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Zic Boom n°22 Novembre / Décembre 2003 - Polca

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zic nioozzic et zicos51 Naissance d’une nouvelle formation régionaleCobu 5tet. Composé de musiciens marnais, cegroupe travaille autour de reprises et decompositions dont les inspirations principales sontJohn Scofield et Chris Potter. On y retrouve SebLeibundguth (guitare - Zenza), Christophe Sabbioni(saxs – New Tone Jazz 4tet), Cédric Cordouin(fender rhodes – Kero), Manu Bontemps(contrebasse - New Tone Jazz 4tet) et DominiqueTassot (batterie – New Tone Jazz Quartet).51 Après un petit remaniement du backing band,Gavroche va prochainement reprendre la route pourpromouvoir la sortie du premier album. Le groupe dechanson réaliste travaille désormais avec un nouveautourneur : ADPMC (As de Trèfle, Les Gueules deBois...)08 Création d’un spectacle entre jazz et théâtre enavril prochain par la compagnie le Tétras Lyrebasée à Revin. Le spectacle réunira uncontrebassiste (Mauro Gargano), un guitariste(Mathias Castagné), un batteur (FrédericDelestre), un clarinettiste (Marc Boutillot) et uncomédien (Franck Delatour). Une part de lamusique sera improvisée, la mise en scène seraépurée et s'appuiera sur la rencontre entre le texteet la musique. Un enregistrement de CD pourraitcompléter le tout.08 Pierrot, préparant la programmation desMélomanies en mai dernier, nous a appris ladissolution du combo festif ardennais Guerka, et ceciun an après la sortie de leur 1 er album. Benjamin lechanteur du groupe a préféré laisser ses acolytes troppeu investis dans le développement du groupe. Ils’exprime désormais à travers un projet électro punksur Lille.10 Je n’avais pas eu l’occasion de vous en parler lemoment venu, alors j’en profite aujourd’hui. En maidernier, lors d’une des soirées « Les Improvisables» organisées par le Collectif Alka (Aube), est né unnouveau trio : Damien Hennicker (saxophones),Fabien Packo (accordéon), Guillaume Dommartin(batterie). Monté à l’occasion de ces sessionsd’improvisation, chacun des musiciens a la volontéde faire perdurer ce projet. J.D.51 On continue dans la série des splits avec celui deMorpheus qui pour des raisons de fâcheries internesa décidé de stopper l’aventure. Toutefois Akim,guitariste chanteur, n’en restera pas là puisqu’ilrecherche d’ores et déjà de nouveaux compères pourrelancer le projet. Avis aux amateurs de heavy métal.c/o Akim - ✆ 06 22 11 43 5808 Pour clore la rubrique nécro.... On vientd’apprendre la disparition de Viscera et S.L.U., maisde leurs cendres semblent déjà renaître de nouvellesformations qui, vraisemblemement, optent toujourspour des guitares qui avoinent.52 A l'occasion d'un concert à Chaumont-le-Bois,organisé par la ville dans le cadre des Festiv'étés le 31juillet <strong>2003</strong>, Lorenzo Sanchez avait invité Manu Codjiaà jouer ses compositions. Une seule répétition suffità cet artiste de grand talent, considéré comme l'undes jeunes artistes jazz montant. Il a fait l'honneur desa présence, et le fera à chaque occasion selon sadisponibilité. C'est dire que la formation réunie parLorenzo Sanchez s'enrichit d'un musicien hors pair.Son premier album Andalous Child sortira cetautomne (cf. ZB 19). La souscription est encorepossible, histoire de bénéficier d’un cadeau.c/o bbb.association@wanadoo.fr - ✆ 03 25 03 33 6751 Dans le dernier ZB, le contact de Janaloka étaitcomplètement erroné (mettons ça sur le stress de lapremière chronique. P.15). Voici donc le véritablecontact et si accessoirement ça peut intéresser unguitariste à la recherche d’un groupe électro rock àvariations dub...c/ cyrille.koutcheroff@laposte.net - ✆ 06 22 50 44 84disques52 Arno du label Ames Rds qui s’est illsustré avec lasortie de sa première référence, la compilation Nu-Dawn (cf. chronique p.13), nous apprend que ledisque ne sera finalement pas distribué et pour cause,United Musics Company qui devait assurer ladistribution est en liquidation judicaire. La poisse !Une fois récupéré, il sera dispo en VPC.c/o aboni@docdata.com - corezeames.com10-51-52 La société Sagadisc organise trois salons dudisque pour l’automne prochain : le 19 octobre àChâlons-en-Champagne, le 23 novembre à Troyes etle 7 décembre à St Dizier. Ces salons regroupentessentiellement des professionnels mélomanes,chacun ayant sa spécialité (hard rock, punk, garage,new wave, jazz, électro, reggae, rockabilly, variété,easy listenning, etc.) mais aussi des particuliers qu’ilssoient collectionneurs ou musiciens. On peut yvendre, acheter ou échanger des vinyles et des cédésmais aussi des bédés.c/o sagadisc@free.fr - ✆ 03 85 38 46 6651 Alata le groupe de jazz électro rémois signechez Cristal Jazz Records de la Rochelle (NorbertLucarain, Laurent Coq, Mina Agossi, David ElMalek…)52 D-Basser vient de sortir un 5 titres autoproduit tiréà 500 exemplaires par le biais de leur asso, la 9èmeplanète. c/o aboni@docdata.com51 Nouvel album à l’horizon pour le New Tone JazzQuartet. Prévu pour fin octobre <strong>2003</strong>, nousdevrions y retrouver un ensemble de compositionsdu pianiste Michel Coppé, rodé dans les principauxfestivals de la région. A noter que cetenregistrement sera le troisième, mais le premieravec la nouvelle formation.c/o christophe.sabbioni@wanadoo.fr51 Grosse actualité pour Partycul System quiannonce plusieurs sorties pour l’automne. Cesmembres, Rroselicoeur, ont tout juste fini le mixagedu nouvel album, Demios Oneiron qui sortira sur deuxlabels : Painting Sugar et Wainting For An Angel. (Cedernier est d’ailleurs tenu par Fafa et est à l’origine dela sortie de titres d’Envy, Brazen, Amanda Woodward,etc., ancien champenois officiant dans Invain et dansle zine Vomi de porc, il est désormais basé à Lyon).Comme si ce n’était pas assez, Partycul Systemsortira les opus de Guinéa Pig (entre Luc Ferrari etSonic Youth), Breezy Temple (sweety pop folk) et lePolème (recueil de textes et d’illustrations). A ne pasmanquer sur le Off d’Octob’Rock.c/o ✆ 03 26 04 79 95 - partyculsystem.fr.st51 Ancien marnais, émigré à Nantes (mais quands’arrêtera donc la fuite des cerveaux ?), OlivierVallois vient de sortir son premier album sous lesimple nom de Valoy. Les titres de Police Secrètede Varsovie sont emprunts de chanson françaisematinée de blues et d’électro. Le disque estdisponible via Les Disques atomic, Label de PetitVodo, avec qui Valoy collabore étroitement.www.lesdisquesatomic.free.fr51 Après plusieurs mois d'absence le labelDatabass music sortira en <strong>Novembre</strong> une nouvellecompilation V 2.2 regroupant les dernièresproductions des groupes "maison" Kent, Yumade,Hayashi... agrémentées d'un morceau du groupesuédois Recoil. Yuksek sortira également deux EPsur Hypnotic music. Quant à Klanguage, piloté parDJ Péa, ils viennent de participer à la compil’ ParisLounge 3 sortie sur Wagram, aux cotés de DJ Cam,Troublemen, Avril... www.dtbmusic.netSuggestion Les médiathèques, bibliothèques etautres cédéthèques sont en général heureuses deréférencer les albums des artistes locaux, la seulecondition étant que le support sonore soitestampillé SDRM. De plus, certaines mettentparfois en place un rayon artistes locaux. Il mesemble qu’en tant que musiciens ou labels, c’est04zic boom


une bonne manière de compter sur son territoire.concerts51 Le 27 juin se tenait l’assemblée générale del’association Azimut Projections. Le bureau aprésenté son bilan un peu tristounet tout de mêmeaux vues de l’annulation de ses projets horsOctob’Rock dont un festival électro et la soirée “lesfemmes s’en mêlent” (sic). Réélu à la présidence,Dominique Jorge a confirmé les orientationsprésentées dans le ZB 22.51 Sur les bords du canal, face au boulevard LéonBlum, à Châlons-en-Champagne est arrimé Le Birdyune péniche aménagée en bar-concert. La progorientée jazz, blues, pop et rock est assurée parEmilie et Didier. Les groupes désireux d’y jouerdoivent envoyer démo et bio à l’adresse suivante :La Péniche Le Birdy - Quai St Martin51000 Châlons-en-Champagne - ✆ 03 26 66 46 6651 Unique café concert d’Epernay, La MarmiteSwing a changé de propriétaire durant l’été, ce quimet fin à 10 ans de concerts orchestrés parFrançois Leroux. Le nouveau gérant encore dansles travaux veut faire du showroom, un lieu plutôtlounge, quant aux concerts...51 Submerge entame le 7 octobre uneimpressionante tournée : 27 jours, 26 concerts, 7pays. Qui dit mieux ? (Certains les surnommentdéjà la bande à Phil & Ass’ Frogs)www.submerge.fr.stmédias51 Je vous conseille le bien joli site de Pol Dodu :Vivonzeureux en attendant la mort. Délaissant leformat papier pour le webzine autobiomusicologique,l’esprit de fan est toujours aussi vif, c’est une vraimine de références (Howe Gelb, Dogbowl, RoughTrade rds, Grandaddy, etc.) dernière actualisation endate : une rétrospective de Lewis Furey (On est fanou on n’y est pas !). Au rayon des curiosités, uncatalogue des disques du label pas disponibles. Lesummum du virtuel !perso.wanadoo.fr/vivonzeureux51 Le site des Torso Twisters est quant à luiintéressant de par la dextérité à l’usage de la sourisdont fait preuve le webmaistre et membre du groupeen la personne de Guru. Des dessins fidèles à l’universmusical et esthétique des Torso. C’est un peu un mixdes mouvements surf, soul, mambo, r’n’r, country etblues.www.torso-twisters.fr.st08 Dès octobre, vous trouverez un nouveau magazinerap en kiosque. Underground vise, comme son noml’indique à promouvoir la scène indépendante maispas seulement. Il sera accompagné d’un cd-rom de200 morceaux de rap et 25 séquences vidéos.Innovant ! Et comme son nom ne l’indique pas lesréalisateurs sont carolomacériens. Plus d’infos dans ledossier de ce numéro. www.undergroundmag.comDeux très bons zines que vous conseille le ZB.D’abord, Kérosène qui nous fait un joli revival enpassant de Nancy à Montaigu (la digue, la digue...) eten devenant gratos (3 euros les frais de port). Ausommaire pour ce n°1 : Nostromo, Burning Heads,Tantrum, Chevreuil, Robocop Kraus pour les plusconnus.c/o kerosenefanzine@wanadoo.frEnsuite, Abus Dangereux, à cheval entre le fan’ et lemag’ a sorti cet été un numéro spécial Tucson(Calexico, Little Rabbits, Howe Gelb, Bob Logg III...) etpuis des interviews de Turbonegro, Volt et en sus unCD avec tout ces groupes, 19 titres s’il vous plait. Etoui, c’est d’la balle Abus et c’est pas reuch.c/o ✆ 05 57 59 14 13 - abus@viciouscircle.frA moins de s’abonner, le magazine Presto ne seradésormais plus disponible dans la région. Moins demoyens, moins de tirages et par conséquentconcentration de la diffusion dans la région Nord Pasde Calais. www.presto.free.fr51 Durant l’été deux nouvelles radios sont arrivées àReims. La première, Radio FG (94.6 FM), revendiqueune programmation exclusivement électro tendanceclubber. La deuxième, Le Mouv’ (101.1 FM), estcoincée entre NRJ et Fun (au niveau de la fréquencej’entends). C’est la radio rock de Radio France, plutôtadressée aux 14-25 ans amateurs de pop rockfrançais “new generation”.annuaireL’officiel de la musique nouveau est sortie. Cetteannée, il est vert, toujours aussi complet, toujoursaussi indispensable, il propose une base de donnéesde tous les contacts professionnels du monde musicalfrançais. Il est disponible au CIR. A noter aussi lasortie, en décembre, d’un nouveau guide annuairespécialisé hip hop : Le Réseau.c/o ✆ 03 26 88 35 82 - cir_121@yahoo.frL’indispensable Fanzinothèque de Poitiers, la mecquedes zines zik & BD a sorti en juin la 18ème édition duRPPMF. Tout aussi indispensable, il rend compte dutravail de fourmi dont fait preuve la fanzino, 430titres ont été recueillis. Il est disponible aussi bien surle web que, pour une somme modique, sur papier.Hein ? Ca veut dire quoi RPPMF ? Et bien Répertoirede la Petite Presse Musicale Française, toutsimplement.c/o ✆ 05 49 46 85 85 - www.fanzino.comen vracSkull Fucked Prod & Metal Resurection organisent uneconvention metal le 19 octobre <strong>2003</strong>, au Molodoï àStrasbourg. Tous ceux interessés pour venir placer unstand (labels, groupes, zines, assoc, etc...) peuventfaire la demande. Et il y aura des concerts avec unebonne dizaine de groupes (7th Nemesis, Punishment,Depraved…)c/o inhumategrind@wanadoo.frskullfuckedprod.free.frUne initiative militante nous vient d’Orléans avec lewebzine l’Oreille. Dans ce contexte social agité,l’oreille vous offre la possibilité d’exposer “vos idées,vos envies et vos projets top classe pour un mondeplus juste et plus fun.”c/o pourunmondeplusfresh@loreille.orgPour organisateurs de tournées, l’association LoadingZone met en vente le logiciel Load Book 1.0. Il gèrevotre base de données en triant par salle, parassociation, par festival, par jauge... Une fonctioncalendrier permet de savoir vos dernières relances etsi vous avez discuté de la recette de la Tarte Tatin oud’un plan pour la première partie de ZZ Top. La versiondémo est téléchargeable sur le site www.loadingzone.org.“Les jeunes et la culture” est une étude du DEP(Département des Etudes et de la Prospective). Entrois parties (identification, emploi et formation etpratiques culturelles des jeunes), elle nous apprenddes petites choses par çi, par là, notamment le faitque le nombre d’intermittents diminue chez les moinsde 30 ans. Cette étude est disponible au CIR sursimple demande.c/o cir_121@yahoo.frLes sélections Printemps de Bourges sont de retouren Champagne-Ardenne. C’est désormais possiblegrâce à l’Orange Bleue qui assure le rôle de l’antennerégionale en partenariat avec les FNAC de la région.Tous les groupes désireux de participer aux sélections(qui auront lieu le 19 décembre à l’OB) doiventretourner le dossier d’inscription, à retirer auprès deslieux cités ci-dessus, avant le 11 octobre. c/o ✆O3 264100 10culture en danger08 Un des collectifs de soutien aux intermittents leplus engagé et organisé en région est sans nulledoute le collectif 08 (des ardennes donc). Ilsviennent de mettre en ligne leur site.www.collectifsartistes08.comEt pour s’informer objectivement, le site desintermittents en danger est incontournable. Lefameux film “Nous avons lu le protocole” réalisé parles intermittents d’Ile de France y est notammenttéléchargeable. Il explique clairement le mécanismedu nouveau protocole.www.intermittents-danger.fr.fmzic boom05


