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Mammites et tarissement - La Chambre d'Agriculture de Charente ...

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les dépenses <strong>de</strong> santé dans les éleVages boVIns laIt <strong>de</strong> poItou-charentes - mammItes <strong>et</strong> tarIssementrésultats obserVésSur l’échantillon enquêté, il y a enmoyenne 37 cas <strong>de</strong> mammites pour100 VL alors que <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s réaliséessur un nombre d’élevages plusimportant donnent <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong>mammites plus élevé : 44 à 57 cas pour100 VL. C<strong>et</strong> écart peut s’expliquer parune détection <strong>et</strong> un enregistrementinsuffisants du nombre <strong>de</strong> mammitesdans les situations dégradées.Le taux cellulaire <strong>de</strong>s exploitationsenquêtées est <strong>de</strong> 263 000 cellules/mlavec 227 000 cellules/ml pour legroupe “frais vétos faibles” <strong>et</strong> 300 000cellules/ml pour le groupe “frais vétosélevés”. Pour information, la régionPoitou-<strong>Charente</strong>s est située en queue<strong>de</strong> peloton en matière <strong>de</strong> qualité du lait(cellules) au niveau national. Pour 2010,la moyenne arithmétique annuelle duLILCO se situait à 306 000 cellules/mlavec 39 % <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> collecte au<strong>de</strong>ssus<strong>de</strong>s 300 000 cellules/ml. <strong>La</strong>restructuration <strong>de</strong>s exploitations,l’accroissement <strong>de</strong>s effectifs associée àl’augmentation <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité en élevage,le manque <strong>de</strong> temps passé auprès dutroupeau compte tenu <strong>de</strong> la concurrenceentre l’élevage <strong>et</strong> les céréalessont autant <strong>de</strong> facteurs pouvantexpliquer les situations observées enmatière <strong>de</strong> qualité du lait <strong>et</strong> en particulieren ce qui concerne les situationscellulaires <strong>de</strong>s troupeaux.> Tableau 1 : Comparaison <strong>de</strong> 3 étu<strong>de</strong>s sur les fréquences <strong>de</strong>mammites en élevage laitierNombre <strong>de</strong> mammitespar an pour100 vachesRéseau bovins laitPoitou-<strong>Charente</strong>s2011Etu<strong>de</strong> V. JEGOU,Br<strong>et</strong>agne 2003-2004Etu<strong>de</strong> C. FOURI-CHON, Pays <strong>de</strong> laLoire 1995-1997> Graphique 1 : Pourcentage d’exploitations hors normes en<strong>Charente</strong>s-Poitou (> 400 000 cellules /ml sur un semestre)Source : LILCO-CRIEL% <strong>de</strong>s exploitations hors normes25201550Moyenne <strong>et</strong>écart minimaxiExploitations“frais vétosfaibles”CRIEL-LILCO : qualité du lait (cellules) à la fin du mois <strong>de</strong> mai 2011Exploitations“frais vétosélevés”37 25 4157 19 10344 24 58LILCO : <strong>La</strong>boratoire Interprofessionnel <strong>La</strong>itier du Centre OuestDEP 16DEP 17DEP 79DEP 86DEP 85LILCOrecommandatIonsLes mesures <strong>de</strong> prévention sont baséessur l’hygiène <strong>et</strong> s’intègrent dans lagestion au quotidien <strong>de</strong> d’élevage :• entr<strong>et</strong>ien régulier <strong>de</strong> l’installation d<strong>et</strong>raite <strong>et</strong> contrôle annuel <strong>de</strong> celle-ci parun technicien spécialisé,• lavage <strong>et</strong> essuyage <strong>de</strong>s trayons avec <strong>de</strong>slav<strong>et</strong>tes individuelles ou par un systèmedouch<strong>et</strong>te-servi<strong>et</strong>te papier, ou encoreprétrempage <strong>et</strong> essuyage <strong>de</strong>s trayonsavec un produit réservé à c<strong>et</strong> usage,• détection précoce <strong>de</strong>s infections parexamen <strong>de</strong>s premiers j<strong>et</strong>s• désinfection <strong>de</strong>s trayons après la traite,• technique <strong>de</strong> traite non traumatisantepour les trayons,• respect <strong>de</strong>s normes <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité animale <strong>et</strong> d’ambiance dans lebâtiment,• hygiène rigoureuse <strong>de</strong>s aires <strong>de</strong> couchage <strong>et</strong> <strong>de</strong> promena<strong>de</strong> <strong>de</strong>svaches, qu’elles soient en lactation, taries ou au vêlage,• traitement systématique au moment du <strong>tarissement</strong> pourassainir les quartiers contaminés <strong>et</strong> pour limiter les nouvellesinfections pendant la pério<strong>de</strong> sèchePour éliminer les infections, il convient <strong>de</strong> :• traiter immédiatement les mammites cliniques dépistées conformémentaux prescriptions du vétérinaire,• attendre le <strong>tarissement</strong> pour traiter les mammites subcliniquesgrâce au traitement hors lactation,• réformer les vaches incurables (vaches présentant <strong>de</strong>smammites cliniques à répétition, vaches infectées subcliniques, nonguéries par le traitement hors lactation).2


les dépenses <strong>de</strong> santé dans les éleVages boVIns laIt <strong>de</strong> poItou-charentes - mammItes <strong>et</strong> tarIssementAVIS D’EXPERT :XAVIER POUQUET,DOCTEURVÉTÉRINAIREEXERÇANT ÀSECONDIGNY (79)- J’ai beaucoup <strong>de</strong> récidives aprèsmes traitements <strong>de</strong> mammitescliniques en lactation, que dois-jefaire pour ne plus en avoir ?Tout d’abord soyons d’accord sur le terme <strong>de</strong>“récidive” : on parlera <strong>de</strong> récidive s’il s’agitbien d’une rechute <strong>de</strong> mammite clinique surle même quartier dans les 10 jours à troissemaines. Une rechute signe l’absence <strong>de</strong>guérison “bactériologique” après le premiertraitement mis en œuvre. C'est-à-dire que siles symptômes se sont estompés au niveaudu lait <strong>et</strong> du quartier atteint, le microbe estresté au niveau <strong>de</strong> la citerne du trayon <strong>et</strong> plusvraisemblablement au niveau du parenchymemammaire, ce qui est plus grave.Pour répondre à la question, voici les causespossibles <strong>de</strong> l’échec thérapeutique :• Ai-je mis en place mon traitementassez précocement ? Là intervient laquestion décisive <strong>de</strong> la détection <strong>de</strong>smammites cliniques à la traite avec la miseen œuvre systématique <strong>de</strong> l’éjection <strong>de</strong>spremiers j<strong>et</strong>s lors d’épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong> mammite.Intervenir 12 heures en r<strong>et</strong>ard comprom<strong>et</strong> lerésultat du traitement.• Ai-je mis en place le bon traitement ?En eff<strong>et</strong>, selon le statut infectieux <strong>de</strong> lavache, c'est-à-dire son niveau cellulaireindividuel au contrôle précé<strong>de</strong>nt, l<strong>et</strong>raitement sera adapté comme énoncé plusloin.Par contre, ne pas confondre récidive <strong>et</strong>rechute avec une nouvelle infection dans lecas d’une pression microbienne particuliè -rement forte :• soit une nouvelle contamination au contact<strong>de</strong>s litières dans les cas d’un modèleépidémiologique <strong>de</strong> type environnemental• soit par contact <strong>de</strong>s trayons avec lefaisceau (manchon <strong>et</strong> griffe) lors <strong>de</strong> la traitedans le cas d’un modèle <strong>de</strong> type contagieuxpar <strong>de</strong>s germes dits <strong>de</strong> réservoir mammaire.Dans ce cas il faudra abor<strong>de</strong>r le problèmedans sa globalité.