JOURNAL OFFICIEL - Débats parlementaires de la 4e République

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[Arlic'es 1 er à 12.]M, le président. Je donne lecture de l'article 1®:TITRE I er .Dispositions générales relatives à l'exécution du budget.« Art. 1 er . — I. — Les dépenses du budget général, ainsi queles opérations de trésorerie de l'Etat sont, pour le mois de mars1955, réglées conformément aux dispositions de la présente loiet dès lois de développement.„ n. — Aucune mesure législative susceptible d'entraîner,soit une dépense nouvelle, soit l'accroissement d'une dépensedéjà existante, soit une majoration de la charge nette entraînéepar la gestion des comptes spéciaux du Trésor au dedesmontants globaux fixés par les articles 2 à 10 ci-après et parles lois de développement ou de provoquer une diminution desrecettes dont la perception a été autorisée par l'article 13 de laloi n° 51-1315 du 31 décembre 1954, ou encore, soit d'accroîtreles charges, soit de réduire les ressources des divers régimesd'assistance et de sécurité sociale, ne pourra intervenir au coursdu mois de mars 1955 sans 'avoir fait l'objet, s'il y a lieu, del'ouverture préalable d'un crédit provisionnel ou supplémentaireau chapitre intéressé et avant qu'aient ét-é dégagées, encontrepartie et pour un montant équivalent, soit des ressourcesnouvelles ne figurant pas parmi les recettes déjà autorisées, soitdes économies correspondant à la suppression d'une dépenseantérieurement autorisée. »Personne ne demande la parole ?...Je mets aux voix l'article 1 er .». Auguste Tourtaud. Le groupe communiste vote contre etse prononcera également contre les articles suivants.(L'article 1 er , mis aux voix, est adopté.)« Art.'2. — Il est ouvert aux ministres, pour le mois de mars1955, au titre des dépenses ordinaires des services civils, imputablessur le budget général des crédits provisoires dont lemontant est fixé globalement à 82.313.111.000 francs.« Ces crédits s'appliquent:« A concurrence de 22.703.490.000 francs, au titre I er « Dettepublique et dépenses en atténuation de recettes « ;« A concurrence de 653.973.000 francs, au titre II « Pouvoirspublics »;« A concurrence de 36.729.667.000 francs, au titre III « Moyensdes services »;« A concurrence de 22.225.981.000 francs, au titre IV « Interventionspubliques ». — (Adopté.)« Art. 3. — II est ouvert aux ministres, pour le mois de mars1955, au titre des dépenses en capital des services civils, imputablessur le budget général, des crédits provisoires dont lemontant est fixé globalement à 22.225.935.000 francs.« Ces crédits s'appliquent:« A concurrence de 351.685.000 francs au titre V « Investissementsexécutés par l'Etat » ;« A concurrence de 4.119.250.000 francs au titre VI « Investissementsexécutés avec le concours de i'Efat. — A. — Subventionset participations » ;« A concurrence de 767 millions de francs au titre VI « Investissementsexécutés avec le concours de l'Etat. .— B. — Prêtset avances » ;« A concurrence de 16.088 millions de francs au titre VII« Réparations des dommages de guerrç ». — (Adopté.)« Art. 4. — Il est accordé aux ministres, au titre des dépensesen capital des services civils imputables sur le budget général,des autorisations de programmes provisoires d'un montant de19.620.541.000 francs.« Ces autorisations de programme s'appliquent:« A concurrence de 664.541.000 francs au titre VI « Investissementsexécutés avec le concours de l'Etat. — A. — Subventionset participations »;« A concurrence de 18.956 millions de francs au titre VII« Réparations des dommages de guerre ». — (Adopté.)« Art. 5. — Il est ouvert aux ministres, pour le mois de mars1955, au titre des dépenses effectuées sur ressources affectées(titre VIII) des crédits de payement d'un montant global de1.373 millions de francs. » — [Adopté.)« Art. 6. — Il est ouvert aux ministres, pour le mois de mars1955, au titre des dépenses des services civils imputables surles budgets annexes rattachés pour ordre du budget général,des crédits provisoires s'élevant à la somme totale de29.022.780.000 F.« A concurrence de 27.736.352:000 F, ces crédits s'appliquentaux dépenses d'exploitation et à concurrence de 1.286.428.000 F,aux dépenses d'équipement. » (Adopté.)