ArdennesUn bagad à Charle !Nul nécessaire de traverser lepays pour rencontrer despassionné(e)s de musiquebretonne et écossaise. ACharleville-Mézières, desaficionados se sont réunis pourcréer un bagad. Il faut entendrepar là, une formationd’instruments de musiqueceltique, binious et bombardesen particulier. L’association ainsicréée se nomme Arduinn, dunom d’un dieu celte qui signifie“La grande profonde”, en rapportà la forêt ardennaise. Et même siles ambitions ne dépassent pas lasphère des loisirs, elles n’endemeurent pas moins sérieuses.Des stages sont organisés pourdécouvrir où se perfectionnerdans la pratique de diversinstruments. Du 10 au 12octobre sont organisés, stagesde bombarde, caisse claireécossaise et cornemuse avec leBagad de Lorient. Le suivant seraorganisé du 5 au 7 décembreavec Bruno Thomas afin deperfectionner la pratique de lacaisse claire écossaise.Actuellement, ces musiquesconnaissent un vrai boomCharleville-Mézières - samedi 8 novembreDedicated To YouVariations sur l’oeuvre de Robert Wyatt30 ans que Robert Wyatt ne s’est pas produit sur scène, les membres de l’associationMantler, très proches de Robert Wyatt,Charleville Action Jazz, fans parmi les fans du mythique batteur et chanteur de Softqu’ils ont invité à chanter sur leurs albumsMachine, se sont fait un devoir de conjurer cette absence.respectifs et Jacques Mahieux, batteur dejazz reconnu, et chanteur trop peu connu.L’oeuvre de Wyatt a toujours été un sujet […]récurrent dans leurs discussions, c’estd’ailleurs à l’occasion de l’une d’entreelles, en compagnie de Sylvain Kassap etHélène Barrière, que l’idée de produire unecréation en son hommage est née. C’étaiten 1999. L’idée a suivi son cours et est Le mélange jazz/pop songs devrait àaujourd’hui réalité. Mais plus qu’un nouveau fonctionner. Robert Wyatt, à lahommage, Patrice Boyer, le président del’association, a voulu relever un challenge.Le principe est énoncé comme tel : “desmusiciens, venus de différents horizonsmusicaux et géographiques, choisissentun morceau de Robert Wyatt, en écriventun nouvel arrangement et prolongentcette interprétation par une compositionlecture du casting de ce projet musical,s’est montré enthousiaste, et persuadéde la réussite de l’aventure : "Cesmusiciens sont merveilleux. Quoi qu'ilsjouent, je suis sûr que cela va sonnermagnifiquement"Réalisé à partir du dossier depressepersonnelle, ayant bien sûr suffisammentde connections avec l’univers de Robert La création Dedicated To You, VariationsWyatt pour donner une certaine sur la musique de Robert Wyatt seracohérence à la musique. […]Juste retour des choses : le jazz a nourriprésentée au Théâtre de Charleville-Mézières, le samedi 8 novembre (Johnl’imaginaire de Robert Wyatt, la musique Greaves - chant/basse/piano, Karende Robert Wyatt a nourri l’imaginaire de Mantler – chant/orgue/harmonica,toute une génération qui a découvert lejazz via Soft Machine. Le moment estvenu pour que des musiciens de jazz deJacques Mahieux – chant/batterie, HélèneLabarrière - contrebasse, Sylvain Kassap –clarinettes, Dominique Pifarély – violon)cette génération s’emparent de lamusique de Robert Wyatt pour lui rendrel’hommage qu’elle mérite. […]Bien sûr, parmi les musiciens choisis pourA noter que Robert vient de sortir unsuperbe album au titre bien inspiré :Cuckooland.l’aventure, se trouvent trois figuresévoluant à la marge des mondes du jazzet de la chanson : John Greaves et KarenLes autres concerts de l’association C.A.J. :07/10 – L’âme des Poètes joue Brassens06zic boom


MarneReims et en région- du 2 au 25 octobreOctob’Rock, rap, électro, pop, métal, chanson, ska, jazz, folk, punk, ragga...C’est parti pour la treizième édition d’Octob’Rock. C’est toujours avec impatience que la région attend ce moment qui rappelleles grandes heures de l’Usine (entaille encore béante et douloureuse dans le cœur des mélomanes que la disparition prématuréede cette salle qu’on ne peut s’empêcher d’évoquer avec regret et ceci même sans l’avoir connu). Nos cœurs avides de sensationsmusicales vont donc le temps du festival retrouver l’énergie nécessaire à ce réseau actuellement sans gain. L’équipe d’AzimutProjections revendique un projet ambitieux, on veut bien le croire au regard de la tournée régionale, le festival 0ff et le In. 13 estun indicatif à la superstition : disons qu’il portera la poisse aux absents et bonne fortune aux autres. Et toc ! S.C.Octob’InCette année la programmation du in n’ade rock que le nom. Faudrait-il changer denom ? Non, si l’esprit est, nous n’enperdrons pas le sens. Difficile de détaillertoute la programmation en une page,pour les détails préférez l’agenda. Onpeut d’abord commencer par les chiffres: 24 groupes sur 5 dates, 4 lieux divisésen 2 sites, sur 1 ville, Reims.Stop ou encore ? Encore. L’agencementdes soirées est plutôt bien mené.Vendredi 17, le programmateur a misésur le groove. Il est plutôt onirique etjazzy pour Jaga Jazzist, combo de 10norvégiens pourfendeurs d’une musiqueléchée, classieuse dont on entend direque du bien dans tous ce qui parle d’eux,le mix idéal entre jazz, jungle et post-rockmade in Chicago et de surcroît signé surNinja Tune. Et plutôt ska roots pour JimMurple Memorial, un des seulsgroupes français à distiller ce sonaméricano-jamaïcain des années 60comme si vous y étiez. Le lendemain, le18, place à la pop avec la fragile EmilieSimon pour laquelle je ferais volontiersle chien, avis aux amateurs des Stooges.Sera aussi proposé Santa Cruz dont on(j’) attend beaucoup, spontanémentcréateur d’un folk aux allures de westernnostalgique. L’ouverture se fera avec lecanular vivant qu’est Denis Locar,membre de la si bonne écurie PartyculSystem. Ces deux soirées se déroulerontau centre St Exupéry. On embarqueraensuite pour un tour de Manège grâce àla cellule d’intervention Metamkine (cf.article Césaré) et Miossec, accompagnéd’une formation édulcorée, sans doutesupport plus adapté à la verve éthyliquede cet habile miroitier, le mercredi 22. Lejeudi 23 est d’ores et déjà à marquerd’une pierre blanche ou d’encre rouge, auchoix, sur son agenda ; histoire de ceprendre une petite dose de masochismegrâce aux claques annoncées desprestations de La Rumeur etd’ Ez3kiel, deux des meilleurs groupesde scène en France actuellement (aprèsles Groove Kraouëtt bien sûr), chacunThe Cinematicofficiant dans un style différent (Rappour le premier, dub électro pour lesecond). Hexstatic apporteront quantà eux, fanfaronnades électro hip hop à lasauce Great Britain. L’ouverture de cejeudi sera confiée à Fovéa, dont onpourra juger de leur réel potentiel. Etcôté Magic Mirror, on pourra aller sedélecter du set des sosies de Tic & Tac,amoureux des sons 8-bit. A suivre levendredi 24, Tindersticks, Venus etCalc, que du gros calibre au service de lapop avec une préférence pour lesbordelais, à cause de leur penchant lo-fi.Raffiné sera le samedi 25 dans le cirque,les tenants du lieu joueront auxbathyscaphes dans un océan électro. Laplongée sera assurée par Hanin Elias,membre d’Atari Teenage Riot,sensuellement rock. Alpha prendra lerelais, entre ces deux eaux, le voyagesera trip hop. The CinematicOrchestra nous emmènera ensuitedans les fonds marins les plus oxygénésoù souffle une bise mirifique, le chant dufilm muet Man with a movie camera. Ungroupe qui ne devrait pas déplaire auxjazzeux. La remontée des abîmes se feraenfin dans le Magic Mirror avec Kid 606,Dwayne Sodaherk et Klanguagedont le rémois DJ Péa est membre.Ce léger avant goût excite nos papillespar l’éclectisme de la programmation.Azimut parie cette année sur desdécouvertes (pour le grand public) quisont à la fois des valeurs sûres, maisfinalement il n’y a pas de surprise parcequ’ils l’avaient bien dit, les viticulteurs,que le millésime <strong>2003</strong> serait exceptionel.www.octobrock.org - ✆ 08 20 82 12 08Octob’OffTout bon festival se juge également à sonoff. La programmation, assurée par desassociations locales ayant chacune sonidentité, est d’un parfum bigarré fortintéressant, le partenariat avec Azimutétant par ailleurs fort avantageux. Etpour le public, le gros atout est la gratuitédes neuf concerts du Off déployés surtoute la ville. Il n’y a donc aucun risque às’aventurer y boire un canon (ou uneflûte, c’est selon). Ces concertsponctueront Octob’Rock du 17 au 25octobre, avec une trêve le 19. L’ennui,c’est qu’il faudra parfois savoir bienchoisir car certaines soirées du Off sechevauchent avec celles du In. Commentpar exemple, choisir entre Denis LocarSong’s et Tang, valeur montante del’emo-core à la française, qui, programmépar Bumblebees, sera au Cheval Blanc(tant bien que mal) suivi de Tantrum,un des rares survivants de la scène rockdes années 90, qui viennent de sortir Thefrontiere bursts into view, l’album de lamaturité ; méchants comme jamais, ilssont maintenant capables de rivaliseravec les meilleurs combos hardcoreétrangers ? (c’était en effet unequestion) Comment aussi choisir, et là jerisque de me torturer jusqu’au 23, entreEzekiel, La Rumeur, Hexstatic, Fovéa et la(peut être dernière) soirée des Pirates del’Art qui investiront le Crous avecNatsat, Chevreuil et Room 204, cegenre de groupes qui laissent traîner08zic boom


Octob’Tournée RégionaleLes Fils de TeuphuLes festivités d’Octob’Rock seront ouvertes à partir du 2 octobre avec le très bonprincipe de la tournée régionale. 5 villes accueilleront ainsi un plateau programmépar Azimut Projections en partenariat avec des structures locales. La part belle serafaite aux groupes régionaux, 7 en tout : Heine’Ken Le Survivant (éthilicofestif),Grendel (néo-métal), Xalat (World), A l’A.R’H (chanson métissée),Tournelune (chanson tarabiscotée – cf. chronique p.12), Carving (skate rock)et Axtel (métal HC). Deux d’entre eux ouvriront chaque soir pour une têted’affiche. Cette année, Troyes, Chaumont et St Brice-de-Courcelles pourrontskanker sur Les Fils de Teuphu, le 2, 3 et 4. Du trottoir, ils sont passés à lascène pour former une fanfare festive plus finement menée que pas mal de leurscongénères. La déferlante métal du moment passera quant à elle à Vitry et Sedan,le 10 et 11. Les hardcoreux régionaux en première partie ont intérêt à affûter leursguitares pour ne pas faire mauvaise figure devant ce groupe suisse qui pousse, àchaque album, la brutalité un peu plus loin. La reconnaissance et la popularitégrandissante de ce combo les emmènent maintenant devant des salles de plus enplus fréquentées avides de cette “miouze qui chie !”. Il s’agit bien sûr deVitry-Le-FrançoisL’Orange Bleue cielEn février dernier, Robi Jarasi devenait lenouveau directeur-programmateur del’Orange Bleue. Assurer la reprise d’une sallede concert en cours d’année est un exercicepérilleux, les bons chiffres de fréquentation démontrent que cette étape detransition a été franchie avec succès et notamment grâce à la forte mobilisationdes salariés et des bénévoles. Aujourd’hui, nouveau logo, renouvellement etagrandissement de l’équipe professionnelle, L’Orange Bleue a bel et bien démarré sasaison et en quelque sorte sa nouvelle vie, comme en témoigne le n°1 indiqué sur leprogramme relooké de ce trimestre ou 13 soirées sont prévues (programmationcomplète dans l’agenda situé en pages centrales). Même si la diffusion d’artistesdemeure la mission la plus identifiée, l’OB entend aussi soutenir activement lacréation locale et régionale par la mise à disposition des avantages techniques etstructurels qu’elle peut apporter. Ainsi, cet automne, une dizaine de groupesprofiteront de résidences, de formations ou d’accompagnement afin deperfectionner l’aspect technique de leur prestation, de monter un spectacle, deréaliser un support sonore ou de bénéficier simplement d’un soutien administratif.Le fait aussi que l’OB devienne l’antenne des sélections régionales du Printemps deBourges est un signal important pour les musiciens régionaux : ils ont désormais àdisposition une structure-ressource pour qui veut se lancer dans un développementde carrière. Et ce n’est pas une moindre chose en Champagne-Ardenne.En ce qui concerne l’aspect politique, M. Jarasi poursuit activement le travail surl’obtention du label SMAC, dossier bien avancé puisque soutenu par l’équipeprécédente depuis 1999. D’ailleurs de son aveu, toutes les actions menéestrouvent naissance dans le projet de base qu’il pérennise et concrétise. À court etmoyen termes, les autres objectifs sont la réaffirmation de l’existence de l’OB parune campagne de communication plus importante et un travail de sensibilisation,notamment vers les scolaires, et plus généralement poursuivre la politiqued’ouverture sur le plan artistique en intégrant par exemple dans la programmation lejazz et les musiques improvisées.Enfin, un projet d’agrandissement prévoit d’équiper les lieux de loges et de bureauxdécents (début des travaux : juillet 2004). Ce ne sera pas du luxe, car troisUn entretien avec lenouveau directeurs’imposait afin d’ensavoir plus sur sonparcours et sesimpressions après sixmois de fonction.Robi Jarasi est originaire de Hongrie, il a trèsjeune bénéficié d’un enseignement musicalconséquent (piano, trompette, guitare,contrebasse). C’est ensuite à Paris qu’il mit enpratique ses compétences en tant quemusicien de studio pendant quatre ans. Aprèsdeux ans d’une formation d’ingénieur du son, ilfût réalisateur et producteur de disques(essentiellement de musiques africaines). Puis,après un bref retour en Hongrie où il dirigeadeux spectacles musicaux (Hair et Jésus-ChristSuperstar), il a privilégié des collaborationsavec des musiciens antillais (Kaly) qu’il suivaiten tournée. Mais, c’est après avoir monté unstudio en Martinique que l’âge de bourlinguerfût révolu. Après avoir été un an directeur duPôle Régionale des Musiques Actuelles deHaute-Normandie (qu’il quitta pour cause dedifférents sur le plan éthique avec sesemployeurs), il fût recruté par la Mairie de Vitryqui venait de reprendre la gestion de l’OB.Le premier bilan qu’il dresse est assez positif.A son arrivée, la création de l’Agrum’ Team,association des bénévoles, a permisd’officialiser ce soutien vital. Les relations avecla municipalité sont qualifiées d’impeccables,celle-ci ayant réellement pour ambition depérenniser le lieu dans les meilleures conditionspossibles (la pérennisation des deux emploisjeuneset la création d’un nouveau postel’atteste - annonce sur www.irma.asso.fr).Quant au public, c’est la bonne surprise. Il aconstaté des spectateurs très coopératifs,zic boom09


