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Renflouez le Titanic ! - Bibliothèque

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savoir que c'était <strong>le</strong> surplus de vapeur provenant des machines à mouvementalternatif du navire qui s'échappait par <strong>le</strong>s soupapes de dérivation. Le formidab<strong>le</strong>fracas rendit impossib<strong>le</strong> toute autre conversation avec <strong>le</strong> commissaire. L'homme seretourna pour voir d'autres membres de l'équipage faire <strong>le</strong>ur apparition sur <strong>le</strong> pont desembarcations.Une crainte affreuse lui serra <strong>le</strong> ventre lorsqu'il <strong>le</strong>s vit commencer à ôter <strong>le</strong>sbâches des canots de sauvetage et à dégager <strong>le</strong>s cordages pour <strong>le</strong>s fixer sur <strong>le</strong>sdaviers.II resta là pendant près d'une heure tandis que <strong>le</strong> vacarme des conduitsd'échappement s'éteignait peu à peu dans la nuit. Cramponné au bastingage,indifférent au froid, ce fut à peine s'il remarqua <strong>le</strong>s petits groupes de passagers quicommençaient à s'aventurer sur <strong>le</strong> pont des embarcations dans une sorte d'étrangeconfusion si<strong>le</strong>ncieuse.Un des lieutenants du navire passa. Il était jeune, une vingtaine d'années, etson visage avait <strong>le</strong> teint d'un blanc laiteux caractéristique des Anglais et l'expressiond'indicib<strong>le</strong> ennui qu'arborent souvent <strong>le</strong>s Britanniques. Il s'approcha de l'hommeappuyé au bastingage et lui tapa sur l'épau<strong>le</strong>.« Je vous demande pardon, monsieur. Mais il faut mettre votre gi<strong>le</strong>t desauvetage. »L'homme se retourna <strong>le</strong>ntement et <strong>le</strong> dévisagea. « Nous allons cou<strong>le</strong>r, n'est-cepas ? »demanda-t-il d'une voix sans timbre.L'officier hésita un moment, puis acquiesça. « Nous prenons l'eau plus vite que<strong>le</strong>s pompes ne parviennent à la rejeter.- Pour combien de temps en avons-nous ?- C'est diffici<strong>le</strong> à dire. Peut-être encore une heure si l'eau n'arrive pas auniveau des chaudières.- Qu'est-ce qui s'est passé ? Il n'y avait aucun autre navire dans <strong>le</strong>s parages.Qu'est-ce que nous avons heurté ?- Un iceberg. Ça a déchiré la coque. Un vrai coup de malchance. »II serra <strong>le</strong> bras de l'officier si fort que <strong>le</strong> jeune homme en tressaillit. « II faut queje descende dans la ca<strong>le</strong>.- H y a peu de chances, monsieur. La sal<strong>le</strong> du courrier du Pont F est inondéeet <strong>le</strong>s bagages flottent déjà dans la ca<strong>le</strong>.- Il faut que vous me guidiez jusque-là. » L'officier essaya de se libérer <strong>le</strong> bras,mais l'homme <strong>le</strong> maintenait comme dans un étau.« Impossib<strong>le</strong> ! Mes ordres sont de m'occuper des canots de sauvetage detribord.Un autre officier peut surveil<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s canots, dit <strong>le</strong> passager d'une voix sourde.Vous al<strong>le</strong>z me montrer <strong>le</strong> chemin de la ca<strong>le</strong>. »Ce fut alors que l'officier remarqua deux détails forts déplaisants. D'abord, l'aircrispé, dément du passager et ensuite <strong>le</strong> canon du pisto<strong>le</strong>t qui s'enfonçait dans sonbas-ventre.« Faites ce que je vous demande, murmura l'homme, si vous souhaitez voir unjour vos petits-enfants. »L'officier contempla <strong>le</strong> pisto<strong>le</strong>t puis <strong>le</strong>va <strong>le</strong>s yeux. Il se sentit soudain malade.Pas question de discuter ni de résister. Les yeux rougis qui <strong>le</strong> fixaient avaient un éclatqui ne devait rien à la raison.« Je peux toujours essayer.

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