« Art. 7. — Il est ouvert au ministre des postes, télégrapheset téléphones, une autorisation de programme de 1.700 millionsde francs applicable au chapitre 53-22 « Equipement deslignes téléphoniques interurbaines et aménagement des réseauxurbains » du budget annexe des postes, télégraphes et téléphonespour l'exercice 1955. » — (Adopté.)« Art.- 8. — Il est accordé au ministre du logement et de lareconstruction pour le mois de mars 1955 au titre des dépensesmises à la charge de la caisse autonome de la reconstructiondes autorisations de programme et des crédits de payementprovisoires s'élevant respectivement à 18.956 millions de francset à 16.988 millions de francs. » — (Adopté.)« Art. 9. — Les crédits et les autorisations de programme provisoiresaccordés par les articles 2, 3, 4, 5, 6, 7 et 8 serontrépartis, par service et par chapitre, conformément aux nomenclaturesproposées dans les projets de loi de développementpour l'exercice 1955, au moyen de décrets pris sur le rapport duministre des finances et dès affaires économiques et du secrétaired'Etat aux finances et aux affaires économiques.« Ces crédits et ces autorisations de programme deviendrontautomatiquement caducs dès la promulgation des lois de déve-.loppement correspondantes. » — (Adopté.)« Art. 10. — Le Gouvernement est autorisé, en attendant lapromulgation de la loi relative aux comptes spéciaux du Trésorpour l'année 1955, et dans la mesure où ces dispositions sontprévues dans le projet de loi n° 9655, à appliquer aux comptesspéciaux du Trésor au cours du mois de mars 1955, le régimeprévu par la législation en vigueur en fixant provisoirementpar décret les crédits limitatifs et les découverts indispensablesà l'exécution des opérations retracées par ces comptes et àexécuter les opérations de recettes et de dépenses retracéesdans les comptes spéciaux du Trésor. » — (Adopté.)« Art. 11. — il est interdit aux ministres de prendre desmesures nouvelles entraînant des augmentations de dépensesimputables sur les crédits ouverts par les articles précédents quine résulteraient pas de l'application des lois et ordonnancesantérieures, des dispositions de la présente loi et des lois dedéveloppement.« Le ministre ordonnateur, le ministre des finances et desaffaires économiques et le secrétaire d'Etat aux finances et auxaffaires économiques seront personnellement responsables desdécisions prises à l'encontre de la disposition ci-dessus. » —(Adopte.)TITRE IIVoies et moyens.« Art. 12. — Au cours des mois de janvier, février et mare•1955:« 1° Pour permettre le règlement des indemnités de reconstitutionsont prorogées :« a) L'autorisation d'émission donnée à la caisse autonomede la reconstruction, par l'article 11 de la loi n° 48 1973 du31 décembre 1948 modifié;« b) Les dispositions prévues aux articles 41 et 42 de la loin° 50-135 du 31 janvier 1950, complétées par l'article 5 de laloi n° 51-650 du 24 mai 1951, et à l'article 1 er de la loi n° 53-319du 15 avril 1953, dans la limite d'une autorisation de 20 milliardsde francs;« 2° Pourront être réglées dans la limite du maximum de250 millions de francs, selon les modalités prévues aux articles41 et 42 de la loi n° 53-135 du 31 janvier 1953, complétéespar l'article 5 de la loi n° 51-650 du 24 mai 1951, les indemnitésde dépossession aux spoliés-, instituées par l'article 3 dela loi n° 49-573 du 25 avril 1949 et les indemnités dues auxindustriels, commerçants et artisans qui ne peuvent bénéficierdu report de leurs baux mis à la charge de l'Etat par l'article73 de la loi n° 51-598 du, 24 mai 1951;« 3° Pourront être réglées dans la limite d'un montant maximumde 6.250 millions de francs, les indemnités mobilièresversées en application des articles 11 et 13 du décret n° 53-717du 9 août 1953 modifié ;« 4° Le ministère des finances et des affaires économiquesest autorisé à émettre des titres pour l'application de la loin« 48-1313 du 29 août 1948 relative à l'indemnité d'éviction,dans la limite de 125 millions de francs. » — (Adopté.)H. le président. Dans les explications de vote sur l'ensembledu projet de loi, la parole est à M. Meunier.