du 30 octobre au 22 novembreReims Jazz Festival10ème édition d’un des festivals majeurs de la région.Le 5 mai 1994, la chanteuse régionaleCarole Hemard ouvrait le programme du1er Reims Jazz Festival à la MJCVerrerie : Birelli Lagrène en était la têted’affiche. Tous les soirs après lesconcerts, les musiciens se retrouvaientau Croque-Notes (ancien club de jazzrémois) pour des jam sessions. Au coursdes années suivantes, un public de plusen plus nombreux aura la chanced’écouter et applaudir des musicienscomme Paul Motian, Ahmad Jamal,Abbey Lincoln, Bernard Maury (et tantd’autres !)…Le 6 novembre <strong>2003</strong>, le clarinettisteLouis Sclavis et sa formationNapoli’s Wall ouvriront le programmedu 10ème Reims Jazz Festival.Cette édition s’articulera autour de 2principaux lieux :Le Centre Culturel Saint-Exupéry quiaccueillera des rencontres quis’annoncent passionnantes ! L’idée estde confronter des musiciensscandinaves et franco-italiens… Ce quinous donne par exemple une soirée avecle Rosario Giuliani 4tet (dans lagrande tradition du hard bop italien)suivi d’Atomic (un quintet de jeunesmusiciens norvégiens biberonnés au freed’ Ornette Coleman et aux groovesde Bugge Wesseltoft), maiségalement l’hommage décalé deLaurent Dehors “Dommage à Glenn”,la découverte Close Erase, l’envoûtantechanteuse du groupe Kroyt…Le Château Pommery et son superbeCellier Carnot sera le lieu pour écouter lascène française avec certains de sesmembres emblématiques commeDaniel Humair (entouré de son Baby<strong>Boom</strong>, c’est à dire quelques uns desmeilleurs représentants de la nouvellegénération comme Manu Codjia ouMathieu Donarier) et Laurent DeWilde avec un projet électro. Mais àKroytcoup sûr, la soirée du 22 devraitréserver quelques surprises : Le Break(collectif parisien de DJ et VJ) invitentle saxophoniste italien Stefano diBattista…Mais aussi une création texte etmusique par un comédien de la ComédieNapoli’s WallReims - samedi 22 novembre1ères rencontres du jazzen Champagne-ArdenneLe jazz est une des musiques actuelles. Et en cela, sesacteurs participent activement à la dynamique destructuration qui anime la région Champagne-Ardenne depuisla création du réseau de diffuseurs Museau.En effet, malgré les problèmes récurrents inhérents à notrerégion (la quasi-absence de lieux de diffusion, la nonreconnaissance du secteur par certaines collectivités…), unescène jazz existe dans notre région avec, certes, des pointsforts et d’autres un peu moins développés.Afin d’initier une réflexion autour des spécificités del’esthétique jazz et pour réunir les différents acteurs de cettemusique, le Centre Info Jazz de Champagne-Ardenne a décidéd’organiser dans le cadre du Reims Jazz Festival, les 1èresRencontres du Jazz en Champagne-Ardenne, le samedi 22novembre.La question des partenariats sera le thème central desdiscussions de cette journée de réflexion et de rencontres :partenariats financiers et non financiers avec les institutionset les acteurs culturels.Pour cela, nous pourrons compter sur la présenced’intervenants : Pascal Anquetil (responsable du CIJ à l’IRMAet journaliste), Michel Audureau (président de la Fédérationdes Scènes de Jazz et directeur du Petit Faucheux), RogerFontanel (vice-président de l’AFIJMA et directeur du CentreRégional du Jazz en Bourgogne), Didier Sallé (directeur de laFNEIJMA, et directeur de Jazz à Tours), un représentant de laFNCC (Fédération Nationale des Collectivités territoriales pourla Culture)…La journée se terminera par le concert du sextet régionalzic boom10


Reims - automne <strong>2003</strong>LaLe studio de création musicale Césaré a entamé sa rentrée de bonne heure puisqu’elles’est effectuée début septembre avec la diffusion des créations des lauréats duconcours international de composition musicale pour lieux insolites. Cette annéeCésaré a eu des envies bucoliques, les compositeurs devaient aborder le thème dujardin.Du bucolique, le programme passe au ludique avec une exposition du plasticienFrancisco Ruiz de Infante et du musicien Christian Sébille (créateur du studio) intituléeJeu de Cartes. L’installation se concrétise par un labyrinthe dont la cartetamponnée sur la main permet un semblant d’orientation. Le parcours obligel’utilisateur à devenir acteur du dispositif et donc à faire des choix tactiques. De sasen sas, il devra comprendre l’action qu’il a sur les différents dispositifs et les sonsainsi provoqués puisque des capteurs l’écoutent. Il faut se prêter au jeu avec assiduitéet parfois faire preuve d’inventivité pour ne pas subir la pression d’un PatrickMcGoohan dans la peau du n°6.Au Centre de Créations pour l’Enfance de Tinqueux Dans la Lune,du 25 septembre au 30 novembre <strong>2003</strong> (gratuit)CartonnerieDans le cadre d’Octob’Rock et en co-réalisation avec le Manège, Césaré fait intervenirla Cellule Métamkine (une structure à géométrie variable regroupant différentsmusiciens et cinéastes dont l’épicentre est à Grenoble) qui proposera Le Cube.Entre installation et concert, des musiciens et cinéastes font le spectacle à l’intérieurd’un écran-cube de 8 mètres de côté et de 3 mètres de hauteur. Le public est libre decirculer autour ou de s’arrêter. Au niveau visuel, il s’agit d’un jeu sur la lumière, laprojection et les ombres. Au niveau musique, il s’agit d’un jeu entre un cadre à pianoet un dispositif électro-acoustique. Le cube se joue sur sur une durée de 6 heures.Mercredi 22 octobre - Le Manège, Reims - 18h00 (5 euros)Dans le cadre des 10èmes rencontres du réseau Banlieus d’Europe, Christian Sébillejouera Villes Imaginées, étape d’un travail sonore en vue de créer l’ambianced’une ville imaginaire. Lors de ces rencontres, le public pourra ouïr Lisbonne, Pékin etSt Petersbourg. Sera également proposé une rétrospective du travail effectué surVille Promise avec les jeunes qui ont suivis les formations depuis la création duprogramme. Du 20 au 22 novembre, au centre des Congrès de Reims.Arnaud Sallé, compositeur en résidence à Césaré travaille actuellement sur uneexposition résultat de réflexions sur le quartier Wilson en pleine mutation. Lepublic pourra déambuler dans une reconstitution métaphorique du quartier où sable,élément fondateur mais invisible, et vibrations sonores interagissent dans uneinterprétation de l’implication des matériaux et de leurs applications dans le quotidiendes habitants d’un quartier. Du 1er au 18 novembre, Quartier Wilson.Le big zoom du ZB 21 présentait le projet de lafuture salle de concert de Reims. Par sonimportance, il me semblait évident de le suivrede près et de vous relater les faits.Lors du conseil municipal du 26 juin dernierdevait être créée la REMCA (Régie desEquipements Musiques & Cultures Actuelles) envue de gérer La Cartonnerie. Gérald Chabauddevait être nommé directeur dans les jourssuivants puis un programmateur et unadministrateur devaient être ensuite recrutés.Mais une nouvelle fois, cette création a étéajournée car le dossier n’avait pas été présentédevant une commission consultative desservices publics locaux comme le prévoit la loisur la démocratie de proximité. Dommage,puisque l’équipe qui devait être constituéeavait notamment pour mission de proposer uneprogrammation pour la fin <strong>2003</strong>, mais ce n’estque partie remise car, à moins d’un nouveaurebondissement, à l’heure où le ZB est souspresse la régie doit être enfin votée. L’équipede salariés sera formée durant l’automne et lepremier concert hors-les-murs organisé parcelle-ci devrait avoir lieu en mars 2004.En ce qui concerne le bâtiment, le gros œuvreest terminé, charpentiers et couvreursprennent maintenant le relais. Fin août, j’ai eule privilège de le visiter… Je ne dirais pas queça valait le coup d’attendre mais de voir un sibel outil dédié à la musique, j’en ai presque eula larme à l’œil. L’agencement des différentesparties du bâtiment, le placement des issuesbref, la configuration générale assurera unetrès bonne fonctionnalité sans évincer pourzic boom11


chrozicZORGLÜBThings are pinckin’up9 titres (autoproduit)La bio du groupe ne laisse aucun doute : çafait trois ans que l’Antéchrist habite à Reims! C’était pourtant évident. Comme un piedde nez au vieux barbu sur son nuage, Satanavait choisi les fêtes Johanniques de l’an2000 pour faire retentir les premièrestrompettes de l’Apocalypse sur le parvis dela Cathédrale. Perfide et fourbe, il camouflases anges sous l’apparence d’un trio (basse,guitare, machines) et en tira l’expressionartistique du côté sombre de l’âmemoderne. Les premières démos n’étaientque coups d’essais et amuses-gueules envue d’atteindre la maîtrise du discoursévangélique. Aujourd’hui, l’art musicalapprivoisé, il était normal d’aller au P’N’FStudio de Fred Rochette pour graver dans lamatière numérique les neuf morceaux de cequi allait devenir le premier album deZorglüb. Leur musique est de toute évidencela régurgitation de plusieurs influencesempruntées au métal, à l’électro, enpassant par l’indus, voire un brun de cyberpunk. Les noms de Ministry, Metallica, NineInch Nails ou Treponem Pal viennent donc àl’esprit en réaction aux ambiances pesanteset oppressantes alternées par des saccadesbinaires saturées. Le chant (english, ofcourse), lui aussi passé au filtre de ladistorsion donne le change à des lignesclaires au lyrisme proche de certainsmorceaux de Faith No More notamment surThe Man Without. Quant au son, il tend àrappeler la percutante efficacité d’unRamnstein : synthétique, lourd et puissant.c/o Steven_S8N - ✆06 15 93 59 492, rue du Général de Gaulle - 51360 Val de Veslezorglub-music.fr.fm - systemzorglub@wanadoo.frCD dispo à la FNAC de Reims (15 euros) ou enVPCzic boom12FOVEAVisions4 titres (autoproduit)Voilà des années que le groupuscule hip hoprémois attendait cela : la sortie d’uneproduction discographique de chez nous . Lerisque était à prendre et c’est Fovéa, groupedu quartier Orgeval qui l’a pris. Forts de leurssept années d’existence, c’est en jeunespionniers qu’ils tentent l’expérience et quiplus est en autoproduction et c’est tout àleur honneur.Cette formation qui compte deux rappeurs,un compositeur, deux chanteurs, un DJ, nousoffre ici quatre morceaux pour tenter denous convaincre que le rap rémois peutinscrire son nom sur la carte déjà bienremplie du rap français. Avec descompositions musicales originales dont uneextérieure au groupe, celle du titre Paradoxesigné par Christophe “Baron” Seys qui avaitpondu entre autres la musique de Combienj’ai ramé de Freeman (IAM), Fovéa sedémarque assez aisément de ce qui se faithabituellement dans le rap français souventomnibulé par les choix dictatoriaux deSkyrock. Les morceaux nous plongent tantôtdans des ambiances sombres telles Mémoired’un mutilé chpt. 1 ou Le monde n’est paston ghetto tantôt des titres énervés commeTrêve de censure.Le mérite de Fovéa en tout cas est de fairepasser un message bien réel celui d’un hiphop qui veut garder ses valeurs originellesavec des textes conscients et intelligents.Cependant ce maxi paraîtra difficile d’accèsaux gens non initiés car les paroles ne sontpas toujours claires et il fautc/o Wicked - ✆06 79 96 13 67fovea.soundbomb.netCD dispo à la FNAC de ReimsCOMPILATIONLes Champs du Cyclotron10 titres (Partycul System)Mu par une démarche hautementrespectable (refus de toutes étiquettesmusicales, rejet des modes, des tendances,de la religion, de la spéculation, desoutrances économiques et culturelles…) lelabel rémois Partycul System poursuit sonpetit bonhomme de chemin depuismaintenant quatre ans. Il se signale ànouveau à nous cette fois avec unecompilation 10 titres, recueil d’inédits detous les projets en résidence sur le label.L’occasion pour ceux qui prendront le trainen marche de découvrir cette structureatypique et la richesse des artistes qui lafont vivre. Ils sont donc dix (de Lee Hills àDenis Locar’songs en passant parT.V.La.S.Un.Or, le Népalais ou Rroselicoeur)à flirter avec une certaine idée de lacréation musicale. Et c’est au charme dudépaysement total que nous sommesconviés ici. Si l’ensemble est « pop » (ausens très large du terme) chacun des titresprésentés est un voyage unique où il estbon d’abandonner ses idées reçues, sesstéréotypes, ses habitudes pour se plongervéritablement dans des univers sonoresétonnants, séduisants, audacieux, avantgardistes.Un bain de fraîcheur pour sortirun instant d’un monde musical tropsouvent uniforme et frileux. Et n’allez pascroire qu’il faille pour cela se forcer ou, pireencore, que cette promenade soitennuyeuse. Au contraire, cette croisièrec/o Partycul System - ✆03 26 04 79 9514, rue des Tournelles 51100 Reimspartyculsystem.fr.st - partyculsystem@chez.comCD dispo en VPC (10 euros) (hein ?) (oui, 10euros)


COMPILATIONNu Dawn18 titres (Ames Rds / United Musics C.)Dans le communiqué de presse et les tracts,la compilation est sous-titrée “La facecachée de la scène nu-rock-métal française” !Les ambitions sont claires. Arnaud du groupeSunken Eyes (via l’association Corezéames) avoulu proposer un panel de groupes enréaction aux compilations et autres sortiesnéo-métal jugées populaires. Je découvreainsi que le néo a le monopole du rockpopulaire jeune… J’en demeure perplexe. Surl’ensemble, la cohésion dépend visiblementd’une même appartenance à la scène rockfrançaise underground. On apprendnotamment que Second Rate (R.I.P.) fait dupunk rock, je croyais pourtant qu’ils faisaientdu rock à minettes, et que Sleepers fait del’emo-core avec une version electro remix deCut Off (?). Je réécoute avec plaisir un titredes Bushmen (8 am), fidèles à eux-mêmes :rien d’exceptionnel mais un bon songwritingaux sonorités punky pop. Sympa. Voilà pourles valeurs sûres qui servent donc delocomotives aux autres groupes issus desquatre coins de la France. Il faudra plusieursécoutes pour faire le tri : au rayon métalBiocide, Bangcok et surtout Klone s’ensortent pas mal. Uneven nuance un peu leraz-de-marée des grosses guitares avecMonday, le morceau le plus pop. Be my bitchnous implore ensuite Tibo apportant un peud’humour avec un morceau “deftonien”agrémenté de chœurs et soli déjantés. Lesrégionaux de l’étape sont Sunken Eyes et D-Basser qui n’ont hélas pas profité del’occasion pour nous faire entendre desnouveautés (cf. ZB 18).Le risque d’une telle compilation, c’est qu’il ya c/o du Arnaud bon comme Boni - du ✆03 moins 25 88 bon, 07il 92faut donc2, rue sous murs - 52200 Langresréellement s’y plonger pour ne pas tout jetercorezeames.com - aboni@docdata.comPATRICIA DALLIOL’Encre Des Voix Secrètes17 titres(Art Zoyd's Label / Fairplay / Orkhêstra)Avec son 7ème album, Patricia Dallio nousplonge dans un univers fantômatique etmécano-acoustique. Les voix secrètes (quiont beaucoup à dire sur un vécu pasforcément jovial) nous enveloppent d’unbrouillard ténébreux sans cesse fragmentépar des rythmes saccadés.Les textes empruntés à Edgar Allan Poe,Homère, au Peter Pan de Spielberg…,répétés encore et encore viennentrenforcer le malaise ambiant “ il me semblequ’on pleure sans arrêt quelque part ”.A la croisée d’un trip-hop sombre et debribes électroacoustiques bien répétitives,nous voilà plus dans un bois hanté quedans une forêt enchantée.Un frétillement de langue de serpentintroduit So fast Peter, morceau qui nousfait partager les angoisses du témérairePeter Pan. Piano et percussions obscures,portes grinçantes, rumeurs des ténèbreset conversations anglophones flippantes.Dommage que Pan ne nous emmène pasdans une de ses envolées…Where does lost data goes, hommage auxpépins informatiques de notre Barbierpréféré (j’ai dit l’ex-rédacteur de <strong>Zic</strong><strong>Boom</strong>) nous explique où ont bien pudisparaître les précieuses données évadéesdu disque dur. La réponse est dans lescyber-paroles de Mr Poe mêlées de bruitstechnologiques et envoûtements sonoresdivers.c/o dallio.patricia@libertysurf.frhttp://www.patriciadallio.com Un voyage pour psychopates - et mortvivantsentre Syndromalie légère,TOURNELUNELe Tournedisque17 titres (Microphone / Sound & Vision)Tournelune, un nom qui sonne comme lenom d’un héros d’un conte pour enfants.Au premier titre, on se dit que c’est de lachanson… Au deuxième titre on se dit…Qu’est ce qu’on se dit d’ailleurs… ? Que cen’est pas de la chanson… C’est quoi alors?Je n’sais pas… Un conte pour enfants… Avrai dire, je n’en sais rien… Un universrythmé d’accordéon, de basse, dexylophone, de concertina, de piano, debatterie, de guitares, qui, parfois saturéessur certains titres ajoutent une touchebruitiste. La Haute Marne est-il un pays oùl’on voit passer des fées et des elfes àchaque coin de rues ? Peut être au détourde la fontaine au fées de Langres. Danstous les cas, les messages portés par cesmêmes fées aux oreilles des Tournelunenous renvoient entre un univers à l’imagejaunie style JP Genet et une ambianceféerique décalée. L’album comporte 17titres. De quoi tournicoter dans ce mondeoù quelques chansons nous permettrons defaire étape vers une histoire d’amourimpossible (kismalac), l’importance de Lacédille sous le c ou encore l’histoire d’unclaustrophobe en culotte courte (leclostro). Les textes sont fournis de jeux demots et de diverses pirouettes verbales, jene sais pas d’où elles viennent mais ellesinondent l’album. Des influences musicales? Certainement, pour ma part j’ai entenduun peu de la Tordue peut-être et un peu dec/o Tournelunechâteau de Faverolles - 52260 Faverollestournelune.vr55.net - tournelune@voila.frCD dispo (15 euros) FNAC Dijon, Belfort, NancyNuggets Chaumont, Besançon ou par internetzic boom13


