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Renflouez le Titanic ! - Bibliothèque

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Brewster a empli la tombe de minerai. N'importe qui sauf un minéralogisteprofessionnel se serait contenté de creuser là-dedans et, ne trouvant rien dans <strong>le</strong>cercueil que des ossements, en serait reparti.- La cachette idéa<strong>le</strong>, reconnut Donner. Pratiquement sous notre nez. »Sandecker s'avança, prit la main de Pitt et la serra. « Merci », dit-il simp<strong>le</strong>ment.Pitt parvint tout juste à répondre d'un hochement de tête. Il se sentait épuisé,engourdi de fatigue. Il avait envie de se trouver un endroit à l'écart du monde où ilpourrait tout oublier quelque temps. Il aurait voulu que <strong>le</strong> <strong>Titanic</strong> n'eût jamais existé,qu'il n'eût jamais glissé <strong>le</strong> long des rampes du chantier naval de Belfast jusqu'à la mersi<strong>le</strong>ncieuse, jusqu'à la mer impitoyab<strong>le</strong> qui avait transformé ce superbe paquebot enune vieil<strong>le</strong> coque rouillée et grotesque.Sandecker semblait lire dans <strong>le</strong> regard de Pitt. « On dirait que vous avezbesoin de vous reposer, dit-il. Que je ne voie pas votre triste figure pendant au moinsdeux semaines.- J'espérais que vous alliez dire ça, fit Pitt avec un sourire las.- Ça vous ennuierait de me dire où vous comptez vous terrer ? demandaSandecker d'un ton moqueur. Seu<strong>le</strong>ment, bien sûr, au cas où une urgence seprésenterait à l'ANRO et où j'aurais besoin de prendre contact avec vous.- Bien sûr », répondit Pitt sèchement. Il réfléchit un instant. « II y a une petitehôtesse de l'air qui habite avec son arrière-grand-père à Teignmouth. Vous pourriezessayer là-bas. »Sandecker hocha la tête sans rien dire.Koplin s'approcha et saisit Pitt par <strong>le</strong>s épau<strong>le</strong>s. « J'espère que nous nousreverrons.- Moi aussi. »Donner <strong>le</strong> regarda sans se <strong>le</strong>ver et dit, la voix rauque d'émotion : « Enfin ça yest.- Oui, dit Pitt. Ça y est, c'est fini, tout. » II sentit un frisson <strong>le</strong> traverser, uneimpression de répétition qui <strong>le</strong> glaçait, comme si ses paro<strong>le</strong>s étaient 1 écho d'unfantôme du passé. Puis il tourna <strong>le</strong>s talons et quitta <strong>le</strong> cimetière de SouthbyIls restèrent tous à <strong>le</strong> regarder s'éloigner jusqu'au moment où il disparut dansune nappe de brouillard.« II est venu du brouillard et il est reparti dans <strong>le</strong> brouillard », dit Koplin,repensant à sa première rencontre avec Pitt sur <strong>le</strong>s pentes du mont Bednaya.Donner <strong>le</strong> regarda d'un air bizarre. « Qu'est-ce que vous avez dit ?- Je pensais tout haut. » Koplin haussa <strong>le</strong>s épau<strong>le</strong>s. « C est tout. »Août 1988LE JOUR DE GLOIRE« Stoppez <strong>le</strong>s machines. »La sonnerie du chadburn retentit en réponse à l'ordre du commandant et <strong>le</strong>svibrations qui montaient de la sal<strong>le</strong> des machines du croiseur britannique H.M.S. Troys'arrêtèrent. L'écume autour de l'étrave se fondit dans <strong>le</strong> noir de la mer tandis que <strong>le</strong>navire glissait sur son erre, sans autre bruit que <strong>le</strong> ronronnement de ses générateurs.C'était une nuit tiède pour l'Atlantique Nord. La mer était calme et <strong>le</strong>s étoi<strong>le</strong>sparsemaient <strong>le</strong> ciel d'un horizon à l'autre en un tapis scintillant. L'Union Jack pendaitmol<strong>le</strong>ment à ses drisses, sans que même un soupçon de brise vînt l'agiter.

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