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Mammites et tarissement - La Chambre d'Agriculture de Charente ...

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les dépenses <strong>de</strong> santé dans les éleVages boVIns laIt <strong>de</strong> poItou-charentes - mammItes <strong>et</strong> tarIssementAVIS D’EXPERT :XAVIER POUQUET,DOCTEURVÉTÉRINAIREEXERÇANT ÀSECONDIGNY (79)- J’ai beaucoup <strong>de</strong> récidives aprèsmes traitements <strong>de</strong> mammitescliniques en lactation, que dois-jefaire pour ne plus en avoir ?Tout d’abord soyons d’accord sur le terme <strong>de</strong>“récidive” : on parlera <strong>de</strong> récidive s’il s’agitbien d’une rechute <strong>de</strong> mammite clinique surle même quartier dans les 10 jours à troissemaines. Une rechute signe l’absence <strong>de</strong>guérison “bactériologique” après le premiertraitement mis en œuvre. C'est-à-dire que siles symptômes se sont estompés au niveaudu lait <strong>et</strong> du quartier atteint, le microbe estresté au niveau <strong>de</strong> la citerne du trayon <strong>et</strong> plusvraisemblablement au niveau du parenchymemammaire, ce qui est plus grave.Pour répondre à la question, voici les causespossibles <strong>de</strong> l’échec thérapeutique :• Ai-je mis en place mon traitementassez précocement ? Là intervient laquestion décisive <strong>de</strong> la détection <strong>de</strong>smammites cliniques à la traite avec la miseen œuvre systématique <strong>de</strong> l’éjection <strong>de</strong>spremiers j<strong>et</strong>s lors d’épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong> mammite.Intervenir 12 heures en r<strong>et</strong>ard comprom<strong>et</strong> lerésultat du traitement.• Ai-je mis en place le bon traitement ?En eff<strong>et</strong>, selon le statut infectieux <strong>de</strong> lavache, c'est-à-dire son niveau cellulaireindividuel au contrôle précé<strong>de</strong>nt, l<strong>et</strong>raitement sera adapté comme énoncé plusloin.Par contre, ne pas confondre récidive <strong>et</strong>rechute avec une nouvelle infection dans lecas d’une pression microbienne particuliè -rement forte :• soit une nouvelle contamination au contact<strong>de</strong>s litières dans les cas d’un modèleépidémiologique <strong>de</strong> type environnemental• soit par contact <strong>de</strong>s trayons avec lefaisceau (manchon <strong>et</strong> griffe) lors <strong>de</strong> la traitedans le cas d’un modèle <strong>de</strong> type contagieuxpar <strong>de</strong>s germes dits <strong>de</strong> réservoir mammaire.Dans ce cas il faudra abor<strong>de</strong>r le problèmedans sa globalité.- Est-il justifié <strong>de</strong> traiter systématiquement avec un antiinflammatoire,un antibiotique intra-mammaire <strong>et</strong> unantibiotique par voie générale pour soigner une mammite ?On raisonne les traitements <strong>de</strong>s mammites en fonction <strong>de</strong> la localisation dumicrobe <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’ancienn<strong>et</strong>é <strong>de</strong> la contamination :• Premier cas : le germe est présent uniquement au niveau <strong>de</strong> la citernedu trayon, c’est le cas d’une primo infection d’une vache dont les <strong>de</strong>rniersCCI sont sains (< 250). On m<strong>et</strong>tra en œuvre un traitement à base d’unecrème antibiotique intra-mammaire seule selon le protocole <strong>de</strong> l’AMM.