chrozic(suite)BENJAMIN BELLIARDJe me voyage…Né à Evreux, un tempschampardennais, Benjamin Belliardest aujourd’hui angevin. Il apourtant su retrouver le chemin dela région pour venir enregistrer àChâlons-en-Champagne au studiode « Musiques sur la ville » ce CD 6titres intitulé « Je me voyage… ».Entouré de 3 musiciens (dontPascal Miseria à la batterie),Benjamin signe là un albumattachant qui navigue entrechanson et variété française. Il aécrit paroles et musiques. Il ychante (avec parfois un petitquelque chose dans la voix qui faitpenser à Obispo ou De Palmas). Ily joue de la guitare et du piano. Cequi fait sa force, sa différence cesont ces mots. Ceux avec lesquelsil dit « aimer jouer pour les faire serencontrer, pour cultiver leparadoxe ». Son objectif : « parlerde la vie, du monde, sansforcément sombrer dans le négatif». Une simplicité, une authenticitéqui font tout le charme de sescompositions. Eric Jonvalc/o 3B Musique - ✆ 02 41 24 7372SUBMERGEA la récéption de ce disque, onpense enfin avoir à faire à la sortiedu premier album des rémois deSubmerge et bien pas tout à fait.C’est une compilation que nouspropose leur label espagnolThrone Rds, bilan condensé detitres sortis sur divers splits auxcôtés de Dead For A Minute,Karras, Superstatic Revolution etAnanda. 15 titres qui bousculentde par la violence qui s’en dégage.Si l’ensemble est du bon grindcorequi tache au tempo surmené,toute l’expression du malaiserenvoyé par la musique est portéepar la voix caverneuse etdésespérée qui ne cesse depousser la gueulante. C’esteffectivement ce chant quirenforceparticulièrement l’impression detourmente qui hante le disque. Lemorceau caché viens mettre unpoint d’exclamation au disque enjustifiant la nécessité d’unemusique agressive. Ce qu’il y aaussi de palpitant chez Submergec’est qu’ils ne se contentent pasdejouerde lamusique. Ils sortent également unfanzine, tiennent un webzine, ladistro la plus énorme que j’aijamais vu, un label (Shogun Rds)et organisent des concerts. BurnOut, leur structure, est parconséquent devenu un acteurconséquent du mouvement HC DoIt Yourself. Toutes ces activités,ça créé des liens. Moralité : unepetite tournée en Europe. (cf.agenda). A noter le changementde bassiste : Aurel se consacredésormais à Tielnich pour laisserplace à Titi aussi dans Mary X etRichard Durn. S.C.www.submerge.fr.stwww.burnoutzine.netwww.thronerecords.comODDSIZEAh, qu’est-ce que ne serait pas laChampagne Ardenne sans toutesa faune de métalleux ? Et ce quiest d’autant plus intéressant,c’est la diversité des courants quisont représentés : HC,symphonique, indus, progressif,néo, grind, black, heavy, death,etc. Mais ceux qui ont lu le ZB 19,le savent déjà ; les autres peuventcontacter la rédac’ pour corrigerce manquement. Et Oddsize ? Etbien Oddsize est une formation demétal marnais qui sort un disqueen autoprod’. Un de plus ? Pastout à fait, car ce 8 titres avraiment le calibre d’un album“labelisé”, la production estréussie, le son des guitares estlourd et tranchant à point, lesrythmiques sont puissamentsoutenues par une doublebondissante. Le chant gueulémanque un peu de coffre (là, jesuis pointilleux) et s’alterne avecun chant très mélodique,étonnament pop, parfois prochede Ride sur certains passagesnotamment sur Cleaning, titre leplus réussi. S.C.www.oddsize.net - ✆ 06 60 83 7639FRANÇOISE TOULLECLe PerturbateurFrançoise Toullec et WilliamNoblet nous proposent un retouraux sources plutôt sauvage etdébridé loin d’un âge d’or et derose. Le titre de l’album, Leperturbateur, rend bien comptedes émotions qui passent àtravers les huit morceaux, donttrois sont des improvisations.L’ambiance est bestiale mais pasviolente. “ C’est l’animalitépoétique des cavernes ” comme ledit si bien Georges Bataille. Lepiano virevolte incroyablemententre influences jazz et classiquecontemporain dans des ambiancessonores d’espaces naturels queconcocte William Noblet. ClaudiaSolal fait surgir sa voix quiemprunte autant au lyrique qu’aucri expressif de la nature animale.Etrange pour le moins, maisl’homme descend du singe paraitil.Pour couronner le tout, uneprésence d’une dynamiquerythmique bien tordue quisurprend et nous laisse le soufflecourt. Une aventure dans la jungle,puis sur le sommet d’unemontagne, au bord d’un lac, faceau danger, ça respire, se calme,discute et ça repart. L’ensemblene manque pas d’énergie et decuriosités. C’est une histoire dedinosaures qui s’écoute et se vitsincèrement pour qui aime lesvoyages au centre de la terre. Lestitres des huit morceaux sont lesnoms d’étape… Premiermammouth. Excursion. Ebullition.Expédition. Second Mammouth.Dernières ruminations. La caverne.Respiration.Jean-Rémi Françoisc/o musiseine@free.frUSUAL SUSPECTS Garvaghy RoadEnregistré il y a plus d’un an,66ème référence du label CombatRock et distribué par M10, ledernier album d’Usual Suspectsétait jusqu’ici passé à la trappedes chroniques du ZB (?).zic boom14


C’estpourtant un des plus vieuxgroupes rémois en activité, etréellement actif puisqu’ils sortentnotamment, par le biaisd’Adrenaline Records, le zine NoGovernment, référence de lascène punk alterno. Ce groupenous rappelle d’ailleurs qu’il y aquelques années Reims vibrait etnotamment par sa scène punk.Alors certains y verrontjustement une musiqueanachronique mais est-ce que cequalificatif a encore un sens àpropos des esthétiques musicales? Chaque courant ayant désormaisses adeptes, sa scène et sonréseau. D’ailleurs, la Francecompte certains bastions où l’onarbore encore fièrement la crête.Punk is really not dead ! Là, c’estdans le cœur que les musiciensd’US portent la crête: musiquebinaire, linéaire, une voix poussivebraillant des textes revanchardsparfois désabusés, parfoismieuxàprendre au second degré. Aucuneambiguïté, c’est du punk françaistendance rock alternatif. Ladémarche est consciente, ilsl’affirment dans le bonus track :“c’est notre identité, c’est troptard pour changer”. S.C.c/o juliette.dazy@wanadoo.frmembers.lycos.fr/suspectsuspectsNUDGE.Encoreungroupedebourrin?! Cadoit êtrele climatqui faitça ou lasuffisance de la bourgeoisiechampenoise qui fache. Premierbébé pour Nudge, produit par leursoin (Smoz Rds) bien portant, ilcompte 9 titres d’un hardcorecontemporain qui, de manièresubtile, synthétise hardcore noiseet néo-métal. Oui, vraiment subtilcar ce n’est pas gavant comme lenéo-métal, l’ensemble est fortintéressant. Je ne pense pas metromper en comparant certainsriffs et parties rythmiques àUnsane mais les passages auchantclair,tropmaniérés, déçoivent un peu, ilssont cependant rares. Nudgeréussit le mieux là où ils sont leplus violent, le plus distordu, là oùils nous prennent avec surprise.Ma préférence va pour E-Dram,long instrumental marqué par unesérie d’accords dissonantséxécutée avec théâtralité. S.C.c/o nudgehxc@caramail.comwww.nudge1.comFUCKY DEASESGroupe encore rémois, doncbancal, composé notamment d’unampli 4 watts pour une guitare à 3cordes qui ne le mérite pas, etd’une batterie qui fait tchouctchouc.Sans parler de l’ex-clavier,BiographieMode d’emploiVu ce que l’on reçoit à la rédaction du ZB, cet articleparaissait nécessaire. Il n’est pas question ici de donner desleçons mais simplement des conseils pour mieuxaccompagner les supports sonores qui sont envoyés auxprofessionnels de la musique et particulièrement auxmédias. Car on est bien d’accord, envoyer (ou faire passer)un disque à un journaliste, qu’il soit rédacteur en chef d’unmagazine distribué en kiosque ou qu’il soit fanzineux,webzineux ou animateur à Radio Graffiti, sans une bio pourprésenter le projet artistique, c’est comme envoyer unebouteille à la mer sans message. L’équation est simple :envoi promo = disque + bio (les deux sont indissociables !!!Et ceci même si le magazine vous a déjà chroniquéprécédemment).La bio va permettre au journaliste de connaître l’histoire,l’univers et les motivations des musiciens mais elle doit êtresimple et efficace. La présentation doit correspondre àl’image du groupe, mais c’est inutile de dépenser del’argent en photocopies couleurs ou pire en imprimerie. Cen’est qu’un artifice. Des photocopies noir sur blanc sontsuffisantes.Il n’y a pas de recette pour réaliser une bonne biocependant certaines choses sont à éviter, d’autres à ne pasmanquer. Le dossier de 200 pages est à bannir mais lasimple lettre de trois lignes aussi. Entre deux et cinq pages,ça me semble pas mal. Il faut savoir trouver le boncompromis en fonction des bagages du groupe.Elles doivent indispensablement comprendre un texteconcis décrivant la composition du groupe (nom,instrument, autres expériences), un bref historique (deux àtrois phrases maxi ou une chronologie), une description dela musique (définition personnelle, influences, démarcheartistique...) et enfin dans quelles conditions a étéenregistré le disque en question. Il ne faut pas en faire trop,mais évitez le minimalisme.La discographie vient ensuite (sans oublier de dater lesdisques, le nombre de titres et le type de support et s’ilsne sont pas distribués, où, comment et à combien se lesprocurer).La partie live est bien sûr importante mais inutile de faireun listing détaillé, tout le monde joue pour la fête de lamusique. Il faut mettre le nombre de concerts et lister lesplus importants.Le press-book vient enfin. Alors, c’est pareil, inutile decharger. Voir le nom du groupe apparaître au milieu de ladescription d’une concentr’ de motards n’a aucun intérêt etne peut que desservir. Choisissez les articles à bon escientet n’oubliez pas d’indiquer la date de parution et le nom dujournal. La vue étant le sens prédominant, une ou deuximages ou photos (photocopiées) suffiront à étayer lareprésentation iconographique du groupe. Pour la promoconcert, une bonne photo du groupe intégral estcependant indispensable.En ce qui concerne le ZB et les centres infos, nous sommesplutôt gourmands donc n’hésitez pas à nous faire parvenirde la doc’ (une de nos principales missions étantl’information). Il faut aussi savoir adapter l’envoi enfonction de son destinataire. Bref, de manière générale,zic boom15


ig zoomLe hip hop en ré gionLorsqu’en réunion de rédaction, l’ensemble desadministrateurs du ZB ont décidé de mettre en valeur la scènerap régionale, j’avoue avoir été emprunt de perplexité parceque nouveau dans la région et surtout parce que je n’avais quetrop peu de références rap dans mon parcours de rockeur rural(Cypress Hill, Beastie Boys, The Roots, Non Phixion, DJShadow, De La Soul…).J’ai donc prospecté et découvert à tâtons des acteurs peu ou malsidentifiés ou en tout cas pas à la hauteur de ce qu’ilsentreprennent. D’emblée, une des problématiques du hip hop s’estaussitôt révélée, ce mouvement a une image qui souffre, il estvictime de stéréotypes et de récupération par les mass médias etles institutions, en particulier les collectivités locales.La télévision véhicule certains clichés où quelques rappers se laracontent (avec la bijouterie, les femelles bien achalandées, lefancy-car et la piscine), ou d’autres qui, pour réussir selon cescritères, revendiquent l’école gangsta où un des principaux devoirsest de s’accaparer ce dont la société te prive ce dont je comprendsl’éventuelle nécessité et parfois l’utilité mais de là à ce que ce soitun “way of life”… Et puis, c’est sans compter sur la variet’, lesMatt, Doc Gynéco et cie ou même Diam’s qui, aussi gentille qu’ellesoit, ne trouve rien de mieux que de “kiffer la vibe avec son mec”,merci le rap féminin ! Au niveau radio, Skyrock a boosté le rapcomme aucune, le problème est qu’elle a pris le parti de faire dubusiness avant la musique, au détriment de la qualité de celle-ci.Bref. Tous ces facteurs (et j’en oublie), qui font malgré tout partiedu hip hop, ont construit une image populaire injuste et fausse,influençant parfois à mauvais escient les plus crédules. Le vrai hiphop, c’est pas ça.En ce qui concerne les collectivités locales, le mouvement hip hopa été assimilé à “jeunes en difficultés issus des quartierspériphériques”, la prise en compte de ce public a donc étéenvisagée uniquement d’un point de vue social en lien avec lesstructures qui vont avec. De très bonnes actions ont été menéesmais les politiques s’en sont, pour la plupart, contentés, sansenvisager ce public de manière plus large, dans d’autresapplications qui font une société. La reconnaissance n’est pas à lahauteur de ce qu’elle devrait.Pourtant, la culture hip hop est l’émanation d’un mouvementmondial sans précédent qui a eu, qui a et qui aura encore pourlongtemps une influence indéniable dans la vie de tout un chacunet tant que les bien-pensants ne l’auront pas compris, les pouvoirspubliques continueront, par exemple, de considérer le graffeurcomme un délinquant ou les dinosaures des musiques actuelles netenteront pas une bonne fois pour toute de faire évoluer laproblématique de la diffusion du rap en concert.Ce tableau n’est, cependant que la partie émergée et terne del’iceberg mais avant de tenter une immersion, décrivons demanière trop succinte et réductrice, j’en conviens mais j’oseespérer que les érudits me le pardonneront, ce qu’est le hip hop.Les trois grandes disciplines bien identifiées sont la danse (lebreakdance pratiqué par des B-boys et des B-girls), la peinture (legraffiti) et la musique, le rap. Le rap est principalement l’art deposer un texte sur du son, une instrumentation, composé ou nonpar celui qui rappe. Certains s’illustrent aussi dans le Deejaying oul’art de maîtriser les platines et la mixette, le scratch étantl’application la plus caractéristique. Il y a aussi le beat boxing oucomment faire des rythmiques avec un seul instrument, la bouche.De par la multiplicité des disciplines mais aussi de par lesdifférentes façons de les appliquer, les différents courants, lesdifférents styles, c’est un mode d’expression largementprotéiforme. Cependant, ses acteurs se retrouvent tous autourd’un dénominateur commun : la rue, génératrice d’une consciencecollective dans les actions menées. Par faute de temps, de placeet de connaissance, je n’expliquerai pas la naissance du hip hop(Futura, DJ Cool Herc, Grand Master Flash, la Zulu Nation, AfrikaBambaataa… et les valeurs fondatrices du mouvement), jen’expliquerai pas son développement en France (notamment grâceà TF1 en 1984 et les compils Rapattitude).Dans ce dossier, je me suis principalement intéressé à la scène rapde la Champagne-Ardenne. Et au fur et à mesure des infos glanées,il m’est apparu que, à l’instar du territoire national et de beaucoupde pays, la région abrite des personnes qui font fi des clichés citésauparavant et qui, chacun à leur manière, font avancer le hip hopavec une très forte détermination et le soucis d’une éthiquerarement aussi présent dans un mouvement culturel. Je n’ai parcontre pas recherché l’exhaustivité. Il y a des danseurs, comme lepossee Impact ou Yalatif qui mériteraient plus d’attention. Il y atoute l’histoire régionale que j’aurais préféré prendre en compteavec notamment Pas Da Rân ou Les Bien Cool de Reims dont Nabilet Christophe, pour ne citer qu’eux, travaillent aujourd’hui avec LaCosca (IAM) et qui n’est d’ailleurs qu’un exemple de gens qui ontquitté la région comme DJ Foudil, Alchimistik ou L’Armée des Dom.zic boom16photo ci-dessus : détail d’une fresque de Cooler réalisée à Dresden


