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Renflouez le Titanic ! - Bibliothèque

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La visibilité était meil<strong>le</strong>ure maintenant; la pluie avait cessé et <strong>le</strong> vent avait molli jusqu'àdix ou quinze nouds.Pitt crut tout d'abord qu'il avait dormi pendant la tempête. Mais il compritpourquoi la mer se dressait vers <strong>le</strong> ciel sans aucun sens de direction : <strong>le</strong> <strong>Titanic</strong>dérivait dans l'œil du typhon, et seu<strong>le</strong>s quelques minutes allaient passer avant quetoute la furie de l'arrière de la tempête ne s'abattît sur <strong>le</strong> navire désemparé.Pitt se fraya avec prudence un chemin par une des vitres brisées au-dessus dunez de l'hélicoptère et se laissa tomber sur <strong>le</strong> pont du <strong>Titanic</strong>. Nul épisode sensuel ouérotique avec la plus bel<strong>le</strong> femme du monde n'aurait pu lui procurer <strong>le</strong> frisson qu'ilressentit en retrouvant sous ses pieds <strong>le</strong> pont détrempé du vieux paquebot.Mais quel pont ? Pitt se pencha par-dessus <strong>le</strong> bastingage, se démancha <strong>le</strong> couet <strong>le</strong>va <strong>le</strong>s yeux.Sur <strong>le</strong> pont au-dessus, il aperçut <strong>le</strong> bastingage tordu et brisé qui retenaitencore une partie de l'hélicoptère. Cela signifiait qu'il se trouvait sur <strong>le</strong> pontpromenade. Il baissa <strong>le</strong>s yeux et comprit pourquoi l'appareil se trouvait dans unepareil<strong>le</strong> position.Son plongeon vers la mer bouillonnante avait été bruta<strong>le</strong>ment stoppé par sespatins d'atterrissage, qui s'étaient pris et coincés dans <strong>le</strong>s ouvertures d'observation quibordaient <strong>le</strong> pont promenade, laissant l'hélicoptère suspendu à la vertica<strong>le</strong>, comme unmonstrueux insecte sur un mur. Les énormes vagues avaient ensuite martelé sonfuselage, <strong>le</strong> coinçant encore davantage contre la coque du navire.Pitt n'eut pas <strong>le</strong> temps de savourer <strong>le</strong> mirac<strong>le</strong> de son sauvetage. Car, là où ilétait, il sentait déjà la pression croissante du vent tandis qu'approchait la queue del'ouragan. Il avait du mal à avancer et il se rendit compte que la gîte du <strong>Titanic</strong> s'étaitaccentuée et qu'il penchait de nouveau fortement à tribord.Ce fut alors qu'il remarqua <strong>le</strong>s feux de route d'un autre navire tout proche, àmoins de deux cents mètres par tribord. Aucun moyen d'en estimer la tail<strong>le</strong>; la mer et<strong>le</strong> ciel commençaient à se fondre tandis que la pluie revenait, lui cinglant <strong>le</strong> visagecomme si c'était du papier de verre. Pouvait-ce être un des remorqueurs, sedemanda-t-il ? Ou peut-être <strong>le</strong> Juneau était-il revenu. Mais soudain Pitt comprit : <strong>le</strong>sfeux n'étaient rien de tout cela. La lueur d'un éclair déchira la nuit et il aperçut <strong>le</strong> dômebien reconnaissab<strong>le</strong> qui ne pouvait être que la coupo<strong>le</strong> protégeant l'antenne radar duMikhaïl Kourkov.Le temps de grimper un escalier et de regagner en trébuchant la placed'appontement de l'hélicoptère sur <strong>le</strong> pont des embarcations, il était trempé jusqu'auxos et ha<strong>le</strong>tant d'épuisement. Il s'arrêta pour s'agenouil<strong>le</strong>r et ramasser un des câb<strong>le</strong>sd'ancrage, examinant <strong>le</strong>s extrémités séparées des fibres de nylon. Puis il se re<strong>le</strong>va et,penché dans <strong>le</strong> vent qui hurlait, il disparut dans <strong>le</strong> rideau d'eau qui enveloppait <strong>le</strong>navire comme un linceul.L'immensité de la sal<strong>le</strong> à manger des premières classes du <strong>Titanic</strong> s'étendaitsous <strong>le</strong> plafond surchargé de décorations, jusque dans <strong>le</strong>s ténèbres au-delà du cerc<strong>le</strong>de lumière, <strong>le</strong>s quelques fenêtres à vitraux qui restaient reflétant <strong>le</strong>s silhouettesdéformées des hommes épuisés et vaincus que <strong>le</strong>s Russes inf<strong>le</strong>xib<strong>le</strong>s tenaienttoujours en joue.

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