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Renflouez le Titanic ! - Bibliothèque

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- Vous avez parlé de preuve tangib<strong>le</strong>, fit Donner, calme et d'une froideefficacité.- Après avoir pénétré dans <strong>le</strong> puits de mine - j'ai dégagé sans trop de mal <strong>le</strong>sdéblais à la main : je n'ai eu qu'à creuser un tunnel d'un mètre. La première chosecontre laquel<strong>le</strong> je me sois cogné la tête dans l'obscurité, c'était un convoi dewagonnets. À la quatrième allumette, j'ai découvert une vieil<strong>le</strong> paire de lampes àpétro<strong>le</strong>. El<strong>le</strong>s étaient toutes <strong>le</strong>s deux en état de marche et à la troisième tentative, j'airéussi à <strong>le</strong>s allumer. » Les yeux d'un b<strong>le</strong>u délavé semblaient contemp<strong>le</strong>r on ne saitquoi au-delà du mur de la chambre d'hôpital. « C'était une scène étrange qui dansait àla lueur de la lampe : des pics et des pioches bien rangés sur <strong>le</strong>s râteliers, deswagonnets vides immobilisés sur des rails à voie étroite tout rouil<strong>le</strong>s, du matériel deforage prêt à attaquer la roche ; on aurait dit que la mine attendait que l'équipesuivante vienne extraire <strong>le</strong> minerai et sortir <strong>le</strong>s déblais.- Pourriez-vous nous dire si on avait l'impression de gens partisprécipitamment ?- Pas du tout. Tout était à sa place. Les couchettes dans un petit dortoir étaientfaites, la cuisine était en ordre, tous <strong>le</strong>s ustensi<strong>le</strong>s à <strong>le</strong>ur place. Même <strong>le</strong>s mu<strong>le</strong>s quiservaient à remorquer <strong>le</strong>s wagonnets avaient été emmenées dans une sal<strong>le</strong> etabattues très proprement : <strong>le</strong>ur crâne portait chacun un petit trou rond à <strong>le</strong>ur centre.Non, à mon avis, <strong>le</strong> départ a été très méthodique.- Vous n'avez pas encore expliqué ce qui vous a amené à conclure qu'ils'agissait de mineurs du Colorado, dit Donner.- J'y arrive. » Koplin tapota un oreil<strong>le</strong>r et se tourna tant bien que mal sur <strong>le</strong>côté. « Tous <strong>le</strong>s indices étaient là, bien sûr. Le matériel lourd portait encore la marquede fabrique de l'usine.Les wagonnets avaient été construits par la fonderie Guthrie et Fils, à Pueblo,dans <strong>le</strong> Colorado ; <strong>le</strong> matériel de forage venait des Forges et Ateliers Thor, de Denver,et <strong>le</strong> petit outillage portait <strong>le</strong>s noms de divers forgerons qui <strong>le</strong>s avaient fabriqués. Laplupart provenaient de Central City et d'Idaho Springs, deux vil<strong>le</strong>s minières duColorado. »Seagram se renversa en arrière sur sa chaise. « Les Russes auraient puacheter cet équipement au Colorado et l'acheminer jusqu'à l'î<strong>le</strong>.- Possib<strong>le</strong>, dit Koplin. Toutefois, il y avait quelques autres éléments qui euxaussi désignaient <strong>le</strong> Colorado.- Par exemp<strong>le</strong> ?- Eh bien, <strong>le</strong> corps allongé dans une des couchettes. » Seagram fronça <strong>le</strong>ssourcils. « Un corps ?- Avec des cheveux roux et une barbe rousse, précisa Koplin, sans sedémonter.Admirab<strong>le</strong>ment conservé sous cette température polaire. C'est l'inscriptiongravée dans <strong>le</strong> bois au-dessus des montants de la couchette qui m'a <strong>le</strong> plus intrigué.El<strong>le</strong> disait, en anglais, je dois l'ajouter : « Ici repose Jake Hobart, né en 1874. Un bienbrave gars mort de froid dans une tempête, 10 février 1912. »Seagram se <strong>le</strong>va et se mit à marcher autour du lit. « Un nom : voilà au moinsun début. » II s'arrêta pour regarder Koplin. « Restait-il des effets personnels ?- Tous <strong>le</strong>s vêtements avaient disparu. Chose étrange, <strong>le</strong>s étiquettes sur <strong>le</strong>sboîtes de conserve étaient françaises. Mais il y avait une cinquantaine d'emballagesvides de tabac à chiquer américain répandus sur <strong>le</strong> sol. Mais la dernière pièce du jeude patience, cel<strong>le</strong> qui désigne sans équivoque <strong>le</strong>s gars du Colorado, c'était un vieil

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