Basée à Châlons-en-Champagneet créé initialement pour soutenir le groupePas Da Rân, l’association Lance-Pierreproduction travaillent aujourd’hui à lastructuration et l’organisation de la scèneindépendante hip hop, en accord avec lesvaleurs fondamentales du mouvement. LPPest aujourd’hui reconnu par ses pairs,comme en témoigne leur participation audocumantaire diffusé sur Canal +, La face Bdu hip hop. En juillet dernier, j’ai rencontréYann Djermoun, un des principaux acteursde l’asso.Vous avez été à l'origine du réseau D6D ? Peux-tunous expliquer ?Lors des premières années de l'association,nous avons eu la possibilité de nousexporter à l'extérieur de la région et derencontrer de nombreux jeunes, passionnéscomme nous de culture hip-hop qu'ils'agisse des membres d'AssassinProduction, du M.I.B, des Trans-euro-hiphopConnections (Festival HH Européen àMilan en 1998) ou du label La Contrebande,nous nous sommes rendu compte que nouspartagions non seulement des visionscommunes de ce que représente la culturehip-hop. Nous avons alors structuré unpremier réseau, le réseau Maquizard, dontl'objectif visait simplement à établir unrecensement des artistes et structuresrencontrés et partageant les mêmes pointsde vue et méthodes de travail que nous. En1999, alors que le réseau Maquizardcomportait déjà un bon nombred'intervenantsissus des 4 coins dela France, et aprésla rencontre desmembres de LaFaction et Empathik de Paris, nous avonsdécidé de formaliser le réseau Maquizard parla création d'un collectif national, le D6D.Nous avons alors pris parti de structurer cecollectif afin d'apporter non seulement undiscours revendicatif face à la récupérationcommerciale du hip-hop, laissant sur lecarreau les 3/4 de ses acteurs, mais aussi laforce d'un collectif de structures etd'artistes unissant leurs moyens pourmettre en place des dispositifs destructuration et de développement decarrière efficaces et par conséquent sans lesmoyens d'une société commerciale maisavec le même impact. Le tout renforcé parun discours conscient appelant à l'unité desacteurs dans l'action plutôt que la parole.Depuis, de nombreuses structures etartistes nous rejoignent et développent desprojets communs tout comme leur activitélocale, bénéficiant, à leur entrée au sein ducollectif, de la force d'un réseau entier pourles soutenir. Le Collectif D6D estmaintenant un collectif reconnu par la scèneindépendante Hip-Hop Française, mais aussieuropéenne et internationale. Nous mettonsen relations des artistes (maxi"International" de Ness et Cité et InfamousMobb du Collectif Mobb Deep de New-York,maxi "What's Real" des Jazz Liberatorz avecAloe Blacc de Los Angeles, organisations detournées avec 25 dates en europe pourEMANON en 2002, une semaine de showsen Allemagne pour un plateau regroupantdes groupes de New-York en juillet dernier,plans concerts, connections entre artisteset médias, etc.... Nous développonsactuellement pour l'année <strong>2003</strong>/2004 undispositif promo transversale entre laFrance et les USA ainsi qu'une campagnepromo évènementielle radio qui aura pourbut de présenter les différents artistes aveclesquels nous travaillons aux 4 coins dumonde (Nigeria, Afrique du Sud, Espagne,Italie, Pologne, République Tchèque, Grèce,Chili).Nous structurons et encadrons égalementune association humanitaire d'aide auxjeunes Indiens par la création d'une écoledans la région de Pondichéry. Une tournéede soutien parrainé par Djamal du groupe InVivo (ex-membre de Kabal et membre duD6d et de LPprod) se produira à Paris,Rennes, Châlons en Champagne et Bordeauxavec différents artistes issus ou pas de lascène hip-hop (Asian Dub Fondation, LesTêtes Raides, Zebda, Starflam, LesHurlements d'Leo...). L’Autre grand projetpour cette année est la structuration d'unepremière fédération nationaled'associations graffiti. Nous travaillons surce projet avec l'association Aero de Caen(12 000 membres) et plusieurs autresstructures françaises afin de créer une unitéde discours en face de la répression sansLance-Pierre Productionlimites dont est victime le graffiti.Le Hip-Hop Congress est alors votre équivalentaméricain ?Tout à fait ! Créé depuis plus longtemps, leHH Congress regroupe déjà un nombreimpressionnant de personnes, artistes,structures associatives ou commercialesaux quatres coin des USA. Ces contactsallants des militants de petites structuresculturelles intervenants auprès des jeunesau sein des différentes communautés etghettos jusqu'a des artistes renommésmondialement (Public Ennemy, JurrassicFive, Talib Kweli, Dilated People, Dj Spinna,Mobb Deep, etc..)Comment se sont créés ses rapports àl'étranger ?big zoomNaturellement ! L’aspect international duréseau est présent depuis l'origine. En effet,après plusieurs tentatives locales destructuration, ne rencontrant que très peud’intérêts de la part des acteurs locaux,nous nous sommes dits qu'il y avaitcertainement d'autres acteurs ayantconscience de la nécessité d'uneorganisation et d'une structuration pourdéfendre les valeurs artistiques etphilosophiques historiques de la culture hiphop.Nous avions donc vocation a entrer encontact avec des structures étrangèresdepuis le début. C’est par internet que lespremiers liens avec le HH Congress se sontcréés et on a tout de suite compris que nosdeux structures étaient faites pour n'enfaire qu'une. Maintenant, le D6d représentela section Française du HH Congress Europeen formation, lié au niveau internationalavec le HH CongressUSA au sein du HH Congress mondial. Unetelle unité n'a plus existée depuis les plusbelles heures de la Zulu Nation et n'a pastardé à faire parler d'elle, nous sommesaujourd'hui régulièrement contactés par desartistes et structures du monde entier, etcommençons même a regrouper lescontacts en Afrique en vue de lastructuration du Hip-Hop Congress Afrique.Peux-tu faire un résumé des différentes actionsde Lance Pierre Prod ?Sur le plan local, nous mettons en place ledispositif "Hip-Hop Street School" depuismaintenant 2 ans. Ce dispositif représenteen fait la colonne vertébrale de notreintervention locale et régionale, il s'agit d'unprojet D6D/Hip-Hop Congress appliqué àune échelle internationale qui vise astructurer les jeunes que nous encadrons ausein d'un programme d'enseignementcommun.Tous nos autres projets locaux et régionauxdécoulent donc du dispositif HH StreetSchool (sorties et échanges avec noscorrespondants français etétrangers, mise en placed'expositions, projet Carréd'art, mise en place d'ateliersGraff à Châlons, Ste Menehould,Vouziers et Viller le Château à larentrée, production de mixtapes dont lepremier volume avant décembre, etc....).Nous apportons également un soutien auxartistes locaux, aussi bien dans leurformation que dans leur promotion. Nousdemandons juste aux gens qui viennentnous voir avec des projets de s'investirvraiment, et refusons tout projet visantseulement à se faire de l'argent.Comment s'agence les rôles de D6D, Hip hopCongress et LPP ?C'est assez simple. Le D6d et le Hip-HopCongress fonctionnent exactement de lamême façon. Il s'agit d'un regroupement destructures locales (comme LPP) qui ontdécidé de se coordonner au niveau nationalet international. Chaque structure localemène son activité sans aucun dirigisme>>>zic boom17


ig zoomnational et participe également à descampagnes ou projets, mis en place au seindu D6D et porté par toutes sescomposantes. Le HH Congress Europe ferade même au sein du HH Congress Mondial.Le but est ici clairement d'accumuler lesdifférentes activités des structures localesen y ajoutant les activités gérées au niveaunational par le collectif et en mettant encommun nos ressources. Ainsi même la pluspetite structure intégrant le D6d bénéficiedès le départ d'un réseau internationalimportant.Quels sont vos rapports avec les institutions ?C'est très disparate. Je dirais même qu'onne peut pas vraiment parler de réelsrapports mais de contacts de politesse. Lamunicipalité semble intéressée par nosprojets mais ne nous l'a jamais prouvé,puisqu'elle ne nous a jamais soutenu horsmispar la mise à disposition de salles deréunions (NDR – autant dire que dalle !).Au niveau de la DRAC c'est le calme plat. Apriori la culture Hip-Hop n'a rien à faire dansle domaine des arts selon eux…Au niveau du Conseil Régional, c'est assezétrange. Nous avons été soutenu deux foispar ce dernier en deux ans. Mais pas parl'ORCCA, par la commission permanente duConseil Régional. L’ORCCA restesourd à nos projets… et à nos courriers. LeConseil Général quant à lui nous a carrémentrefusé l’accès à la salle d'exposition del'Abbaye de Vinetz (qui accueille desexpositions d'art contemporain) sous leprétexte que le graffiti ne pouvait aller avecun lieu religieux. On pensait pourtant que laséparation de l'église et de l'état était unacquis ancestral. Il faut croire qu'il nes'applique pas aux acteurs de la culture hiphop...Du côté des gens qui nous soutiennent, il ya la Direction Régionale de la Jeunesse etdes Sports avec laquelle nous avons de trèsbons rapports et le F.A.S.I.L.D. avec lequelnous étudions les possibilités de soutiendans le cadre du dispositif Hip-Hop StreetSchool pour l'année <strong>2003</strong>/2004.Sans plus de soutien, ça va être difficile de resteraussi ambitieux ?C'est aujourd'hui pour nous un constatévident. Les institutionnels culturels locauxet régionaux n'ont aucune idée de ce quepeu représenter la culture Hip-Hop et sesexpressions (on sent plutôt un sentiment deméfiance). Le Hip-Hop est très loin pour euxde faire partie d'un art "majeur" et sesacteurs n'ont aucune reconnaissance. Pources institutionnels, la culture Hip-Hop estplus un outil social et éducatif qu'unmouvement artistique à part entière. Tousces constats représentent justement lemotif de notre mobilisation au sein desstructures associatives et réseaux. Parcequenous voyons une culture hip-hop et sesdisciplines littéralement pillées par lecommerce et la récupération.Nous avons eu dès le départ avec LPprodune attitude particulière face auxinstitutionnels. En effet, nous avons attendu2001, alors que l'association existe depuis1998, pour nous faire connaître desinstitutions locales et régionales. Nousavions décidé de faire les choses avant etd'aller à la rencontre des institutionnels unefois qu'une partie importante du travailaurait déjà été effectué. C’est donc ce quenous faisons depuis 2001, pour trois ans, etque nous abandonnerons sans remords à lafin de cette échéance si nous n'avons pas deréaction de la part de ces institutions. Notrechoix et notre vision sont clairs. Lesinstitutions culturelles représententl'application d'une politique culturelle, ettout comme par le passé, cette politiqueculturelle représente un certainacadémisme. Egon Schiele, tout comme lesgraffeurs à l'heure actuelle, a fait de laprison pour sa création qui ne correspondaitpas aux codes établis à la politique culturellede l'époque... Cette vision globale ethistorique de l'art et de la culture, nous lagardons à l'esprit en tout temps. Il y a un annous demandions un soutien à la ville pourdes locaux, nous avons attendus en vain, etce malgré le fait que nous soyons une desassociations la plus active de la ville... Déscette rentrée, nous allons louer un local avecnos propres fonds.Mais comment vivez-vous financièrement ?Par une gestion budgétaire stricte etefficace. Tous nos projets sont équilibrés etla gestion courante de l'association estassurée sur des fonds propres des membresactifs.Nous prouvons par là que nous sommes àmême de gérer un budget. Je mets au défisles autres structures associatives culturelleschâlonnaises de faire autant que nous avecsi peu. Certaines structures reçoivent desdizaines de milliers d'euros de subventionspar an (de l'argent public !) et passent leurtemps à se plaindre. D’ailleurs, il n’y atoujours rien de concret concernant ladiffusion des musiques actuelles à Châlons.Malgré tout, vous tenez à maintenir votreactivité en région. Pourquoi ne pas aller dans uncoin de la France plus propice, comme le font ouaimeraient le faire beaucoup ?Nous sommes de la région et on lerevendique ! Aller à Paris sous prétexte quetout se passelà-bas ? Paris est unmicrocosme qui te met vite des œillères.Notre développement et notre évolution, onles conçoit sur l'ouverture et l'échange. Lascène hip-hop française vie et respire enprovince, notamment en Champagne-Ardenne où très nombreux sont les talentsdans chacune des disciplines. Quitter leslieux alors que nous pourrions être les plus àmême de soutenir les gens ici ? Ça ne faitpas partie de notre vision des choses.Vous avez un fonctionnement "particulier" parceque volontaire, réfléchi, responsable etfinalement innovant, une façon de faire parfoistrop rare... Estimez-vous faire preuved'engagement politique (au sens noble) ?Oui bien sûr, notre action est aussi uneaction citoyenne. Tout comme le simple faitde monter et d'animer une association sansbut lucratif. Il s'agit bel et bien de solidarité,de respect et d'échange de savoirs derrièredes projets structurants que nous mettonsen place, la culture hip-hop représente notre"langage". Notre position est la même quetout autre jeune qu'il soit passionné de hiphopou d'autre chose, au milieu d'unesociété qui est régie par le mêmefonctionnement, faisant naître les mêmesquestionnements, qu'il s'agisse d'un jeunede Châlons-en-Champagne, Milan, New Yorkou Port Elizabeth. Les qualités de rencontreet d'échange intrinsèques au milieu hip-hoprendent possibles et naturels ces échanges.Parce-que les conditions de vies sontdifférentes, elles permettent à chacund'apprendre de l'autre, c'est constructif.Je trouve que votre conception des choses etvotre mode d'action se rapproche du Do ItYourself du mouvement rock ou même desteufeurs techno. Accords ou Désaccords ?Oui et non. Sur le fond, évidemment, lesmouvements hardcore, techno ou encorealternatifs comme au milieu des années 80participent tous d'une lutte pour unereconnaissance. Pas seulement unereconnaissance artistique, mais aussi cellede modes de vie, qui ont tous la particularitéd'adopter des positions alternatives face àdes thèmes de société importants comme lepouvoir, la liberté, la démocratie, l'argent oula propriété privée.Maintenant, sur la forme, le mouvement hiphop est celui qui est le plus récupéré et leplus "aux mains des grosses sociétés".Notamment parce qu'il n'y a pas ou peu eude professionnalisation pour ses acteurs,pas ou quasiment pas de structuresindépendantes, un formatage important auniveau des médias, et la quasi-impossibilitépour les labels indépendants de rivaliserseuls avec les budgets mis en place par lesmajors. Mais ensemble, c'est autre chose...Comment expliques-tu le si peu d'organisation deconcert rap malgré la présence d'un publicpotentiellement important ?Parce-que les équipes d'organisation deslieux de diffusion en région ont peur de nepas réussir à gérer le public. C'est la mêmechose au niveau national.Le problème de violence est souvent avancé pourjustifier cette absence… argument recevable oupas ?zic boom18c/o Lance-Pierre Production - 1, rue François - 51000 Châlons-en-Champagne - 03 26 66 52 11 - www.hhhistory.com