M. le rapporteur général. L'illégalité n'est pas de ce côté-là!M. Marc Dupuy. Ce n'est qu'une affirmation IM. le président. La parole est à M. Tourtaud.M. Pierre meunier. Avant le vote sur l'ensemble, je voudraisprofiter de la présence de M. le ministre des finances pour luiposer une question.Je viens d'apprendre que, dans un certain nombre de départements,les comptables du Trésor ont pris des mesures quime paraissent absolument illégales: certains commerçantsn'avant pas pu verser en temps voulu les acomptes provisionnels,ils ont eu la surprise de constater que l'administrationavait fait bloquer leur compte de chèques postaux et leurcompte en banque.J'attire l'attention de l'Assemblée nationale sur la. graveirrégularité de telles pratiques et je demande à M. le ministredes finances quelles mesures il compte prendre pour mettrefin à de telles illégalités. (Applaudissements à l'extrêmegauche.)M. Pierre Pflimlin, ministre des finances et des affaires économiques.Je conteste qu'il s'agisse d'illégalités.Cela dit, j'examinerai la question posée.M. Auguste Tourtaud. Le groupe communiste votera contre leprojet de douzième qui nous est proposé pour les raisons quenous avions développées ici lors du vote du précédent douzièmeet qui ont été exposées par Mlle Marzin.Je dois dire que nous avons actuellement des raisons supplémentairesde voter contre ce douzième. Sur les principalesrevendications des salariés, des fonctionnaires, de tous ceuxqui attendent des mesures de justice du vote des budgets quisont encore en discussion, budgets dont certains chapitres ontété disjoints par l'Assemblée et qui doivent nous être soumisde nouveau, nous sommes loin d'avoir satisfaction. En effet,nous avons appris que le président du conseil, dans un récentconseil des ministres, avait déjà -demandé l'autorisation deposer la question de confiance afin de faire échec à ces revendicationsdes salariés, des fonctionnaires, des anciens combattants,revendications qui ont provoqué l'ajournement de ladiscussion de certains budgets.Aujourd'hui même, une nouvelle question vient d'être poséeà M. le ministre des finances au sujet des mesures qui devraientintervenir en faveur des artisans et commerçants, etaussi de la répression qui s'accentue à l'encontre de ces contribuables.Ce matin, en commission des finances, nous avons demandéqu'un certain nombre de dispositions d'ordre fiscal ou financiersoient-soumises à l'examen de l'Assemblée avant mêmeque viennent en discussion la loi de finances et le projet deréforme fiscale.Nous avons pu constater que non seulement les projets deréforme fiscale, mais même des projets d'ordre financier oufiscal n'ont pu aboutir sous les précédents gouvernements.M. le rapporteur général demandait qu'un projet soit déposéprochainement. Nous voudrions d'abord avoir l'assurance quenous pourrons conduire jusqu'à son terme la discussion d unprojet contenant des dispositions d'ordre financier. Or, laréponse que vient de faire M. le ministre des finances àM. Pierre Meunier confirme que des mesures, jugées par M. leministre des finances comme n'étant pas illégales, auraient bieneffectivement été prises à l'encontre des commerçants n'ayantpas effectué le versement des acomptes provisionnels.Ce matin, à la commission des finances, nous avions demandéque des engagements soient pris ici en ce qui concerne l'abroiléede l'amendement de M. Dorev. Non seulement l'Assem-nousation des dispositions résultant de l'adoption parn'avons pas obtenu de la commission des finances une prise deposition ctans ce sens, mais M. le ministre des finances vient deconfirmer par sa réponse qu'il entend poursuivre l'action répressivecontre les artisans et les commerçants.Nous trouvons là des raisons supplémentaires de refuser levote d'un nouveau douzième provisoire. Nous voulons qu'uneautre orientation soit donnée à la politique financière et fiscalede notre pays. (Applaudissements à L'extrême gauche.)M. le président. La parole est à M. Marcel David.M. Marcel David. Mesdames, messieurs, je ne crois pas qu'onpuisse changer le sens" de la discussion actuelle; Il s'agit simplementdu vote d'un douzième provisoire.Certes, les arguments de M. Tourlaud ne nous laissent pasindlilîérents. Nous aurons, nous aussi, notre mot à dire et desdécisions à prendre. Ces décisions n'iront peut-être pas dansle sens proposé par le Gouvernement. Nous ne le savons pasencore. Nous attendrons, pour faire connaître notre position,la discussion, qui reprendra à partir de vendredi prochain, dubudget des charges communes et de la loi de finances.II n'y a pas lieu