11.07.2015 Views

Maladies transmises par les animaux de compagnie I ... - MedQual

Maladies transmises par les animaux de compagnie I ... - MedQual

Maladies transmises par les animaux de compagnie I ... - MedQual

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>MedQual</strong> Avril 2007<strong>Maladies</strong> <strong>transmises</strong> <strong>par</strong> <strong>les</strong> <strong>animaux</strong> <strong>de</strong> <strong>compagnie</strong>En 2004, on estimait à 56 millions le nombre d <strong>animaux</strong> familiers en France, dont 17,8millions <strong>de</strong> chiens et <strong>de</strong> chats. La France est le pays européen détenant le record <strong>de</strong> leurpossession ; en effet, un foyer sur <strong>de</strong>ux abrite un animal domestique. On note égalementl émergence <strong>de</strong>s « Nouveaux Animaux <strong>de</strong> Compagnie » (NAC), regroupant un grand nombred espèces très variées comme <strong>les</strong> poissons, <strong>les</strong> repti<strong>les</strong> (serpents, lézards, tortues), <strong>les</strong> furets,divers rongeurs (souris, rats, cochons d In<strong>de</strong>, chinchillas), <strong>les</strong> myga<strong>les</strong>,Cet engouement récent pour <strong>les</strong> NAC est indéniablement dû à un effet <strong>de</strong> mo<strong>de</strong> et <strong>de</strong>médiatisation sans conscience <strong>de</strong>s risques potentiels encourus.Si <strong>les</strong> rô<strong>les</strong> social et psychologique <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> <strong>de</strong> <strong>compagnie</strong> sont avérés, il est important <strong>de</strong>savoir qu ils peuvent transmettre à l homme un certain nombre <strong>de</strong> maladies infectieuses plusou moins graves.I. Zoonoses <strong>par</strong>asitairesToxoplasmoseLes infections dues à Toxoplasma gondii sont fréquentes chez l homme et chez <strong>de</strong> nombreux<strong>animaux</strong>. Le chat est l hôte définitif du <strong>par</strong>asite, car c est le seul animal chez qui sedéveloppent <strong>les</strong> oocystes après ingestion <strong>de</strong> la vian<strong>de</strong> d un animal contenant le <strong>par</strong>asite. Latoxoplasmose est grave lors d une contamination materno-f tale (avortements, malformationsdu f tus) ou chez une personne immunodéprimée (risque d encéphalite toxoplasmique chezle sidéen).ToxocaroseLa toxocarose ou larva migrans viscérale est une <strong>par</strong>asitose cosmopolite. Toxocara cani chezle chien et Toxocara cati chez le chat sont <strong>de</strong>s <strong>par</strong>asites intestinaux. Ces helminthes seretrouvent en situation d impasse <strong>par</strong>asitaire chez l Homme. Les enfants, surtout en bas âge,sont <strong>par</strong>ticulièrement à risque du fait <strong>de</strong> leurs jeux (bac à sable, jeux <strong>de</strong> plage), <strong>de</strong> leurcomportement (géophagie ou simplement en portant <strong>les</strong> doigts à la bouche) qui facilitentl ingestion d ufs embryonnés.Cette zoonose est très souvent asymptomatique ou <strong>de</strong> symptomatologie variée : fièvreprolongée, altération <strong>de</strong> l état général, hépatosplénomégalie, atteinte respiratoire, cardiaque,rhumatologique. Les atteintes du système nerveux sont rares, mais sévères. La larva migransoculaire est une entité à <strong>par</strong>t, et est révélée <strong>par</strong> une baisse unilatérale <strong>de</strong> la vision, unstrabisme, un granulome <strong>de</strong> la rétine avec un risque <strong>de</strong> perte définitive <strong>de</strong> la vision.La prophylaxie comporte la lutte contre le péril fécal <strong>de</strong>s chiens et <strong>de</strong>s chats, <strong>de</strong>s mesuressanitaires (hygiène <strong>de</strong>s bacs à sable et <strong>de</strong>s <strong>par</strong>cs publics) et la vermifugation répétée <strong>de</strong> ces<strong>animaux</strong>.EchinococcoseLe chien peut être contaminé <strong>par</strong> Echinococcus granulosus lorsqu il est nourri avec <strong>de</strong>s abats<strong>de</strong> mouton contaminé. L enfant se contamine <strong>par</strong> absorption d ufs au contact <strong>de</strong> l animal ouPage 1 sur 4


