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Edward Hopper - Fondation de l'Hermitage

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<strong>Edward</strong> <strong>Hopper</strong>TEXTES DE L’EXPOSITION<strong>Hopper</strong> à Paris<strong>Hopper</strong> voyagera à trois reprises en Europe (en 1906-1907, en 1909 et en 1910), passant la plupart <strong>de</strong> sesséjours à Paris. Au lieu d’étudier à l’École <strong>de</strong>s beaux-arts ou dans l’atelier d’un maître français, <strong>Hopper</strong>aime se promener dans la ville, observant et peignant ce qu’il voit – une habitu<strong>de</strong> qu’il gar<strong>de</strong>ra tout au long<strong>de</strong> sa carrière. Bien que ses visites à Paris coïnci<strong>de</strong>nt avec <strong>de</strong>s expositions importantes d’œuvres <strong>de</strong> Cézanneet Picasso, il <strong>de</strong>meurera indifférent aux avant-gar<strong>de</strong>s. Les peintres <strong>de</strong> la génération précé<strong>de</strong>nte, en particulierManet et Degas, le marquent en revanche profondément.Les premiers tableaux <strong>de</strong> <strong>Hopper</strong> à Paris sont <strong>de</strong> petits formats et sombres. Il adoptera progressivementune palette plus claire et <strong>de</strong>s coups <strong>de</strong> pinceau plus rapi<strong>de</strong>s. Attiré par les espaces restreints – cagesd’escaliers, intérieurs – et par l’architecture, le peintre s’intéresse autant aux immeubles anonymes qu’auxmonuments historiques tels que le Louvre ou Notre-Dame. C’est à Paris que <strong>Hopper</strong> <strong>de</strong>vient un peintre <strong>de</strong>la lumière.<strong>Hopper</strong> utilise l’aquarelle pour immortaliser les personnes qu’il observe dans les rues parisiennes,produisant ainsi un catalogue <strong>de</strong> figures proches <strong>de</strong> la caricature. Ces personnages et l’influence profon<strong>de</strong> <strong>de</strong>l’œuvre <strong>de</strong> peintres tels que Degas, conduisent à l’étrange Soir bleu (1914), scène mélancolique d’un caféfrançais peinte après son retour à New York. Soir bleu ayant été accueilli avec tié<strong>de</strong>ur par la critique,<strong>Hopper</strong> ne représentera plus <strong>de</strong> sujets français, et ne retournera plus jamais à Paris. Toutefois il <strong>de</strong>meureratoute sa vie un francophile.Soir bleu, 1914huile sur toile, 91,4 × 182,9 cmNew York, Whitney Museum of American ArtLegs <strong>de</strong> Josephine N. <strong>Hopper</strong>, 70.1208© Heirs of Josephine N. <strong>Hopper</strong>, licensed by the Whitney Museum of American Art, N. Y.Photo Jerry L. Thompson<strong>Hopper</strong> graveurLes gravures <strong>de</strong> <strong>Hopper</strong> sont appréciées par le public bien avant ses peintures. Il pratique la gravure dès 1915,encouragé par l’artiste Martin Lewis qui lui prodigue ses conseils. Dès le début, <strong>Hopper</strong> réalise <strong>de</strong>s gravuressensuelles en utilisant <strong>de</strong>s encres d’un noir intense sur du papier blanc brillant. Intimes, elles représentent<strong>de</strong>s moments <strong>de</strong> solitu<strong>de</strong>, vécus par <strong>de</strong>s personnages observés à travers les fenêtres <strong>de</strong> leur appartementou dans une rue la nuit. Les ombres longues et profon<strong>de</strong>s et les angles <strong>de</strong> vue étranges, presquecinématographiques, donnent à ces scènes familières un aspect troublant.À la fin <strong>de</strong>s années 1910, les expositions <strong>de</strong> gravures <strong>de</strong> <strong>Hopper</strong> se multiplient. Elles remportent <strong>de</strong>s prix et seven<strong>de</strong>nt bien (pour la modique somme toutefois <strong>de</strong> 15 dollars pièce). L’année 1923 sera pourtant la<strong>de</strong>rnière année consacrée activement à la gravure, car <strong>Hopper</strong> commence à recevoir les éloges <strong>de</strong> lacritique et à trouver <strong>de</strong>s acquéreurs pour ses huiles et ses aquarelles. Il cesse <strong>de</strong> graver après 1928.<strong>Hopper</strong> admire les grands graveurs hollandais et flamands, et particulièrement Rembrandt. Il seraprofondément marqué en 1917 par une exposition d’eaux-fortes au Metropolitan Museum of Art <strong>de</strong> NewYork, où figurent <strong>de</strong>s œuvres <strong>de</strong> Whistler, Goya et Charles Meryon. Parmi les artistes contemporains, il appréciele travail <strong>de</strong> John Sloan pour « l’honnête simplicité <strong>de</strong> ses moyens ». Les critiques <strong>de</strong> l’époque remarquent cesmêmes qualités dans les gravures <strong>de</strong> <strong>Hopper</strong>, les acclamant comme <strong>de</strong>s « chefs-d’œuvre parfaitement aboutis », etlouant leur capacité à « appréhen<strong>de</strong>r les possibilités dramatiques » <strong>de</strong>s événements quotidiens.16

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