- Est-il justifié <strong>de</strong> traiter systématiquement avec un antiinflammatoire,un antibiotique intra-mammaire <strong>et</strong> unantibiotique par voie générale pour soigner une mammite ?On raisonne les traitements <strong>de</strong>s mammites en fonction <strong>de</strong> la localisation dumicrobe <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’ancienn<strong>et</strong>é <strong>de</strong> la contamination :• Premier cas : le germe est présent uniquement au niveau <strong>de</strong> la citernedu trayon, c’est le cas d’une primo infection d’une vache dont les <strong>de</strong>rniersCCI sont sains (< 250). On m<strong>et</strong>tra en œuvre un traitement à base d’unecrème antibiotique intra-mammaire seule selon le protocole <strong>de</strong> l’AMM.• Deuxième cas : le germe est remonté au niveau du paremchymemammaire dans les glan<strong>de</strong>s sécrétrices du lait, on a alors affaire à unevache dont les comptages CCI précé<strong>de</strong>nts sont souvent élevés (vachecontaminée > 300), ou bien à une récidive. Dans ce cas on associera unecrème antibiotique par voie locale matin <strong>et</strong> soir sur trois à quatre jours <strong>de</strong>suite <strong>et</strong> un antibiotique injectable sur <strong>de</strong>ux à trois jours. On choisira unemolécule à bonne diffusion mammaire : la famille <strong>de</strong>s macroli<strong>de</strong>s, lepenéthamate <strong>de</strong> peniciline, voir du trim<strong>et</strong>hoprim/sulfami<strong>de</strong>. Bien sûr, dans lecas d’une mammite récidivante on changera <strong>de</strong> molécule antibiotique.• Troisième cas : mammite avec signes généraux, on ajoutera un antiinflammatoire<strong>de</strong> type AINS <strong>et</strong> une fluidothérapie à base <strong>de</strong> perfusion <strong>et</strong> <strong>de</strong>drenchage.Dans tous les cas l’éleveur se conformera à la prescription du vétérinair<strong>et</strong>raitant <strong>de</strong> l’élevage en respectant les délais d’attente. Dans la mesure dupossible, on évitera <strong>de</strong> banaliser l’emploi <strong>de</strong> molécules <strong>de</strong> <strong>de</strong>rnièresgénérations <strong>de</strong> type céphalosporine <strong>et</strong> fluoroquinolone.- Quel est le rôle <strong>de</strong>s anti-inflammatoires dans le traitement<strong>de</strong>s mammites ?L’administration d’un anti-inflammatoire dans le traitement <strong>de</strong>s mammitespeut se faire à <strong>de</strong>ux niveaux :• Au niveau local avec la crème intra-mammaire. Il s’agit d’un dérivé <strong>de</strong> lacortisone associé à l’antibiotique dans certaines spécialités. Ces crèmesperm<strong>et</strong>tent d’obtenir une décongestion du quartier plus rapi<strong>de</strong>ment. Parcontre, le revers <strong>de</strong> la médaille, c’est <strong>de</strong> croire la guérison obtenue au bout <strong>de</strong><strong>de</strong>ux ou trois traites alors que le germe est toujours présent dans le quartiermala<strong>de</strong>. Ainsi la vache est candidate à une rechute éventuelle <strong>et</strong> à l’infectionchronique subclinique avec <strong>de</strong>s CCI élevés <strong>et</strong> <strong>de</strong>vient vite incurable.• Au niveau général par l’administration d’anti-inflammatoire <strong>de</strong> type AINS.Ces molécules perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> faire baisser la fièvre le cas échéant, <strong>de</strong>diminuer l’inflammation mammaire <strong>et</strong> enfin d’atténuer le chocinflammatoire dans le cas <strong>de</strong> mammite aiguë <strong>de</strong> type “colibacillaire”.Mais dans tous les cas l’anti-inflammatoire n’a pas d’action sur le microberesponsable <strong>de</strong> la mammite, c’est un adjuvant au traitement.En conclusion, le traitement <strong>de</strong>s mammites ne s’improvise pas, ildoit être raisonné <strong>et</strong> mis en place précocement d’oùl’importance d’une détection précoce à la traite. Même bienconduit il ne suffit pas à surmonter un problème <strong>de</strong> qualité du lait, ce n’estqu’une composante <strong>de</strong> la