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Renflouez le Titanic ! - Bibliothèque

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quitterez votre bureau de Washington et que vous ferez de tendres adieux augouvernement, vous serez un homme riche. Alors, ne comptez pas sur moi pour vousprodiguer larmes et violons à propos d'un amour perdu. Vous avez de beaux Joursdevant vous.- À quoi bon si c'est sans la femme que j'aime ?- Je vois que je ne me fais pas comprendre. » Pitt avait déjà bu un tiers de labouteil<strong>le</strong> et une plaisante cha<strong>le</strong>ur commençait à lui envahir <strong>le</strong> corps. « Pourquoi vousplonger dans <strong>le</strong> désespoir à propos d'une pépée qui s'imagine tout d'un coup qu'el<strong>le</strong> atrouvé la fontaine de jouvence ? Si el<strong>le</strong> est partie, el<strong>le</strong> est partie. Ce sont <strong>le</strong>s hommesqui reviennent en rampant, pas <strong>le</strong>s femmes. El<strong>le</strong>s persévèrent. Il n'y a pas un hommeau monde qui puisse battre une femme sur ce point. Oubliez Dana, Seagram. Il y ades millions d'autres poissons dans la rivière. Si vous avez besoin de la faussesécurité d'une paire de nichons pour vous faire votre lit et vous préparer votre dîner,engagez une femme de chambre ; el<strong>le</strong>s coûtent moins cher et donnent à la longuefichtrement moins de mal.- Alors maintenant, vous vous prenez pour Sigmund Freud, dit Seagram, en se<strong>le</strong>vant. Les femmes ne sont rien pour vous. Une relation agréab<strong>le</strong> à vos yeux, c'estune histoire d'amour avec une bouteil<strong>le</strong>. Vous avez perdu tout contact avec la réalité.- Vraiment ? » Pitt se <strong>le</strong>va dans la baignoire et ouvrit la porte de l'armoire àpharmacie, si bien que Seagram voyait son ref<strong>le</strong>t dans <strong>le</strong> miroir. « Regardez-vousbien. Voici <strong>le</strong> visage d'un homme qui a perdu tout contact avec <strong>le</strong> monde. Derrière cesyeux-là, il y a un homme poussé par mil<strong>le</strong> démons qu'il a lui-même fait naître. Vousêtes malade, Seagram. Menta<strong>le</strong>ment malade, à cause de problèmes que vous avezgrossis au-delà de toute proportion. Le départ de Dana n'est qu'un prétexte poursombrer dans la dépression. Vous ne l'aimez pas autant que vous <strong>le</strong> croyez. El<strong>le</strong> n'estqu'un symbo<strong>le</strong>, une béquil<strong>le</strong> sur laquel<strong>le</strong> vous vous appuyez.Regardez votre regard vitreux ; regardez cette mol<strong>le</strong>sse autour de la bouche.Al<strong>le</strong>z donc voir un psychiatre, et ne traînez pas. Pour une fois, pensez à GèneSeagram. Ne pensez plus à sauver <strong>le</strong> monde. Il est temps de vous sauver vousmême.»Seagram était tout rouge. Il serrait <strong>le</strong>s poings et tremblait. Puis <strong>le</strong> miroir devantses yeux commença à s'embuer, pas à l'extérieur, mais de l'intérieur, et un autrevisage apparut <strong>le</strong>ntement. Un visage étrange avec <strong>le</strong>s mêmes yeux hantés.Pitt demeura muet et vit l'expression de Seagram passer de la colère à la pureterreur.« Mon Dieu, non... c'est lui !- Lui ?- Lui ! s'écria-t-il, Joshua Hays Brewster ! » Là-dessus, Seagram frappa <strong>le</strong>miroir de ses deux poings, fracassant la glace, et sortit de la chambre en courant.Pensive et l'œil rêveur, Dana, plantée devant un miroir en pied, s'inspectaitavec soin. La meurtrissure qu'el<strong>le</strong> avait sur la tête était habil<strong>le</strong>ment masquée par unenouvel<strong>le</strong> coiffure et, à part quelques b<strong>le</strong>us qui s'effaçaient, son corps demeurait aussilisse et parfait que jamais. De toute évidence, il supportait cet examen impitoyab<strong>le</strong>.Puis el<strong>le</strong> fixa <strong>le</strong>s yeux qui la regardaient dans la glace. Pas de pattes d'oiesupplémentaires, pas de boursouflures. Nul<strong>le</strong> part on ne voyait trace de cet air soidisantdurci de la femme déchue. Au contraire, ils semblaient bril<strong>le</strong>r d'une vibranteattente qu'el<strong>le</strong> ne <strong>le</strong>ur avait jamais vue. Sa renaissance comme femme libre de touteentrave avait été une tota<strong>le</strong> réussite.« Petit déjeuner ? » lança la voix de Marie Sheldon dans l'escalier.

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