Charlhiphop Mézièresbig zoomS’il y a une ville en France où le hip hop a la côte,c’est bien dans la préfecture des Ardennes. Depuis 5 ans, laville soutient à travers un dispositif dédié aux NouvellesCultures Urbaines les initiatives des carolomacériens dans ledomaine hip hop. Frédéric Difacio, attaché aux affairesculturelles de Charleville Mézières m’a accueilli le 20 aoûtdernier afin de faire plus ample connaissance avec ce fameuxdispositif NCU.Le service des Affaires Culturelles n’a pas pour but de se substituerau terrain. Ses actions visent à soutenir les projets des acteurslocaux, les partenariats sont multiples et pluridisciplinaires, tout enpréservant une certaine liberté d’action pour ainsi permettre lastructuration du secteur. Mais ce n’est que récemment qu’il estl’interlocuteur principal du dispositif. “Il a été initié par la Missiond’Oeuvre Urbaine et Sociale et le CCAS donc c’est vrai qu’audépart, il avait une connotation quelque peu sociale. L’équipe deVincent Creton étant sur le terrain et côtoyant au quotidien lepublic susceptible d’être intéressé, il semblait évident qu’ils étaientqualifiés pour entretenir le lien.” On constate alors, comme partouten France, que la reconnaissance du hip hop au niveauinstitutionnel s’est d’abord faite par les services sociaux. Ladimension culturelle et artistique a ensuite été prise en compte entemps que telle et se concrétisera en octobre par le recrutementd’un responsable de l’animation et du développement des NCU ausein du dispositif, ce qui permettra enfin d’avoir plus de lisibilité etpeut-être de convaincre certains réfractaires à l’accompagnementinstitutionnel. Au fur et à mesure, le puzzle se complète. Il rejoindraainsi le comité de pilotage devant qui est présenté chaque projet.« Il y a un maître d’œuvre : la ville de Charleville-Mézières. C’est undispositif financé à 80 % par le contrat de ville et le FEDER (Fondseuropéen de développement). Autour de la table, se retrouvent lesassociations participantes, le maître d’œuvre et tous les financeurs(Préfecture, Contrat de Ville, Drac, Fasild) ce qui permet uneconfrontation directe entre acteurs de terrain et institutionnels.”Le financement et le soutien de projet a ainsi facilité l’émergenced’associations et d’actions en fonction des trois domaines déjàidentifiés sur le territoire : la danse, le graffiti et le rap. Au niveaudanse, la compagnie Impact Possee s’est constituée en décembre2002 suite à une rencontre organisée avec Actuel Force,compagnie de danse d’envergure nationale. Aujourd’hui, Impactdonne des cours et se produit dans tout le département voire audelà. Le graff n’est pas en reste avec les activistes d’IntelligenceArtistique qui répondent de plus en plus à des commandes defresque (certains magasins de la ville, les locaux de l’AME ou le barRocktausorus par exemple), cette discipline est, semble t’il, la plusactive du moment. La prochaine réalisation se fera en collaborationavec Cooler sur les murs du studio 5 As dans le quartier Manchesteroù est aussi implanté l’association Solicité, autre acteurincontournable aidé par le dispositif. Ces soutiens devraientprochainement être étendus au skate, autre mode d’expression nédans la rue. Quant à au rap, l’action la plus identifiée est sans nulledoute le studio 5 As (voire encadré ci-dessous)Charleville Mézières, ville branchée ? N’est-ce pas faire preuved’opportunisme de surfer sur ces formes d’expression “à la mode”? Ce à quoi M. Difacio répond “Je ne pense pas qu’un dispositif quifonctionne depuis cinq ans, à sa création relativement novateur,puisse être qualifié d’opportuniste. Il n’a fait que répondre à unedemande. Le bilan de toutes ces actions ne fait que l’attester.”C’est juste, mais une autre interrogation survient : et les autresesthétiques musicales ou autres formes artistiques en général nesont elles pasdéconsidérées ? “Je n’aiStudio de l’association 5 AsUne des applications du dispositif la plus identifiée est sansdoute le studio 5 As. Créé il y a bientôt trois ans par YannDjermoun (tiens ? Encore lui…) alors salarié de l’association 5As, le studio est situé dans le quartier Manchester, au 151,route de Warcq. C’est un petit pavillon à moitié mis àdisposition par la ville. À moitié puisque couper en deux, uncôté insalubre et un côté aménagé. La tradition locale veutque l’on espère qu’un jour, la totalité de la maison soitutilisable ce qui permettrait de répondre à la forte demande.La gestion des lieux est l’affaire d’une personne : Cyril Verglas.Salarié de l’association 5 As, il est l’animateur-technicien dustudio depuis plus d’un an. Il a conscience du potentiel d’un tellieu et de la chance dont bénéficie les jeunes : « Je ne connaispas beaucoup de studios en France qui ont le même type defonctionnement. Et dans leNord-Est, c’est une structureunique. Ici, celui ou celle quiveut faire du rap, que ce soit duchant, se servir de platines oubosser sur des instrus n’a qu’à verser une modique cotisationà l’année et bénéficie d’un studio équipé où enregistrer et doncse perfectionner. Moi, je les accompagne, les conseille pourqu’ensuite ils deviennent autonomes». Moralité les créneauxsont tous occupés. On a l’impression de pénétrer dans unefourmilière. L’un scratche à l’étage, un autre regarde une leçonde DJing sur DVD dans ce qui servait de cuisine dans un autretemps, pendant que l’enregistrement du matin est en traind’être mixé dans la pièce d’à côté. Le studio 5 As compteactuellement 25 adhérents. Une des concrétisations est lasortie de la compilation 08000 vol. 1 par L’Indirect et Lezic boom19


ig zoomCrew2FouDepuis l’âge de 15 ans qu’ils traînentensemble à Châlons-en-Champagne, ilsont eu plusieurs groupuscules et puisparce qu’ils s’aimaient bien, ils ont formé le Crew2fou. Non, pasqu’ils soient fada ou aliéné, quoique…Ils sont six : Krusty, Kaboo, Kerjo, Mus, Moody, Shado et puis il y aceux qui gravitent autour comme Athit, Krimo et Starlion (égalementbreakeur de qualité). Le compositeur, l’architecte sonore, c’est Mus. Ilbidouille, bricole, scotche sur l’ordi et aboutit à des sons assezintéressants. Kerjo explique :“Mus a une touche personnelle. Iln’écoute pas de rap, quasiment pas de musique, ils composent desinstrus qu’on estime originaux et nous, on kiffe. » Mus en auraitpresque la larme à l’œil. Les autres sont donc rappeurs et chacun sortson album (Hein ?). Le principe du Crew2Fou, c’est que chaquerappeur sorte ses morceaux sous son nom puisque chacun apporteson texte ; Mus aux machines et c’est parti. Par exemple, l’album deMus, Angoisse et Mépris (produit par Valentin, un mécène rémois)sortira à la fin de l’année. Ce sont ses textes, mais les membres duCrew interviennent comme pour un feat., sauf qu’ils sont du Crew. Desbranleurs ? Non. À l’écoute, c’est cohérent et c’est du vrai travaild’artiste. Chaque recueil de morceaux est animé d’une âme propre.Les identités des membres du Crew ne se confondent pas.Quant au dénominateur commun, c’est peut-être qu’ils ne se prennentpas au sérieux. L’ambiance transpire l’ironie et le second degré. Leursarmes : la parodie, la satire, le cynisme jusqu’à l’autodérision, “On n’apas peur de se faire mal.” Et ça fonctionne. Des branleurs ? Oui. Tropde MC’s est un amusant morceau gangsta, Thriller de qui vous savez,est aussi revisité à la sauce Crew2fou (et ça claque). L’album de Kerjoqui suivra celui de Mus ne déroge pas à la règle, il joue le caïd sauf qu’àcertains moments, l’ironie laisse place à une sincérité à cœur ouvert.“Le joker pleure des larmes de vœux derrière un masque qui voussourit.” Après une brève psychanalyse, le diagnostic est plutôt positif :“le rap perd de son honnêteté, de son sens en se prenant trop ausérieux. Nous, on préfère donner l’impression qu’au premier abord, onRapsodie, émission 100 % hip hopL’émission Rapsodie existe depuis 1998, elle a d’abord débuté surRadio Primitive, à Reims. L’animateur Sébastien Gavignet lui arapidement fait connaître un franc succès local notamment par le biaisd’invités renommés, de références constantes à l’histoire “parce qu’ilfaut connaître le passé pour comprendre le sens rapologique desproductions actuelles” et de campagnes d’autopromotion importante.“Certains auditeurs appellaient Primitive en demandant RadioRapsodie”. L’année suivante, le directeur des programmes, Eric Jonval,a donné un créneau de deux heures à l’émission. “Le problème, c’estque je me suis vite rendu compte que l’esprit rock de la radio necaptivait pas le public hip hop, du coup on perdait beaucoup de tempsdans la com.” Depuis, deux ans, Rapsodie est sur Soleil Média. “C’estune radio plus carré. Elle est encore en association mais ils ont desprétentions professionnelles ambitieuses. Les auditeurs sontpotentiellement plus sensibles à mon émission, elle a plus derépercution.” De nombreux invités sont intervenus au micro deSébastien, on citera les plus connus : Lunatik, Assassin, Kerry James,Salif, Saïan Supa Crew. Les groupes régionaux ont aussi la part belledans la programmation. 5 ans d’émission rap dans les pattes, on nepeut s’empêcher de demander à Sébastien, sa vision du rap dans larégion “Charleville, Châlons et surtout Troyes ont vu naître quelquesprojets intéressants. Reims que je connais mieux a connu quelquesfeux de pailles. Il y a notamment eu la compilation Paix & Solidarité quia trois ans maintenant et regroupait tout le rap rémois avec desgroupes comme 100 S ou L’Armée des Dom. Tous les quartiersétaient réunis. Avec l’expérience, je constate que les projets sontsouvent éphémères ou bancals, ils n’aboutissent que rarement alors jene sais pas si c’est du à un laxisme des groupes ou si ça vient d’unepolitique d’étouffement menée par la ville.”CoolerJe ne pouvais décemment pas parler du hip hop sans rencontrer Cooler, un des principaux acteurs de la région. Bavard carpassionné, l’entretien a duré plus de deux heures, il m’a permis d’approcher la moëlle du hip hop. Par faute de temps etde place, en voici un condensé largement édulcoré, mais l’intégralité sera en ligne sur le site du <strong>Zic</strong> <strong>Boom</strong> actuellement enconstruction.“Je me suis intéressé au rap lorsque j’étais au collège (1987). Àl’époque, la conscience HH était très importante. La Zulu Nation atoujours représenté une base d’action, de philosophie positive. […]J’ai beaucoup été influencé par la vieille école parisienne grâce à monfrère qui ramenait tout ça à la maison. On lisait des fanzines, onécoutait Radio Nova, les compils Rapattitude, etc. […] Naturellement,je me suis mis à rappé (mais je préfère dire qu’on était MC) et jedessinais sur papier, faute de moyens. Ma première fresque date de1993. […] Je participais aux ateliers qu’animait mon frère, à Ethnicset dessinais en fonction du matériel à disposition. Au fur et à mesure,j’ai travaillé ma technique. […] Le graffiti est une véritable passion, jene cesse de penser graffiti, je rêve d’univers graphique que jem’efforce de concrétiser. […]Mes influences ont toujours été plus ou moins old school. […] Le oldschool revient à la mode, c’est bien parce que ça sensibilise unecertaine génération mais ça créé des confusions. Les jeunes qui neconnaissent pas tous l’univers graffiti peuvent se méprendre. Je nesuis pas quelqu’un qui suit la mode. C’est vrai que certaines réflexionsme restent en travers de la gorge. […] J’épure mon travail commebeaucoup il faut donc essayer de tirer son épingle du jeu. […]Mes activités, je les prends comme elle viennent au fil des rencontres.Le graff m’a permis de rencontrer MJC, municipalités... […] Ce sontsurtout les ateliers qui me font vivre. C’est un peu le problème. Je meconsidère comme un artiste dans le sens où je suis passionné, je nepense qu’à ça, je tape des blocages, j’imagine tout un monde. J’aibesoin d’exprimer ça, d’avoir un travail avec de la sensibilité, del’expression graphique, quelque chose de très personnel. Quand tu esamené à gérer un atelier, il faut t’oublier. […] Certains nous prennentcomme des travailleurs sociaux qui occupent les jeunes. Il faut lesfaire dessiner un peu et puis comme ça on évitera d’avoir des tagsdans la ville, ce qui est faux d’ailleurs. Ce sont des faux projets. Desprojets avec des objectifs cachés. Je préférerais qu’on offre plus demoyens aux artistes pour s’exprimer. […] En atelier, je me dois d’êtrecrédible face à tous les publics pour instaurer un respect réciproque.On est là pour travailler et partager. J’essaie d’effacer tous le côtésocial de l’atelier, j’ai besoin d’apporter des valeurs positives dansmes activités même si mes employeurs n’ont pas conscience de ça.Pour eux, le graffiti est une atteinte à la propriété. On peint dans leurquartier, sur leurs murs. Il le voit comme un problème et pas commeun mouvement mondial. Ils ne se rendent pas compte qu’il y a desartistes qui vendent des toiles à 200 000 $. C’est bon de leur dire çaaux politiques. Je leur montre que moi, je les respecte mais que je nesuis pas là pour être leur pantin, un outil social, je suis prêt à travailleravec eux, mais intelligemment. […] À Charleville, ils le savent. Jetravaille beaucoup avec eux, en ce moment. Ce qui est appréciable,c’est qu’il y a un travail continue sur du long terme. Ils sont vraimentattentifs et réceptifs […] Mais, je ne suis pas là pour dire aux jeunesva taguer dans la rue. Il faut qu’il sache qu’il peuvent faire apprécierson travail s’ils s’en donnent la peine. Les gens aiment les graffitis,c’est le tag qu’il n’aiment pas. […] Pour moi, le graffiti est unmouvement populaire artistique […] A Reims, par exemple, il y a desgens qui bougent mais ils n’ont aucune reconnaissance. […] On estdans une démocratie. Il y a des espaces publics pourtant rien n’estfait pour l’expression publique. Que tu sois chanteur, poète,20zic boom


