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Renflouez le Titanic ! - Bibliothèque

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<strong>le</strong> trottoir, traversa un petit patio p<strong>le</strong>in de rosiers et alla sonner. La porte s'ouvrit et sescraintes se dissipèrent : Adeline Hobart n'avait rien du genre séni<strong>le</strong>.« M. Seagram ? fit-el<strong>le</strong> d'une voix enjouée.- Oui. Mrs Hobart ?- Entrez, je vous en prie. » El<strong>le</strong> tendit la main. El<strong>le</strong> avait la poigne fermecomme cel<strong>le</strong> d'un homme. « Seigneur, personne ne m'appel<strong>le</strong> plus comme ça depuisplus de soixante-dix ans.Quand j'ai reçu votre coup de fil concernant Jake, j'ai été si surprise que j'aifailli en oublier de prendre mon Géritol. »Adeline était trapue, mais el<strong>le</strong> portait sans mal ses kilos supplémentaires. Sesyeux b<strong>le</strong>us semblaient rire à chaque phrase et son visage avait une expression affab<strong>le</strong>et cha<strong>le</strong>ureuse.C'était tout à fait l'idée qu'on se faisait de la délicieuse petite vieil<strong>le</strong> dame auxcheveux de neige.« Je n'ai pas l'impression que vous ayez besoin de médicament », dit-il.El<strong>le</strong> lui tapota <strong>le</strong> bras. « Si c'est de la flatterie, je l'accepte. » El<strong>le</strong> lui indiqua unfauteuil dans un salon meublé avec goût. « Venez-vous asseoir. Vous al<strong>le</strong>z resterdéjeuner, n'est-ce pas ?- Avec plaisir, si ça ne vous dérange pas.- Bien sûr que non. Bert va passer sa journée au golf, et j'apprécie lacompagnie. » Seagram <strong>le</strong>va <strong>le</strong>s yeux. « Bert ?- Mon mari.- Mais je croyais...- Que j'étais toujours la veuve de Jake Hobart, termina-t-el<strong>le</strong> pour lui avec unsourire innocent. En vérité, je suis devenue une Mrs Bertram Austin il y a soixantedeuxans.- L'Armée <strong>le</strong> sait ?- Oh, Seigneur oui. J'ai écrit voilà longtemps plusieurs <strong>le</strong>ttres au ministère de laGuerre pour <strong>le</strong>s informer de ma situation conjuga<strong>le</strong> mais ils ont tout simp<strong>le</strong>mentenvoyé des réponses polies et vagues tout en continuant à m'expédier mes chèques.- Bien que vous soyez remariée ? » Adeline haussa <strong>le</strong>s épau<strong>le</strong>s. « Je ne suisqu'une faib<strong>le</strong> femme, M. Seagram. Pourquoi discuter avec <strong>le</strong> gouvernement ? Si cesgens-là insistent pour envoyer de l'argent, est-ce à moi de <strong>le</strong>ur dire qu'ils sont fous ?- Un petit arrangement lucratif ? »El<strong>le</strong> acquiesça. « Je ne <strong>le</strong> nierai pas, surtout compte tenu des dix mil<strong>le</strong> dollarsque j'ai reçus à la mort de Jake. »Seagram se pencha en avant en fronçant <strong>le</strong>s sourcils. « L'armée vous a verséune indemnité de dix mil<strong>le</strong> dollars ? Est-ce que ça n'était pas beaucoup pour 1912 ?- Vous n'auriez pas pu être aussi surpris que je l'ai été sur <strong>le</strong> moment, fit-el<strong>le</strong>.Oui, en ce temps-là, c'était une petite fortune.- On ne vous a donné aucune explication ?- Aucune, répondit-el<strong>le</strong>. Je vois encore <strong>le</strong> chèque après toutes ces années. Çadisait seu<strong>le</strong>ment« versement veuve » et c'était à mon ordre. Rien d'autre.- Nous pouvons peut-être commencer par <strong>le</strong> début.- Quand j'ai fait la connaissance de Jake ? »Seagram hocha la tête.

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