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Renflouez le Titanic ! - Bibliothèque

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- Non, <strong>le</strong> village est si petit que ce n'est même pas un point sur la carteMichelin. J'ai simp<strong>le</strong>ment remarqué par hasard un vieux panneau oublié, peint à lamain, qu'un fermier avait planté <strong>le</strong> long de la route il y a des années, pour annoncerqu'il avait une vache laitière à vendre. Les indications fournies précisaient que laferme se trouvait à trois kilomètres à l'est sur <strong>le</strong> chemin suivant menant à Southby.C'est alors que <strong>le</strong>s dernières pièces du puzz<strong>le</strong> se sont mises en place. »Ils marchèrent en si<strong>le</strong>nce jusqu'à l'endroit où trois hommes attendaient. Deuxportaient la tenue habituel<strong>le</strong> des fermiers des environs, <strong>le</strong> troisième avait l'uniformed'un policeman. Pitt fit <strong>le</strong>s brèves présentations, puis Donner remit so<strong>le</strong>nnel<strong>le</strong>ment aupoliceman l'ordre d'exhumation.Ils contemplaient tous la tombe. La stè<strong>le</strong> se dressait à une extrémité d'unegrande dal<strong>le</strong> de pierre qui reposait au-dessus du défunt. On lisait simp<strong>le</strong>ment :VERNON HALLDécédé <strong>le</strong> 8 avril 1912R.I.P.Soigneusement taillé au milieu de la dal<strong>le</strong>, on pouvait voir <strong>le</strong> dessin d'un vieuxtrois-mâts.«... <strong>le</strong> précieux minéral que nous avons arraché au prix de si rudes efforts auxentrail<strong>le</strong>s de cette maudite montagne repose en sûreté dans la chambre forte dunavire. Il ne restera que Vernon pour raconter l'histoire, car je m'embarque sur <strong>le</strong>grand paquebot de la White Star... »Dit Pitt, récitant <strong>le</strong>s propres termes du journal de Joshua Hays Brewster.« La chambre funéraire de Vernon Hall, fit Donner comme dans un rêve, c'estcela qu'il voulait dire, et non pas la chambre forte du <strong>Titanic</strong>.- C'est extraordinaire, murmura Sandecker. Est-il possib<strong>le</strong> que <strong>le</strong> byzanium setrouve là ?- Nous <strong>le</strong> saurons dans quelques minutes », dit Pitt. Il fit signe aux deuxfermiers qui se mirent à déplacer la dal<strong>le</strong> avec de grosses barres d'acier. Une fois ladal<strong>le</strong> écartée, <strong>le</strong>s fermiers se mirent à creuser.« Mais pourquoi enterrer <strong>le</strong> byzanium ici ? demanda Sandecker. PourquoiBrewster n'est-il pas allé à Southampton pour <strong>le</strong> faire charger à bord du <strong>Titanic</strong> ?- Pour mil<strong>le</strong> raisons, dit Pitt, sa voix retentissant d'une façon surprenante dans<strong>le</strong> si<strong>le</strong>nce du cimetière. « Traqué comme une bête, épuisé au-delà de touteexpression, ses amis tous bruta<strong>le</strong>ment massacrés sous ses yeux, Brewster étaitpoussé vers la folie tout aussi sûrement que Gène Seagram lorsqu'il a appris, au bordde la réussite, que <strong>le</strong> destin lui avait dérobé son instant de triomphe. Ajoutez à toutcela <strong>le</strong> fait que Brewster était en pays étranger, qu'il était seul et sans ami. La mort <strong>le</strong>harcelait sans répit, et sa seu<strong>le</strong> chance de gagner <strong>le</strong>s États-Unis avec <strong>le</strong> byzaniumétait ancrée à quelques mil<strong>le</strong>s de là, dans <strong>le</strong> port de Southampton.« On dit que la folie engendre <strong>le</strong> génie. Peut-être cela a-t-il été <strong>le</strong> cas chezBrewster, ou peut-être a-t-il été simp<strong>le</strong>ment égaré par ses illusions. Il a supposé, à tortcomme l'avenir l'a montré, qu'il ne pourrait jamais arriver sain et sauf tout seul à borddu navire avec <strong>le</strong> byzanium. Alors, il l'a enterré dans la tombe de Vernon Hall et asubstitué des cailloux sans intérêt dans <strong>le</strong>s caisses qui, à l'origine, contenaient <strong>le</strong>minerai. Ensuite sans doute a-t-il laissé son journal au curé de la paroisse avecinstruction de <strong>le</strong> remettre au Consulat américain de Southampton. J'imagine que sonsty<strong>le</strong> énigmatique devait beaucoup à la folie qui l'avait poussé au point où il ne faisaitconfiance à personne – même pas à un vieux curé de campagne. Il se disait sans

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