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JOURNAL OFFICIEL - Débats parlementaires de la 4e République

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ASSEMBLEE NATIONALE —Des critiques peuvent être apportées au texte que nous a lutout à l'heure M- le rapporteur et qui tend à reprendre purementet simplement les dispositions que nous avions adoptéesl'année <strong>de</strong>rnière.En effet, à part quelques modifications <strong>de</strong> forme, le textesoumis à notre discussion, en ce qui concerne <strong>la</strong> prolongation<strong>de</strong>s dé<strong>la</strong>is en 1955, est le même qu'eu 1954.On semble oublier un changement essentiel, fondamental:le vote d'une nouvelle Constitution et l'institution <strong>de</strong>s navettes.A <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> l'année <strong>de</strong>rnière, l'Assemblée nationale a voté•une revision constitutionnelle contre <strong>la</strong>quelle, pour notre paît,nous nous sommes élevés en combattant les dispositions mauvaisesqu'elle contenait.Certaines modifications n'ont d'ailleurs pas eu l'agrément,il y a quelque temps, <strong>de</strong>s prési<strong>de</strong>nts du conseil désignés, qui6'en sont trouvés très marris. 11 en est d'autres égalementmauvaises. Quoi qu'ii en soit, elles résultent <strong>de</strong> <strong>la</strong> Constitution,qu'il faut bien appliquer. ..Or, <strong>la</strong> Constitution <strong>de</strong> 1940 prévoyait un seul et unique dé<strong>la</strong>i<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mois pendant lequel le Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> République serononçait sur les propositions votées en première lecture parFAssemblée nationale. Au bout <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mois, si le dé<strong>la</strong>i n'avaitpas été respecté ou s'il n'avait pas été prolongé, le texte revenaitpour être définitivement voté <strong>de</strong>vant notre Assemblée.La Constitution <strong>de</strong> 1954 modifie cette disposition. Il y a maintenant<strong>de</strong>ux sortes <strong>de</strong> dé<strong>la</strong>is :L'alinéa 2 <strong>de</strong> l'article 20 stipule que le Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> Républiquedispose do <strong>de</strong>ux mois pour se prononcer sur les textes.votés en première lecture par l'Assemblée nationale.L'alinéa 6 prévoit qu'une fois ce dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mois écoulé,à défaut d'accord dans un dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> cent jours à compter <strong>de</strong> <strong>la</strong>transmission du texte au Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> République pour<strong>de</strong>uxième lecture, l'Assemblée nationale peut statuer définitivementen reprenant le <strong>de</strong>rnier texte voté par elle.La nouvelle Constitution prévoit donc bien <strong>de</strong>ux dé<strong>la</strong>is: l'un<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mois, le second <strong>de</strong> cent jours.Or, il faut faire une différence entre ces <strong>de</strong>ux dé<strong>la</strong>is.Lorsque le Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> République est saisi d'un texte votéen première lecture, il doit se prononcer sur le fond du'problème,et il doit pouvoir s'informer <strong>de</strong> l'opinion gouvernementale.D'autant plus qu'il peut s'agir <strong>de</strong> textes importants,comme par exemple les accords <strong>de</strong> Londres et <strong>de</strong> Paris et leréarmement <strong>de</strong> l'Allemagt e.Personne ne peut contester que le Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> Républiquedoit disposer d'un dé<strong>la</strong>i suffisant pour lui permettre <strong>de</strong>consulter le Gouvernement sur le texte en discussion.On pourrait évi<strong>de</strong>mment soutenir.que l'autre dé<strong>la</strong>i, celui <strong>de</strong>cent jours, n'a pas à être prolongé <strong>de</strong> <strong>la</strong> môme façon puisque<strong>la</strong> question a été déjà discutée au fond et qu'il ne s'agit plusque <strong>de</strong> modifications <strong>de</strong> forme ou partielles, pour lesquellesl'opinion gouvernementale ne s'impose pas.Mais, je Je répète, il semble indispensable que le Conseil <strong>de</strong><strong>la</strong> République dispose du dé<strong>la</strong>i intégral <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mois pour lepremier examen d'un texte, et que, par conséquent, ce dé<strong>la</strong>ipoit prolongé d'une durée égale à celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> crise ministérielle.C'est pourquoi mon amen<strong>de</strong>ment fait une différence entre ledé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mois et le dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> cent jours. J'en rappelle lestermes :« L'Assemblée nationale déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> prolonger d'une duréeégale au dé<strong>la</strong>i qui s'est écoulé entre le jour <strong>de</strong> <strong>la</strong> démission ducabinet inclus jusqu'au jour <strong>de</strong> <strong>la</strong> constitution du cabinetinclus les dé<strong>la</strong>is prévus par l'alinéa 2 <strong>de</strong> l'article 20 <strong>de</strong> <strong>la</strong>Constitution concernant les projets et propositions <strong>de</strong> loi quilui ont été transmis par l'Assemblée nationale après premièrelecture par celle-ci. »Cette première disposition rejoint dans ses conséquencesl'amen<strong>de</strong>ment déposé par M. Bruyneel.