d'instaurer une discussion d'ordre politiquesur une disposition d'ordre administratif et réglementaire. LeGouvernement a besoin, pour assurer la vie de la nation, pourpayer les traitements des fonctionnaires, de crédits, qui, d'ailleurs,en l'espèce, ne sont que la reconduction de ceux votésl'an dernier.Par conséquent, dans cet état d'esprit, sans vouloir engagerl'avenir et en réservant toutes ses positions sur les questionsqui viendront en discussion à partir de vendredi prochain, legroupe socialiste volera le douzième provisoire. (Applaudissementsà gauche.)M. Guy Desson. J'ajoute que le groupe socialiste n'a pas faitd'opposition pour le douzième de février, alors que le M. leministre a voté contre.M. le président. Personne ne demande plus la parole ?...Je mets aux voix l'ensemble du projet de loi.M. Auguste Tourtaud. Nous demandons le scrutin.M. le président. Je suis saisi d'une demande de scrutin.Le scrutin est ouvert.» •(Les voles sont recueillis.)M. le président. Personne ne demande plus à voter ?...Le scrutin est clos.(MM. les secrétaires font le dépouillement des votes.)M. le président. Voici le résultat du dépouillement du scrutin:Nombre des votantsOitMajorité absolue 306Pour l'adoption 514Contre 97L'Assemblée nationale a adopté.L'Assemblée nationale prend acte qu'en application del'article 20, alinéa 3, de la Constitution, le Conseil de laRépublique dispose, pour l'examen en première lecture duprojet de loi. d'un délai maximum d'un jour à compter dudépôt du projet sur son bureau.CREDITS PROVISIONNELS MILITAIRESPOUR LE MOIS DE MARS 1955Discussion d'un projet de loi.M. le président. L'ordre du jour appelle la discussion du projetde loi (n« 10220) portant ouverture de crédits provisionnelsaffectés aux dépenses des services militaires pour le mois demars 1955 (n° 10225).La parole est à M. Christian Pineau, rapporteur de la commissiondes finances.M. Christian Pineau, rapporteur. Mesdames, messieurs, le Gouvernementnous demande un troisième douzième provisoirepour les crédits militaires du mois de mars 1955.Si, à la fin du mois de décembre dernier, la commission desfinances avait su que le mois de février serait consacré à unecrise ministérielle, elle aurait très volontiers, dès cette date,accordé un troisième douzième provisoire.Nous en revenons donc à la situation antérieure, avec cettedifférence qu'au total il nous est demandé, pour le premier trimestrede 1955, 410 millions de moins qu'il ne nous étaitdemandé le 30 décembre dernier. Telle est l'économie que nousréalisons en perdant quelques minutes aujourd'hui pour voterun troisième douzième provisoire. •Je voudrais toutefois signaler à l'Assemblée nationale quela _ pratique des douzièmes provisoires en matière de créditsmilitaires tend à devenir assez dangereuse. Nous votons aujourd'huile cinquante-quatrième douzième depuis la libération tIl faudrait tout de même, au cours de l'année 1955, essaver detrouver un moyen pour voter les budgets militaires en "tempsutile. *

M. le rapporteur général. L'illégalité n'est pas <strong>de</strong> ce côté-là!M. Marc Dupuy. Ce n'est qu'une affirmation IM. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. Tourtaud.M. Pierre meunier. Avant le vote sur l'ensemble, je voudraisprofiter <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> M. le ministre <strong>de</strong>s finances pour luiposer une question.Je viens d'apprendre que, dans un certain nombre <strong>de</strong> départements,les comptables du Trésor ont pris <strong>de</strong>s mesures quime paraissent absolument illégales: certains commerçantsn'avant pas pu verser en temps voulu les acomptes provisionnels,ils ont eu <strong>la</strong> surprise <strong>de</strong> constater que l'administrationavait fait bloquer leur compte <strong>de</strong> chèques postaux et leurcompte en banque.J'attire l'attention <strong>de</strong> l'Assemblée nationale sur <strong>la</strong>. graveirrégu<strong>la</strong>rité <strong>de</strong> telles pratiques et je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à M. le ministre<strong>de</strong>s finances quelles mesures il compte prendre pour mettrefin à <strong>de</strong> telles illégalités. (App<strong>la</strong>udissements à l'extrêmegauche.)M. Pierre Pflimlin, ministre <strong>de</strong>s finances et <strong>de</strong>s affaires économiques.Je conteste qu'il s'agisse d'illégalités.Ce<strong>la</strong> dit, j'examinerai <strong>la</strong> question posée.M. Auguste Tourtaud. Le groupe communiste votera contre leprojet <strong>de</strong> douzième qui nous est proposé pour les