strong>le</strong>s glissements de terrains, <strong>le</strong>s inondations. Ils’agit d’évaluer <strong>le</strong>s dommages potentiels mais aussi d’identifier <strong>le</strong>s causes et <strong>le</strong>s mécanismes.Le principal bénéfice des images satellites dans cet objectif est qu’il permet un monitoringd’un espace vaste en une fois, et d’acquérir de l’information fraîche régulièrement mise à jour.Ainsi, pour étudier une éruption volcanique, il est nécessaire de com<strong>par</strong>er des images prisesavant et après pour mesurer de façon très fine <strong>le</strong>s différences. Outre la largeur du champ, <strong>le</strong>sdeux éléments c<strong>le</strong>fs pour l’efficacité de l’utilisation des satellites est d’une <strong>par</strong>t la fraîcheur del’information, c’est-à-dire donc la fréquence de mises à jour des données, ainsi que la vitessede transfert, et d’autre <strong>par</strong>t la résolution des images. La résolution du système PRISM surDaichi est de 2.5m, mais <strong>le</strong> besoin est de <strong>le</strong> réduire à 1m. En terme de diamètre du champ, <strong>le</strong>stremb<strong>le</strong>ments de terre nécessitent des prises de vues offrant une dimension de 40 à 70 km, <strong>le</strong>sinondations de 30 à 50 km, ce que Daichi <strong>par</strong>vient à faire mais avec une précision encoreinsuffisante. Pour la gestion des crises, JAXA doit pouvoir accéder à des images disponib<strong>le</strong>sdans <strong>le</strong>s 3 heures qui suivent l’occurrence de la catastrophe afin d’évaluer <strong>le</strong> plus rapidementpossib<strong>le</strong> <strong>le</strong>s dommages.1.2.3. Coopération inter<strong>nationa<strong>le</strong></strong>Daichi s’inscrit dans deux cadres de coopération inter<strong>nationa<strong>le</strong></strong>:The International Charter consiste principa<strong>le</strong>ment en une collaboration entre plusieursagences spatia<strong>le</strong>s poursuivant un objectif de réaliser des observations <strong>par</strong> satellite dans<strong>le</strong> cas d’une catastrophe naturel<strong>le</strong> majeure de grande amp<strong>le</strong>ur.Sentinel Asia vise à <strong>par</strong>tager des informations sur Internet afin d’améliorer la gestionde crise sur la zone Asie-pacifique. Notamment el<strong>le</strong> fonctionne dans la cas de feux deforêt et d’inondations dans cette région. Ont été élaborés des systèmes permettant desuivre <strong>le</strong>s incendies, d’en établir des cartes en temps réel et de pouvoir prévoir ladirection de la progression des incendies. Cette coopération vise éga<strong>le</strong>ment à suivre<strong>le</strong>s zones inondées et à prédire <strong>le</strong>s inondations en combinant <strong>le</strong>s données terrestresavec des observations satellitaires de la terre et météorologiques.Parmi <strong>le</strong>s <strong>par</strong>ticipations de daichi, on peut citer notamment des interventions lors duglissement de terrain de Leyte aux Philipinnes en février 2006, de l’éruption du Mount MerapiCOMITE 4 ESPACE ET PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT <strong>2007</strong>-<strong>2008</strong>
- 68 -à Java, de marées noires dans l’océan indien, d’inondations à Jakarta et du tremb<strong>le</strong>ment deterre dans <strong>le</strong>s I<strong>le</strong>s Solomon.1.2.4. Développements prévus ou en coursEngineering Test Satellite VIII (ETS-VIII), connu sous <strong>le</strong> nom de Kiku No. 8, lancéen décembre 2006,Le ‘’Wideband InterNetworking engineering test and Demonstration Satellite’’(WINDS), qui doit être lancé fin <strong>2007</strong> ou courant <strong>2008</strong>.Le ‘’Quasi-Zenith Satellite System’’ (QZSS) pour la gestion des catastrophesnaturel<strong>le</strong>s qui apportera une capacité de fournir des images de haute résolutiontransmises <strong>par</strong> une communication haute vitesse, sans subir <strong>le</strong>s interférencesprovoquées habituel<strong>le</strong>ment <strong>par</strong> <strong>le</strong>s constructions et <strong>le</strong>s montagnes. De systèmes auram^me la faculté d’effecteur des observations à l’intérieur des immeub<strong>le</strong>s ce quipourrait lui permettre d’aider au sauvetage de personnes prisonnières à l’intérieurdes constructions. Le premier satellite QZSS devrait être lancé en 2009.1.2.5. Implications géopolitiquesLe Japon se targue à juste titre d’une avancée technologique dans <strong>le</strong> domaine de la gestion etde la prédiction des catastrophes naturel<strong>le</strong>s. Il semb<strong>le</strong> vouloir jouer un rô<strong>le</strong> central régional etdévelopper autour de ses initiatives et de cette capacité une influence significative pouvant luipermettre de jouer un rô<strong>le</strong> politique sur cette zone. Les pays de la région qui sont éga<strong>le</strong>menttrès exposés à ces risques et très démunis vont durab<strong>le</strong>ment dépendre du Japon dans undomaine qui n’est pas sans implication en matière de sécurité intérieur pour ces pays.1.3. GOSAT Greenhouse gases Observing SATellite (GOSAT)1.3.1. Objectif généralLe projet vise à mesurer la densité de dioxyde de carbone, l’un des principaux gaz à effet deserre, en combinant des données provenant d’observations spatia<strong>le</strong>s et terrestres et <strong>par</strong>l’utilisation de modè<strong>le</strong>s mathématiques de simulation.1.3.2. Coopération inter<strong>nationa<strong>le</strong></strong>Il s’inscrit dans la démarche inter<strong>nationa<strong>le</strong></strong> proposée <strong>par</strong> la World MeteorologicalOrganization (WMO) et <strong>le</strong> Programme des Nations Unis pour l’Environnement (UNEP)afin de se doter des moyens d’analyse des effets de serre et d’observation du climat(Global Climate Observation System –GCOS-). Le GCOS doit permettre de renforcer<strong>le</strong>s capacités d’observation de la terre, de l’espace, des océans dans chacun des paysdans cette perspective.1.3.3. Trois missionsMesurer la densité précisément et fréquemment dans <strong>le</strong> monde entier : <strong>le</strong> CO2représente 60% des gaz à effet de serre, <strong>le</strong> méthane 20%. GOSAT mesure ladistribution de ces gaz et <strong>le</strong>ur densité.Etudier l’absorption et l’émission de ces gaz <strong>par</strong> continent, <strong>par</strong> grand pays, et cecidans une période de temps étendue. Le protoco<strong>le</strong> de Kyoto, mis en place en février2005, exige la réduction des émissions de gaz à effet de serre de <strong>2008</strong>à 2012.L’objectif du Japon consiste en une réduction de 6% en dessous du niveau mesuréen 1990, de 7% pour <strong>le</strong>s US, de 8% pour l’Europe. Cependant en réalité, il n’y a pasde mode de mesure universel<strong>le</strong>ment acceptée ou même un standard international.Les émissions sont purement déclaratives. Les émissions sont calculées sur la based’hypothèses de volume de consommation de pétro<strong>le</strong> du pays, des distancesmoyennes <strong>par</strong>courues <strong>par</strong> <strong>le</strong>s automobi<strong>le</strong>s et d’estimation des rejets industriels.COMITE 4 ESPACE ET PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT <strong>2007</strong>-<strong>2008</strong>