<strong>MedQual</strong> Avril 2007du sol souillé <strong>par</strong> <strong>les</strong> déjections. Le risque est le développement <strong>de</strong> lésions kystiques du foieou d autres organes (hydatidose).Le chien, <strong>par</strong>fois le chat, peuvent occasionnellement être contaminés <strong>par</strong> Echinococcusmultilocularis, dont l hôte habituel est le renard. Chez l homme l échinococcose alvéolaire semanifeste plusieurs années après <strong>par</strong> une atteinte sévère du foie.PiroplasmoseLa babésiose, ou piroplasmose, chez le chien, est due au protozoaire Babesia microti ouBabesia divergens, transmis <strong>par</strong> <strong>les</strong> morsures <strong>de</strong> tiques du genre Ixo<strong>de</strong>s. Elle reste rare enEurope et se manifeste généralement <strong>par</strong> un syndrome pseudo-palustre, mais elle peut être àl origine d une anémie hémolytique potentiellement mortelle chez l enfant immunodépriméou splénectomisé.LeishmanioseLa leishmaniose viscérale infantile ou Kala-azar est causée <strong>par</strong> Leishmania infantum, seuleespèce autochtone dont le réservoir est le chien dans le Sud <strong>de</strong> la France. Le <strong>par</strong>asite esttransmis <strong>par</strong> la piqûre d un phlébotome durant l été. Les sujets à risque sont <strong>les</strong> nourrissonset <strong>les</strong> jeunes enfants.II. Zoonoses bactériennesMaladie <strong>de</strong>s griffes du chatC est une infection relativement commune due à Bartonella henselae, petit bacille à Gramnégatif retrouvé très fréquemment sur <strong>les</strong> griffes ou dans le sang, surtout chez <strong>les</strong> jeuneschats.Il n a pas été démontré que le traitement antibiotique modifiait l évolution <strong>de</strong> l adénopathie.PasteurelloseCette infection, due à Pasteurella multocida, est la plus fréquente <strong>de</strong>s morsures anima<strong>les</strong> duesau chiens et chats, mais aussi aux lapins et petits rongeurs. L infection peut se compliquerd une atteinte systémique chez l enfant immunodéprimé.SalmonelloseLes repti<strong>les</strong> et <strong>les</strong> rongeurs sont naturellement porteurs <strong>de</strong> salmonel<strong>les</strong> contrairement auxchiens et chats ; mais ces <strong>de</strong>rniers peuvent être à l origine <strong>de</strong> contamination humaine <strong>par</strong> <strong>de</strong>ssalmonel<strong>les</strong> non typhiques.Le diagnostic <strong>de</strong> salmonellose doit faire rechercher le contact à la maison mais <strong>par</strong>fois àl école avec un rongeur, un lapin nain, un hérisson, un furet et surtout avec un reptile (dont<strong>les</strong> tortues) car 90% <strong>de</strong>s repti<strong>les</strong> sont porteurs <strong>de</strong> salmonel<strong>les</strong>.L éradication <strong>par</strong> antibiotique chez ces <strong>animaux</strong> est vouée à l échec et fait courir le risque <strong>de</strong>sélection <strong>de</strong> souches résistantes.Page 2 sur 4