raisons quenous avions développées ici lors du vote du précé<strong>de</strong>nt douzièmeet qui ont été exposées par Mlle Marzin.Je dois dire que nous avons actuellement <strong>de</strong>s raisons supplémentaires<strong>de</strong> voter contre ce douzième. Sur les principalesrevendications <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>riés, <strong>de</strong>s fonctionnaires, <strong>de</strong> tous ceuxqui atten<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> justice du vote <strong>de</strong>s budgets quisont encore en discussion, budgets dont certains chapitres ontété disjoints par l'Assemblée et qui doivent nous être soumis<strong>de</strong> nouveau, nous sommes loin d'avoir satisfaction. En effet,nous avons appris que le prési<strong>de</strong>nt du conseil, dans un récentconseil <strong>de</strong>s ministres, avait déjà -<strong>de</strong>mandé l'autorisation <strong>de</strong>poser <strong>la</strong> question <strong>de</strong> confiance afin <strong>de</strong> faire échec à ces revendications<strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>riés, <strong>de</strong>s fonctionnaires, <strong>de</strong>s anciens combattants,revendications qui ont provoqué l'ajournement <strong>de</strong> <strong>la</strong>discussion <strong>de</strong> certains budgets.Aujourd'hui même, une nouvelle question vient d'être poséeà M. le ministre <strong>de</strong>s finances au sujet <strong>de</strong>s mesures qui <strong>de</strong>vraientintervenir en faveur <strong>de</strong>s artisans et commerçants, etaussi <strong>de</strong> <strong>la</strong> répression qui s'accentue à l'encontre <strong>de</strong> ces contribuables.Ce matin, en commission <strong>de</strong>s finances, nous avons <strong>de</strong>mandéqu'un certain nombre <strong>de</strong> dispositions d'ordre fiscal ou financiersoient-soumises à l'examen <strong>de</strong> l'Assemblée avant mêmeque viennent en discussion <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> finances et le projet <strong>de</strong>réforme fiscale.Nous avons pu constater que non seulement les projets <strong>de</strong>réforme fiscale, mais même <strong>de</strong>s projets d'ordre financier oufiscal n'ont pu aboutir sous les précé<strong>de</strong>nts gouvernements.M. le rapporteur général <strong>de</strong>mandait qu'un projet soit déposéprochainement. Nous voudrions d'abord avoir l'assurance quenous pourrons conduire jusqu'à son terme <strong>la</strong> discussion d unprojet contenant <strong>de</strong>s dispositions d'ordre financier. Or, <strong>la</strong>réponse que vient <strong>de</strong> faire M. le ministre <strong>de</strong>s finances àM. Pierre Meunier confirme que <strong>de</strong>s mesures, jugées par M. leministre <strong>de</strong>s finances comme n'étant pas illégales, auraient bieneffectivement été prises à l'encontre <strong>de</strong>s commerçants n'ayantpas effectué le versement <strong>de</strong>s acomptes provisionnels.Ce matin, à <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s finances, nous avions <strong>de</strong>mandéque <strong>de</strong>s engagements soient pris ici en ce qui concerne l'abroilée<strong>de</strong> l'amen<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> M. Dorev. Non seulement l'Assem-nousation <strong>de</strong>s dispositions résultant <strong>de</strong> l'adoption parn'avons pas obtenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s finances une prise <strong>de</strong>position ctans ce sens, mais M. le ministre <strong>de</strong>s finances vient <strong>de</strong>confirmer par sa réponse qu'il entend poursuivre l'action répressivecontre les artisans et les commerçants.Nous trouvons là <strong>de</strong>s raisons supplémentaires <strong>de</strong> refuser levote d'un nouveau douzième provisoire. Nous voulons qu'uneautre orientation soit donnée à <strong>la</strong> politique financière et fiscale<strong>de</strong> notre pays. (App<strong>la</strong>udissements à L'extrême gauche.