DeïmosJ’avais entendu parler d’eux comme un groupe qui se bougepourtant depuis deux ans aucune suite n’avait été donnée au6 titres Visions d’un monde, habile mélange d’un rap conscient et d’un chant raï.Ce n’est pas pour autant que Deïmos jouait la farniente. Explication dans les locauxde leur association, quartier du Hamois, à Vitry-Le-François.big zoomIls sont trois. Mickaël, Mohammed etHabib se sont connus au Greta. Commebeaucoup, ils ont commencé par rapperensemble de manière informelle et avecJamel, leur ancien DJ, le feeling est passé.Ils ont donc pris les choses plus ausérieux. C’était en 1997.Une association s’est d’abord créé aunom du groupe, Double Face, mais l’idéeétant déjà prise par Goldfinger, c’est K2Pqui fera ensuite l’unanimité. Quant aunom du groupe, Deïmos, il est venu lorsde l’enregistrement de Visions d’unmonde au studio du Petit Mas, à Marseille,du nom d’un des satellites de la planèteMars et qui, comme par hasard, signifiepeuple en grec (racine de démocratie).On se pose alors la question du commentd’une telle opportunité. “C’est grâce àNabil Gribh que nous avons rencontré lorsde notre première partie du Troisième Œilà l’Orange Bleue. Notre musique lui a plus,il nous a mis en connexion avec les gensdu studio et nous a composé des instrus.Une belle opportunité !” Aujourd’hui,c’est principalement Dam-K de Troyes,qui fait les instrus. Originaire de Troyes, ila rejoint le groupe depuis peu, il étaitauparavant architecte sonore au sein deLa Preuve.Mais tout ceci ne nous explique pas lelaps de temps relativement long entreVisions d’un monde et le prochain disqueactuellement en préparation : “Unebonne tournée qui s’est terminée auCanada, l’année dernière. On a pas malbossé à l’usine tout en ayant la volontéde créer nos emplois, mais la mise enplace des dossiers a été longue. Durant,cette structuration, l’artistique a été misde côté. De mars à octobre 2002, on esttous devenu progressivement emploijeunes. Cependant, on a quand mêmejoué ponctuellement.”Bien entourés, K2P a notamment étésoutenus par Olivier Jacquet, alorsdirecteur de la Mission Locale, qui les aaidés dans leur démarche. En effet, K2P,ce n’est pas qu’un groupe et c’est là quel’on comprend à quoi ils occupent leurtemps. Ils organisent des ateliers ouinterviennent lors de stage dans toute larégion (ateliers écriture, rap, chant raï,derbouka ou deejaying avec Dam-K, ladernière recrue) auprès de collectivitéslocales, de centre de loisirs ou d’écoles.Un album est donc maintenant enpréparation dans les studios de l’OrangeBleue. L’ambition est de sortir un 15titres, le nom de l’album est déjà touttrouvé : “Dans la douleur, ça reflètevraiment l’ambiance dans laquelle on a dule faire. On a failli arrêter plusieurs fois.L’étape du deuxième album est vraimentplus difficile. Quand on en parle avecd’autres artistes, ils nous le disent, c’estassez difficile de tenir sur la durée. Sortirun premier disque, c’est bien, mais lesuivant, c’est moins facile.”Le choix du studio n’est pas encoredéfini, soit un retour à Marseille, soit àCaen, au studio de DIN records, label deNess & Cité. “On les a connus lors d’unepremière partie à l’OB. Le contact estbien passé. Ils ont le même type d’actionque K2P. Par contre, ils sont en SARL carc’est vrai qu’au bout d’un moment lastructure associative a des limites. Ilsavaient envie de vivre de leur truc.”Le réseau de Deïmos est donc vaste, àl’image de ces participations : desfeaturing sont prévus avec Sandyd’Axtel, des anciens de La Preuve etpeut-être Ness & Cité. La sortie del’album est prévue pour le début del’année prochaine. “On est comme IAM.On se fait attendre (rires)”. Au rayon descollaborations, on pourra aussi citer celleavec le champion de boxecarolomacérien, Majid Zaïm qui, en fan dugroupe, passe un morceau de DeïmosCyril Verglas est ingénieur du son etanimateur au studio 5 As, à Charleville-Mézières. Ça, on l’a déjà dit. Visiblement,cela n’est pas assez pour le rassasier. Ce quel’on n’a pas dit, c’est qu’il mène aussi unprojet perso, sous le nom d’Angelo. Pseudosous lequel, il avait précédemment sorti undisque lorsqu’il vivait à Cholet (49). Prisme, son prochain opus,sortira l’année prochaine mais en attendant de concrétiser lesoptions d’éventuels contrats de licence, un black album estd’ores et déjà disponible (un regard différent sur le monde). Latradition veut que ce genre de support regroupant les titres quin’ont pas été retenus sur l’album “officiel” fassent sonapparition dans un deuxième temps afin de relancer les ventesmais Angelo s’en fiche. Ce black album fait donc plutôt fonctiond’avant-goût, un maxi maxi en quelques sortes. Le bonhommecompose tous les morceaux et pose sur la plupart.Ce n’est pourtant pas assez. C’est en véritable boulimique duAngelo & Underground Magazinerap que Cyril travaille sur un autre projet, un magazine. C’esten plein boum des médias hip hop qu’il entend apporter sacontribution à la reconnaissance de la scène indépendante encompilant de manière gargantuesque des morceaux derappeurs de tous horizons. Underground sort en kiosque, enoctobre, agrémenté d’un cd-rom de 200 morceaux rap, 25vidéo-clips. Brève sélection du sommaire: Alterego, Animal Factory, Da ForzaCrew, Diez, Skap’1, Architekts, PrincessAnies, Positive Black Soul, The Guilde,Hocus Pocus. D’ailleurs, tous les groupesrégionaux sont invités à lui envoyer leursproductions.Ça fait pas mal de choses, mais rassurezvous,Cyril n’est pas entièrement seul, sacompagne, Virginie Bernier, gérante de laSARL Starderue, met aussi la main à lapâte, quand le développement de sa


ig zoomDe l’audace, de l’Odas et toujours de l’Audace MusikMalgré l’apparence d’une ville défendant une culture relativement conservatrice, denombreux projets ont vu le jour à Troyes (compilation Les Voies de La Liberté), peut-êtreaussi parce que les concerts rap y sont plus fréquents (ex. Zoulou Dance) et que la dansetroyenne peut se targuer d’une histoire conséquente avec quelques breakeursreconnus. Je cherchais Les Débutants qui ne sont plus, mais j’ai trouvé l’un deux qui,avec son association Audace Muzik et son projet perso Odas, réservent quelques bonsmoments au rap made in Troyes.Jérôme Bousquet a 26 Ans, il a commencé par faire ses armes avec IncontinenceVocale, mais c’est avec Les Débutants qu’un premier disque est sorti. “Avec Vers, onallait régulièrement sur Paris. Au fil des rencontres, on a enregistré une maquette. Unlabel s’est intéressé à nous et notre premier disque est sorti en 1998, 30 rappeurscontre la censure. Il a pas mal marché puisque 30000 exemplaires ont été vendus. Cette expérience m’a permis de voirtoutes les étapes de fabrication d’un disque et je me suis rapidement rendu compte que le travail de producteur estfinancièrement plus intéressant.” C’est ensuite en autodidacte que Jérôme a appris son métier. L’équation est simple, lalongévité dans ce milieu est d’autant plus assurée que les compétences sont diversifiées. Rappeur, ingénieur du son,producteur, il a donc multiplié les casquettes. Ce travail s’est concrétisé par la sortie de 30 rappeurs pour dépénaliser (c’estlui sur la photo), la première référence d’Audace Muzik (avec par exemple, Les Débutants, Princess Anies, le K.Fear,Pyroman, Kam Correct, Da Bazz…). “Ce disque n’avait aucun but de propagande, simplement d’apporter un point de vue.Mais, il a rapidement été retiré des bacs, ce qui a tout de même permis de faire parler de nous.” Des membres de IV MyPeople se sont notamment intéressés au projet et soutiennent désormais Jérôme à travers différents conseils. Segundo,Samyka et DJ H2 ont également composé des instrus pour Odas, son projet musical. L’album devrait sortir fin <strong>2003</strong>. Et pouravoir brièvement écouter une version non mixée, c’est un disque qui devrait avoir un certain succès. Les influencesdépassent largement le rap, le featuring d’Agnès Bove, cantatrice de renom, les sons house et funky sont autant de signesd’un rap à la fois pointu, populaire et intelligent. L’assurance et la verve d’Odas feront le reste. “Je suis convaincu que lesgrandes choses de ce monde ont été réalisées avant tout avec de l’audace. J’essaie d’appliquer ce principe dans ce quej’entreprends.” Le disque d’Odas sera en fait la troisième référence du microlabel ; à l’heure où ce magazine se boucle, ledisque de Eeza, chanteuse R’n’B également troyenne, est en finition. Et pour l’année prochaine, un album regroupant desprojets régionaux sera la première compilation d’Audace Muzik. (Il est encore temps pour les musiciens audacieux de tousEthnics se fêteLorsque j’ai commencé à prospecter pour cedossier, le nom d’Ethnics s’est tout de suiterévélé comme incontournable. Située dans lequartier Croix Rouge à Reims, l’associationEthnics bénéficie d’un local hors-norme etpar conséquent immanquable : un châteaud’eau (qu’elle partage avec Vertical, un clubd’escalade). Les parois internes sontquasiment toutes peintes, la juxtapositionavec les plans obliques et verticaux des «escaladeurs » donne l’impression d’unedensité colorée contrastant avec la grisailledes parois extérieurs qui mériteraient un boncoup de bombes… Des locaux de répétitionssont disponibles pour tous musiciens, descours de guitare ou de batterie sont aussiproposés. Au niveau rap, des ateliersd’écriture et de chant sont proposés ponctuellement,histoire d’apprendre àposer sur des instrus. Pour les platinistes en herbe,des cours de scratch sont donnés toute l’année (à raison devingt créneaux par semaine). L’asso assiste d’ailleurs à unengouement autour de cette pratique, serait-ce dû à lanotoriété grandissante de DJ Selim, professeur et animateurde ce secteur et accessoirement 7ème au championnat etquart-de-finaliste lors de la coupe de France ?Le noyau de toute cette activité rap au château d’eau est lestudio (animé par Byron), qui permet de mettre en pratiqueet de maîtriser séquenceur, sampler, Qbase, Fruity Loops,Sound Forge et cie avec pour finalité l’enregistrement demaquettes. Ca permet ainsi de constater l’évolution desadhérents, certains fréquentant le studio depuis plus de 5ans. À savoir que le studio a été créé par feu les Bien Coolet ce n’est pas sans fierté qu’Abdel, coordinateur des lieux,me l’a présenté ainsi. Une des finalités de toutes cesactivités (sans oublier la danse) est le festival « Croix Rougese fête ». Cinq jours du mois de mai ponctués d’animations22zic boom


Je ne sais pas pour vous, mais pour moi un festival estival de musiques, un vrai, un bon, est un évènement qui sedéroule sur un site où des personnes vont vivre ensemble plusieurs jours, déambuler en fonction de points stratégiques pensés etaménagés par l’organisateur au service des spectateurs et des artistes où là, au fur et à mesure des interactions, naît uneambiance particulière caractéristique d’une grande célébration en l’honneur de la musique, prétexte à l’échange, au plaisir, à ladécouverte pour tout simplement vivre et grandir. Au regard de ce cahier des charges, Le Chien à Plumes en Maillot de Bain esten pôle position. Résumé sélectif et condensé de cette joyeuse virée. S.C.(14 août - jour 1) Une fois la frontière passée, surveillée par desdouaniers zélés, qui ont notamment fait office de comité d’accueil àMardi Grass BB (bienvenue en France !), on pénètre dans le site dufestival. De gauche à droite, camping et parking, ça grouille, lesfestivaliers s’installent. Objectif premier : viser un bon emplacement pourla tente puis, repérage des lieux. Le site bénéficie de laproximité du lac de Villegusien (sud de la Haute-Marne)autant dire qu’il est agréable mais pas le temps d’en profiterpuisque le festival est déjà commencé. On file directementà la scène Ponpon (la petite) où Ripley termine sa prestation.Le groove est riche de multiples influences (funk, électro,soul, hip hop), les amateurs du Midnite Vultures de Beck Prohomauront été interpellés. Roméo Jam, vainqueur du tremplin“La Tramp” organisé en juillet, prend ensuite le relais en faisant retentirles premiers décibels de la scène Ernest (la grande). Ils ont construit unemusique funky-rock autour d’un didgeridoo, genre Kaophonic Tribu maissans le côté tribal. Ça nous laisse le temps de rencontrer Ez3kiel pourune petite interview (cf. p.27) avec en fond, l’échauffement des cuivresde Mardi Gras BB (je ne vous explique pas la retranscription…) quimonteront sur scène juste après. Egaux à eux-mêmes, les allemandsprovoquent déhanchements et sourires.Toujours aussi bien, mais depuis le tempsqu’ils écument les festivals, la surprisen’est plus. Et puis, mouvement defoule… Qu’est-ce qui se passe ? Lepublic a doublé en trenteminutes, long changementde plateau , trop long (laLa patte du lézard des Lézarts scène Ponpon aurait dûcombler), des cocotiers,un bar des îles : Tryo. Gentil mais pas con, je ne vais pastergiverser. Tryo, c’est démago, saoulant, déprimant,abrutissant. Je préfère L5, au moins sur ce genre deproduit, la couleur est annoncée et assumée. Il n’y a plusqu’une solution, le bar… Et puis, mouvement de foule…Qu’est-ce qui se passe ? Lamasse s’est évaporée entrente minutes. Ah, oui, lachienlit est finie. Reprenons Lo’Jodonc le cours du festival. Lecontraste est d’autant plus grandqu’Ez3kiel inflige une claque auxsurvivants. Un bassiste félin et grâcieux, unbatteur puissant et métronomique et leT’as ton pass ?troisième musicien dont on pourrait direqu’il joue de la guitare et pourtant il est derrière des machines,énergique et méticuleux. Ez3kiel : La grande classe ! L’efficace jungleragga vibe de La Phaze cloturera la soirée.(15 août - jour 2) Cette fois-ci, on profite un peu plus du site :la farniente sur la plage, la causette avec les dessinateurs de l’espaceBD-Fanzines trop peu fréquénté, le sandwich au pâté etle petit rosé de Jalabert. Ponpon sonne ensuite l’appel.Ayant subis les percus d’un clan de bab’ depuis 24 h surle camp, on passe la touche africaine de Djamana. Cettepirouette nous emmène directement aux Acrobates quiont eu le nez fin de jouer pendant l’orage pluvieux. Vu quePonpon est couvert, il était plein. Ce groupe est sûrementplus adapté à se produire en café. Prohom quant à lui estfait pour la grande scène, ça pète, çaouache, ça jump. Vive le Mouv’ ! Lo’Joimposera par la suite le respect. Le groupedénote avec le reste de la programmation ;heureusement, puisqu’il nous laissera lesmeilleurs souvenirs de la soirée, ceux d’unepoésie réaliste et humaniste portée par unemusique africaine chaleureusement C’est beau l’amourbigarrée. Les groupes suivants nebénéficieront pas de mes faveurs (Silmarils, Maximum Kouette, SubSonic). Le délicieux mafé du stand de l’association Dounia, lui parcontre…(16 août - jour 3) L’association Lézart Vivants voitson lézard géant en feraille soudée se compléter de sadernière écaille, chacune ayant été achetée 1 euro aubénéfice d’une oeuvre caritative. Plutôt impressionante,la bête ! De cette journée, on retiendra Mes SouliersSont Rouges qui, comme à l’habitué, emmènent le publicdans leur univers bien huilé qui fait d’eux les stars dutrad festif populaire actualisé de bonne qualité. Ensuite,changement de plateau un peu longuet (mais que faitPonpon ?) et bienvenue dans la salsa, la samba et lesananas, Yuri Buenaventura est là. Sympa. On épiloguerapas sur le canular No Jazz. Les rennais d’Aïwa, eux, serévèlent être une bonne surprise, transformant la scèneen dance floor au son d’une habile fusion drum’n bassjungle-ragga-raparabisante notamment ponctuée d’unevoix féminine surprenante, hargneuse, aux cordes pincées(www.aiwa.fr.fm).(17 août - jour 4) Spontanément, s’est organisé un 4ème jourinformel où bénévoles, Sub Sonic et Fire Mouth (un groupe londonientombé du ciel) ont tapé le beuf et fêté comme il se doit la réussitezic boom23