<strong>MedQual</strong> Avril 2007Fièvre boutonneuse méditerranéenneElle est due à Rickettsia conorii qui n est pas pathogène pour le chien. Elle est transmise <strong>par</strong>la tique du chien, Ripicephalus sanguineus, qui est également le réservoir principal <strong>de</strong> labactérie. Cette maladie est endémique sur tout le pourtour méditerranéen, dont le Sud-Est <strong>de</strong>la France et elle prédomine en pério<strong>de</strong> estivale. Le traitement repose sur la doxycycline.III. Zoonoses vira<strong>les</strong>RageLe virus en cause ap<strong>par</strong>tient à la famille <strong>de</strong>s Rhabdoviridae. La contamination se faitessentiellement <strong>par</strong> morsure, contact avec une peau lésée, b<strong>les</strong>sure avec un objet souillé ouinhalation. Il est important d éduquer <strong>les</strong> enfants afin qu ils s abstiennent <strong>de</strong> tout contact avec<strong>les</strong> chiens et chats errants dans <strong>les</strong> pays étrangers, <strong>par</strong>ticulièrement en Afrique, car le danger<strong>de</strong> rage y est toujours présent, et avec <strong>les</strong> chauves-souris, même en France.Chorioméningite lymphocytaireLe virus <strong>de</strong> cette maladie a pour réservoir principal la souris mais aussi le hamster, qui sont<strong>de</strong>s porteurs asymptomatiques. Un tableau d infection congénitale très sévère aprèstransmission maternofoetale, avec d importantes séquel<strong>les</strong>, évoque en premier lieu unetoxoplasmose congénitale. Les femmes enceintes doivent éviter <strong>les</strong> contacts avec <strong>les</strong> rongeurs.Infections au virus Monkey-poxCes infections étaient limitées à l Afrique Centrale et <strong>de</strong> l Ouest. Les cas humains restentrares jusqu à l épidémie américaine qui toucha <strong>les</strong> Etats américains du Centre-Ouest en mai etjuin 2003. L enquête révéla la responsabilité <strong>de</strong> chiens <strong>de</strong> prairie achetés comme <strong>animaux</strong>domestiques et qui avaient séjourné dans une animalerie avec <strong>de</strong>s petits rongeurs importésrécemment du Ghana. L importation <strong>de</strong>s chiens <strong>de</strong> prairie est interdite en France.IV. Zoonoses dues à <strong>de</strong>s champignonsLes enfants sont <strong>par</strong>ticulièrement sensib<strong>les</strong> aux <strong>de</strong>rmatophytes qui regroupes <strong>les</strong> champignons<strong>de</strong> 3 genres : Epi<strong>de</strong>rmophyton, Microsporum et Trychophyton. Un même champignon peutprovoquer diverses lésions <strong>de</strong> la peau (herpès circiné) ou <strong>de</strong>s phanères (teignes).Les Microsporum, notamment M. canis et M. gypseum, <strong>les</strong> Trychophyton, dont T.mentagrophytes, sont transmissib<strong>les</strong> <strong>par</strong> contact direct avec un chien ou un chat infecté, maisaussi au contact <strong>de</strong>s rongeurs, <strong>de</strong>s lapins et <strong>de</strong>s furets domestiques.Le succès du traitement <strong>de</strong> l enfant nécessite, outre la caractérisation du champignon encause, le dépistage et le traitement <strong>de</strong> l animal infecté.Page 3 sur 4


<strong>MedQual</strong> Avril 2007V. ConclusionLes bénéfices <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> <strong>de</strong> <strong>compagnie</strong> sont indéniab<strong>les</strong>, mais le risque <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong>zoonoses, favorisé <strong>par</strong> la promiscuité, peut être important, et reste potentiellement grave chez<strong>les</strong> enfants immunodéprimés.Le suivi vétérinaire <strong>de</strong>s <strong>animaux</strong> <strong>de</strong> <strong>compagnie</strong> et un calendrier correct <strong>de</strong> leur vaccination et<strong>de</strong> leur vermifugation diminuent gran<strong>de</strong>ment le risque zoonotique chez <strong>les</strong> enfants. Pourcertaines pathologies humaines, le traitement concomitant <strong>de</strong> l animal est nécessaire pouréviter le cycle <strong>de</strong> réinfestations.Sources :« <strong>Maladies</strong> <strong>transmises</strong> <strong>par</strong> <strong>les</strong> <strong>animaux</strong> <strong>de</strong> <strong>compagnie</strong> » B. Quinet, Service <strong>de</strong> consultation du Pr E. Grimpel, Hôpitald Enfants Armand-Trousseau, Paris- Réalités pédiatriques n°117, janvier 2007.« Babésiose : une maladie grave transmise <strong>par</strong> <strong>les</strong> tiques » <strong>par</strong> P. Bourée, unité <strong>de</strong>s maladies <strong>par</strong>asitaires tropica<strong>les</strong>,CHU-hôpital <strong>de</strong> Bicêtre et P. Resen<strong>de</strong>, laboratoire <strong>de</strong> microbiologie, faculté <strong>de</strong> pharmacie <strong>de</strong> Lisbonne, Portugal , LaRevue du Praticien (Mé<strong>de</strong>cine générale), tome 20, n° 734/735 du 30 mai 2006.« Tiques : <strong>les</strong> vecteurs <strong>de</strong> nombreuses pathologies » C. Rovery et P. Brouqui, Service <strong>de</strong>s maladies infectieuses ettropica<strong>les</strong>, Hôpital Nord, Marseille- La Revue du Praticien (Mé<strong>de</strong>cine générale), tome 19, n°692/693 du 9 mai 2005.La revue Pharmavet n°149 <strong>de</strong> mars 2004.http://www.cnrs.fr/infoslabos/reglementation/docs-PDF/choriolympho.pdfhttp://www.cnrs.fr/infoslabos/reglementation/docs-PDF/leishmaniose.pdfhttp://www.cnrs.fr/infoslabos/reglementation/docs-PDF/pasteurellose.pdfhttp://www.cnrs.fr/infoslabos/reglementation/docs-PDF/rage.pdfhttp://www.cnrs.fr/infoslabos/reglementation/docs-PDF/toxoplasmose.pdfPage 4 sur 4

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!