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. Marcel David.M. Marcel David. Mesdames, messieurs, je ne crois pas qu'onpuisse changer le sens" <strong>de</strong> <strong>la</strong> discussion actuelle; Il s'agit simplementdu vote d'un douzième provisoire.Certes, les arguments <strong>de</strong> M. Tour<strong>la</strong>ud ne nous <strong>la</strong>issent pasindlilîérents. Nous aurons, nous aussi, notre mot à dire et <strong>de</strong>sdécisions à prendre. Ces décisions n'iront peut-être pas dansle sens proposé par le Gouvernement. Nous ne le savons pasencore. Nous attendrons, pour faire connaître notre position,<strong>la</strong> discussion, qui reprendra à partir <strong>de</strong> vendredi prochain, dubudget <strong>de</strong>s charges communes et <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> finances.II n'y a pas lieu d'instaurer une discussion d'ordre politiquesur une disposition d'ordre administratif et réglementaire. LeGouvernement a besoin, pour assurer <strong>la</strong> vie <strong>de</strong> <strong>la</strong> nation, pourpayer les traitements <strong>de</strong>s fonctionnaires, <strong>de</strong> crédits, qui, d'ailleurs,en l'espèce, ne sont que <strong>la</strong> reconduction <strong>de</strong> ceux votésl'an <strong>de</strong>rnier.Par conséquent, dans cet état d'esprit, sans vouloir engagerl'avenir et en réservant toutes ses positions sur les questionsqui viendront en discussion à partir <strong>de</strong> vendredi prochain, legroupe socialiste volera le douzième provisoire. (App<strong>la</strong>udissementsà gauche.)M. Guy Desson. J'ajoute que le groupe socialiste n'a pas faitd'opposition pour le douzième <strong>de</strong> février, alors que le M. leministre a voté contre.M. le prési<strong>de</strong>nt. Personne ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> plus <strong>la</strong> parole ?...Je mets aux voix l'ensemble du projet <strong>de</strong> loi.M. Auguste Tourtaud. Nous <strong>de</strong>mandons le scrutin.M. le prési<strong>de</strong>nt. Je suis saisi d'une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> scrutin.Le scrutin est ouvert.» •(Les voles sont recueillis.)M. le prési<strong>de</strong>nt. Personne ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> plus à voter ?...Le scrutin est clos.(MM. les secrétaires font le dépouillement <strong>de</strong>s votes.)M. le prési<strong>de</strong>nt. Voici le résultat du dépouillement du scrutin:Nombre <strong>de</strong>s votantsOitMajorité absolue 306Pour l'adoption 514Contre 97L'Assemblée nationale a adopté.L'Assemblée nationale prend acte qu'en application <strong>de</strong>l'article 20, alinéa 3, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Constitution, le Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong>République dispose, pour l'examen en première lecture duprojet <strong>de</strong> loi. d'un dé<strong>la</strong>i maximum d'un jour à compter dudépôt du projet sur son bureau.CREDITS PROVISIONNELS MILITAIRESPOUR LE MOIS DE MARS 1955Discussion d'un projet <strong>de</strong> loi.M. le prési<strong>de</strong>nt. L'ordre du jour appelle <strong>la</strong> discussion du projet<strong>de</strong> loi (n« 10220) portant ouverture <strong>de</strong> crédits provisionnelsaffectés aux dépenses <strong>de</strong>s services militaires pour le mois <strong>de</strong>mars 1955 (n° 10225).La parole est à M. Christian Pineau, rapporteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission<strong>de</strong>s finances.M. Christian Pineau, rapporteur. Mesdames, messieurs, le Gouvernementnous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> un troisième douzième provisoirepour les crédits militaires du mois <strong>de</strong> mars 1955.Si, à <strong>la</strong> fin du mois <strong>de</strong> décembre <strong>de</strong>rnier, <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>sfinances avait su que le mois <strong>de</strong> février serait consacré à unecrise ministérielle, elle aurait très volontiers, dès cette date,accordé un troisième douzième provisoire.Nous en revenons donc à <strong>la</strong> situation antérieure, avec cettedifférence qu'au total il nous est <strong>de</strong>mandé, pour le premier trimestre<strong>de</strong> 1955, 410 millions <strong>de</strong> moins qu'il ne nous était<strong>de</strong>mandé le 30 décembre <strong>de</strong>rnier. Telle est l'économie que nousréalisons en perdant quelques minutes aujourd'hui pour voterun troisième douzième provisoire. •Je voudrais toutefois signaler à l'Assemblée nationale que<strong>la</strong> _ pratique <strong>de</strong>s douzièmes provisoires en matière <strong>de</strong> créditsmilitaires tend à <strong>de</strong>venir assez dangereuse. Nous votons aujourd'huile cinquante-quatrième douzième <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> libération tIl faudrait tout <strong>de</strong> même, au cours <strong>de</strong> l'année 1955, essaver <strong>de</strong>trouver un moyen pour voter les budgets militaires en "tempsutile. *

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