ArtistiK est mort !Vive Ceci-Dit !Créée il y a trois ans et basée dans les Ardennes, l’association ArtistiK, uniquestructure de soutien aux artistes en développement dans la région, s’esttransformée en entreprise afin de mieux répondre aux besoins du secteur et derester viable. Xavier Risselin, le cerveau, nous en a dit un peu plus. S.C.Fondée à partir du constat qu’aucune structure régionale ne participait alorsprofessionnellement à la mise en place de tournées d’artistes régionaux endécouverte, ArtistiK a vu le jour. La tournée est pourtant un des maillonsessentiels du développement d’un artiste. Et si la production sonore et la diffusionlocale sont bien présentes, de véritables tourneurs professionnels manquent à larégion. Après trois ans d’activité, il s’avère que l’activité tournée n’est pas viablesans l’appui financier des producteurs et éditeurs de l’artiste, chose impossibleavec les artistes en découverte. Ceci même si le bilan est positif, des centaines deconcerts et d’actions diverses et un développement professionnel pour le groupeGavroche en espérant que d’autres suivent.Mais pour se battre avec les mêmes armes que les grosses structures demanagement et/ou production, la forme associative n’était pas appropriée d’où lacréation de Ceci-Dit en tant que SARL. L’ambition est la même que pour ArtistiK,accompagner le développement d’artistes jusqu’à une structurationprofessionnelle.Mais encore une fois, ce n’est pas le développement d’artistes qui permettra àCeci-Dit de vivre et il ne faudra pas s‘étonner de voir la structure commercialerépondre à des appels d’offres de prestations dans le domaine du spectacle vivantet des musiques actuelles comme cela a déjà été le cas pour les Fêtes de la Meuse(Western Special, Aldebert, Epikoi Enkor, Funk do Brasil) avec la Communauté deCommunes de la Région de Chooz (08) ou le Festival Pic’Arts qui reconduit saconfiance en programmation depuis 3 ans.Pour les structures professionnelles, qu’elles soient de tournées, d’édition, deproduction ou de management, pas de secret : elles ne peuvent s’en sortir qu’avecun volume d’activité important.Dès lors et au vu de cette activité commerciale, il est vrai que les relations avecles institutions sont faussées, la structure n’est plus un diffuseur associatif etpourtant elle favorise l’émergence d’artistes régionaux. La question est trèsimportante et la nuance publique / privée est très faible. Ceci-dit si l’un desJ.R, SON UNIVERSEST PITOYABLEA l’assaut de la grandeconfédération de RussieLe Texas n'ayant plus rien à extraire deson sol qu'on ne connaisse déjà, lepleutre JR, vissé à son chapeau de cowboysans troupeau ni patrie, poussé pardes forces occultes dont la portée métahumainele dépasse, et résolu à ne pasles contrarier, s'est envolé vers lesplaines moscovites (les rues sont silarges), histoire de voir ce qui ne sepasse pas là-bas.1ère constatation : pas de disques deRroselicoeur, Bumblebees, WesternSpecial, Tielnich ou encore Fovéa dansles bacs des disquaires.2ème constatation : Garou et MylèneFarmer, eux, sont vendus.3ème constatation : la variété localediffusée à la radio semble satisfaire lapopulation, avec des sons synthétiquesdatés et de mauvais goûts.4ème constatation : mes articles netouchent personne ici.Bon. Je n'avais peut-être pas besoind'aller si loin pour constater tout cela.J.R.PS : j'ai raté un concert de chansons deTom Waits adaptées en russe !Dommage ! J'aimerai bien voir ça enLe ministère amèreDans le dernier numéro de La Scène, on pouvait trouver un article dequelques lignes titré : “Le Ministère de la Culture annonce plusieursactions en faveur de la musique”. Parmi ces actions, la relance duprogramme de construction des Zéniths, huit nouvelles salles pourLorie et cie. La deuxième mesure est de clarifier le label “opéranational”. La troisième est la création d’un fond d’un million d’eurosd’aide à l’insertion du commerce culturel et d’une mission sur lespetits lieux. L’article notifie notamment que “les scènes musiquesactuelles attendaient un signal fort du ministère et une augmentationde son soutien…” C’est raté. Lors de l’AG de la Fédurock (fédérationde 54 salles de concerts - www.la-fedurock.org), les représentants duMinistère ont déposé sur la table une liste de 45 lieux ditsstructurants qui seront soutenus par l’Etat, avec comme uniquecritère d’attribution des aides celui du niveau de la participationfinancière des collectivités territoriales. Et en 2005, le retraitC’est d’la bombe, baby !La fête de la musique n’est généralement pas connuepour la qualité des groupes qui s’y présentent. Celle deReims ressemblait plutôt à une vaste foire cacophoniqueen vue d’occuper le badaud à qui est offert un prétextepour flâner. Le genre d’évènement où on attend peu dechoses, où on se laisse déambuler au milieu de la fouleprécédemment croisée aux fêtes Johanniques et qu’onretrouvera au 14 juillet. Bref, rien d’excitant. C’est dansce contexte que la surprise a été deux fois plus agréable.On avait entendu parler d’un concert au VIP. L’ambiance,furieusement rock’n’roll, trouvait sa source dans un duelentre les Torso Twisters et Ohm Facom. Et quelledécouverte que ce groupe ! Un trio guitare, basse,batterie, un son vintage, un jeu lâché, débridé etauthentique, une voie à la reverb magnifique, bref du purgarage psyché sixties. Et c’est pas du ressuçé, c’est duvrai. Ca se sent. Et quand par la suite on apprend qu’ils24zic boom


La Route du Rock <strong>2003</strong>... par Cyann & BenFaiseurs d’une magnifique pop mélancolique, sirupeuse et précieusement lymphatique enfantés par la forêtardennaise (cf. ZB 21), Cyann & Ben a assuré l’ouverture du festival de la Route du Rock, à St Malo. Le jeu étaitdonc tentant : leur laisser page et carte blanches pour nous raconter leur Route du Rock. La preuve estdésormais faite : ils aiment jouer et ils ne trichent pas...Une page blanche pour raconter notrevision de la route du rock <strong>2003</strong> …La proposition de <strong>Zic</strong> <strong>Boom</strong> estintéressante, même si cela s’avèrefinalement assez difficile deretranscrire toutes les émotionsressenties ces derniers mois … Ils’est passé pas mal de choses cetteannée depuis la sortie du disque, ladernière en date étant notreconcert à Saint Malo, le treizièmedu groupe, et lepremier sur une scènede cette taille … C’estaussi la première foisque l’on se retrouve del’autre côté desbarrières d’un festivald’été ! Bien sûr on estravis de participer àun tel événement, deretrouver nos amis etcollègues de labelM83 avec qui nous partagerons l’affiche lepremier soir, de voir Syd Matters et Playdohsur scène, et aussi de revoir Grandaddy,mais on ne peut s’empêcher d’être angoissépour notre concert …Lorsque Jimmy nous a annoncé notreprogrammation,on a tous eu dumal à y croire.L’euphorieprovoquée par cette nouvelle nous avite fait oublier le goût amerlaissé par l’annulation desconcerts du mois demai … Et petit à petiton a commencé àréaliser ce qui nousattendait. Ca acommencé lors denotre pèlerinageannuel au festival deDour, où l’on sesurprit à avoir les jambes en cotonen s’imaginant sur scène à la place deMark Linkous pendant le concert deSpaklehorse. Les autres symptômes netardèrent pas à suivre au fil des jours :crises d’angoisse, pour certains,cauchemars, remise en cause straight-edgepour d’autres… Heureusement, la semaine derépétition précédant le concert nous a permis dereprendre confiance et c’est dans une ambiancede joie, d’impatience et de stress que l’on aaccueilli Jimmy et Helen le jeudi soir pourcharger le camion et allerboire un verre avant le granddépart prévu le lendemain àl’aube…On se retrouve au camion levendredi matin,les quatremembres dugroupe, LloydPas facile de laisser des impressions sur une telleexpérience … À l’arrivée, sur le site, petit coup de stress.Mais heureux d'être là, excité ! Tout va vite. L'installationdu matos, les balances... Maintenant, c'est certain, nous ysommes. Et puis, le plus long… L'attente du concert.Le concert : jamais 3/4 d'heure ne se seront écoulés aussi rapidement. On en sort tous heureux et émus avecquand même un sentiment étrange. Jouer en plein air, en plein jour, sans l'ambiance sombre des petites sallesintimistes. Une question nous vient aussitôt : " A t-on fait un bon concert ?".Et puis trois jours de festival... Je retiens M83, Syd Matters, Ms John Soda (superbe !!), un projet parallèle dubassiste de The Notwist, et bien évidemment Grandaddy (qu'est ce qu'on est fan ! A croire qu'on les aime tellementqu’on est fan !).Et puis trois jours de festival… Les amis qu'on rencontre ici et là , à n'importe quelle heure. Plus ou moins fatiguésTextes : Charlie et Ben - Illustration : Maël - Photos : Jimmy, Crampe, Kurt & Nico - La page n’était pas assez grande pour “le jeu du Labyrinthe du festivalierde Loïc”, les joueurs et joueuses peuvent cependant l’obtenir en envoyant une carte postale avec vos coordonnées à l’adresse suivante :Le jeu de Loïc qu’était pas dans le <strong>Zic</strong> <strong>Boom</strong> - BP 137 - 51055 Reims cx.L’album Spring de Cyann & Ben (Goom Disques / Chronowax) toujours disponible chez les bons disquaires. (www.penguins-project.com/cyann-ben)


Ez3kiel Avec leur dernier album Barb4ry, ce trio a réussi àatteindre un univers d’une apparente sobriété maisintelligemment efficace. Ils ont trouvé l’élégance là où certains recherchent le luxe. Cen’est plus du dub ou plus seulement puisque à la fois rock, électro ou drum ‘n bass. Amoins qu’il ne l’ait révolutionné... J’en fais trop ? Ils seront à Reims au festivalOctob’Rock. Venez juger et on en reparle. De passage au Festival du Chien à Plumes, j’enai profité pour leur poser quelques questions. S.C.Le groupe n’ a pas toujours eu sa forme actuelle,vous étiez cinq au début?(Mathieu - batteur) Oui : une chanteuse, deux guitaristes, unbassiste, une batterie. Suite à un break deux membres sontpartis. On a donc arrêté les concerts pour composer un premieralbum en essayant d’amener autre chose que la musique danslaquelle on évoluait à ce moment-là. On a commencé paracheter des machines et depuis on évolue à trois. Depuis 1998,en fait.Pourquoi ce virage musical ?(Johann - machines) On est sorti de l’adolescence et on a mué(rires). En fait, on s’est retrouvé à jouer de la musique que l’onn’écoutait plus (NDR - un genre de fusion entre rock, ragga ethardcore si ma mémoire est bonne). On découvrait autreschoses qui nous passionnaient et qui avaient trait aux machines,aux ordinateurs. On n’a jamais été de grands techniciens de nosinstruments alors pouvoir se servir de la musique et pouvoircomposer à partir d’ordinateur a vraiment changé notre façonde composer. Ensuite, il a fallu acheter des machines pour jouernos morceaux sur scène. Oui, il y a eu un virage entre lespremières démos et le 6 titres Equalize it pour lequel on étaitvenu, il y a quatre ans, sur ce festival. Et puis, c’est normal queça évolue. Les deux albums qui ont suivi (NDR – Handle withCare et Barb4ry) sont été composé suivant ce que l’on avaitenvie de jouer et suivant ce que l’on écoutait. On ne s’est jamaisposé trop de limites.Vous pouvez donc revendiquer une total autonomieartistique, sans contrainte du label ?(Johann) Oui. Le label Jarring Effects nous laisse vraiment fairece que l’on veut. Et, on est tous les trois décidés à garder notreindépendance artistique.Le label est en quelque sorte une écurie avec uneforte identité...(Johann) Au départ, c’est venu de Hightone et des gens quigravitaient autour. Vu le style que prenait le groupe, ils ont euenvie de développer un label autour d’une musique hybrideentre électro et rock. Rock au sens large, donc avec desinstruments et l’énergie qui s’en dégage. Que ce soit avec LaPhaze au début ou alors avec nous aujourd’hui. Il y a aussi M.Orange, Interlope, L’Oeuf Raide, Löbe qui devrait sortir un albumprochainement ou Vox Populi, un projet image et son d’unepersonne qui était journaliste en Bosnie et qui en a ramenée desimages support d’un live-machines.L’excellent magazine Vibrations vous a consacrédeux pages dans son numéro d’août. On sentqu’Ez3kiel est amené à sortir du cercle d’initiés…(Johann) Nous, on le prend vraiment comme unereconnaissance. Je pense surtout que du fait que toute lamouvance dub, depuis quatre ou cinq ans, évolue sansbeaucoup d’argent, contrairement aux groupes sur les majors,contribue à une prise en compte du public de notreinvestissement total pour la musique et l’artistique. Même si ànotre échelle, il y a des histoires d’argent, ça n’influe pas sur lamusique comme ça peut se passer avec pas mal de groupes quel’on ne citera pas…Quelles sont vos ambitions, vos projets ?(Johann) Pour l’instant, on tourne jusqu’en décembre et enparallèle, on prépare un disque audio et un cd-rom autour duthème des berceuses avec un groupe de Paris en espérant queça sorte l’année prochaine. Une tournée est également prévuecourant avril avec le groupe DAAU, déjà invité sur notre album.Et puis des musiques de films, ça nous plairait beaucoup. On aquelques pistes…Pour le prochain album, on essaiera de faire autre chose. Depuisle départ, on se lance des challenges afin de toujours avancer.Mais, vu le contexte actuel, le problème de l’intermittence, çava être vraiment dur de pouvoir s’en sortir parce que nous, onne vit que sur les concerts et on n’a pas de tour-support. Onsubit donc une période de remise en question et je pense cheztous les groupes qui jouent là ce soir . Ça nous met bien lapression. Par exemple, là, on tourne jusqu’à décembre, mais onne va pas pouvoir tourner éternellement avec le même set, onaura ensuite besoin de se poser un peu pour composer. Cetteréforme, si elle passe, risque de nous mettre de sérieux bâtonsdans les roues.Vous avez venducombien d’exemplairesdu dernier album ?(Mathieu) On ne sait pas. Jecrois qu’il y a eu 10000 miseen-placesdans les bacs etpour l’instant pas de repressage.Vous aviez des objectifsde vente ?(Johann) Non. Enfin, si. Dequoirembourserl’investissement de Jarringmais jamais on en n’a parlé. Onest dans un milieu indépendantqui possède peu et qui faitdonc avec peu.composition, vous partez des samples ?(Yann - basse & graphisme) En fait, il y en a quelques-uns, maison essaie d’en utiliser de moins en moins. On préfère créer nospropres sons ou demander à des gens de les jouer. On essaieensuite d’éviter les sons trop clichés ou trop utilisés. Il ne fautpas qu’on ait l’impression de prendre un chemin qui a déjà étépris. Mais on ne dit pas qu’on invente tout de A à Z, seulementon choisit très bien nos influences…Et vous sentez déjà les prochaines orientations ?(Johann) On essaie d’abord de travailler sur les mélodies et lesharmonies pour qu’il y ait vraiment une patte personnelle. Çanous demande du temps, de la recherche, de la réflexion. Onaimerait arriver à être de ces groupes que tu reconnais dès lespremières notes. C’est pour ça qu’on tient à utiliser le moins desample possible pour vraiment apporter une couleur singulière.Et au niveau technologique, des évolutions ?(Yann) Les capteurs ! C’était normalement prévu pour cettetournée, mais on n’a pas eu le temps nécessaire pour digérertoute la technique avant de les utiliser sur scène. Le but étantde déclencher des images et du son. En fait, on veut essayer viales capteurs de trouver le moyen de déclencher des images surcertains instrus pour, qu’à terme, il y ait interaction entre sonet image en temps réel.Sur le plan graphique, comment travailles-tu ?(Yann) Comme en musique, c’est le même travail, au débutj’utilisais, comme des samples en musique, de la matièrepremière qui n’était pas à moi. Pour le premier album d’Ezekiel,j’ai utilisé un tableau sur lequel j’ai rajouté des éléments pardessus.Pour Barb4ary, horsmis la statuette qui est une poupéecassée d’un sculpteur qui travaille la porcelaine que l’on arécupérée, tout nous appartient. En vidéo, c’est la même chose,je ne prends rien ailleurs, tout est créé entièrement.Et pas d’envie de plages multimédias ?(Yann) Si, bien sûr. Mais c’est le temps qui nous manque. Faireun album, une plage cd-rom, une pochette, préparer le live,préparer un album… Le temps ne s’étend pas. C’estl’inconvénient d’être à trois, on peut fournir moins de travailqu’un groupe conséquent. Cependant, le prochain album sortirasous forme de cd-rom à part entière… On s’est réservé dutemps pour sa réalisation.Que dire du Chien à Plumes ?(Johann) En quatre ans, il a pris une belle ampleur. Le villagen’était pas là, l’espace scénique est devenu, lui aussi, plusimportant. (Yann) Par contre, on cherche toujours le Chien àPlumes. On ne l’a encore jamais vu ...Peut-être au fond du lac ?www.ez3kiel.com - jarringeffects.free.frSur le processus dezic boom27

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