•La <strong>de</strong>uxième partie <strong>de</strong> l'amen<strong>de</strong>ment concerne le dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong>cent jours prévu pour <strong>la</strong> navette. Nous pensons que celui-ci peutêtre réduit sans difficultés. Notre texte se rapproche <strong>de</strong> celuiproposé par M. Minjoz. Je me permets également <strong>de</strong> le relire:« L'Assemblée nationale déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> prolonger les dé<strong>la</strong>is impartis,par l'alinéa 6 <strong>de</strong> l'article 20 <strong>de</strong> <strong>la</strong> Constitution, au Conseil <strong>de</strong><strong>la</strong> République pour délibérer sur les projets et proipositions <strong>de</strong>loi qui ont été transmis par l'Assemblée nationale, du nombre<strong>de</strong> jours nécessaires pour qu'aucune expiration <strong>de</strong> ces dé<strong>la</strong>isne survienne avant, <strong>la</strong> fin du dixième jour suivant le jour <strong>de</strong> <strong>la</strong>nomination du nouveau Gouvernement. »Nous resterions ainsi dans <strong>de</strong>s dé<strong>la</strong>is normaux. Nous permettrionsau Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> Republique, pour le premier examen- n i • . 1 fiSEANCE DU 1 er MARS 1955du texte, pour son examen au fond, <strong>de</strong> disposer, quoi qu'i<strong>la</strong>rrive, d'un dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mois et nous n'allongerions pasoutre mesure le dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> cent jours prévu pour <strong>la</strong> navette.Cette disposition me paraît <strong>la</strong> plus raisonnable ; je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> àl'Assemblée nationale ue l'adopter par scrutin.M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. le rapporteur.I*. le rapporteur. La commission n'a pas eu à examiner cesamen<strong>de</strong>ments.Au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> discussion qui a précédé l'adoption <strong>de</strong> <strong>la</strong> résolutionqui vous est soumise, <strong>la</strong> commission a,.en effet, entendu<strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> nos collègues communistes <strong>de</strong>s observations analoguesà celles qu'ils viennent <strong>de</strong> .présenter, et qui rejoignentcelles <strong>de</strong> M. Bruyneel, tout au moins en ce qui concerne <strong>la</strong>première partie <strong>de</strong>'leur amen<strong>de</strong>ment.Cependant <strong>la</strong> commission n'a pas eu à émettre <strong>de</strong> vote surcet amen<strong>de</strong>ment, car lorsqu'on a proposé le texte dont j'aidonné lecture, personne ne s'y est opposé. C'est dans cesconditions que mon rapport a été rédigé.L'Assemblée nationale pourra donc se prononcer en touteliberté. Cependant, je peux dire que dans l'esprit <strong>de</strong> <strong>la</strong> majorité<strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission, celle-ci ne vou<strong>la</strong>it pascréer un automatisme et, d'autre part, faire <strong>de</strong> distinctionentre le dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mois imparti au Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> Républiquepour sa première lecture et le dé<strong>la</strong>i d'accord <strong>de</strong> cent jours.Dans ces conditions, par conséquent, au nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission,je maintiens le texte <strong>de</strong> mon rapport.M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. Bruyneel.M. Robert Bruyneel. Mes chers collègues, je suis obligé <strong>de</strong>constater que <strong>la</strong> commission ne s'oppose pas formellement àmon amen<strong>de</strong>ment, si j'ai bien compris M. Minjoz.Je constate également que le système que je préconise afonctionné très favorablement, sans aucune difficulté, entre les<strong>de</strong>ux Assemblées, <strong>de</strong> 1917 à 1953.Je vous en supplie, ne créez pas entre elles <strong>de</strong>s difficultés. supplémentaires. C'est pourquoi je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> voter monamen<strong>de</strong>ment.M. le prési<strong>de</strong>nt. Je mets aux voix l'amen<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>M. Bruyneel.Je suis saisi d'une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> scrutin.Le scrutin est ouvert.(Les votes sont recueillis.)M. le prési<strong>de</strong>nt. Personne ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> plus à voter ?...Le scrutin est clos.(MM. les secrétaires font le dépouillement <strong>de</strong>s votes.)M. le prési<strong>de</strong>nt. Voici le résultat du dépouillement du scrutin:Nombre <strong>de</strong>s votants 506Majorité absolue 254Pour l'adoption 350Contre 156L'Assemblée nationale a adopté.Je vais suspendre <strong>la</strong> séance. Elle sera reprise à dix-huit heurestrente, pour l'examen éventuel en <strong>de</strong>uxième lecture <strong>de</strong>s<strong>de</strong>ux projets <strong>de</strong> douzièmes provisoires que l'Assemblée Aadoptés.M. Jean Minjoz. Ces projets seront-ils prêts ?M. le prési<strong>de</strong>nt. Je l'espère, car, s'il en est ainsi, nouspourrons en terminer cet après-midi.La séance est suspendue.(La séance, suspendue à seize heures quarante-cinq minutes iest reprise à dix-huit heures trentc-cinq minutes.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La séance est reprise.Le Conseil <strong>de</strong> <strong>la</strong> République n'ayant pas terminé <strong>la</strong> discussion<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux projets <strong>de</strong> loi portant ouverture <strong>de</strong> créditsprovisoires, l'Assemblée voudra sans doute reporter à <strong>de</strong>mainaprès-midi, au début <strong>de</strong> <strong>la</strong> séance, l'examen éventuel ensecon<strong>de</strong>lecture <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux projets comme le prévoit d'ailleursl'ordre du jour. (Assentiment.)— 9 —DEMISSION D'UN MEMBRE D'UÎ'E COMMISSIONH. le prési<strong>de</strong>nt. J'ai reçu avis <strong>de</strong> <strong>la</strong> démission <strong>de</strong> M. Sourbeîcomme membre <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s boissons.

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