lutte. Il doit s’associer au traitement “Hors<strong>La</strong>ctation”, le <strong>tarissement</strong> étant une phase physiologiquefondamentale pour assainir les quartiers contaminés (rôle <strong>de</strong>l’antibiotique) <strong>et</strong> éventuellement pour prévenir les nouvelles infections (rôledu bouchon). Il doit s’inscrire dans les mesures globales prises au niveau dutroupeau, une fois repéré le type <strong>de</strong> modèle contaminant (<strong>de</strong> type réservoirmammaire ou environnemental) : réforme <strong>de</strong>s incurables, maîtrise dulogement <strong>et</strong> <strong>de</strong> la traite. C’est pourquoi un audit d’élevage incluant unevisite <strong>de</strong> traite est fondamental pour résoudre une situation difficile.3


les dépenses <strong>de</strong> santé dans les éleVages boVIns laIt <strong>de</strong> poItou-charentes - mammItes <strong>et</strong> tarIssementTÉMOIGNAGED’ÉLEVEUR :BERNARDBERTHELOT, GAECBERTHELOT,COURANT (17)avec 20 mammites pour 60 Vl en 2010, untaux cellulaire moyen annuel <strong>de</strong> 134 000cellules/ml sans pénalité, vous vous situezdans le lot <strong>de</strong>s exploitations économes enfrais vétérinaires. quel est votre secr<strong>et</strong> ?Pour moi, le plus important, c’est la propr<strong>et</strong>é<strong>de</strong>s vaches. Des mamelles souillées entrainent<strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> qualité du lait : mammites,cellules, mais aussi butyriques. Pouréviter cela, nous avons opté pour un bâtimentlog<strong>et</strong>tes en utilisant beaucoup <strong>de</strong> paille par animal(4 kg/VL/jour). C<strong>et</strong>te quantité perm<strong>et</strong>d’avoir une litière confortable mais surtout elleabsorbe l’humidité (lait perdu, urine....) ainsi lesvaches sont sèches <strong>et</strong> propres.- Un contrôle machine à traire est réalisé chaqueannée <strong>et</strong> les pièces défectueuses sont changées.- Concernant le <strong>tarissement</strong>, j’ai utilisé il y aquelques années l’obturateur <strong>de</strong> trayons enremplacement <strong>de</strong> l’antibiotique uniquementsur <strong>de</strong>s vaches saines lors <strong>de</strong> leur lactationavec maxi 150 000 cellules lors du <strong>de</strong>rniercontrôle. J’ai fait cela seulement sur <strong>de</strong>s <strong>tarissement</strong>sd’été au pâturage (milieu sain). J’aiessayé trois années consécutives, mais plusieursont eu <strong>de</strong>s cellules la lactation suivante.Alors je suis revenu à mon ancienne <strong>et</strong>unique métho<strong>de</strong> que j’utilise <strong>de</strong>puis 15 ans,soit un traitement antibiotique, le jour du <strong>tarissement</strong><strong>et</strong> séparation <strong>de</strong> l’animal du troupeauen production.- Sur les 16 vaches ayant eu une mammite, 3ont récidivé, dont une qui avait un trayon acci<strong>de</strong>nté.Elles ont eu en plus du traitementintra-mammaire, un traitement par voie générale.Ce sont environ 3 vaches par an quisont réformées pour cause <strong>de</strong> comptage cellulaireélevé.- Les vaches <strong>et</strong> les log<strong>et</strong>tes étant propres, l<strong>et</strong>rempage <strong>de</strong>s trayons est effectué avec unproduit bas <strong>de</strong> gamme à base d’io<strong>de</strong> qui n’aaucune vertu supplémentaire à la désinfection.Je l’utilise pour son rapport qualité/prix.- Pour la sélection <strong>de</strong>s taureaux, je donnebeaucoup plus d’importance à la note mamellequ’à l’in<strong>de</strong>x cellule. Je n’utilise pas d<strong>et</strong>aureau négatif en in<strong>de</strong>x mamelle mais jepeux utiliser <strong>de</strong>s géniteurs avec un in<strong>de</strong>x cellulelégèrement négatif. J’évite les taureauxtrop négatifs en vitesse <strong>de</strong> traite (

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