11.07.2015 Views

Renflouez le Titanic ! - Bibliothèque

Renflouez le Titanic ! - Bibliothèque

Renflouez le Titanic ! - Bibliothèque

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

- Néanmoins, M. Pitt, l'amiral Sandecker me dit que vous êtes, pour reprendreson expression, un génie pour diriger <strong>le</strong>s hommes et coordonner la logistique. » IIcontempla Pitt, <strong>le</strong> regard encore hésitant.« Al<strong>le</strong>z-vous accepter cette affectation ?- Vous n'avez pas l'impression que je puisse refuser, n'est-ce pas, Seagram ?- Franchement non. Mais quand on est suspendu par un fil au bord de lafalaise, on n'a pas grand-chose à dire contre celui qui vient à votre secours.- Votre foi en moi me touche, fit Pitt avec un petit sourire.- Alors ? »Pitt resta assis quelques instants d'un air songeur. Puis il finit par acquiescerd'un hochement de tête à peine perceptib<strong>le</strong>, et regarda Seagram droit dans <strong>le</strong>s yeux.« Bon, mon ami, je suis votre homme. Mais n'al<strong>le</strong>z pas vendre la peau de l'ours avantque cette vieil<strong>le</strong> coque rouillée ne soit ancrée à un quai de New York. Il n'y a pas unparieur à Las Vegas qui perdrait une seconde à calcu<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s chances de cette fol<strong>le</strong>entreprise. Quand nous aurons trouvé <strong>le</strong> <strong>Titanic</strong>, en admettant que nous <strong>le</strong> trouvions,sa coque sera peut-être bien trop délabrée pour qu'on la soulève. D'un autre côté, rienn'est tout à fait impossib<strong>le</strong> et, bien que je ne commence même pas à envisager cequ'il y a de si précieux aux yeux du gouvernement pour mériter un tel effort, je vaisessayer, Seagram. Mais au-delà de cela, je ne promets rien. »Pitt eut un large sourire et se <strong>le</strong>va du siège de pilote. « Fin du discours.Maintenant, sortons de ce four et trouvons-nous un agréab<strong>le</strong> bar climatisé où vousal<strong>le</strong>z me payer un verre. C'est <strong>le</strong> moins que vous puissiez faire après m'avoir joué <strong>le</strong>tour de cochon de l'année. »Seagram resta assis immobi<strong>le</strong>, trop épuisé pour faire plus que hausser <strong>le</strong>sépau<strong>le</strong>s dans un geste d'approbation impuissante.Au début, John Vogel traita <strong>le</strong> cornet tout simp<strong>le</strong>ment comme un autre objet àrestaurer. Rien dans son dessin ne suggérait la rareté. Il n'y avait rien d'exceptionneldans sa construction qui pût exciter un col<strong>le</strong>ctionneur. Pour l'instant d'ail<strong>le</strong>urs, il nepouvait exciter personne. Les pistons étaient corrodés et bloqués; <strong>le</strong> cuivre étaitdécoloré par une accumulation de vase; et une affreuse odeur de poisson émanait dela boue incrustée à l'intérieur des tuyaux.Vogel décida que <strong>le</strong> cornet ne méritait pas son attention : il allait en confier larestauration à un de ses assistants. Les instruments rares ou exotiques, voilà ce queVogel se plaisait à rendre à <strong>le</strong>ur état original : <strong>le</strong>s trompes anciennes, chinoises ouromaines, avec <strong>le</strong>ur long tube droit et <strong>le</strong>ur tonalité perçante, <strong>le</strong>s vieil<strong>le</strong>s trompettesbosselées des grands solistes des premiers temps du jazz; <strong>le</strong>s instruments auxquelsse rattachait un morceau d'histoire, ceux-là, Vogel <strong>le</strong>s réparait avec la patience d'unhorloger, ne ménageant pas ses efforts jusqu'au moment où la pièce avait retrouvél'éclat du neuf et tout <strong>le</strong> brillant de sa sonorité.Il enveloppa <strong>le</strong> cornet dans une vieil<strong>le</strong> taie d'oreil<strong>le</strong>r et <strong>le</strong> posa contre <strong>le</strong> mur dufond de son bureau.Le doux timbre de son téléphone intérieur retentit. « Oui, Mary, qu'est-ce quec'est ?- L'amiral James Sandecker de l'Agence Nationa<strong>le</strong> de RecherchesOcéanographiques est au téléphone. Il dit que c'est urgent.- Bon, passez-<strong>le</strong>-moi. » Vogel décrocha. « Ici, John Vogel.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!