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Renflouez le Titanic ! - Bibliothèque

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« Répondez à cette question, et vous aurez la c<strong>le</strong>f de l'énigme. »Le ton de Prevlov se fit un peu plus dur. « En attendant, je veux des solutions.N'importe quel crétin de paysan peut poser des questions stupides. »Le visage de Marganine s'empourpra de nouveau. « Les Américains ontparfois des sens cachés dans <strong>le</strong>urs noms de code.- En effet, dit Prevlov avec une feinte gravité. Ils ont un penchant pour lapublicité. »Marganine se lança. « J'ai fait des recherches sur <strong>le</strong>s expressions américainesfaisant allusion à la Sici<strong>le</strong>, et ce qui domine, ce semb<strong>le</strong> être <strong>le</strong>ur obsession concernantune fraternité de bandits et de gangsters.- Si vous aviez bien fait vos devoirs... fit Prevlov en bâillant... vous auriezdécouvert que cela s'appel<strong>le</strong> la Mafia.- Il existe aussi un ensemb<strong>le</strong> musical qui s'appel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s Sty<strong>le</strong>ts de Sici<strong>le</strong>. »Prevlov tourna vers Marganine un regard glacial.« II y a aussi une grosse usine de produits alimentaires du Wisconsin quifabrique une hui<strong>le</strong> d'olive sicilienne.- Assez ! fit Prevlov en <strong>le</strong>vant la main. De l'hui<strong>le</strong> d'olive. Je ne me sens pas detail<strong>le</strong> à affronter de tel<strong>le</strong>s stupidités à une heure aussi matina<strong>le</strong>. » II désigna la portedu palier. « Je suis sûr que vous avez d'autres projets à notre bureau plus stimulantsque <strong>le</strong> ramassage des cailloux. »Dans <strong>le</strong> salon il s'arrêta devant une tab<strong>le</strong> sur laquel<strong>le</strong> était posé un échiquieren ivoire sculpté et il déplaça une des pièces. « Dites-moi, lieutenant, vous jouez auxéchecs ? »Marganine secoua la tête. « Pas depuis longtemps. Je jouais un peu quandj'étais cadet à l'Académie nava<strong>le</strong>.- Le nom d'Isaak Bo<strong>le</strong>slavski vous dit-il quelque chose ?- Non, mon capitaine.- Isaak Bo<strong>le</strong>slavski était un de nos plus grands maîtres d'échecs, déclaraPrevlov, comme s'il faisait la <strong>le</strong>çon à un collégien. Il a conçu un grand nombre deremarquab<strong>le</strong>s variations du jeu.L'une d'el<strong>le</strong>s s'appelait La Défense sicilienne. » II lança d'un geste nonchalant<strong>le</strong> roi noir à Marganine qui l'attrapa au vol. « Un jeu fascinant, <strong>le</strong>s échecs. Vousdevriez vous y remettre. »Prevlov se dirigea vers la porte de la chambre et l'entrebâilla. Puis il seretourna et adressa à Marganine un sourire indifférent. « Maintenant, si vous vou<strong>le</strong>zbien m'excuser. Vous pouvez disposer. Au revoir, lieutenant. »Une fois sorti, Marganine contourna l'immeub<strong>le</strong> où se trouvait l'appartement dePrevlov et passa derrière. La porte qui donnait sur <strong>le</strong> garage était fermée à c<strong>le</strong>f; il jetaun coup d'œil furtif dans la ruel<strong>le</strong>, puis frappa à petits coups avec son poing sur <strong>le</strong>carreau d'une fenêtre de côté jusqu'à ce que <strong>le</strong> verre se brisât. Il ramassa avec soin<strong>le</strong>s morceaux pour pouvoir passer la main à l'intérieur et débloquer la fermeture.Encore un coup d'œil autour de lui, puis il poussa <strong>le</strong> châssis, enjamba l'appui de lafenêtre et pénétra dans <strong>le</strong> garage.Une limousine noire, une Ford américaine, était garée auprès de la Lanciaorange de Prevlov.Marganine eut tôt fait de fouil<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s deux voitures et d'apprendre par cour <strong>le</strong>snuméros de la plaque diplomatique de la Ford. Pour faire croire que c'était l'ouvre d'uncambrio<strong>le</strong>ur, il ôta <strong>le</strong>s balais d'essuie-glace - ce genre de vol était un passe-tempsnational en Union soviétique - puis ouvrit de l'intérieur la porte du garage et sortit.

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