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Renflouez le Titanic ! - Bibliothèque

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Seagram imaginait fort bien son interlocuteur. Ancien élève de West Point,moins de trente ans : la voix assez jeune et <strong>le</strong>s phrases sèches trahissaient tout cela.Il serait sans doute général à quarante-cinq ans, à condition de s'être fait <strong>le</strong>s relationsnécessaires lors de son passage au Pentagone.« Qu'est-ce que vous avez, Commandant ?- J'ai trouvé votre homme. Jason C<strong>le</strong>veland Hobart. Né <strong>le</strong> 23 janvier 1874 àVinton, lowa.- Au moins l'année correspond.- L'occupation aussi : il était mineur.- Quoi d'autre ?- Il s'est engagé dans l'armée en mai 1898 et a servi dans <strong>le</strong> Premier Régimentde Volontaires du Colorado aux Philippines.- Vous avez bien dit Colorado ?- Exact, monsieur. » McPatrick marqua un temps et Seagram l'entendit quifeuil<strong>le</strong>tait des papiers. « Hobart avait d'excel<strong>le</strong>nts états de service. Il a été promusergent. Il a été sérieusement b<strong>le</strong>ssé en combattant <strong>le</strong>s rebel<strong>le</strong>s philippins et a étédécoré deux fois pour conduite exceptionnel<strong>le</strong> au feu.- Quand a-t-il été démobilisé ?- En ce temps-là on disait « rayé des contrô<strong>le</strong>s », dit McPatrick d'un ton docte.Hobart a quitté l'armée en octobre 1901.- C'est la dernière trace que vous avez de lui ?- Non, sa veuve touche toujours une pension.- Attendez, l'interrompit Seagram. La veuve de Hobart est toujours en vie ?- El<strong>le</strong> met tous <strong>le</strong>s mois à la banque son chèque de 50 dollars et 40 cents,comme une horloge.- El<strong>le</strong> doit avoir plus de quatre-vingt-dix ans. Ça n'est pas un peu extraordinairede servir une pension à la veuve d'un ancien combattant de la guerre hispanoaméricaine? On imaginerait que la plupart d'entre el<strong>le</strong>s seraient mortes et enterréesmaintenant.- Oh, pas du tout. Nous avons encore sur nos rô<strong>le</strong>s près d'une centaine deveuves de la Guerre de Sécession. Aucune n'était même née quand Grant a prisRichmond. Les mariages du printemps et de l'hiver entre de jeunes créatures et devénérab<strong>le</strong>s anciens combattants édentés étaient tout à fait courants en ce temps-là.- Je croyais qu'une veuve n'avait droit à une pension que si son mari avait ététué au combat.- Pas nécessairement, répondit McPatrick. Le gouvernement verse despensions aux veuves dans deux cas. Le premier en cas de décès en servicecommandé. Cela comprend, bien sûr, la mort sur <strong>le</strong> champ de batail<strong>le</strong>, une maladie ouune b<strong>le</strong>ssure fata<strong>le</strong> dont ils ont été victimes entre tel<strong>le</strong> ou tel<strong>le</strong> date fixée par <strong>le</strong>Congrès. Le second cas est celui du décès en dehors du service commandé. Tenez,vous, par exemp<strong>le</strong>. Vous avez servi dans la Marine lors de la guerre au Viêtnam entre<strong>le</strong>s dates requises pour ce conflit particulier. Cela donne droit à votre femme, ou àtoute autre future épouse, à une petite pension si vous étiez renversé par un camiondans quarante ans d'ici.- Je mentionnerai cela dans mon testament, dit Seagram, mal à l'aise à l'idéeque ses états étaient à la disposition de n'importe quel clown du Pentagone. Pour enrevenir à Hobart...- Nous en arrivons maintenant à une étrange négligence dans <strong>le</strong>s archives del'Armée.- Négligence ?

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