11.07.2015 Views

Renflouez le Titanic ! - Bibliothèque

Renflouez le Titanic ! - Bibliothèque

Renflouez le Titanic ! - Bibliothèque

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Seagram lui prit <strong>le</strong> bras et la guida avec douceur jusqu'à son fauteuil dans <strong>le</strong>salon. « Alors par<strong>le</strong>z-moi maintenant des rapports entre Jake Hobart et Joshua HaysBrewster.- Jake était un spécialiste des explosifs, un des meil<strong>le</strong>urs de la région. Ilconnaissait la dynamite comme un forgeron connaît sa forge, et puisque M. Brewsterne voulait que <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs pour constituer ses équipes de mineurs, il engageaitsouvent Jake pour s'occuper des explosifs.- Brewster savait-il que Jake était marié ?- C'est bizarre que vous demandiez ça. Nous avions une petite maison àBoulder, à l'écart des camps de mineurs parce que Jake ne voulait pas qu'on sachequ'il avait une femme. Il prétendait que <strong>le</strong>s contremaîtres n'engageraient pas unspécialiste des explosifs marié.- Alors évidemment, Brewster, ignorant la situation conjuga<strong>le</strong> de Jake, l'a payépour s'occuper de la dynamite dans la mine du Petit Ange.- Je sais ce qu'on a imprimé dans <strong>le</strong>s journaux, M. Seagram, mais Jake n'ajamais mis <strong>le</strong>s pieds dans la mine du Petit Ange, pas plus que <strong>le</strong> reste de l'équipe. »Seagram approcha son fauteuil, si bien que <strong>le</strong>urs genoux se touchaientpresque. « Alors la catastrophe était une imposture », fit-il d'une voix rauque.El<strong>le</strong> <strong>le</strong>va <strong>le</strong>s yeux vers lui. « Vous savez... Vous savez ça ?- Nous nous en doutions, mais nous n'avons pas de preuve.- Si ce sont des preuves qu'il vous faut, M. Seagram, je vais vous en procurer.» El<strong>le</strong> se mit debout, repoussant <strong>le</strong>s efforts de Seagram pour l'aider, et disparut dansune autre pièce. El<strong>le</strong> en revint avec une vieil<strong>le</strong> boîte à chaussures qu'el<strong>le</strong> entrepritd'ouvrir avec révérence.« La veil<strong>le</strong> du jour où il devait entrer dans la mine du Petit Ange, Jake m'aemmenée à Denver et m'a entraînée dans un tourbillon d'emp<strong>le</strong>ttes. Il m'a acheté debel<strong>le</strong>s toi<strong>le</strong>ttes, des bijoux et m'a fait dîner au Champagne dans <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur restaurantde la vil<strong>le</strong>. Nous avons passé notre dernière nuit ensemb<strong>le</strong> dans l'appartement desjeunes mariés du Brown Palace Hôtel. Vous <strong>le</strong> connaissez ?- J'ai un ami qui y séjourne en ce moment.- Le matin, il m'a dit de ne pas croire ce qu'on dirait ou ce que je lirais dans <strong>le</strong>sjournaux à propos de sa mort dans une catastrophe minière, et qu'il serait absentplusieurs mois pour un travail quelque part en Russie. Quand il reviendrait, il m'a ditque nous serions riches au-delà de nos rêves. Puis il a mentionné quelque chose queje n'ai jamais compris.- Quoi donc ?- Il a dit que <strong>le</strong>s Français s'occupaient de tout et que quand tout cela serait fini,nous vivrions à Paris. » Son visage prit un air rêveur. « Le matin, il avait disparu. Surson oreil<strong>le</strong>r il avait laissé un mot qui disait simp<strong>le</strong>ment : « Je t'aime, Ad » et uneenveloppe contenant cinq mil<strong>le</strong> dollars.- Avez-vous la moindre idée d'où provenait cet argent ?- Pas du tout. Nous n'avions qu'environ trois cents dollars en banque à cetteépoque.- Et c'est la dernière fois où vous avez entendu par<strong>le</strong>r de lui ?- Non. » El<strong>le</strong> tendit à Seagram une carte posta<strong>le</strong> fanée représentant une vuecoloriée de la Tour Eiffel. « C'est arrivé dans <strong>le</strong> courrier environ un mois plus tard. »Chère Ad, <strong>le</strong> temps ici est pluvieux et la bière est épouvantab<strong>le</strong>. Je vais bien,et <strong>le</strong>s autres gars aussi. Ne t'inquiète pas. Comme tu <strong>le</strong> vois, je ne suis pas mort dutout. Signé tu sais qui.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!