• Deuxième cas : le germe est remonté au niveau du paremchymemammaire dans les glan<strong>de</strong>s sécrétrices du lait, on a alors affaire à unevache dont les comptages CCI précé<strong>de</strong>nts sont souvent élevés (vachecontaminée > 300), ou bien à une récidive. Dans ce cas on associera unecrème antibiotique par voie locale matin <strong>et</strong> soir sur trois à quatre jours <strong>de</strong>suite <strong>et</strong> un antibiotique injectable sur <strong>de</strong>ux à trois jours. On choisira unemolécule à bonne diffusion mammaire : la famille <strong>de</strong>s macroli<strong>de</strong>s, lepenéthamate <strong>de</strong> peniciline, voir du trim<strong>et</strong>hoprim/sulfami<strong>de</strong>. Bien sûr, dans lecas d’une mammite récidivante on changera <strong>de</strong> molécule antibiotique.• Troisième cas : mammite avec signes généraux, on ajoutera un antiinflammatoire<strong>de</strong> type AINS <strong>et</strong> une fluidothérapie à base <strong>de</strong> perfusion <strong>et</strong> <strong>de</strong>drenchage.Dans tous les cas l’éleveur se conformera à la prescription du vétérinair<strong>et</strong>raitant <strong>de</strong> l’élevage en respectant les délais d’attente. Dans la mesure dupossible, on évitera <strong>de</strong> banaliser l’emploi <strong>de</strong> molécules <strong>de</strong> <strong>de</strong>rnièresgénérations <strong>de</strong> type céphalosporine <strong>et</strong> fluoroquinolone.- Quel est le rôle <strong>de</strong>s anti-inflammatoires dans le traitement<strong>de</strong>s mammites ?L’administration d’un anti-inflammatoire dans le traitement <strong>de</strong>s mammitespeut se faire à <strong>de</strong>ux niveaux :• Au niveau local avec la crème intra-mammaire. Il s’agit d’un dérivé <strong>de</strong> lacortisone associé à l’antibiotique dans certaines spécialités. Ces crèmesperm<strong>et</strong>tent d’obtenir une décongestion du quartier plus rapi<strong>de</strong>ment. Parcontre, le revers <strong>de</strong> la médaille, c’est <strong>de</strong> croire la guérison obtenue au bout <strong>de</strong><strong>de</strong>ux ou trois traites alors que le germe est toujours présent dans le quartiermala<strong>de</strong>. Ainsi la vache est candidate à une rechute éventuelle <strong>et</strong> à l’infectionchronique subclinique avec <strong>de</strong>s CCI élevés <strong>et</strong> <strong>de</strong>vient vite incurable.• Au niveau général par l’administration d’anti-inflammatoire <strong>de</strong> type AINS.Ces molécules perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> faire baisser la fièvre le cas échéant, <strong>de</strong>diminuer l’inflammation mammaire <strong>et</strong> enfin d’atténuer le chocinflammatoire dans le cas <strong>de</strong> mammite aiguë <strong>de</strong> type “colibacillaire”.Mais dans tous les cas l’anti-inflammatoire n’a pas d’action sur le microberesponsable <strong>de</strong> la mammite, c’est un adjuvant au traitement.En conclusion, le traitement <strong>de</strong>s mammites ne s’improvise pas, ildoit être raisonné <strong>et</strong> mis en place précocement d’oùl’importance d’une détection précoce à la traite. Même bienconduit il ne suffit pas à surmonter un problème <strong>de</strong> qualité du lait, ce n’estqu’une composante <strong>de</strong> la lutte. Il doit s’associer au traitement “Hors<strong>La</strong>ctation”, le <strong>tarissement</strong> étant une phase physiologiquefondamentale pour assainir les quartiers contaminés (rôle <strong>de</strong>l’antibiotique) <strong>et</strong> éventuellement pour prévenir les nouvelles infections (rôledu bouchon). Il doit s’inscrire dans les mesures globales prises au niveau dutroupeau, une fois repéré le type <strong>de</strong> modèle contaminant (<strong>de</strong> type réservoirmammaire ou environnemental) : réforme <strong>de</strong>s incurables, maîtrise dulogement <strong>et</strong> <strong>de</strong> la traite. C’est pourquoi un audit d’élevage incluant unevisite <strong>de</strong> traite est fondamental pour résoudre une situation difficile.3

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